Mieux valider la mort cérébrale


Avant de déclarer une personne de mort cérébrale, il y a tout un protocole à respecter. Quand il n’y a pas de circulation sanguine qui entre dans le cerveau, on déclare avec d’autres signes que la personne est morte. Sauf que dernièrement, avec l’imagerie médicale ont fini par constater qu’il peut y avoir un filet de sang qui entre dans le cerveau, ce qui laisse un malaise pour déclarer la personne décédée. Des études sont en cours pour mieux assuré qu’une personne est bien morte.
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Mieux valider la mort cérébrale


Des médecins procèdent à l’évaluation clinique d'un patient qui serait en état de mort cérébrale.

Le Dr Chassé et un collègue procèdent à l’évaluation clinique d’un patient qui serait en état de mort cérébrale.

PHOTO : RADIO-CANADA

L’ajout d’un outil pour évaluer la circulation sanguine dans le cerveau aiderait à préciser la mort cérébrale.

Danny Lemieux

On croyait tout savoir de la mort. Or, elle renferme encore des parts d’ombre qui provoquent un malaise au sein de la communauté médicale. Une étude pancanadienne menée par un intensiviste québécois vise à les éclaircir. Son enjeu est grand, très grand. Les conclusions pourraient permettre d’améliorer l’accessibilité au don d’organes.

Le cœur ne bat plus. La respiration cesse. Quelques secondes plus tard, le cerveau s’éteint. Pratiquement tout le monde meurt ainsi. Mais il arrive que le cerveau meure en premier. C’est la mort cérébrale; 1 % des décès surviennent de la sorte.

Cela survient à la suite d’un trauma crânien, d’un accident d’automobile par exemple. À ce moment, les blessures neurologiques sont très graves. Ensuite, il y a les cas où le cerveau saigne, comme lors d’un anévrisme ou d’un accident vasculaire cérébral.

Dr Michaël Chassé, Centre hospitalier de l’Université de Montréal

La mort cérébrale est irréversible. Un cerveau mort n’envoie plus de signaux nerveux au reste du corps. Les poumons, les reins, le foie cessent alors de fonctionner. Le cœur, un organe autonome, continue de fonctionner. Les organes du patient sont maintenus en vie grâce au respirateur artificiel.

Diagnostiquer la mort cérébrale exige un protocole strict. Accompagné d’un second spécialiste, un intensiviste procède à l’évaluation clinique. Leur attention se porte sur l’état du tronc cérébral. Le tronc cérébral se situe à la base du cerveau. C’est lui qui contrôle les réflexes vitaux. La mort cérébrale se produit lorsque la circulation sanguine s’arrête au cou, n’entre plus dans la boîte crânienne.

Pour confirmer la mort cérébrale, on teste les réflexes du patient. On stimule entre autres la pupille. On appuie sur les points sensibles à la douleur. En l’absence de réflexes, on débranche ensuite le respirateur artificiel pendant 10 minutes. Les deux experts restent là à observer.

Un patient aux soins intensifs qu’on débranche va respirer presque immédiatement. Un patient en mort cérébrale, lui, ne respirera pas. Dr Michaël Chassé

Il arrive dans certains cas que le traumatisme crânien soit si sévère que les médecins ne peuvent tester ses réflexes, c’est le cas de certains accidentés de la route ou de personnes gravement brûlées.

Dans ce cas, on a recours à l’imagerie médicale, notamment l’angiographie cérébrale. Les médecins doivent s’assurer d’une chose : y a-t-il ou non une circulation sanguine dans le cerveau?

Présentement, la loi, basée sur des fondements scientifiques, dit que s’il y a du sang qui circule dans la tête, le patient est vivant. À ce moment, nous ne pouvons pas déclarer le décès du patient. On ne peut donc pas demander à la famille si elle consent au don d’organe.

Dr Michaël Chassé

L’imagerie médicale permet d'établir s'il existe une circulation sanguine dans le cerveau.

L’imagerie médicale permet d’établir s’il existe une circulation sanguine dans le cerveau.

PHOTO : RADIO-CANADA

Or, au fil des ans, ce test d’imagerie médicale a permis de révéler quelque chose d’étonnant. Chez environ 40 % des patients qui l’ont subi, on a détecté la présence d’un petit filet de sang dans le cerveau. Cela ne veut pas dire que ces patients ont une chance de survie, qu’ils pourraient se réveiller, mais d’un point de vue médical, cette situation cause un malaise.

