L’engouement pour le lait d’amande entraîne une hécatombe d’abeilles


Beaucoup préfèrent boire le lait d’amande, plutôt la boisson d’amande que du lait conventionnel. Le problème : C’est la Californie qui est la plus grosse productrice et la demande a augmenter drastiquement qu’en peu de temps de grands vergers d’amandier ont fait leur apparition. Ils utilisent énormément de pesticides dont certains sont mortels pour les abeilles. En plus, le travail pour polliniser les amandiers demande beaucoup plus aux abeilles que les autres cultures et en plus, on les empêche d’hiberner pour polliniser a l’avance. Bref, le résultat est une hécatombe d’abeille cinquante milliards d’abeilles sont morte en hiver 1919. Sans abeille, pas d’amande, pas d’amande pas de boisson d’amande
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L’engouement pour le lait d’amande entraîne une hécatombe d’abeilles


Beaucoup d'apiculteurs américains signent des contrats avec les producteurs d'amandes. | Joe Raedle / Getty Images North America / AFP

 

Beaucoup d’apiculteurs américains signent des contrats avec les producteurs d’amandes. | Joe Raedle / Getty Images North America / AFP 

Repéré par Robin Tutenges

Repéré sur The Guardian

Aux États-Unis, cinquante milliards d’abeilles sont mortes en seulement quelques mois.

Aux États-Unis, l’industrie de l’amande connaît une croissance extraordinaire. Poussés par les ventes de lait d’amande (+250% en cinq ans), de gigantesques vergers d’amandiers sortent de terre, notamment en Californie. Cette expansion rapide, facilitée par l’utilisation massive de pesticides, n’est pas sans conséquence pour les milliards d’abeilles qui assurent la pollinisation des sites.

Pendant l’hiver 2019, une véritable hécatombe est survenue dans les ruches californiennes installées dans les zones de production d’amandes: cinquante milliards d’abeilles ont été anéanties en quelques mois, plus du tiers des colonies américaines –un record.

Scientifiques, apiculteurs et écologistes attribuent ce taux de mortalité extrêmement élevé à l’exposition des insectes aux pesticides. La recherche a notamment découvert qu’une classe de pesticides appelés néonicotinoïdes, désormais interdite en France, était particulièrement mortelle pour les abeilles.

Dans une course effrénée au rendement –la Californie fournit près de 80% de l’approvisionnement mondial en amandes–, les exploitants agricoles utilisent pourtant ce type de produit chimique en très grande quantité.

Surexploitation

Chaque année, quelque 35 millions de livres [près de 16 millions de kilogrammes] de pesticides sont déversés sur les exploitations américaines d’amandes –plus que pour n’importe quel autre produit récolté.

L’un des pesticides les plus largement appliqués dans ces vergers est l’herbicide glyphosate (Roundup), dont l’usage est également très controversé en France. Il se révèlerait extrêmement nocif pour les abeilles et augmenterait les risques de cancer chez l’être humain.

En plus de la menace des pesticides, la pollinisation des amandes est très exigeante pour les abeilles. Elles sont réquisitionnées pour ce travail deux mois plus tôt que dans la nature, au moment même où elles sont censées être plongées dans un long sommeil hivernal.

Par ailleurs, la quantité de ruches nécessaire pour ces exploitations dépasse de loin celle des autres cultures. Les pommes n’utilisent par exemple qu’un dixième du nombre d’abeilles requises pour les amandes.

Cette concentration d’abeilles dans une même région géographique augmenterait de façon exponentielle le risque de propagation de maladies, comme celles véhiculées par l’acarien parasite appelé Varroa destructor.

Face à ces problèmes, les apiculteurs sont dans l’impasse. D’un côté, ils se battent constamment pour garder suffisamment d’abeilles pour remplir leur contrat de pollinisation avec les producteurs d’amandes; de l’autre, ils ne peuvent renoncer et quitter ce type d’exploitation dont ils sont financièrement dépendants.

