Orthorexie : quand manger santé devient une obsession


Parmi les troubles alimentaires, il y a l’orthorexie, mangé à tout prix santé en choisissant les aliments par leurs qualités nutritionnelles même si la personne n’aime pas le goût. Que ce soit les réseaux sociaux, les médias, les revues … parlent des produits miracles, désintox, perdre du poids et tout leur blabla, ceux qui souffrent d’orthorexie suivent cela à la lettre et se retrouve plus malade qu’avant et peuvent être affligés par d’autres troubles alimentaires
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Orthorexie : quand manger santé devient une obsession

 

JIRI MIKLO

Depressed and sad woman in kitchen

Manger sainement est une vertu, mais il faut éviter que cela mène à une obsession appelée orthorexie.

Les personnes souffrant d’orthorexie ont l’obsession de choisir leurs aliments en fonction de leurs qualités nutritionnelles plutôt que de leur goût, souligne la nutritionniste Marilyn Giguère.

« Deux personnes peuvent avoir la même assiette. L’une est orthorexique, l’autre non. La personne orthorexique a calculé les nutriments qu’il allait y avoir dans l’assiette. Tout est calculé. Elle n’a pas nécessairement envie de manger ça, mais c’est ce qu’elle va manger tandis que l’autre à côté mange parce que c’est ce qu’elle a envie de manger », explique Marilyn Giguère.

Dans les médias et la littérature, on vante les vertus de certains aliments et on en proscrit d’autres. La personne orthorexique a tendance à tout prendre au pied de la lettre.

« Je pense que oui, les médias ont beaucoup à voir avec l’adhésion à plusieurs diètes. On classe beaucoup, on catégorise beaucoup ces aliments en bon ou mauvais. Ça n’aide pas non plus. Un aliment n’est pas bon ou mauvais pour la santé. Il faut enlever ce vocabulaire, changer ce vocabulaire pour diminuer un peu le contrôle excessif », affirme Mme Giguère.

L’orthorexie peut déclencher d’autres troubles alimentaires, selon Julie Leduc, psychologue et auteure de l’ouvrage intitulé L’Anorexie chez la femme : s’en sortir.

« Si c’est quelque chose qui prend de plus en plus de place, la personne peut développer d’autres problèmes de santé, dont l’anorexie qui est qu’à force de vouloir tellement manger « parfaitement », la personne qui était au départ en bonne santé devient malade », précise Julie Leduc.

Manger de façon instinctive au lieu de suivre un régime

Marilyne Giguère et Julie Leduc déconseillent les régimes. Mme Leduc estime que ce n’est pas une manière naturelle et instinctive d’aborder l’alimentation.

« Un régime, ce n’est pas une personne qui écoute ses besoins, c’est quelque chose qui vient de l’extérieur de la personne, qui est écrit sur un papier. On va suivre ça. Si on suit un régime X à la lettre, il y a une perte de poids. Mais, parfois, il y a une reprise de ce poids-là parce que la personne, ça ne vient pas d’elle, ça vient de l’extérieur d’elle », explique Julie Leduc.

Marilyne Giguère et Julie Leduc ajoutent qu’il faut éviter que les aliments créent de l’anxiété. Si un type d’aliment est une cause d’anxiété, il faut le réintégrer graduellement dans son alimentation pour que cela devienne naturel.

Avec les informations d’Émilie Vallières

http://quebec.huffingtonpost.ca

Quand le culte du corps tourne au cauchemar


Le culte du corps ne concerne pas juste les filles, les hommes aussi sont touchés et c’est important de ne pas prendre cela à la légère
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Quand le culte du corps tourne au cauchemar

 

Égoportrait d’Hugo Gauthier Photo : Hugo Gauthier

L’obsession du corps parfait chez les jeunes hommes intéresse de plus en plus les psychiatres. Ce trouble de santé mentale, connu sous le nom de bigorexie, incite les gens qui en sont atteints à s’entraîner de longues heures, à se sous-alimenter et à utiliser des suppléments alimentaires. Ce décalage entre la réalité et la perception de son corps touche majoritairement les hommes.

Hugo Gauthier souffre de bigorexie. En mars dernier, le jeune homme de 18 ans a traversé une période de profonde tristesse après une rupture amoureuse.

Pour y remédier, il a décidé de se mettre en forme et de sculpter son corps.

L’étudiant du Cégep de Victoriaville s’adonne alors à la course à pied de façon intensive et modifie son alimentation. Le plaisir de l’entraînement devient petit à petit une fixation.

La transformation de son corps n’a pas l’effet escompté sur son estime de lui-même.

« Quand j’ai remarqué mes abdos, les fameux abdos, j’en voulais plus. Là, j’ai réduit mes portions et je courais tous les jours et c’est devenu l’enfer. » – Hugo Gauthier

Hugo avant d’entamer une psychothérapie.

Changement d’attitude

En six mois, Hugo passe de 68 à 54 kg (150 à 120 lb). Il ne mange plus que du blanc de poulet et des légumes. Son corps lui plaît, il se sent valorisé par ses muscles, mais ne se trouve pas encore assez « découpé ». Le pèse-personne est son meilleur ami, mais aussi son pire ennemi.

« Je ne faisais plus rien, je ne voyais plus d’amis, ma famille. J’étais vraiment faible, j’avais de la difficulté à marcher après l’entraînement. » – Hugo Gauthier

La mère d’Hugo observe les changements dans la vie de son fils. Celui-ci ne veut plus voir ses amis et s’isole. En août, les démarches de sa mère permettent d’établir un diagnostic de bigorexie.

Un trouble mental dans la mire

Récemment ajouté dans l’ouvrage de référence de l’Association américaine de psychiatrie, le « dysmorphisme musculaire », ou bigorexie, se manifeste plus tard que l’anorexie, vers le début de la vingtaine.

La psychologue Nathalie Saint-Amour de Lévis se spécialise dans le traitement de cette maladie. Hugo Gauthier l’a consultée pour obtenir de l’aide, même s’il habite à Victoriaville, à plus de 100 kilomètres de la clinique.

La psychothérapeute observe que les gens touchés sont souvent des perfectionnistes, animés d’un désir de plaire.

« Dans notre société, la perfection par rapport au corps est très importante. Les idéaux de beauté masculine rattrapent ceux des filles. »

Mme Saint-Amour ajoute que l’utilisation du corps masculin dans les publicités n’est pas étrangère à la recrudescence des cas de bigorexie.

Il ne faut pas se laisser berner par l’apparence de santé de ces jeunes hommes, affirme la spécialiste.

« Si on ne traite pas, il peut y avoir de graves conséquences sur le foie, les reins et le système cardiovasculaire. »

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