Plus de 200 millions d’arbres plantés en une journée en Éthiopie


Planter plus de 224 arbres en une seule journée en Éthiopie est vraiment un bel exploit. Si en plus, ils veulent dépasser le record de l’Inde 66 millions d’arbres plantés, alors c’est le genre de défi qui mérite d’être relevé, car en plus, cela lutte contre la déforestation et un coup de pouce pour contrer les changements climatiques. Un exemple à suivre.
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Plus de 200 millions d’arbres plantés en une journée en Éthiopie

Le premier ministre éthiopien, accroupi, plante un arbre.

Abiy Ahmed

PHOTO : TWITTER DU BUREAU DU PREMIER MINISTRE ÉTHIOPIEN

Dans une opération de grande envergure, le gouvernement éthiopien a coordonné lundi la plantation de plus de 200 millions d’arbres en une journée. Un record, selon les autorités.

L’initiative du premier ministre Abiy Ahmed a pour objectif de remédier à la déforestation ainsi qu’à lutter contre les changements climatiques.

La Fana Broadcasting Corporate, filiale de l’État, a annoncé que plus de 224 millions d’arbres ont été plantés lundi, dépassant l’objectif de départ qui était de 200 millions en une journée.

« Aujourd’hui, l’Éthiopie a pour objectif de battre le record du monde pour un héritage vert », avait tweeté le bureau du premier ministre le lundi matin.

Pour sa part, le premier ministre a participé à l’opération en plantant des arbres dans le sud du pays.

À long terme, l’Éthiopie a pour but de planter quatre milliards d’arbres entre mai et octobre.

Selon les responsables de l’Agriculture, plus de 2,6 milliards d’arbres ont déjà été plantés dans presque toutes les régions de ce pays de l’Est du continent africain.

Moins de 4 % des terres du pays sont désormais boisées, recense Farm Africa, une organisation engagée dans la gestion forestière du pays. Cette situation représente un recul d’environ 30 % par rapport à la fin du 19e siècle.

La déforestation chronique du pays est liée, entre autres, à une population croissante et aux changements climatiques, selon les spécialistes.

En plus des citoyens éthiopiens, différents organismes internationaux ont participé à l’opération qui vise à dépasser les 66 millions d’arbres plantés en Inde en 2017.

Le bureau du premier ministre a indiqué à l’Associated Press que des logiciels ont été développés spécialement pour aider à compter le nombre d’arbres plantés.

https://ici.radio-canada.ca

Mille milliards d’arbres pour sauver le climat


Il existe des moyens efficaces pour lutter contre les changements climatiques, comme devenir végétarien, mais cela n’est pas vraiment réalisable. Par contre, il serait plus simple de planter des milliards d’arbres dans le monde, notamment dans 6 pays, Le Canada, les États-Unis, la Russie, l’Australie, le Brésil et la Chine qui offrent beaucoup de place. Bien que cela aiderait pour le dioxyde de carbone, ils ne pourraient pas suffire pour la combustion de pétrole, charbon et de gaz.
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Mille milliards d’arbres pour sauver le climat

Le Canada, les États-Unis, la Russie, l'Australie, le... (PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)

Le Canada, les États-Unis, la Russie, l’Australie, le Brésil et la Chine sont les six pays qui auraient le plus d’espace disponible pour accueillir de nouveaux arbres.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE


SETH BORENSTEIN
Associated Press
Washington

Le moyen le plus efficace de lutter contre le réchauffement climatique est de planter des milliards d’arbres, affirme une nouvelle étude – au moins mille milliards d’arbres, pour être précis, et notamment au Canada.

Et il y a assez d’espace pour y arriver, assurent des scientifiques suisses. Même avec les villes et les terres agricoles existantes, il y a suffisamment d’espace pour que les nouveaux arbres couvrent neuf millions de kilomètres carrés, écrivent-ils jeudi dans le magazine Science. Cette superficie couvrirait à peu la taille des États-Unis.

L’étude calcule qu’au fil des décennies, ces nouveaux arbres pourraient aspirer près de 750 milliards de tonnes métriques du dioxyde de carbone qui piège la chaleur dans l’atmosphère. C’est à peu près autant de pollution par le carbone que les êtres humains ont rejetée au cours des 25 dernières années.

Leur effet serait ressenti très rapidement, car les arbres éliminent plus de carbone de l’air lorsqu’ils sont plus jeunes, ont déclaré les auteurs de l’étude. Le potentiel pour éliminer la plus grande quantité de carbone se trouve dans les tropiques.

« C’est de loin – par des milliers de fois – la solution la moins chère en matière de changements climatiques » et la plus efficace, a assuré le coauteur de l’étude Thomas Crowther, un écologiste spécialiste des changements climatiques à l’Institut fédéral suisse de technologie à Zurich.

Le Canada, les États-Unis, la Russie, l’Australie, le Brésil et la Chine sont les six pays qui auraient le plus d’espace disponible pour accueillir de nouveaux arbres.

Avant ses recherches, M. Crowther estimait qu’il existait d’autres moyens plus efficaces de lutter contre les changements climatiques en plus de réduire les émissions, tels que le fait de passer de la consommation de viande au végétarisme. Mais, a-t-il dit, la plantation d’arbres est bien plus efficace, car les arbres absorbent beaucoup de dioxyde de carbone.

Planter des arbres ne saurait remplacer le sevrage mondial de la combustion de pétrole, de charbon et de gaz, principale cause du réchauffement de la planète, a prévenu M. Crowther.

« Rien de tout cela ne fonctionnera sans une réduction des émissions », a-t-il dit.

Il n’est pas non plus facile ni réaliste de penser que le monde va soudainement se lancer dans une frénésie de plantation d’arbres, bien que de nombreux groupes aient commencé, a ajouté M. Crowther.

« C’est certainement un défi monumental, qui correspond exactement à l’ampleur du problème des changements climatiques », a-t-il souligné.

Au fur et à mesure que la Terre se réchauffe, et plus particulièrement que les tropiques s’assèchent, la couverture forestière disparaît, a-t-il noté.

