Ce labo­ra­toire alle­mand mène des expé­riences barbares sur des singes, des chiens et des chats


En Allemagne, des expériences en pharmacologie et toxicologie sont faites sur des chiens, chats et macaques. Est-ce vraiment de la science ? C’est de la maltraitance au plus haut niveau. Comment des gens avec autant d’éducation pour devenir des soi-disant savant puissent utiliser de la sorte des animaux.
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Ce labo­ra­toire alle­mand mène des expé­riences barbares sur des singes, des chiens et des chats


Crédits : Cruelty Free Inter­na­tio­nal/Soko Tier­schutz

par  Servan Le Janne

Un labo­ra­toire alle­mand qui réalise des expé­riences sur des animaux fait l’objet d’une enquête pour des trai­te­ments « barbares ».

Une vidéo tour­née clan­des­ti­ne­ment entre décembre 2018 et mars 2019 montre des singes, des chiens et des chats maltrai­tés. Les images ont été parta­gées par les asso­cia­tions Cruelty Free Inter­na­tio­nal et Soko Tier­schutz, rappor­tait Die Welt le 15 octobre.

Sous les néons blafards du Labo­ra­toire de phar­ma­co­lo­gie et de toxi­co­lo­gie (LPT) situé près de Hambourg, en Alle­magne, des singes sont atta­chés contre le mur aux carre­lages blancs par des colliers en fer. Certains sont mani­pu­lés avec violence par des employés. À quelques mètres de là, des chiens main­te­nus dans des cages ne cessent d’aboyer. Ils marchent appa­rem­ment dans leurs propres déjec­tions.

« Le pire trai­te­ment est réservé aux singes », pointe l’ac­ti­viste qui a tourné la vidéo. « Les macaques sont de petites espèces de singes, pas très forts, sur lesquels des expé­riences sont fréquem­ment menées chez LPT. Ils sont déte­nus dans d’hor­ribles condi­tions, dans de petites cages. Beau­coup d’entre eux ont déve­loppé des tendances compul­sives et gesti­culent sans arrêt. »

Selon les direc­tives de l’Union euro­péenne, les animaux qui ne sont pas soli­taires par nature ne doivent pas être isolés et doivent dispo­ser d’as­sez d’es­pace pour adop­ter « un large éven­tail de compor­te­ments normaux ».

Après avoir reçu les images des asso­cia­tions, la police a ouvert une enquête.

Source : Die Welt

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Pourquoi le pamplemousse et les médicaments font mauvais ménage


Le pamplemousse est un fruit très nutritif, mais avec certains médicaments, il peut devenir nocif pour notre organisme. En fait, le contenu de notre assiette peut interagir avec la médication, c’est pour cela qu’il peut avoir une notice de prendre avant, pendant ou après un repas. Le mieux est de s’informer au pharmacien ou d’aller consulté internet sur des sites sérieux
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Pourquoi le pamplemousse et les médicaments font mauvais ménage

 

 

 

François Chast

Certains traitements voient leurs effets modifiés quand on consomme du pamplemousse en même temps. Le contenu de notre assiette joue un rôle dans l’efficacité des médicaments.

Quand les médecins prescrivent un médicament, ils précisent souvent s’il faut le prendre pendant ou en dehors des repas. Dans l’extrait du livre Les médicaments en 100 questions (Editions Tallandier) que nous publions ici, l’auteur, professeur de pharmacie, explique pourquoi. Il se penche sur la manière dont le contenu de notre assiette augmente ou diminue l’efficacité des comprimés que nous avalons. Et donne quelques précieuses recommandations.

Pour beaucoup de médicaments, la prescription est assortie de la consigne: à prendre avant, pendant ou après le repas. Cette préconisation tient le plus souvent aux effets du repas sur l’efficacité du médicament. Ce sont essentiellement ceux absorbés par voie orale, c’est à dire par la bouche, comme les comprimés, les gélules ou les sirops, qui sont concernés par les interactions avec l’alimentation.

Néanmoins, certains aliments interfèrent avec la métabolisation des médicaments par le foie quelle que soit la voie d’administration, y compris en perfusion intraveineuse. C’est le cas du pamplemousse, comme l’a rappelé le 18 juillet une alerte de l’autorité sanitaire américaine, la Food and drug administration (FDA). Un préalable important de l’action des médicaments repose sur une bonne absorption, permettant aux molécules actives d’atteindre la circulation générale de l’organisme. Il faut donc tenir compte du risque de l’influence des aliments en général, et de certains en particulier, sur la quantité de médicament absorbé et sur la vitesse de cette absorption.

Ces modifications sont d’autant plus à prendre en compte qu’on a affaire à des médicaments à marge thérapeutique étroite – c’est-à-dire que leur dose minimale efficace est très proche de leur dose maximale tolérable par l’organisme. C’est le cas des anti-épileptiques ou des immunosuppresseurs (utilisés dans la prévention ou le traitement du rejet de greffe de cœur, rein, foie, moelle osseuse ou cornée, et le traitement des maladies auto-immunes).

Des médicaments absorbés au niveau de l’intestin grêle

L’absorption des médicaments s’opère majoritairement dans l’intestin grêle, à la sortie de l’estomac. Pour schématiser, on peut dire que plus un médicament est soluble dans l’eau, moins il traverse la barrière intestinale, donc moins il est actif – il sera éliminé en grande partie dans les urines. En revanche, un médicament quasi huileux franchira aisément la muqueuse intestinale pour passer dans le sang.

