Depuis l’élection de Donald Trump, nous plus conscient des manipulations, des mensonges véhiculés dans les réseaux sociaux. Le but est semé la confusion pour rendre les gens de plus indifférents à la politique ou encore de partager pour gérer l’opinion publique. Ce n’est pas juste aux États-Unis, plusieurs pays utilise ce genre de plateforme que ce soit des gouvernements ou des individus .. Par exemple en Russie, des gens sont payés pour propager des fausses informations souvent contradictoires
Nuage
Propagande et fake news : Facebook et Twitter sont utilisés pour manipuler
mage d’illustration. (Pixabay / CC0)
C’est la conclusion d’une vaste étude menée dans neuf pays et présentée par le « Guardian ».
C’est la conclusion d’une vaste étude menée dans neuf pays et présentée par le « Guardian ».
Thierry Noisette
Manipulation, manipulation, manipulation… La propagande et les informations biaisées ou fausses sur les réseaux sociaux sont massivement utilisées pour manipuler l’opinion publique à travers le monde, conclut une étude menée dans 9 pays et présentée par le « Guardian ».
Les chercheurs de l’université d’Oxford et leurs collègues observent un usage massif des réseaux sociaux, par des gouvernements et des individus, pour promouvoir des mensonges, de la désinformation et de la propagande. Comme en Russie, où 45% des comptes Twitter très actifs sont des bots (animés par des logiciels), ou à Taïwan, où une campagne contre le président Tsai Ing-wen a mis en œuvre des milliers de comptes coordonnés, diffusant de concert de la propagande de Chine communiste.
Les 12 auteurs de l’étude ont « analysé des dizaines de millions de messages sur 7 réseaux sociaux différents pendant des périodes d’élections, de crises politiques et d’incidents de sécurité nationale », entre 2015 et 2017. Ils ont étudié la Russie, la Chine, Taïwan, les Etats-Unis, le Brésil, le Canada, l’Allemagne, la Pologne et l’Ukraine.
« Semer la confusion »
Ils ont trouvé « les mensonges, les détritus, la désinformation » de la propagande traditionnelle largement répandus, selon Philip Howard, professeur d’études sur Internet à Oxford, qui estime que les algorithmes de Facebook et Twitter jouent en faveur de ces manœuvres :
« Il y a un immeuble à Saint-Pétersbourg (en Russie) avec des centaines d’employés et des millions de dollars de budget dont la mission est de manipuler l’opinion publique » dans un certain nombre de pays, a détaillé Philip Howard le 20 juin, lors d’une présentation à la presse rapportée par l’AFP.
Les techniques russes consistent par exemple à diffuser de « multiples » publications « contradictoires ».
« Il s’agit de semer la confusion. Il ne s’agit pas forcément de diffuser de fausses informations mais de rendre les gens tellement indifférents à la politique qu’ils n’ont plus envie de s’engager. »
Une des techniques les plus simples est l’usage de comptes automatisés pour aimer, partager ou publier des contenus sur les réseaux sociaux, pour noyer sous le nombre les débats réels et modérés entre participants humains et pour donner l’impression d’un soutien important à telle ou telle proposition.
La Russie et l’Ukraine, le pionnier et son labo
La Russie a été pionnière dans le développement de la propagande numérique, estiment les auteurs, pour brouiller les messages d’opposants et créer l’illusion d’un consensus écrasant.
Pour Samuel Woolley, directeur de recherche du projet, « la Russie est le cas à examiner pour voir comment un régime autoritaire particulièrement puissant utilise les réseaux sociaux pour contrôler les gens ».
L’Ukraine est l’exemple d’une évolution de ces techniques, comme terrain d’expérience des tactiques russes, juge Wooley. Les chercheurs citent comme des cas d’école de fausses histoires celle d’un « garçon crucifié » et une autre de soldats ukrainiens payés « avec deux esclaves et une parcelle de terrain ».
Pour combattre ces méthodes, les Ukrainiens ont lancé le projet StopFake, un travail collaboratif contre les fausses nouvelles (ou fake news) « principalement produites par les médias russes » et interdit certains réseaux sociaux russes tels que VKontakte et Yandex.
Des bots pro-Trump en 2016
Aux Etats-Unis, où l’étude a analysé des bots qui ont retweeté plus de 17 millions de messages pendant l’élection de 2016, les chercheurs affirment que « les bots sont parvenus à des positions d’influence mesurable » pendant cette campagne électorale :
« Nous concluons que les bots ont bien affecté le flux de l’information pendant cet événement particulier. »
Parmi les exemples cités pour les USA [PDF], Patrick Ruffini, webmaster de la campagne de George Bush en 2004 et ancien directeur de campagne numérique du Parti républicain, a suggéré que des bots ont été employés pour attaquer Ted Cruz, un des concurrents de Donald Trumppour l’investiture républicaine :
« 465 utilisateurs de Twitter ont collectivement pressé les gens de se plaindre à la FCC [autorité de régulation des télécoms, NDLR] des appels téléphoniques automatisés de Cruz. »
« Des gens avec aucun abonné Twitter semblent très intéressés par le dépôt de plaintes contre Cruz. »
Sur Twitter, les bots pro-Trump beaucoup plus actifs que les pro-ClintonLes auteurs sont critiques envers le désintérêt apparent, selon eux, des grands réseaux sociaux face à la manière dont leurs plateformes sont utilisées : Facebook, par exemple, délègue la lutte contre la propagande à des organisations extérieures comme Snopes ou l’Associated Press. Une critique qui est aussi faite par des journalistes.