Un bateau-tombe viking vieux de 1200 ans intrigue les archéologues en Norvège


Les Vikings pouvaient donner comme sépulture un bateau, plusieurs ont été trouvé. En Norvège, ils ont trouver 2 dans 1. Une femme qui sans doute avait une grande influence dans la communauté a été mise dans un bâteau-tombe, par-dessus un autre bâteau-tombe qui était plus vieux de 1200 ans. Peut-être qu’ils avaient un lien de parenté
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Un bateau-tombe viking vieux de 1200 ans intrigue les archéologues en Norvège

Par Emeline Férard –


Dans le centre de la Norvège, des archéologues ont mis au jour un étrange bateau-tombe viking abritant les restes d’une femme décédée au IXe siècle. Sa particularité ? Le bateau a été placé dans un autre bateau-tombe cent ans plus vieux.

C’est un nouveau mystère archéologique qui vient de voir le jour en Norvège. En octobre dernier, des chercheurs ont découvert un bateau-tombe viking remontant au IXe siècle dans une ferme du village de Vinjeøra dans le centre du pays. Longue de sept à huit mètres, la structure abritait les ossements d’une femme inhumée aux côtés de nombreux objets.

Une telle sépulture n’est pas une surprise pour les spécialistes. On sait depuis longtemps que les Vikings inhumaient leurs morts au sein de bateaux qui faisaient office de tombes. De nombreux exemples ont été retrouvés en Scandinavie. Toutefois, celui de la Norvégienne a montré une particularité plus inhabituelle : il a été placé dans un autre bateau plus grand et fabriqué cent ans plus tôt.

Deux bateaux en un

Plus de mille ans après leur inhumation, le bois des bateaux avait pourri et il ne restait qu’une infime partie de la coque du plus petit. En analysant les structures, les archéologues du NTNU University Museum ont toutefois pu observer que les rivets de ces derniers étaient encore dans leur position originale et donc qu’ils avaient affaire à deux bateaux et non un bateau unique.

« J’avais entendu parler de plusieurs bateaux-tombes enterrés dans une même zone, mais jamais d’un bateau enterré dans un autre bateau », a expliqué au site Norwegian SciTech News Raymond Sauvage, spécialiste qui a dirigé les fouilles . « Depuis, j’ai appris que quelques bateaux-tombes double avaient été trouvés dans les années 1950 à Tjølling, dans le sud du comté norvégien de Vestfold ».

Comme le premier, le second bateau de neuf-dix mètres n’était pas vide. Il contenait les ossements d’un homme inhumé avec plusieurs armes – une lance, un bouclier et une épée à un seul tranchant – qui ont permis de remonter à l’origine de la sépulture.

« Le style des épées change au fil des siècles, ce qui signifie que nous pouvons dater cette tombe avec certitude au VIIIe siècle », a-t-il précisé.

Pourquoi cet homme et cette femme ont-ils été inhumés ensemble alors qu’ils sont morts à quelque cent ans d’écart ? C’est la question que tente désormais de résoudre les archéologues. Mais la piste la plus simple pourrait être la bonne : selon Raymond Sauvage, il est tout à fait possible que les défunts soient apparentés.

Reconstitution de ce à quoi pouvaient ressembler la femme et l’homme placés dans leurs bateaux-tombes respectifs. – Arkikon/NTNU University Museum

« La famille était très importante dans la société de l’ère Viking, à la fois pour marquer son statut, sa puissance et pour renforcer ses droits de propriété », a-t-il justifié.

Ainsi, les Vikings du village de Vinjeøra avaient probablement une idée très claire de l’identité des défunts qui se trouvaient dans les différents monticules funéraires.

« Dans ce contexte, il est raisonnable de penser que les deux [défunts] ont été enterrés ensemble pour marquer l’appartenance de la ferme à la famille, dans une société où la plupart des gens n’écrivaient pas », a poursuivi l’archéologue.

Une broche riche en informations

Cette hypothèse est renforcée par les objets découverts dans le petit bateau-tombe suggérant que la femme n’était pas n’importe qui. Bien que le temps et les conditions environnantes n’aient pas épargné les ossements, les fouilles ont permis de constater que la défunte était vêtue d’une robe ornée de deux grosses broches en bronze ainsi que d’une broche en forme de crucifix.

Cette dernière a livré de précieuses informations sur la femme et sa communauté.

« La décoration et le design [de la broche] nous indiquent qu’elle provient d’Irlande et qu’elle faisait autrefois partie d’un harnais », a commenté Aina Heen Pettersen, chercheuse au Département des études historiques de la Norwegian University of Science and Technology (NTNU).

Cette broche en forme de crucifix trouvée parmi les ossements serait d’origine irlandaise et aurait appartenu à un harnais. – Raymond Sauvage/NTNU University Museum

« Il était fréquent que les Vikings récupèrent des éléments décoratifs des harnais et les réutilisent comme des bijoux », a-t-elle ajouté. « Plusieurs attaches situées au dos de cette broche ont été préservées et étaient utilisées pour fixer les bandes de cuir au harnais. Les nouveaux propriétaires vikings ont attaché une épingle à l’une des fixations pour que cela puisse être utilisé comme une broche ».