Les chercheurs ont utilisé Google Earth pour déterminer quelles zones pourraient accueillir davantage d’arbres, tout en laissant de l’espace pour les personnes et l’agriculture. L’auteur principal, Jean-François Bastin, a estimé qu’il y aurait de la place pour au moins mille milliards d’arbres supplémentaires, et cela pourrait aller jusqu’à 1500 milliards d’arbres.

Ces arbres s’ajouteraient aux quelque 3000 milliards d’arbres qui sont déjà sur Terre, selon une étude antérieure de M. Crowther.

https://www.lapresse.ca/

Le Saviez-Vous ► L’histoire américaine ne doit plus passer sous silence la barbarie des femmes


Un sujet intéressant sur la violence des femmes face aux esclaves aux États-Unis. Je ne suis pas surprise que les femmes ont usé autant (sinon plus) de violence et cruauté envers les esclaves. Des exemples donnés par des esclaves de ces femmes. L’auteur fait une analogie avec les enfants qui ont été séparées les parents immigrés de leurs enfants. Un couple blanc interrogé si cela leur arrivait, prétendait que cela était impossible, car il n’avait rien en commun avec les immigrés. Aussi l’organisation des femmes blanches de l’extrême droite américaine. Ce qui me surprend par contre, c’est qu’en 2019, le racisme et le comportement envers des gens de d’autres ethnies est encore d’actualité autant en Amérique que sur les autres continents, Nous n’avons pas vraiment évoluer sur ce sujet …
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L’histoire américaine ne doit plus passer sous silence la barbarie des femmes

 

Une femme de la Nouvelle-Orléans avec sa jeune esclave, dans les années 1850 | The Burns Archive via Wikimedia Commons

Une femme de la Nouvelle-Orléans avec sa jeune esclave, dans les années 1850 | The Burns Archive via Wikimedia Commons

Rebecca Onion — Traduit par Yann Champion

Un nouvel ouvrage historique montre que les femmes esclavagistes aux États-Unis étaient aussi brutales que les hommes et tiraient autant parti qu’eux de l’exploitation humaine.

L’historienne Stephanie E. Jones-Rogers ouvre son excellent dernier livre, They Were Her Property: White Women as Slave Owners in the American South («Ils étaient sa propriété: les femmes blanches esclavagistes dans le Sud américain») par l’histoire de Martha Gibbs, propriétaire d’une scierie dans le Mississippi, qui possédait également «un nombre important d’esclaves».

L’un d’eux, Litt Young, décrivait sa propriétaire comme une femme qui exerçait un contrôle total sur ses affaires financières, y compris dans la gestion de ses esclaves. Young se souvenait aussi, par exemple, de la manière dont le deuxième mari de Gibbs avait tenté –en vain– de la convaincre d’arrêter d’ordonner à son contremaître d’administrer «des coups de fouet brutaux».

Après la défaite des Confédérés, Gibbs «partit se réfugier»: elle emmena avec elle au Texas une partie de ses esclaves, sous la menace d’une arme à feu, et les força à travailler pour elle jusqu’en 1866

«un an après, ces personnes légalement libres mais encore esclaves de facto “lui donnaient sa première récolte”. Puis, écrit Stephanie E. Jones-Rogers, Martha Gibbs les laissa partir.»

Bien plus que des témoins innocents

Écrits dans les années 1970 et 1980 par des spécialistes de l’histoire des femmes, les premiers livres traitant des femmes esclavagistes s’intéressaient généralement aux riches femmes du Sud qui avaient pris ce rôle à la mort de leur mari ou de leur père. Les femmes de ces ouvrages étaient dépeintes comme ayant un dilemme par rapport à leur rôle d’esclavagiste.

Certaines historiennes ou historiens supposaient d’ailleurs que les maîtresses de ces plantations étaient elles-mêmes contraintes et opprimées par la société patriarcale sudiste. D’après ces versions de l’histoire, les femmes qui possédaient des esclaves ne s’impliquaient pas personnellement dans la gestion quotidienne des esclaves, et elles s’occupaient encore moins d’en acheter ou de les vendre.

Au sein d’un mariage, le fait de posséder ses propres esclaves pouvait permettre à une femme de garder une certaine indépendance.

Ce sont précisément ces suppositions au sujet du côté passif et plein de remords des femmes esclavagistes que Stephanie E. Jones-Rogers remet en cause dans son livre –et avec elles, l’idée que les femmes blanches n’étaient que les témoins innocents de l’esclavagisme des hommes blancs. Son but, m’a-t-elle expliqué par téléphone, était de montrer comment les femmes blanches avaient profité économiquement de la possession d’esclaves.

L’esclavage permit à certaines femmes de trouver un mari. Au sein d’un mariage, le fait de posséder ses propres esclaves pouvait permettre à une femme comme Martha Gibbs de garder une certaine indépendance. Et si le mari venait à mourir, ou à être mauvais en affaires, la femme pouvait trouver un moyen de conserver les «propriétés humaines», ce qui lui offrait la possibilité d’assurer sa sécurité matérielle.

Propriétaires au même titre que les hommes

Stephanie E. Jones-Rogers a commencé à changer de point de vue en se détournant des lettres et carnets intimes des femmes de l’élite, qui constituaient l’essentiel de la base documentaire d’autrefois, pour leur préférer les témoignages des personnes qui avaient été asservies.

En analysant les récits des anciens esclaves rassemblés durant la Grande Dépression par la Works Progress Administration (WPA) –le récit de Litt Young en faisait partie–, l’historienne a trouvé de multiples témoins qui donnaient les noms des femmes qui les avaient possédés –et qui n’étaient pas simplement des «maîtresses», mais de véritables propriétaires, avec tout ce que cela impliquait.

Elle a aussi découvert des récits montrant que ces femmes «insistaient sur leurs revendications à la propriété lors de conversations avec les esclaves ou en leur présence» et qu’elles «contestaient le droit accordé aux hommes de contrôler leurs propriétés, qu’il s’agisse d’esclaves ou autres».

