Le Saviez-Vous ► 10 découvertes faites par hasard


 

Il y a des découvertes qui ne sont vraiment pas anodines, bon, il y a ceux qui ont fait avancer la science, alors que d’autres ont fait gonfler leur portefeuille.
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10 découvertes faites par hasard

Savez-vous que, selon un expert, chacun d’entre nous peut faire augmenter sa chance ? Il suffit de suivre quelques règles, c’est-à-dire : 1) faire de nouvelles connaissances, être détendu et ouvert à de nouvelles opportunités, 2) écouter son sixième sens, 3) s’attendre à avoir de la chance, 4) essayer de réévaluer les événements que l’on considère comme malheureux. Ces gens ont probablement suivi ces recommandations à la lettre, et avec un coup de chance ils sont devenus les personnes les plus riches de la Terre !

Une pierre en or

image: Rob Lavinsky, iRocks.com/Wikimedia

Un fermier australien marchait dans ses champs avec un détecteur de métaux à la recherche d’une pièce de métal qu’il avait perdue : soudain, l’appareil a donné un certain signal, le fermier a découvert que c’était celui pour les petites pépites d’or. Il a continué à creuser plus profondément et a fini par trouver un agglomérat d’or de 5,5 kg, d’une valeur de plus de 300 000 $.

La super glue

image: Glsysrp/Wikimedia

La colle a été découverte par hasard par un chimiste américain en 1942 : son équipe travaillait sur un plastique qui devait servir comme viseur pour les armes utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’homme a accidentellement synthétisé un matériau à haut pouvoir d’étanchéité. La colle est devenue célèbre de nombreuses années plus tard, en 1985, et a généré un commerce de plusieurs milliards de dollars.

Le trésor caché pendant 14 ans

image: Dpulitzer/Wikimedia

Un homme avait ramassé des pierres lors d’une de ses nombreuses promenades : dans le seau qu’il transportait, il y en avait une particulièrement brillante dont il est tombé amoureux instantanément.

C’est seulement 14 ans plus tard, qu’il décida de faire expertiser cette pierre par un expert, c’est ainsi qu’il a découvert qu’il s’agissait d’une opale noire rare d’une valeur de 3 millions de dollars : la pierre reçut le nom d’« Opale royale ».

Le mur de monnaies

image: pexels.com

Un groupe d’enfants avait découvert une maison abandonnée dans laquelle ils allaient jouer : un jour ils ont trouvé des pièces de monnaie près d’un mur qu’ils ont fait voir à leurs parents. Ces derniers, intrigués, sont arrivés sur place et ont abattu le mur pour découvrir un trou rempli de pièces de monnaie, certaines étaient si rares qu’elles valaient 200 millions de dollars.

La Pyura Chilensis

image: Melitza Espinoza Pizarro/Facebook

Si vous êtes au Chili et au Pérou, gardez les yeux grands ouverts : si vous trouvez quelque chose de semblable, vous serez en face d’une rareté. C’est un invertébré marin très apprécié dans la cuisine du monde entier, qui se trouve exclusivement sur une partie de la côte entre le Chili et le Pérou.

Les esquimaux

image: Abi Porter/Flickr

Les glaçons sont nés en 1905, lorsqu’un enfant a laissé dans le jardin un verre d’eau avec un bâton à l’intérieur. D’où l’idée de créer quelque chose de savoureux en ajoutant des sirops de fruits à l’eau.

L’invention du four à micro-ondes

image: Unknown/Imgur

Il semblerait que même le four à micro-ondes ait été inventé de manière totalement aléatoire : la découverte est attribuée à Percy Spencer, un employé d’une société américaine de défense nationale, qui a découvert que le magnétron d’un radar avait été capable de faire fondre sa barre de chocolat.