Les archéologues pensent que ces bijoux étaient généralement portés par les individus qui avaient pris part aux expéditions ayant permis de les récupérer.

« Qu’il s’agisse de raids, de commerce ou d’autres expéditions, les voyages vikings occupaient une place centrale dans la société nordique. Cela signifie qu’il était important de participer à cette activité, non seulement pour les biens matériels, mais aussi pour élever son propre statut et celui de sa famille », a précisé Aina Heen Pettersen.

La défunte aurait donc occupé une place particulière dans sa communauté. Tout comme sa sépulture. Les spécialistes ont constaté que les deux bateaux-tombes étaient placés au sommet de la plus grande colline de la zone funéraire, surplombant le fjord. Une localisation qui suggère que la sépulture formait peut-être comme un monument dans le paysage.

Les archéologues espèrent désormais faire de nouvelles découvertes pour éclairer l’histoire de cette femme et de sa communauté. Malgré une centaine d’années d’exploitation, des artéfacts pourraient encore se cacher dans le sol de la ferme. De nouvelles fouilles seront ainsi entreprises l’été prochain. Des analyses ADN vont également être menées sur les ossements de la défunte.

https://www.geo.fr/

De mystérieuses décorations osseuses découvertes sur une femme enterrée il y a 4 500 ans


Des ossements d’une femme trouvé en Ukraine qui daterait d’environ 4 500 ans. Ce qui est particulier, ce sont ses motifs sur ces os. Ces motifs auraient été faits après sa mort et après sa décomposition pour être enterré de nouveau en remplaçants les os au bon endroit. Les archéologues croient que cette femme devait être une personne importante dans la communauté.
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De mystérieuses décorations osseuses découvertes sur une femme enterrée il y a 4 500 ans

 

os ukraine squelette

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Les ossements marqués, réarrangés dans l’ordre anatomique. Crédits : Danuta Żurkiewicz / Université Adam Mickiewicz

Par Brice Louvet

Une équipe d’archéologues annonce la découverte de marques inhabituelles sur les os d’une femme enterrée dans la région centrale du Dniestr, en Ukraine. Elle aurait été inhumée il y a environ 4 500 ans par des membres d’une culture pastorale nomade.

Les ossements de cette femme (âgée de 25 à 30 ans au moment de sa mort) déterrés par une équipe polono-ukrainienne, ont été découverts il y a quelques années dans une butte au centre de Dniestr, aujourd’hui en Ukraine.

« Notre attention a tout de suite été attirée sur des motifs réguliers, tels que des lignes parallèles visibles sur les deux os du coude », explique l’archéologue Danuta Żurkiewicz, de l’Université Adam Mickiewicz à Poznań (Pologne). « Au début, nous avons abordé la découverte avec prudence – peut-être ces traces avaient-elles été laissées par des animaux ? »

Une analyse chimique récente des os et des marques réfute cette hypothèse, suggérant que celles-ci ont été appliquées à dessein avec une substance noire ressemblant à du goudron. Plus intéressant encore : il semblerait que ces marques aient été faites après la mort de cette jeune femme, et même après que son corps se soit décomposé.

« Quelque temps après la mort de cette femme, la tombe a été rouverte, la décoration osseuse a été effectuée et les os ont été réarrangés dans l’ordre anatomique », poursuit la chercheuse.

Aucun autre os de cette période n’a été traité de cette manière dans toute l’Europe. Il y a eu des découvertes similaires – mais celles-ci ont été interprétées comme les restes de tatouages. Cette découverte est ainsi considérée comme unique.

 

Les marques noires laissées à dessein sur les ossements. Crédits : Danuta Żurkiewicz/Université Adam Mickiewicz

Alors, pourquoi cette femme ? Qui était-elle ? Difficile à dire, notent les chercheurs, mais elle devait être très importante. Son peuple était nomade, sans établissement permanent, et utilisait des charrettes pour parcourir de longues distances. Nous savons néanmoins que ces nomades ont laissé derrière eux des milliers de tumulus – connus sous le nom de kourganes – à travers les steppes, indiquant que les pratiques funéraires étaient profondément importantes pour leur culture.

Mais seulement quelques-uns de ces monticules funéraires contiennent les restes de femmes.

Par conséquent, qui que ce soit, « la défunte, dont les os étaient couverts de motifs, devait être un membre important de la communauté », conclu la chercheuse.

Source

https://sciencepost.fr/

Le Saviez-Vous ► Des ossements de détenus noirs au Texas rappellent la persistance d’une forme d’esclavage


Suite à une découverte d’ossements sur le terrain d’une ancienne prison au Texas aux États-Unis. Ces ossements tous des prisonniers noirs. Cela vient rappeler le triste sort de ces hommes qui furent arrêter souvent pour des pacotilles. Ils étaient condamnés aux travaux forcés en était louer a des blancs pour travailler gratuitement.
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Des ossements de détenus noirs au Texas rappellent la persistance d’une forme d’esclavage

 

Le drapeau confédéré, symbole des Etats sudistes pro-esclavage. | Joe Raedle / AFP

Le drapeau confédéré, symbole des Etats sudistes pro-esclavage. | Joe Raedle / AFP

Repéré par Claire Levenson

Repéré sur Washington Post

Dans le Sud des Etats-Unis jusqu’au début du XXe siècle, les hommes noirs pouvaient être arrêtés pour presque rien et condamnés au travail forcé.

