La pleine conscience peut aider les jeunes patients, affirme un chercheur


Ma fille me le dit souvent, pleine conscience. Cette méditation permettrait d’atténuer des douleurs, mieux dormir, diminuer le stress et prendre moins de médicaments. Cela semble facile, mais il faut de la pratique. Un médecin a Ste-Justine, croit vraiment aux bénéfices chez les jeunes. Il semble que les adolescents soient assez réceptifs à ce genre d’approche.
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La pleine conscience peut aider les jeunes patients, affirme un chercheur

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le CHU Sainte-Justine.

L’enseignement de la méditation de pleine conscience à de jeunes patients peut améliorer leur fonctionnement, les aider à combattre certains problèmes de santé chroniques et même réduire la quantité de médications dont ils auront besoin, affirme un chercheur du CHU Sainte-Justine qui y voit une pratique ayant sa place dans un « continuum » de soins.

Publié le 24 août à 10h08

JEAN-BENOIT LEGAULT
LA PRESSE CANADIENNE

« Il y a plusieurs conditions médicales pour lesquelles j’ai pu voir des effets chez les jeunes, a assuré le docteur Nicholas Chadi, un pédiatre spécialisé en médecine de l’adolescence et toxicomanie. Ça peut être au niveau de la perception des symptômes, des symptômes qui sont […] aidés et améliorés par des médicaments, (mais) on s’aperçoit par des exercices de méditation ou de pleine conscience, on peut avoir besoin de moins de médication ou mieux fonctionner et être capable de revenir à une vie normale, vraiment en intégrant ça au quotidien. »

Par exemple, des jeunes qui sont trop anxieux pour fréquenter l’école ou pour pratiquer leur sport préféré, ou encore qui vivent des conflits avec leurs proches, pourront utiliser certains exercices pour se recentrer et avoir une plus grande facilité à fonctionner.

Dans le cas de problèmes de santé comme la douleur chronique, les troubles alimentaires ou même l’arthrite et l’arthrose, le recours à la méditation de pleine conscience pourra réduire l’utilisation des médicaments.

« Une grande partie de la curiosité qui m’a poussé vers ce champ de recherche là est le fait que la méditation n’ait que peu ou pas d’effets secondaires, a dit le docteur Chadi. C’est accessible à tous. Les médications pour la douleur (ou) pour la santé mentale ont des effets secondaires, elles peuvent affecter la croissance ou avoir des répercussions sur le sommeil ou l’alimentation… La méditation, c’est vraiment quelque chose de très sécuritaire, si c’est bien enseigné et fait dans les bonnes conditions. »

Et dans les cas où une médication sera utilisée, poursuit-il, la méditation pourra en rehausser ou en améliorer l’effet.

Pratique formelle et informelle

Le docteur Chadi s’est initié à la méditation et au yoga dès l’adolescence. Une fois sa carrière médicale entamée, il a réalisé que cela pourrait avoir un impact positif sur ses patients.

Il l’intègre aujourd’hui à sa pratique de deux manières, l’une plus formelle et l’autre plus informelle.

La première prend la forme de groupes de huit à quinze jeunes qui se rencontrent pendant une heure et demie, une fois par semaine pendant huit semaines, en présence d’un ou deux instructeur(s).

« C’est un format qui a été répété à travers le Canada et l’Amérique du Nord avec des patients de tous les âges, a-t-il dit. On fait différentes pratiques, on partage un peu en groupe sur ce qui est notre expérience, et on s’aperçoit au bout de la ligne qu’il y a une amélioration du fonctionnement, une réduction de certains symptômes, par exemple de santé mentale ou de difficultés de fonctionnement. »

L’approche plus informelle, quant à elle, est pratiquée dans son bureau, lors de ses rencontres individuelles avec ses patients. Il leur propose alors de courtes activités de méditation et de réflexion qu’il a lui-même apprises et développées au fil des ans. Il pourra s’agir, par exemple, d’un exercice de respiration profonde de 30 ou 60 secondes pendant lequel le jeune guidera ses pensées vers quelque chose de très spécifique, comme la sensation de l’air qui entre dans les poumons, ou pendant lequel il se concentrera sur une partie de son corps douloureuse ou pas.

