Découverte du “roi de l’Antarctique” d’il y a 250 millions d’années


L’Antarctique,au temps de Pangée, un supercontinent abritait de nombreuses espèces animal qui ont pu ce diversifié. Parmi eux un archosaure habitant cette zone a survécu aux disparitions de masses pour ensuite s’étendre un peu partout dans le monde
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Découverte du “roi de l’Antarctique” d’il y a 250 millions d’années

 

Antarctanax shackletoni

Illustration d’artiste de Antarctanax shackletoni se faufilant sur un ancien insecte, il y a 250 millions d’années. Crédits : Adrienne Stroup, Field Museum

par Brice Louvet, rédacteur scientifique

Il y a 250 millions d’années, l’Antarctique était tempéré, recouvert de forêts et de rivières. De nombreux animaux étaient présents, y compris les premiers parents des dinosaures. L’un d’eux vient d’être découvert : un reptile de la taille d’un iguane.

À cette époque, le monde n’était pas le même. La Pangée ultime, le gigantesque supercontinent en place, regroupait tous les continents d’aujourd’hui. L’Antarctique, lui, était relié à l’Amérique du Sud et au continent africain. Ce n’est qu’environ 150 millions d’années plus tard que la masse continentale – aujourd’hui recouverte de glace – s’est détachée pour venir s’installer plus au sud. En attendant, il faisait plutôt bon en Antarctique. Et les animaux prospéraient. Nous venons d’ailleurs de retrouver l’un d’eux.

Le roi de l’Antarctique

« Ce nouvel animal était un archosaure, l’un des premiers parents des crocodiles et des dinosaures, explique Brandon Peecook, chercheur au Field Museum et auteur principal de l’étude publiée dans Journal of Vertebrate Paleontology. En soi, il ressemblait un peu à un lézard, mais si l’on se réfère à la ligne de l’évolution, c’est l’un des premiers membres de ce grand groupe. Il nous explique comment les dinosaures et leurs plus proches parents ont évolué et se sont étendus ».

Le reptile vient d’être nommé Antarctanax shackletoni. Le premier terme signifie “roi de l’Antarctique”, et le second se réfère à l’explorateur Ernest Shackleton. Le squelette fossilisé est incomplet, mais les chercheurs supposent que l’ancien reptile, de la talle d’un iguane, était un carnivore qui s’attaquait à plusieurs types de proies : insectes, petits mammifères et amphibiens.

Le rebond du vivant

Les chercheurs suggèrent par ailleurs que l’espèce aurait pu profiter de la plus grande extinction de l’histoire – il y a 252 millions d’années – marquée par la disparition de 95 % des espèces marines et de 70 % des espèces terrestres. Si beaucoup d’espèces se sont effectivement éteintes, on observe dans les archives fossiles un “rebond” du vivant. De nouveaux groupes d’animaux en ont en effet profité pour combler des lacunes. C’est à ce moment précis que les archosaures, y compris les dinosaures non-aviaires, ont commencé à se multiplier sur la planète.

« Avant l’extinction de masse, les archosaures étaient uniquement présents autour de l’équateur, mais après, ils étaient partout, confirme en effet le chercheur. Et l’Antarctique avait une combinaison de ces deux groupes d’animaux : les flambants neufs et les anciens, déjà éteints ailleurs sur la planète ».

L’Antarctique, aujourd’hui territoire désolé, semblait donc autrefois un lieu d’évolution rapide où de nombreuses espèces animales ont eu l’opportunité de se diversifier.

Source

https://sciencepost.fr/

Le Saviez-Vous ► Où se trouvait votre maison il y a 600 millions d’années?


Sur cette carte, vous pouvez savoir ou était votre ville entre 750 millions à o. Pas obliger d’écrire l’adresse au complet juste la ville et le pays est suffisant …
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Où se trouvait votre maison il y a 600 millions d’années?

 

La Terre à l’époque de la Pangée. © Ancient Earth Globe.

