Mission Rosetta : Philae reste introuvable


Après avoir fait la Une  des journaux Philae s’est endormi, mais il semble qu’il ne soit pas visible pour Rosetta. A-t-il quitté Tchouri où s’il s’est bien caché pour hiverner ? Espérons quand la comète arrivera près du soleil, il sortira de sa léthargie.
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Mission Rosetta : Philae reste introuvable

 

Rosetta Philae comète

Malgré les efforts déployés pour le localiser à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, le robot Philae reste introuvable. Crédits : ESA

Par Maxime Vaïl

Le robot Philae, qui a atterri le 13 décembre 2014 sur le noyau de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, reste introuvable malgré les efforts des scientifiques de la mission Rosetta pour le retrouver.

Où est Philae ? A l’heure actuelle, nul ne le sait. Et ce malgré les efforts des scientifiques de la mission Rosetta, qui le recherchent inlassablement depuis son atterrissage sur le noyau de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, le 13 décembre 2014.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. En effet, les chercheurs de l’ESA épluchent depuis deux mois tous les clichés en haute résolution de la surface du noyau de la comète, pris par Rosetta qui orbite toujours autour de ce dernier. Mais en vain : jusqu’ici, il n’a pas été possible de localiser le robot Philae sur les clichés obtenus par Rosetta, même si les chercheurs connaissent la région du noyau à l’intérieur duquel Philae se trouve.

Selon les responsables scientifiques du robot Philae, il est très probable que ce dernier, après ses rebonds successifs sur le noyau, ait finalement atterri dans un cratère sombre, mal éclairé par la lumière du soleil. Ce qui expliquerait aussi pourquoi il n’a pas pu recharger ses batteries à l’aide de ses panneaux solaires.

En attendant, il n’en reste pas moins que les scientifiques de la mission Rosetta ont bon espoir que Philae se réveille au cours des prochains mois, lorsque la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko se sera rapprochée du soleil. Un réveil qui pourrait avoir lieu en mars (lire sur Sciences et Avenir « Rosetta : ça se confirme, Philae devrait se réveiller en mars 2015 »).

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Rétrospective : 12 événements qui ont marqué la science en 2014


Rétrospective : 12 événements qui ont marqué la science en 2014

 

L’humanité atterrit sur une comète, la cigarette électronique gagne en popularité et le plastique envahit le Saint-Laurent. Notre rétrospective scientifique de l’année 2014.


MISSION ACCOMPLIE POUR ROSETTA

La mission Rosetta est sans conteste la prouesse scientifique de l’année. Maintenue en hibernation depuis son lancement il y a 10 ans, la sonde se réveille en janvier afin de s’approcher de la comète Tchouri, où elle larguera en novembre le robot Philae. Celui-ci ne réussira toutefois pas à s’ancrer dans le sol de l’astre. Philae mènera quand même pendant deux jours une série d’expériences destinées à mieux comprendre la formation du système solaire.

Photo : ESA/Impression artistique


COMMOTIONS : JEUNES CERVEAUX EN PÉRIL

Le football est la passion de milliers de jeunes Québécois. C’est aussi un sport où le risque de commotions cérébrales est très élevé, autant sinon plus que le hockey. L’émission Enquête révèle en janvier que ni le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) ni Football Québec – les deux organismes chargés d’encadrer les jeunes – n’ont la moindre idée du nombre de commotions que les joueurs subissent. L’émission montre également que même si les écoles sont censées les déclarer, le RSEQ n’emploie aucun responsable de la sécurité. – ICI.radio-canada.ca/commotions


DIRECTION MARS (ORION ET MARS ONE)

L’intérêt de l’humanité pour la planète voisine de la Terre ne se dément pas. Le début de l’année marque aussi le lancement de Mars One, un projet dont l’objectif est d’envoyer un équipage de quatre personnes tous les deux ans vers Mars, le premier groupe devant arriver en 2025. Quatre Québécois participent au projet, qui se voudra aussi une téléréalité. Plus sérieusement, la NASA réussit en décembre le premier test de la capsule Orion, qui devrait envoyer des humains sur Mars en 2030

Photo : NASA/Impression artistique


LA NOUVELLE COQUELUCHE DES FUMEURS

En 2014, la cigarette électronique fait un tabac au Québec et au Canada. Au-delà de sa popularité grandissante, un débat s’amorce sur l’innocuité et l’efficacité de cette nouvelle façon de réduire la dépendance aux produits du tabac.