Au Texas, des archéologues ont récemment découvert des ossements enterrés sur le site d’une ancienne prison et viennent de confirmer qu’il s’agissait d’os appartenant à environ quatre-vingt-quinze hommes noirs morts entre 1878 et 1911. Ce cimetière et ces cadavres n’étaient signalés par aucune inscription, et la découverte a été faite par hasard sur le chantier de construction d’une nouvelle école.

Elle rappelle un chapitre choquant de l’histoire du sud des États-Unis: après la fin officielle de l’esclavage, plusieurs États avaient trouvé une façon de perpétuer le travail forcé des Noirs en utilisant un système juridique inique.

Des hommes loués à des propriétaires

De la fin du XIXe siècle au début du XXe, les États du sud «louaient» ainsi leurs détenus à des entreprises privées pour lesquelles ces hommes travaillaient gratuitement dans des conditions épouvantables. Si des historiens parlent à ce sujet «d’esclavage sous un autre nom», c’est aussi parce que ces hommes étaient arrêtés et condamnés aux travaux forcés pour presque rien.

Par exemple, des lois contre le «vagabondage» faisaient que la police pouvait arrêter des hommes noirs juste parce qu’ils étaient dans la rue et ne travaillaient pas. Et comme les personnes arrêtées ne pouvaient pas payer les amendes, elles pouvaient se retrouver condamnées à un an de travaux forcés. Parler avec une femme blanche pouvait aussi mener à des inculpations.

Les détenus étaient ensuite loués à des propriétaires de plantations de canne à sucre, de mines ou de compagnies ferroviaires. Le Capitole du Texas a été ainsi construitavec le travail forcé de ces prisonniers. Dans le cas des ossements découverts cette année, il s’agissait de travailleurs des plantations de cannes à sucre, aux mains d’anciens propriétaires d’esclaves.

Rien qu’au Texas, plus de 3.500 prisonniers sont ainsi morts dans ces camps de travail forcé entre 1866 et 1912, jusqu’à ce que des législateurs interdisent finalement cette pratique.

Reginald Moore, un historien et militant qui cherchait ce type de cimetière depuis des années au Texas, travaille désormais en partenariat avec la municipalité pour créer un mémorial et peut être transférer les ossements dans un cimetière.

http://www.slate.fr/

Voici l’Halszkaraptor escuilliei !


Un dinosaure d’un nouveau genre a pu être décrit microtomographie multirésolution par rayons X. C’est quoi ça ? J’en ai aucune idée, mais le résultat démontre que cet animal qui a vécu il y a 72 millions d’années en Mongolie était un bien drôle de mélange pour avoir un tel physique. Pour le décrire, c’est un peu de tout cela : un vélociraptor, une autruche et un cygne avec un museau de crocodile et des ailes de pingouin
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Voici l’Halszkaraptor escuilliei !

 

Représentation artistique du Halszkaraptor escuilliei.

Représentation artistique du Halszkaraptor escuilliei.   Photo : Lukas Panzarin/Andrea Cau

Une analyse 3D sophistiquée d’ossements fossilisés a permis à des paléontologues européens de décrire un étrange dinosaure qui vivait sur le territoire de la Mongolie au crétacé, il y a 72 millions d’années.

Un texte d’Alain Labelle


Son nom officiel : Halszkaraptor escuilliei. « Halszka » pour les intimes. Il s’agit d’une nouvelle espèce issue d’un nouveau genre de dinosaures qui appartient à la famille des droméosaures, dont il partage la lignée avec le vélociraptor.

L’animal, d’un mètre vingt environ, ne ressemblait à aucun dinosaure, mais possédait des pattes rappelant celles du vélociraptor, un cou similaire à celui du cygne, et des ailes comparables à celles du pingouin.

Selon le paléontologue Paul Tafforeau, du Synchrotron européen de Grenoble, la combinaison inattendue des caractéristiques physiques de ce prédateur laisse à penser qu’il devait avoir un mode de vie semi-aquatique.

Il faut imaginer un mélange entre un vélociraptor, une autruche et un cygne avec un museau de crocodile et des ailes de pingouin. Paul Tafforeau, Synchrotron européen de Grenoble

Le scientifique estime qu’Halszka avait hérité des griffes tueuses des pattes arrière très développées des droméosaures qui permettaient d’égorger leurs proies.

Il était un prédateur redoutable également dans l’eau, puisqu’il possédait aussi des dents et un museau de crocodile.

Une première chez les dinosaures

Pour chasser sous l’eau, l’animal devait se replier en S puis se projeter très rapidement, bouche ouverte, au passage des poissons.

Les paléontologues avaient bien décrit des dinosaures qui mangeaient du poisson par le passé, comme le spinosaure, mais aucun qui ne puisse nager.