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Si vous vous êtes déjà demandé où se situait votre domicile au temps de la Pangée, voici la réponse.

Vous le savez certainement, notre belle planète bleue n’a pas toujours eu l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. Avant nos continents, il y en avait un unique qui s’appelait la Pangée, un terme issu du grec ancien qui signifie « toutes les terres. »

Ce supercontinent a éclaté au cours du Trias, il y a 200 millions d’années et s’est divisé en deux continents: le Gondwana au sud et la Laurasie au nord. Plusieurs millions d’années plus tard, ces terres se morcelleront encore suivant la dérive des continents pour donner naissance à l’Eurasie et l’Amérique du Nord ainsi qu’à l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Océanie et l’Antarctique.

En 2018, une carte conçue à partir des données de l’université de l’Arizona du Nord permet d’observer la Terre à l’époque de la Pangée. Rien d’exceptionnel bien sûr, si ce n’est qu’elle permet également de situer par exemple votre maison à l’endroit où elle se trouvait voici plusieurs centaines de millions d’années. Un gadget amusant, qui le serait évidemment encore plus avec l’ajout d’une fonctionnalité similaire à Google Street View. Mais tout vient à point à qui sait attendre…

https://www.7sur7.be/7s7/fr/

Des cornes pour l’« amour »


Les dinosaures tels que le tricératops qui appartiennent au groupe du cératopsiens. Leur collerette et leurs cornes étaient sans doute utilisées pour se défendre, mais il semble que ces ornements eussent aussi une autre utilité, se pavaner pour être l’élu d’une femelle.
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Des cornes pour l’« amour »

 

Représentation artistique d'un Centrosaurus, un dinosaure du groupe des cératopsiens.

Représentation artistique d’un Centrosaurus, un dinosaure du groupe des cératopsiens.   Photo : Elenarts

Les espèces de dinosaures, telles que les tricératops, se servaient de leurs cornes et de leurs collerettes pour attirer leurs partenaires, montre une étude britannique publiée dans les Proceedings of the Royal Society B.

RADIO-CANADA AVEC BBC

Un texte d’Alain Labelle


Les cératopsiens (visages cornus) constituent un groupe de dinosaures herbivores qui a proliféré en Asie et en Amérique du Nord durant le Crétacé, une période qui a débuté il y a 145 millions d’années pour se terminer lors de la grande extinction des espèces survenue il y a environ 66 millions d’années, par la chute dévastatrice d’un météorite au Mexique.

À ce moment, le supercontinent Pangée finissait de se scinder pour former les continents actuels, bien que leurs positions aient alors été substantiellement différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.

Les résultats de précédents travaux laissaient à penser que ces ornementations permettaient à ces animaux de se distinguer entre différentes espèces. Une hypothèse qu’exclut désormais le paléontologue Andrew Knapp et ses collègues de l’Université Queen Mary de Londres.

D’autres recherches ont aussi exclu leur utilisation dans un but premier de défense contre les prédateurs, ou encore pour réguler leur température corporelle.

Le saviez-vous?

Les premiers restes de cératopsiens ont été mis au jour au Wyoming en 1872 par Fielding Bradford Meek.

Comme un paon

Cette armure d’apparence agressive serait en fait le produit de l’évolution, dont l’objectif est de signaler les aptitudes d’un animal comme partenaire potentiel sur le plan génétique, un phénomène connu sous le nom de sélection sociosexuelle.

Les individus annoncent leur qualité ou leur constitution génétique. Andrew Knapp

« C’est le même phénomène que nous observons chez les paons, par exemple, avec les plumes de leurs queues », explique M. Knapp.

Le sens du spectacle

Selon les auteurs de ces travaux, les caractéristiques qui permettent de différencier les espèces sont généralement moins élaborées et plus subtiles que celles qui distinguent les mâles et les femelles.