Photo : iStockphoto


LE BIG BANG RETRACÉ

Des physiciens américains révèlent en mars la première détection directe des ondes gravitationnelles primordiales, c’est-à-dire les toutes premières secousses du big bang qui a marqué la naissance de l’Univers. Cette découverte est considérée comme une avancée majeure en physique.

Photo : iStockphoto


DU SANG JEUNE POUR RAJEUNIR

En mai, des chercheurs ont démontré que du sang de jeunes souris, ou même juste un facteur de ce sang connu sous le nom de GDF11, peut rajeunir les muscles et le cerveau de souris âgées. Cette découverte a conduit à un essai clinique dans lequel des patients atteints de la maladie d’Alzheimer reçoivent du plasma de jeunes donneurs. Photo: iStockphoto


DES MINIROBOTS QUI AGISSENT COMME DES FOURMIS

En août, des chercheurs américains de l’Institut Wyss de l’Université Harvard annoncent la création des Kilobots, des minirobots inspirés des abeilles et des fourmis capables de s’auto-organiser. Les minuscules engins sont en mesure de communiquer entre eux et de se rassembler pour créer des formes particulières, comme des étoiles de mer.

Photo : Science/Mike Rubenstein


MANIPULER LA MÉMOIRE

En utilisant l’optogénétique, une technique qui manipule l’activité des neurones à l’aide de rayons lumineux, des chercheurs ont montré en août qu’ils pouvaient manipuler spécifiquement des souvenirs chez la souris. Dans leurs expériences où ils effaçaient des souvenirs existants et en implantaient d’autres faux, ils sont allés jusqu’à changer le contenu émotionnel d’un souvenir chez la souris de bon en mauvais et vice-versa.

Photo : iStockphoto


LA MALADIE DE LYME GAGNE DU TERRAIN AU QUÉBEC

Présente dans plus de 65 pays, la maladie de Lyme fait son entrée au Québec depuis quelques années. En octobre, l’émission Découverte dresse un portrait de la situation et montre que la maladie gagne sans cesse du terrain grâce à une tique et à une souris. ICI.Radio-Canada.ca/lyme


LE PLASTIQUE ENVAHIT LE SAINT-LAURENT

Une équipe de chercheurs de l’Université McGill a découvert une nouvelle source de pollution dans le fleuve Saint-Laurent : des microbilles de plastique. Les chercheurs en ont trouvé en grande concentration dans les sédiments du grand fleuve. L’émission Les Années lumière consacre un reportage à cette réalité en octobre. 


LA PEUR EBOLA

Encore inconnue du public il y a peu de temps, la maladie ou la fièvre d’Ebola devient, en 2014, « le » grand sujet de santé, déclenchant l’inquiétude, sinon la panique quand on la voit sortir d’Afrique, où elle avait toujours été confinée depuis sa découverte, au Congo, en 1976. La communauté scientifique est interpellée et accélère des essais de médicaments prometteurs, comme le ZMapp, et de vaccins, dont l’un a été mis au point au Canada. – ICI.Radio-Canada.ca/ebola


LE CLIMAT À L’HEURE DE LIMA

La 20e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, réunie à Lima au Pérou en décembre, approuve les éléments de base d’un futur traité mondial sur le climat, qui devra être conclu à la conférence de Paris fin 2015. En novembre, les États-Unis et la Chine avaient annoncé leur intention de mener conjointement un projet sans précédent de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Photo : iStockphoto ICI.Radio-Canada.ca/climat