En examinant d’autres types de documents, Stephanie E. Jones-Rogers s’est aperçue que l’on trouvait des cas de femmes propriétaires d’esclaves dans toutes les archives de l’esclavage aux États-Unis: dans les annonces passées dans les journaux lorsque des esclaves s’enfuyaient, où elles s’identifiaient comme les propriétaires des fugitifs, parmi les bénéficiaires d’indemnisations, lorsque leurs esclaves, accusés d’avoir fomenté une insurrection, avaient été exécutés ou revendus, ou dans la liste des personnes dédommagées par les villes qui réquisitionnaient des esclaves pour effectuer des travaux publics.

Les femmes mariées, qui selon la doctrine juridique de la coverture n’avaient habituellement plus le droit de posséder des biens une fois qu’elles avaient un époux, intentaient des actions en justice afin de conserver leurs droits économiques sur les esclaves qu’elles détenaient avant leur mariage. Et les juges accédaient souvent à leurs requêtes.

Cruauté envers les mères et leurs enfants

Les témoignages de la WPA montrent que du point de vue des esclaves, les femmes esclavagistes n’étaient pas très différentes de leurs homologues masculins. Beaucoup d’entre elles étaient tout aussi cruelles que les hommes, et elles n’hésitaient pas à prendre la décision de «revendre» leurs esclaves ou les membres de leur famille.

Plusieurs récits montrent clairement que les femmes du Sud qui possédaient des esclaves n’étaient pas, comme on le pense parfois, de douces «mères» faisant au mieux dans une situation difficile. Elles n’hésitaient pas à fouetter leurs esclaves avec des orties ou à donner de la viande pourrie aux enfants esclaves.

Stephanie E. Jones-Rogers consacre également tout un chapitre à l’horrible pratique qui consistait à séparer les femmes esclaves de leur nouveau-né, afin qu’elles puissent servir de nourrices et allaiter les enfants de leur maîtresse.

«Si l’on observe attentivement la manière dont les femmes traitaient leurs esclaves, il ressort qu’elles différaient très peu des hommes esclavagistes –et qu’elles traitaient très rarement leurs esclaves comme leurs enfants», écrit Stephanie E. Jones-Rogers.

«En repensant au chapitre sur les nourrices allaitantes, j’ai fait le rapprochement avec la politique de séparation des femmes sans papiers et de leurs enfants mise en place par Trump, explique Stephanie E. Jones-Rogers. J’ai lu une interview d’un couple de Blancs du Texas, dans une région proche de la frontière. Les journalistes ont interrogé la femme et lui ont demandé comment elle se sentirait s’il s’agissait de ses enfants. Et elle a répondu, en gros, que “ça ne pourrait pas être ses enfants”.»

«Elles pensaient que les relations avec leurs enfants n’avaient absolument aucun point commun avec celles de leurs esclaves.» Stephanie E. Jones-Rogers, historienne

La propriétaire d’esclaves qui a obligé la mère de T.W. Cotton, interviewé par la WPA, à allaiter son propre enfant, forçant le petit Cotton à se nourrir «de lait animal ou de bouillie en biberon, pratique dangereuse que de nombreux médecins déconseillaient fortement à cette époque», comme l’écrit Jones-Rogers, ne considérait probablement pas cette séparation comme étant difficile émotionnellement et physiquement, tant pour la mère que pour l’enfant.

«Lorsque les esclavagistes séparaient les mères esclaves de leurs enfants, elles ne s’imaginaient pas dans une situation identique, soutient Jones-Rogers. Elles se considéraient comme très différentes des femmes à leur service et pensaient que les relations avec leurs enfants n’avaient absolument aucun point commun avec celles de leurs esclaves.»

En finir avec l’historiographie de la surprise

Le fait que des femmes blanches soient capables d’infliger des violences et de manipuler avec cruauté la vie d’autres personnes, ce que Stephanie E. Jones-Rogers a qualifié dans notre conversation de «malfaisance et ignominie», ne cesse de stupéfier certaines personnes –qui, soyons honnêtes, sont sans doute principalement blanches.

Ce qui explique pourquoi on peut encore lire des articles étonnés sur l’«étrange phénomène» des femmes blanches au sein de l’extrême droite américaine ou qui participent aux manifestations «Unite the Right».

Nous devons également rappeler encore et encore que les femmes blanches assistaient avec plaisir aux lynchages, s’enrôlaient par milliers pour former une organisation auxiliaire du Ku Klux Klan et protestaient férocement contre l’intégration de la population noire dans les établissements scolaires, tant dans le Sud que dans le Nord.

L’histoire de la relation entre les femmes esclavagistes et l’esclavage, explique Jones-Rogers, devrait «mettre un terme à cette surprise».

«Si vous pensez à la valeur, à l’importance d’être blanc dans leur vie, le fait que ce soit une source de pouvoir, que cela leur donne un poids politique, une influence, alors ces petits détails qui ponctuent l’histoire ont un sens, affirme-t-elle. Les femmes n’ont rien à envier aux hommes quand il s’agit de violence.»

Peut-être est-ce un travers particulièrement américain de vouloir croire que les femmes blanches ne sont pas coupables des cruautés de l’histoire américaine. Stephanie E. Jones-Rogers raconte que lorsqu’elle présentait son travail à des universitaires européens, ils ne montraient aucune surprise en découvrant son contenu:

«Il existait une sorte de consensus entre eux sur le fait que les femmes étaient tout à fait capables de commettre de tels actes. Mais lorsque j’en ai parlé à des historiens et des universitaires américains, tous ont exprimé leur stupéfaction.»

Pendant qu’elle rédigeait son livre, Stephanie E. Jones-Rogers a lu Les furies de Hitler, l’ouvrage de Wendy Lower sur la participation des femmes nazies dans le génocide sur le front de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale.

«Wendy Lower soutient, entre autres, que la raison pour laquelle nous sommes choqués est que nous nous raccrochons à l’espoir qu’au moins la moitié de l’humanité n’est pas complètement mauvaise, résume Jones-Rogers. Nous devons avoir un peu d’humanité pour ressentir cette empathie naturelle, inhérente. Lorsque l’on découvre que les femmes peuvent être aussi vicieuses et atroces, ça fait perdre tout espoir, parce qui nous reste-t-il d’autre?»