Pour Nate Donley, scientifique au Center for Biological Diversity dans l’Arizona, les vergers d’amandiers sont un véritable abattoir à abeilles:

«C’est comme si on les envoyait à la guerre. Beaucoup ne reviennent pas.»

http://www.slate.fr

Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux


Les insecticides, pesticides supposés aider les agriculteurs pour de meilleurs rendements pour leur culture nuit comme on le sait aux abeilles et autre pollinisateurs, mais aussi aux oiseaux sauvages migrateurs. Même une petite dose a un impact sur leur poids, leur santé et sur leur reproduction
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Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux

Les populations d'oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Repéré sur Fast Company

Repéré par Mathilda Hautbois

Les effets des néonicotinoïdes sur les abeilles et autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux sauvages suscitent encore plus d’inquiétudes.

Les néonicotinoïdes continuent de faire des ravages. Des travaux de recherche ont prouvé que ces insecticides, dont on connaît la toxicité pour les abeilles, sont également nuisibles aux populations d’oiseaux.

Commercialisés depuis la fin des années 1980, les néonicotinoïdes sont mondialement employés en agriculture.

«L’idée de départ était qu’ils n’étaient nocifs que pour les insectes et qu’ils étaient sans danger pour les mammifères et les oiseaux, note Bridget Stutchbury, professeure de biologie à l’université York, mais personne n’avait encore fait ce type d’étude de dosage sur des oiseaux chanteurs migrateurs.»

Dans une précédente étude, la spécialiste et son équipe avait testé en laboratoire les effets de ces insecticides quand ils sont ingurgités par les oiseaux.

«Nous avons constaté que même de petites doses les rendaient très malades, souligne-t-elle. Nous étions inquiets et surpris, et nous nous sommes demandé ce que deviennent ces oiseaux dans la nature.»

La reproduction affectée

Pour une nouvelle expérience, les scientifiques ont donné de minuscules doses de produit chimique à des moineaux sauvages –des quantités équivalentes à celles auxquelles ils seraient exposés en ne mangeant que deux ou trois petites graines enrobées d’insecticide. Une fois les oiseaux relâchés, l’équipe a suivi leur parcours grâce à des émetteurs radio miniatures.

Les résultats montrent qu’à cause de l’ingestion de l’insecticide, les oiseaux ont perdu en moyenne 6 % de leur poids en six heures. Ceux tombés malades sont restés sur place pendant trois à quatre jours de plus qu’habituellement, probablement pour reprendre de l’énergie ou se remettre de l’intoxication.

Le problème est d’autant plus grave pour les oiseaux dont la saison de reproduction est courte: une arrivée tardive sur les lieux de nidification peut nuire à leurs chances de procréer.

Les scientifiques ont en outre remarqué que les oiseaux malades étaient également désorientés, un handicap majeur pour un animal migrateur.

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. L’Union européenne a interdit ces insecticides en 2018, mais ils sont encore utilisés dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Les effets sur les abeilles et les autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux suscitent encore plus d’inquiétudes.

«C’est une très mauvaise nouvelle qu’un vertébré ait été exposé à ces phénomènes dans la nature et qu’en réalisant une expérience contrôlée, on puisse en mesurer les effets dramatiques», a déploré Bridget Stutchbury.

http://www.slate.fr/

Trump autorise l’utilisation de pesticides tueurs d’abeilles


Encore des interdictions aux États-Unis du temps Obama qui viennent d’être levé, les pesticides qui mettent en grands dangers les abeilles et autre pollinisateurs ainsi que l’OGM dans les réserves naturelles. Même si on prétend que l’utilisation sera du cas par cas, je doute que le cas par cas soit plus généralisé par les pesticides et l’OMG.
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Trump autorise l’utilisation de pesticides tueurs d’abeilles

 

© afp.

Source: Belga

Le gouvernement américain a mis fin à une mesure qui interdisait l’utilisation de pesticides qui seraient responsables du déclin des populations d’abeilles et proscrivait des cultures génétiquement modifiées dans des réserves naturelles du pays, rapportent samedi plusieurs médias. Ces deux interdictions avaient été décrétées par le prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama.

