Le Saviez-Vous ► Qu’est-ce que la nomophobie ?


Avec les smartphone, une nouvelle phobie a fait son apparition et à été nommé en 2018 nomophobie. Cette peur de se retrouver sans téléphone à une époque ultra-connecté. On ne veut rien manqué, on partage tout sur l’Internet. Partout, on voit des gens rivés sur leur téléphone portable que ce soit en autobus, en marchant, en famille, au restaurant, c’est tellement partout qu’on doit interdire le téléphone au volant ou à vélo.
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Qu’est-ce que la nomophobie ?

Symptôme d’une époque ultra-connectée, la nomophobie serait le reflet de nos multiples dépendances numériques. Entre peurs fantasmées et réalités hétéroclites, décryptage d’un phénomène de société difficilement appréhendé.

“Votre temps d’écran était inférieur de 25% la semaine dernière, pour une moyenne de 4h et 12 minutes par jour.”

Comme chaque dimanche, avec une assiduité qui frise la provocation, mon téléphone estime utile de réduire à néant toute mon estime de moi en me rappelant à mon piètre statut de junkie numérique, chiffres et statistiques à l’appui. Le pire, c’est que je ne lui ai rien demandé.

D’autres modèles de smartphones proposent aussi de bloquer l’usage de certaines applis au bout d’un certain temps écoulé ou de passer en mode noir et blanc pour nous inciter à lâcher notre précieux téléphone. L’origine de ces innovations technologiques aux allures de garde-fous électroniques ? La nomophobie ou la peur irraisonnée de se retrouver sans son téléphone portable.

Le “mal du siècle” 

Couronné “mot de l’année” en 2018 par le Cambridge Dictionnary, ce terme résulte de l’ingénieuse contraction de “no mobile phone phobia”, une expression anglo-saxonne découlant du phénomène d’hyper-connectivité ambiant dicté par l’omniprésence d’Internet et des réseaux sociaux. Et pour cause, la nomophobie renvoie à l’ensemble des angoisses plus ou moins envahissantes qui peuvent nous envahir à l’idée d’être privée de notre smartphone adoré, dont 73% des français sont aujourd’hui équipés (source : Baromètre du numérique 2017/ CRÉDOC). Un week-end en rase campagne sans réseau, une soirée avec une batterie à 3% ou pire, une journée entière au bureau avec le portable tombé dans le creux du canapé : autant de situations qui plonge le nomophobe, novice ou avéré, dans un désarroi auréolé de crainte et d’ anxiété.

“Je déteste quand j’oublie mon téléphone chez moi. Je me sens vraiment toute nue quand je ne l’ai pas ! Avec toujours cette sensation désagréable que je vais rater le coup de fil du siècle. Du coup, quand je m’en rend compte dans le métro, dès que j’arrive au bureau, je mets un statut sur Facebook pour prévenir mes contacts. C’est ridicule, je sais, mais je peux pas m’en empêcher”, avoue Sandra, 30 ans.

On reconnaît également le nomophobe à sa capacité à consulter compulsivement son téléphone toutes les 2 minutes ou à scroller inlassablement son écran quand il a le malheur de l’avoir à portée de main.

“Je crois que je suis arrivé à un stade où je ne me rends même plus compte que je suis en train de “checker” mon téléphone. C’est devenu un tic : je regarde l’heure, je vérifie que je n’ai pas de notifications ou j’ouvre compulsivement Instagram, sans même vraiment savoir pourquoi”, confie Tomas, 28 ans.

En 2016, le très en-vue créateur Simon Porte Jacquemus, alors âgé de 26 ans, confiait même dans les colonnes de Stylist avoir frôlé la tendinite du pouce tant il passait du temps sur son smartphone.

Génération nomophobe

Au-delà de l’anecdote, cette confession un brin honteuse du presque trentenaire est symptomatique de ce terrible mal qui ronge sa génération et la suivante, tous sexes et genres confondus. En 2018, une étude OpinonWay/Smerep révélait ainsi que 20% des étudiants passaient plus de 6h par jour sur leur téléphone.