La découverte qui a changé le monde

image: CalibuonWikimedia

Nous savons que la pénicilline a été découverte en 1928 par Alexander Fleming, mais les moyens qu’il a utilisés sont moins connus : il semblerait que le médecin soit retourné chez lui après quelques jours de vacances et qu’il ait trouvé les plats dans lesquels il avait mangé avant de partir couvert de moisissure. En analysant la substance, il a découvert que les moisissures avaient tué la bactérie. Aujourd’hui, nous pouvons avoir cet antibiotique puissant parce que Fleming a oublié de laver la vaisselle.

Immagine: Dr Graham Beards/Wikimedia

Le Coca Cola

image: pixabay.com

John Pemberton a créé la fameuse boisson pour soigner les maux de tête. L’un de ses assistants, cependant, a fait de la confusion et a mélangé les feuilles et les drupes de coca avec de l’eau gazeuse, et une boisson au goût pétillant en est sortie.

Millionnaires à l’improviste

image: Mike Peel/Wikimedia

Deux fermiers anglais partirent à la recherche d’un marteau perdu par l’un d’entre eux avec un détecteur de métaux : au lieu de l’outil de travail, ils trouverent un coffret en bois avec des clous métalliques. A l’intérieur il y avait un trésor de 15 millions de dollars : ils ont tous les deux donné leur butin au British Museum et ils ont reçu une récompense de 2,3 millions de dollars, qu’ils se sont partagés entre eux.

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L’homme de Néandertal, pionnier de l’automédication?


L’homme de Néandertal n’était vraiment pas si bête qu’on pourrait le croire, ils se servaient déjà de plante médicinale pour se soigner, des dérivés de l’aspirine et de la pénicilline par exemple. En plus grâce à la plaque dentaire, les scientifiques ont pu même découvrir que leur alimentation étaient selon l’accessibilité de la viande ou non.
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L’homme de Néandertal, pionnier de l’automédication?

 

 

Représentation d’un homme de Néandertal

 

PASCALE MOLLARD-CHENEBENOIT
Agence France-Presse
Paris

L’homme de Néandertal, notre cousin disparu, se soignait déjà à l’«aspirine» il y a 48 000 ans, en mangeant du peuplier qui libère une substance aux propriétés anti-inflammatoires et antalgiques, selon une étude publiée mercredi.

Cette découverte a été réalisée par une équipe internationale de chercheurs qui a étudié le tartre dentaire de quatre fossiles d’hommes de Néandertal. Retrouvés en Belgique (grotte de Spy) et en Espagne (site d’El Sidron), ils ont entre 42 000 et 50 000 ans.

La plaque dentaire est un véritable attrape-tout: elle capture les micro-organismes de la bouche, les agents pathogènes de l’appareil respiratoire et digestif, mais aussi de petits morceaux de nourriture coincés dans les dents. Lorsqu’elle se minéralise sur les dents, elle se transforme en tartre.

«L’analyse génétique de l’ADN « enfermé+ dans la plaque dentaire représente une fenêtre unique sur le mode de vie de l’homme de Néandertal», souligne Laura Weyrich, de l’Université d’Adélaïde (Australie), principal auteur de l’étude publiée dans la revue Nature.

 Le tartre donne des informations sur le régime alimentaire de ces hommes préhistoriques,  leur état de santé, l’impact de l’environnement sur leur comportement, ajoute-t-elle.

Pour les chercheurs, la «principale surprise» est venue de l’étude du tartre dentaire d’un jeune adulte néandertalien trouvé dans la grotte d’El Sidron (nord-ouest de l’Espagne). Il souffrait d’un abcès dentaire encore visible sur sa mâchoire. L’analyse de son tartre montre qu’il était aussi affecté par un parasite intestinal (Enterocytozoon bieneusi) qui provoque des diarrhées sévères.

Cet homme malade mangeait du peuplier, dont les bourgeons sont «réputés pour contenir des concentrations élevées d’anti-inflammatoires ou antalgiques, comme notamment la salicine», métabolisée en acide salicylique (aspirine) par notre foie, explique à l’AFP Bastien Llamas, coauteur de l’étude.

L’ADN de la moisissure Penicillium, qui produit naturellement l’antibiotique pénicilline, est également présent dans le tartre, ajoute ce chercheur.

