Les ours ne dorment plus et les lièvres sont morts de peur


 

Si l’absence de grands froids et de neige fait le plaisir des uns, il fait aussi le malheur des autres, c’est aussi vrai dans le monde animal.
Nuage

 

Les ours ne dorment plus et les lièvres sont morts de peur

 

Les ours sont plus grognons, les orignaux sont attaqués par des tiques, les chevreuils s’empiffrent d’herbe et les lièvres blancs courent pour leur vie comme jamais. Ce mois de décembre anormalement chaud dérègle le monde animal.

«Les ours ne dorment pas, mais il n’y a plus de petits fruits dehors. Est-ce qu’ils auront assez de nourriture?» s’inquiète Bruno Dumont, directeur de la faune à la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ).

«Les ours, a rappelé Bruno Dumont, aiment se laisser enterrer par la neige sous un arbre renversé.»

Proies faciles

Difficile d’hiverner ainsi, vu que la neige n’a pas recouvert tout le Québec.

La chaleur est aussi problématique pour les orignaux dans le sud-ouest du Québec.

«L’orignal vit dans un écosystème affecté», a résumé Bruno Dumont.

La tique d’hiver continue de s’y agripper et d’en sucer le sang, puisqu’elle n’est pas paralysée par le froid ni ensevelie sous la neige. Les orignaux perdent leurs poils à force de se gratter pour s’en débarrasser. Certains meurent.

Quant aux lièvres, ils ont de quoi trembler de peur. Chaque fin d’automne, le pelage de ces petits mammifères devient blanc pour qu’ils puissent se camoufler dans la neige pendant l’hiver. Résultat cette année: ils «brillent» dans des forêts sans neige. Leurs prédateurs et les chasseurs les repèrent de loin.

«Les chasseurs qui ont un peu de loisirs vont peut-être aller faire un petit tour dans les bois», estime Daniel Blanchard, président du Club de chasse, pêche et tir de Farnham.

Être une proie aux poils blancs ces jours-ci «n’est pas excellent», compatit Daniel Fortin, professeur au Département de biologie de l’Université Laval.

Il n’y a cependant pas de quoi s’angoisser pour la survie des lièvres, car, même s’ils passent un sale quart d’heure, ils se reproduisent trois ou quatre fois par an.

«Je ne m’inquiète pas trop pour eux. Je vais bien dormir ce soir», a-t-il dit en souriant.

De l’herbe à profusion

Pour l’instant, l’absence de neige fait quand même des heureux. Les chevreuils et les dindons sauvages n’ont qu’à se baisser pour manger de l’herbe.

«Ils n’ont pas besoin de gratter la neige», a dit Bruno Dumont de la FPQ.

Les écureuils, eux, se gavent tellement que certains deviennent obèses cette année, constate Patricia Presseau, directrice des collections du zoo Écomuseum à Sainte-Anne-de-Bellevue.

«Le sol n’est pas gelé, alors ils continuent à manger des matières végétales au sol», a-t-elle expliqué.

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