L’iris rougeoyant d’un patient révèle une forme sévère d’un syndrome oculaire rare


Même les yeux peuvent avoir des cas rares. Un patient a un syndrome qui fait disparaître la pigmentation de l’oeil.
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L’iris rougeoyant d’un patient révèle une forme sévère d’un syndrome oculaire rare

iris brillant

Thomas Boisson

Le système optique humain est un agencement complexe de plusieurs composantes anatomiques fonctionnant de concert, et les troubles pathologiques dont il peut être atteint se révèlent tout autant complexes à leur tour. C’est notamment le cas d’une maladie rare, le syndrome de dispersion des pigments, qui entraîne une dépigmentation de l’iris et sa transillumination. En d’autres termes, exposé à la lumière, l’iris se met à rougeoyer d’une façon singulière. Récemment, une équipe de médecins a décrit le cas d’une forme particulièrement sévère de ce syndrome.

Selon l’analyse des médecins, cette apparence étrange s’est révélée être le signe d’un trouble rare qui a provoqué la disparition de la pigmentation de l’œil. L’homme de 44 ans s’est rendu dans une clinique après avoir déménagé dans une nouvelle région, pour obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologiste.

Il a déclaré avoir des antécédents familiaux de glaucome, une maladie des yeux qui peut endommager le nerf optique, le faisceau de fibres nerveuses qui relie l’arrière de l’œil au cerveau. Ces dommages sont généralement causés par une pression oculaire accrue. En effet, selon les auteurs de l’article publié dans la revue The New England Journal of Medicine, l’homme avait déjà reçu un diagnostic de pression oculaire élevée et prenait des médicaments pour la réduire.

Syndrome de dispersion des pigments : la transillumination de l’iris

Néanmoins, des tests ont révélé que la pression dans son œil était très légèrement supérieure à la normale. De plus, lorsque le médecin a effectué un examen des yeux à l’aide d’un microscope et d’une lumière vive, l’évaluation a révélé une « transillumination de l’iris » dans les deux yeux du patient. En d’autres termes, la lumière brillait à travers l’iris. Cela se produit lorsque des sections de pigment manquent à l’iris, ce qui permet à la lumière de passer à travers.

syndrome iris

Dans le syndrome de dispersion des pigments, des agglomérats de pigments se détachent de l’iris, permettant à la lumière de passer à travers et d’être réfléchie en arrière-plan. Crédits : OPTH

Les médecins ont diagnostiqué chez l’homme un syndrome de dispersion des pigments. Selon cette affection oculaire, le pigment se détache de l’arrière de l’iris. Ces agglomérats de pigment peuvent obstruer le système de drainage de l’œil, entraînant une augmentation de la pression oculaire, ce qui peut conduire au glaucome. Le syndrome de dispersion des pigments est rare, bien qu’il soit plus communément diagnostiqué chez les hommes de 20 à 30 ans et qu’il puisse avoir une composante génétique.

Dans ce cas, l’homme a été traité au laser pour ouvrir les canaux de drainage des yeux bouchés. Cette thérapie aide les liquides à s’écouler de l’œil et réduit la pression oculaire. Cependant, les patients ont souvent besoin de continuer à prendre des médicaments pour les yeux réduisant la pression après la chirurgie, comme ce fut le cas pour ce patient.

Sources : The New England Journal of Medicine

https://trustmyscience.com/

Un examen de la vue dépisterait l’Alzheimer


Une visite chez l’ophtalmologiste permet certes a vérifier l’état des yeux, mais aussi cela pourrait même servir de dépistage pour la maladie d’Alzheimer.
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Un examen de la vue dépisterait l’Alzheimer

 

SERAFINOMOZZO VIA GETTY IMAGES

La Presse canadienne
Montréal

Un simple examen de la vue pourrait permettre de détecter la maladie d’Alzheimer plus précisément et plus hâtivement que jamais, en seulement quelques minutes.

Des chercheurs de l’université américaine Duke ont eu recours à un système d’angiographie par tomographie en cohérence optique (ATCO) pour cartographier les vaisseaux sanguins qui tapissent l’arrière de l’oeil, à l’intérieur de la rétine. Il s’agit d’une technologie sophistiquée capable de prendre des images en haute résolution de vaisseaux qui sont parfois deux fois plus petits qu’un cheveu.

Les scientifiques ont constaté que ces vaisseaux sanguins formaient un réseau dense chez 133 de leurs quelque 200 participants, ce qui témoignait apparemment d’un cerveau en pleine santé.

Mais chez 39 sujets souffrant de la maladie d’Alzheimer, ce tapis était moins dense et parfois même clairsemé. Cette différence de densité conservait sa pertinence même en tenant compte de facteurs comme l’âge, le sexe et le niveau d’éducation.

L’auteure principale de l’étude, l’ophtalmologue Sharon Fekrat, a expliqué par voie de communiqué que « ces changements dans la densité des vaisseaux sanguins de la rétine reflètent possiblement ce qui se passe dans les petits vaisseaux sanguins du cerveau, parfois même avant qu’on puisse détecter des changements cognitifs ».

L’examen a été capable de différencier les sujets en santé, les sujets souffrant d’un déclin cognitif et les sujets atteints de la maladie d’Alzheimer. De manière très précise, une couche spécifique de la rétine était plus mince chez les patients atteints d’Alzheimer,

Le déclin cognitif est souvent un signe précurseur de l’Alzheimer.

L’ATCO est en mesure de détecter des changements dans les vaisseaux minuscules de la rétine avant qu’un examen plus approfondi du cerveau, par exemple par imagerie par résonnance magnétique, ne détecte une altération de vaisseaux plus importants.

Un dépistage aussi hâtif de la maladie d’Alzheimer, avant que les symptômes ne deviennent évidents, pourrait se révéler utile lors d’essais cliniques portant sur de nouvelles thérapies.

Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal médical Ophtalmology Retina.

https://www.lapresse.ca/

Patient hors norme : une femme aveugle voit des objets en mouvement


    Le cerveau peut avoir des capacités vraiment étonnantes. Suite à des lésions cérébrales, une dame est devenue aveugle, enfin, elle est atteinte du syndrome de Riddoch. Le cerveau a trouvé un moyen détourner pour entretenir une forme de vision. Elle voit que les choses en mouvement et rien de ce qui est inerte.
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    Patient hors norme : une femme aveugle voit des objets en mouvement

     

    Marie-Céline Ray

    Journaliste

    Une Écossaise devenue aveugle suite à des lésions cérébrales présente certaines capacités visuelles surprenantes : par exemple, elle voit la pluie tomber sur une vitre mais pas le paysage. Des chercheurs canadiens ont cherché des explications dans son cerveau.

    Milena Canning (48 ans) est une patiente tout à fait étonnante : cette femme aveugle voit des objets mais seulement s’ils sont en mouvement ! En 1999, suite à une infection respiratoire et une série d’AVC, elle a perdu la vision. Elle est restée dans le coma pendant huit semaines et, quand elle s’est réveillée, elle souffrait d’une cécité corticale causée par d’importantes lésions dans les aires visuelles du cerveau.

    Mais bizarrement, elle s’est aperçue qu’elle avait quand même certaines capacités visuelles. Par exemple, elle voyait le reflet scintillant d’un sac qu’on lui avait offert : c’était comme un éclair vert ! De manière générale, elle percevait des objets en mouvement : par exemple, la queue de cheval de sa fille en train de marcher, sans pour autant voir son visage ; la pluie qui tombe sur une fenêtre, mais pas le paysage derrière ; l’eau qui coule du robinet, mais pas la baignoire pleine d’eau ; ou encore la vapeur qui s’échappe de son café chaud, mais pas sa tasse.

    Elle a consulté son ophtalmologue qui a pris au sérieux ses observations : il lui a conseillé de se balancer dans un rocking-chair pour améliorer ses performances visuelles, mais aussi de prendre des leçons d’équitation.

    Milena Canning est un cas typique du syndrome de Riddoch, qui décrit une personne aveugle capable de voir un objet uniquement s’il bouge, mais pas s’il est immobile. Le syndrome de Riddoch, ou phénomène de Riddoch, concerne des patients qui ont eu des lésions dans le cortex visuel. Une équipe de l’université Western dans l’Ontario (Canada) s’est intéressée au cas de Milena Canning et a publié deux articles à son sujet.

    Une nouvelle preuve de la plasticité cérébrale malgré de graves lésions

    Les chercheurs canadiens ont fait passer à Milena Canning une IRM fonctionnelle pour voir en temps réel comment fonctionnait son cerveau. Dans leur dernier article paru en mai 2018 dans Neuropsychologia, ils décrivent l’étendue des lésions cérébrales de la patiente, dans le cortex occipito-temporal, et dans les deux hémisphères.

    Le cortex visuel se trouve dans le lobe occipital, ce qui explique la cécité corticale de la patiente, comme l’explique Jody Culham, professeur à l’université Western :

    « Il lui manque un morceau de tissu cérébral de la taille d’une pomme à l’arrière de son cerveau – presque tous ses lobes occipitaux, qui traitent la vision. »

    Plutôt que de fermer l’ensemble de son système visuel, elle a développé des « routes secondaires »

    Pour pallier à ces graves lésions, le cerveau de Milena Canning utiliserait des chemins détournés pour voir :

    « Dans le cas de Milena, nous pensons que la « super-autoroute » pour le système visuel a atteint une impasse. Mais plutôt que de fermer l’ensemble de son système visuel, elle a développé des « routes secondaires » qui pouvaient contourner l’autoroute pour apporter de la vision – en particulier des mouvements – à d’autres parties du cerveau. »

    Les scientifiques expliquent que, lors de leurs expériences, Milena Canning percevait le mouvement et la taille de balles qu’ils faisaient rouler vers elle : elle pouvait les attraper avec sa main. Elle se déplaçait aussi dans une pièce en évitant des chaises placées sur son chemin. L’IRM a révélé le bon fonctionnement d’un complexe de l’aire temporale moyenne impliquée dans le traitement du mouvement : l’aire MT. La perception du mouvement serait donc liée au bon fonctionnement de cette aire dans les deux hémisphères.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Milena Canning a perdu la vue à cause de lésions cérébrales dues à des AVC.

  • Elle voit cependant des objets en mouvement.

  • Des chercheurs lui ont fait passer une IRM pour mieux comprendre quelles aires fonctionnaient dans son cerveau.

https://www.futura-sciences.com

Attention, petits yeux fragiles !


Les enfants comme adultes ont les mêmes symptômes quand ils sont trop longtemps devant l’écran. Les larmes artificielles peuvent aider, par contre chez les enfants, c’est plus difficile à dépister. Pour la myopie en bas, les écrans sont en cause d’une certaine façon, les enfants ne jouent ne jouent plus autant dehors et n’ont pas les bienfaits de la lumière naturelle qui peut aider à éviter la myopie
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Attention, petits yeux fragiles !

 

Pour prévenir des problèmes oculaires, l'Association canadienne des... (Photo George Frey, archives Bloomberg News)

Pour prévenir des problèmes oculaires, l’Association canadienne des optométristes recommande de ne pas exposer les enfants de 5 à 18 ans aux écrans plus de deux heures par jour.

PHOTO GEORGE FREY, ARCHIVES BLOOMBERG NEWS

ISABELLE MORIN
La Presse

Des yeux qui piquent, une vision floue et une sensibilité à la lumière sont parmi les symptômes associés à l’utilisation courante d’écrans électroniques. Dans le cas des enfants, le risque de développer une myopie s’ajoute également à ces effets indésirables, préviennent l’Association canadienne des optométristes (ACO) et la Société canadienne d’ophtalmologie (SCO). Explications.

