Comment Coca-Cola influence la recherche scientifique


Les recherches ne peuvent se faire sans argent, mais quand il est financé par des privés, il y a souvent des problèmes de transparence. Coca-Cola a financer des millions dans la recherche a la condition d’avoir le dernier mot sur les résultats. Il a le pouvoir d’annuler une recherche qui ne fait pas son affaire pour ne pas être publié. Coca-Cola n’est pas le seul à tricher de la sorte.
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Comment Coca-Cola influence la recherche scientifique


par Brice Louvet, rédacteur scientifique

Une étude nous dévoile que Coca-Cola a consacré des millions de dollars à la recherche scientifique, collaborant avec plusieurs universités. En revanche, des “petites lignes” les autorisaient à faire en sorte que certains résultats, qui n’allaient pas en leur sens, ne soient jamais publiés.

Les préoccupations liées aux conflits d’intérêts dans la recherche scientifique financée par le privé ont généré de plus en plus d’exigences en matière de divulgation d’informations. Car tout n’est pas transparent. Et certains en profitent, à l’instar de Coca-Cola. En témoigne une récente étude, publiée dans le Journal of Public Health Policy, signée de plusieurs universités associées à des militants de l’US Right to Know, une organisation à but non lucratif qui prône une plus grande transparence du système alimentaire.

Toujours lire les “petites lignes”

Dans le cadre de demandes “d’accès à l’information”, des chercheurs ont récemment pu analyser les contenus de plus de 87 000 pages de documents. Ils ont alors décelé la présence de cinq accords de recherche passés entre Coca-Cola et quatre universités : l’Université d’État de la Louisiane, de Caroline du Sud, de Toronto et de Washington. La plupart de ces accords visaient à mener des recherches sur les liens entre la consommation de boissons sucrées et les problèmes d’obésité. Sur le papier, rien de très surprenant. Mis à part les “petites lignes”.

On apprend en effet que Coca-Cola n’élabore pas n’importe quels contrats. L’enseigne se garantit en effet un accès rapide aux résultats de ces recherches, mais également la possibilité de refuser la divulgation des informations. Autrement dit, si les conclusions de telle ou telle étude ne sont pas en faveur de la marque, elles ne sont tout simplement pas publiées.

coca-cola

Avec Coca-Cola, il faut toujours lire les “petites lignes”. Crédits : Pixabay

Plus de transparence

« Coca-Cola écrit dans certains de ses accords de recherche la capacité d’influencer, voire de supprimer ses projets de recherche. C’est très important, explique Gary Ruskin, codirecteur de l’US Right to Know. L’un des principes de la méthode scientifique est que les résultats des expériences ne sont pas prédéterminés. Toutefois, dans certains cas, Coca-Cola avait le pouvoir de déterminer à l’avance les résultats scientifiques, en ce sens qu’elle pourrait annuler les études si elles n’allaient pas en leur sens. Ce n’est pas de la science. On est dans le domaine des relations publiques ».

Bien que leur analyse se soit concentrée sur Coca-Cola, les chercheurs affirment que ces types de contrats ne sont pas propres à l’enseigne. Nous savons en effet que d’autres géants comme OM, Monsanto ou PepsiCo parrainent également des études sur la santé, liées à leurs produits. L’ingérence des sociétés privées dans la recherche scientifique étant aujourd’hui de plus en plus présente, les chercheurs appellent donc à une plus grande transparence des résultats. Ils demandent aussi à ce que toutes les études annulées soient publiées.

Source

https://sciencepost.fr/

Le désherbant Roundup jugé cancérigène, Bayer chute en Bourse


Le désherbant Roundup de Bayer vendu par Monsanto viens de dégringoler lors d’un procès pour une cause d’un cancer sur un utilisateur de ce produit. Le procès Hardeman, tant qu’à lui pourrait durer deux semaines .. C’est un procès test pour savoir s’il est mieux de régler à l’amiable ou d’aller au procès pour des causes similaires
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Le désherbant Roundup jugé cancérigène, Bayer chute en Bourse

 

CORALIE FEBVRE AVEC JULIE CHARPENTRAT À SAN FRANCISCO
Agence France-Presse
Francfort

L’allemand Bayer a dégringolé en Bourse mercredi après un nouveau revers judiciaire, un jury américain ayant jugé cancérigène le désherbant Roundup de sa filiale Monsanto, déjà visé cet été par une lourde condamnation dans une procédure comparable.

Le géant de la chimie et de la pharmacie, dont le titre a fini en chute de 9,61 % à 63 euros à la Bourse de Francfort, s’est dit « déçu » de cette nouvelle décision défavorable, tout en maintenant que « la science confirme que les désherbants au glyphosate ne causent pas le cancer ».

Bayer a repris à son compte la défense de Monsanto depuis qu’il a réalisé en juin le plus grand pari de son histoire en rachetant le spécialiste américain des produits phytosanitaires et des semences OGM pour 63 milliards de dollars, misant sur le rôle croissant de la chimie pour nourrir la planète.

Mais l’inventeur allemand de l’aspirine a hérité du même coup d’une avalanche de procédures judiciaires et faisait face fin février à quelque 11 200 requêtes aux seuls États-Unis portant sur la toxicité de l’herbicide au glyphosate pour ses utilisateurs.