Certains aliments affectent directement cette propriété. Ainsi, lorsqu’à la faveur d’un repas, le pH de la lumière intestinale (l’intérieur de ce tuyau qu’est l’intestin) augmente, ce qui signifie que le niveau d’acidité diminue, certains médicaments voient leur passage facilité. Pour d’autres, au contraire, l’effet est inverse: ils sont freinés, voire empêchés. Il convient, par exemple, d’être prudent avec les médicaments contre le VIH, souvent sensibles à ces modifications.

La présence dans le tube digestif de certains éléments comme le calcium (apporté notamment par les laitages) empêche la bonne efficacité de certains antibiotiques comme les tétracyclines ou les fluoroquinolones. L’absorption des biphosphonates, utilisés en rhumatologie, est, elle aussi, fortement compromise par la présence de calcium. Le lait n’est donc pas souhaitable, mais le jus d’orange ou le café ne font pas mieux… Le matin, pour faciliter l’absorption de ces médicaments, rien ne vaut un simple verre d’eau.

La consommation excessive d’alcool est irritante pour la muqueuse digestive et augmente le passage des médicaments en raison d’une vasodilatation. Elle ralentit également la vidange gastrique, avec un effet inverse: elle renforce la métabolisation hépatique des médicaments, diminuant ainsi leur efficacité.

Et les graisses? Certains médicaments voient leur absorption accrue en leur présence et d’autres, au contraire, diminuée. Pas de règle générale, donc. Les fibres? D’une manière générale, elles retardent et/ou diminuent l’absorption des médicaments. C’est particulièrement vrai pour les hormones thyroïdiennes.

Eviter les excès alimentaires

Au total, pour «s’en sortir» quand on n’est pas un expert en pharmacologie: l’absence d’excès alimentaires, la régularité de l’heure des repas, l’utilisation de l’eau plutôt qu’une autre boisson, sont autant de facteurs de sécurité, en particulier lorsqu’on doit prendre des médicaments pour un traitement de longue durée.

À titre de repères, voici quelques recommandations parmi les plus utiles.

Sont à prendre à distance des repas (plus d’une heure avant ou plus de deux heures après): Erythromycine (Erythrocine), Isoniazide (Rimifon), penicillamine (Trolovol), rifampicine (Rifadine).

Il faut avaler les médicaments suivants en dehors de l’absorption de tout produit laitier, sauf si le médicament est pris pendant le repas: les quinolones (Ciflox, Izilox, Oflocet, Peflacine, Tavanic).

À prendre pendant les repas: Pristinamycine (Pyostacine), atovaquone (Wellvone), artemether-lumefantrine (Riamet), levodopa (Modopar,Sinemet).

À prendre environ trente minutes avant le petit déjeuner avec un verre d’eau: Thyroxine (Levothyrox), diphosphonates (Fosamax, Actonel, Clastoban).

Avant de prendre un médicament, on demande de toute façon conseil à son pharmacien. Si on a oublié de le faire, la notice d’information présente dans la boîte ou accessible sur Internet donnera toutes les informations utiles à la sécurité des prises.

Attention au pamplemousse

Le cas particulier de l’effet du pamplemousse mérite d’y revenir plus longuement. Le pamplemousse a une saveur caractéristique, notamment due à une substance de la famille des flavonoïdes, la naringénine, présente dans le fruit en combinaison avec un sucre pour donner la naringine, deux substances pratiquement absentes dans les autres agrumes: oranges, citrons ou mandarines. Outre la présence de vitamine C, cette particularité fait du pamplemousse un fruit très précieux pour son action contre les radicaux libres. Mais il est préférable d’éviter l’excès de pamplemousse lors d’une prise régulière de médicaments.

En effet, naringénine, naringine et autres flavonoïdes comme la paradisine et, surtout, la bergamottine, présents dans le jus de pamplemousse, peuvent constituer un danger car ils modifient la réaction de l’organisme à l’égard de certains médicaments. Cette particularité a été découverte il y a seulement une vingtaine d’années. On a en effet constaté qu’un médicament destiné au traitement de l’angine de poitrine devenait toxique, provoquant hypertension, troubles du rythme cardiaque, maux de tête… chez des buveurs réguliers de jus de pamplemousse.

Certaines statines concernées

Seuls certains médicaments sont concernés. Ceux de la famille de la nifédipine (Adalate), dilatateurs des coronaires et destinés au traitement de l’hypertension artérielle, voient leur activité augmentée. C’est aussi le cas pour l’amiodarone (Cordarone), qui traite certains troubles du rythme cardiaque. Des médicaments anti-cholestérol (statines), atorvastatine (Tahor), mais surtout simvastatine (Zocor), sont concernés – mais pas la pravastatine (Elisor).

La ciclosporine (Neoral), un médicament antirejet utilisé dans les greffes d’organes ou certaines maladies immunitaires, voit son effet également augmenté. Même chose pour la cortisone. Enfin, indinavir (Crixivan) et saquinavir (Invirase), deux antiviraux utilisés contre le VIH, sont moins bien éliminés, donc plus toxiques, s’ils sont absorbés avec du jus de pamplemousse.

L’interaction du pamplemousse repose sur le blocage de certains membres d’une famille d’enzymes, les cytochromes P450, puissants agents du métabolisme des médicaments. Si ces cytochromes, localisés dans le foie ou l’intestin grêle, sont bloqués, l’élimination du médicament est réduite ou arrêtée et l’activité du médicament est accrue, ce qui peut faire apparaître des réactions toxiques.