«Apparemment, les hommes de Néandertal connaissaient bien les plantes médicinales, leurs propriétés anti-inflammatoires et antidouleur et semblent s’être automédiqués», déclare Alan Cooper, directeur du Centre Australien pour l’ADN ancien (ACAD) de l’Université d’Adélaïde.

Rhinocéros ou pignons de pain

L’analyse ADN corrobore une étude parue en 2012 dans la revue Naturwissenschaften qui évoquait la possibilité que l’homme de Néandertal se soit servi de plantes médicinales comme la camomille ou la millefeuille pour se soigner. Elle s’appuyait sur l’analyse chimique du tartre de fossiles de Néandertaliens retrouvés là aussi à El Sidron.

Dans l’étude parue mercredi, les scientifiques indiquent également être parvenus à réaliser le séquençage presque complet d’une bactérie très similaire au Methanobrevibacter oralis, qui provoque des parodontites (l’infection de la gencive et du tissu osseux). Vieux de 48 000 ans, il s’agit du plus vieux génome microbien à avoir été décrypté.

L’étude illustre aussi la diversité des régimes alimentaires de l’homme de Néandertal suivant la région où il vivait et le type de nourriture disponible.

En Belgique, les Néandertaliens de la grotte Spy mangeaient du rhinocéros laineux et des mouflons, accompagnés de champignons, selon les chercheurs.

«Ils vivaient dans un environnement de steppes» et «les gros animaux herbivores représentaient pour eux une source majeure d’aliments», déclare à l’AFP Laura Weyrich.

Plus au sud, les hommes de Néandertal du site d’El Sidron «vivaient dans une forêt dense à l’époque». «Leur régime était largement composé de champignons, de pignons de pain et de mousses, plutôt que de gros gibier», ajoute-t-elle.

«Il semble donc que la population belge était chasseuse et cueilleuse, alors que la population espagnole était juste cueilleuse», souligne Bastien Llamas, lui aussi chercheur à l’université d’Adélaïde.

L’homme de Néandertal, du genre Homo comme l’homme moderne, est apparu il y a environ 300 000 ans en Eurasie et s’est éteint il y a environ 30 000 ans.

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Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie: la gonorrhée et la méthode du bon docteur Oselbiah


Les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang) qu’il y a quelques années, nous les appelons MTS ont toujours fait de grands ravages, et les thérapies d’autrefois étaient assez drastiques enfin pour les hommes. Aujourd’hui, nous avons les antibiotiques, mais ces infections deviennent plus résistantes. Alors que l’éducation sexuelle ne semble pas toucher les jeunes, comment réduire ces infections ? Sûrement pas le traitement du Dr Oselbiah au XIIIe siècle
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Il était une fois la maladie: la gonorrhée et la méthode du bon docteur Oselbiah

 

Jacques Beaulieu

La gonorrhée ou les malheurs de Pantagruel

«Peu de temps après, le bon Pantagruel tomba malade, et feut tant prins de l’estomach qu’il ne pouvoyt boyre ni manger; et, parce qu’un malheur ne vient jamais seul, lui vint une pisse chaulde, qui le tourmenta plus que ne penseriez. Mais les medicins le secoururent tres bien; et avecques force drogues lenitives et diurecticques, le feirent pisser son malheur.» (Œuvre de Rabelais, François Rabelais, Charles Esmangart, Éloi Johanneau, Tome 4, Chez Dalibon, Libraire, Paris, 1873, p.144-145)

Ce bon Pantagruel, un gourmand, gourmet et fêtard invétéré, était donc bien puni, mais il ne fut ni le premier, ni le dernier dans l’histoire humaine à avoir subi la blenhorragie, la gonorrhée ou, plus familièrement nommée la pisse-chaude ou encore : la chtouille, altération de jetouille, signifiant rejeter des humeurs, les écoulements étant un des symptômes de la maladie.

