D’où vient l’idée de faire 10 000 pas par jour, nous assure une meilleure santé ? Est-ce un nombre réel ou arbitraire. ? L’effort, l’endurance sont important, Faire 10 000 pas pour un peut être sans trop d’effort, alors que pour d’autre, faire la moitié demande beaucoup d’effort.
Nuage
Faire 10.000 pas par jour ne repose sur rien
Pas besoin de se fatiguer | Volcano Olmez via Unsplash CC License by
Repéré par Barthélemy Dont
Repéré sur The Guardian
Comment un gadget japonais des années 1960 a popularisé un conseil santé donné tout autour du monde.
Faire 10.000 pas par jour pour rester en bonne santé. Podomètre, fitbit, montres connectées… il existe toute une industrie destinée à nous permettre de vérifier si l’on respecte bien ce mantra. 10.000 pas qui préviendraient l’obésité, empêcheraient le diabète et avec un peu de chance, feraient revenir l’être aimé. C’est une croyance si bien ancrée que l’on ne se pose plus la question de savoir si elle est fondée ou pas.
Pourtant, ce chiffre parfois attribué à tort à l’OMS, est totalement arbitraire. En 1964, les Jeux olympiques de Tokyo rencontrent un succès populaire massif. Pour surfer sur la tendance, l’entreprise d’électronique Yamasa-Tokei met en vente un podomètre portatif, le Manpo-kei, qui en japonais veut dire «10.000 pas-mètre».
Un nombre arbitraire
À l’époque, le nombre de 10.000 ne s’appuie sur rien. Il représente simplement l’idée que se font les créateurs du podomètre d’une vie saine et active. Un nombre complètement arbitraire, mais qui va servir de base aux futures recherches sur le sujet. Une équipe de l’université de Kyushu, qui étudie la pertinence de ce nombre, calcule que les habitants et habitantes du pays font en moyenne 3.500 à 5.000 pas par jour et que, en effet, augmenter ce nombre à 10.000 réduit les risques de problèmes de coeur et d’artères bouchées.
C’est là que se situe le problème. Un mode de vie sédentaire est mauvais pour la santé, donc si l’on compare l’activité physique moyenne d’une population sédentaire à celle d’une population active –tous autres critères égaux par ailleurs–, la seconde est forcément en meilleure santé. Les études successives ont continué à prendre comme référence les fameux 10.000 pas, confortant ainsi les études précédentes, alors que rien ne dit que 8.000 ou 12.000 ne seraient pas préférables.
D’ailleurs, réfléchir uniquement en terme de nombre de pas est une aberration, car l’intensité de l’effort importe au moins autant que la quantité.
L’OMS recommande par exemple pour les adultes de 18 à 64 ans, «150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins soixante-quinze minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue».
Pourtant, les 10.000 pas restent la référence, et peuvent avoir des conséquences néfastes. Pour les personnes atteintes de diabète ou très sédentaires, passer directement de zéro à 10.000 pas par jour peut être un changement trop brutal.