Le levée de l’interdiction d’utiliser des néonicotinoïdes dans des réserves naturelles est parue dans une publication du Service américain en charge de la pêche et de la faune (The U.S. Fish & Wildlife Service). Ces insecticides seraient responsables d’un important déclin des populations d’abeilles. Les papillons et autres pollinisateurs seraient aussi menacés par l’utilisation de ces produits.

Les OGM autorisées dans les réserves naturelles

L’autre mesure autorise à présent les agriculteurs à planter des cultures génétiquement modifiées comme du maïs ou du soja dans les réserves naturelles du pays.

Selon Greg Sheehan, vice-directeur du Fish and Wildlife Service, l’usage d’organismes génétiquement modifiés doit aider à « maximiser la production ». Il a soutenu que la levée de ces interdictions ne signifiait pas que les OGM et les pesticides seraient utilisés dans toutes les réserves naturelles en question. Leur utilisation sera décidée « au cas pas cas ».

https://www.7sur7.be/

Après les abeilles, les bourdons sont à leur tour menacés


Les pesticides, c’est la peste pour l’environnement. Après les abeilles, les bourdons sont en danger. Eux aussi sont de grands pollinisateurs et leurs colonies risquent de disparaitre à cause des néonicotinoïdes, et du manque de variété floral et c’est notre faute.
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Après les abeilles, les bourdons sont à leur tour menacés

 

Une reine bourdon (Bombus impatiens) recueille des ressources florales pour son nid. Crédits : Leif Richardson

par Brice Louvet

Grands pollinisateurs, les bourdons sont aujourd’hui en grand danger. Les menaces environnementales, telles que les insecticides et le manque de diversité florale, pèsent grandement sur les reines, dont dépendent des colonies entières.

Le printemps est une période clé pour les reines bourdons. Après avoir émergé de leur hibernation, celles-ci doivent construire des nids, pondre des œufs, maintenir leurs larves au chaud et les nourrir. C’est exigeant sur le plan physiologique, et les enjeux sont élevés : le succès de la colonie dépend du travail solitaire de la reine pendant cette période. Mais cette mécanique bien huilée est aujourd’hui enrayée. Dans une étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B, des chercheurs de l’Université de Californie (États-Unis) tirent en effet la sonnette d’alarme : les menaces environnementales s’accumulent, et les reines bourdons en paient le prix.

Dirigée par Hollis Woodard, professeure adjointe d’entomologie, l’équipe a en effet découvert que l’exposition à un insecticide largement répandu et une mauvaise alimentation nuisaient à la santé et au travail des reines bourdon, ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur un groupe de pollinisateurs déjà en déclin. Rappelons que les bourdons sont les chevaux de trait du monde des insectes pollinisateurs, jouant un rôle clé dans les écosystèmes naturels et agricoles. Les cultures des tomates, par exemple, dépendent en grande partie de leurs services de pollinisation.

Des études antérieures ont déjà mis en cause le thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde. Une fois exposées à ce produit, les reines bourdons pondent en effet beaucoup moins d’œufs. Cela pourrait donc entraîner un effondrement des populations. Les néonicotinoïdes sont généralement appliqués sur les graines avant de contaminer le sol – où les bourdons dorment – et pénètrent dans les tissus végétaux, y compris le pollen et le nectar. Un autre facteur de stress pour les bourdons est la diminution de la diversité florale, entraînée par l’utilisation des terres agricoles et d’autres changements globaux.

« Les bourdons sont des généralistes floraux qui recueillent le pollen d’une grande variété d’espèces végétales, et des études antérieures ont démontré qu’un régime mixte favorise mieux le développement des colonies de bourdons qu’un régime composé de pollen provenant d’une seule fleur », explique Hollis Woodard.

Les chercheurs ont ici testé les effets d’une exposition temporaire ou prolongée à l’imidaclopride néonicotinoïde. Ils ont démontré que les reines bourdon étaient beaucoup moins actives et six fois plus susceptibles de mourir au cours d’une exposition prolongée (37 jours) à ce pesticide. Les reines exposées survivantes ont également produit seulement un tiers des œufs et un quart des larves par rapport aux reines non traitées.