“Bien sûr, les plus vulnérables sont les adolescents et les jeunes adultes chez lesquels se retrouver sans portable signifie risquer de vivre un isolement insupportable.” explique le Dr Anne Marie Lazartigues*, psychiatre et psychothérapeute basée à Paris.

« Quand mon portable a dû partir en réparation, ce qui m’a réellement manqué a été de ne pas pouvoir communiquer avec le monde extérieur. Je voulais prévenir de mon retard ? Pas de téléphone ! Je voulais raconter une anecdote de ma journée ? Pas de téléphone ! Un joli coucher de soleil que j’aurai aimé immortaliser ? Pas de téléphone !” se souvient Katia, 31 ans. “On dit souvent que l’on se coupe du monde lorsque l’on est accro à son téléphone mais, étrangement, je ne m’étais jamais sentie si seule qu’en étant sans. »

Une angoisse de performance qui pousse à vouloir sans cesse être joignable

La nomophobie, un “mal du siècle” qui répondrait à des problématiques sociales, relationnelles mais également professionnelles, 60% des Français consultant leurs mails via leurs smartphones.

“Ayant une angoisse de performance qui les pousse à vouloir sans cesse être joignables, les trentenaires ne peuvent pas non plus se passer d’avoir leur portable en permanence à portée de main”, ajoute la spécialiste.

“J’aimerai bien passer moins de temps sur mon téléphone mais en réalité, je n’ai pas vraiment le choix avec mon travail, je dois vraiment être toujours connecté”, confirme ce responsable en communication politique qui a préféré rester anonyme.

Problème ?

“Cette utilisation compulsive du portable finit par avoir des conséquences néfastes sur la vie sociale, professionnelle ou familiale, ne serait-ce que du fait de son caractère chronophage”, prévient le Dr Lazartigues.

En effet, qui n’a jamais remarqué ses couples qui, en plein dîner en tête-à-tête, bloquent sur leur portable respectif pendant de longues minutes ? Ces réunions d’équipe improductives où tous les participants ont les yeux rivés sur leur écran ? Ces apéros entre amis qui virent aux concours de like et de selfies ?

“Malgré sa dénomination, la nomophobie nous semble entrer davantage dans la catégorie des addictions que dans celle des phobies. D’ailleurs, elle n’est pas reconnue dans les nomenclatures psychiatriques.” précise l’experte.

D’autres spécialistes incitent par ailleurs à la prudence face à ses termes un brin galvaudés qui témoignent des habituelles craintes générées par l’arrivée de nouvelles technologies. Certains soulignent également comment la nomophobie est devenu le parfait alibi d’une foire marketing aux digital detox des plus lucratives.

Dans quels moments utilisez-vous votre téléphone ? Quelle utilité en tirez-vous ? Que se passe-t-il si vous êtes dans l’incapacité de l’utiliser ?

Etre attentif aux difficultés, aux manquements ou encore aux erreurs qui résultent directement de notre usage excessif de téléphone : telle semble être la première façon de désamorcer toute potentielle dérive.

“Il a fallu que je frôle l’accident de voiture parce que je conduisais tout en consultant mon téléphone pour que je commence à me poser des questions. C’est vraiment idiot”, poursuit Tomas.

 Prêtez également attention à votre comportement : dans quels moments utilisez-vous votre téléphone ? Quelle utilité en tirez-vous ? Que se passe-t-il si vous êtes dans l’incapacité de l’utiliser ?

On peut ensuite se fixer progressivement des limites et s’autodiscipliner en se forçant à laisser son doudou numérique dans une autre pièce que celle où l’on dort, à couper les notifications ou à le ranger dans son sac-à-main pendant une réunion de famille.

“C’est bête mais, désormais, j’essaie de faire en sorte que la dernière chose que je regarde avant de m’endormir soit le visage de mon copain à côté de moi et pas une énième story sur Instagram”, rajoute Sandra.