Chez les adultes, de 50 à 90 % des utilisateurs d’écrans électroniques ont des symptômes oculaires. Les effets sont moins connus chez les enfants, mais ils inquiètent néanmoins l’ACO et la SCO, qui invitent les parents à faire preuve de prudence.

La sécheresse oculaire, ou xérophtalmie, est le problème le plus souvent associé aux écrans. Elle se manifeste par une sensation de brûlure, une vision embrouillée, l’impression d’avoir des grains de sable dans les yeux et une photosensibilité. Enfants comme adultes peuvent ressentir ces symptômes. Le hic, dans le cas des enfants, c’est qu’ils peuvent ignorer la sensation de gêne, surtout lorsqu’ils s’amusent, et ne pas être en mesure d’identifier l’inconfort.

« Lorsqu’on est devant un écran, on a tendance à fixer l’image et à moins cligner des yeux. Il faut toutefois un mouvement de la paupière pour répandre les larmes et protéger la surface de la cornée de l’exposition à l’air », explique Mona Dagher, professeure en ophtalmologie à l’Université de Montréal et directrice de la recherche en ophtalmologie au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

Une fois diagnostiqué, ce problème peut facilement être soulagé au moyen de larmes artificielles, dit-elle. C’est une autre histoire dans le cas de la myopie, que l’ACO et la SCO associent également à l’utilisation d’écrans, en ne faisant pas de distinction, à ce chapitre, entre le téléviseur, la tablette, le téléphone intelligent, l’ordinateur ou les jeux vidéo.

Voir à plus long terme

Ce n’est pas tant le temps passé devant les écrans qui est en cause, précisent l’ACO et la SCO, mais celui que les enfants ne passent pas à l’extérieur. Or, l’exposition à la lumière naturelle est nécessaire à la santé des yeux des petits.

« On sait très bien maintenant, et ç’a été démontré par plusieurs études, qu’un enfant doit sortir à l’extérieur et être exposé à la lumière du soleil pour que l’oeil se développe. Quand on est trop souvent à l’intérieur, on a plus de risques de développer une myopie. », explique Mona Dagher.

C’est particulièrement vrai jusqu’à l’âge de 8 ans, période durant laquelle la vision se développe et peut encore être corrigée. Une fois installée, la myopie peut ensuite continuer d’augmenter jusqu’à l’âge de 21 ans.

« La myopie, quand elle est là, elle est là pour la vie, insiste la spécialiste en cornée et maladies externes de l’oeil. C’est pourquoi il est important de prévenir jusqu’à l’âge de 21 ans. Il n’y a d’autres traitements, dans ce cas, que de porter des lunettes, des verres de contact ou d’avoir une chirurgie réfractive. »

De bonne habitudes

Pour prévenir des problèmes oculaires, l’ACO et la SCO recommandent de ne pas exposer les enfants de 0 à 2 ans aux écrans, et de ne pas dépasser une heure dans le cas des 2 à 5 ans, ou deux heures pour les 5 à 18 ans. Des pauses devraient idéalement être prises toutes les 30 minutes, ou minimalement toutes les 60 minutes.

Étant donné que la lumière naturelle est nécessaire au développement de l’oeil et à la prévention de la myopie, les parents devraient également privilégier les activités passées à l’extérieur lorsqu’il fait encore clair, et ce, à raison de deux heures par jour. Protéger leurs yeux des rayons ultraviolets demeure une préoccupation, mais les bienfaits de la lumière de l’extérieur sont préservés même avec des lunettes de soleil, indique Mona Dagher.

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Une jeune Chinoise perd la vue après avoir joué non-stop à un jeu sur smarphone


Des jeux cela peut-être intéressant, mais trop longtemps les yeux sur l’écran d’un ordinateur ou de Smartphone (ou IPhone) cela devient vraiment exagéré surtout que les yeux se fatiguent et cela peut avoir de graves conséquences sur la vision
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Une jeune Chinoise perd la vue après avoir joué non-stop à un jeu sur smarphone

 

Selon le Daily Mail, une jeune Chinoise de 21 ans a perdu la vue de son œil droit le 2 octobre dernier, et ses médecins mettent en cause le jeu vidéo dans lequel elle était plongée presque sans discontinuer.

Wu était en train de jouer à King of Glory lorsqu’elle s’est aperçue le 1er octobre que son œil droit ne fonctionnait plus. Elle est allée se coucher, pensant simplement être fatiguée, mais à son réveil le jour suivant, elle n’avait pas recouvré la vue. Le diagnostic a été rapide : obstruction de l’artère rétinale, un phénomène qui survient habituellement chez des patients âgés.

Mais la fatigue extrême de ses yeux, constamment sollicités par son petit écran, est ici la cause du mal. La jeune femme a reconnu avoir un peu forcé sur le jeu : les jours de travail – qu’elle passe derrière un écran d’ordinateur –, elle joue à partir de 16 heures et ce jusqu’à 1 ou 2 heures du matin, en faisant parfois une petite pause pour dîner. Mais pendant la « Golden Week » de vacances chinoises, au lieu de sortir ou de se reposer, Wu a préféré consacrer son temps libre à un marathon de King of Glory.

Toujours à l’hôpital, Wu ignore si elle retrouvera une vue normale un jour : les médecins tentent de la restaurer mais jusqu’ici, les progrès sont minces. Le cas a fait le tour des médias locaux, et les ophtalmologues chinois ont rappelé l’importance de ne pas utiliser l’ordinateur plus de 30 à 60 minutes consécutives, et de faire régulièrement des pauses pour détendre les muscles des yeux.