Créer de nouvelles colonies est vital pour la survie des bourdons. Si les reines ne produisent pas d’œufs ou ne fondent pas de nouvelles colonies, il est possible que les ceux-ci disparaissent complètement. Le chercheur appelle donc à ce que l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes aux États-Unis soit reconsidérée. De leur côté, les États membres de l’Union européenne ont récemment décidé d’interdire ces produits de tous les champs d’ici la fin de l’année 2018, en raison du grave danger qu’ils représentent pour les abeilles.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans les Actes de la Royal Society B.

Source

http://sciencepost.fr/

Des traces de pesticides trouvées dans l’eau du robinet


Même si c’est à faibles quantités que les analyses de l’eau potable qui sort du robinet ont donné des traces de néonicotinoïde, ce n’est pas normal. Cela veut dire que semences traitées aux néonicotinoïdes serait plus dommageable à l’environnement, surtout qu’ils sont reconnus être nuisible aux abeilles
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Des traces de pesticides trouvées dans l’eau du robinet

 

Une équipe de l'Université de Montréal a trouvé des... (Photo tirée d'une vidéo de Martin Leblanc, archives La Presse)

Une équipe de l’Université de Montréal a trouvé des traces de néonicotinoïdes dans l’eau de Montréal et de Laval.

PHOTO TIRÉE D’UNE VIDÉO DE MARTIN LEBLANC, ARCHIVES LA PRESSE

 

STÉPHANIE BÉRUBÉ
La Presse

Les néonicotinoïdes se retrouvent à nouveau dans l’actualité. Cette fois, une équipe  de l’Université de Montréal a évalué la concentration de certains pesticides dans l’eau de surface de cours d’eau du Québec ainsi que dans l’eau du robinet. Elle a trouvé des traces de ces insecticides systémiques controversés presque partout, y compris dans l’eau de Montréal et de Laval.

Faut-il s’inquiéter de trouver des pesticides dans l’eau ?

Oui. Et non, répond le professeur Sébastien Sauvé, du département de chimie de l’Université de Montréal, qui a dirigé l’étude.

« Je ne dirais pas aux gens d’aller s’acheter de l’eau en bouteille, les traces sont petites dans l’eau potable », explique le professeur Sauvé. « Par contre, poursuit-il, ce que ça nous dit, c’est qu’on en utilise tellement qu’il y en a partout. Ce n’est pas une inquiétude primordiale pour la santé humaine, mais ça prouve qu’il y en a beaucoup dans les sources d’eau. »

Où a-t-on trouvé des pesticides dans l’eau du robinet ? 

Les chercheurs ont pris des échantillons dans l’eau de robinet dans quatre villes québécoises : Montréal, Laval, Saguenay (Chicoutimi) et Saint-Hyacinthe.

Les gens du Saguenay seront heureux d’apprendre que les chercheurs n’ont trouvé aucune trace des neuf molécules recherchées, dont huit appartenant à la classe des néonicotinoïdes, dans l’eau de Chicoutimi. Il y en avait partout ailleurs. Très peu à Laval, peu à Montréal et un peu plus dans la région agricole de Saint-Hyacinthe.

« À Saint-Hyacinthe, l’eau est très traitée, car elle provient de la rivière Yamaska », précise Sébastien Sauvé.

Les néonicotinoïdes se retrouvent dans le sol, qui les absorbe et les dirige ensuite vers les eaux souterraines, jusqu’aux cours d’eau. L’étude québécoise vient d’être publiée dans la revue scientifique Analytical and Bioanalytical Chemistry.

Que sont les néonicotinoïdes ?

Ce sont des pesticides systémiques qui sont inclus dans les plantes. Les grains de soya ou de maïs sont enrobés de cet insecticide qui reste présent tout au long du développement de la plante. Les néonicotinoïdes aident les agriculteurs à contrôler la présence des insectes ravageurs qui s’attaquent à leurs champs. Leur principe d’action est relativement simple : le pesticide s’attaque au système nerveux des insectes indésirables. Le hic, c’est qu’on a découvert que les néonicotinoïdes faisaient également du tort à d’autres insectes, notamment aux abeilles.