Des effets sur plusieurs jours

Malheureusement, cette situation varie d’un malade à un autre et il est toujours délicat de modifier la posologie recommandée d’un médicament. En pratique, il suffit de boire deux verres de jus de pamplemousse pendant deux jours pour observer une interaction significative ! Et parfois de manière dramatique.

De plus, trois à sept jours sont nécessaires pour dissiper ces effets. Au total, le jus de pamplemousse est une excellente boisson, très intéressante pour ses propriétés nutritives. Mais si l’on prend des médicaments, il est préférable de l’éviter. Le jus d’orange peut, jusqu’à preuve du contraire, le remplacer très efficacement et sans danger.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

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Le Saviez-Vous ► La maladie de Parkinson: une histoire de l’évolution des traitements


L’histoire de la maladie de Parkinson est assez récente du moins la description des symptômes ainsi que les traitements pour atténuer l’évolution de la maladie
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La maladie de Parkinson: une histoire de l’évolution des traitements

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

Le premier médecin à fournir une description détaillée de la maladie se nommait James Parkinson. Il était le fils de John Parkinson, lui-même médecin chirurgien à Londres vers le milieu des années 1760 jusqu’à la fin des années 1780 où il cède son cabinet à son fils James. Celui-ci était d’ailleurs doté d’un esprit encyclopédique assez remarquable. C’était un véritable touche-à-tout. Par exemple, il déclarait à qui voulait l’entendre que tous les médecins devraient connaître la sténographie, méthode qu’il pratiquait lui-même pour écrire les dossiers de ses patients, ses articles scientifiques et ses livres.

Tout en s’occupant de ses patients, le Dr Parkinson s’intéressait de près à la politique. Il s’est fait le défenseur des milieux défavorisés doublé d’un antimonarchiste actif. Selon certains historiens, il fut même un artisan de la Révolution française. Il a d’ailleurs publié plus d’une vingtaine de pamphlets politiques entre 1783 et 1795. Élu pour siéger à la Chambre des communes du gouvernement britannique, il demeurait néanmoins membre de sociétés secrètes anglaises reconnues pour leurs visions anarchiques. Tant et si bien qu’il fut convoqué devant le Conseil privé pour être questionné concernant un complot d’assassinat contre le roi d’Angleterre (Georges III). Heureusement, l’affaire n’alla pas plus loin et le docteur mit fin à ses implications politiques dès 1795.

De 1799 à 1817, il signa trois traités médicaux d’importance : le premier sur la goutte (1799), l’autre sur la péritonite et le troisième sur la paralysie tremblante (ou agitante, selon les sources). Son traité intitulé An Essay on the Shaking Palsy parut à Londres en 1817 et fit histoire. Il y décrivait de façon claire et précise les symptômes de six patients souffrant de cette affection. Le plus surprenant est que le docteur Parkinson n’examina réellement qu’un seul de ces patients. Pour les autres, il ne s’agissait que d’observations faites au hasard dans les rues. Plus de 60 ans plus tard, le médecin français Jean-Martin Charcot donnera le nom maladie de Parkinson à cette maladie en son honneur.

Il partagera la dernière partie de sa vie entre la médecine, la géologie et la paléontologie. Il publia d’ailleurs un livre portant sur une introduction à l’étude des fossiles. Il participe à la fondation de la Geological Society of London.

L’autre grand nom dans la description de la maladie de Parkinson est un neurologue français: Jean-Martin Charcot (1825-1893). Œuvrant à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris, il y contribuera de manière remarquable à l’étude de la physiologie et de la pathologie du système nerveux. C’est lui qui, comme nous l’avons vu, donnera le nom de maladie de Parkinson en hommage à son premier descripteur.

La dopamine est, toujours de nos jours, le remède principal utilisé contre la maladie de Parkinson. La paternité en revient au médecin suédois Arvid Carlsson.

Les causes

Dès 1919, un médecin russe, le Dr Konstantin Tretiakof, grâce à des autopsies sur des patients atteints, montre que la maladie origine d’un mauvais fonctionnement de la partie la plus profonde du cerveau au niveau du tronc cérébral dans une région appelée locus niger ou encore substance noire. Il y observe une perte de neurones et une dépigmentation. En 1920, l’encéphalite épidémique de von Economo fait de nombreuses victimes, plusieurs de ceux qui y survivent se révèlent atteints de la maladie de Parkinson. Il devient alors possible de discerner entre la maladie de Parkinson (idiopathique) et le syndrome parkinsonien.

Le remède

La dopamine est, toujours de nos jours, le remède principal utilisé contre la maladie de Parkinson. La paternité en revient au médecin suédois Arvid Carlsson. Après des études en médecine, tôt le Dr Carlsson oriente sa carrière vers la recherche en pharmacologie plus particulièrement en neurophysiologie et en neuropharmacologie. Lorsque ce chercheur parle pour la première fois du rôle de la dopamine dans le cerveau en 1957, il est pratiquement perçu dans la communauté scientifique comme un hérétique. Dans une entrevue qu’il accorda à l’éditeur en chef de la Fondation Nobel le 9 avril 2008, Carlsson énumérera les résistances du milieu scientifique auxquelles il a dû faire face à ses débuts (pour l’entrevue complète, le lecteur peut consulter ce site).

