Prendre des photos avec nos Smartphones change notre façon de se souvenir


Nos souvenirs sont faits images, d’émotions, de sensation face à un environnement. D’après des études sur la mémoire, la photo numérique nuirait à notre mémoire par l’absence des émotions et de l’environnement.
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Prendre des photos avec nos Smartphones change notre façon de se souvenir

 

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Time is an illusion | Michelle Robinson via Flickr CC License by

Repéré sur Vox

Repéré par Aurélie Rodrigues

Des chercheurs américains ont montré les conséquences des smartphones sur notre mémoire.

Une étude réalisée par Jason Chan, professeur en psychologie à l’université d’État de l’Iowa, montre que nos souvenirs sont comme des documents Word: nous pouvons les éditer, les réécrire ou même les supprimer. Mais aujourd’hui, l’utilisation de nos smartphones pour documenter nos vies ne serait pas sans conséquences sur notre mémoire.

Brian Resnick, journaliste scientifique à Vox, s’est penché sur la question. Pour se forger un souvenir durable, il faut prêter attention. Notre cerveau sera alors en mesure de capter tous les détails environnants: l’odeur d’un parfum, la caresse du vent sur notre peau ou encore la couleur flamboyante des feuilles en automne.

On prête moins attention au monde qui nous entoure

Une étude qui sera publiée en mai prochain dans la revue scientifique Journal of Experiment Social Psychology a voulu tester les conséquences du manque d’attention sur la mémoire. Les participants avaient pour mission de visiter le Stanford Memorial Church, une église située en plein coeur de l’université de Stanford en Californie. Certains d’entre eux devaient prendre des photos lors de la visite.

Une semaine plus tard, les participants ont été invités à répondre à un quiz. Résultat, les personnes chargées de prendre des photos ont obtenu un score inférieur: un peu moins de six réponses correctes sur dix contre sept pour les autres.

Emma Templeton, chercheuse en psychologie à l’université de Dartmouth et co-autrice de l’étude, explique que «les smartphones sont des distractions qui empêchent de prêter complètement attention au monde qui nous entoure».

Les auteurs de l’étude soupçonnent que le fait de prendre des photos n’est pas la seule emprise sur nos souvenirs. Par exemple, tweeter pendant un évènement, envoyer des textos ou prendre des notes peut aussi provoquer des trous de mémoires.

On se souvient en adoptant une perspective extérieure

Une autre étude rapportée par Vox montre toutefois que photographier améliore la mémoire visuelle. Cependant, les autres sens sont souvent laissés de côté. En conséquence, nos souvenirs ont tendance à être mono-sensoriels.

Faites le test: essayez de vous rappeler de la dernière photo que vous avez postée sur Instagram ou Facebook. Vous aurez tendance à la visualiser comme si vous étiez extérieur à la scène. Alixandra Barasch, experte en sciences cognitives, explique que c’est une conséquence directe du partage de nos images sur les réseaux sociaux.

«Cette perspective influe aussi sur notre façon de ressentir le souvenir en question. Les émotions associées sont souvent oubliées», précise-t-elle.

Emma Templeton souligne que les recherches sur l’influence des smartphones sur nos fonctions cognitives ne font que commencer –notamment à cause du fait que la technologie et notre façon de l’utiliser évoluent constamment.

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Cybersécurité : ne faites plus le « V » de la victoire sur les photos !


Sans aucune technologie, il est possible de copier des empreintes digitales d’une photo d’une personne qui expose ses doigts comme faire le signe de V. Il suffit juste d’une photo qui soit très nette et bien exposée. Cela est d’ailleurs déjà arrivé à la ministre allemande de la Défense à partir de simples photos numériques montrant ses doigts. Ils ont pu cloner ses empreintes digitales
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Cybersécurité : ne faites plus le « V » de la victoire sur les photos !

 

C’est un geste anodin, que des millions de personnes ont déjà fait au moins une fois en posant pour une photo : le « V » de la victoire aussi appelé signe de la paix. Il se trouve qu’au Japon, des chercheurs du National Institute of Informatics (NII) ont réussi à facilement copier les empreintes digitales à partir des images montrant des gens en train de faire ce signe très prisé des jeunes, en particulier au pays du Soleil-Levant. Un cybercriminel pourrait éventuellement créer une reproduction d’une empreinte et s’en servir pour s’authentifier sur un système biométrique en usurpant l’identité de sa victime.