« Quand vous commencez à additionner les chiffres, ce n’est pas joli du tout », observe auprès de l’AFP Chris Beauchamp, analyste de la société de courtage IG, pour qui les bénéfices du groupe risquent d’être « violemment affectés dans les prochaines années » par les frais de justice.

Deux étapes

Or mardi, dans la première audience fédérale de l’année sur ce dossier, un jury américain a estimé que le Roundup avait été « un facteur substantiel » du cancer du septuagénaire Edwin Hardeman, clôturant ainsi la première phase de ce procès ouvert le 25 février. 

À la demande de Bayer, les débats ont été organisés en deux phases : l’une « scientifique » consacrée à la responsabilité du Roundup dans la maladie et une deuxième devant aborder une éventuelle responsabilité du groupe.

La secrétaire d’État française à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a vu dans cette décision « une victoire majeure de la France sur la scène européenne ».

« Nous nous sommes battus pour faire en sorte que le glyphosate ne soit pas réautorisé pour 15 ans, comme la Commission européenne et beaucoup d’autres pays membres le proposaient », a-t-elle plaidé sur RTL mercredi.

« Nous sommes confiants sur le fait que (la phase 2) démontrera que Monsanto s’est comporté de façon adéquate et que l’entreprise ne doit pas être considérée comme responsable » du lymphome non hodgkinien (LNH) de M. Hardeman, qui a attaqué le géant agrochimique en 2016, affirme Bayer dans son communiqué.

La deuxième phase du procès-le premier au niveau fédéral-commencera mercredi et devra cette fois répondre aux questions suivantes : Monsanto connaissait-il les risques ? Les a-t-il cachés ? Si oui, quels sont les dommages et intérêts qu’il doit payer ?

Le groupe avait été condamné cet été à verser 289 millions de dollars à Dewayne « Lee » Johnson, père de deux petits garçons et atteint d’un LNH en phase terminale, estimant non seulement que le Roundup en était la cause, mais que Monsanto avait agi avec malveillance en dissimulant les risques de ses produits au glyphosate.

Cette somme avait ensuite été réduite à 78,5 millions de dollars par une juge tandis que Bayer a parallèlement fait appel du fond du verdict.

Bataille d’études

Le procès Hardeman, qui pourrait durer encore environ deux semaines, est en outre ce qu’on appelle en droit américain un « procès test » pour des centaines d’autres similaires. Son issue doit servir de baromètre pour les procès regroupés avec lui.

Concrètement, il permet aux différentes parties de déterminer s’il vaut mieux signer un accord amiable hors tribunaux pour solder les poursuites, comme cela se fait souvent aux États-Unis.

Le retraité, qui vit au nord de San Francisco, avait expliqué à la barre avoir vaporisé du Roundup pendant plus de 25 ans pour éliminer de sa propriété une plante très urticante, le sumac vénéneux. Et « pas mal de fois », le désherbant s’est retrouvé en contact avec sa peau, avait-il ajouté.

Pendant la première phase du procès, les deux parties se sont opposées à coups d’études scientifiques complexes et d’experts passant parfois des heures à la barre. 

Pour l’essentiel, accusation comme défense se sont accusées mutuellement de présenter des études biaisées, incomplètes et non significatives.

Contrairement à l’agence fédérale américaine de protection de l’environnement (EPA), le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé depuis 2015 le glyphosate comme « cancérigène probable », mais pas les agences européennes Efsa (sécurité des aliments) et Echa (produits chimiques).

 

https://www.lapresse.ca/inter

Monsanto pourrait éviter de verser des indemnités


Ce serait le comble si Mosanto évite de payer des indemnités au jardinier qui à gagner sa cause devant les tribunaux en achetant Bayer. Maintenant, les pays devraient bannir pour de bon le Roundup
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Monsanto pourrait éviter de verser des indemnités

Les détails avec Normand Grondin.

Au moment où la condamnation de Monsanto pour avoir failli à informer de la dangerosité d’un de ses produits risque de faire boule de neige, des spécialistes de la question craignent que les indemnités ne soient jamais versées aux victimes. Le rachat du géant par Bayer pourrait lui permettre d’éviter de verser ces sommes dues, selon la journaliste d’enquête Marie-Monique Robin.

Le jugement d’un tribunal californien a accordé des indemnités de 289 millions de dollars au jardinier américain Dewayne Johnson qui a utilisé le Roundup – un herbicide à base de glyphosate commercialisé par Monsanto – et qui a été atteint d’un cancer.

Or, le tribunal a jugé que Monsanto aurait dû prévenir les utilisateurs de la dangerosité du produit.

Le jugement devrait ouvrir la voie à d’autres poursuites, selon Mme Robin.

« Il y a quelque 5000 autres agriculteurs et jardiniers qui ont porté plainte pour la même raison que le jardinier », a-t-elle souligné en entrevue à l’émission Midi info. « Ça ouvre la porte à tous les autres procès et ça va encourager les cours des divers États américains à aller dans le même sens. »

« Il y a certainement des agriculteurs au Québec qui ont ce type de cancer – un lymphome non hodgkinien, un cancer du système lymphatique – qui vont peut-être aussi porter plainte parce qu’ils vont se dire : « J’ai utilisé le même herbicide et j’ai la même maladie » », explique Marie-Monique Robin.

