Un poisson-lune pas très connu a échoué en Floride. Il est immense, d’abord pris pour une espèce de poisson-lune, une spécialiste a pu constater qu’ils s’agissaient d’un poisson-lune récemment découvert en Océanie. D’après des archives, il semblerait que cette espèce ait déjà été vue dans les Pays-Bas, ce qui laisse penser qu’en fin du compte, les spécialistes ne connaissent pas vraiment l’habitat de ce poisson.
Nuage
Californie : cet énorme poisson-lune échoué intrigue les chercheurs !
Crédits : Coal Oil Point Reserve
par Yohan Demeure, rédacteur scientifique
Récemment, un poisson-lune « trompeur » a été retrouvé sur une plage de Californie. Or, cette espèce est particulièrement connue pour vivre dans l’hémisphère Sud. Il s’agit donc évidemment d’une découverte inattendue.
Une identification qui a pris son temps
Selon un article de CNN, le poisson-lune a été retrouvé sur une plage de Santa Barbara par un stagiaire de l’Université de Californie. La spécialiste Jessica Nielsen de la Coal Oil Point Reserve a été prévenue et est venue observer ce qu’elle a d’abord pris pour un poisson-lune Mola mola. Cette espèce est généralement reconnaissable par son absence de queue, sa tête énorme et ses dimensions imposantes : en moyenne 1,80 mètre de longueur pour une masse d’une tonne.
Le fait est que le Mola mola est présent sur l’ensemble des océans du globe, ce qui rend la découverte de ce poisson échoué en Californie assez banale. En revanche, le biologiste marin Thomas Turner de l’Université de Santa Barbara a été intrigué par les photos publiées sur Facebook, et a décidé de se rendre sur place pour observer l’animal. Après avoir à son tour publié les clichés sur la plateforme iNaturalist, d’autres scientifiques se sont montrés intéressés comme Marianne Nyegaard de l’Université de Murdoch (Australie).
Crédits : Coal Oil Point Reserve
Des nouveaux clichés révélateurs
Marianne Nyegaard est une experte des poissons-lunes qui a notamment identifié une nouvelle espèce en 2017, une grande première depuis 130 ans. Cette nouvelle espèce avait été baptisée Mola tecta ou poisson-lune trompeur. La chercheuse a eu des doutes, bien qu’aucune des nombreuses photos du spécimen ne montrait clairement le clavus, remplaçant la nageoire caudale et constituant une caractéristique d’identification. Ainsi, cette dernière a demandé à Thomas Turner de retourner auprès du poisson pour prendre de nouveaux clichés et effectuer des prélèvements.
Citée dans le blog de l’Université de Santa Barbara, Marianne Nyegaard a affirmé qu’après le visionnage des nouveaux clichés, l’identification du poisson ne faisait plus aucun doute. Il s’agissait bien d’un Mola tecta pouvant atteindre 3 mètres de longueur, et évoluant habituellement dans l’hémisphère Sud. La découverte d’un tel spécimen est très surprenante, dans la mesure où à l’origine, l’espèce Mola tecta avait été identifiée grâce à des spécimens retrouvés en Océanie.
Il se pourrait pourtant qu’il n’y ait pas tant de questions à se poser que cela. Les chercheurs sont allés jusqu’à ressortir des tiroirs un spécimen collecté en 1889 au large des Pays-Bas et classé en tant que Mola mola. Après analyse, le poisson a été reclassé en tant que Mola tecta, ce qui indique que le spécimen retrouvé en Californie n’est pas le premier. Les chercheurs restent assez perplexes, mais n’ont pas évoqué le réchauffement climatique. Il pourrait selon eux simplement s’agir d’une méconnaissance des habitudes du Mola tecta ou de quelques rares incursions – sans raisons particulières – de ce poisson-lune dans l’hémisphère Nord.