« Ces quantités minimes de sang, on ne sait pas si elles sont suffisantes pour supporter la vie. On peut avoir du sang qui entre dans la tête sans que le sang se rende aux cellules. Parce que ce qui est important c’est que le sang soit capable de nourrir les cellules pour les faire fonctionner », explique le Dr Michaël Chassé.

Je crois qu’il y a des situations où même s’il y a un peu de sang, même s’il y a quelques cellules fonctionnelles dans le cerveau, le patient est décédé parce qu’il n’y a plus aucune autre fonction vitale significative qui est soutenue.

Dr Michaël Chassé

Le médecin a mis en place son étude pour éliminer ce doute. Il s’est donc tourné vers la tomodensitométrie perfusionnelle. Contrairement à l’angiographie qui prend une image fixe, cet appareil suit le sang dans le cerveau. Il permet de vérifier si les globules rouges parviennent jusqu’aux cellules pour les nourrir.

L’étude n’est pas encore terminée. Pour l’instant, les médecins maintiennent le statu quo.

Lorsqu’il y a un doute dans la tête des médecins, le patient n’est pas déclaré comme décédé. On ne peut prélever les organes d’un patient si le patient n’est pas scientifiquement et légalement décédé. À ce moment-là, la famille a le choix de maintenir le respirateur artificiel ou bien de demander la fin des traitements actifs.

Dr Michaël Chassé

Le flou scientifique engendré par la présence de sang chez certains patients en mort cérébrale n’est pas sans conséquence.

L’état du patient peut se détériorer. Cette détérioration peut endommager les organes. S’il y a trop de détérioration, nous ne pourrons procéder au prélèvement des organes.

Dr Michaël Chassé

Jusqu’à présent, le cerveau de 201 patients canadiens a été analysé. Les conclusions de l’étude devraient être rendues publiques au printemps prochain.

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Des fonctions du cerveau de porcs restaurées après leur mort


Une étude glauque, mais il semble que cela puisse aider à sauver des fonctions cérébrales lors d’un ACV et une récupération cellulaire après une blessure. L’étude se comportait à rétablir des fonctions du cerveau des têtes de cochon (séparé du corps) quelques heures après la mort de l’animal. Bien que l’activité électrique n’a pas été observée, ils ont quand même réussi une restauration des vaisseaux sanguin, quelques activités cérébrales etc ..
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Des fonctions du cerveau de porcs restaurées après leur mort

 

Un cochon.

Un cochon Photo: Reuters / Laszlo Balogh

Radio-Canada

Certaines fonctions du cerveau de porcs ont été rétablies dix heures après leur mort, montrent les travaux de scientifiques américains.

Le neuroscientifique Nenad Sestan et ses collègues de l’Université Yale estiment que le résultat de leur recherche remet en question l’idée grandement répandue de la nature irréversible de la cessation de certaines fonctions cérébrales après la mort.

Elle pourrait aussi fournir une nouvelle façon de concevoir l’étude de maladies comme l’Alzheimer.

De l’activité, mais pas électrique

Images microscopiques.

Sur ces images, on voit les neurones en vert, les astrocytes en rouge et les noyaux cellulaires en bleu. À gauche, l’image représente le cerveau du porc 10 heures après sa mort; à droite, le cerveau du porc après avoir été traité. Photo : Yale School of Medecine

Les cerveaux de 32 cochons ont été recueillis dans une usine de transformation de viande quatre heures après leur mort.

Ils ont ensuite été connectés à un système de pompe qui reproduisait leur pouls pendant six heures. Ce système injectait dans les organes un liquide spécialement conçu contenant du sang synthétique transportant de l’oxygène et des médicaments.

Les chercheurs ont constaté, dix heures après la mort des bêtes, que plusieurs fonctions cellulaires de base, que l’on pensait arrêtées quelque temps après l’arrêt du flux sanguin et de l’apport en oxygène, ont été restaurées.

Les chercheurs ont observé :

  • une réduction de la mort des cellules cérébrales;
  • une restauration des vaisseaux sanguins;
  • une certaine activité cérébrale;
  • une réponse normale aux médicaments.