Source : Daily Mail

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Le nombre d’aveugles dans le monde va tripler en 2050


En vieillissant, la vue baisse et peut devenir de plus en plus déficiente. Avec la population qui devient aussi plus âgée et la perte de vision augmentera surtout dans des pays que la prévention, les traitements ne sont pas adéquats
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Le nombre d’aveugles dans le monde va tripler en 2050

 

Il y avait 36 millions de personnes aveugles dans le monde en 2015, selon une... (ARCHIVES AFP)

ARCHIVES AFP

 

Agence France-Presse
Paris

Il y avait 36 millions de personnes aveugles dans le monde en 2015, selon une étude publiée jeudi, qui prévoit que ce nombre devrait tripler d’ici 2050 du fait de la croissance démographique et du vieillissement de la population.

Cette augmentation pourrait toutefois être freinée à condition d’investir davantage dans le développement de nouveaux traitements, estiment les auteurs de l’étude, publiée dans la revue britannique The Lancet Global Health.

217 millions de personnes étaient par ailleurs touchées par une déficience visuelle modérée à sévère en 2015, soit 35% de plus qu’en 1990, et elles devraient être 588 millions en 2050, estime l’étude, qui a compilé des données portant sur 188 pays.

Plus d’un milliard souffraient par ailleurs de presbytie, un trouble de la vision de près qui apparaît avec l’âge.

Ces statistiques comptabilisent uniquement les personnes qui ne bénéficient pas d’une correction adaptée, a précisé à l’AFP Rupert Bourne, professeur à l’université Anglia Ruskin, au Royaume-Uni.

Selon les définitions de l’OMS, la cécité désigne une acuité visuelle inférieure à 1/20 ou un champ de vision limité à 10° ou moins, tandis qu’une déficience visuelle sévère correspond à une acuité comprise entre 1/20 et 1/10 et modérée, entre 1/10 et 3,3/10.

Les chercheurs estiment que «la prévalence globale de la cécité a diminué de 0,75% en 1990 à 0,48% en 2015, tandis que le taux de déficience visuelle modérée à sévère s’est réduit de 3,83% à 2,90%». Ils attribuent cette évolution à l’amélioration du niveau de vie, aux programmes de santé publique, au développement de traitements tels que la chirurgie de la cataracte et à un meilleur accès aux services d’ophtalmologie.

«Cependant, la plupart des déficiences visuelles étant liées à l’âge, à mesure que la population continue à croître et à vieillir, le nombre de personnes concernées a augmenté dans le monde», expliquent-ils.

Et il devrait continuer à le faire, d’autant que la proportion de personnes touchées pourrait cesser de diminuer voire rebondir à partir de 2020, selon eux.

Ces projections ne prennent pas en compte les éventuels progrès qui pourraient être faits d’ici là en matière de diagnostic, de traitements ou d’accès aux services de santé, a souligné le Pr Bourne.

L’étude montre aussi de très fortes disparités géographiques, avec une prévalence nettement plus élevée dans les pays à faibles revenus d’Afrique subsaharienne et en Asie.

On compte ainsi 1,98% d’aveugles en Afghanistan et 1,86% en Éthiopie, contre seulement 0,08% en Islande, en Belgique et au Danemark. En France, la proportion est estimée à 0,14%.

Les femmes sont par ailleurs plus touchées, puisqu’elles représentent 56% du total des personnes aveugles et 55% des déficients visuels.

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Le Saviez-Vous ► Lunettes : 9 choses que votre optométriste ne vous dira pas


Les yeux sont importants à préserver ! Juste pour lire, des lunettes vendues en pharmacies sont t’elles fiables ? Si notre vue baisse, peut-on changer juste les verres et garder la même monture ? Les éraflures sur les verres peuvent-elles avoir des conséquences sur la vision ? Doit-on acheter des nouvelles lunettes juste chez l’optométriste ?
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Lunettes : 9 choses que votre optométriste ne vous dira pas

Vous n’avez qu’une paire d’yeux, alors mieux vaut bien vous en occuper. Ne le perdez pas du vue la prochaine fois que vous achèterez des montures et des verres.

PAR LAURA RICHARDS

Les lunettes vendues en pharmacies sont tout à fait convenables

En dépit de tout ce que vous avez entendu, les lunettes de pharmacie ne sont pas forcément mauvaises.

«Beaucoup de patients m’arrivent catastrophés, rapporte Inna Ozerov, ophtalmologiste et directrice de l’Institut de l’œil de Miami. On leur a dit que les lunettes vendues sans ordonnance sont mauvaises pour leurs yeux et pourraient les abîmer. C’est totalement faux ! Si vous avez la chance d’avoir une bonne vision mais que vous éprouvez quelques problèmes pour lire, ces lunettes-loupes constituent un choix tout à fait acceptable et pratique. La force de ces lunettes varie en fonction de l’âge.

Vous allez avoir besoin de lunettes à un certain point

Même si vous avez une vision parfaite pendant la première moitié de votre vie, à un moment, vous allez commencer à plisser les yeux devant votre écran de téléphone et à demander à vos enfants de vous lire le menu au restaurant. Il y a même un nom pour cette perte de vision synonyme de vieillissement: la presbytie, dont l’Association canadienne des optométristes nous dit

qu’elle nous empêche de «focaliser sur les objets proches». «Quand vous commencez à éprouver le besoin d’étirer le bras pour arriver à voir les petits caractères – vers l’âge de 40 ans –, il est temps d’acheter une paire de lunettes de lecture», dit la Dre Ozerov.

Cela peut sembler un peu illogique, mais plus le pouvoir grossissant de la lunette est élevé, et plus vous devez tenir votre livre prêt.»

Si la détérioration de votre vision à l’âge moyen va dans l’autre sens – vous pouvez encore lire, mais les panneaux de signalisation on l’air de hiéroglyphes –, vous êtes en train de devenir myope et les lunettes de pharmacie ne vous seront alors d’aucun secours. Filez chez votre optométriste et faites-vous prescrire des verres correcteurs.

Certaines personnes peuvent temporairement cesser de porter des lunettes

Il existe un phénomène étrange où la vision s’améliore.