L’antiquité

Il est difficile de dater avec précision les premières observations de cette maladie. Des papyrus égyptiens écrits vers 1350 avant Jésus-Christ, font état d’une maladie provoquant l’érection du pénis que les médecins traitaient avec des injections dans l’urètre. On retrouve aussi plusieurs passages bibliques qui citent une maladie avec érection et écoulement purulent. Vers 1200 avant Jésus-Christ, les textes citent une maladie qui se répandit alors que des Juifs, avant l’entrée dans la terre promise, avaient eu des relations sexuelles avec d’autres peuplades sémitiques. La maladie provoquait des écoulements génitaux et il ne faisait pas l’ombre d’un doute pour les médecins de l’époque qu’elle était hautement contagieuse. Une mesure fut alors décidée et appliquée : l’éradication de tous ceux qui en étaient atteints. Dans le livre du Lévitique, on retrouve cette description :

Tout homme qui a une gonorrhée est par là même impur. C’est à cause de sa gonorrhée qu’il est impur : que sa chair laisse couler son flux, ou qu’elle le retienne, il est impur. (Lévitique 15 : 2,3).

D’ailleurs, toujours dans le courant biblique, le terme gonorrhée aurait été souvent écrit : gomorrhée en relation avec les villes pécheresses Sodome et Gomorrhe.

Le terme gonorrhée viendrait du grec antique : gonos (signifiant semence séminale) et rhéon signifiant couler. Hippocrate croyait avoir trouvé le remède idéal pour guérir la maladie. Selon l’illustre médecin, la maladie était le fait des camosités (terme imprécis s’il en est un pour désigner tout autant des granulomes inflammatoires, des polypes, des tumeurs ou encore des rétrécissements). Et pour la guérir, il écrivit :

«ceux qui ont des tubercules ou des camosités dans l’urètre en guériront par la suppuration et l’écoulement du pus.» (HIPPOCRATE: Œuvres complètes d’Hippocrate. Commentées et recueillies par E. Littré, 10 vol. Paris, J.B. Baillière et Fils, (1836-1861) Epid., III, 7; Morb., II, 51; Aph., IV, 82.).

Le remède ne devait pas être tellement efficace.

Quelques siècles plus tard, ce sera le médecin grec Arétée de Cappadoce qui décrivit ainsi la maladie :

« Cette maladie parce qu’elle est honteuse en elle-même, qu’elle est dangereuse en ce qu’elle conduit au marasme, nuisible à la société en ce qu’elle s’oppose à la propagation de l’espèce humaine, et qu’elle est sous tous ces rapports la source d’une infinité de maux, exige de prompts secours. »

D’ailleurs à ce dernier sujet, Arétée suggérait comme remèdes des astringents, un refroidissement des lombes tout en réchauffant les parties génitales en les enveloppant de laines surges (laines non lavées avant ou après la tonte). On pourra aussi verser de l’huile de rose ou d’aneth sur les parties génitales ou encore les recouvrir de cataplasmes de farine d’orge, de semence d’erysinum officinal (une plante) ajouté à du nitre et du miel. Et pour conclure, Arétée écrivait :

« Si le malade veut s’abstenir des plaisirs vénériens et faire un fréquent usage des bains froids, il y a tout lieu d’espérer qu’il recouvrera sa virilité. »

La gonorrhée au Moyen-âge

Les médecins Rhazès, un illustre médecin Perse dont les diagnostics rigoureux étaient fondés sur l’interrogatoire du patient, et Avicennes écrivirent de nombreux textes sur la gonorrhée au Xe siècle de notre ère. Plusieurs hypothèses circulèrent quant aux causes de la maladie.

«Le docteur Abu Oselbiah attribue la maladie à des rapports sexuels impurs avec un animal. Il citait aussi son traitement de prédilection pour guérir la maladie. Il s’agissait d’un coup de poing vigoureux sur le pénis posé sur une pierre.»