C’est grâce au recours à la microtomographie multirésolution par rayons X que les scientifiques ont pu avoir accès aux parties du squelette toujours enfouies au coeur de la roche.

Le détail de ces travaux est publié dans la revue Nature.

http://ici.radio-canada.ca

L’origine de l’homme moderne nous réserve-t-elle d’autres surprises?


Pour ceux qui s’intéressent comme moi à l’archéologie, dans le domaine de l’évolution humaine, ces quelques mois ont été vraiment fructueuse. Avec des nouvelles technologies, la collaboration internationale fait reculer l’apparition de l’homme de plusieurs milliers d’années
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L’origine de l’homme moderne nous réserve-t-elle d’autres surprises?

 

L'évolution humaine représentée par une illustration

Illustration de l’évolution humaine Photo : iStock

En quelques mois seulement, 2017 a étonné les anthropologues de la planète : l’analyse d’outils et d’ossements fossilisés a fait reculer à au moins trois reprises l’apparition de notre espèce sur Terre et en Amérique. Une année exceptionnelle pour la science puisqu’elle bouleverse les théories acquises à ce jour.

Un texte de Daniel Blanchette Pelletier

Des restes humains, des outils en pierre et des ossements d’animaux fossilisés, retrouvés sur le site archéologique de Djebel Irhoud, au Maroc, ont permis de situer l’être humain sur le continent africain il y a environ 315 000 ans, soit 100 000 ans plus tôt qu’on le croyait.

La conclusion de l’équipe de chercheurs à l’origine de cette découverte sans précédent se retrouve dans de nouvelles études publiées récemment dans la revue Nature.

La datation des sédiments a été obtenue par thermoluminescence, une méthode qui consiste à dater d’autres objets retrouvés sur le site, plutôt que les ossements, comme des morceaux de galets brûlés par le feu à l’époque.

« En les chauffant à nouveau, l’énergie emmagasinée dans le silex est libérée. Et on peut la comparer, en calculer l’irradiation, et déterminer l’âge de l’occupation du site archéologique », explique Daniel Richter, de l’Institut allemand Max-Planck d’anthropologie évolutionniste, qui a daté les fossiles retrouvés au Maroc.

« C’était la seule façon de procéder pour dater d’aussi vieux ossements », ajoute le chercheur, qui se dit surpris d’en être arrivé à un chiffre aussi reculé dans le temps.

Les dents ont pour leur part été datées grâce à la résonance de spin électronique (une autre méthode de datation) pour contre-vérifier les résultats obtenus.

Un bond de 100 000 ans

Reconstruction faciale réalisée à partir des fragments d'un crâne d’Homo sapiens trouvé à Jebel Irhoud, au Maroc.

Reconstruction faciale réalisée à partir des fragments d’un crâne d’Homo sapiens trouvé au Maroc   Photo : Hublin/Ben-Ncer/Bailey

Le plus vieil être humain moderne connu à ce jour remontait à environ 200 000 ans. Ses restes avaient été retrouvés en Éthiopie. L’Afrique de l’Est était depuis considérée comme le berceau de l’humanité.

Les travaux effectués au Maroc bouleversent donc deux fois plutôt qu’une : l’être humain est non seulement beaucoup plus âgé qu’on le croyait, mais il était aussi présent dans toute l’Afrique.

D’autres surprises en Amérique

Au début de l’année, des travaux menés à l’Université de Montréal ont permis de chiffrer la présence de l’humain en Amérique à plus de 20 000 ans, grâce à l’analyse au radiocarbone d’artéfacts provenant de grottes dans le nord du Yukon.

L’être humain aurait donc peuplé le continent 10 000 ans plus tôt qu’on le croyait au départ. Sauf que, peu après, des travaux, cette fois menés aux États-Unis, ont donné lieu à une autre théorie, selon laquelle les premiers hommes avaient plutôt foulé le sol de l’Amérique il y a 130 000 ans.

Les os du mastodonte découverts en 1993 près de San Diego

Les os du mastodonte découverts en 1993 près de San Diego Photo : La Presse canadienne

La professeure au département d’anthropologie de l’Université de Montréal Ariane Burke qualifie de formidables les avancées de la science depuis le début de l’année, bien qu’il ne soit pas si étonnant, selon elle, que des artéfacts et des sites archéologiques soient redatés.

Ce qui fait l’éclat et attire l’attention en 2017, c’est qu’on repousse encore plus loin les origines de l’homme. Ariane Burke, archéologue et anthropologue

« Au fil des années, on ajoute des précisions sur des dates imprécises avec l’objectif d’affiner notre chronologie », ajoute-t-elle.

Les fragments de Djebel Irhoud, au Maroc, ont été retrouvés en 2004. Il a ensuite fallu plus de 10 ans pour les dater et contrevérifier les résultats obtenus avant d’être présentés la semaine dernière.

Le site archéologique avait révélé ses premiers secrets dans les années 60, mais c’est justement parce que les chercheurs de l’Institut Max-Planck doutaient des chiffres obtenus à l’époque qu’ils ont repris les fouilles. Les sédiments qui y étaient restés ont donc fait l’objet de nouvelles analyses.

