Un progrès pour améliorer l’état de certaines maladies comme le Parkinson. Probablement que l’avenir pour ces personnes souffrant de maladie neurologique du mouvement pourront enfin avoir un traitement adapté pour eux
Nuage
Un « pacemaker pour le cerveau » contre les maladies neurologiques
Alim Louis Benabid (à gauche) et l’Amércain Mahlon DeLong, coloréats du prix de la fondation | AP/uncredited
Distingué, lundi 8 septembre, par un prestigieux prix de la Fondation Lasker (le « prix Nobel américain »), le neurochirurgien français Alim-Louis Benabid est récompensé avec le neurologue américain Mahlon DeLong pour leur mise au point de la technique dite de « stimulation cérébrale profonde » (SCP).
Ce procédé neurochirurgical a été appliqué pour la première fois sur un patient atteint de la maladie de Parkinson en 1993 au CHU de Grenoble par le professeur Benabid.
L’intervention vise à moduler grâce à un courant électrique à haute fréquence l’activité des circuits neuronaux dont le fonctionnement est perturbé par une maladie. L’hyperactivité pathologie de la région ciblée est en quelque sorte « brouillée ».
Pour cela, les neurochirurgiens implantent directement dans le cerveau de fines électrodes qui délivrent un courant électrique continu à des structures cérébrales profondes, en l’occurrence les noyaux gris centraux pour les malades parkinsoniens.
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UNE APPLICATION POUR LA MALADIE DE PARKINSON
Le dispositif entièrement sous-cutané comprend une électrode, une extension et un neurostimulateur, équivalent neurologique du pacemaker cardiaque.
Reliant l’électrode au neurostimulateur, l’extension est implantée sous la peau et chemine sous le cuir chevelu, descend le long du cou, puis jusqu’au thorax ou l’abdomen, selon le site choisi pour implanter le stimulateur. Ce dernier est programmable par radiofréquences à travers la peau. Cela permet au médecin de régler de manière non invasive les paramètres de la stimulation électrique.
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Les bénéfices de la SCP se font généralement sentir en quelques semaines. Une nouvelle génération de neurostimulateurs est développée qui seront capable d’enregistrer l’activité électrique du cerveau et d’adapter en conséquence la stimulation électrique.
La technique de la SCP a d’abord été appliquée avec succès au traitement des manifestations de la maladie de Parkinson, puis à d’autres pathologies du mouvement. En variant les sites d’implantation des électrodes, elle a ensuite été étendue avec plus ou moins de succès à la dépression sévère aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC), à la maladie de Gilles de la Tourette.
D’autres pathologies neuropsychiatriques sont envisagées, mais soulèvent des questionnements éthiques en particulier lorsque certains médecins envisagent de l’appliquer à l’anorexie mentale ou à l’agressivité dirigée contre les autres.