Combattre les maux de l’hiver : distinguer les vrais remèdes des préjugés


L’hiver est synonyme de grippe, toux, rhume, pharyngite, gastro-entérite et encore bien des maux. Ce qui importe pour éviter les contaminations est d’abord l’hygiène des mains, car ils sont les plus aptes à transmettre ces maladies. L’activité physique, une bonne alimentation etc ..
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Combattre les maux de l’hiver : distinguer les vrais remèdes des préjugés

Les bons (et mauvais) gestes pour combattre les maux de l'hiver

Chez un adulte en bonne santé, les épisodes de rhino-pharyngite, très fréquents en hiver, se guérissent d’eux-mêmes en quelques jours.

© GARO / PHANIE / AFP

Par Rédacteur l

L’hiver met souvent notre organisme à mal. Le manque de lumière déprime, le froid affaiblit, les virus sont à la fête… Quelques gestes simples permettent de mieux faire face à cette saison dangereuse. À une condition, distinguer vérités et contre-vérités. Un extrait de Sciences et Avenir 850, daté décembre 2017.

Je me lave les mains plusieurs fois par jour

Vrai. Se laver les mains à l’eau et au savon est la mesure d’hygiène la plus efficace, selon l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) pour prévenir la transmission des infections. 80 % des microbes transitent en effet par les mains. En période hivernale, ce geste simple permet de lutter contre l’assaut des gastroentérites, des bronchiolites ou encore de la grippe. Une analyse d’études publiée en avril 2017 dans Epidemics a confirmé son efficacité pour diminuer la transmission du virus de la grippe. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, Santé publique France rappelle la nécessité de se laver systématiquement les mains à l’eau et au savon – ou, à défaut, avec des solutions hydro-alcooliques – après s’être mouché, avoir toussé ou éternué, après avoir rendu visite à une personne malade, avant de s’occuper d’un nourrisson, après chaque sortie à l’extérieur et bien sûr avant de préparer les repas, de les servir ou de les prendre…

Je tousse depuis trois jours, je me fais prescrire des antibiotiques

Faux. La toux est un réflexe de défense de l’organisme contre les microbes. Et la majorité des infections hivernales sont dues à des virus contre lesquels les antibiotiques sont inutiles. Même les expectorations purulentes n’entraînent pas systématiquement la prescription d’antibiotiques. Ces derniers ne vont réduire ni la durée ni l’évolution des symptômes ni le risque de complications, comme l’a rappelé une étude publiée par The Lancet Infectious Diseases en février 2013. Plus récemment, une étude publiée par le British Medical Journal a montré que les patients dont les médecins prescrivaient le moins d’antibiotiques lors d’infections respiratoires, toux, rhumes, infections de la gorge et des bronches, ne souffraient pas de plus de complications bactériennes graves. En revanche, prescrire un antibiotique pour une infection virale va favoriser l’antibiorésistance.

Je me suis vacciné contre la grippe l’année dernière, je ne me vaccine pas cette année

Faux. 

« Le virus mute sans arrêt. Le plus souvent, le vaccin inoculé l’année précédente est moins efficace sur le virus apparu entre-temps que le vaccin de l’hiver en cours », précise le docteur Jean-Marie Cohen, responsable de l’open Rome, réseau d’observation des maladies et des épidémies.

C’est pourquoi, d’une année sur l’autre, la souche contre laquelle on se fait vacciner évolue. Ainsi cette année, la composition du vaccin est modifiée par rapport à la saison 2016-2017.

« De plus, se refaire vacciner permet de stimuler l’immunité et d’être mieux protégé », poursuit le docteur Cohen qui rappelle qu’aucun moyen de protection n’est efficace à 100 % contre la grippe.

Pour éviter sa transmission, il est nécessaire de se faire vacciner mais aussi de respecter une bonne hygiène des mains et de porter un masque lorsqu’on est malade. Par ailleurs, mieux vaut se vacciner le plus tôt possible avant l’épidémie.

« Le vaccin est efficace 10 à 15 jours après son injection, mais le taux d’anticorps continue à augmenter pendant 2 ou 3 mois. De plus, chez les personnes dont l’immunité est normale, la protection dure plusieurs trimestres », précise Jean-Marie Cohen.

 

Lorsque j’ai un rhume, je ne vais pas chez le médecin

Vrai. Chez un adulte en bonne santé, les épisodes de rhino-pharyngite, très fréquents en hiver, se guérissent d’eux-mêmes en quelques jours. Inutile donc se précipiter chez le médecin au moindre nez bouché ou qui coule… Même une forte fièvre ne signifie pas pour autant qu’il s’agit de la grippe.

« Le seul signe véritablement distinctif de la grippe, c’est son début très brutal », précise le docteur Jean-Marie Cohen.