Autre piste de réflexion conseillée par les spécialistes : celle du modèle que l’on souhaite donner à nos charmantes têtes blondes sur les bienfaits d’un usage modéré des nouvelles technologies. Difficile en effet de réprimander votre pré-ado sur son addiction smartphonesque quand vous avez vous-même le nez toujours collé dessus !

À moins que vous ne comptiez sur ce fameux rapport hebdomadaire généré par son téléphone dernier cri qui le rappellera à l’ordre avant même que vous n’ayez eu le temps de le faire. 

*Le Dr Anne Marie Lazartigues, psychiatre, psychotherapeute et sexologue, spécialisée dans les thérapies, reçoit dans son cabinet du 4e arrondissement de Paris.
** Source : Baromètre du numérique 2017/ CRÉDOC

https://www.marieclaire.fr/,

Et le mot de l’année 2018 est… «nomophobie»


Le Cambridge Dictionary a invité les membres de son blog, ainsi que toutes personnes qui le suivent dans les réseaux sociaux à voter pour le mot de l’année qui en principe n’est pas encore dans les dictionnaires, mais sont quand même utilisé dans le langage
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Et le mot de l’année 2018 est… «nomophobie»

 

Le mot «nomophobie» succède à «populisme» au palmarès | Park Van Ness via Flickr CC License by

Le mot «nomophobie» succède à «populisme» au palmarès | Park Van Ness via Flickr CC License by

Repéré par Thomas Messias

Repéré sur The Independent

Une décision qui émane du comité du Cambridge Dictionary.

Après paranoid (paranoïaque) en 2016 et populism(populisme) en 2017, le Cambridge Dictionary a récemment élu son mot de l’année 2018. Il s’agit de nomophobia, un mot dont la traduction française (nomophobie) ne figure pas encore dans nos dictionnaire.

Le mot est méconnu par chez nous mais il est pourtant utilisé depuis des années, notamment dans la presse.

La nomophobie désigne «la peur ou l’inquiétude ressentie à l’idée de se trouver sans téléphone mobile ou d’être dans l’impossibilité de s’en servir».

Le préfixe nomo– consiste tout simplement en une contraction des mots no mobile phone (pas de téléphone mobile).

Comme le raconte The Independent, le comité du Cambridge Dictionary a invité les membres du lectorat de son blog, ainsi que les internautes qui la suivent sur les réseaux sociaux, à choisir le mot le plus emblématique de 2018 parmi une liste de quatre mots préselectionnés. Sur le blog, on peut lire ce commentaire émanant du comité:

«Votre choix montre que, tout autour du monde, les gens ont tellement l’habitude de ce type d’anxiété qu’il était réellement nécessaire de lui donner un nom».

Devant «ecocide», «no-platforming» et «gender gap»

La nomophobie a donc été plus forte que les termes ecocide (qui désigne la destruction délibérée et complète d’un écosystème), no-platforming (pratique consistant à empêcher une personne de rendre ses idées publiques dans la mesure où l’on estime que celles-ci sont dangereuses ou inacceptables) et gender gap (la différence entre les façons dont la société traite les hommes et les femmes). Des idées dont on devrait continuer à entendre parler plus d’une fois en 2019.

Votre mobile peut vous rendre malade


L’addiction au Smartphone ou iPhone est un gros problème chez plusieurs personnes. Les réseaux sociaux peuvent entrainer de la frustration, de narcissisme et autres problèmes de comportement allant jusqu’à une dépression sévère
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Votre mobile peut vous rendre malade

 

Ecran de l'iPhone 8. JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Ecran de l’iPhone 8. JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Marie-Pierre Fourquet-Courbet et Didier Courbet

Peur, culpabilité et hallucinations, vous ne regarderez plus votre smartphone comme avant.

Si le smartphone fait partie de notre quotidien et rend de nombreux services, de récentes recherches montrent qu’il présente des risques dont ses utilisateurs doivent se méfier. Les personnes qui l’utilisent très fréquemment, adolescents comme adultes, seraient davantage anxieuses et déprimées. Il peut également rendre «addict».