«Des patients d’un certain âge qui contractent une cataracte profitent parfois d’une “lune de miel” au cours de laquelle ils n’ont plus besoin de lunettes de lecture», explique la Dre Ozerov.

Cela survient lorsque le cristallin épaissit, ce qui rend l’œil plus myope, phénomène qui permet à la personne de percevoir des caractères plus petits sans lunettes. Mais ça ne dure pas longtemps. À mesure que la cataracte s’aggrave, toutes les capacités visuelles connaissent une baisse et il faut au bout du compte passer par la chirurgie.»

Les éraflures vous esquintent la vue

Bien sûr que vous pouvez encore voir à travers ces lunettes tout égratignées, mais lutter pour percer ce brouillard risque de fatiguer vos yeux, note la Dre Ozerov. Vous pouvez effacer les traces de doigt, mais pas les éraflures; traitez donc votre nouvelle paire de lunettes avec tout le respect qui lui est dû.

«Pour éviter les éraflures, ne les posez jamais verres vers le bas», conseille l’ophtalmologiste.

Nouveaux verres, nouvelle monture

Votre volonté de faire des économies – ou votre amour pour vos anciennes montures – pourrait vous amener à ne vouloir remplacer que les verres et ne pas acheter de nouvelle monture. Mauvaise idée !

«Vous ne pouvez pas mettre de nouveaux verres dans de vieilles montures parce que vos nouveaux verres vont être coupés et montés sur la monture», dit la Dre Ozerov.

Or, l’ancienne monture doit être chauffée pour enlever les anciens verres et chauffée de nouveau pour placer les nouveaux, ce qui exerce des tensions sur le plastique et augmente le risque pour celui-ci de casser, de se fendre ou de se fêler avec le temps. Mieux vaut opter pour une nouvelle paire.

Les verres de lunettes ne sont pas en verre

Les premiers verres étaient effectivement faits de verre, mais ils sont maintenant en plastique, le verre étant trop fragile pour un usage quotidien. Le verre pourrait également devenir dangereux en cas de bris – personne ne voudrait prendre un éclat de verre dans l’œil, n’est-ce pas. Pour tout savoir sur les lunettes.

Vous pouvez économiser beaucoup en achetant en ligne

Les vrais magasins de lunettes vendent plus cher parce que leurs coûts d’exploitation sont plus élevés, de sorte que vous pourriez être tenté d’acheter en ligne, surtout si les prix sont nettement meilleurs. Au-delà de la question de savoir si vous achetez un modèle de marque contrefait (vérifiez les commentaires positifs et négatifs avant de cliquer sur «acheter»), vous devez vous poser la question suivant : des lunettes bon marché correspondent-elles vraiment aux exigences de l’ordonnance de mon optométriste ?

«Pour les ordonnances simples, pas de problème, vous pouvez acheter en ligne, admet la Dre Ozerov. Mais pour des lunettes plus complexes comme des lentilles bifocales, par exemple, je pense qu’il vaut mieux faire affaire avec un optométriste.»

Soyez conscient que de nombreuses lunettes viennent automatiquement avec un traitement antireflet, lequel pourrait vous valoir un supplément appréciable. Prenez le temps de demander ce qu’il en est, que vous achetiez en ligne ou dans un magasin.

Certains extras valent le coup

Rayons UV, éblouissements, fatigue des yeux et lumières bleues nocives sont autant de sévices auxquels sont soumis vos yeux au quotidien. Heureusement, vous pouvez prendre des verres qui vous protègent de tout ça sans nécessairement passer par des lunettes de soleil. Les verres Transitions®, par exemple, s’adaptent continuellement aux variations de lumière et protègent vos yeux. Ces verres stoppent 100% des rayons UVA/UVB et atténuent les lumières éblouissantes. Ils filtrent aussi la lumière bleue nocive émanant des téléphones, des ordinateurs portables et des ampoules DEL ou fluorescentes. Tim Gunn, un des gourous du Projet haute couture, est totalement séduit par ces verres, qu’il fait poser sur toutes ces lunettes.

 «La transition se fait en douceur et je sais que je suis protégé», a-t-il confié à Reader’s Digest.

Il aime particulièrement de ne pas avoir à changer pour des lunettes à verres fumés chaque fois qu’il sort. Transition dispose maintenant de différents types de verres, dont certains spécifiques à la conduite ou aux activités extérieures extrêmes.

Votre vision peut changer en quelques mois

Il se peut que vous passiez des examens pour vos yeux tous les deux ou trois ans, chaque fois le monde autour de vous perd un peu de sa netteté, mais votre vision pour changer de manière spectaculaire entre temps.

«De nombreuses maladies peuvent changer grandement la pertinence de votre ordonnance, dit la Dre Ozerov. La cataracte, le diabète et le glaucome, par exemple, peuvent rendre nécessaires de nouveaux verres.»

Mieux vaut donc voir votre optométriste tous les ans afin de vous assurer que votre état de santé et votre vision sont sur la même longueur d’onde. Saviez-vous que votre optométriste pouvait détecter des maladies avant votre médecin ?

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27 lentilles de contact retrouvées dans l’oeil d’une femme


Comment cette femme a pu mettre autant de lentilles sur un oeil et ne rien ressentir pendant toutes ses années.
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27 lentilles de contact retrouvées dans l’oeil d’une femme

 

Une patiente opérée de la cataracte s’est vue retirer pas moins de 27 lentilles qu’elle avait collées sur les yeux. Une découverte inhabituelle qui a pris de court l’équipe médicale dans cet hôpital d’Angleterre.

Rupal Morjaria, ophtalmologiste à l’hôpital de Solihull, près de la ville de Birmingham en Angleterre n’en croit toujours pas ses yeux. L’histoire qu’elle a racontée le 5 juillet dernier à la revue Optometry Today sort tellement de l’ordinaire qu’elle continue à s’en étonner.