Le cerveau intact d’un grand mammifère conserve une capacité auparavant sous-estimée de restauration de la circulation et de certaines activités moléculaires et cellulaires plusieurs heures après l’arrêt circulatoire. Nenad Sestan, chercheur de l’Université Yale

Les auteurs de ces travaux publiés dans le journal Nature(Nouvelle fenêtre)(en anglais) n’ont toutefois pas observé de signaux électriques habituellement associés au fonctionnement normal du cerveau.

À aucun moment nous n’avons observé d’activité électrique associée à la perception ou à la conscience. Cliniquement parlant, ce n’est pas un cerveau vivant, mais un cerveau actif sur le plan cellulaire. Zvonimir Vrselja, chercheur de l’Université Yale

Le saviez-vous?

 

  • Des scientifiques espagnols ont montré en 2018 que des changements génétiques continuent de se produire dans certains tissus du corps au cours des 24 heures qui suivent la mort d’une personne.
  • Des chercheurs européens et américains avaient établi en 2017 que certains gènes chez la souris et le poisson-zèbre restaient actifs jusqu’à quatre jours après leur mort.

La mort cérébrale

La mort cellulaire dans le cerveau est généralement considérée comme un processus rapide et irréversible. Coupée de l’oxygène et de l’approvisionnement en sang, l’activité électrique du cerveau et les signes de conscience disparaissent en quelques secondes, tandis que les réserves d’énergie s’épuisent en quelques minutes.

Les connaissances actuelles laissent à penser qu’une cascade d’événements à l’échelle moléculaire est ensuite activée, et qu’elle entraîne une dégénérescence généralisée et irréversible.

Les présents travaux révèlent cependant que les petits échantillons de tissus montrent toujours des signes de viabilité cellulaire, même lorsque le tissu est prélevé plusieurs heures après la mort.

Cette nouvelle connaissance ne présente pas d’intérêt médical immédiat, mais la technique utilisée pourrait un jour permettre d’aider les médecins à sauver les fonctions cérébrales des personnes qui ont subi un AVC ou encore à tester l’efficacité de thérapies ciblant la récupération cellulaire après une blessure.

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Ils veulent réveiller les morts avec des cellules souches


On peut reculer la mort, mais pas la guérir ! Une société américaine ne peut tester n’importe où sa science de faire revivre une personne en mort cérébral. Ils ont essayer en Inde, mais les autorités ont arrêter le projet, alors les « scientifiques » envisage donc d’aller en Amérique latine.
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Ils veulent réveiller les morts avec des cellules souches

 

 

Marie-Céline Jacquier, journaliste

L’entreprise Bioquark envisage de mener un essai clinique très controversé d’ici la fin de l’année. Le projet vise à restaurer une activité neuronale chez des personnes en mort cérébrale à l’aide de plusieurs techniques : injection de cellules souches, stimulation nerveuse et laser.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Bioquark envisage un essai clinique en Amérique latine.
  • Il s’agit de redonner vie à des personnes décédées grâce à des cellules souches et des stimulations électriques.
  • Un tel essai était prévu en Inde mais a été interdit par les autorités en 2016.

Les cellules souches apparaissent de plus en plus comme une piste sérieuse pour traiter de nombreuses pathologies nerveuses : Alzheimer, Parkinson, lésions cérébrales... Alors pourquoi pas réparer le cerveau des morts pour ramener ces derniers à la vie ? Cette idée, digne d’un scénario de film de science-fiction (ou d’horreur), est le projet fou porté par une société américaine basée à Philadelphie : Bioquark.

Ce n’est pas la première fois que la société veut participer à une expérience de ce genre. En 2016, l’étude ReAnima avait été lancée en Inde, à Bangalore, avec Himanshu Bansal, un chirurgien orthopédique de l’hôpital Anupam. Son projet était de combiner plusieurs techniques pour « réanimer » 20 personnes en mort cérébrale.

ReAnima consistait à injecter aux patients des cellules souches mésenchymateuses et des peptides qui aident à régénérer les cellules du cerveau ; ces peptides devaient être fournis par l’entreprise Bioquark. En plus de ces injections, une stimulation laser transcrânienne et une stimulation nerveuse étaient prévues. Ce projet est tombé à l’eau, stoppé net par les autorités indiennes en novembre dernier, comme le révélait alors la revue Science.

Mais l’entreprise ne s’est pas avouée vaincue. Cette fois-ci, d’après le Business Insider, elle serait sur le point de trouver un nouveau lieu pour ses essais cliniques. Ira Pastor, PDG de Bioquark, a déclaré au site Stat que l’entreprise ferait l’annonce de cet essai en Amérique latine dans les prochains mois.