Le smartphone est aujourd’hui omniprésent dans nos vies: 58% des Français déclarent avoir leur mobile 24h sur 24h avec eux; 41% le consultent même au milieu de la nuit et 7% vont jusqu’à répondre à leurs messages dans leur lit.

Dans une récente synthèse des recherches menées sur les grands usagers des smartphones et des réseaux sociaux, les chercheurs ont mis en évidence une plus grande probabilité de souffrir de certains problèmes psychologiques: anxiété, dépression et addiction.

Les réseaux sociaux sont l’objet d’un étonnant paradoxe. Ils sont censés apporter divertissements et satisfaction. Les consulter est le premier geste du matin pour 48% des 18-34 ans. Pourtant, plus les gens sont actifs sur Facebook ou Instagram, et plus leur humeur est négative après y être allés.

Plus grave, un lien a été mis en évidence entre ces usages et des symptômes de dépression. Les préadolescents et adolescents semblent particulièrement sensibles. En particulier, chez les adolescents qui perçoivent leur réseau amical dans la vie réelle comme étant de faible qualité, les longues durées passées sur Facebook sont associées à davantage de troubles dépressifs et d’anxiété sociale.

La peur de louper quelque chose

Qu’est-ce qui contribue à ces troubles? Premièrement, comme les réseaux sociaux sont devenus de véritables espaces de comparaison sociale, notamment par les photos postées, on est souvent enclin à penser que les autres sont plus heureux et ont une vie bien plus agréable que la nôtre. Regarder la vie «heureuse» des autres sur les réseaux sociaux fait penser que sa propre existence est moins plaisante.

Boite à anxiété et rectangle à anxiété, mes deux meilleurs amis. Topher McCulloch/Flickr, CC BY

Deuxièmement, il y a souvent la crainte, lorsqu’on n’est pas sur les réseaux sociaux, de «louper quelque chose». Ce phénomène est appelé en anglais: FOMO (fear of missing out). Par exemple, on craint que les autres aient des expériences enrichissantes sans nous. Cette peur conduit l’internaute à vouloir prendre connaissance au plus tôt des nouvelles informations qui y circulent. Quand elle est élevée, la FOMO est souvent associée à une humeur très fréquemment négative, une faible satisfaction de sa vie en général et à plus de symptômes dépressifs.

Ces deux problèmes psychologiques sont souvent ressentis par des personnes qui utilisent Internet pour satisfaire un fort besoin de popularité et de reconnaissance sociale qu’elles n’arrivent souvent pas à réaliser dans leur vie «réelle».

Ainsi, les likes, tweets, partages et autres messages sont, pour elles, autant de signes de reconnaissance sociale et deviennent une véritable monnaie d’échange affectif.

Coupable de perdre son temps

Les effets négatifs ne se font pas ressentir uniquement chez les «gros» utilisateurs. En effet beaucoup de personnes ont parfois l’impression de ne rien faire de significatif et de perdre du temps inutilement sur les réseaux sociaux.. Si les individus les trouvent divertissants à court terme, ils sont susceptibles d’éprouver, au final, de la culpabilité liée, soit au fait qu’ils ont négligé d’autres tâches plus importantes à effectuer, soit à des sentiments négatifs proches de ceux ressentis lors de comportements de procrastination.

Si certains internautes continuent à fréquenter activement les réseaux sociaux, c’est d’ailleurs parce qu’ils ont tendance à faire une «erreur de prévision affective»: ils espèrent toujours se sentir mieux après y être allés alors que, c’est souvent l’inverse qui se produit.

Hallucinations sonores

Plus de la moitié des personnes déclarent éprouver de l’anxiété en cas de perte de leur smartphone, quand elles sont contraintes de l’éteindre ou si elles ne peuvent pas l’utiliser, soit à cause d’une mauvaise couverture réseau ou d’une batterie faible, soit parce que le mobile n’est pas à portée de main. Par ailleurs, 42% des adolescents déclarent qu’ils seraient «dévastés» s’ils devaient quitter leur foyer plusieurs jours sans leur téléphone. Cette anxiété est à l’origine de l’apparition d’un nouveau trouble, spécifique aux smartphones: la nomophobie. Née de la contraction anglaise de «no-mobile phobia», la nomophobie est, en simplifiant, une crainte obsédante et continuelle, de ne pas avoir son smartphone en état de marche avec soi.