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La tentative de forage du robot Philae sur la comète Tchouri a échoué


Le robot Philae n’a pas pu faire tout ce qui était prévu, comme le forage, mais quand même, il a pu dévoiler certaines informations, qui dans d’autres articles sur le web, on croit que l’eau sur Terre, ne viendrait pas des comètes mais des astéroïdes. Maintenant, il reste à attendre que Philae soit en mesure de faire recharger ses batteries pour en savoir un peu plus
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La tentative de forage du robot Philae sur la comète Tchouri a échoué

 

Le robot européen Philae qui s'est posé en novembre sur la comète... (Photo Reuters)

 

Photo Reuters

Agence France-Presse
WASHINGTON

Le robot européen Philae qui s’est posé en novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, une première, n’est semble-t-il pas parvenu à effectuer un forage dans le sol, a indiqué mercredi un scientifique du Centre national d’études spatiales (CNES).

«Le robot Philae a malheureusement foré dans le vide et il va falloir attendre le printemps pour qu’il puisse recharger ses batteries et compléter sa mission arrêtée le 15 novembre», à savoir prélever des échantillons du noyau pour en analyser la composition, a expliqué à l’AFP Francis Rocard, responsable du programme Rosetta au CNES.

«Le responsable de l’expérience COSAC (chargé d’analyser les échantillons du noyau cométaire prélevés, ndlr) nous a dit n’avoir à deux reprises enregistré aucun signal et une troisième fois seulement un signal indiquant que le processus progressait…. donc c’est presque sûr» qu’aucun prélèvement de matériaux n’a eu lieu, a-t-il dit.

«Une possibilité (pour expliquer le troisième signal, ndlr) serait qu’un grain du sol soit tombé dans le four à pyrolyse qui aurait pu être analysé par COSAC, mais un grain c’est très peu», a encore dit le scientifique du CNES.

La foreuse devait se déplacer de 560 mm par rapport à son point de référence, collecter un échantillon, revenir à son point de départ et déposer sa collecte dans le four en forme de godet permettant à COSAC de l’analyser.

COSAC est équipé notamment d’un spectromètre de masse destiné à identifier et à quantifier des composés cométaires volatils, dont des molécules organiques complexes présentes dans les échantillons prélevés en surface et chauffés jusqu’à 600 degrés Celsius dans les fours à usage unique.

COSAC a déjà donné des résultats puisque, selon lui. Les analyses réalisées sur les gaz «reniflés» après le premier contact avec la surface ont permis de détecter des molécules organiques complexes avec au moins trois atomes de carbone, a-t-il dit.

«La composition du matériau cométaire (dur) n’est pas aujourd’hui connue. On pense qu’il s’agit d’un matériau organique», a dit Francis Rocard.

Les comètes, objets les plus primitifs du système solaire riches en carbone, ont pu apporter des molécules sur notre planète ayant contribué à l’émergence de la vie, estiment les scientifiques. Ils relèvent que le carbone est la charpente de base de la vie.

Philae a atterri le 12 novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko rebondissant avant de se stabiliser à la surface sur une pente, coincé contre une espèce de falaise, une de ses trois pattes ne touchant pas le sol.

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Philae va prendre un repos bien mérité sur la comète


L’ESA a dû passer par diverses émotions avec leur robot Philae, surtout quand ils ont cru qu’il ne pourrait émettre les données à cause de sa pile qui ne pouvait pas vraiment être rechargée par les panneaux solaires dû à sa position qui n’est pas idéale, sans parler qu’il n’a pu s’ancrer sur la comète. Mais cela à été au-delà des espérances.
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Philae va prendre un repos bien mérité sur la comète

 

 

Photo ESA / Reuters

La comète Tchourioumov-Guérassimenko, sur laquelle s’est posé le robot Philae.

Véronique Martinache / AFP

 

PARIS – Le robot Philae est désormais en veille sur la comète Tchouri, en attendant des jours meilleurs, mais avant de s’endormir, il a pu transmettre toutes les données scientifiques récoltées depuis son atterrissage historique.