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Réchauffement climatique : l’Australie veut planter un milliard d’arbres d’ici 2050


L’Australie veut reboiser avec 1 milliard d’arbres d’ici 2050. À première vue, cela semble une bonne idée, mais autant d’arbres est-ce une solution pour lutter contre le réchauffement climatique ? De toute façon, je pense, que si nous ne changeons pas ce qui cause la pollution, nous ne pouvons prétendre d’avancer contre la lutte des changements climatiques
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Réchauffement climatique : l’Australie veut planter un milliard d’arbres d’ici 2050

 

Céline Deluzarche
Journaliste

Victime d’une crise climatique sans précédent, l’Australie veut planter un milliard d’arbres et compte ainsi parvenir à atteindre ses objectifs en matière d’émissions de CO2 et booster son économie. Elle suit de nombreux autres pays qui ont tous annoncé des chiffres impressionnants de plantations. Mais est-ce vraiment efficace ?

L’Australie va lancer un vaste programme visant à planter un milliard d’arbres d’ici 2050, soit 400.000 hectares de forêts supplémentaires, a annoncé fièrement le 16 février le Premier ministre Scott Morrison. L’objectif est de capturer 18 millions de tonnes de carbone supplémentaires d’ici 2030 pour se rapprocher des objectifs des accords de Paris, qui prévoit une réduction des émissions de 26 à 28 % pour le pays par rapport au niveau de 2005. Le pays fait pour l’instant figure de mauvais élève, avec des émissions annuelles de 500 millions de tonnes qui ne cessent de grimper malgré les déclarations d’intention. Le charbon représente encore les deux tiers de sa production électrique. L’annonce survient d’ailleurs dans un contexte très compliqué pour le gouvernement, accusé pour son inaction en matière d’environnement. Depuis plusieurs mois, le pays est confronté à une vague de chaleur meurtrière et des inondations catastrophiques que les scientifiques relient au réchauffement climatique.

Mauvais élève du climat mondial, l’Australie veut planter 400.000 hectares de forêt d’ici 2050. © Casey Horner, Unsplash

Mauvais élève du climat mondial, l’Australie veut planter 400.000 hectares de forêt d’ici 2050. © Casey Horner, Unsplash

Le climat ne semble pourtant pas la préoccupation majeure de ce plan, baptisé « Un milliard d’arbres pour la croissance et l’emploi » : l’objectif du gouvernement est surtout de développer son industrie agroforestière. « Les matériaux à base de fibre de cellulose pourraient par exemple remplacer le plastique », suggère le document publié par le ministère de l’Agriculture. Le boispourrait également trouver des débouchés dans la construction, les biocarburants ou la pharmacie. Le gouvernement espère créer ainsi 18.000 nouveaux emplois dans les 10 prochaines années.

Quand la planète verdit : des milliards d’arbres plantés autour du monde

L’Australie n’est pas la seule à miser sur les arbres. Avec sa « grande muraille verte », la Chine a déjà planté 66 milliards d’arbres le long du désert de Gobi depuis 1978 afin de stopper l’avancée du sable. Le Pakistan a annoncé en juillet dernier que 10 milliards d’arbres seront plantés à travers tout le pays d’ici 2023. En 2017, l’Inde a battu le record du monde de 66 millions d’arbres plantés en seulement 12 heures grâce au concours de 1,5 million de bénévoles. Même les villes s’y mettent : en décembre, Milan s’est ainsi fixé un objectif de 3 millions d’arbres d’ici 2030 pour « améliorer la qualité de l’air et l’environnement des habitants ». Et cela semble fonctionner : une toute récente étude vient de montrer que la planète verdit : elle a gagné 5,5 millions de km2 de forêt entre 2000 et 2017, soit l’équivalent de l’ensemble de la forêt amazonienne.

3.000 milliards d’arbres sur Terre, combien de CO2 capturé ?

Tous ces programmes sont-ils au final bien efficaces en matière de réchauffement ? Le chercheur Thomas Crow­ther vient justement de présenter les résultats d’une nouvelle étude sur le sujet lors de l’assemblée annuelle de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS). Selon le scientifique, planter 1.200 milliards d’arbres pourrait absorber suffisamment de CO2 pour annuler dix ans d’émissions humaines. Dans une précédente étude publiée en 2015, il avait estimé le nombre d’arbres sur la planète à 3.040 milliards, soit sept fois plus que les précédentes estimations. Malgré l’énormité de l’objectif, Thomas Crow­ther estime pourtant que ce reboisement massif serait possible sans empiéter sur les terrains agricoles ou urbains, en ciblant « les parcs ou terrains abandonnés ». On a un peu de mal à voir où ces milliards d’hectares sont ainsi vacants.

Il faudrait planter 1.200 milliards d’arbres supplémentaires sur la planète pour absorber l’équivalent de dix ans d’émissions de CO2 anthropiques. © vitaga, Fotolia

Il faudrait planter 1.200 milliards d’arbres supplémentaires sur la planète pour absorber l’équivalent de dix ans d’émissions de CO2 anthropiques. © vitaga, Fotolia

    D’autre part, si les forêts absorbent bien 2 milliards de tonnes de CO2 par an, les arbres peuvent se transformer en émetteurs de CO2 en cas de sécheresse ou d’assauts d’insectes par exemple.

    Quant aux incendies, « ils peuvent envoyer dans l’atmosphère en quelques heures tout le CO2qu’une forêt a patiemment accumulé au fil des décennies », met en garde l’Inra.

    De plus, toutes les forêts ne se valent pas : les conifères sont ainsi plus efficaces que les feuillus pour absorber le CO2. Conifères qui diminuent l’albédo… favorisant ainsi le réchauffement.