« À la longue, ça peut aider à développer une certaine capacité d’adaptation à des problèmes de douleur chronique, par exemple, ou des problèmes d’anxiété ou de santé mentale, a expliqué le docteur Chadi. Ce sont des activités qui peuvent être faites en marchant vers l’autobus, en se levant le matin, quand on est stressé avant un match de basketball… Ce sont des trucs très concrets qui peuvent être enseignés facilement et rapidement en clinique. »

Ouverture d’esprit

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire de la part d’adolescents que l’on imagine souvent rivés à un écran ou un autre, la pratique de la méditation est loin de les répugner.

« Ce qui m’impressionne toujours et le plus, c’est l’ouverture d’esprit des ados aujourd’hui, a lancé le docteur Chadi. Est-ce qu’ils vont s’asseoir pour méditer ? Est-ce qu’ils vont penser à faire des activités de méditation ? Tout au contraire, c’est quelque chose qui s’intègre tellement bien à cette génération-là ! »

Par exemple, dit-il, les activités de méditation pourront être utilisées avant de réagir à un texto ou à un commentaire en ligne qui pourra être source d’anxiété ou de détresse.

« Les jeunes me parlent de leur expérience, ils me disent à quoi ça ressemble au quotidien, et c’est assez impressionnant de voir l’expérience vécue par les jeunes qui intègrent ça », a ajouté le docteur Chadi.

La demande et le besoin sont donc au rendez-vous. Malheureusement, la formation d’un instructeur qualifié n’est pas simple.

« Pour devenir un instructeur qualifié, pour développer une capacité à offrir la pleine conscience, il faut avoir une pratique personnelle, il faut l’avoir fait, il faut l’avoir vécu, a expliqué le docteur Chadi. C’est quelque chose de très expérientiel et de très concret, et c’est là un peu que ça se complique. Avec la pleine conscience, souvent ça prend des années et il faut l’intégrer un peu à notre propre quotidien pour être capable de le vivre et d’être capable d’accompagner d’autres gens, par exemple, à le comprendre et à le faire. »

Son dernier projet de recherche a donc porté sur la possibilité de transmettre le même contenu en groupe, mais de manière virtuelle, donc par une approche de télésanté, au lieu de l’enseigner dans une salle à l’hôpital. Les jeunes utilisent leur tablette ou leur ordinateur pour participer à un forum qui est modéré par un instructeur.

« On s’aperçoit qu’il y a les mêmes bénéfices, a dit le docteur Chadi. Si on n’est pas tous ensemble dans une salle à méditer, si on est chacun chez soi, on peut transférer les bénéfices et ça permet de rendre ça plus accessible. Ce n’est pas nécessairement quelque chose qu’on ait besoin de faire une heure de route pour venir à l’hôpital ou venir dans une salle pour apprendre… Il y a vraiment une possibilité d’augmenter l’accès. »

https://www.lapresse.ca/

Mystère : Cet homme se porte très bien malgré une boîte crânienne vide à 90%


Un homme marié, père de 2 enfants, et n’a aucun problème neurologique sauf, que 90 % des neurones de son cerveau sont absentes. Bien que plus jeune, il a été soigné pour une hydrocéphalie, le liquide est revenu dans son cerveau. Le cerveau, s’est-il adapté pour prendre la relève des pièces manquantes ?
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Mystère : Cet homme se porte très bien malgré une boîte crânienne vide à 90%

 

par David Louvet-Rossi, Rédacteur scientifique19 juillet 2016, 0 h 04 min

Âgé de 44 ans, un français marié, père de deux enfants et employé dans l’administration vit une vie assez normale, à un détail près : sa boîte crânienne est quasiment vide. Un cas très particulier qui remet en question les théories fondamentales basées sur la pleine conscience.

Le cas particulier de ce français de 44 ans avait déjà fait l’objet d’une étude parue dans la revue The Lancet en juillet 2007. Tout a commencé par une petite douleur à la jambe gauche pour l’homme, qui s’est alors rendu à l’hôpital. Une IRM a alors étonné les médecins, qui ont remarqué que son cerveau est en fait rempli de liquide. Pourtant, l’homme vit tout à fait normalement, entre vie de famille et travail, et n’a aucun antécédent de trouble neurologique.