« Depuis une vingtaine d’années, on a vu beaucoup de progrès dans les méthodes de datation, explique Ariane Burke. Les sites fouillés plus récemment peuvent être repris, parce que des sédiments ont été laissés en place en prévoyant qu’il y aurait peut-être des avancés dans les techniques archéologiques qui nous permettraient de revenir sur les lieux et de poser de nouvelles questions ».

Faire le point

L’archéologie n’a pas fini de révéler tous ses secrets sur l’être humain. Daniel Richter concède lui-même qu’avec le perfectionnement des technologies, d’autres découvertes pourraient le surprendre à nouveau.

De très vieux fossiles se cacheraient d’ailleurs toujours en Afrique, ce qui s’explique, selon plusieurs archéologues, par le manque de fouilles sur le continent.

La professeure Burke cite d’ailleurs un quatrième cas, en 2017, qui a cependant moins retenu l’attention : celui de la découverte, en Afrique du Sud, de nouveaux restes de l’Homo naledi, un cousin de l’Homo sapiens. Si on estimait à l’origine qu’il avait vécu il y a environ un ou deux millions d’années, il a plutôt été daté récemment entre 236 000 et 335 000 ans et aurait donc cohabité avec l’homme moderne, bouleversant l’ordre établi dans la chaîne de l’évolution.

« Je pense qu’on peut s’attendre à d’autres nouveautés et découvertes. On a une espèce qui a une portée géographique très vaste », poursuit Ariane Burke, en rappelant que des collaborations internationales et le perfectionnement des technologies permettent justement d’écrire l’histoire de l’être humain avec plus de précision.

« C’est ça la science, résume-t-elle. On émet des hypothèses, on les teste, puis on les ajuste. C’est un domaine très enrichissant et en plein mouvement ».

Les découvertes de cette année en archéologie et en anthropologie montrent qu’une chose est certaine : l’histoire de l’humain réserve encore des surprises.

http://ici.radio-canada.ca

Une nouvelle forme humaine ancienne découverte en Chine


Ont-ils découvert une espèce humaine qui aurait existé il y a plus de 100 000 ans en Chine ? Les morceaux de crânes ont certaines ressemblances avec d’autres humains du passé, mais il semble difficile pour le moment en tout cas, de le prouver
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Une nouvelle forme humaine ancienne découverte en Chine

 

Reconstructionq des deux crânes découverts sur le site de Lingjing (image de fond).

Deux fragments de crânes de plus de 100 000 ans pourraient avoir appartenu à la même énigmatique espèce humaine qui nous a laissé seulement une phalange contenant de l’ADN dans la grotte de Denisova en Sibérie.

François Savatier

En 2010, l’ADN d’une phalange de pied découverte dans une grotte du massif de l’Altaï, en Sibérie – la grotte de Denisova – créait une énorme surprise: il appartenait à une espèce humaine inconnue ! Cette espèce sera nommée temporairement Homo sapiens Altai, c’est-à-dire «Homo sapiens de l’Altaï», mais comme les paléoanthropologues ne savent pas où la placer dans le rameau humain, on parle à propos de ses membres «denisoviens». À ce jour, elle n’est connue que par son seul ADN, la forme d’une phalange et celle d’une dent. D’où l’énorme intérêt des deux crânes partiels découverts dans l’est de la Chine par une équipe sino-américaine dirigée par Zhan-Yang Li, de l’Institut pour la paléontologie des vertébrés de l’université de Pékin. Ces fossiles sont à ce jour notre seul espoir de reconstituer à quoi pouvait ressembler un Denisovien!

Toutefois, sont-ils denisoviens ? Selon l’équipe qui a étudié ces crânes, dont le très respecté paléoanthropologue Erik Trinkaus de l’université Washington à Saint-Louis dans le Missouri, ceux-ci appartiennent à une nouvelle forme humaine eurasienne ou à une variante orientale des néandertaliens. Les chercheurs évitent donc soigneusement d’employer le terme «denisovien», tandis que presque tout les autres spécialistes y pensent…

«Ces deux crânes correspondent à ce que l’on imagine d’un denisovien», commente par exemple la paléoanthropologue María Martinón-Torres, de l’université de Londres.

D’où viennent ces crânes et de quand datent-ils? En 2007, Zhan-Yang Li achevait une campagne de fouilles près de la ville de Lingjing dans la province du Henan en Chine, donc à quelque 4 000 kilomètres de la grotte de Denisova. Il étudiait un site consistant de couches sédimentaires horizontales autour d’une source, quand, dans la strate  n° 11, il tomba sur du quartz taillé. Deux jours plus tard, son équipe y mettait au jour un premier fragment de crâne. En six mois, elle parvint à mettre au jour pas moins de 45 autres fragments crâniens, pouvant être rassemblés pour constituer des parties de crâne. Ces restes humains étaient associés à de «très beaux» outils de quartz taillé ou d’os (notamment des lames d’os) et à tout un assemblage de restes de gros mammifères riche en chevaux, bovidés, en cervidés géants (Megaloceros) ou pas (Cervus), en gazelles et autres antilopes asiatiques (Procapra) et en rhinocéros laineux. Une série de mesures utilisant la luminescence stimulée optiquement (OSL) de la strate fossilifère a permis de dater les crânes de façon fiable entre 105 000 et 125 000 ans, donc vers la fin du stade isotopique marin 5, une période plus chaude qu’aujourd’hui.

