Une plante vénéneuse prolifère au Québec


Depuis, plusieurs années on entend parler de la Berce du Caucase, elle serait native de Caucase, de la Georgie et une partie de la Russie. Elle a sans doute été amenée au Québec par des horticulteurs amateurs à des fins ornementales. Cette plante est dangereuse, sa sève peut occasionnée des brûlures au 3 ème degré. Mais tout n’est pas noir, il semble qu’on peut éradiquer cette plante du territoire
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Une plante vénéneuse prolifère au Québec

 

 

La berce du Caucase a été adoptée par... (Photo David Boily, Archives La Presse)

La berce du Caucase a été adoptée par les horticulteurs pour sa taille imposante et ses jolies fleurs blanches. La sève de cette plante peut toutefois causer des brûlures au deuxième ou au troisième degré.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

 

LOUIS-SAMUEL PERRON
La Presse

Des horticulteurs amateurs se l’arrachent pour ses belles fleurs blanches et sa grande taille. Or sa sève peut entraîner de graves brûlures au simple contact. Sans tambour ni trompette, la berce du Caucase, une plante exotique très vénéneuse, prolifère dans diverses régions du Québec, surtout près des cours d’eau.

Explications de Claude Lavoie, professeur de biologie à l’Université Laval et spécialiste de cette plante envahissante.

La berce du Caucase a été adoptée par... (Photo David Boily, Archives La Presse) - image 1.0

La berce du Caucase a été adoptée par les horticulteurs pour sa taille imposante et ses jolies fleurs blanches. La sève de cette plante peut toutefois causer des brûlures au deuxième ou au troisième degré.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Quelles blessures cette plante peut-elle causer ?

Sa sève contient des molécules chimiques qui, lorsqu’elles entrent en contact avec la peau après une exposition aux rayons de soleil, vont provoquer des brûlures au deuxième degré et même, dans de rares cas, au troisième degré. Ces brûlures peuvent être assez sévères, notamment chez les jeunes enfants. Ça ne se manifeste pas tout de suite. Si je touche une ortie, par exemple, je vais faire un bond, mais pas si je suis en contact avec la sève de la berce du Caucase. La réaction met de 24 à 48 heures à se manifester. Les cicatrices peuvent rester des années durant. On recommande aux gens en contact avec la sève de se laver immédiatement et de recouvrir ensuite leur peau pour ne plus être exposés au rayon UV pendant au moins une semaine.

Comment est-elle arrivée au pays ?

Elle provient du Caucase, plus précisément de la Géorgie et d’une partie de la Russie. Elle n’a pas une très grande aire de répartition, c’est une plante de montagnes. Elle est très certainement arrivée au Québec à des fins ornementales. C’est une plante spectaculaire, de cinq mètres de haut et de plusieurs mètres de large. On a de forts indices que ce sont des horticulteurs amateurs qui se sont passé des graines, parfois d’une région à l’autre.

Où se trouve cette plante au Québec ?

Il y en a dans toutes les régions du sud du Québec, de Gatineau jusqu’à La Malbaie, et de la frontière ontarienne jusqu’à Rimouski, et une poche à Saguenay. Si on avait à cibler des régions, c’est nettement la région de Québec, de Chaudière-Appalaches, de l’Estrie et quelques endroits au Bas-Saint-Laurent, où il y en a davantage qu’ailleurs. Elle est très très peu présente à Montréal.

Comment prolifère-t-elle ?

C’est une plante qui a une maturité sexuelle assez tardive. Une graine va germer, et le plant va produire des graines, mais pas avant trois à cinq ans. Les invasions sont donc longues à se bâtir, sauf que quand le plant va fleurir, il va produire de 14 000 à 16 000 graines. Vous voyez l’effet multiplicateur. Il faut un certain temps pour que les populations atteignent une masse critique, mais une fois que c’est le cas, le phénomène s’amplifie rapidement.

Est-elle en expansion au Québec ?