Quand le but est de repousser, et non d’attirer, il ne vaut pas la peine de mettre trop d’efforts sur [l’]évolution.  Andrew Knapp

Pour la paléontologue canadienne Darla Zelenitsky, de l’Université de Calgary, qui n’a pas participé aux travaux, ces résultats sont « excitants », puisqu’ils permettent de mieux comprendre la paléobiologie de ces animaux.

Certains de ces ornements étaient fort probablement utilisés pour se défendre ou pour reconnaître les membres de différentes espèces, mais ces caractéristiques n’étaient apparemment pas le principal moteur de leur évolution. Darla Zelenitsky

D’autres travaux seront effectués pour appuyer l’hypothèse du rôle évolutif de la sélection sociosexuelle dans l’évolution de ces dinosaures.

Égaux dans les fossiles

Ces travaux montrent aussi qu’il est impossible de distinguer les mâles des femelles chez les dinosaures cératopsiens par l’observation de leurs restes fossilisés. Ainsi, s’il y avait des différences physiques entre les sexes, elles auraient pu être très subtiles.

Le fait que les deux sexes aient de grands ornements est très intéressant en soi. Si c’était le résultat de la sélection sexuelle, cela nous en dirait long sur la façon dont ces animaux ont vécu... Andrew Knapp

Les cératopsiens pondaient des œufs, si bien que la femelle ne devait pas mener à terme une grossesse comme le font les mammifères. Cette réalité permet d’envisager que les partenaires entretenaient un rapport différent pour ce qui est de l’élevage de leur progéniture.

Représentation artistique de dinosaures cératopsiens qui surveillent des oeufs.

Représentation artistique de dinosaures cératopsiens qui surveillent des oeufs. Photo : iStock

« Il est possible qu’ils s’investissent tous les deux dans l’élevage de leurs petits, un peu comme nos oiseaux actuels », explique Andrew Knapp.

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Un rare dinosaure découvert en Afrique


Un autre dinosaure dans le désert en Égypte a été découvert à l’époque ou le supercontinent a commencé a se séparer et on évoluer différemment des autres
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Un rare dinosaure découvert en Afrique

 

Représentation artistique d'un Mansourasaurus shahinae

Représentation artistique d’un Mansourasaurus shahinae   Photo : Andrew McAfee/Musée d’histoire naturelle de Carnegie

Voici le Mansourasaurus shahinae, un dinosaure mis au jour dans le désert du Sahara en Égypte par une équipe américano-égyptienne de paléontologues, une grosse découverte à plus d’un sens.

RADIO-CANADA AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE ET BBC

Un texte d’Alain Labelle

D’abord, ce dinosaure est un titanosaure qui appartient à la famille des sauropodes qui comprend quelques-uns des animaux les plus gros et les plus lourds à avoir foulé la surface terrestre. Ils étaient présents sur une grande partie du globe au moment de l’extinction de masse de dinosaures, il y a 66 millions d’années.

Encore plus important, cette nouvelle espèce représente également l’une des rares découvertes de dinosaures sur le continent africain, dont seulement quelques fossiles datant de 100 à 66 millions d’années ont été déterrés. La raison? La végétation abondante qui recouvre maintenant les régions où ils vivaient.

Quand j’ai vu les photos des fossiles, les bras m’en sont tombés. C’était le saint Graal ! Matt Lamanna du Musée d’histoire naturelle de Carnegie aux États-Unis

Le présent dinosaure vivait il y a environ 80 millions d’années.

Ce fossile est le plus complet découvert en Afrique datant de la fin du Crétacé. Ces ossements fossilisés comprennent des os du crâne, la mâchoire inférieure, des vertèbres, des côtes, une bonne partie d’une épaule, d’une patte avant et d’une patte arrière et des morceaux des plaques osseuses qui consolidaient sa peau.