    Aggravation de la pollution et de la sécheresse : des programmes de reboisement aux effets pervers

    Bref, il ne suffit pas d’annoncer des chiffres spectaculaires pour qu’un reboisement soit efficace. En Chine, par exemple, on estime qu’à peine 15 % des arbres plantés ont effectivement survécu : la monoculture de peupliers a été décimée par une maladie et dans certains endroits, les plantations ont carrément aggravé la situation en pompant les rares ressources en eau et en éliminant les herbes fixant le sol, rapporte le journal britannique The Economist.

    Dans les villes, la « grande barrière verte » a finalement aggravé la pollution en réduisant la circulation du vent, selon une étude de 2018 de chercheurs chinois. L’Australie est prévenue.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • L’Australie veut planter un milliard d’arbres d’ici 2050 pour atteindre ses objectifs d’émissions de CO2.

  • De nombreux pays ont eux aussi de vastes programmes de plantations.

  • Ces reboisements ne s’avèrent malheureusement pas aussi efficaces que prévu dans certains cas.

https://www.futura-sciences.com/

Les pesticides font jaunir les singes


On n’a pas fini de voir les conséquences de nos abus à vouloir contrôler la nature. Les singes-hurleurs qui adorent les feuilles de palmiers d’ananas et de bananes à Costa-Rica. Le problème, c’est que le Costa-Rica est un grand consommateur de pesticides. Les conséquences sur ces singes sont inusitées. Leurs poils deviennent jaunes et ce n’est pas une couleur la plus discrète quand on veut éviter les prédateurs.
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Les pesticides font jaunir les singes

 

Céline Deluzarche
Journaliste

En hiver, le lièvre variable et le renard des neiges changent de couleur pour s’adapter à leur environnement. Mais si les singes hurleurs à manteau, au Costa Rica, virent au jaune, c’est pour une toute autre raison.

Depuis cinq ans, les scientifiques ont commencé à remarquer des animaux avec des curieuses tâches jaunes sur le pelage, habituellement d’un noir uniforme. Au départ, il s’agissait juste d’une petite partie de la fourrure, sur le bout de la queue ou sur une main. Mais au fll du temps, ces tâches se sont étendues sur des parties de plus en plus grandes du corps, deux des singes devenant entièrement jaunes.

Le singe hurleur se nourrit de feuilles issues des plantations de bananes, ananas et palmiers à huile arrosées de pesticides. © Arturo de Frias Marques

Le singe hurleur se nourrit de feuilles issues des plantations de bananes, ananas et palmiers à huile arrosées de pesticides. © Arturo de Frias Marques

Les plantations de bananes coupables ?

Pour comprendre cette mystérieuse décoloration, les chercheurs ont prélevé des échantillons de fourrure pour des analyses. Ils ont alors découvert que les poils décolorés possèdent cette variante différente de mélanine (le pigment qui colore la peau et les cheveux), appelée phéomélanine, responsable d’une coloration de jaune à rouge, tandis que les poils noirs en contiennent une autre sorte, l’eumélanine. Mais pourquoi les singes hurleurs se mettent-ils soudainement à fabriquer plus de phéomélanine ?

De tels cas n’ayant jamais été observés ailleurs dans la nature ou en captivité, les chercheurs penchent pour le soufre utilisé dans les pesticides. En effet, les singes vivent à proximité des plantations de bananes, ananas et palmiers à huile cultivés dans la région, dont ils raffolent des feuilles. Le Costa Rica est ainsi l’un des plus gros consommateurs de pesticides dans le monde, avec 22,9 kg par hectare de terre cultivée.

Or, « l’exposition au soufre augmente la disponibilité des sulfhydryles dans les cellules, ce qui peut favoriser la synthèse de la phéomélanine dans les mélanocytes », expliquent les chercheurs.

Cette dépigmentation risque fort d’attirer de sérieux ennuis au singe hurleur à manteau : les grosses tâches jaunes le rendent plus visible dans les arbres pour ses prédateurs, comme le jaguar, l’ocelot et le puma.

https://www.futura-sciences.com/

Le Saviez-Vous ► Des ossements de détenus noirs au Texas rappellent la persistance d’une forme d’esclavage


Suite à une découverte d’ossements sur le terrain d’une ancienne prison au Texas aux États-Unis. Ces ossements tous des prisonniers noirs. Cela vient rappeler le triste sort de ces hommes qui furent arrêter souvent pour des pacotilles. Ils étaient condamnés aux travaux forcés en était louer a des blancs pour travailler gratuitement.
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Des ossements de détenus noirs au Texas rappellent la persistance d’une forme d’esclavage

 

Le drapeau confédéré, symbole des Etats sudistes pro-esclavage. | Joe Raedle / AFP

Le drapeau confédéré, symbole des Etats sudistes pro-esclavage. | Joe Raedle / AFP

Repéré par Claire Levenson

Repéré sur Washington Post

Dans le Sud des Etats-Unis jusqu’au début du XXe siècle, les hommes noirs pouvaient être arrêtés pour presque rien et condamnés au travail forcé.

Au Texas, des archéologues ont récemment découvert des ossements enterrés sur le site d’une ancienne prison et viennent de confirmer qu’il s’agissait d’os appartenant à environ quatre-vingt-quinze hommes noirs morts entre 1878 et 1911. Ce cimetière et ces cadavres n’étaient signalés par aucune inscription, et la découverte a été faite par hasard sur le chantier de construction d’une nouvelle école.

Elle rappelle un chapitre choquant de l’histoire du sud des États-Unis: après la fin officielle de l’esclavage, plusieurs États avaient trouvé une façon de perpétuer le travail forcé des Noirs en utilisant un système juridique inique.

Des hommes loués à des propriétaires

De la fin du XIXe siècle au début du XXe, les États du sud «louaient» ainsi leurs détenus à des entreprises privées pour lesquelles ces hommes travaillaient gratuitement dans des conditions épouvantables. Si des historiens parlent à ce sujet «d’esclavage sous un autre nom», c’est aussi parce que ces hommes étaient arrêtés et condamnés aux travaux forcés pour presque rien.