La médecine du docteur Oselbiah

Un autre médecin arabe du XIIIe siècle, le docteur Abu Oselbiah attribue la maladie à des rapports sexuels impurs avec un animal. Il citait aussi son traitement de prédilection pour guérir la maladie. Il s’agissait d’un coup de poing vigoureux sur le pénis posé sur une pierre. L’histoire ne commente pas à savoir quelle était l’étendue de sa clientèle mâle… (Androutsos G., Vladimiros L., De la gonorrhée à la blennorragie : Les grandes étapes historiques, Andrologie 2007, 17, No2 143-151)

Puis, paradoxalement pendant plus de six siècles, s’établit un débat où la confusion entre gonorrhée et syphilis fut maître. Les historiens ne s’entendent pas sur l’origine de cet imbroglio. Mais il n’empêche qu’alors plusieurs savants croyaient qu’il ne s’agissait que d’une seule et même maladie tandis que d’autres affirmaient qu’il s’agissait plutôt de deux maladies distinctes. Si plusieurs clamaient haut et fort que syphilis, vérole et gonorrhée n’étaient que des manifestations différentes d’une seule et même maladie, d’autres tentaient des explications tout autant dénuées de fondement réussissant même à en ajouter à la confusion existante. Ainsi le médecin italien Antonio Musa Brassavola, le premier chirurgien connu dans l’histoire pour avoir pratiqué une trachéotomie avec succès et médecin personnel du roi, écrivit que la gonorrhée était la première phase de la syphilis tout en reconnaissant qu’il existait une forme non syphilitique de la gonorrhée. De quoi en perdre son latin même s’il l’avait écrit dans son livre intitulé : Examen simplicium medicamentorum…

Quant au terme blennorragie, il vient du médecin autrichien François-Xavier Swediaur qui publia au début du XIXe siècle : Traité des maladies syphilitiques vénériennes.

Et la vérité s’imposa

C’est un jeune médecin chercheur allemand, à peine âgé de 24 ans qui identifia enfin le coupable qu’il nomma : micrococcus. Albert Neisser avait alors pu l’observer grâce au nouveau microscope de Carl Zeiss. C’est un confrère, non moins connu : Paul Ehrlich qui donna le nom de gonocoque à la bactérie découverte par Neisser.

L’arrivée de la pénicilline allait enfin apporter une thérapie efficace contre la gonorrhée. Mais le gonocoque a plus d’un tour dans son sac. Et son incidence dans la population varie un peu à la façon d’un yoyo. Ainsi après une hausse marquée à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, une lente baisse s’effectue au cours des 15 années qui suivirent. Puis avec les années 1960 et la remontée de l’amour libre, une nouvelle hausse se dessine. L’arrivée du SIDA et les mesures d’informations sur ce qu’on appelait alors les MTS (aujourd’hui les ITSS) la fin de la récréation était sonnée engendrant une nouvelle réduction de cas. La fin des années 1990 voit se propager une nouvelle augmentation due cette fois à l’émergence de plus en plus fréquente de gonocoques résistants aux antibiotiques. Entre 1997 et 2007 au Québec, les cas ont grimpé de 485 à 2 460; une augmentation de plus de 400%. La gonorrhée touche surtout les jeunes de 20 à 29 ans. Il faudra peut-être investir dans la recherche sur de nouveaux antibiotiques ou souhaiter qu’on ne soit pas forcés de revenir aux méthodes du bon docteur Oselbiah!


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Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie: une histoire de vampire


La phtisiatrie est une spécialité médicale disparue de nos jours. Cette infection mortelle à été aussi comparée au vampirisme à cause de certains symptômes tel que le teint pâle, les yeux rouges, le sang … Au cours des siècles cette maladie a connue d’autres noms et aujourd’hui, on la connaît sous le nom de tuberculose
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Il était une fois la maladie: une histoire de vampire

 

Omniprésente depuis le début de l’histoire humaine, à ce qu’il semble, on croyait l’avoir enfin vaincu définitivement avec l’arrivée des antibiotiques au début des années 1950. Mais à la lueur des nouvelles données statistiques, il semble bien que la tuberculose n’ait effectué qu’un repli stratégique puisqu’elle fait un retour en force, avec des souches multi-résistantes, ayant tué près de 2 millions de personnes dans le monde en 2011 selon l’OMS.