Illustration des ossements retrouvés du Mansourasaurus shahinae

Illustration des ossements retrouvés du Mansourasaurus shahinae   Photo : Andrew McAfee/Musée d’histoire naturelle de Carnegie

La bête herbivore au grand cou était de la grandeur d’un autobus et devait peser environ le même poids qu’un éléphant.

C’était très excitant de voir mes élèves découvrir un os après l’autre. Chacun des nouveaux morceaux récupérés nous permettait de visualiser un peu mieux le gigantisme de ce dinosaure. Le Dr Hesham Sallam, Université de Mansourah

La fin de la Pangée

Ce fossile va permettre de mieux cerner l’évolution des dinosaures à une époque où la Pangée, ce supercontinent unique qui connectait toutes les terres de la planète, commençait à se morceler.

Une partie de la mâchoire du Mansourasaurus shahinae

Une partie de la mâchoire du Mansourasaurus shahinae   Photo : Hesham Sallam/Université de Mansourah

Les chercheurs tentent toujours de définir le niveau d’isolement de chaque nouveau continent et si les espèces ont évolué indépendamment sur chaque morceau de terre.

Les premières analyses permettent d’établir que le Mansourasaurus était plus proche des dinosaures d’Europe et d’Asie que de ceux trouvés au sud de l’Afrique ou en Amérique du Sud.

« Les derniers dinosaures d’Afrique n’étaient pas complètement isolés, contrairement à ce que certains ont avancé dans le passé », explique Eric Gorscak, paléontologue à l’Université de l’Ohio.

Le détail de cette découverte est décrit dans la revue Nature Ecology and Evolution.

http://ici.radio-canada.ca

Extinctions de masse des espèces: comment la vie rebondit


On parle beaucoup de la sixième grande extinction et probablement qu’il aura aussi beaucoup de victimes chez l’être humain qui a accélérer le mouvement. Cependant, la terre dans son histoire a toujours démontré que chaque extinction amenée un renouveau. Juste à penser aux dinosaures, ils ont disparu, enfin pas tous, ceux-là, ont évolué pour s’adapter aux changements, mais les dinosaures en moins, l’être humain a pu vivre dans un monde moins dangereux
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Extinctions de masse des espèces: comment la vie rebondit

 

Animaux | woodleywonderworks via Flickr CC License by

Animaux | woodleywonderworks via Flickr CC License by

 

David Bond

La valse des espèces, avec ses périodes d’extinctions, est partie intégrante de l’histoire de la vie.

Depuis la mort des dinosaures, la vie sur Terre n’avait jamais connu pareille pression mortelle. Nous sommes en effet rentrés dans ce que les scientifiques appellent la sixième grande extinction. Et les humains pourraient bien être parmi les victimes, selon une récente étude. Une telle extinction signifie la perte d’un très grand nombre d’espèces, ce qui creuserait un trou énorme dans les écosystèmes de la planète, mais laisserait la place à toutes sortes de formes de vie étranges et merveilleuses, susceptibles d’évoluer dans les niches écologiques laissées vacantes.

Pour savoir comment la vie rebondit après une extinction de masse, regardons vers le passé. Il y a eu cinq grandes extinctions de masse dans l’histoire de la Terre, la sixième étant celle que j’ai proposé avec des collègues. Notre hypothèse s’appuie notamment sur la comparaison des taux de variation dans l’histoire géologique des cinq extinctions. Et elle semble suggérer que, cette fois, les signes avant-coureurs sont réels.

Alors, faisons preuve de pessimisme et supposons que l’apocalypse va nous emporter. À quoi ressemblera la Terre après cet Armageddon?

Il y a 251 millions d’années, lors du passage entre la période géologique du Permien et celle du Trias, le vivant connut la plus grande crise de son histoire: 90% des espèces disparurent alors. Même les insectes subirent des pertes énormes, cas unique dans leur longue histoire.