Il faut bien se rappeler que jusqu’à la fin des années 1950, deux thèses pour expliquer le fonctionnement cérébral s’affrontaient. Il y avait les tenants de la thèse électrique qui étaient de loin les plus nombreux et qui croyaient que le signal nerveux voyageait entre les neurones par l’influx électrique. Il y avait aussi ceux, une très faible minorité, dont faisait bien sûr partie Carlsson, qui croyait que la chimie pouvait aussi y avoir un rôle à jouer. Chaque époque a ses dogmes. L’autre auquel Carlsson devait faire face était que la dopamine n’était pas du tout acceptée comme un neurotransmetteur. En effet, cette substance n’avait aucun effet sur d’autres tissus, contrairement à l’acétylcholine qui pouvait faire réagir des fibres cardiaques ou musculaires in vitro. Elle était alors considérée comme un composé inactif, un métabolite utile dans la synthèse de la noradrénaline. Notre chercheur avait donc une bonne côte à remonter pour faire accepter ses hypothèses.

Pour y parvenir, il s’associa avec un autre chercheur, Nils Hillarp, et décida de prouver l’exactitude de sa thèse en travaillant avec une molécule reconnue pour son action sur les réserves de neurotransmetteur dans le cerveau: la réserpine. Utilisée d’abord comme antidépresseur chez l’humain et sédatif chez les chevaux, cette molécule, lorsqu’administrée à fortes doses détruit les réserves de dopamine au cerveau provoquant des syndromes parkinsoniens. L’utilisant chez des animaux de laboratoire, Carlsson put démontrer qu’une administration de L-dopa (ou Lévodopa), un précurseur immédiat de la dopamine, arrêtait les symptômes du Parkinson. Ces résultats spectaculaires convainquirent rapidement la communauté scientifique et ouvrirent la voie à toute une série de recherche sur les neurotransmetteurs. Ils donnèrent aussi un élan extraordinaire aux recherches en neuropharmacologie. En 2000, Arvid Carlsson, Paul Greengard et Eric R. Kandel se virent attribuer le Prix Nobel de Médecine ou de Physiologie pour leurs découvertes.

Moins de 10 ans plus tard, soit en 1967, un chercheur autrichien, Oleh Hornykiewiez démontre que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson présentent une perte massive de la dopamine. Mais la L-dopa était difficile d’administration, car il fallait utiliser de très fortes doses pour qu’une partie de celles-ci puissent atteindre les zones du cerveau visées et les résultats demeuraient mitigés. La même année un autre pas sera franchi par le scientiste américain Georges C. Cotzias et son équipe. Au lieu d’administrer de fortes doses, ils eurent l’idée de fragmenter la dose en plusieurs traitements. Ainsi en donnant de faibles doses de L-dopa à chaque deux heures, ils réussirent à obtenir une disparition quasi complète des tremblements chez des patients souffrant de la maladie de Parkinson. Les lettres de noblesse de la Lévidopa étaient dès lors signées.

La lévodopa demeure, comme nous l’avons souligné, le médicament de première ligne pour le traitement de la maladie de Parkinson. Mais après plusieurs années d’utilisation (en général de 3 à 5 ans), les patients connaîtront des fluctuations du médicament (effet ON OFF) ainsi que des épisodes de figements (freezing) et des mouvements involontaires, dyskinésies, peuvent aussi commencer à se manifester. D’autres médicaments pouvant retarder l’apparition de ces symptômes sont alors utilisés comme les inhibiteurs de la MAO B (mono-amine oxydase B) ou rasagiline. Ceux-ci peuvent être employés dans les tout premiers stades de la maladie et permettent de repousser dans le temps la prise de la lévodopa. Les inhibiteurs de la COMT (catéchol-0-méthyltransférase) sont aussi utilisés en même temps que la L-dopa afin d’empêcher que celle-ci ne soit dégradée avant d’atteindre le cerveau. Ceci permet indirectement d’augmenter la quantité de dopamine au cerveau donc de diminuer les doses le lévodopa et retarder ou ralentir les périodes ON-OFF. L’amantadine peut aussi être utilisée de manière concomitante avec la lévodopa. Elle permet de diminuer les dyskinésies. Enfin, on a encore parfois recours aux anticholinergiques, surtout chez les patients plus jeunes qui ont des problèmes légers dans les tout premiers stades de la maladie.

La découverte de la dopamine constitue donc une étape capitale dans l’acquisition des connaissances sur le fonctionnement du cerveau humain.

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Le Saviez-vous ► Il était une fois la maladie: la naissance de la chimiothérapie


Il n’y a pas si longtemps le mot cancer signifiant une maladie sans issue, aujourd’hui, nous pouvons espérer de guérir, d’être en rémission. Comme beaucoup de découvertes, la chimiothérapie découle d’évènements malheureux. La guerre et le gaz moutarde ou Ypérite fut un combat inégal et mortel. Aujourd’hui avec la recherche, c’est devenu un espoir
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Il était une fois la maladie: la naissance de la chimiothérapie

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

    Le terme chimiothérapie provient de deux mots grecs signifiant les soins par la chimie. Le premier à l’utiliser fut, souvenons-nous, le docteur Paul Ehrlich qui mit au point, en 1909, le premier médicament de synthèse : le Salvarsan qui réussit à venir à bout de l’épidémie de syphilis qui faisait alors rage en Europe. Il fut aussi le premier à utiliser le terme de chimiothérapie, car le médicament était créé uniquement à partir de produits chimiques. Puis le terme allait tomber en désuétude.