En outre, une utilisation excessive du smartphone est souvent associée à des «hallucinations» sonores et à des perceptions de «signaux fantômes» en provenance du téléphone. Les individus pensent avoir perçu un signal indiquant un appel entrant, un message ou une notification, alors qu’en fait, rien n’a été émis. Ce phénomène, source de stress, est répandu puisque la moitié des personnes étudiées perçoivent des signaux fantômes au moins une fois par semaine. Il est particulièrement observé chez les personnes ayant un besoin de popularité développé, qui considèrent dès lors le moindre signal du smartphone comme un possible indicateur de leur degré de popularité.

Réguler nos conduites

L’apparition de ces problématiques est trop récente pour qu’elles soient explicitement répertoriées parmi les troubles psychiatriques. On manque de recul et d’études sur l’ampleur et la «gravité» des phénomènes. Cependant, pour ne pas tomber dans le piège de l’«addiction» et des anxiétés générées par le smartphone et les réseaux sociaux, il s’agit d’abord d’en prendre conscience pour réguler ses propres conduites et celles des adolescents. Ces pratiques de bon sens ne nous épargneront pas une analyse plus approfondie des raisons pour lesquelles les usagers sont si fortement attachés à Internet, aux réseaux sociaux et au smartphone et pourquoi ils ont une telle crainte de ne plus pouvoir les utiliser.

Jeune cycliste sur son téléphone au guidon. Lauren De Clerck/Flickr, CC BY

La communication numérique offre la possibilité de combler de nombreux besoins existentiels, narcissiques et sociaux, difficiles à satisfaire dans la «vie réelle». Ces derniers sont souvent générés ou amplifiés par une société toujours plus individualiste et ambivalente. D’un côté, elle génère de nouveaux besoins alimentant toujours plus le narcissisme, auxquels adolescents et jeunes adultes sont si sensibles (comme le besoin de popularité) et, de l’autre côté, elle provoque nombre de frustrations.

Comme l’enfant séparé de sa mère trouve dans son «doudou» un moyen de se rassurer, le smartphone, objet transitionnel, ne permettrait-il pas de lutter contre les frustrations et affects négatifs provoqués par le monde social ? En étant connecté en permanence à ses amis et en pouvant «se raccrocher» à des environnements en ligne familiers, comme sa page Facebook, son compte Twitter ou sa story Snapchat, la personne, éloignée de son environnement familier, ne se sentirait-elle pas alors davantage en sécurité affective, comme dans son foyer où elle a ses repères et habitudes rassurants? La connexion permanente, notamment aux réseaux sociaux la rassurerait quant à son insertion et lui donnerait alors l’impression qu’elle est un acteur socialement central et important.

La communication numérique permettrait également d’acquérir instantanément, par les likes, retweets et autres notifications, des signes de reconnaissance d’autrui contribuant à satisfaire des besoins personnels et sociaux liés à la construction d’une image de soi valorisante. Chez les gros utilisateurs, cette communication comblerait un «vide existentiel» et contrecarrerait une vie sociale «réelle» insatisfaisante. Par exemple, une connexion permanente offre aux personnes s’ennuyant dans la vie, stimulations et divertissements, mais uniquement à très court terme.

Autrement dit, avoir une «vraie» vie sociale satisfaisante conduirait à passer moins de temps sur les réseaux sociaux. Et moins de temps passé sur les réseaux, c’est bien sûr plus de temps pour développer une « meilleure » vie sociale dans la réalité.

http://www.slate.fr/

La nomophobie, nouveau mal du siècle


Êtes-vous namophobe? Il semble que plusieurs utilisateurs de téléphone intelligent ont plusieurs symptômes, car toute leur vie s’organise autour de cet objet.
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La nomophobie, nouveau mal du siècle

 

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Tandis que les Journée mondiales sans téléphone portable s’étalent du 6 au 8 février 2014, la nomophobie, cette peur maladive de se retrouver un jour sans mobile, gagne de plus en plus de personnes et commence même à se soigner au sein de centres spécialisés.