Que traduisent ces crânes ? Leurs mâchoires et leurs faces manquent malheureusement, mais les parties présentes suffisent à indiquer une ressemblance frappante avec Homo neanderthalensis. Le volume endocrânien de l’un des spécimens atteint la valeur considérable de 1 800 centimètres cubes, ce qui est dans le haut de la fourchette des mêmes volumes chez les néandertaliens et les hommes modernes. Il s’avère que l’un des crânes est doté d’une fosse sus-iniaque, c’est-à-dire d’une petite dépression horizontale de forme ovale sur la partie inférieure de la nuque. Or ce trait anatomique est considéré comme un caractère dérivé (un caractère ancestral qui a évolué) propre aux néandertaliens. Les deux crânes chinois étaient en outre dotés de torus sus-orbitaires, en d’autres termes d’arcades sourcilières en visière similaires à celles des néandertaliens ; leurs oreilles internes avait aussi une morphologie proche de celles des néandertaliens.

Pour autant, pour les paléoanthropologues, les fossiles diffèrent par leur gracilité des crânes des néandertaliens européens et levantins : leurs arcades sourcilières sont plus fines que celles des néandertaliens tout en se distinguant nettement de celles de H. sapiens. Pour Erik Trinkaus, les crânes de Lingjing ne peuvent être néandertaliens au sens strict du terme ; ils sont aussi trop graciles et ont contenu un trop gros cerveau pour pouvoir être ceux de représentants tardifs de l’ancêtre commun des néandertaliens et des hommes modernes – H. heildelbergensis– ou encore de leur ancêtre à tous H. erectus.

Il en ressort que le type humain de Lingjing partage nombre de traits anatomiques communs avec les formes humaines anciennes, mais aussi dans une certainbe mesure la gracilité des H. sapiens ; il est aussi doté d’un atypique aplatissement au sommet du crâne. De cela résulte qu’il résiste à la tentative de le classer parmi les formes anciennes ; en revanche, il ressemble à une autre forme humaine vieille de quelque 100 000 ans découverte à Xujiayao dans le bassin de Nihevan en Chine, souligne Xiu-Jie Wu l’un des auteurs. Pour lui, les individus de Lingjing appartiennent une forme humaine inconnue, qui, il y a quelque 100 000 ans constituait le type régional en Asie orientale. Ses points communs à la fois avec les néandertaliens et les humains modernes impliqueraient un certain degré de métissage avec les formes humaines qui lui étaient contemporaines. Tsatsyn Ereg 2, un site découvert en Mongolie va dans le sens de l’intuition de Xiu-Jie Wu, car il contenait une industrie lithique qui semble avoir été commune à toute l’Eurasie.

Pour Jean-Jacques Hublin, de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste à Leipzig, ce portrait est exactement celui que l’on dresse lorsqu’on cherche à donner un sens aux découvertes relatives aux denisoviens. D’après l’ADN étudié en 2010, cette forme humaine est restée isolée pendant des centaines de milliers d’années ; on sait en outre qu’elle s’est mélangée tant avec les néandertaliens qu’avec les H. sapiens archaïques.

Pour Jean-Jacques Hublin, «ces fossiles chinois sont au bon endroit et au bon moment avec les bonnes caractéristiques» pour pouvoir être attribués aux denisoviens.

Oui, mais ces derniers n’étant connus que par leur ADN, il reste difficile d’en faire un portrait physique et donc de leur attribuer les crânes de Lingjing. Restait à comparer les ADN, ce qu’a tenté la paléogénéticienne Qiaomei Fu, connue pour avoir montré qu’un fossile vieux de 43 000 ans apparemment sapiens trouvé dans la grotte Pestera cu Oase en Roumanie avait entre 6 et 9% d’ADN néandertalien. Elle a essayé d’extraire de l’ADN des crânes de Lingjing. En vain.

http://www.pourlascience.fr/

Westmount: des ossements humains trouvés lors de travaux de rénovation d’une maison


Des ossements d’enfants étaient cachés dans le plafond du sous-sol. Il semble que sa mort ne soit pas récente, mais espère quand même qu’ils trouveront son identité et ce qui s’est passé au temps de Maurice Duplessis
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Westmount: des ossements humains trouvés lors de travaux de rénovation d’une maison

 

Un entrepreneur en construction a découvert des ossements humains en effectuant des travaux de rénovation la semaine dernière dans une maison de Westmount, sur l’île de Montréal.

En entrevue à Cogeco Nouvelles, l’entrepreneur a dit croire que les ossements tombés du plafond du sous-sol de la vieille maison de l’avenue Victoria, le 18 janvier, étaient ceux d’un très jeune enfant.

Les restes humains étaient entourés de vieux papier journal. Aucune date précise de parution n’y apparaît mais on peut y lire un texte traitant d’événements de l’époque où Maurice Duplessis était premier ministre.