    D’abord une histoire de guerre

    Le 22 avril 1915 allait initier un triste anniversaire dans le monde. Dans une attaque, nommée la deuxième bataille d’Ypres (du nom de la ville belge où elle s’est produite), les Allemands utilisent une arme chimique redoutable : le gaz moutarde, nommé depuis Ypérite par les Français pour conserver souvenir de cette atrocité. Durant cette attaque, plus de 5 000 soldats français, surtout des Bretons et des Normands, moururent dans l’heure qui suivit l’épandage allemand. Fait à noter, les Allemands n’utiliseront plus cette arme durant la Seconde Guerre mondiale même s’ils en avaient préparé des stocks considérables qu’on a découverts après la guerre. Probablement ont-ils craint que les alliés n’utilisent aussi le gaz moutarde contre la nation allemande, comme quoi la peur peut être le commencement de la sagesse…

    Mais la première synthèse de l’ypérite s’était produite bien avant. Un savant Anglais, Frederick Gunthrie (1833 – 1886) avait en effet combiné en 1860 de l’éthylène avec du bichlorure de souffre (SCl2) et constaté les effets du gaz ainsi produit sur son propre épiderme. Puis deux chimistes allemands, Lommel et Steinkopf, élaborèrent la technique pour fabriquer le gaz en grande quantité, d’où vient le nom allemand du produit LOST (LOmmel – STeinkopf). Gaz moutarde, ypérite et LOST sont les principales dénominations pour désigner ce gaz hautement vésicant qui s’attaque prioritairement aux muqueuses humides : tels les yeux, les poumons, les lèvres et les peaux molles. Dès 1918, la Croix rouge lança un appel à toutes les nations pour interdire l’utilisation de telles armes. Il lui faudra attendre plus de 70 ans pour que son vœu ne se réalise ce qui n’empêcha pas les Japonais de l’avoir utilisé durant la guerre d’Asie qui se termina par l’explosion atomique d’Hiroshima et Saddam Hussein de s’en être servi contre sa propre population d’origine Kurde (1988) et dans sa guerre contre l’Iran (1990-1991). Encore de nos jours, bien des nations craignent que des tyrans qui n’ont plus rien à perdre ne l’utilisent.

    De l’horreur au bonheur

    L’année 1942 allait apporter un tournant décisif et plus positif au gaz moutarde. Deux chercheurs déjà illustres malgré leur jeune âge (fin de la trentaine) allaient être recrutés par l’Armée américaine pour étudier les effets de l’ypérite. L’idée de base était de découvrir un antidote contre cette arme, si jamais les Allemands décidaient d’y avoir recours. Les deux pharmacologues, Alfred Gilman et Louis Goodman venaient de publier un livre qui fait toujours office de bible dans le monde pharmacologique, un compendium complet et précis des médicaments et agents chimiques thérapeutiques ainsi que l’état des connaissances sur leur mécanisme d’action. Forts de cette expérience, les deux pharmacologues découvrent très tôt les effets cytotoxiques de l’ypérite. En effet, lors d’autopsies pratiquées sur des soldats intoxiqués, on remarquait la présence constante d’une importante hypoplasie lymphoïde (baisse du nombre de globules blancs dans le sang).

    Gilman et Goodman testèrent donc l’utilisation du produit sur des souris atteintes de cancer des cellules sanguines. L’essai s’avéra un succès. Tant et si bien que notre duo convainquit un médecin chirurgien d’en faire au plus vite l’essai sur un humain. L’effet s’avéra tout aussi impressionnant. En moins de 48 heures, les tumeurs avaient commencé à se résorber. Au jour cinq, la tumeur avait disparu. Bien sûr, tout comme chez les souris, la tumeur chez l’humain pouvait réapparaître et alors, une deuxième chimiothérapie s’avéra moins efficace que la première fois. Le fait que la tumeur puisse réapparaître n’enleva rien au fait qu’une nouvelle thérapie venait de rejoindre la chirurgie et la radiothérapie dans les traitements des cancers et cette nouvelle thérapie allait définitivement porter le nom de chimiothérapie. Et c’est ainsi qu’est officiellement né le premier agent chimiothérapeutique en 1946 : la caryolysine. La caryolysine forme aussi la première classe d’un type de médicaments anticancéreux : les agents alkylants. Avec les années, d’autres produits s’ajouteront à cette classe comme les cyclophosphamides, les ifosfamides, le chlorambucil, etc.

    Autres classes d’agents chimiothérapeutiques

    Parmi les autres classes, notons les anti-métabolites. L’un des premiers anti-métabolites découverts fut le sulfamide, qui fut le fruit de l’effort du Docteur G. Domagk qui l’utilisa comme antibiotique. Arrive ensuite l’aminoptérine, que le Dr Sydney Faber utilisa pour la première fois en 1947 pour lutter contre la leucémie chez un enfant, ce qui lui valut le titre de père de l’oncologie pédiatrique. Puis firent leur apparition le méthotrexate suivi par les analogues pyrimidiques vers la fin des années 1940, début des années 1950.

    Quand le pays s’en mêle

    En 1955, le NCI (National Cancer Institute) instaure un programme de criblage systématisé des molécules sur la base des expériences qui avaient été effectuées sur la leucémie des souris. Fort des succès remportés par la NASA dans le domaine de la conquête de l’espace (l’homme avait mis le pied sur la lune en 1969), Richard Nixon lance son programme Conquête du Cancer en 1971. Un tel déploiement de ressources stimula la recherche sur le cancer et plusieurs médicaments firent leur apparition dans le domaine de la chimiothérapie.