Trois jours après son atterrissage très médiatisé – et quelque peu mouvementé – sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, à plus de 500 millions de km de la Terre, la batterie de Philae s’est déchargée, comme prévu.

Mais Philae a eu le temps de transmettre les données du forage réalisé la veille sur la comète.

«On a tout reçu. Tout s’est déroulé exactement comme prévu», a déclaré samedi à l’AFP le responsable scientifique de l’atterrisseur, Jean-Pierre Bibring.

«On a même pu faire la rotation pour optimiser la réception de la lumière sur les panneaux solaires», a ajouté M. Bibring dans un entretien téléphonique depuis le centre de contrôle de Philae à Cologne (Allemagne).

Cette manoeuvre vise à préparer l’avenir : Philae, qui s’est posé à l’ombre entre des rochers, peut espérer sortir de son hibernation lorsque la comète s’approchera du soleil dans quelques mois, permettant à ses batteries de se recharger.

«L’atterrisseur de Rosetta a achevé sa première mission scientifique après 57 heures sur la comète», a indiqué l’Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué.

«C’est un énorme succès. Toute l’équipe est ravie», a déclaré Stephan Ulamec, responsable de l’atterrisseur au DLR, l’agence spatiale allemande.

Les premiers résultats scientifiques pourraient être publiés dans les prochaines semaines.

Philae est maintenant «en mode veille», en attendant que son second système de fourniture d’énergie, des batteries rechargeables grâce à de petits panneaux solaires, puisse éventuellement prendre la relève.

Il est aujourd’hui un peu dans la situation d’un téléphone portable dont la batterie serait déchargée: il ne fonctionne plus, mais il n’est pas mort.

«L’important c’est qu’on puisse survivre jusqu’à des moments meilleurs», a souligné M. Bibring.

«Différent de ce qu’on imaginait»

Rosetta va continuer de tenter de renouer le contact à chaque fenêtre de communication avec Philae.

«Les communications radio avec Philae sont possibles jusqu’à environ 60 à 100 km et peut-être au-delà», a précisé Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta, dans un échange de mails avec l’AFP.

Les scientifiques sont en tout cas déjà extrêmement satisfaits.

«On a terminé cette première phase absolument fabuleuse et rien ne ressemble à ce qu’on avait prévu. Ca nous donne très envie de continuer à l’explorer», a déclaré Jean-Pierre Bibring.

«On travaille, on n’arrête pas, c’est fabuleux. Un seul mot, c’est fabuleux», s’est-il enthousiasmé.

«On s’aperçoit que c’est de plus en plus différent de ce qu’on imaginait, c’est fantastique», a-t-il encore dit, refusant cependant d’en dévoiler plus.

«Les résultats de Philae sont extraordinaires», avait estimé vendredi Marc Pircher, le directeur du CNES, l’agence spatiale française, à Toulouse. «80% du travail du robot a été fait», avait-il assuré.

Sa feuille de route était notamment de trouver dans le sol cométaire des molécules organiques ayant pu jouer un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.

Mais Philae a aussi radiographié l’intérieur de la comète, étudié son magnétisme, fait des images du sol, analysé les molécules complexes dégagées.

Quant à Rosetta, plus de 6,5 milliards de km au compteur depuis son lancement en 2004 dans l’espace, elle est repartie sur une orbite à 30 km autour de la comète. Elle devrait revenir à une orbite à 20 km le 6 décembre et continuer à étudier la comète au fur et à mesure qu’elle devient plus active en se rapprochant du soleil.

Dans les prochains mois, Rosetta prendra ses distances vis-à-vis de Tchouri, mais réalisera une série de survols qui la mèneront jusqu’à 8 km du centre du noyau. 80% du programme scientifique de la mission reposent sur ses épaules, contre 20% pour le robot Philae.

Tchouri sera au plus près du soleil le 13 août prochain, mais la mission Rosetta est programmée jusqu’à fin décembre 2015.

