Les consommateurs devront de plus en plus s’informer quand un de leur appareil électronique brisent. Les compagnies prétendent ne pas pouvoir réparer lors d’un bris alors que certains détaillants vont réparer pour un moindre cout
Nuage
Réparer son cellulaire, plus facile qu’on le croit

Internet sans fil Photo : IS/iStock
Vous êtes-vous déjà fait dire par un commerçant qu’il était impossible de réparer votre téléphone cellulaire? L’avez-vous cru sur parole? Si tel est le cas, il serait peut-être temps de pousser votre démarche plus loin.
Un texte de Maxime Poiré, La facture
Une enquête en caméra cachée de La facture révèle que l’industrie des appareils électroniques reste souvent muette sur la possibilité qu’ont les consommateurs de réparer un appareil électronique défectueux plutôt que de le jeter et d’en acheter un neuf, quand il n’est plus sous garantie. Pourtant en matière de réparation, un consommateur avisé peut faire des économies substantielles.
Enquête avec une caméra cachée chez Apple
Nous sommes allés dans trois différents magasins Apple avec un iPhone 4 défectueux, en caméra cachée (écoutez la vidéo ci-dessous). À chaque fois, on nous a affirmé que l’appareil était irréparable. En guise de solution, on nous a notamment proposé de remplacer l’appareil pour 169 $.
« Le bouton ne peut pas être réparé séparément. »— Un vendeur de chez Apple
Pourtant, La facture a trouvé une boutique à Montréal qui peut le réparer pour 60 $. C’est une différence de 109 $ qui restent dans les poches du consommateur.
« On va remplacer le bouton d’allumage, ça va nous prendre une trentaine de minutes. »— Martin Masse, propriétaire de Zone Accro
Chez Apple, personne n’a répondu à notre demande d’entrevue pendant le tournage.
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Quel avenir pour la réparation?
Martin Masse, le propriétaire de la boutique de réparation Zone Accro constate que la mentalité des consommateurs change peu à peu, alors qu’il s’est vendu plus de 1 milliard de téléphones cellulaires l’an dernier.
« Les gens commencent définitivement à être plus informés et il y a quand même une mini-révolution qui se fait à ce niveau-là », estime-t-il.
Quant à Fabien Durif, le directeur de l’Observatoire de la consommation responsable (ESG-UQAM), il observe une nouvelle tendance dans l’industrie des appareils électroniques :
« On commence à avoir une réponse à la fois des industriels et des fournisseurs qui vont proposer des produits de remplacement. On commence aussi à avoir aussi une réponse de certains détaillants (…) pour dire « Nous, on va le réparer votre iPhone » ».
« Apple est en train de perdre pas mal de part de marché parce qu’aujourd’hui dans un contexte plus difficile économiquement, c’est pas vrai que tous les consommateurs sont prêts à aller racheter des cellulaires qui sont quand même à des prix assez élevés. »— Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable (ESG-UQAM)
Recycler vos appareils (vous payez déjà pour ça)
Les appareils électroniques peuvent avoir une seconde vie même si on ne les fait pas réparer. Au Québec, il existe quelque 500 points de dépôt officiels qui permettent de recycler plus d’une centaine de produits électroniques. C’est gratuit.
Ce système est financé par les écofrais qui s’ajoutent depuis l’automne 2012 au prix que vous payez pour vos appareils électroniques. Selon le type d’appareil que vous achetez, ces écofrais varient de 10 cents à plus de 42 dollars.
L’obsolescence programmée : mythe ou réalité?
Les experts consultés par La facture s’entendent pour dire que l’obsolescence programmée, qui consiste à concevoir des produits qui devront être rapidement remplacés, existe.
Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable, ESG-UQAM, explique ce qui fait pencher la balance quand vient le temps de choisir si on doit réparer ou non :
« Le consommateur souvent va faire la différence entre le coût d’un produit neuf et le coût de la réparation. Et souvent il est extrêmement minime. Il va se dire « Pour 100 $ de plus, j’ai un produit neuf qui est plus moderne. Pourquoi faire réparer mon ancien produit » ».
Dans la vidéo ci-dessous, il explique les mécanismes de l’obsolescence programmée.
Réparer vous-même ou pas? Deux exemples
La facture a soumis deux cas de figure à William Dubé, technicien chez Zone Accro.
1. Remplacer la batterie d’un iPhone :
« Le remplacement de pile pour l’iPhone 4 et 4S est relativement facile. Un temps environ de 5 minutes ».
2. Remplacer la vitre d’un iPad :
« C’est quelque chose de très difficile sans se blesser, sans recevoir des éclats au visage ».
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