Maurice Duplessis a dirigé le gouvernement du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 jusqu’à sa mort, en 1959.

Les enquêteurs de la section des homicides du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont pris charge du dossier. Des analyses des restes humains pourraient déterminer la cause et l’année du décès.

Le couple qui habite la maison en est propriétaire depuis 1978.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Les fantômes de l’épave du Mary Rose réincarnés grâce à la technologie


Si nous aimons vraiment l’archéologie, cette épave est vraiment intéressante, car en allant sur un lien, il est possible de voir en 3D des ossements, des objets qui ont été trouvés dans cette épave …
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Les fantômes de l’épave du Mary Rose réincarnés grâce à la technologie

 

Crâne d'un membre de l'équipage du Mary Rose, un navire de guerre du XVIe siècle, exposé au Mary Rose Museum à Portsmouth, le 7 mai 2013 (c) Afp

Crâne d’un membre de l’équipage du Mary Rose, un navire de guerre du XVIe siècle, exposé au Mary Rose Museum à Portsmouth, le 7 mai 2013 (c) Afp

Par Sciences et Avenir avec AFP

Des chercheurs britanniques souhaitent solliciter des scientifiques du monde entier pour reconstituer des squelettes de l’épave du Mary Rose, enseveli pendant plusieurs siècles dans les fonds sous-marins.

EXCAVATION. Le Mary Rose Trust et les Universités de Swansea et Oxford, qui pilotent le projet, ont déjà photographié une dizaine de crânes sous tous leurs angles, selon une technologie innovante de traitement d’images appelée photogrammétrie, qui permet de reconstituer ces ossements en 3D. Les modèles 3D de ces restes, retrouvés dans l’épave coulée en 1545 au large de Portsmouth (sud de l’Angleterre), sont mis à disposition des chercheurs sous la forme d’un catalogue en ligne accessible à l’adresse virtualtudors.org.

Le grand public n’a lui accès qu’à un échantillon de ces reconstructions.

« La mise en ligne de ces ressources va permettre à des scientifiques dumonde entier de prendre part au projet en étudiant les reconstructions 3D », explique, sur le site internet du projet, Catherine Fletcher, professeure à l’université de Swansea.

 Plus de 10.000 ossements ont été retrouvés, mais seuls 92 squelettes ont été reconstitués jusqu’ici. Un cuisinier, un charpentier, ainsi que des officiers et des archers ont été identifiés. Les chercheurs travaillent encore à reconstituer les squelettes de membres importants de l’équipage, dont le capitaine. Vaisseau amiral du roi d’Angleterre Henry VIII aux débuts de la Royal Navy, le Mary Rose, après 34 années de service passé à combattre la flotte française, a sombré lors de la bataille du Solent dans des circonstances mystérieuses. Près de 500 hommes ont perdu la vie dans ce naufrage, qui s’est déroulé sous les yeux du roi lui-même. Une trentaine d’hommes seulement ont survécu. Une partie du bateau s’était alors ensevelie dans la vase, le reste disparaissant, sous l’effet de l’érosion. L’épave avait été retrouvée quatre siècles plus tard, en 1971, et avait finalement été remontée à la surface en 1982, lors d’une opération spectaculaire filmée par les télévisions.

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Un cerveau de 17 000 ans pour étudier les troubles du langage


Avec des ossements de 17 000 ans d’un enfant très bien conserver, les chercheurs pensent qu’ils pourraient trouver des réponses sur les troubles de langages, l’évolution de l’être humain et de l’alimentation
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Un cerveau de 17 000 ans pour étudier les troubles du langage

 

Le crâne de Romito 9, découvert dans une grotte de la région de Calabre, en Italie.

Le crâne de Romito 9, découvert dans une grotte de la région de Calabre, en Italie.   PHOTO : FABIO MARTINI VIA CBC

La découverte d’ossements de l’ère paléolithique d’un enfant âgé d’une dizaine d’années pourrait aider à démystifier certaines étapes du développement humain, allant de l’alimentation au développement du langage.

RADIO-CANADA AVEC CBC

Des archéologues ont découvert les ossements, vieux de 17 000 ans, en 2011, dans une grotte de la région de Calabre, dans le sud de l’Italie. Les restes de celui qu’ils ont baptisé Romito 9 étaient particulièrement bien conservés et entourés d’éléments de décoration élaborés comme des coquillages.

Ces attentions particulières accordées à la dépouille, combinées au jeune âge du spécimen, font en sorte que les ossements de Romito 9 sont dans un état de conservation exceptionnel, selon Fabio Macciardi, un neuroscientifique de l’Université de Californie Irvine.

« C’est un spécimen unique en son genre, il n’y a aucun autre échantillon venant de la même période qui est en aussi bon état », a-t-il expliqué.

Romito 9 en bonne compagnie

La grotte où a été retrouvé Romito 9 a servi d’abri à des individus de l’espèce Homo sapiens il y a de 23 000 à 10 000 ans de cela. Les scientifiques y ont aussi découvert les corps de huit autres chasseurs-cueilleurs, de même que des artéfacts et des gravures. Les autres squelettes exhumés présentaient toutefois tous des degrés de dégradation avancés par rapport au squelette de Romito 9.