Malgré la victoire du jardinier, la journaliste craint que Monsanto ne verse jamais les indemnités, puisque, après avoir été achetée par la multinationale Bayer, la marque Monsanto est appelée à disparaître.

Nous craignons que ce mariage entre ces deux multinationales […] soit un arrangement pour que Monsanto n’ait pas à payer les indemnités qui seront réclamées dans tous les procès qui auront lieu en organisant l’insolvabilité [de l’entreprise]. Marie-Monique Robin, journaliste d’enquête

Monsanto deviendrait ainsi une coquille vide de Bayer qui serait dissoute.

« Ça arrangerait Bayer aussi, parce que les principaux actionnaires de Monsanto sont les mêmes que ceux de Bayer », ajoute Mme Robin.

Les « Monsanto Papers »

Auteure du livre Le Roundup face à ses juges, Marie-Monique Robin dénonce « la fausse polémique scientifique » alimentée par Monsanto. « D’un côté, vous avez des centaines d’études indépendantes, qui ont d’ailleurs été revues par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS, qui affirme que le glyphosate est un cancérigène probable pour les humains », avance Mme Robin.

« Probable, ça ne veut pas dire que ce n’est pas sûr, prévient-elle. Ça veut dire qu’il y a beaucoup de données sur les animaux […] et des études plus partielles sur des humains. »

« Et, de l’autre côté, vous avez l’industrie qui fournit des études, dont on a révélé récemment que c’étaient des études biaisées », poursuit-elle. « C’est un peu comme les dossiers du tabac et de l’amiante… »

Mme Robin cite les « Monsanto Papers » pour illustrer son propos. Il s’agit de documents internes de la société – comme des courriels envoyés par des cadres de l’entreprise – qui démontrent qu’ils savaient que leur produit était cancérigène. Ce sont des documents qui ont contribué à la condamnation de Monsanto en cour, ajoute la journaliste.

Réintroduit au Canada et en Europe

Malgré les études indépendantes et les documents internes de Monsanto, rendus public grâce au procès, Santé Canada a permis la réintroduction du Roundup dans l’agriculture canadienne. En Europe, l’herbicide est réintroduit pour cinq ans.

« Je ne peux pas imaginer que nos agences de santé – qui sont supposées protéger notre santé et celle de nos agriculteurs – ne tiennent pas compte de la décision d’un tribunal de Californie. »

Ils [les gouvernements] ont privilégié les études fournies par l’industrie. Marie-Monique Robin

La condamnation de Monsanto a toutefois déjà des répercussions économiques pour Bayer puisque son action a perdu 12 % de sa valeur, lundi, à la Bourse de Francfort.

https://ici.radio-canada.ca/

La victoire juridique contre Monsanto pourrait créer un précédent


Monsanto risque de faire de gros cauchemars avec les futurs poursuites judiciaires avec ce procès perdu contre un jardinier qui ne reste plus longtemps à vivre à cause d’un cancer de la peau. Bien que la compagnie veut aller en appel, on peut enfin voir une justice contre leurs produits qui nuisent à l’environnement, mais aussi a l’humain.
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La victoire juridique contre Monsanto pourrait créer un précédent

 

Dewayne Johnson, le plaignant dans le procès qui... (Photo Josh Edelson, Associated Press)

Dewayne Johnson, le plaignant dans le procès qui obligera Monsanto à lui verser 289 millions de dollars.

PHOTO JOSH EDELSON, ASSOCIATED PRESS

PAUL ELIAS
Associated Press
San Francisco

 

La victoire juridique d’un jardinier face au géant de l’agrochimie Monsanto pourrait faire prendre du galon à des milliers de causes pendantes, se réjouissent ses avocats.

Dewayne Johnson, à qui un jury a consenti une compensation financière de 289 millions de dollars US, vendredi, avance que l’herbicide Roundup a provoqué le cancer auquel il succombera sous peu.

La Cour supérieure de la Californie a statué que le Roundup avait effectivement contribué à la naissance du lymphome non hodgkinien chez le plaignant de 46 ans et que Monsanto aurait dû signaler la possible dangerosité de son produit sur son étiquette.

La cause de M. Johnson a été la première procédure intentée contre Monsanto par une personne atteinte d’un cancer à se rendre en procès. Le traitement de son dossier a été accéléré puisqu’il est mourant et son gain de cause pourrait créer un important précédent.

« Je suis heureux d’être ici pour pouvoir aider une cause beaucoup plus grande que moi », a-t-il déclaré en conférence de presse après l’annonce du verdict.

« Un jury unanime de San Francisco vient de dire à Monsanto: « Assez. Vous avez fait quelque chose de mal et maintenant vous devez payer »», a déclaré Brent Wisner, l’avocat principal de M. Johnson.