La cause de cette méga-extinction est attribuée en grande partie aux effets de ce que les spécialistes appellent les «traps de Sibérie», éruptions volcaniques en série accompagnées d’énormes épanchements de lave et d’émissions de gaz à effet de serre dans ce qui est aujourd’hui le nord de la Russie. Cela a conduit à un réchauffement climatique, à l’acidification des océans, à la tombée de pluies acides sans oublier l’appauvrissement en oxygène des océans et la contamination par des métaux toxiques tels que le mercure. Imaginez les plus sombres prévisions climatiques qui sont produites aujourd’hui, et saupoudrez de quelques catastrophes supplémentaires.

La poignée d’espèces qui a survécu à la crise Permien-Trias a donné la vie à toutes les autres créatures ultérieures. Depuis, il n’y a pas eu de telle restructuration profonde des écosystèmes. Peut-être parce que la règle darwinienne de la «survie du plus adapté» a rendu les descendants plus robustes aux changements.

Les trilobites ont prospéré pendant 270 millions d’années, mais n’ont pas survécu au Trias. Heinrich Harder

À quoi notre planète ressemblait-elle à l’époque du Trias inférieur? Sur une Terre qui ne comportait qu’un super continent, la Pangée, il faisait chaud –chaud comme l’enfer!– et apparemment sans aucune vie sur de vastes étendues. Aux tropiques, la température de l’eau atteignait 45 degrés Celsius. Dans le vaste désert de la Pangée, il faisait probablement encore plus chaud.

À cause de cette chaleur, il n’y a pas de traces d’animaux terrestres, de reptiles marins et de poissons dans les registres fossiles, sauf pour les hautes latitudes, sans doute un peu plus fraîches. De ce fait, il existe plusieurs «lacunes» de plusieurs millions d’années chacune pour cette période géologique, sortes de trous dans la chronologie.

La majeure partie du charbon que renferme aujourd’hui la Terre provient de la transformation de grandes quantités de fougères de l’espèce Glossopteris, victime de la grande extinction. Une disparition qui a créé un trou de 12 millions d’années dans les archives des fossiles. Une série de «traces fongiques» sur des roches où l’on distingue un grand nombre de spores, serait également un signe de la catastrophe : d’énormes quantités de végétaux morts et de matières animales auraient été source de nourriture abondante pour les champignons. Globalement, la chaleur et la destruction des sols causées par les pluies acides (ces terrains ravinés auraient dégagé une odeur de vanille) auront rendu la planète inhabitable durant cette période.

Sans plantes, il n’y a pas d’herbivores. Sans herbivores, pas de carnivores. L’un des rares survivants «de taille» sur cette Terre désolée était un lézard, Lystrosaurus, reptile végétarien bizarroïde qui, en l’absence de prédateurs et de compétiteurs, s’est diversifié avec un certain succès pendant le Trias.

Ce reptile herbivore a dominé le sud de la Pangée avant l’avènement des dinosaures. Nobu Tamura, CC BY

Le carnage a été pire encore dans les océans, où jusqu’à 96% des espèces se sont éteintes. La perte de toutes les espèces de coraux constructeurs de récifs a conduit à un trou de 10 millions d’années dans les registres des fossiles du Trias inférieur. Imaginez : un monde sans récifs coralliens, sans toute la diversité des êtres vivants qu’ils abritent.

Mais la Terre n’était pas tout à fait morte. De même que Lystrosaurus sur Terre, il y a eu des réussites dans le milieu marin au milieu de toute cette désolation. Claraia par exemple, une espèce de bivalve similaire à la coquille Saint-Jacques a survécu à la fin du Permien, puis s’est rapidement diversifiée pour occuper les niches laissées vacantes par l’annihilation presque totale des brachiopodes, habitants du plancher océanique au Permien. Claraia était robuste et pouvait résister à des niveaux d’oxygène très bas – un trait bien pratique quand la plupart de la vie présente dans les fonds marins était privée d’oxygène.