Il faut remonter à l’enfance de cet homme, lorsqu’il souffrait d’une maladie appelée hydrocéphalie, qui désigne une accumulation de liquide céphalorachidien dans le cerveau. Les docteurs lui ont alors implanté un petit tube pour évacuer le liquide vers d’autres parties du corps, lequel lui a été retiré à ses 14 ans. Visiblement, le liquide s’est à nouveau accumulé au fil des années.

The Lancet

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Crédits : Feuillet et al/ The Lancet

Aujourd’hui, ce cas est remis à l’ordre du jour par le psychologue Axel Cleeremans de l’université de Bruxelles, pour qui le cas particulier de ce français remet en question les théories fondamentales basées sur la pleine conscience.

“Aucune théorie n’explique comment une personne, dont 90% des neurones sont absentes, peut avoir un comportement tout à fait normal” déclare-t-il.

En effet, son quotidien n’est en rien affecté alors que toutes les zones du cerveau qui contrôlent la sensibilité, la parole ou l’audition sont considérablement réduites.

Le psychologue belge avance alors une nouvelle théorie, qui est que si le cerveau n’est pas endommagé brutalement, mais petit à petit, l’organe reste capable de s’adapter. Des études en ce sens devraient être réalisées au cours des prochaines années.

Source

https://qz.com

Dix minutes de méditation par jour améliorent l’efficacité du cerveau


On parle beaucoup de méditation et de pleine conscience. Il semblerait qu’il y a vraiment un impact sur notre mémoire, et notre concentration.
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Dix minutes de méditation par jour améliorent l’efficacité du cerveau

 

Pas besoin d'être en haut d'une montagne: la technique fonctionne également chez vous. | Milan Popovic via Unsplash License by

Pas besoin d’être en haut d’une montagne: la technique fonctionne également chez vous. | Milan Popovic via Unsplash License by

Peter Malinowski

On prête moult vertus à la méditation de pleine conscience, parfois sans base scientifique. Pour ce qui est d’améliorer la concentration ou la mémoire de travail, la science a parlé, et elle valide.

Pratiquer la méditation de pleine conscience pendant dix minutes par jour rend le cerveau plus efficace: après cette activité, se concentrer et utiliser la mémoire de travail, soit la capacité à garder une information «active» dans le cerveau, lui demande moins de ressources.

Les grandes déclarations sur les effets de la méditation sont légion, mais trop souvent, les preuves scientifiques qui les étayent sont limitées, voire inexistantes. Dans notre dernière étude, publiée dans la revue Scientific Reports, nous nous sommes penchés sur plusieurs lacunes des recherches précédemment menées sur ce sujet, pour déterminer avec davantage de certitude ce qui change lorsque les gens méditent.

En collaborant avec des collègues de l’Université d’Osnabrück en Allemagne, nous avons effectué une étude contrôlée randomisée, afin d’étudier les effets de la méditation de pleine conscience sur les fonctions cognitives importantes pour la vie quotidienne.

Suivi d’objets multiples

Pour notre étude, nous avons créé deux groupes dans lesquels nous avons réparti aléatoirement trente-quatre participantes et participants. Durant huit semaines, l’un des deux groupes a pratiqué la méditation de pleine conscience, tandis que l’autre groupe –le groupe contrôle– s’est livré à des exercices de relaxation musculaire.

L’utilisation de contrôles dits «actifs», où tous les membres du groupe doivent exécuter une même tâche plutôt que de ne rien faire, permet d’éliminer de nombreuses causes (autres que la méditation) pouvant être à l’origine de changements dans les performances cognitives. Par exemple, le seul fait d’être sélectionnées pour faire partie de l’expérience ou de se mettre à de nouvelles activités pourrait améliorer les performances des personnes concernées, sans qu’il ne s’agisse d’un effet de la méditation de pleine conscience.

Nous nous sommes également penchés sur d’autres limitations des recherches antérieures. Dans certaines études, les tâches cognitives étaient si simples que l’ensemble des participantes et participants, expérimentaux comme contrôles, atteignaient un niveau optimal, ce qui éclipsait les effets potentiels de la méditation. Parfois, les personnes en question n’avaient besoin que de distinguer et de répondre à quatre stimuli différents, qui apparaissaient à plusieurs reprises sur un écran, l’un après l’autre. Toutes avaient rapidement optimisé leur performance. Pour éviter cet écueil, nous avons employé la très difficile tâche de suivi d’objets multiples.