« Il y a 4000 autres actions intentées à travers les États-Unis et d’innombrables autres personnes qui souffrent d’un cancer parce que Monsanto ne leur a pas donné le choix … Nous avons maintenant un moyen d’avancer. »

Monsanto nie tout lien entre l’ingrédient actif du Roundup et le cancer, affirmant que des centaines d’études ont établi que le glyphosate est sans danger.

Un porte-parole de Monsanto a indiqué que la société porterait la cause en appel. Scott Partridge a souligné que deux agences gouvernementales ont déjà conclu que Roundup ne cause pas le cancer.

« Nous sympathisons avec M. Johnson et sa famille, a-t-il déclaré. Nous interjetterons appel de cette décision et continuerons à défendre vigoureusement ce produit, qui est utilisé depuis 40 ans en toute sécurité et qui continue d’être un outil vital, efficace et sûr pour les agriculteurs et autres. »

Dewayne Johnson utilisait le Roundup et un produit similaire, le Ranger Pro, pour lutter contre les ravageurs dans un district scolaire de la baie de San Francisco. Il en aspergeait de grandes quantités à partir d’un réservoir de 50 gallons attaché à un camion et le vent soufflait parfois le produit dans sa direction, enduisant son visage, a rapporté Me Wisner.

Une fois, lors d’un bris de tuyau, l’herbicide a recouvert tout son corps.

M. Johnson avait lu l’étiquette et même contacté l’entreprise après avoir développé une éruption cutanée, mais il n’a jamais été mis en garde contre le caractère potentiellement cancérigène du produit, a souligné son avocat. On lui a finalement diagnostiqué un lymphome non hodgkinien en 2014.

« C’est un fait: il va mourir. C’est juste une question de temps », a déclaré Me Wisner dans sa déclaration liminaire devant le jury.

Mais selon George Lombardi, un avocat de Monsanto, le lymphome non hodgkinien met des années à se développer et le cancer de M. Johnson aurait donc pris naissance bien avant qu’il ne travaille pour le district scolaire.

L’agence de protection de l’environnement des États-Unis affirme que l’ingrédient actif de Roundup est sans danger pour les personnes qui l’utilisent conformément au mode d’emploi figurant sur l’étiquette.

Or, le Centre international de recherche sur le cancer, qui fait partie de l’Organisation mondiale de la santé, le catégorise depuis 2015 comme un « cancérigène probable » pour les humains. L’État de la Californie a pour sa part ajouté de glyphosate à sa liste de produits chimiques causant le cancer.

Les avocats de M. Johnson ont demandé et obtenu 39 millions US en dommages-intérêts compensatoires, en plus de 250 millions US sur les 373 millions US demandés en dommages-intérêts punitifs.

http://www.lapresse.ca/

Des scientifiques veulent remplacer les pesticides par des microbes


En fait, ce n’est pas de nouveaux microbes que l’industrie Indigo Agriculture veut ajouter aux plantes, mais plutôt remettre des microbes disparus par l’usage déraisonnable des pesticides. Il semble qu’après l’avoir essayé sur du coton le rendement a augmenter de 14 %. Ils espèrent pouvoir balayer Monsanto et compagnie pour une agriculture bio
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Des scientifiques veulent remplacer les pesticides par des microbes

 

 

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Des pesticides sur un champ de patates | Pesticidewise via Youtube License by

Repéré par Aurélie Rodrigues—

Ils pourraient révolutionner le secteur agricole mondial

 

Indigo Agriculture, une entreprise spécialisée dans les biosciences, pourrait bien être en train de révolutionner l’agriculture mondiale. Les agronomes de cette start-up ont trouvé le moyen d’utiliser des microbes pour remplacer les pesticides.

Les créateurs d’Indigo Agriculture se sont inspirés des recherches sur le microbiote humain pour déterminer l’importance des micro-organismes dans la santé des plantes. Le but est de réintroduire des microbes disparus dans les plantes à cause de l’usage excessif de pesticides.

Bloomberg explique que la méthode employée par les agronomes consiste à prendre des échantillons de plantes saines et non traitées et de créer une empreinte de leur microbiote grâce au séquençage génétique. Ils analysent ensuite les données recueillies et déterminent quels microbes sont en plus grand nombre sur les plantes en bonne santé. Au Texas, la méthode Indigo a permis d’augmenter le rendement de 14% des champs de coton.

Les recherches de l’entreprise se portent sur la capacité de résistance des microbes aux engrais azotés et aux vermines. Ainsi, à long terme, Indigo Agriculture cherche à limiter ou même éliminer l’utilisation des pesticides et engrais synthétiques grâce à ses supermicrobes.

Exit Monsanto et Dow Chemical, hello Indigo

D’après Bloomberg, la tendance est au bio: les consommateurs rejettent de plus en plus les pesticides et les OGM. Selon un sondage publié en 2017 par l’ONG environnementale WWF, 70% des Français ont changé d’habitudes de consommation pour se diriger vers des produits plus responsables, ou envisagent de le faire.

D’autre part, la méfiance envers les géants de l’agrochimie comme Monsanto –souvent qualifiéed’entreprise «la plus détestée au monde»– ne fait qu’accroître, notamment à cause du scandale de «l’agent orange» et du glyphosate, l’agent actif dans bon nombre de pesticides classés comme un cancérogènes probablespour l’homme par l’OMS.