L’histoire des deux aventuriers mise en scène par l’ESA a d’ores et déjà conquis le public: Rosetta compte 264 000 abonnés sur son compte Twitter, et Philae 350 000 fidèles.

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Écoutez la mystérieuse «chanson» de la comète «Tchouri» captée par Rosetta


La comète Tchouri chante, un chant qui n’est pas audible à l’oreille humaine, mais amplifié, il est possible d’entendre le son. Je trouve cela épatant que nous avons cette chance d’entendre quelque chose qui est vraiment hors de notre portée
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Écoutez la mystérieuse «chanson» de la comète «Tchouri» captée par Rosetta

 

 

Il n’y a peut-être pas de son dans l’espace, mais il semblerait qu’on y trouve quand même des «chansons».

Après l’arrivée de Philae sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko plus tôt cette semaine, les yeux se sont rapidement tournés vers les images transmises par la sonde et son robot. Mais l’Agence spatiale européenne a aussi annoncé que la comète «chantait dans l’espace».

Le scientifique Karl-Heinz Glaßmeier, en charge du Rosetta’s Plasma Consortium (RPC), a relaté la découverte sur le blogue de l’agence, découverte qui a causé toute une surprise, a-t-il indiqué.

«C’est excitant parce que c’est complètement nouveau pour nous, a-t-il souligné. Nous ne nous attendions pas à cela et nous travaillons toujours à comprendre l’explication physique de ce phénomène.»

M. Glaßmeier explique que la comète émet une «chanson» sous la forme d’oscillations dans le champ magnétique de son environnement. Un chant diffusé à une fréquence de 40-50 millihertz, loin sous la capacité de l’oreille humaine qui capte généralement les sons entre 20 Hz et 20 kHz. Pour le rendre audible, il doit être amplifié par un facteur de 10 000. Cette musique, captée clairement pour la première fois en août, continue donc d’être étudiée…

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Philae : ce qui marche, ce qui ne marche pas


Même si 8 instruments sur 10 fonctionnent sur le robot Philae, c’est quand même un exploit d’avoir réussit à se poser sur la comète Tchouri. Vont-ils pouvoir remédier aux problèmes, sinon, les informations que Philae pourra recueillir avec ses autres outils seront sûrement inestimables.
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Philae : ce qui marche, ce qui ne marche pas

 

Image prise par le module Philae, dont on aperçoit l’un des trois pieds, de la comète « Tchouri ». | – / AFP

Huit sur dix : ainsi pourrait-on résumer, d’un chiffre, la situation après l’atterrissage de Philae sur la comète « Tchouri ». Sur les dix instruments embarqués à bord du module largué par Rosetta, huit ont été testés, certains même activés dès les premières heures passées par le robot sur la comète. Les scientifiques ont dû surseoir à la mise en service des deux autres.

 

En effet, si Philae s’est bien posé sur sa cible, à quelque 510 millions de kilomètres de la Terre, il s’y maintient pour le moment en équilibre sur ses trois pieds. Les deux harpons qui devaient le tenir au sol ne se sont pas déployés. Il n’est donc pas ancré à la surface.

 

D’ores et déjà, cinq instruments ont commencé leur travail :

Civa : conçu par l’Institut d’astrophysique spatiale, à Orsay, il contient sept caméras miniaturisées identiques qui permettent de réaliser les images panoramiques de la surface de la comète et de reconstruire la structure de celle-ci en trois dimensions. Civa dispose également d’un microscope visible et d’un imageur hyperspectral qui permettront d’étudier la composition moléculaire et minéralogique des échantillons, lorsque ceux-ci auront été collectés.

Rolis : cette petite caméra orientée vers le bas a permis de montrer les premières vues rapprochées du site d’atterrissage lors de la descente. Désormais, Rolis fera des études de haute résolution de la structure et de la minéralogie de la surface.