Cet exercice consiste à suivre deux à cinq disques «cibles» se déplaçant sur un écran d’ordinateur, parmi seize disques identiques également en mouvement. Les participantes et participants doivent se concentrer sur les disques cibles sans se laisser distraire par les disques non ciblés.

Les membres des deux groupes ont été soumis à cette tâche quelques jours avant et après avoir pratiqué soit la méditation de pleine conscience (à raison de quatre fois environ par semaine), soit des exercices de relaxation, durant huit semaines.

Réseaux cérébraux affinés

Dans le groupe de méditation, l’exactitude du suivi des cibles a augmenté d’environ 9%, un changement statistiquement significatif montrant que leur concentration et leur mémoire de travail s’étaient améliorées. Les performances des membres du groupe contrôle ne se sont pas améliorées du tout.

Pour déterminer ce qui a changé dans le cerveau des personnes qui méditaient, nous avons enregistré l’activité cérébrale des participantes et participants grâce à un électro-encéphalogramme (EEG), pendant qu’elles et ils se livraient à l’exercice.

Nous avons combiné cette approche avec une méthode dont nous avons été les pionniers voici quinze ans: la commutation rapide (on/off) des disques mobiles, à la fréquence de onze hertz. Leur scintillement continu engendre un signal cérébral appelé «steady-state visually evoked potential» (SSVEP, potentiel évoqué visuel stationnaire en français). En clair, le cerveau génère une activité électrique dont la fréquence est la même que celle des disques scintillants. Ce signal est ensuite capté par l’EEG.

Nous avons découvert qu’après huit semaines d’entraînement, le signal SSVEP était réduit d’environ 88% chez les personnes ayant pratiqué la méditation –et seulement dans ce groupe.

Grâce à de précédents travaux, nous savons ce que signifie cette réduction. Les réseaux cérébraux impliqués dans le suivi des disques se sont affinés, de sorte que le cerveau a besoin de moins de ressources pour accomplir cette tâche.

Technique simple, efficacité prouvée

La plupart des recherches sur la méditation consciente mettent en place des programmes complexes, comme ceux visant à la réduction du stress grâce à la pleine conscience. Mais étant donné que ces programmes incluent la pratique yoga, des étirements et différents types de méditation, il est impossible de dire si les améliorations signalées sont vraiment le résultat d’une pratique de méditation particulière.

Pour plus de clarté, nous avons demandé au groupe de méditation de ne faire qu’un seul exercice de méditation simple, pendant dix minutes par jour. Cet exercice s’appelle méditation sur le souffle en pleine conscience. Il s’agit de se concentrer sur la sensation provoquée par votre respiration –par exemple, l’air qui coule dans et hors de vos narines.

Si des pensées, des sentiments ou d’autres impressions provoquées par vos sens surgissent, il vous faut simplement en prendre acte, puis vous reconcentrer sur votre souffle, sans vous intéresser à la distraction qui vient de se produire ou y penser davantage.

Il est curieux que le simple fait de se focaliser sur son propre souffle, de manière équilibrée, puisse avoir un tel effet sur la concentration et la mémoire de travail. Selon nous, cela se produit parce que la méditation constitue une forme d’entraînement du réseau cérébral. Les mêmes réseaux, activés de façon répétitive au sein du cerveau, deviennent plus efficaces.

Il semblerait que cette forme de méditation cible les réseaux cérébraux centraux, des régions du cerveau interconnectées qui travaillent ensemble et jouent un rôle clef dans de nombreuses tâches cognitives.

L’intérêt de ces résultats pour la vie quotidienne est évident. Rester concentré, distinguer les informations importantes de celles qui ne font que nous distraire et les garder en mémoire sont des compétences importantes dans un contexte de surcharge d’information.

Il a notamment été montré que les opérateurs et opératrices de radars y parviennent mieux que les autres, tout comme –à un niveau plus terre-à-terre– les personnes qui pratiquent les jeux vidéo rapides.

Alors, commençons:

«Nous ressentons sur le bout de notre nez le courant de l’air informe qui nous entoure, et nous laissons les pensées, les sons et les sentiments passer à travers nous sans aucune évaluation…»

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

http://www.slate.fr/