    On pourrait parler de James C. Wang, ce professeur de l’Université Harvard qui découvrit les topoisomérases, une autre classe d’agents anticancéreux qui agissent non plus sur la structure de l’ADN, mais sur sa configuration spatiale. Il faudrait aussi souligner l’histoire extraordinaire de ce pharmacien, Pierre Potier qui en 1968 perdit son épouse d’un cancer du sein. Ce drame le convainquit de changer son domaine de recherche pour celui du cancer. On lui doit les découvertes de la vinorelbine (Navelbine) un médicament utilisé dans la lutte contre le cancer du sein et celui du poumon et le docetaxel (Taxotère) principalement utilisé contre le cancer du sein.

    Des chercheurs canadiens

    Deux chercheurs canadiens, Robert L. Noble et Charles T. Beer, commencèrent des recherches sur une fleur que les indigènes de Madagascar utilisent comme coupe-faim lors de leurs longs voyages en mer. Nous sommes alors à la même époque où l’insuline fut découverte. Nos chercheurs se disent donc que si cette pervenche de Madagascar possède des propriétés pour couper l’appétit, peut-être joue-t-elle un rôle dans le contrôle de l’insuline. Mais les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Les alcaloïdes extraits de la plante n’agissent pas sur le contrôle de la glycémie. Par contre, ceux-ci présentent un effet marqué pour stopper la prolifération cellulaire en empêchant les microtubules de pouvoir se structurer pour débuter la division cellulaire. Ainsi sont apparues la vincristine et la vinblastine.

    La polychimiothérapie

    En 1974, trois chercheurs du Dana-Farber Cancer Institute aux États-Unis, les docteurs Emil Frei, Emil Freireich et James Holland, décident de combiner deux médicaments chimiothérapeutiques pour traiter la leucémie. Le traitement conduisit à la première guérison d’un cancer. Le 7 avril 2004, les chercheurs furent honorés en recevant le Amercan Association for Cancer Research Award en reconnaissance de leurs travaux.

    Et pour l’avenir

    En 1971, par son programme Conquête du cancer, Richard Nixon visait à trouver un remède contre le cancer dans les 10 prochaines années, donc avant 1981. Un constat d’échec s’impose. Mais si le cancer ne fut pas vaincu, plusieurs batailles furent gagnées et l’espérance de vie pour les personnes atteintes a augmenté considérablement au cours des 40 dernières années. Aux chimiothérapies cytotoxiques conventionnelles telles que décrites ci-haut, s’ajoutent de plus en plus des médicaments chimiothérapeutiques dits ciblés qui ne touchent que les signaux vitaux pour les cellules cancéreuses et non les cellules saines. Ces thérapies ciblées en sont à leur début et déjà certains médicaments ont fait leur apparition comme l’IRESSA® (géfitinib). Il faut aussi mentionner l’imatinib : il fut le premier médicament anticancéreux « propre ». Dans le domaine de la lutte contre le cancer avec des armes (et non des larmes) ciblées, il y a un avant et un après l’imatinib (Gleevec).

    D’autres voies s’annoncent aussi prometteuses comme les thérapies géniques et les médicaments issus des biotechnologies. Alors que durant les années 1970, on parlait du cancer, on parle aujourd’hui des cancers et demain on parlera du cancer personnalisé avec des combinaisons individualisées de divers traitements. Il convient aussi de souligner toutes les recherches en cours portant sur les cellules souches qui s’avéreront certainement une thérapie prometteuse en soins personnalisés. Radiologie, chimiothérapie, chirurgie, hormonothérapie et thérapie ciblée et cellules souches seront administrées à chacun dans un ordre et un dosage qui pourra différer d’un individu à l’autre en accord avec le type de cellules cancéreuses et des réactions individuelles aux traitements. Le cancer ne sera plus une sentence de mort à court terme, mais, à défaut d’en être guéri, la maladie pourrait devenir chronique et gérable à long terme.

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Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie: La quinine et Zima la traitresse


Tout a commencé quand une comtesse espagnole au Pérou a été atteinte de paludisme fut guéri grâce à sa servante qui avait utilisé une plante médicinale de son pays. Malheureusement, la servante fut tuée par son peuple pour avoir aidé les colonisateurs Pourtant, elle fut l’origine de la quinine qui plus tard des dérivés sont apparus pour soigné le paludisme qui fait encore des victimes aujourd’hui
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Il était une fois la maladie: La quinine et Zima la traitresse

 

Jacques Beaulieu
Chroniqueur et communicateur scientifique

Qu’ont en commun la boisson gazeuse Schweppes, les Jésuites et la naissance de l’industrie pharmaceutique? Mais avant de répondre directement à la question, voici une belle et cruelle histoire qui se passe au Pérou au temps des colonies espagnoles. L’épouse du vice-roi, la comtesse Anna del Chinchon, est atteinte du paludisme. Zima, sa dévouée servante péruvienne lui fait boire une décoction qui guérit la comtesse. La servante sera exécutée par les autochtones parce qu’elle a dévoilé à l’ennemi l’unique moyen de se prémunir contre la malaria. Et cette maladie constituait alors leur seule chance d’espérer voir un jour les conquistadors quitter leur pays. Comme les victimes de l’histoire sont habituellement oubliées, les botanistes ne devaient retenir que le nom de Chinchona pour baptiser l’arbre sauveur. L’écorce de l’arbre quinquina allait faire le tour du monde. Les Jésuites de Lima en rapportèrent à Rome pour lutter contre les fièvres qui faisaient alors rage chaque été en Italie; d’où son nom Herbe ou Poudre des Jésuites.