Par exemple, des lois contre le «vagabondage» faisaient que la police pouvait arrêter des hommes noirs juste parce qu’ils étaient dans la rue et ne travaillaient pas. Et comme les personnes arrêtées ne pouvaient pas payer les amendes, elles pouvaient se retrouver condamnées à un an de travaux forcés. Parler avec une femme blanche pouvait aussi mener à des inculpations.

Les détenus étaient ensuite loués à des propriétaires de plantations de canne à sucre, de mines ou de compagnies ferroviaires. Le Capitole du Texas a été ainsi construitavec le travail forcé de ces prisonniers. Dans le cas des ossements découverts cette année, il s’agissait de travailleurs des plantations de cannes à sucre, aux mains d’anciens propriétaires d’esclaves.

Rien qu’au Texas, plus de 3.500 prisonniers sont ainsi morts dans ces camps de travail forcé entre 1866 et 1912, jusqu’à ce que des législateurs interdisent finalement cette pratique.

Reginald Moore, un historien et militant qui cherchait ce type de cimetière depuis des années au Texas, travaille désormais en partenariat avec la municipalité pour créer un mémorial et peut être transférer les ossements dans un cimetière.

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L’huile de palme «décime» les espèces


L’huile de palme que l’on retrouver dans les aliments est responsable la déforestation et un danger pour la biodiversité en pensant que 193 espèces sont en danger de disparition. Cependant, si on ne prend pas d’huile de palme, une autre huile sera sûrement remplacée et le problème n’est pourtant pas réglé. Quelle serait la meilleure solution ?
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L’huile de palme «décime» les espèces

 

Les plantations de palmiers à huile sont responsables... (Beawiharta, archives REUTERS)

 

Les plantations de palmiers à huile sont responsables de moins de 0,5 % de la déforestation mondiale, mais ce chiffre peut monter à 50 % dans certaines zones. Sur cette photo, une plantation industrielle de palmiers à huile en Indonésie.

BEAWIHARTA, ARCHIVES REUTER

AMÉLIE BOTTOLLIER-DEPOIS
Agence France-Presse
Paris

Les dommages causés par les plantations en expansion de palmiers à huile sur les espèces sont « considérables », mais l’interdire ne ferait certainement que déplacer le problème, estime l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Depuis plusieurs années, l’huile de palme, utilisée principalement dans l’alimentation, est montrée du doigt par les défenseurs de l’environnement qui la considèrent comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité tropicale, en raison de la déforestation qu’elle entraîne.

S’il note que d’autres pratiques agricoles comme les monocultures de soja et d’hévéas peuvent être « tout aussi néfastes », le rapport de l’UICN publié mardi constate effectivement un « impact négatif considérable sur la plupart des espèces ».

« L’huile de palme décime la riche diversité d’espèces de l’Asie du Sud-Est, car elle dévore des pans entiers de forêt tropicale », commente Erik Meijaard, auteur principal du rapport basé sur l’étude de la littérature sur le sujet publié jusque début 2018.

Selon le texte, publié en marge d’une réunion à Paris de l’organisation de certification RSPO (Table ronde pour une huile de palme durable), les plantations de palmiers à huile sont responsables de moins de 0,5 % de la déforestation mondiale, mais ce chiffre peut monter à 50 % dans certaines zones.

La situation est particulièrement problématique en Indonésie et en Malaisie, les deux premiers producteurs mondiaux qui accueillent respectivement 60 % et 32 % des 18,7 millions d’hectares de plantations industrielles de palmiers à huile.

Cette monoculture a ainsi été responsable de 50 % de la déforestation à Bornéo entre 2005 et 2015, avec un impact plus sévère dans la partie malaisienne qu’indonésienne.

Conséquence bien connue de cette déforestation massive, couplée à d’autres facteurs comme le braconnage, la population d’Orang-outangs a chuté de 25 % sur l’île pendant la dernière décennie.

Mais gibbons, tigres et certaines espèces d’oiseaux sylvicoles sont également « gravement touchés », souligne le rapport.

Au total, 193 espèces considérées comme menacées par la liste rouge de l’UICN sont concernées.

D’autres huiles plus gourmandes

Malgré ce constat, l’organisation ne plaide pas pour une interdiction de l’huile de palme réclamée par certains militants.

« La moitié de la population mondiale utilise l’huile de palme pour son alimentation. Aussi si nous l’interdisons ou la boycottons, d’autres huiles, plus gourmandes en terres, prendront très certainement sa place », a commenté la directrice générale de l’UICN Inger Andersen dans un communiqué.

Le rendement d’huile de palme est en effet beaucoup plus élevé que celui d’autres huiles végétales, comme le tournesol ou le colza. La remplacer risquerait de nécessiter plus de terres et cela conduirait également à déplacer l’impact vers d’autres écosystèmes, comme les forêts d’Amérique du Sud ou la savane.

Dans la perspective de l’augmentation prévue de la production (de 165 millions de tonnes en 2013 à 310 millions en 2020), « nous devons chercher à avoir une huile de palme exempte de déforestation », plaide Erik Meijaard.

Par exemple des plantations sur des zones écologiquement dégradées, et non à la place de forêts tropicales.

Le rapport se montre en revanche prudent sur les labels pour une huile de palme durable, dont le RSPO.

« L’huile de palme certifiée s’est avérée, jusqu’à présent, à peine plus efficace pour empêcher la déforestation que son équivalente non-certifiée, mais l’approche est encore relativement nouvelle et possède un potentiel pour améliorer la durabilité », estime l’UICN.

Le rapport aborde également l’impact sur le changement climatique.

Si les plantations de palmiers absorbent du carbone et que l’huile pouvait remplacer les combustibles fossiles, « il faudrait des décennies pour compenser le carbone libéré » par la destruction des forêts.