David Perry, le directeur général de l’entreprise Indigo, souhaite remodeler complètement la structure du secteur agricole actuel: non seulement pour concurrencer les géants de l’agrochimie comme Monsanto et Dow Chemical mais aussi les distributeurs agricoles comme Cargill et Archer Daniels Midland. L’entreprise s’ouvre donc potentiellement à un marché de plusieurs milliards de dollars.

Depuis 2016, Indigo Agriculture propose du coton avec une meilleure résistance à la sécheresse –une menace grandissante due au réchauffement climatique. Consciente du risque pour les agriculteurs qui tenteraient l’aventure Indigo, l’entreprise du Massachusetts propose d’acheter directement les récoltes aux producteurs –et se charge ensuite de la revente.

Malgré tout, le succès d’Indigo Agriculture dépendra des recherches qui démontreront si les microbes peuvent vraiment remplacer les pesticides. Pour Michael Dean, directeur des investissements à AgFunder, le plus grand défi sera de réussir à convaincre les agriculteurs de couper le cordon avec Monsanto et les autres entreprises d’agrochimie.

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Monsanto ajoute Crispr à son arsenal


Monsanto continu de plus belle avec ces semences modifiées génétiquement, il vient d’acquérir un nouvel outil qui le rendra plus fort et ce envers et contre tous
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Monsanto ajoute Crispr à son arsenal

 

 

La compagnie américaine vient d’acquérir les droits d’exploitation de Crispr-Cas9, puissant outil de modification génétique. Dans quel but?

Décidé à cultiver au maximum le génie génétique végétal, le géant américain de l’agro-alimentaire Monsanto vient d’acquérir les droits d’exploitation de l’outil moléculaire Crispr-Cas9 auprès de l’institut Broad (Cambridge, Etats-Unis), spécialiste de génomique. Grâce à cet accord non exclusif, la firme (sur le point de se faire racheter par la compagnie chimique et pharmaceutique allemande Bayer) espère concevoir des végétaux d’un genre nouveau capables d’une plus grande productivité.

Des semences plus résistantes

Le défi agricole de demain est de taille.

« L’équivalent d’un département agricole disparaît tous les huit ans, rien que dans notre pays, souligne ainsi Yann Fichet, directeur des Affaires Institutionnelles et Industrielles de Monsanto France. A l’échelle mondiale, et à l’heure de bouleversements climatiques importants, comment parviendrons-nous alors à nourrir 9 milliards de terriens d’ici 2050 avec moins de terres agricoles qu’aujourd’hui?  »

Selon Monsanto, la solution ne pourra venir que de semences plus résistantes et productives. Crispr-Cas9, puissant outil d’édition génétique, permettra de les obtenir. Crispr aide en effet à développer des plantes génétiquement modifiées beaucoup plus rapidement et efficacement que ce qui s’est pratiqué jusqu’ici. Rappelons qu’il faut attendre une quinzaine d’années avant qu’un OGM ne puisse débarquer sur le marché. Mais, en France, où les OGM sont persona non grata, une raison annexe se profile : de quoi Crispr est-il le nom ? Comment qualifier les productions végétales que cette nouvelle technique autorise ? Sont-elles encore des OGM ?

« C’est un gros danger si ces futures plantes ne sont ni tracées ni étiquetées » Arnaud Apoteker

Non, il ne s’agit pas d’OGM, estiment certains lobbys telle l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) et son président Alain Deshayes : il est « nécessaire de trouver une voie pour que les plantes modifiées par Crispr ne passent plus par la nouvelle directive OGM édictée en 2015 restreignant leur culture », nous a-t-il déclaré.

Pour certains chercheurs, comme Fabien Nogué de l’Inra de Versailles, « les plantes issues de cette technologie seraient indiscernables génétiquement des plantes sauvages. Je n’ai aucune raison de penser que cette technologie Crispr présente le moindre danger ».

D’autres sont moins affirmatifs. Selon Arnaud Apoteker du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), qui fut responsable de la campagne OGM pour Greenpeace France, « même si on prétend avec Crispr-Cas9 être beaucoup plus précis, plus ciblé, avec moins d’effets “hors-cible“, c’est un gros danger si ces futures plantes ne sont ni tracées ni étiquetées ».

Il est vrai que la technologie Crispr, bien que très puissante et précise, est encore toute récente. Développée en 2013, elle fait actuellement l’objet d’une véritable foire d’empoigne entre tous ses co-découvreurs pour la paternité de ses droits d’exploitation. D’un point de vue scientifique, beaucoup de chercheurs préfèrent rester prudents sur l’étendue de son potentiel et ses possibles effets délétères.