La nomophobie désigne la peur excessive d’être séparé de son téléphone. L’une des rares études menées sur le sujet remonte à 2012 et démontre que les deux-tiers des Anglais se disent angoissés à l’idée de perdre leur téléphone. En France, une unité à Lyon est même spécialisée dans cette pathologie.

Pour Stéphanie Berthelon, psychologue au Centre de traitement du stress et de l’anxiété de Lyon, il n’y a pas de portrait-type de personnes victimes de nomophobie:

«Si la personne utilise son téléphone pour se distraire, il peut devenir dépendant aux jeux, jusqu’à ce que cela devienne obsédant. Dans d’autres cas, le mobile sert à se rassurer, à avoir le contrôle sur son environnement, à tout vérifier».

Elle constate que pour les jeunes (15/20 ans), le vie sociale s’organise désormais autour du smartphone.

«Le problème de dépendance se pose quand cela a un impact négatif sur sa vie sociale, professionnelle ou encore conjugale, lorsque le contact avec son téléphone devient exclusif» explique Stéphanie Berthelon.

Parmi les signes révélateurs de nomophobie figure évidement l’absence de détachement de l’utilisateur de son mobile, lequel ne prête plus attendu à quiconque et se coupe peu à peu de son entourage pour s’enfermer dans sa propre bulle. Pire encore, il peut aussi se révéler agressif en cas de difficulté, plus ou moins longue, à se servir de son téléphone portable. Dans tous ces cas de figure, les proches doivent s’inquiéter et les aider à consulter.

Pour que l’objet ne prenne pas le pouvoir, les psychologues disposent de méthodes basées sur la compréhension (à quoi me sert mon téléphone, en ai-je réellement besoin?) et des exercices comportementaux destinés à progressivement se détacher et à se libérer du terminal mobile.

Les 6, 7 et 8 février sont décrétés Journées mondiales sans téléphone portable, sous le thème cette année «Alerte texto: Enlèvement de la langue française». Cet événement est organisé tous les ans depuis 2001 par l’écrivain Phil Marso.

Site officiel des Journées mondiale sans portable.

Nomophobie ► Êtes-vous accros à votre cellulaire? Quelques indices


Je trouve pratique d’avoir un cellulaire au lieu de téléphone maison, mais pas au point d’en faire une maladie … et malheureusement, la dépendance au cellulaire est beaucoup plus fréquente qu’on le pense
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Nomophobie ► Êtes-vous accros à votre cellulaire? Quelques indices

 

Nomophobie - Êtes-vous accros à votre cellulaire? Quelques indices

Photo laurent hamels – Fotolia.com

Agence QMI

Stéphanie Godbout

Voir des gens parler au téléphone dans la rue, texter au restaurant ou dans une file d’attente à la caisse du supermarché, est désormais chose tout à fait fréquente, voire normale.

Posséder un cellulaire est pratique. Il permet d’appeler les secours si vous êtes en panne et de prévenir votre patron que vous arriverez quelques minutes en retard.

Mais saviez-vous que deux lecteurs de cette chronique sur trois souffrent de «nomophobie», soit la peur d’être séparés de leur téléphone mobile?

Voici notre liste de signes qui prouvent que vous êtes accros à votre cellulaire!

Vous êtes distraits par votre téléphone

Photo Robert Kneschke – Fotolia.com

Vous êtes davantage préoccupés par votre téléphone que par les gens qui vous entourent?

Si même avec votre âme sœur lors d’une soirée romantique au restaurant, vous ne pouvez résister à l’envie de regarder l’écran de votre téléphone question de vous assurer que vous n’avez pas raté un appel, il y a de fortes chances que vous soyez accros à votre cellulaire…

Si vous ne pouvez vous retenir d’envoyer un texto à un ami ou pire, faire une rapide partie de Draw Something pendant que votre conquête est à la salle de bain, c’est confirmé, vous souffrez de «nomophobie»!