Le projet consiste à injecter des cellules souches pour former de nouveaux neurones qui vont se connecter et ramener le cerveau à la vie. © nobeastsofierce, Fotolia

Le projet consiste à injecter des cellules souches pour former de nouveaux neurones qui vont se connecter et ramener le cerveau à la vie. © nobeastsofierce, Fotolia

Des questions éthiques sur une expérience sans fondement scientifique

Si l’expérience suit le même protocole que celui prévu en Inde, elle pourrait inclure 20 personnes. L’essai clinique consisterait là aussi à injecter des cellules souches provenant du patient, issues de la graisse, du sang… Ensuite, un mélange de peptides serait injecté dans la moelle épinière pour favoriser la croissance des nouveaux neurones. Ce mélange, appelé BQ-A, a été testé dans des modèles animaux de mélanomes et de traumatismes crâniens. À cela s’ajouteraient une stimulation nerveuse et une thérapie laser de 15 jours pour pousser les neurones à établir des connexions nerveuses. Les chercheurs pourraient alors suivre les effets de ce traitement grâce à des électroencéphalogrammes.

Mais un tel protocole soulève de nombreuses interrogations : comment mener un essai clinique sur des personnes officiellement décédées ? Si la personne retrouve une certaine activité cérébrale, dans quel état sera-t-elle ? Donne-t-on de faux espoirs aux familles avec un traitement qui risque d’être long ?

Or, rien ne laisse penser qu’un tel protocole puisse fonctionner. L’entreprise n’a même pas testé le traitement complet sur des modèles animaux ! Les traitements évoqués, comme l’injection de cellules souches ou la stimulation transcrânienne, ont pu être testés dans d’autres situations, mais pas dans le cas de morts cérébrales. Dans un article paru en 2016, la neurologue Ariane Lewis et le spécialiste de bioéthique Arthur Caplan signalaient que l’expérience n’avait aucun fondement scientifique et qu’elle donnait aux familles un « faux et cruel espoir de rétablissement ».

http://www.futura-sciences.com

Greffe de cœurs ayant cessé de battre : une première en Europe


Dans les premières années des greffes du coeur en 1960, le coeur des donneurs avait arrêté de battre, mais plus tard, le coeur battant d’une personne qu’on dit mort cérébrale était devenu courant avec toute la technique qui l’entoure (comme on voit dans les films) Aujourd’hui, on parle d’un retour au coeur arrêté avec une technique de conservation améliorée qui peut devenir un autre moyen pour sauver encore plus de vie
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Greffe de cœurs ayant cessé de battre : une première en Europe

 

 

Une équipe médicale britannique vient d'effectuer la transplantation d'un cœur qui avait cessé de battre.  © POL EMILE / SIPA/SIPA

Une équipe médicale britannique vient d’effectuer la transplantation d’un cœur qui avait cessé de battre. © POL EMILE / SIPA/SIPA

Une équipe de chirurgiens britanniques a réussi à transplanter un cœur après l’arrêt cardiaque de son donneur. Une nouvelle technique qui pourrait sauver de nombreuses vies.

PREMIÈRE. C’est une première européenne. Une équipe médicale britannique vient d’effectuer la transplantation d’un cœur qui avait cessé de battre. Cette nouvelle technique, inaugurée en octobre 2014 par des chirurgiens australiens de l’hôpital Saint Vincent, pourrait sauver « 30 % de vies en plus », selon cet hôpital. En outre, elle devrait régler des difficultés éthiques dans certains pays (comme le Japon ou le Vietnam) où la mort cérébrale n’est pas reconnue.

Une technique améliorée de conservation du cœur

L’équipe de l’hôpital Papworth, à Cambridge au Royaume-Uni est parvenue à prélever le cœur d’un donneur, qui, tout comme les poumons de cette personne, ne fonctionnait plus, révèle laBBC. Cinq minutes après la mort clinique du patient, le battement du cœur a été réactivé. Pour cela, l’organe a été placé dans une boîte conçue pour le conserver à une température semblable à celle du corps humain, tout en lui fournissant le sang et les nutriments dont il a besoin, et dans laquelle il est resté trois heures, le temps d’être transplanté chez un patient. Cette technique améliorée de conservation du cœur a été mise au point il y a une dizaine d’années par des Américains. Auparavant, le cœur était placé dans de la glace avant d’être transplanté. Le receveur, un Londonien âgé de 60 ans, semblait bien se remettre de l’intervention, selon la BBC.