Consert : cette sorte de radar a pour objectif de sonder le cœur de la comète. Il fonctionne par un échange de données entre Philae et Rosetta. La sonde en orbite transmet une onde radio qui traverse la structure de la comète, atteint Consert, qui immédiatement renvoie le signal vers la source. La variation du délai de propagation lorsque l’onde passe à travers les différentes parties du noyau permet d’en déterminer la structure.

Romap : cette expérience multicapteurs a pour objectif de mesurer le champ magnétique et les ondes plasma émises par la surface en fonction de la distance de la comète au Soleil. Les différents instruments, situés sur un mât court, y recueillent le champ magnétique, la pression locale ainsi que les ions et électrons présents à la surface.

Sesame : il est composé de trois instruments qui mesurent les propriétés des couches externes de la comète : deux relèvent les propriétés mécaniques et électriques des couches externes, qui sont des indicateurs de l’histoire de l’évolution de la comète. Le troisième étudie la distribution de masse et de vitesse des particules de poussières émises par la surface. La plupart des capteurs se trouvent sous les semelles du train d’atterrissage.

Trois autres instruments ont été testés, sont prêts à fonctionner, mais dépendront de la capacité à relever des échantillons:

SD2 : c’est la perceuse de Philae. Installée sur le balcon du module et exposée à l’environnement cométaire, SD2 doit creuser à 250 mm sous la surface pour prélever des échantillons. Elle n’a pas pu être mise en action, en raison du défaut d’amarrage du module. En revanche, les différents sous-instruments d’analyse – spectromètre, sonde de contrôle du volume, fours à moyenne (180 °C) et haute température (600 °C), point de nettoyage – fonctionnent.

Ptolemy : cet analyseur de gaz doit permettre de comprendre la géochimie des éléments légers relâchés par la comète, tels que l’hydrogène, le carbone, l’azote et l’oxygène.

Cosac : il doit identifier et quantifier les composés cométaires volatils, notamment les molécules organiques complexes. Comme Ptolemy, il utilise les échantillons prélevés qu’il chauffe dans les fours.

Enfin, deux instruments embarqués n’ont pas encore été déployés. Les scientifiques redoutent que leur action ne soulève le module ou le déstabilise : en effet, la gravitation est si faible sur « Tchouri » que les 100 kilos de Philae n’y « pèsent » qu’un gramme.

APXS : son objectif est de relever des échantillons pour déterminer la composition chimique du site d’atterrissage et son altération éventuelle au cours de l’approche du Soleil. Les données recueillies doivent permettre notamment de comparer la poussière de « Tchouri » aux différents types de météorites connus.

Mupus : l’objectif de cette expérience est de comprendre les propriétés de la matière et son évolution en fonction de la rotation de la comète et de sa distance au Soleil, mais aussi ses modifications en fonction du temps et de la profondeur. Mupus est principalement composé d’un pénétrateur déployé par un bras qui abrite différents capteurs (profondeur, température) et d’un système de cartographie thermique de surface.

  • Nathaniel Herzberg

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Philae a atterri sur la comète, une 1re dans l’histoire spatiale


Ils ont réussi !! Un projet qui est né il y a 20 ans, envoyer un satelite Roseta en orbite sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, qui roule à 18 km/seconde, pour y déposer au moment voulu le robot Philae. Cette semaine a dû être intense pour tous ceux qui ont travaillé sur ce projet, maintenant, se sera les données de Philae, qu’ils recevront pour éplucher et peut-être connaitre un peu plus sur notre univers
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Philae a atterri sur la comète, une 1re dans l’histoire spatiale

 

Représentation artistique du robot Philae sur la comète Tchouri.Photo ESA

Vangelis (Crédit: ESA/Vangelis)

Véronique Martinache et Pascale Mollard-Chenebenoit

 

DARMSTADT – Mission accomplie: pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, l’Europe a posé en douceur mercredi un petit robot, Philae, sur le noyau d’une comète, couronnement d’une aventure spatiale entamée il y a vingt ans.