Retour sur les faits. En novembre dernier, l’équipe de chirurgiens ophtalmiques menée par Rupal Morjaria, intervient sur une patiente de 67 ans pour une banale opération de la cataracte. Mais cette opération routinière prend une tournure tout à fait insolite quand les chirurgiens découvrent un amas de lentilles de contact agglutinées sur un œil de la sexagénaire. La « masse bleutée » renfermait exactement 27 lentilles collées entre elles par du mucus (sécrétion visqueuse produite par les muqueuses jouant un rôle de protection).

SÉCHERESSE OCULAIRE

« Aucune d’entre nous n’avait déjà vu quelque chose comme ça. C’était une masse tellement grosse. Toutes les lentilles étaient collées ensemble. Nous avons été stupéfaits de voir que la patiente ne l’avait pas sentie, car elle a dû provoquer un bon nombre d’irritations tant qu’elle était en place », se rappelle la responsable de cette découverte, Rupal Morjaria, lors de l’interview à Optometry Today.

Le rapport publié dans la revue BMJ précise que la patiente n’avait pas l’air de pâtir tellement de ce port multiple de lentilles. Celle-ci portait ces corrections depuis 35 ans mais ne se rendait quasiment jamais chez son ophtalmologue. Plus étonnant encore, avant de venir pour cette opération de la cataracte, elle ne présentait aucun symptôme. Rien n’était anormal, pensait la patiente, si ce n’est une sécheresse oculaire, qu’elle croyait liée à son âge.

Deux semaines après le retrait de ces corps étrangers sur son œil, la femme s’est sentie beaucoup mieux. Ce cas rarissime est l’occasion pour les médecins d’insister sur l’importance d’avoir une hygiène irréprochable chez les porteurs de lentilles et de consulter un ophtalmologue au moins une fois par an.

« Les lentilles de contact sont utilisées constamment, mais si le suivi n’est pas approprié, nous voyons des personnes qui contractent des infections oculaires sévères, qui peuvent même leur faire perdre la vue », avertit Rupal Morjaria.

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Dégénérescence maculaire: perdre la vue, petit à petit


En vieillissant, il est normal que la vue baisse, mais d’autres maladies de l’oeil peuvent apparaître avec l’âge, comme la dégénérescence maculaire pouvant causer la cécité. Il est important de se faire suivre par en optométrie malgré qu’il est difficile pour le moment d’être pris dès le début de cette dégénérescence
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Dégénérescence maculaire: perdre la vue, petit à petit

 

La dégénérescence maculaire se produit lorsque des dépôts... (Photo Thinkstock)

La dégénérescence maculaire se produit lorsque des dépôts appelés drusen se forment sur la rétine, accompagnés d’inflammation.

PHOTO THINKSTOCK

MATHIEU PERREAULT
La Presse

La mauvaise nouvelle a frappé Louise Gobeil alors qu’elle venait de prendre sa retraite, au début de la soixantaine, pour garder l’un de ses petits-enfants.

«Je voyais moins bien et je suis allée faire un examen de la vue, dit Mme Gobeil, qui habite Beauport. Je croyais que je devais changer mes lunettes. L’optométriste m’a dit que c’était très grave, que je faisais de la dégénérescence maculaire.»

Mme Gobeil a alors commencé les injections pour ne pas perdre la vue dans son oeil droit. Au bout de quelques mois, une autre mauvaise nouvelle l’a terrassée.

«On m’a annoncé que mon oeil gauche était aussi atteint et que sans des injections aux deux yeux tous les mois, je perdrais la vue. J’ai passé une nuit à pleurer. Le matin, à 5 h, j’ai écrit à l’Association québécoise de la dégénérescence maculaire (AQDM) pour leur dire ma détresse à l’idée que je ne verrais plus les sourires et les yeux de mes huit petits-enfants.»

La lettre de Mme Gobeil a touché André Lavoie, qui venait de commencer à s’impliquer dans l’AQDM.

 «Je venais moi-même de commencer les injections après un diagnostic de dégénérescence maculaire, dit l’ancien journaliste de Québec. Je me suis rendu compte qu’en Ontario, les injections ne coûtaient rien. Mme Gobeil, dans sa lettre, demandait quel oeil elle devait choisir de sauver, parce qu’elle n’avait pas les moyens de payer les injections aux deux yeux.»

Avec d’autres patients, M. Lavoie a pris le contrôle de l’AQDM, qui ne voulait alors pas s’engager dans la bataille pour la gratuité des injections.

Après un an de pressions, en 2011, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a accepté que les traitements soient gratuits.

Au début de 2013, sous la menace d’un recours collectif, elle a remboursé 6 millions à 10 000 patients pour des injections qu’ils avaient payées de leur poche de 2008 à 2011. Les frais pouvaient atteindre 200 $ par injection.

La dégénérescence maculaire se produit lorsque des dépôts appelés drusen se forment sur la rétine, accompagnés d’inflammation. Par la suite, une croissance anormale des vaisseaux sanguins de l’oeil aggrave le problème. La dégénérescence «sèche» survient avant la dégénérescence «humide» et s’accompagne de symptômes souvent indétectables. La perte de la vision, rapide, survient lorsque la maladie bascule vers la forme «humide». Les formes humides et sèches font référence à des molécules à l’intérieur de l’oeil.

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La perte de la vision, rapide, survient lorsque la dégénérescence maculaire bascule vers sa forme « humide ».

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Des diagnostics insuffisants?

Une nouvelle étude américaine annonce une autre bataille: la détection précoce de la maladie alors qu’elle est sous la forme «sèche», souvent sans symptômes.

«Nous avons été surpris de constater que seulement 75 % des cas de dégénérescence maculaire sous la forme sèche sont diagnostiqués», explique David Neely, ophtalmologiste à l’Université de l’Alabama, auteur principal de l’étude publiée dans la revue JAMA Ophtalmology.