Selon le professeur Isao Echizen qui a conduit cette expérimentation, les énormes progrès accomplis par les appareils photo des smartphones conjugués à la facilité avec laquelle on peut partager des clichés sur les réseaux sociaux favorisent ce risque. Le scientifique explique que la méthode ne nécessite aucune technologie particulière et que quiconque peut copier des empreintes digitales à partir d’une photo. Seule condition, il faut que le cliché soit net et bien exposé.

Un film transparent pour protéger les empreintes contre le vol

Lors des essais, l’équipe du NII dit avoir pu récupérer des empreintes à partir de photos prises à trois mètres de distance. Parallèlement à cela, les chercheurs ont développé une solution pour prévenir ce genre de risque. Il s’agit d’un film transparent contenant de l’oxyde de titane qui se colle sur l’extrémité des doigts et empêche de pouvoir copier les empreintes digitales depuis une photo. Une technologie qui demandera encore au moins deux années de développement, ont prévenu les chercheurs.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle démonstration est faite. Il y a deux ans de cela, un hacker membre du Chaos Computer Club surnommé Starbug avait fait la démonstration d’une technique qui lui avait permis de cloner les empreintes digitales de la ministre allemande de la Défense à partir de simples photos numériques montrant ses doigts.

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L’obsession de la photographie est une menace pour nos souvenirs


Il est facile de prendre des photos avec les téléphones intelligents, n’importe où, n’importe quoi, n’importe quand, mais après qu’en faisons-nous ? Avant l’ère numérique, nous prenions des photos puis déposons dans un album pour les regarder de temps à autre en famille ou avons certains visiteurs. Aujourd’hui, certaines photos sont partagées, d’autres restent dans l’oubli. Moi ce que je préfère, c’est de les imprimer pour le scrapbooking et me remémorer certains événements
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L’obsession de la photographie est une menace pour nos souvenirs

 

 

C’est un paradoxe, avec le passage de la photographie argentique à la photographie numérique, nous n’avons jamais fait autant de photos et nous ne les avons jamais aussi peu regardées. Maintenant que la technologie nous permet de prendre des dizaines de photos en quelques secondes sans coût ou presque, elles sont devenues banales et sans intérêt au lieu d’être les précieux souvenirs qu’elles représentaient quand elles étaient rares et chères explique le site Quartz.

Une étude menée par Shutterfly confirme ce changement d’attitude face à la photographie. Les Américains prennent plus de 10,3 milliards de photos par mois. Et les smartphones prennent maintenant 60% de ses images.

«C’est une différence considérable quand il y a quelques décennies, le coût de la photographie signifiait que nous ne capturions seulement que les moments qui méritaient d’être sauvegardés et qu’il fallait passer aux générations suivantes», écrit Quartz.

La raison qui nous fait prendre des photos n’a pas changé. Dans l’étude de Shutterfly, les personnes interrogées expliquent toujours qu’elles prennent des images pour se souvenir de leurs expériences.

Mais aujourd’hui, ces moments figés s’entassent sur de multiples plateformes numériques déconnectées les unes des autres et oubliées…

«Les photos du dîner en famille d’hier soir, les selfies et nos orteils dans le sable lors de nos dernières vacances que nous irons très rarement regarder. N’est-il pas incroyable que nous sommes de moins en moins capables de retrouver les photos qui représentent nos souvenirs?»

Cela est d’autant plus dangereux que plusieurs expériences montrent que quand nous faisons des photos, notre cerveau prête moins d’attention à enregistrer les évènements comme s’il déléguait inconsciemment à la photographie la mémoire.

«En faisant l’effort de nous rappeler en voyant le monde à travers l’objectif d’un appareil photo, nous renonçons en partie à nous souvenir par nous même».

Il n’y qu’une seule solution, regarder plus souvent nos photos et surtout les partager. Regarder les images est une manière de renforcer et consolider nos souvenirs et nous rappeler les histoires derrière les photos. Mais l’étude de Shutterfly montre que si nous n’avons jamais pris autant de photographies, nous les partageons peu. Moins de la moitié des images prises sont transmises à d’autres. Et plus perturbant encore, la majorité des personnes interrogées n’ont pas récemment regardé des photos qui avaient 10 ans ou plus.

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