3 restrictions posées

A priori, Monsanto sera soumis à des limitations. Les restrictions posées par l’institut Broad sont au nombre de trois. Pas de « gene drive », une technique permettant d’amplifier un gène au sein d’une population. Potentiellement capable d’enrayer une maladie transmise par des moustiques ou d’éliminer des ravageurs de culture, la stratégie « gene drive » a également le potentiel de dérégler tout un écosystème et pourrait constituer une menace pour l’environnement. D’autant plus si elle tombait entre de mauvaises mains. Deuxième limitation: interdiction de rendre les graines stériles. Et là, on pense à la technologie “Terminator“ développée voilà quelques années par Monsanto et abandonnée depuis, et qui aurait rendu l’agriculteur encore plus dépendant des semenciers qu’il ne l’est déjà aujourd’hui. Enfin, la dernière limitation posée par l’institut Broad concerne le tabac et prohibe tous travaux qui viseraient à accroître l’usage et l’addiction à cette substance préjudiciable à la santé et ce, en dehors des travaux fondamentaux puisque le tabac est également une plante-modèle prisée par de nombreux laboratoires.

Quels seront les premiers produits à sortir des serres du semencier ? Mystère.

« Il est trop tôt pour spéculer quant aux applications potentielles de cette technique prometteuse et sur quelles semences elle pourrait se révéler utile », nous a-t-on répondu au siège social américain le 11 octobre 2016.

Affaire à suivre donc, dans les laboratoires, les champs ou… nos assiettes.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Des résidus de pesticides dans les tampons et les serviettes


En ce qui a trait à l’hygiène féminine, les femmes sont en droit d’avoir des produits sûrs pour leur santé qu’ils soient bio ou non. Il semble que des marques de serviettes et tampons auraient présence d’insecticide et d’herbicide (Monsanto, oui encore lui!)
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Des résidus de pesticides dans les tampons et les serviettes

 

Le magazine français 60 millions de consommateurs a voulu en avoir le cœur net.Après le succès d’une pétition pour que Tampax dévoile la composition de ses tampons (plus de 180 000 signatures à ce jour) le magazine a décidé de mener ses propres analyses.

«Le mutisme obstiné des fabricants sur la composition de leurs produits finit par créer le doute», dénonce Victoire N’Sondé qui signe ce dossier.

Et selon les relevés effectués par 60 millions de consommateurs, il semblerait bien que les industriels aient des «petites» choses à cacher dans 5 des 11 protections étudiées.

Les relevés publiés font état de la présence de «résidus indésirables» parmi lesquels des pesticides et des dioxines. Ces substances sont pour certaines suspectées d’être des perturbateurs endocriniens et/ou d’être cancérogènes. Entre autres, 60 millions de consommateurs pointe du doigt les tampons Compak active régulier fresh de la marque Tampax pour la présence de molécules qui appartiennent à la famille du chlore.

Plus inquiétant, des résidus de l’herbicide glyphosate (utilisé dans le Roundup de Monsanto) dans des serviettes dites « bio » de la marque Organyc. Comment expliquer leur présence? Impossible d’exclure une contamination involontaire du champ de coton.

Des taux faibles mais pas de risque zéro

Point positif et rassurant de cette étude cependant, aucun allergène n’a été détecté dans les onze types de protections étudiées. Le magazine rappelle aussi que si les niveaux relevés sont faibles, les effets de ces substances ne sont pas connus sur la vulve et le vagin des femmes.

«Ce n’est pas parce que les taux sont faibles que l’on peut garantir le risque zéro. En l’absence d’étude sur le passage systémique de chaque substance à partir du vagin, on ne peut rien conclure», met en garde Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et directeur médical à l’Institut Fournier, à Paris interrogé par le magazine.

Malgré le succès de sa pétition, l’appel de Mélanie Doerflinger n’a toujours pas été entendu par les industriels. Mais la situation pourrait bien changer. La jeune femme de 20 ans a rendez-vous au ministère de la Santé le 10 mars prochain avec le service «environnement extérieur et produits chimiques» du ministère. Son objectif?

Une législation au niveau européen pour que «la transparence de la composition soit garantie» et que les «tests sur les produits soient les mêmes que ceux auxquels sont soumis les dispositifs médicaux comme les protections contre les fuites urinaires par exemple», assure la jeune femme interrogée par Le HuffPost. Le combat continue et les questions sont toujours plus nombreuses.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Des mauvaises herbes ultrarésistantes héritées des OGM


Nous ne sommes pas plus avancés avec les cultures génétiquement modifiées, avec l’apparition de mauvaises herbes très résistantes, même si la cause des ennuis semblent être plus l’utilisation d’un herbicide dans ce genre de culture
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Des mauvaises herbes ultrarésistantes héritées des OGM

 

L'amarante de Palmer

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

Un texte de Julie Vaillancourt de l’émission La semaine verte

Les cultures génétiquement modifiées sont commercialisées depuis maintenant 20 ans, mais leur utilisation massive tant au Canada qu’aux États-Unis a engendré un problème de taille : l’apparition de mauvaises herbes ultrarésistantes qui causent bien des maux de tête aux agriculteurs.

La croissance de l’amarante de Palmer, une mauvaise herbe ultrarésistante qui envahit maintenant une grande proportion des champs américains, est fulgurante. Elle croît de 5 à 7 centimètres par jour et peut atteindre 2 mètres de haut.

L'agriculteur et l'amarante de Palmer 

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

Le fermier Scott Harper, de l’Indiana, aux États-Unis, a vu la plante en question accaparer de plus en plus d’espace dans ses champs de soya et de maïs depuis le milieu des années 2000. Auparavant, l’épandage de Roundup, l’herbicide de l’entreprise Monsanto, donnait de bons résultats. Ce n’est plus le cas.