«C’est grave, parce qu’il faut une vigilance particulière pour les patients ayant la forme sèche, pour détecter rapidement un passage vers la forme humide, qui, elle, doit être traitée pour éviter la cécité».

«De plus, le tiers des cas non détectés étaient assez avancés pour que le patient prenne des suppléments de vitamines pour retarder l’apparition de la forme humide», poursuit M. Neely

L’étude du Dr Neely portait sur 644 patients de plus de 60 ans, dont le quart étaient atteints de dégénérescence maculaire.

«Nous avons été chanceux d’avoir cette cohorte, qui sera suivie pendant des années pour mieux comprendre les aspects génétiques et les facteurs de risque liés à la maladie.»

Jean-Daniel Arbour, chirurgien de la rétine au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, est surpris de ces résultats.

 «J’espère que ce n’est pas le cas ici», dit le Dr Arbour, vers qui l’AQDM a dirigé La Presse. «Les cas qu’on m’envoie me donnent à penser que les patients sont très bien suivis par les optométristes. Mais en même temps, on ne sait pas quelle proportion des gens qui ont une forme sèche l’ignore. Il faudrait faire ce genre d’étude.»

«Plein de petites morts»

Le Québec est maintenant à l’avant-garde du traitement de la dégénérescence maculaire, dit le Dr Arbour, qui a publié l’an dernier le livre La dégénérescence maculaire liée à l’âge.

«Nous sommes souvent les premiers à adopter les nouveaux traitements s’ils sont efficaces. Il se fait beaucoup de recherches sur les nouveaux médicaments. Il se pourrait même qu’il y ait des médicaments pour la forme sèche de la maladie. Pour le moment, il n’y en a que pour la forme humide. Depuis une dizaine d’années, il y a eu beaucoup de progrès aussi dans les appareils prenant des photos du fond de l’oeil, pour le dépistage en clinique optométrique.»

Ces progrès n’ont pas été assez rapides pour Mme Gobeil. Elle a fini par perdre la vue dans son oeil droit, ayant interrompu les traitements avant que la RAMQ n’annonce la gratuité.

«La première chose qui part, c’est le permis de conduire, dit Mme Gobeil. C’est plein de petites morts. J’étais passionnée de lecture, je me disais que j’aurais du temps pour ça à la retraite. Mais ce n’est plus possible, je ne peux lire que de grosses lettres.»

La dégérescence maculaire en chiffres

– 1 à 2 % de la population a une dégénérescence maculaire à l’âge de 60 ans

– 25 % de la population a une dégénérescence maculaire à l’âge de 80 ans

– 40 % des cas de dégénérescence maculaire à l’âge de 80 ans sont de forme humide

– 1,3 % des patients ayant une forme préliminaire de dégénérescence maculaire sèche passent à la forme humide en moins de cinq ans

– 86 % des patients ayant la forme sèche de la dégénérescence maculaire ne progressent jamais vers la forme humide

http://www.lapresse.ca/

Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie: chèvre et cataracte


A force de lire ce genre d’article, on ne peut qu’être content de l’évolution de la médecine. Il y a des millions de gens qui souffre de la cataracte, a travers les siècles des méthodes plus moins douteux ont été pratiqués avec un certain succès, mais aujourd’hui, la méthode est plus sûre et moins barbare
Nuage

 

Il était une fois la maladie: chèvre et cataracte

 

Il y aurait actuellement plus de 40 millions de personnes aveugles sur terre, et la moitié le sont à cause de cataractes.

Origine du mot «cataracte»

Tout au long de l’histoire, la cataracte porta bien des noms. Les Grecs antiques qui ne reconnaissaient pas le rôle du cristallin dans l’apparition de la cataracte l’avait nommée : hypochime. Les Romains traduisirent cela par le mot suffusio. Finalement, les Arabes trouvaient que la couleur du cristallin ressemblait à une chute d’eau, ce que les Romains traduisirent comme goutta opacta, qui devint dans le langage courant cataracta, puis cataracte.

D’ailleurs, l’être humain n’est pas le seul à souffrir de cataractes. Plusieurs autres animaux peuvent aussi en être atteints. Ainsi, les premières interventions auraient eu lieu en Inde aussi tôt que 2 500 ans avant Jésus-Christ. Une légende romaine prétendit plus tard que les médecins s’étaient inspirés des animaux pour traiter cette maladie. On disait que lorsqu’une chèvre avait une vision défaillante, elle se précipitait dans les buissons et se perforait l’œil pour abaisser cette cataracte invalidante.

D’ailleurs, ce fut cette première technique, appelée «abaissement», qui fut d’abord utilisée et qui, étonnamment, l’est encore de nos jours dans certaines régions du globe.

Une technique bien décrite

Le médecin romain Aulus Cornelius Celsus (25 AC – 50 DC) en fournit une description très détaillée. Ainsi, on pouvait y lire que le patient devait être assis sur une chaise droite dans une pièce lumineuse. Un assistant se plaçait derrière pour lui tenir la tête, et l’opérateur se tenait devant le patient. Il était recommandé qu’il utilise la main droite pour opérer l’œil droit et la main gauche pour l’autre œil. Il introduisait alors une aiguille dans l’œil et effectuait une perforation perpendiculaire au globe. Puis il effectuait un mouvement de bascule pour provoquer l’abaissement du cristallin. Souvent, il devait répéter ce geste plusieurs fois pour que le résultat souhaité se produise.

Au Moyen Âge, surtout chez les Arabes, on utilisait aussi une aiguille creuse pour aspirer les restes du cristallin. En Europe, les abaisseurs étaient surtout des barbiers itinérants, les médecins ne jugeant pas cette opération assez digne pour leur art. Ce n’est que sous Louis XV (XVIIème siècle) que La Martinière, premier chirurgien du roi, a été chargé par ce dernier d’édicter des règles précises de formation des chirurgiens et les séparer enfin des barbiers-perruquiers.