Claraia, espèce survivante des fonds marins. Musée Gröden/Wolfgang Moroder, CC BY-SA

Le destin funeste des dinosaures

Peut-être l’extinction la plus célèbre et spectaculaire est celle qui vu la mort des dinosaures (non-aviaires) il y a environ 66 millions d’années à la limite des périodes Crétacé et Tertiaire. De même importance que la fin du très populaire T. rex, le remplacement, à l’autre bout de la chaîne alimentaire, du micro plancton a mis un terme à la formation des célèbres falaises de craie du Crétacé qui sont si répandues à travers l’Europe (le nom de cette période géologique vient du mot allemand «Kreide», ce qui signifie la craie).

Que ce soit à cause d’une météorite, ou de massives éruptions volcaniques, ou un peu des deux, l’extinction qui a tué les dinosaures a été plus modeste que celle du Permien-Trias : seulement 75% de perte globale pour le vivant et une récupération plus rapide. Soit la Terre elle-même s’est remise plus rapidement, ou bien, après le «grand massacre» 185 millions d’années plus tôt, la vie était devenue plus apte à s’adapter à, et à évoluer en situation de stress.

Bien entendu, nous savons que les dinosaures n’ont pas exactement disparu. Les oiseaux sont leurs représentants super-évolués, descendants des quelques dinosauriens survivants des événements du Crétacé-Tertiaire. Personne ne peut nier leur succès évolutif depuis 66 millions d’années, date de la disparition du T-Rex aux allures de poulet.

Après que les dinosaures ont disparu, la vie est repartie de l’avant. Jay Matternes

Les crocodiles et les alligators, plus proches parents vivants des oiseaux, sont également d’éminents survivants. Alors qu’il est évident que la capacité des oiseaux à s’envoler vers des oasis de calme et d’abondance leur a permis de se développer au milieu des bouleversements d’alors, on comprend moins pourquoi les crocodiles ont survécu. Certaines théories suggèrent qu’ils ont pu se maintenir et prospérer grâce à leurs organismes à sang froid (contre le supposé sang chaud des dinosaures), leurs habitats d’eau douce ou saumâtre, et même leur QI élevé!

Au-delà des morts et destructions des extinctions, voici de bonnes nouvelles : la vie sur Terre a toujours pris le dessus même quand elle a été très sévèrement atteinte. Sans extinction, il n’y a pas d’évolution, les deux sont intrinsèquement liés.

Les premiers dinosaures ont évolué 20 millions d’années après les pertes du Permien-Trias. Leur évolution a été presque certainement entraînée par un rafraîchissement du climat au cours de ce que l’on a appelé l’épisode pluvial du Carnien (une période où il pleuvait beaucoup), une végétation luxuriante et des pans entiers d’écosystèmes à coloniser.

Les dinosaures ont vécu pendant 165 millions d’années avant de mourir, mais sans leur disparition, les humains ne seraient probablement pas ici aujourd’hui pour faire des dégâts.

Si les êtres humains sont condamnés, alors nous ne serons plus là pour voir ce qui évoluera pour nous remplacer. Soyez assurés que nous, géologues, n’attachons pas trop d’importance à notre disparition. Car nous savons que la Terre est plus grande que nous, et qu’elle va rebondir.

http://www.slate.fr

Comment les continents de la Terre se sont-ils transformés en 200 millions d’années?


Les continents n’ont pas toujours été ce que nous connaissons aujourd’hui. D’ailleurs, on voit bien que les continents peuvent s’imbriquer l’un dans l’autre comme le supercontinent Pangée. Mais les chercheurs veulent aller plus loin dans le temps, celle du supercontinent Rodinia.
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Comment les continents de la Terre se sont-ils transformés en 200 millions d’années?

Depuis l’apparition de l’être humain, il y a environ 5 millions d’années, la géographie de la Terre ne semble pas avoir beaucoup évolué. Mais avant d’accueillir l’Homme, la planète a subi de nombreux bouleversements majeurs.

Dans une étude publiée au mois de mars dans la revue Earth and Planetary Science Letters, des scientifiques se sont concentrés sur le plus récent d’entre eux : la formation des continents.