Dans quels cours d’eau en a-t-on trouvé ? 

L’équipe de l’Université de Montréal voulait tester une méthode de détection. Pour cela, le groupe de chercheurs a pris des échantillons d’eau dans les mêmes sources que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, qui avait aussi fait cet exercice de 2011 à 2014.

Il s’agit des rivières Saint-Régis, des Hurons, Chibouet et Saint-Zéphirin. Toutes contenaient des traces des molécules recherchées, avec des quantités très variables, selon le moment où étaient prélevés les échantillons.

« Nos résultats sont comparables à ceux que Québec avait obtenus », explique Sébastien Sauvé, qui précise que les quantités détectées étaient aussi parfois inférieures aux données du ministère de l’Environnement.

La présence des insecticides dans les cours d’eau est directement liée à l’activité agricole environnante, dit-il, selon les épandages.

Ces insecticides peuvent-ils être dommageables pour la santé humaine ? 

« On manque cruellement de données sur les risques pour la santé humaine », estime Maryse Bouchard, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. 

Maryse Bouchard explique que la science s’est peu intéressée à ces semences enrobées d’insecticides, car on a cru qu’elles étaient moins dommageables que des insecticides pulvérisés dans les champs. Cette hypothèse ne tient plus.

Une étude de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), dont les premiers résultats ont été dévoilés cette semaine, soulève de sérieux questionnements. La chercheuse Élyse Caron-Beaudoin a utilisé en laboratoire des modèles cellulaires qui pourraient reproduire des comportements humains, notamment chez les femmes enceintes.

Peut-on réduire l’utilisation de ces pesticides ?

C’est ce que souhaite Québec, à l’instar de plusieurs autres gouvernements. La ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, a annoncé le mois dernier sa Stratégie québécoise sur les pesticides. Au nom de la protection de la santé, de l’environnement et des pollinisateurs, Québec va encadrer l’utilisation des néonicotinoïdes. Dès l’année prochaine, les producteurs de grandes cultures devront avoir une prescription d’un agronome pour les utiliser, prescription qu’ils obtiendront s’ils en ont besoin, après l’étude de la santé des champs.

Que vont faire les producteurs ?

Cette semaine, les Producteurs de grandes cultures du Québec ont demandé au gouvernement de faire une nouvelle étude, car ils jugent que « les bases scientifiques de la nouvelle réglementation sur les pesticides sont contestables ».

En entrevue, le président du syndicat d’agriculteurs, Christian Overbeek, précise que dans les champs, les producteurs qui ont travaillé avec des semences sans néonicotinoïdes ont observé des baisses de rendement. De plus, selon eux, le retour à l’épandage n’est pas la solution la plus écologique.

« On calcule que c’est encore moins dangereux de travailler avec des semences traitées », précise Christian Overbeek.

Au Québec, 99 % du canola, 50 % du soya et 60 % du maïs-grain, donc celui qui n’est pas destiné à la consommation humaine, sont cultivés avec des semences enrobées de néonicotinoïdes, selon les Producteurs de grains du Québec.

http://www.lapresse.ca/

Cultures génétiquement modifiées: les abeilles affectées par les pesticides


Beaucoup le savait qu’une bonne partie du problème avec les abeilles était l’utilisation des pesticides .. mais voila qu’une preuve concrète a été dévoilée. L’être humain a trop vouloir contrôler la nature … met la production en péril
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Cultures génétiquement modifiées: les abeilles affectées par les pesticides

Les néonicotinoïdes peuvent engendrer des modifications des enzymes du cerveau de l'abeille. L'insecte peut alors avoir de la difficulté à voler, à s'orienter ou à communiquer avec les membres de sa colonie.