Vous ne résistez pas à la dernière version

Êtes-vous accros à votre cellulaire? - Vous ne résistez pas à la dernière version

La folie du iPhone 5 s’est emparée de Montréal le vendredi 21 septembre 2012, alors que des dizaines de personnes ont fait la file pour se procurer le nouvel appareil d’Apple.

Photo Laurent Dionne / Agence QMI

Votre pouls augmente à la minute où il y a une rumeur d’une nouvelle version du iPhone?

Vous attendez en file devant le magasin Apple le jour du lancement pour être le premier à mettre la main sur le nouveau modèle de cellulaire du fabricant?

Vous êtes un acheteur précoce qui souffre sans doute de cette affectation.

Rassurez-vous, les gens dans la file d’attente en sont également atteints!

Vous préférez texter que parler

Êtes-vous accros à votre cellulaire? - Vous préférez texter que parler

Photo Andres Rodriguez – Fotolia

Pourquoi appeler votre meilleur ami pour prendre de ses nouvelles et lui souhaiter un joyeux anniversaire quand vous pouvez le lui texter?

Si vous préférez avoir recours à des frimousses et des caractères spéciaux pour véhiculer vos états d’âme plutôt que la parole, et que vous favorisez les échanges de textos à vos amis virtuels plutôt que d’entretenir une conversation avec un ami en face de vous, il est peut-être temps d’admettre que vous avez une dépendance!

Mortifiés par l’idée que votre pile soit déchargée?

Êtes-vous accros à votre cellulaire? - Mortifiés par l'idée que votre pile soit déchargée?

Photo Aaron Amat – Fotolia

La fin du monde est arrivée si la pile de votre cellulaire est à plat?

Vous êtes effrayés par l’idée de ne pas être joignable, ne serait-ce que quelques minutes?

Si vous possédez un chargeur à la maison, un pour la voiture et que vous en avez un en permanence au bureau… vous êtes sans contredit quelqu’un de prévoyant… qui est hélas, peut-être aussi atteint de «nomophie» !

Vous entendez votre téléphone sonner… quand il ne sonne pas

Êtes-vous accros à votre cellulaire? - Vous entendez votre téléphone sonner... quand il ne sonne pas

Photo william87 – Fotolia.com

Vous regardez constamment votre cellulaire parce que vous pensez l’avoir entendu sonner?

Vous n’attendez pas d’appel important, mais si on tentait de vous joindre?

Si le moindre bruit électronique provoque chez vous une réaction similaire à celle du chien de Pavlov, il y a de fortes chances que fassiez partie du 66 % des gens atteints de «nomophobie»!

Vous vivez dans l’attente

Vous vivez dans l'attente

Photo olly – Fotolia.com

Dès que vous entendez la sonnerie de votre téléphone, vous arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire pour vous précipiter vers votre appareil?

Dès qu’un bip retentit pour vous avertir que vous venez de recevoir un nouveau message, vous êtes comme un soldat au garde-à-vous?

«Et si c’était urgent?»

Votre interlocuteur peut assurément attendre quelques minutes, le temps que vous finissiez de prendre votre douche… et vous pouvez sûrement affirmer que vous êtes dépendant à votre cellulaire!

Vous êtes inséparables

Êtes-vous accros à votre cellulaire? - Vous êtes inséparables

Photo naka – Fotolia.com

Votre cellulaire et vous êtes comme les deux doigts de la main?

Sans lui, vous vous sentez dénudé? Un peu comme un fumeur sans sa cigarette, vous ne savez pas quoi faire de vos mains quand vous ne tenez pas votre téléphone?

Si vous avez déjà fait un détour d’une heure parce que vous l’aviez oublié à la maison et que vous avez l’impression que votre vie n’a pas sens lorsque vous êtes séparé de lui… peut-être avez-vous développé une dépendance!

http://fr.canoe.ca