Avant l’Amérique, l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et l’Antarctique, il n’y avait que le supercontinent Pangée où toutes les terres immergées étaient imbriquées. C’est à sa dislocation au cours des 200 derniers millions d’années qu’une équipe de l’Université de Sydney s’est intéressée.

En se basant sur les mouvements des plaques tectoniques et leur vitesse, ces scientifiques ont pu recréer l’évolution de la surface de la Terre dans une vidéo ( voir plus bas) et mettre en évidence le fait que la croûte continentale avait évolué de manière irrégulière.

« On a découvert que les plaques pouvaient changer de vitesse et de direction sur des laps de temps relativement courts, d’environ 1 million d’années », explique Sabin Zahirovic, spécialiste en géodynamique. « Si vous ne regardez qu’à des intervalles de 20 millions d’années, vous pouvez facilement passer à côté d’une réorganisation importante ».

Après cette simulation informatique impressionnante, l’équipe dont fait partie Zahirovic devrait s’attaquer à l’ère avant la Pangée. Les chercheurs vont donc devoir remonter plus de 800 millions d’années en arrière pour étudier la dislocation du supercontinent précédent, la Rodinia.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Le Saviez-Vous ► Au début, il y avait la Pangée


La théorie d’un seul continent : Pangée a maintenant 100 ans. À l’époque, cela expliquait bien des choses, mais elle fut quand même rejeté par les géologues et réhabilita 30 ans plus tard
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Au début, il y avait la Pangée

 

pangee

Les frontières internationales et les littoraux actuels sont superposés sur la Pangée d’il y a 250 millions d’années. Certaines zones du monde moderne ne sont pas visibles car leur croûte continentale s’est formée plus tard. Crédit: JEROME N. COOKSON, ÉQUIPE DU NGM. SOURCE : RON BLAKEY, COLORADO PLATEAU GEOSYSTEMS

Par Karen de Seve

On fête cette année le centenaire d’une découverte fondamentale. Dès sa sortie de l’imprimerie en 1915, le livre d’Alfred Wegener, La Genèse des continents et des océans, fit l’effet d’une bombe dans le domaine des sciences de la terre. Le météorologue allemand était le premier à croiser des données multidisciplinaires pour étayer une théorie alors controversée sur la dérive des continents.

En 1910, en examinant un atlas du monde, il s’était demandé si les contours des continents s’imbriquaient par pure coïncidence. Il les avait ensuite assemblés pour former un seul «continent primordial» qu’il baptisa Pangée, « toute la terre » en grec. Il théorisa que cette immense masse avait cessé d’exister il y a entre 250 et 200 millions d’années, au moment où les continents actuels commencèrent à se fracturer et à s’éloigner.

Aux yeux des biologistes, cela expliquait la présence d’espèces animales et végétales apparentées sur des terres séparées par des océans. Pour les paléontologues, cette théorie concordait avec la découverte de fossiles de mosasaures à la fois au Brésil et en Afrique du Sud. Aux géologues, Wegener montra des formations terrestres similaires sur des continents séparés ; il suggéra, entre autres, que la chaîne de montagnes appelée « ceinture plissée du Cap », en Afrique du Sud, était autrefois accolée à la Sierra de la Ventana, en Argentine.

Les travaux de Wegener furent rejetés par les grands géologues de l’époque, qui lui reprochaient de ne pas avoir expliqué le mécanisme exact ayant présidé à ce mouvement dérivant. Wegener leur concédait ce point, écrivant en 1929 que « le Newton de la théorie de la dérive n’est pas encore né ». Il s’éteignit l’année suivante, à l’âge de 50 ans. Il fallut attendre encore trente ans – quand les géophysiciens conclurent que la dérive des continents avait été provoquée par la tectonique des plaques – pour que la théorie Wegener l’emporte.

http://www.nationalgeographic.fr/