MORT CÉRÉBRALE. Les premières greffes réalisées dans les années 1960 l’avaient été dans la plupart des cas avec des cœurs arrêtés. Mais depuis les médecins n’utilisent que les organes de donneurs en état de mort cérébrale (ou mort encéphalique) dont le cœur continue de battre. 

Le temps entre le prélèvement et la greffe est alors un facteur déterminant.

« Aucun adulte n’avait reçu de greffe cardiaque DDAC (donneur décédé après arrêt circulatoire) depuis les toutes premières dans les années 1960 », avait confirmé en octobre 2014 Peter MacDonald, directeur de l’unité de transplantation au St Vincent.

http://www.sciencesetavenir.fr/

"Morte", elle se réveille alors que les médecins s’apprêtent à lui prélever des organes


On peut dire que dans cette histoire que la mort est sournoise, ce sont des cas qui sont rare mais qui arrive ce qui donne lieu a ses poser de bonnes questions sur la manière d’émettre un constat de décès qui sois hors de tout doute
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« Morte », elle se réveille alors que les médecins s’apprêtent à lui prélever des organes

 

L’entrée des urgences du St joe Hospital, en 2011.Photo : Capture d’écran Google Maps

ETATS-UNIS – Déclarée morte morte par les médecins, une patiente s’est réveillée sur la table d’opération alors qu’ils allaient lui prélever ses organes. L’hôpital a été condamné à verser une amende de 17.000 euros pour négligence.

 

Au moment où les médecins s’apprêtaient à lui prélever des organes, Colleen S. Burns a ouvert un oeil. Et s’est réveillée. Déclarée morte par l’hôpital Saint Joe de Syracuse, aux Etats-Unis, elle avait en fait été victime du manque de rigueur de l’établissement, qui a été condamné par le département de la santé de l’Etat de New York en septembre dernier. Affligé d’une amende de 22.000 dollars (17.000 euros), l’hôpital a été accusé de négligence, rapporte mardi Le Post Standard.

Les faits remontent à 2009. Colleen S. Burns, 41 ans, arrive aux urgences de l’hôpital, souffrant d’une overdose médicamenteuse. Elle a absorbé du Xanax, un antidépresseur puissant, du Benadryl, un antihistaminique, et un relaxant pour les muscles. Alors qu’elle est seulement plongée dans un profond coma, les médecins diagnostiquent une mort cérébrale. C’est à partir de ce diagnostic que la famille de la patiente donne l’autorisation de cesser les soins et d’enclencher le processus de don d’organes.

Elle se suicide 16 mois plus tard

Il faudra attendre plusieurs jours, lorsque Colleen S. Burns se réveille sous les néons de la salle d’opération in extremis, pour que l’équipe médicale se rende compte de son erreur. Un événement particulièrement douloureux pour la famille explique sa mère, Lucille Kuss. Le fait qu’il n’y ait pas eu d’enquête par la suite pour comprendre les raisons de l’incident l’a profondément perturbée.

« C’est comme si les médecins étaient eux aussi sous le choc. Ça a été une surprise pour eux aussi », se souvient-elle.

Pourtant, une infirmière avait effectué un test probant chez la patiente afin de déceler d’éventuels réflexes. Colleen arrivait par ailleurs à respirer sans l’aide d’une machine. L’expérience n’a en revanche pas vraiment traumatisé la principale intéressée, mère de trois enfants.

« Elle était tellement déprimée que cela ne faisait pas tellement de différence pour elle », explique sa mère.

Fragile, Colleen s’est en effet suicidée 16 mois après l’incident, en janvier 2011.

De leur côté, les dirigeants de l’hôpital ont refusé de discuter du dossier.

« Nous avons appris de cette expérience et avons modifié notre règlement afin d’inclure le type de circonstances inhabituelles que présentait ce cas », a simplement déclaré la porte-parole. L’Etat de New York a contraint l’établissement à embaucher un consultant afin de vérifier la qualité des soins donnés et proposer des améliorations.

Un neurologue doit aussi former le personnel à diagnostiquer correctement une mort cérébrale.

http://www.metronews.fr/