Face à un simple rhume, il est néanmoins possible d’essayer de soulager les manifestations les plus inconfortables de la maladie. Le paracétamol aidera à faire baisser la fièvre si besoin, les solutions nasales à base de sérum physiologique ou d’eau de mer permettront de désencombrer le nez. Il est recommandé d’éviter les médicaments à base de vasoconstricteurs, plus particulièrement chez les mois de 15 ans et les personnes atteintes de troubles cardio-vasculaires. Bien s’hydrater, éviter de fumer et de respirer la fumée des autres, dormir la tête surélevée, se méfier des climatiseurs qui assèchent l’air, maintenir une atmosphère fraîche à 18-20°C sont autant de mesures qui vont soulager les désagréments liés au nez bouché. Il est aussi possible d’avoir recours aux inhalations à base d’eucalyptus, thym, menthol tout en respectant leurs contre-indications.

Je laisse les fenêtres fermées lorsqu’il fait froid

Faux. L’air de nos intérieurs peut contenir de nombreux polluants issus du tabagisme, mais aussi des produits d’entretien et de bricolage, des animaux et des acariens ou encore des produits désodorisants d’intérieur (encens, bougies, brûle parfums, diffuseurs, sprays…). Selon une étude de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), l’encens, utilisé par 21 % des Français, émet des polluants volatils dans l’air intérieur, en particulier du formaldéhyde et du benzène. Pour s’en débarrasser, une seule solution : aérer dix minutes par jour. Par ailleurs, chaque année, plusieurs milliers de personnes sont victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone. C’est pourquoi, outre l’aération, il est primordial de faire vérifier et entretenir chaudières et appareils de chauffage.

Je m’expose à la lumière, le plus souvent possible

Vrai « L’hygiène lumineuse » est quasi aussi importante que l’hygiène alimentaire ou physique sur notre santé. L’hiver, le manque de luminosité désorganise notre horloge biologique qui règle le rythme veille/sommeil et l’humeur. Comme la lumière dure moins longtemps pendant la journée, il faut s’y exposer dès qu’elle est disponible. Or, spontanément, la tendance est de moins sortir, notamment lorsque le froid commence à sévir. Une marche de 20 à 30 minutes par jour aux heures les plus ensoleillées aidera à remettre les pendules à l’heure. Par ailleurs pour bien dormir, mieux vaut éteindre tous les écrans une heure avant d’aller se coucher.

Je ne fais pas de sport lorsqu’il fait froid

Vrai et faux. L’activité physique est recommandée même l’hiver. En évitant toutefois les séances de sport à l’extérieur quand le froid pique trop ! Chez l’humain, on sait que la température centrale, tout au long du jour et de l’année, est proche de 37 °C.

« Pour pouvoir maintenir fixe la température centrale de l’organisme, il faut que celui-ci puisse, à la demande, fabriquer de la chaleur quand il en a besoin, et évacuer le surplus quand elle devient excessive », explique le professeur Jean-Louis San Marco dans Canicule et froid hivernal, comment se protéger (Éditions du Rocher).

S’adapter au froid demande donc des efforts supplémentaires à l’organisme et notamment au coeur qui bat plus vite pour lutter contre le refroidissement. En période de grand froid, le site du ministère de la Santé recommande de limiter les efforts physiques et les activités à l’extérieur, même pour les personnes en bonne santé.

Je mange plus gras pour supporter le froid

Faux. L’hiver invite aux plats roboratifs. S’il y a un demi-siècle, manger plus gras ou plus sucré était effectivement nécessaire pour compenser l’énergie dépensée à maintenir notre corps à 37°C, alors que la température extérieure flirtait avec zéro, ce n’est plus vrai aujourd’hui. Le mode de vie très sédentaire et la résidence dans des locaux bien chauffés ont considérablement diminué nos besoins énergétiques. Faut-il pour autant tourner le dos à la raclette, choucroute et fondue bourguignonne ? Non, ces plats conviviaux doivent seulement être consommés avec modération. Quant à « l’alcool qui dissout les graisses » et qui aiderait à mieux faire passer ces plats, méfiance ! Très calorique, il peut également avoir un effet négatif lorsqu’il fait froid. Il favorise en effet la dilatation des vaisseaux sanguins, ce qui masque la sensation de froid mais augmente dans le même temps le risque d’hypothermie ou d’engelures.

Par Anne Prigent, avec Emilie Gillet

https://www.sciencesetavenir.fr

Le mal de gorge


Avoir mal à la gorge arrive a tout le monde, c’est un symptôme d’un problème qui peut être anodin ou plus grave.
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Le mal de gorge

 

Le mal de gorge est un symptôme plutôt qu’une maladie en soi. Le mal de gorge est l’un des motifs les plus fréquents de consultations médicales.