Comme Romito 9 n’avait pas fini sa croissance au moment de son décès, les os de son crâne sont restés mous et ont permis « d’imprimer » la surface de son cerveau sur les parois de sa boîte crânienne. Les chercheurs espèrent donc reproduire le cerveau de ce spécimen en partie grâce à l’impression 3D.

Le modèle obtenu sera ensuite étudié et comparé avec des cerveaux d’enfants « modernes » pour tenter de comprendre le fonctionnement interne du cerveau humain au cours des différents stades d’évolution. Cela constitue une avancée significative, puisque les scientifiques sont normalement contraints de faire ce genre de recherches avec des cerveaux de singes.

Selon M. Macchiardi, si les humains possédaient tous le même nombre et le même type de gènes du temps de Romito 9, il existait fort probablement déjà des variations au niveau de la génétique. Ces changements, croit-il, pourraient notamment démystifier les différentes étapes du développement du langage.

« Nous savons que certains changements de l’ADN ne sont survenus que très récemment et qu’ils sont probablement responsables de quelques pathologies liées au langage », a-t-il dit.

Les chercheurs d’universités de Rome, de Florence et de Californie travailleront donc ensemble pour essayer d’analyser l’influence de la génétique sur le développement du cerveau, mais aussi sur l’évolution du régime alimentaire de nos ancêtres.

À long terme, ils espèrent que le fruit de leurs recherches permettra entre autres de découvrir des manières de traiter la dyslexie ou encore les troubles d’élocution.

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Neandertal cannibale : c’est confirmé


Les hommes du Néandertal pouvaient aussi être cannibales. On ne sait pas s’ils, mangeaient leurs semblables après une mort « naturelle » où ils étaient choisis en cas de disette
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Neandertal cannibale : c’est confirmé

 

L'homme de Néandertal découpait ses congénères comme du gibier. AFP/HORST OSSINGER / DPA

L’homme de Néandertal découpait ses congénères comme du gibier. AFP/HORST OSSINGER / DPA

Par Rachel Mulot

L’examen d’ossements de -40.000 ans découverts en Belgique confirme que Neandertal découpait et boulottait proprement ses morts. Il taillait même des armes dans leurs tibias.

PALÉOANTHROPOLOGIE. Comment Neandertal traitait-il ses morts ? Cette question fascine les chercheurs parce qu’elle éclaire les capacités symboliques et de cognition de ce cousin préhistorique disparu il y a 40.000 ans environ. On sait qu’il les enterrait parfois, mais de nouvelles fouilles confirment qu’il les boulottait aussi de temps à autre. Et même qu’il réutilisait leurs ossements comme outils ! Une équipe internationale menée par l’anthropologue française Hélène Rougier, actuellement à l’université d’État de Californie (États-Unis) a étudié 99 restes néandertaliens, provenant de la troisième caverne de Goyet, en Belgique, et vieux de 42.000 à 47.500 ans. Les ossements — de quatre adolescents et un enfant — portaient des traces de coupures, de stries et d’incisions caractéristiques de la boucherie, expliquent les chercheurs dans la revue Scientific Reports. Les néandertaliens dépouillaient les membres de leur propre espèce, morcelaient la viande et fracassaient les os pour en extraire la moelle.

“Les carcasses de chevaux et de cerfs que nous avons retrouvées sur le site étaient traitées de la même façon”, précise le directeur de recherche Hervé Bocherens, de l’université de Tübingen (Allemagne).

Ces ossements de néandertaliens de la grotte de Goyet portent des marques de découpes semblables à celles infligées au gibier. © Asier Gomes-Olivencia et Al.

Un fémur et 3 tibias ont été utilisés comme percuteurs

D’autres preuves du cannibalisme de Neandertal avaient déjà été trouvées en  France dès 1999 , sur le site de Moula-Guercy (Ardèche), puis sur celui des Pradelles (Charente). En Espagne,  les restes découverts dans les grottes de Zafarraya et d’El Sidron montrent également qu’Homo neanderthalensis ne dédaignait pas la chair de ses congénères. Mais c’est la première fois que cette pratique est également attestée sans ambiguïté au nord de l’Europe, même si le site de Spy, toujours en Belgique le laissait déjà supposer. Mais il y a plus : les traces d’usure et de chocs de quatre des os analysés montrent que les néandertaliens utilisaient les restes des défunts comme des outils. Un fémur et trois tibias ont été utilisés comme percuteurs doux pour façonner des outils de pierre. De manière similaire, les hommes préhistoriques utilisaient fréquemment les os des animaux pour des opérations de débitage. C’est la première fois qu’un si grand nombre d’ossements humains retouchés pour servir d’outils sont découverts dans un même site. On en sait peu en revanche sur la façon dont les quatre adolescents et l’enfant cannibalisés sont morts. Les ossements ne permettent pas de dire s’ils ont connu une mort violente, sont décédés naturellement ou de maladie. La question de savoir s’il s’agissait d’un cannibalisme de disette ou d’un cannibalisme rituel reste ouverte.

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