«Nous sommes sur la comète», «nous sommes très heureux», a déclaré Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne), sous des applaudissements nourris.

Après une attente angoissante de sept heures pendant lesquelles Philae est descendu en chute libre vers sa cible, l’atterrissage du robot s’est fait «en douceur», selon l’ESA.

Le signal confirmant l’atterrissage est arrivé sur Terre à 11h03.

«C’est un grand pas pour la civilisation humaine», a commenté Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’ESA. «Nous sommes les premiers à l’avoir fait et c’est cela qui restera pour toujours», a-t-il ajouté, manifestement soulagé après 24 heures sous haute tension dans les différents centres de contrôle de l’ESA.

Cette prouesse technique s’est jouée à plus de 510 millions de km de la terre.

La mission du robot laboratoire est de faire des prélèvements qui donneront des informations sur les origines du système solaire, voire sur l’apparition de l’eau et de la vie sur Terre.

Largué en début de matinée par Rosetta avec laquelle il avait voyagé pendant dix ans, le petit robot aventurier était à l’heure pour son rendez-vous sur le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko.

Comme prévu, il a touché le sol cométaire -ce qu’aucun engin de fabrication humaine n’avait encore jamais fait- sur le site d’Agilkia, choisi comme celui présentant le meilleur compromis technique et scientifique.

Cette arrivée en territoire inconnu n’est pas sans rappeler les premières explorations du sol martien.

Klim Tchourioumov, codécouvreur de la comète en 1969, était venu en personne à l’ESOC pour assister en direct à l’évènement. L’autre découvreuse, Svetlana Guérassimenko, a fait le déplacement jusqu’à Cologne, au siège de l’agence spatiale allemande.

Le graal des astrophysiciens

Philae s’est posé à la vitesse d’un marcheur (3,5 km/h)… mais sur une comète qui file à 18 km/seconde.

Pendant sa longue descente, Philae n’est pas resté désoeuvré: il a d’abord pris des images de sa fidèle complice, Rosetta, qui l’a transporté pendant plus de dix ans de voyage interplanétaire. Il a aussi pris des images à l’arrivée, du site d’atterrissage sur la comète.

Plusieurs autres de ses instruments ont été mis en action pendant la descente.

Mais c’est surtout les 60 heures qui viennent, pendant lesquelles Philae va fonctionner sur sa pile, qui vont être décisives pour la science.

Car outre l’exploit technique, Philae a la mission de trouver sur le noyau de la comète le graal des astrophysiciens: des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.

«On s’est fixé comme objectif que dans les 60 heures, chaque instrument puisse travailler au moins une fois au maximum de ses possibilités», a déclaré Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de l’atterrisseur.

Après, la ressource en énergie de Philae sera plus aléatoire: il devra compter sur un système secondaire de batterie, rechargeable par de petits panneaux solaires.

Si tout va bien, il doit fonctionner jusqu’en mars. Au-delà, il est condamné à mourir de chaud car il n’est pas conçu pour supporter la montée en température lorsque la comète se rapprochera du Soleil.

Mais Rosetta, qui a déjà parcouru 6,5 milliards de km et a été la première sonde à se mettre en orbite autour d’une comète, poursuivra sa mission d’escorte au moins jusqu’au 13 août prochain, date à laquelle Tchouri passera au près de l’astre, et même au-delà. Sa mission est prévue jusque fin décembre 2015.

«80 % de la science est faite par Rosetta mais, d’un autre côté, Philae va donner des informations sur la comète qu’on ne pourra pas avoir avec Rosetta», a souligné M. Dordain.

D’un coût total de 1,3 milliard d’euros, le prix de trois Airbus 380, la mission Rosetta a mobilisé environ 2000 personnes depuis 20 ans. Plus de 50 entreprises de 14 pays européens et des États-Unis ont participé à la réalisation de la sonde.

Voici la vidéo montrant des images de la comète Tchourioumov-Guérassimenko, sur une musique composée spécialement pour l’occasion par le célèbre musicien

 

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