La méthode de l’abaissement

La méthode de l’abaissement est aussi rudimentaire qu’efficace. Lorsqu’elle est bien exécutée, les patients perçoivent d’abord une bonne amélioration de leur vision. Mais deux complications majeures sont alors à prévoir. La première est, bien sûr, l’infection. La stérilisation étant inconnue jusqu’à tout récemment, les instruments utilisés et le manipulateur provoquaient des contaminations. Même de nos jours, dans les régions reculées où l’abaissement est encore pratiqué, ceux qui exercent le métier d’abaisseurs sont souvent peu conscients des vertus de l’asepsie, et les infections qui surviennent conduisent le plus souvent à la cécité.

L’autre complication est tout aussi fréquente et sévère. Souvent, l’abaisseur commettra l’erreur de rompre la capsule de l’œil, ce qui provoquera l’échappement de protéines du cristallin dans le vitré. Il s’ensuivra généralement une sévère inflammation de l’œil, une uvéite et un glaucome. Le temps que le tout se résorbe et que la tension intraoculaire revienne à la normale, l’œil est devenu pratiquement aveugle.

Les abaisseurs

Comme souligné, ceux qui exercent encore ce métier se retrouvent le plus souvent dans les pays chauds. Ils sont généralement fort peu instruits et n’ont peu ou pas de compréhension des bases médicales. Ils se déplacent de village en village pour offrir leurs services à tous ceux qui souffrent de cataractes. Comme ils sont nomades, il est difficile de les repérer et carrément impossible d’évaluer leur performance.

Une estimation empirique nous montre que même dans les cas plutôt rares où l’opération s’est déroulée sans problèmes et sans infection, tout au plus 50 % d’amélioration visuelle pourrait être observée. Mais dans la majorité des cas, les résultats sont pires que si aucune intervention n’avait été tentée.

Serait-il possible de mieux encadrer et former les abaisseurs pour qu’ils puissent être plus efficaces et rendre de meilleurs services? La réponse est complexe car, d’une part, ces opérateurs ne reconnaissent pas la nécessité d’une formation théorique ou même pratique, et d’autre part, la technique même de l’abaissement n’a pas fait l’objet d’études scientifiques sérieuses.

Par ailleurs, dans certaines régions, les abaisseurs demeurent la seule ressource accessible pour ceux qui souffrent de cataracte.

Si l’abaissement était alors connu comme technique pour améliorer la vision, on n’en savait que très peu sur la physiologie de la vision. L’idée la plus répandue était que le cristallin était le siège de la vision. Il faudra attendre qu’un célèbre astronome, Johannes Keppler, très intéressé par les lentilles, les chambres noires et les miroirs, pour comprendre que la vision s’effectuait dans la rétine et que le cristallin ne faisait que focaliser les rayons lumineux sur celle-ci. Il émit aussi l’hypothèse que la cataracte n’était pas une membrane qui se développait sur le cristallin mais bien une opacification de celui-ci. Il publia ses idées dès 1610, mais il faudra attendre un siècle avant qu’elles ne soient reprises.

Ainsi, en 1705, le Dr Pierre Brisseau décrit les résultats de ses autopsies, dans lesquelles il démontre que la cataracte est vraiment une opacification du cristallin, ce que confirme Antoine Maître-Jean par ses expériences effectuées sur des animaux dès 1907.

Traité de Brisseau (1709)

Le véritable pionnier fut un chirurgien français né en 1693. Durant sa carrière, il aurait opéré pas moins de 206 cataractes, dont 182 avec succès. Mais on ignore qu’elle fut l’acuité visuelle de ces succès. Le docteur Jacques Daviel mit au point la technique de l’extraction de la cataracte. Non seulement il réussissait à abaisser la cataracte, mais il l’extrayait complètement, ce qui provoqua une scission entre les tenants de l’abaissement et ceux de l’extraction. Il faut noter que la technique de l’abaissement survécut en France jusqu’au milieu du XIXème siècle.

Technique de Daviel

Plusieurs autres améliorations à la technique de l’extraction du Dr Daviel virent successivement le jour. Le champion incontesté de l’extraction complète du cristallin fut le Dr Georg Joseph Beer (1763-1821). Ainsi Friedrich Jaeger, qui œuvra longtemps comme assistant du Dr Beer, proposa une incision de la cornée supérieure permettant à la paupière de maintenir en place le volet cornéen. Plus tard, au milieu des années 1800, Albert Mooren suggéra une iridectomie et Albert Von Graefe, élève brillant de Jaeger, proposa une incision linéaire périphérique, technique qui fut adoptée par tous les ophtalmologistes. Deux techniques d’anesthésie allait simplifier grandement le travail des ophtalmologistes : Carl Koler inventa l’anesthésie locale par cocaïne, et Anton Elschnig arriva en 1865 avec l’injection rétrobulbaire d’anesthésiant.

Extraction de la cataracte à la cryode
Extraction de la cataracte à la cryode
Courtesy of the National Library of Medicine
Photo P.Larsen

L’ère moderne

Au milieu des années 1950, le docteur Joaquin Barraquer, dont le père et le grand-père avaient été ophtalmologistes, met au point un microscope pour pouvoir effectuer plus efficacement les chirurgies oculaires.

En 1962, Charles Kelman a développé la technique de la phako-émulsification, qui permet de fragmenter le cristallin tout en ne réalisant qu’une très petite incision (quelques millimètres). Dès la fin des années 1940, les premiers essais pour implanter des cristallins artificiels furent tentés par Harold Ridley en Angleterre, mais il faudra attendre 1972 pour que Cornelius Binkhorst modifie ces lentilles, qui deviennent dès lors à la hauteur des attentes.

En Californie en 1989, le premier laser chirurgical en ophtalmologie fut mis au point. Depuis, d’autres types de laser ont vu le jour, permettant des chirurgies de la cataracte sans douleur et extrêmement performantes.

Chirurgie au laser

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