Pierre Pelletier et Joseph Caventou

Deux pharmaciens français, collaborateurs de longue date, allaient isoler le principe actif de l’écorce de cet arbre. Pierre Pelletier et Joseph Caventou travaillent ensemble à l’Hôpital de Saint-Antoine à Paris. Dès 1826, ils ouvrirent un atelier de fabrication et traitèrent plus de 160 tonnes d’écorce de quinquina pour fabriquer quelque 1 800 kilogrammes de sulfate de quinine. Cette production marque le début du remplacement des plantes médicinales par des principes actifs. Ceux-ci offraient l’avantage d’être bien dosée par rapport aux plantes médicinales dont le contenu était variable, incertain et parfois même frelaté.

La malariathérapie

Docteur Julius Wagner-Jauregg

Au début du vingtième siècle, un médecin neurologue autrichien, le docteur Julius Wagner-Jauregg, trouva une utilisation originale de la quinine, ce qui lui valut le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1927 pour sa technique appelée «malariathérapie». Wagner-Jauregg avait remarqué que lors de forts accès de fièvre, les patients atteints de syphilis voyaient leur condition s’améliorer temporairement. Il lui vint donc l’idée d’injecter à ces patients le paludisme. Une fois infectés, trois ou quatre grands accès de fièvre étaient souvent suffisants pour les guérir de la syphilis en tuant la bactérie responsable de l’infection. Par la suite, il ne restait qu’à traiter ces patients avec la quinine pour les guérir de la malaria. Il valait mieux risquer quelques morts dus à la malaria que de garder une syphilis qui allait tuer à coup sûr. Mais l’arrivée des antibiotiques allait rendre désuète la malariathérapie du récipiendaire de ce prix Nobel.

À votre santé

La quinine connut d’autres applications hétéroclites. Ainsi la légende veut qu’à cause de son goût amer, elle soit à l’origine du gin-tonic. Le célèbre cocktail aurait été inventé par les Britanniques en Inde. Il fut aussi introduit dans diverses eaux gazeuses dont le Schweppes, le Canada Dry et diverses autres eaux toniques (Tonic Water). Mais la quinine apporte aussi son lot d’effets secondaires, c’est pourquoi la proportion maximale admise de nos jours dans ces breuvages doit être en dessous de 100 parties par million (PPM).

À fortes doses, plusieurs effets secondaires peuvent se manifester chez les personnes qui prennent de la quinine comme médicament. Il faut s’en méfier dans les cas de diabète, de problèmes cardiaques, de grossesse (elle peut causer des malformations, ou même la mort du fœtus), et durant l’allaitement. La quinine présente une forte toxicité pour le système nerveux. C’est pourquoi on lui chercha des remplaçants contre le paludisme.

En 1926, les laboratoires Bayer mirent au point la plasmoquine. En 1932, ce fut l’arrivée de la rhodoquine, dont les effets ressemblaient à ceux de la plasmoquine mais qui jaunissait la peau des patients. En 1934, la Chloroquine est synthétisée. C’est le premier médicament antimalarique de synthèse de la classe des amino-4-quinoléines. La recherche d’autres médicaments pour lutter au paludisme n’est pas seulement en vue de trouver des médicaments de synthèse plus faciles à produire ou encore pour trouver des médicaments avec moins d’effets secondaires ou avec effets secondaires moins forts. Il faut chercher d’autres médicaments, car le paludisme développe avec le temps des résistances à ces médicaments. Ainsi en 1960 apparaissent les premiers cas de résistance à la chloroquine. Il fallait chercher autre chose.

Les Chinois à la rescousse

Lors de la guerre du Vietnam, l’armée nord vietnamienne avait fait creuser un réseau de souterrains. Ceux-ci comportaient de vastes étendues d’eaux stagnantes (excellents réservoirs pour l’anophèle, le moustique qui peut transporter la malaria), ce qui fit en sorte que durant cette guerre, plus de soldats nord-vietnamiens moururent de paludisme qu’au combat. Les généraux firent appel aux Chinois pour venir à bout de l’infestation. Une région de la Chine était alors très peu touchée par la malaria. Les chercheurs chinois remarquèrent que les habitants de cette région buvaient une décoction d’armoise annuelle, une plante indigène de l’endroit, dès les premiers signes du paludisme, ce qui les en guérissait. On eut alors tôt fait d’en extraire le principe actif: l’artémisine.

l’artémisine

En 1990, les cas de résistance à la chloroquine ayant sensiblement augmenté, on se rabattit donc sur l’artémisine. Comme le souligne Santé Canada, l’artémisine est un lactone sesquiterpénique contenant un radical peroxyde qui n’a aucune parenté structurale avec un antipaludéen connu. Le Qinghaosu, dérivé de la plante cultivée Artemisia annua, est offert sous plusieurs formes: la molécule mère artémisine (préparations orales, parentérales et suppositoires) ou trois dérivés semi-synthétiques, soit un hémisuccinate hydrosoluble (artésunate) pour administration parentérale ou orale et deux composés liposolubles, artemether et arteether, pour injection intramusculaire. Toutes les préparations ont été étudiées et utilisées seulement à des fins thérapeutiques. Leur emploi est recommandé uniquement dans le cadre d’un traitement curatif et non pour la chimiosuppression.