Il faudra certainement encourager les chercheurs des milieux universitaires et pharmaceutiques à se lancer à la recherche de nouveaux médicaments pour combattre ce fléau qui revient hanter notre société.

La tuberculose : une proche cousine du vampirisme

Au Moyen-âge et jusqu’au début de l’ère industrielle, la tuberculose était apparentée au vampirisme. Le teint pâle, la faible température corporelle et les yeux rougis très sensibles à la lumière des personnes atteintes faisaient penser aux représentations des vampires dans le folklore populaire. De plus lorsqu’une personne en mourrait, bien des membres de sa famille se mettaient à dépérir, comme si le mort se nourrissait de leur énergie et les entrainait avec lui dans l’éternité.

La tuberculose dans l’histoire

Des restes de bovins datant d’il y a près de vingt mille ans présentaient des lésions typiques de la tuberculose. La bactérie d’alors venait-elle d’un ancêtre commun à l’homme et à l’animal ou avait-elle été transmise de l’un à l’autre ? Le mystère demeure entier.

Mais on observe que depuis que la fréquence de la maladie a diminué chez l’homme, elle a aussi baissé chez l’animal. Plusieurs médecins anciens en ont fait une excellente description. Ainsi pour Hippocrate, qui avait appelé la maladie : phtisie, terme grec qui signifiait dépérissement, la maladie consistait en un amaigrissement progressif, une langueur envahissante, de la toux et la présence de sang dans les crachats.

Un autre médecin, Arétée de Cappadoce, en fait une description semblable :

«il suffit, en effet, et même un homme du peuple ne s’y tromperait pas, de voir une personne pâle et décharnée, poursuivie par une toux continuelle, pour pouvoir prononcer et même sans beaucoup de risque de se tromper, qu’elle est Phtisique.»

Les divers noms de la tuberculose

Une maladie aux multiples appellations, tel aurait pu être le titre de cet article. Le terme phtisie vient des grecs anciens et signifiait dépérissement. Cette appellation donna suite à une spécialité médicale disparue de nos jours : la phtisiatrie.

Au milieu du XVIème siècle, Girolamo Fracastoro, médecin, philosophe et poète italien nomme le germe responsable selon lui de la tuberculose : seminaria contigionis (semence contagieuse). Plus tard apparut le nom de consomption puisque le germe semblait consumer lentement le malade de l’intérieur. On utilisa aussi écrouelles qui désigne spécifiquement une forme d’adénopathie tuberculeuse mais dont le terme popularisé engloba toutes les formes de tuberculose. Le mot vient du latin scrofus qui signifie truie pour exprimer l’aspect dégoutant des symptômes.

Selon la légende, les rois de France auraient eu le don de guérir par le toucher les écrouelles. Ici, on utilisa aussi le terme poitrinaire parce que le mal venait de la poitrine et que ceux qui en souffraient avaient la poitrine complètement décharnée.

Et les traitements

Quant aux traitements, ils étaient souvent fantaisistes et la mort semblait la seule issue sauf pour les rares guérisons spontanées. Né en 23 après Jésus-Christ, Pline l’Ancien propose comme remèdes possibles : le foie de loup pris dans du vin mince, le lard d’une truie qui a été nourrie d’herbe, ou la chair de l’ânesse prise dans le bouillon. (Référence : Pline l’Ancien, Histoire naturelle , Livre XXX, Traitant des autres remèdes fournis par les animaux, chapitre L, Pour la phtisiaris, et remèdes divers)

Les incantations étaient aussi à la mode. Ainsi en Inde, on suggérait celle-ci :

«Ô Fièvre, avec ton frère la Consomption, avec ta sœur la Toux, va-t’en frapper les gens d’en-dessous».

 En France au Moyen-âge, on implorait les «Saints Guérisseurs» dont Saint Malo ou Saint Marcoul.