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Le monde évalue l’ampleur de la «crise» de la biodiversité


Des études de grandes envergures se font sur la biodiversité de la Terre, les animaux, la faune, la flore tout est en danger. On le sait que si on veut préserver ce que l’on peut, il faudrait agir. La question que je me pose, avec tout ce monde qui étudie l’environnement, l’action est peu efficace des gens, des gouvernements qui pourraient faire changer les choses ou du moins protéger ce que l’on peut encore
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Le monde évalue l’ampleur de la «crise» de la biodiversité

 

Les sols du monde sont de plus en... (Andre Penner, archives AP)

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Les sols du monde sont de plus en plus dégradés par la pollution, la déforestation, l’exploitation minière et des pratiques agricoles non durables qui les appauvrissent. Sur cette photo, de la déforestation dans le nord de l’État Para, au Brésil.

ANDRE PENNER, ARCHIVES AP

 

MARIETTE LE ROUX, FLORENCE PANOUSSIAN
Agence France-Presse
Paris et Bogota

En raison de l’activité humaine, la Terre vit une extinction massive d’espèces, la première depuis la disparition des dinosaures, une crise dont l’ampleur va être exposée dans les prochains jours en Colombie, l’un des pays les plus biodiversifiés du monde.

À partir de samedi, experts et décideurs de 128 pays vont se rassembler au chevet de la planète afin d’évaluer les dégâts sur la faune, la flore et les sols, puis préconiser des solutions pour enrayer la tendance.

« La science le démontre : la biodiversité est en crise à l’échelle mondiale », a déclaré à l’AFP le directeur général du WWF, Marco Lambertini, avant cette réunion de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) prévue jusqu’au 26 mars à Medellín (nord-ouest).

« Nous dépendons de la biodiversité pour la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, la stabilité du climat, et malgré cela nos activités mettent la pression sur la capacité de la Nature à subvenir à nous besoins », a-t-il ajouté.

Pour dresser son état des lieux, l’IPBES a divisé la planète en quatre régions : Amérique, Afrique, Asie-Pacifique et Europe-Asie centrale. Chacune a fait l’objet d’une analyse approfondie et d’un volumineux rapport de 600 à 900 pages, que les 750 délégués vont étudier à huis clos. Puis le diagnostic sera rendu le 23 mars.

Cinq volumineux rapports

Un second bilan sera extrait le 26 mars d’un cinquième rapport sur l’état des sols du monde, de plus en plus dégradés par la pollution, la déforestation, l’exploitation minière et des pratiques agricoles non durables qui les appauvrissent.

Quelque 600 chercheurs ont travaillé bénévolement durant trois ans sur ces cinq évaluations, qui synthétisent les données d’environ 10 000 publications scientifiques. Le résultat final couvre la totalité de la Terre, sauf les eaux internationales des océans et l’Antarctique.

Les déléguées de l’IPBES se retrouvent dans un pays qui compte plus de 56 300 espèces de plantes et d’animaux, soit le 2e du monde pour sa biodiversité après le Brésil, qui est huit fois plus grand.

La Colombie, qui arrive en tête pour le nombre d’espèces d’orchidées et d’oiseaux (plus de 1920, soit 19 % de la planète), est traversée par trois cordillères andines, une topographie complexe qui a permis l’évolution de 311 écosystèmes différents.

Elle sort peu à peu d’un conflit armé de plus d’un demi-siècle, dont la violence a longtemps converti en zones interdites d’immenses parties du territoire, ainsi paradoxalement préservées.

Mais 1200 espèces sont aujourd’hui menacées en raison notamment du déboisement et de la pollution, dues en particulier à l’élevage extensif, aux plantations illicites de marijuana et de coca, matière première de la cocaïne, et aux exploitations minières clandestines.

« Nous sommes encore confrontés à un énorme défi lié au contrôle de la déforestation », a admis en février le ministre colombien de l’Environnement et du Développement durable, Luis Gilberto Murillo, en faisant état d’environ 170 000 ha déboisés l’an dernier.

Suggestions non contraignantes

À Medellín, les experts vont travailler sur des synthèses d’une trentaine de pages, destinées aux dirigeants des états membres de l’IPBES, afin de les orienter en matière de protection de la biodiversité.

Allant des transports à l’éducation, en passant par l’agriculture, ces « résumés » ne sont que des recommandations non contraignantes.

Ce sont des « suggestions pour agir », a précisé à l’AFP la secrétaire administrative de l’IPBES, Anne Larigauderie.

« Nous espérons que cela aidera à la prise de décisions pour stopper la perte de biodiversité », a ajouté Tom Brooks, directeur scientifique de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN,) qui fournit des données pour les rapports.

Le processus a jusqu’à présent coûté quatre millions d’euros (environ cinq millions de dollars).

Après l’ouverture officielle de la conférence samedi soir, les délégués négocieront à huis clos et « mot par mot » le contenu des synthèses.

« Des milliers de personnes ont fait des milliers (…) de commentaires », a ajouté Mme Larigauderie, en prédisant « beaucoup de discussions » durant la réunion de Medellín.

« Il se peut que certains pays ne soient pas satisfaits de ce que le rapport dit de l’état de leur biodiversité », a-t-elle aussi averti.

Selon un rapport distinct du Fonds mondial pour la nature paru mercredi, le dérèglement climatique pourrait menacer entre un quart et la moitié des espèces d’ici 2080 dans 33 régions du monde parmi les plus riches en biodiversité.

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Californie : la légalisation du cannabis n’est pas une bonne chose pour les chouettes


Des chouettes ont la vie dure en Californie, en plus de subir des pertes dû aux changements climatiques, l’état a autorisé le cannabis à des fins récréatives. Beaucoup veulent profiter de cette manne même illégalement et utilisent un produit contre les rongeurs, animaux dont se nourrissent les chouettes, ce qui risque d’être vraiment catastrophique pour elles
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Californie : la légalisation du cannabis n’est pas une bonne chose pour les chouettes

 

Chouette tachetée du Nord

Les chouettes tachetées du Nord sont sensibles aux rodenticides.

© J. MARK HIGLEY/HOOPA TRIBAL FORESTRY

Par Anne-Sophie Tassart

Les rodenticides, utilisés dans les plantations illégales de cannabis en Californie, menacent les chouettes tachetées du Nord et les chouettes rayées.