Les néonicotinoïdes peuvent engendrer des modifications des enzymes du cerveau de l’abeille. L’insecte peut alors avoir de la difficulté à voler, à s’orienter ou à communiquer avec les membres de sa colonie.

Photothèque Le Soleil

Claudette Samson
Le Soleil
 

(Québec) Des chercheuses québécoises viennent de démontrer que les abeilles qui butinent aux champs sont clairement affectées par les nouveaux pesticides utilisés en enrobage des semences de plantes génétiquement modifiées. Cette démonstration serait une première mondiale, selon l’une des scientifiques impliquées.

Madeleine Chagnon est entomologiste et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et s’intéresse depuis des années à l’effet des pesticides sur les abeilles, et tout particulièrement des néonicotinoïdes, ces pesticides systémiques qui enrobent les semences et se diffusent dans la plante à mesure qu’elle pousse. Ils sont utilisés au Québec sur de très grandes superficies, dans la culture du maïs et du canola.

 Dans le cadre d’une recherche de trois ans, elle a démontré dans un premier temps que des abeilles soumises en laboratoire à des doses connues de néonicotinoïdes développent des modifications au niveau des enzymes de leur cerveau. Sans nécessairement faire mourir l’abeille, ces modifications peuvent avoir un impact majeur sur le petit insecte pollinisateur : difficulté à voler, à s’orienter, à communiquer avec les membres de sa colonie. Des observations semblables ont d’ailleurs été faites ailleurs dans le monde.

 Mme Chagnon et sa collègue toxicologiste Monique Boily, aussi de l’UQAM, seraient toutefois les premières à démontrer l’impact de ces pesticides sur les abeilles qui butinent librement aux champs, et dont, par définition, on ignore la quantité de pesticides ingérée. Cette démonstration a été faite grâce à l’analyse des biomarqueurs de quelque 6000 abeilles prélevées dans six régions du Québec, expliquait hier Mme Chagnon en entrevue téléphonique.

Les ruches ont été déposées près de champs de maïs cultivé avec le pesticide en question, de même que près de champs de maïs biologique et dans des zones éloignées de ces cultures.

 L’opération consistait à capturer des abeilles qui volaient et à les tuer rapidement en les posant sur de la glace sèche. Elles étaient ensuite conservées à une température de moins 80 degrés Celsius, jusqu’à l’analyse des enzymes de leur cerveau. Les chercheuses ont alors constaté que celles qui butinaient dans des champs de cultures utilisant les néonicotinoïdes présentaient les mêmes modifications que celles qui avaient été exposées au pesticide en laboratoire. En outre, des abeilles présentant un comportement erratique ou mortes ont aussi été découvertes dans ces ruches.

 À l’inverse, les abeilles ne présentant pas d’anomalies provenaient d’endroits éloignés des cultures génétiquement modifiées, et les colonies y étaient davantage en santé.

 Accumulation de preuves

 Les recherches des deux Québécoises, dont le résultat a été remis hier au ministère québécois de l’Agriculture, constituent une preuve de plus de ce que dénoncent depuis des années bien des apiculteurs sur le terrain, croit Jean-Pierre Chapleau, de la Fédération des apiculteurs du Québec.

 Bien sûr, il n’y a pas que les pesticides qui affectent les butineuses, dit-il, et les apiculteurs ont du travail à faire pour améliorer la survie de leurs colonies. La Fédération est d’ailleurs en train d’élaborer un plan d’action à cet égard. L’une des phases de ce plan se déroulera en collaboration avec la Table agro-environnementale de l’Union des producteurs agricoles, pour sensibiliser les agriculteurs aux effets des pesticides.

 Le plan vise aussi à développer une meilleure gestion des parasites, en collaboration avec les vétérinaires. La tendance croissante à louer les ruches pour polliniser sera aussi regardée, en raison du stress qu’elle peut occasionner.

«Il y a des abeilles qui vont aux bleuets, aux pommes et aux canneberges, ça fait beaucoup de transport, ça!», s’exclame cet ancien reproducteur de reines, qui exploite encore 250 ruches en Estrie.

http://www.cyberpresse.ca