Bien que l’étude a été faite auprès des Belges, on peut conclure que les résultats sont similaires ailleurs dans le monde.
Nuage
Ce que vous ignoriez peut-être sur ces maudits moustiques
Un moustique pompant sans gêne aucune le sang de sa victime humaine. © getty.
Maxime Czupryk
Le retour des beaux et longs jours coïncide malheureusement avec la réapparition, bien désagréable, des moustiques.
Selon une étude réalisée par Vapona, spécialiste de la lutte anti-moustiques, ce sont surtout les habitants des grandes villes qui sont le plus victimes de ces insectes démoniaques. Véritables ennemis des belles nuits d’été, les moustiques troublent de façon non négligeable le sommeil des Belges.
Le vrombissement aigu du moustique est probablement l’un des sons les plus irritants qui soient. Plutôt que de se contenter de sucer notre sang, le moustique se plait manifestement à virevolter autour de nos oreilles, histoire de rendre ce moment plus désagréable encore.Vous l’avez sans doute constaté: les moustiques sont de retour depuis plusieurs semaines et ces derniers jours tout particulièrement alors que le soleil brillait de mille feux et que les températures dépassaient allègrement la vingtaine de degrés. L’occasion donc pour Vapona, spécialiste de la lutte contre les insectes, de présenter les conclusions de son étude menée auprès de 1.000 Belges.
Les moustiques ô combien irritants
On y apprend, même si ce n’est pas vraiment un scoop, que les moustiques agacent les Belges au plus haut point. Ainsi, sur une échelle d’irritation allant de 1 à 10, près de 4 Belges sur 10 donnent plus de 8 à une piqûre de moustique. Un cinquième des répondants la situent même à plus de 9.
Certains d’entre nous redoutent tout particulièrement les piqûres de moustiques. 12% des sondés s’inquiètent des réactions allergiques et 11% ont peur de contracter une maladie.
« Ces réactions cutanées sont très variables d’un individu à un autre et sont due à l’injection de salive du moustique lors du prélèvement sanguin. Aussi, des maladies virales exotiques transmises par les moustiques apparaissent de plus en plus souvent en Europe méridionale et progressent vers le nord suite à la présence de nouvelles espèces de vecteurs, notamment du genre Aedes, pouvant alors potentiellement transmettre les virus une fois que ce dernier et le vecteur se retouvent dans de nouvelles zones », prévient Frédéric Francis, professeur à Gembloux Agro-Bio Tech et à l’université de Liège.
Les citadins, premières victimes des moustiques
Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, ce sont les citadins qui sont le plus souvent au menu des moustiques. Durant la saison des moustiques, 57% des Belges sont piqués une fois par semaine et 11% tous les jours. Un chiffre encore plus élevé dans les grandes villes: 17 % à Bruxelles, 14% dans d’autres villes comme Anvers, Gand, Liège et Charleroi.
« La densité de population humaine plus importante dans les grandes villes correspond à une probabilité accrue d’être la cible des moustiques. Aussi, la diversité d’animaux en zones rurales constitue divers hôtes pour ces insectes hématophages qui peuvent donc être plus dispersés et moins focalisés sur les humains », explique le Pr Francis.
Dormir entouré de moustiques peut faire perdre 1h de sommeil par nuit
Perturbateurs de sommeil
Les moustiques sévissent surtout en fin d’après-midi et à la nuit tombée. Avec une incidence non négligable sur la qualité et le temps de sommeil. D’après l’étude de Vapona, 90% des Belges sont régulièrement maintenus éveillés à cause des moustiques. Environ un cinquième des répondants perd même plus d’une heure de sommeil à cause de ces bestioles vrombissantes. Et pas moins de 6 sur 10 placent le moustique dans le top 3 des perturbateurs de sommeil les plus irritants, devant les ronflements de leur partenaire (38 %) et des voisins bruyants (37 %).
Quand un moustique vient perturber leur sommeil, 44% des personnes interrogées brandissent leur tapette à mouches. 35% se réfugient sous les draps. Cette technique est avant tout populaire chez les femmes (42 %). Enfin, un quart des Belges se précipite sur la prise pour brancher l’appareil anti-moustiques.
Quels moyens de défense?
Les Belges utilisent un large éventail de méthodes pour se défendre, comme le moustiquaire (50%), les lumières éteintes (41%), les bougies à la citronnelle (21%), les sprays (17%) ou encore la ventilation (15%).
Des différences apparaissent entre les hommes et les femmes lorsqu’il s’agit de se défendre contre les moustiques. Les femmes croient davantage en la protection proactive tandis que les hommes ont quant à eux leur propre technique: rester près de leur partenaire, qui semble être plus appétissante aux yeux des moustiques. Pas très gentleman…
« Il existe beaucoup d’histoires à propos des éléments qui déterminent l’attrait d’un être humain. Certains pensent que c’est à cause du taux de sucre dans le sang ou de la consommation de certains aliments (l’ail, par exemple), mais rien de tout cela n’est vrai. L’odeur corporelle et le gaz carbonique expiré sont les facteurs principaux qui influencent notre attrait. Il est vrai qu’une personne peut attirer davantage les moustiques qu’une autre, il s’agit d’une signature individuelle », rappelle Frédéric Francis.
L’entomologiste recommande de se protéger en faisant appel à plusieurs actions concrètes:
« Commencez par éliminer les eaux stagnantes autour de la maison en vidant divers récipients recueillant les eaux de pluie qui constituent la source du problème. En deuxième lieu, faites en sorte que les moustiques ne puissent pas entrer à l’intérieur grâce à des moustiquaires pour portes ou fenêtres, ou des appareils anti-moustiques. Si ce n’est pas suffisant, utilisez une moustiquaire de lit et/ou réduisez la température de la chambre si vous avez un climatiseur. Enfin, pour les soirées à l’extérieur, appliquez vous une lotion répulsive. »
Les moustiques servent-ils à quelque chose?
Avant de conclure, précisons tout de même que le moustique n’est pas complètement inutile et n’est pas apparu dans l’unique but de faire vivre un enfer à l’espèce humaine. Acteurs à part entière de la biocénose, les moustiques servent de nourriture à de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux, de reptiles et d’insectes et font donc partie de la chaîne alimentaire. Dame Nature n’a rien laissé au hasard, même si cela nous démange et nous irrite parfois.