La légalisation de l’usage récréatif du cannabis en Californie (Etats-Unis) depuis le 1er janvier 2018 ne fait pas que des heureux. En effet, cette légalisation devrait voir fleurir le nombre de plantations illégales. Or dans une étude publiée dans la revue Avian Conservation & Ecology, seulement quelques jours après l’autorisation, des chercheurs américains révèlent que des traces de rodenticides (produits utilisés contre les rongeurs), utilisés dans les plantations illégales de cannabis de cet Etat, se retrouvent dans l’organisme des chouettes tachetées du Nord (Strix occidentalis caurina), une sous-espèce menacée selon l’Endangered Species Act et quasi-menacée selon l’UICN.

70% des chouettes tachetées du Nord ont été au contact de biocides

En faisant des analyses sur des cadavres de chouettes trouvés à proximité de ces plantations, les scientifiques ont découvert que 7 chouettes sur 10 avaient été en contact avec des rodenticides. En analysant des échantillons provenant de 84 chouettes rayées (Strix varia), là encore les chercheurs ont trouvé des traces de biocides sur 40% d’entre elles. Les anticoagulants contenus dans ces produits empêchent l’organisme des mammifères et des oiseaux de renouveler la vitamine K, composé chimique nécessaire à la coagulation. Ces derniers sont alors susceptibles de mourir d’une hémorragie interne. Les auteurs de l’étude pensent que les chouettes tachetées du Nord et les chouettes rayées sont exposées à ces produits de part les proies qu’elles consomment.

Les menaces se multiplient à l’encontre des chouettes tachetées du Nord

Avec la légalisation du cannabis récréatif, les spécialistes craignent que la conversion de surfaces boisées privées en plantations de cannabis n’augmente et qu’ainsi, l’utilisation des rodenticides s’accentue. A terme, l’impact sur les chouettes tachetées du Nord pourrait être catastrophique alors qu’une étude révélait en 2015 que leur nombre avait baissé de 55% en Californie depuis 2009. Cette chute est d’ailleurs grandement liée à l’autre espèce étudiée : la chouette rayée. Cette dernière vivait autrefois dans les forêts de l’est de l’Amérique du Nord. Elle colonise aujourd’hui peu à peu le territoire des chouettes tachetées du Nord. Cette cohabitation conflictuelle entraîne une compétition pour les ressources et l’habitat. Mais le combat est inégal : la chouette tachetée du Nord est bien plus petite que la chouette rayée. Elle fuit donc les zones qu’elle occupait auparavant même si celles-ci se montrent moins propices à la reproduction.

Cette autre espèce de chouette et les plantations de cannabis ne sont pas les seules menaces qui pèsent sur Strix occidentalis caurina. Les chercheurs ont observé que les changements climatiques ont aussi un rôle dans leur disparition. D’abord par le truchement des nombreux feux de forêt causés par des températures plus élevées : ils détruisent l’habitat des chouettes tachetées du Nord. Ensuite ce sont les hivers, plus humides et plus froids, qui entraînent une diminution des naissances.

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Le génome d’un champignon «tueur» séquencé


Le champignon tueur peut s’attaquer a lui seul a environs 500 plantes différentes, cachées dans le sol, il peut peser aussi lourd que 500 éléphants. Il s’attaque d’abord aux racines pour monter vers le haut en pourrissant tout sur son passage. Un vrai danger pour les forêts et plantations
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Le génome d’un champignon «tueur» séquencé

 

Selon une étude, le champignon armillaire représente un «des agents... (Photo archives La Presse)

Selon une étude, le champignon armillaire représente un «des agents pathogènes forestiers les plus dévastateurs au monde» pouvant coloniser plus de 500 espèces de plantes différentes.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

 

Agence France-Presse
paris

Il peut tuer 500 espèces de plantes différentes à lui tout seul et peser plus lourd que 500 éléphants: des chercheurs annoncent lundi avoir séquencé le génome d’armillaires, des champignons aussi courants que dévastateurs, une avancée qui devrait permettre de mieux protéger les forêts.

«La plupart des espèces d’armillaire sont pathogènes et peuvent causer d’énormes dommages aux forêts et aux plantations, ainsi qu’à toutes les plantes ligneuses en milieu urbain», explique à l’AFP György Sipos de l’Université de Sopron en Hongrie, coauteur de l’étude publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution.

«Le champignon gigantesque», le plus gros armillaire, vit dans les forêts de l’Oregon aux États-Unis. Il s’étend sur neuf hectares et son poids dépasse les 550 tonnes. En Europe, des colonies peuvent s’étendre sur 200 à 300 hectares.

La plus grande partie du champignon reste invisible, cachée dans le sol où se développe un énorme méli-mélo de filaments, parfois très épais, qui se fraie un chemin dans le sol à l’instar des racines.

Les racines des plantes sont justement sa première cible. Le champignon colonise les plantes par le bas, sous la terre, puis remonte petit à petit le long de la tige, en pourrissant tout sur son passage.

Ce champignon représente un «des agents pathogènes forestiers les plus dévastateurs au monde» pouvant coloniser plus de 500 espèces de plantes différentes, selon l’étude.

Pour mieux contrôler les ravages qu’il inflige aux parcs et aux forêts, György Sipos et ses collègues ont séquencé le génome de quatre espèces d’armillaires (A. ostoyae, l’A. cepistipes, A. gallica et A. solidipes).

ADN en poche, les chercheurs vont pouvoir mieux comprendre comment le champignon infeste les arbres et parvient à se propager si largement et «donner des outils pour combattre les infections à l’armillaire des forêts naturelles».

«La plus grande surprise a été que l’armillaire utilise des gènes anciens, fruitiers, pour mettre en oeuvre le développement des rhizomorphes, les principaux outils de ce champignon pour explorer et envahir les arbres hôtes», explique à l’AFP Laszlo Nagy de l’académie hongroise des sciences, qui a également participé à l’étude.

Des analyses comparatives des génomes ont également mis en évidence plusieurs gènes liés au pouvoir pathogène du champignon, notamment des gènes «trompeurs» qui abusent le système immunitaire de la plante et l’empêchent de détecter l’intrusion.

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