On attribuait aux rois un pouvoir «de toucher» capable de guérir les maladies. Puis à la Renaissance, le régime lacté était à la mode. Voici ce qu’en dit Charles Coury dans son livre La tuberculose à travers les âges :

«Le lait de femme était particulièrement recommandé et devait être consommé à la tétée. La nourrice, de préférence jeune et agréable, partageait au besoin le lit du malade, malgré les risques de contagion et les autres inconvénients, aisément imaginables, qui pouvaient en résulter».

Force est de l’admettre : la pénicilline sera plus efficace.

De tous temps, le changement d’air a toujours été favorisé. Certains recommandaient des séjours à la campagne, d’autres à la mer et d’autres à la montagne. Dès le milieu du XIXème siècle, les premiers sanatoriums ouvrent leurs portes, d’abord en Allemagne, puis dans les autres pays européens.

La situation au Québec au début du XXe siècle

Le premier sanatorium au Canada fut construit à Muskoka en Ontario en 1897. Au Québec, ce fut celui de Ste-Agathe-des-Monts dans les Laurentides. Dans les années 1910, un médecin de l’Hôtel-Dieu de Québec, le Dr Arthur Rousseau, inaugura la Société de patronage de l’Hôpital des tuberculeux de Québec qui déménagea à Ste-Foy et devint un sanatorium sous le nom d’Hôpital Laval.

Puis en 1926, des cendres de l’ancien Hôpital des incurables à Cartierville, naquit l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal dédié au traitement des tuberculeux. Avec la montée de l’urbanisation dès le début du vingtième siècle, les nouveaux citadins s’entassent dans des logements insalubres, ce qui, bien sûr, constitue des conditions favorables à la contagion par la tuberculose.

Mais l’arrivée de la grande crise économique retardera la construction de nouveaux sanatoriums. Par ailleurs ces derniers, même s’ils étaient souvent situés dans des sites enchanteurs, avaient bien mauvaise réputation au niveau de la population qui les considérait plutôt comme un lieu duquel on ne revenait pas…

Plus près de nous

En 1923, Bernadette Codebecq, âgée d’à peine 40 ans, décède des suites de la tuberculose. L’aîné de sa famille qui comptait huit enfants est alors âgé de 19 ans et décide de se diriger en médecine. Avec toute la fougue et l’idéalisme dont est capable un jeune homme doué de cet âge, il veut participer à la lutte contre cette infection. Et il le fera. Ainsi en 1931, on le retrouvera à Paris auprès des professeurs Calmette, Guérin, Nègre et Ramon. Il sera l’un des premiers en Amérique à démontrer l’efficacité et l’innocuité du vaccin BCG dans la prévention de la tuberculose. Puis il fondera un institut de recherche qui portera son nom. Il s’agit bien entendu du docteur Armand Frappier.

Histoire moderne de la tuberculose en quelques dates :

  • 1882 : Le médecin allemand Robert Koch découvre le bacille à l’origine de la tuberculose qui, en Europe, est alors responsable d’un décès sur sept.
  • 1886 : Vittorio Cavagnis tente sans succès une première vaccination.
  • 1890 : Kock présente un remède la tuberculine qui s’avéra plutôt utile pour diagnostiquer la maladie.
  • 1894 : Carlo Forlanini, un médecin italien, propose la première technique invasive pour traiter la tuberculose : le pneumothorax artificiel intrapleural.
  • 1895 : Wilhelm Röentgen découvre les rayons X qui deviennent dès lors l’outil de dépistage numéro 1.
  • 1900 – 1920 : Nombreuses tentatives infructueuses de vaccination ou de produits thérapeutiques: le bovovaccin de Behring, le sérum de Marmorek, le sérum de Maragliano, les sérums de Richet et Spahlinger et les essais de Friedmann et de Spahlinger.
  • 1921 : Premier vaccin efficace, celui mis au point par Albert Calmette et Camille Guérin : le BCG
  • 1925 : Début des premières vaccinations à Montréal
  • 1948 : Début de la vaccination systématique des élèves au Québec.
  • 1970 : Les vaccinations obligatoires disparaissent graduellement des divers pays occidentaux.

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