Un autre dérivé

En 2001 l’Organisation mondiale de la santé (OMS) proclame l’artémisine comme étant le plus grand espoir mondial contre le paludisme. Mais elle doit adoucir ses propos dès 2006 et ne plus encourager l’artémisine en monothérapie de crainte que certaines résistances s’installent. L’artémisine ne tue pas le parasite, elle ne fait que l’affaiblir. De fait, des études ont révélé la présence de foyers de résistances dès 2009.

Malgré la quinine, la chloroquine, l’artémisine et tout le reste de l’arsenal thérapeutique à notre disposition, le paludisme demeure une maladie grave. Ainsi en 2008, à l’échelle mondiale, 247 millions de personnes en étaient atteintes dont pas moins d’un million de personnes sont mortes. Toujours selon Santé Canada, il s’agit de la principale infection pouvant mettre en danger la vie des Canadiens qui voyagent dans des régions où cette maladie est endémique. Le taux de mortalité parmi les cas graves d’infection à Plasmodium falciparum peut atteindre les 20 % et plus. Les patients doivent être hospitalisés sur-le-champ et recevoir un traitement médical urgent et intensif, dont un antipaludéen par voie parentérale. Le paludisme grave n’est pas fréquent au Canada, en moyenne 14 cas étant enregistrés par année (de 8 à 20 cas chaque année entre 2001 et 2008).

La quinine a donné naissance à l’industrie pharmaceutique et nous rappelle tout au long de son histoire l’importance de continuer à investir dans la recherche de nouveaux médicaments. La guerre entre l’homme et les divers agents infectieux n’est jamais gagnée et sans nouveaux médicaments disponibles en cas opportun, les pathogènes gagnent du terrain.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Le mystère du crâne percé d’Otrante résolu


Ceux à qui ont appartenus ces crânes ont eu une mort tragique, mais un d’entre-eux à servi en pharmacologie pour soigner, croyait-on, certaines maladies du cerveau
Nuage

 

Le mystère du crâne percé d’Otrante résolu

 

crâne percé Otrante

Crédits : Gino Fornaciari/Université de Pise

Par Julie Aram

Un crâne percé de 16 trous réguliers, vieux de plus de 500 ans, suscite depuis longtemps la curiosité des historiens. Des chercheurs italiens viennent de résoudre l’origine de ces mystérieux trous.

Un crâne datant du 15e siècle, appartenant à l’un des martyrs d’Otrante, suscite depuis longtemps la curiosité des historiens, en raison des 16 trous réguliers qui y ont été percés. Un mystère que des chercheurs de l’Université de Pise viennent de résoudre : ces trous ont été percés après la mort, afin d’en prélever de la poudre, à des fins d’utilisation médicinales.

Mais pour comprendre le contexte de ces travaux, il nous faut faire un peu d’histoire. Le 28 juillet 1480, une armée turque de 18 000 soldats, menée par Gedik Ahmed Pacha, se présente sous les murs de la petite ville italienne d’Otrante, forte de 6 000 habitants. Quelques jours plus tard, les soldats turcs prennent la ville, tuent une grande partie de ses hommes, et réduisent femmes et enfants en esclavage. Quelques centaines de survivants se réfugient dans la cathédrale, et commencent à prier. Assiégés par les soldats turcs, il leur est demandé de renier leur fois chrétienne. Devant leur refus, 813 d’entre eux sont décapités un à un, sur le col de la Minerva.

Un an plus tard, la ville est reprise par les forces de la couronne d’Aragon. Les corps des suppliciés sont retrouvés, et transférés dans la cathédrale d’Otrante.

Ces 813 martyrs d’Otrante sont aujourd’hui les saints patrons de la ville d’Otrante, et ont été canonisés le 12 mai 2013 par le pape François. Leurs crânes sont exposés dans la cathédrale d’Otrante, comme le montre la photo ci-dessous :

Crédits : Laurent Massoptier

Parmi ces crânes, l’un d’entre eux présente toutefois des caractéristiques surprenante : il est percé de 16 trous, parfaitement réguliers. Des trous dont l’origine n’avait jusqu’ici jamais été établie de façon certaine.

Or, des travaux menés par l’historien de la médecine Gino Fornaciari et ses collègues de l’Université de Pise (Italie) ont permis de révéler la raison de ces trous : ils auraient été percés bien après la mort de l’individu, afin d’en prélever une poudre destinée à des fins médicinales.

Comment ces chercheurs sont-ils parvenus à ce résultat ? Ils ont analysé les caractéristiques précises de ces trous, et ont pu établir qu’ils avaient été produits par un outil bien particulier : un trépan, spécialement conçu pour transformer l’os en poudre. Ce trépan était muni d’une lame en forme de demi-lune, une forme incapable de produire des disques d’os solides, mais uniquement de la poudre.

Quel était l’usage de cette poudre ? Elle servi d’ingrédient dans la confection de préparations pharmacologiques. Ainsi, le chimiste français Nicolas Lémery (1645-1715) indique dans son traité « La pharmacopée universelle » que la poudre issu d’un crâne humain était efficace dans le traitement de la paralysie, de l’épilepsie, et d’autres pathologies du cerveau.

Ces travaux ont été publiés dans le Journal of Ethnopharmacology, sous le titre« Pulverized human skull in pharmacological preparations:Possible evidence from the martyrs of Otranto (southern Italy, 1480) ».

http://www.journaldelascience.fr/