Le terme pharyngite désigne spécifiquement une inflammation des tissus de la gorge (pharynx) qui entraîne l’irritation ou l’assèchement de la gorge. Avaler, parler ou même respirer peut devenir douloureux.

Lorsque l’inflammation touche les amygdales, qui sont situées en arrière de la langue, de chaque côté de la gorge, il s’agit d’une amygdalite. Lorsque l’inflammation se situe à l’épiglotte (la petite protubérance cartilagineuse qui se situe près de la trachée) il s’agit d’une épiglottite.

Causes

 

Dans 80 % à 90 % des cas, le mal de gorge est causé par un virus. Plus rarement, dans 10 % à 15 % des cas, il est le résultat d’une infection bactérienne.

Mal de gorge d’origine virale. La majorité des maux de gorge sont les premiers symptômes d’une infection par un virus causant une inflammation respiratoire, comme le rhume ou la grippe (influenza).

Mal de gorge d’origine bactérienne. Plusieurs types de bactéries peuvent infecter la gorge. Lorsque l’infection bactérienne est causée par un streptocoque de type A (plus rarement B ou C), on le nomme angine streptococcique. Cette infection bactérienne occasionne souvent des complications qui peuvent être prévenues en grande partie par un traitement médical. L’angine streptococcique est responsable d’environ 15 % des maux de gorge diagnostiqués par les médecins au Canada. Cette maladie touche le plus souvent les jeunes de 5 ans à 15 ans, mais peut également toucher les adultes.

L’amygdalite est habituellement causée par une infection bactérienne plutôt que par un virus. L’épiglottite est généralement causée par la même bactérie qui cause la pneumonie et la méningite,Haemophilus influenzae type B (Hib). Cette maladie est rare puisque la plupart des enfants en Amérique du Nord reçoivent le vaccin de routine contre le Hib.

Autres causes du mal de gorge

 

Les maux de gorge peuvent aussi être causés par :

  • Une réaction allergique aux poils d’animaux, aux moisissures ou au pollen.
  • L’air sec, surtout en hiver lorsque les maisons sont chauffées.
  • La pollution ou des irritants chimiques comme la fumée de tabac.
  • Des muscles endoloris dans la gorge après avoir crié (la voix devient rauque).
  • Un reflux gastro-oesophagien.
  • La mononucléose, la rougeole, la varicelle ou la scarlatine.
  • La pharyngite gonococcique (gonorrhée transmise le plus souvent par des hommes qui pratiquent le sexe oral)

Un mal de gorge qui persiste plus de 1 semaine peut être le signe d’un problème plus sérieux :

  • Une infection au VIH.
  • La présence d’une tumeur à la gorge, à la langue ou au larynx.
  • La diphtérie, une maladie respiratoire grave, rare dans les pays industrialisés, mais plus courante dans les pays en développement.

Complications possibles

 

La plupart des maux de gorge, bien qu’inconfortables, s’atténuent d’eux-mêmes en 5 à 7 jours. Un mal de gorge d’origine bactérienne peut entraîner certaines complications.

  • Une infection des sinus (sinusite).
  • Une infection aux oreilles (otite).
  • Un abcès périamygdalien (autour des amygdales) ou rétropharyngien (derrière le pharynx).
  • Une inflammation des reins (glomérulonéphrite).
  • Un rhumatisme articulaire aigu, pouvant endommager les valves du coeur et d’autres organes.

Quand consulter un médecin?

 

Il est préférable d’avoir recours à une consultation médicale si les symptômes suivants sont présents :

  • de la difficulté à avaler ou à respirer;
  • de la fièvre (plus de 39,4 °C chez les adultes ou plus de 38,3 °C chez les nourrissons de moins de 6 mois);
  • des éruptions cutanées;
  • une salivation excessive (surtout chez les enfants);
  • un gonflement du cou ou de la langue;
  • de la difficulté à avaler ou à manger;
  • une voix qui devient sourde ou une toux persistant plus de 2 semaines;
  • une raideur du cou ou de la difficulté à ouvrir la bouche;
  • du sang ou du mucus dans la salive.

Diagnostic

 

Il est parfois difficile de discerner une infection bactérienne d’une infection virale avec les seuls symptômes du mal de gorge. Le médecin se sert en général de la présence (ou l’absence) de plusieurs symptômes pour évaluer la probabilité qu’il s’agisse d’une infection bactérienne. Par la suite, le médecin peut confirmer qu’il s’agit d’une infection à streptocoque, soit par un test antigénique rapide, fait par un prélèvement à l’intérieur de la gorge, soit par une culture de gorge classique qui détermine en 24 h à 48 h le type de bactéries présentes.

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