Depuis le milieu des années 2000, il y a une forte expansion des populations. Mais c’est peut-être dû au fait qu’on la repère plus facilement. Mais de toute évidence, il y a plus de plantes en nature qu’il y en avait dans un passé somme toute assez récent. On était rendu à 275 populations en 2015 [contre 169 en 2012]. La nouveauté, ce n’est pas la population, mais l’ampleur de certaines invasions. On a des invasions en règle le long des rivières en Estrie, peut-être une population d’un million d’individus. Le long du ruisseau Fourchette, en Beauce, j’ai vu des centaines de milliers d’individus. Mais on est rendu à presque 0 [plant] après quatre ans de lutte.

Il est donc possible d’éradiquer cette plante ?

Oui. En Estrie, on est vraiment en pleine expansion, mais dans d’autres régions : Beauce, Appalaches, Lévis, Québec, Bas-Saint-Laurent, il y a vraiment des campagnes d’éradication assez soutenues. Des municipalités comme Lévis, Québec, Sherbrooke, Saint-Augustin-de-Desmaures prennent la chose très au sérieux et ont des équipes qui repèrent et éliminent les plants. Les populations [de berce] sont potentiellement en réduction en raison de ces efforts-là. On peut faire quelque chose. De toutes les plantes envahissantes, c’est potentiellement celle dont il est le plus facile de se débarrasser.

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Plante vénéneuse Québec n’agit pas contre le panais sauvage


Nous savons qu’au Québec, il faut faire attention à la Berce du Caucase, mais il semble avoir un cousin, le panais sauvage qui est tout aussi irritant pour sur la peau en causant des brûlures
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Plante vénéneuse

Québec n’agit pas contre le panais sauvage

 

Québec n'agit pas contre le panais sauvage

Crédit photo : Agence QMI

Une plante vénéneuse pose problème dans la ville de Québec. Le panais sauvage peut provoquer de graves brûlures si sa sève entre en contact avec la peau.

La Ville de Lévis a mis en garde ses citoyens face à une plante similaire, la berce du Caucase, mais du côté de Québec, rien n’est fait pour le moment pour protéger sa communauté du panais sauvage.

Brûlée sur les deux bras et les deux jambes, Nathalie Blanchet coupait les mauvaises herbes derrière chez elle. Elle a demandé à la Ville de Québec d’intervenir, mais elle dit ne pas avoir été prise au sérieux.

«On m’a appelée pour me dire qu’ils n’interviendraient pas, puisqu’eux interviennent seulement dans les cas de berce de Caucause et non de panais sauvage», raconte Mme Blanchet.


(Crédit photo: Agence QMI)

Pour elle, cette situation est tout simplement déraisonnable.

«Bien, je trouve ça un peu aberrant parce qu’on m’a confirmé à l’hôpital que le panais sauvage causait plus de dommages que la berce du Caucase», poursuit-elle.

Le panais sauvage se propage de plus en plus. À Québec, on en retrouve en bordure d’une piste cyclable et d’un parc rempli d’enfants.

«Je ne comprends pas que la Ville n’ait pas fait quelque chose par rapport à ça. C’est impensable», s’insurge une cycliste.

«Je pense que je vais avertir ma blonde de ne pas revenir ici. Ou de se tenir loin. Parce que non, la santé du petit chien aussi… Même une personne, que ce soit n’importe qui», ajoute un passant.


(Crédit photo: Agence QMI)

La plante se retrouve à plusieurs endroits comme derrière le but d’un terrain de soccer où s’amusent des jeunes, ignorant le danger.

«On passe souvent là-dedans pour aller chercher nos ballons, puis on ne savait pas encore. Donc, on va plus passer par là la prochaine fois», explique une jeune joueuse.

Cette horticultrice croit qu’on n’a pas fini de voir des histoires de brûlures.

«C’est une plante qu’on va retrouver en champs, près des prés, surtout sur le bord des autoroutes. La sève, au contact de la peau, combinée avec le soleil, crée une photosensibilisation qui va faire qu’on va avoir des brûlures», affirme l’experte.

Rappelons qu’à Lévis, des affiches ont été installées sur les terrains infestés, pour signifier la présence de la berce du Caucase. À Québec, rien n’a encore été fait pour le panais sauvage, son cousin.

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