« Je me considère comme un bébé du Roundup. C’est tout ce que j’épandais, c’était facile et efficace. J’ai été chanceux d’être là pendant que ça fonctionnait bien parce que maintenant, ça ne marche plus très bien… » — Scott Harper

Scott Harper

Scott Harper Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

L’agriculteur plante uniquement des semences génétiquement modifiées dans ses champs. En fait, près de 90 % des grandes cultures céréalières aux États-Unis sont issues de ces semences.

Il y a 20 ans, les premiers OGM

C’est en 1996 que les scientifiques ont créé les premiers OGM. L’herbicide Roundup était auparavant utilisé, mais cette année-là, il a été jumelé avec succès à une semence dont l’ADN a été modifié pour tolérer l’application du Roundup.

Résultat : l’herbicide tuait toutes les plantes sur son passage sauf celles qui avaient été modifiées pour résister à son application.

Des mauvaises herbes résistantes aux herbicides ont été découvertes au Québec. 

Photo :  Jeff Roberson/Associated Press

Ces cultures Roundup Ready, le nom commercial des semences génétiquement modifiées, ont fait fureur aux États-Unis. Notre voisin américain produit désormais 40 % des cultures génétiquement modifiées dans le monde.

Toutefois, l’engouement pour ces cultures a fait bondir la consommation de pesticides, et certaines mauvaises herbes comme l’amarante de Palmer sont devenues résistantes au glyphosate, l’agent actif de l’herbicide Roundup.

L'amarante de Palmer dans un champ 

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

Depuis, plusieurs compagnies ont mis en marché d’autres herbicides à base de glyphosate, mais les fermiers américains sont longtemps demeurés fidèles à l’herbicide de Monsanto, celle qui a commercialisé en premier les semences génétiquement modifiées.

D’autres compagnies vendent maintenant des semences génétiquement modifiées, mais encore aujourd’hui aux États-Unis, le deux tiers des espèces de mauvaises herbes résistantes au glyphosate se retrouvent dans des cultures Roundup Ready.

Des spécialistes, comme l’agronome Larry Steckel, avaient pourtant averti les fermiers américains du danger de miser sur un seul herbicide. Il souligne que les agriculteurs ont fait l’erreur de surutiliser le Roundup.

« C’était prévisible que l’utilisation intensive du Roundup créerait des mauvaises herbes résistantes puisque la clé, c’est la diversité. Plusieurs d’entre nous avions averti les fermiers, mais ils ne voulaient pas changer leurs pratiques. » — Larry Steckel, agronome à l’Université du Tennessee

Champs 

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

C’est en Georgie, dans le sud des États-Unis, que l’amarante de Palmer a montré les premiers signes de résistance au glyphosate en 2000. La mauvaise herbe prospère maintenant dans 27 des 50 États américains.

La « ceinture de maïs » (Corn Belt), la région qui produit 50 % de cette graminée aux États-Unis, est maintenant atteinte si bien que la mauvaise herbe menace l’économie de la région.

Les racines de l'amarante de Palmer

Le Canada également atteint

Bien que l’amarante de Palmer ne soit pas encore présente au Canada, les spécialistes soulignent que le phénomène se propage vers le nord. Plusieurs mauvaises herbes résistantes au glyphosate ont d’ailleurs fait leur apparition au Canada depuis 2010. Plusieurs d’entre elles sont présentes dans des champs ontariens de cultures génétiquement modifiées.

Le Canada produit 6 % des cultures génétiquement modifiées dans le monde et a adopté les cultures Roundup Ready en 1996, en même temps que les États-Unis. Depuis, l’usage des herbicides à base de glyphosate est monté en flèche, même dans les cultures non génétiquement modifiées, ce qui a contribué à engendrer de la résistance chez certaines espèces de mauvaises herbes.

Par exemple, dans les provinces des Prairies, le kochia envahit maintenant certains champs de céréales qui ne sont pas génétiquement modifiées, comme le lin.

Avec les informations de Marc-Yvan Hébert, journaliste de La semaine verte à Winnipeg.

Le saviez-vous?

Le glyphosate a été breveté par la multinationale agroalimentaire Monsanto en 1974 sous la marque Roundup. Il est présent dans plus de 200 produits herbicides et antiparasitaires. Peu coûteux et très efficace, il s’agit de l’herbicide le plus populaire au Canada. Son ingrédient actif a été déclaré, en 2014, comme cancérogène probable chez l’humain, par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.

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Aux Etats-Unis, on devrait avoir bientôt droit à une pomme de terre transgénique potentiellement anti-cancérigène


Monsanto veut mettre sur le marché une nouvelle pomme de terre qui serait probablement anti cancérigène (alors que l’enzyme responsable agit quand elle est frites) Si cette patate réponds a leurs normes, méfiez-vous des frites chez McDonalds
Nuage

 

Aux Etats-Unis, on devrait avoir bientôt droit à une pomme de terre transgénique potentiellement anti-cancérigène

 

potatoes sethoscope via Flickr CC License by

Le ministère de l’agriculture américain vient d’approuver la culture d’une pomme de terre transgénique dont l’ADN a été modifié pour réduire sa teneur en acrylamide, une substance potentiellement cancérigène.

L’acrylamide est généré dans la patate lorsque celle-ci est frite, mais l’ADN de cette nouvelle pomme de terre –baptisée pomme de terre «innée»– a été modifié pour réduire la production de certaines enzymes. Cet OGM a une autre propriété: il s’abîme moins facilement quand on le transporte.

Le ministère de l’agriculture a établi que ce produit ne menacerait pas d’autres plantes, et l’agence américaine chargée de la régulation des aliments et des médicaments (la FDA) est en train d’examiner si cette «patate innée» est aussi sans danger pour les consommateurs.

Une autre pomme de terre transgénique, créée par Monsanto, avait été commercialisée il y a plus de dix ans, mais ensuite retirée de la vente suite au manque d’intérêt des agriculteurs et des consommateurs. Cette fois-ci, c’est la compagnie agro-alimentaire J.R. Simplot, un des principaux fournisseurs de McDonald’s, qui est à l’origine du produit.

Selon le Wall Street Journal, il s’agit d’un des premiers aliments OGM qui prétend avoir des propriétés bénéfiques pour la santé. Ceci dit, ce bénéfice n’est pas évident, car les scientifiques ne savent pas encore si les taux d’acrylamide présents dans les aliments sont dangereux pour les humains. L’effet cancérigène de cette substance n’a pour l’instant été observé que sur des rongeurs.

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Une pomme génétiquement modifiée sème la controverse


C’est décevant de voir comme consommateur notre avis ne ne compte pas beaucoup quand il est question de l’OMG. Avec ces cultures qui par la polonisation va venir empiété sur les cultures naturelles, nous aurons dans un avenir proche,  selon moi, de biens mauvaises surprises
Nuage

 

Une pomme génétiquement modifiée sème la controverse

 

Ce fruit OGM a été développé par l’entreprise canadienne Okanagan Specialty Fruits, de Colombie-Britannique.

PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL

Pierre Saint-Arnaud
La Presse Canadienne
Montréal

Les producteurs de pommes du Québec et ceux de Colombie-Britannique demandent à Santé Canada de ne pas autoriser la culture de la pomme «Arctic», une variété génétiquement modifiée pour ne pas brunir lorsqu’elle est coupée.

Ce fruit OGM a été développé par l’entreprise canadienne Okanagan Specialty Fruits, de Colombie-Britannique.

La Fédération des producteurs de pommes du Québec et la BC Fruit Growers’ Association estiment que l’introduction d’une telle culture menace la production de pommes naturelles, puisqu’il est impossible d’en contrôler la pollinisation par les insectes butineurs, qui ne peuvent être confinés dans un espace donné.

Cette préoccupation face aux croisements involontaires est d’ailleurs bien documentée, soutient le directeur général de la Fédération des producteurs de pommes du Québec, Daniel Ruel.

«Monsanto a poursuivi des producteurs dans des pays africains parce que les abeilles ou les insectes butineurs ont emporté du pollen des plantes transgéniques dans des plantes naturelles, et ils ont découvert qu’avec le temps, dans les plantes naturelles, il commençait à y avoir des éléments transgéniques, raconte-t-il. Monsanto leur reprochait d’utiliser leur produit mais les producteurs n’avaient jamais planté ce produit.»

De plus, il dit ne pas voir la nécessité d’introduire un tel produit sur le marché.

«La Fédération est contre l’arrivée de cette nouvelle variété transgénique tant et aussi longtemps que ça ne démontre pas de valeur ajoutée, et qu’on n’a pas une façon de l’identifier et de s’assurer que le consommateur comprenne bien ce qu’est un aliment OGM, poursuit M. Ruel. Nous croyons que nos variétés obtenues par croisement naturel satisfont le marché dans le secteur des pommes.»

Il précise qu’une autre menace se situe du côté de la perception. Dans l’éventualité où une pomme transgénique se retrouverait sur le marché, la Fédération dit craindre que les gens ne réduisent leur consommation de pommes de crainte d’en acheter une variété génétiquement modifiée qui ne serait pas identifiée.

En marge de leurs représentations auprès des instances gouvernementales – notamment l’Agence canadienne d’inspection des aliments, qui relève de Santé Canada -, les syndicats de producteurs du Québec et de Colombie-Britannique ont rendu public cette semaine les résultats d’un sondage qu’ils ont commandé et qui suggère une forte réticence de la part des consommateurs de voir apparaître de tels fruits sur le marché.

Selon l’enquête, réalisée par Léger Marketing, 69 pour cent des répondants se sont prononcés contre l’approbation de la pomme Arctic par le gouvernement fédéral.

Par ailleurs, trois répondants sur quatre croient qu’Ottawa n’a pas donné suffisamment d’information sur les aliments génétiquement modifiés pour que les consommateurs puissent prendre une décision éclairée.

Et 91 pour cent des répondants estiment que le gouvernement canadien doit rendre obligatoire l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés.

Le sondage a été réalisé en ligne entre le 26 et le 29 juin 2012 auprès de 1501 Canadiens de plus de 18 ans.

http://www.lapresse.ca