Une histoire du petit-déjeuner


Si la mondialisation n’est pas toujours une bonne chose, pour le café, thé, chocolat, c’est impensable de ne pas commencer la journée par un déjeuner sans café ou autre.
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Une histoire du petit-déjeuner

 

Petit-déjeuner | Aurelian Săndulescu (: via Flickr CC License by

Petit-déjeuner | Aurelian Săndulescu (: via Flickr CC License by

Benjamin Caraco et Nonfiction

L’histoire des trois boissons (thé, café, chocolat) qui composent notre repas du matin est au cœur des processus de mondialisation.

 

Le petit-déjeuner est un moment inaugural de la journée, à tel point qu’il symbolise parfois la banalité et de la répétition du quotidien dans la fiction. Bien qu’il soit fortement ancré dans les habitudes occidentales, il n’est pas dépourvu d’une histoire pluriséculaire que Christian Grataloup se propose de retracer dans Le Monde dans nos tasses. Trois siècles de petit-déjeuner.

Géohistorien, professeur émérite à l’université Paris Diderot, Grataloup est spécialiste de l’histoire du monde et de la mondialisation, sujets sur lesquels il a entre autres publié: Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du monde, Faut-il penser autrement l’histoire du monde? et Introduction à la géohistoire. Son choix d’écrire une histoire du petit-déjeuner n’a rien de surprenant puisque ce repas est, par excellence, l’une des manifestations de la mondialisation, ou plutôt des mondialisations successives. Les trois boissons consommées le matin par les pays du Nord (thé, café et chocolat) viennent à l’origine du Sud et continuent à y être produites.

Avant que le petit-déjeuner ne s’impose comme le «plus petit commun dénominateur des pratiques alimentaires de la mondialisation», de nombreuses étapes furent nécessaires. Autrement dit, «il a fallu construire le monde».

Trois boissons, trois continents

 

Jusqu’à l’invention du petit-déjeuner, la composition du premier repas de la journée ne différait guère de celle des suivants. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle qu’il commence à s’en distinguer; tout comme le terme qui vient à le désigner. Dès lors, il s’organise autour d’une trinité de boissons d’origine tropicale: café, thé et chocolat. Le sucre joue aussi un rôle important. À cette époque, il n’est pas non plus produit localement mais extrait de la canne à sucre, qui pousse sous d’autres latitudes; la culture de la betterave sucrière changera ensuite la donne. Les jus de fruits à base d’agrumes viennent ensuite compléter la liste; leur origine asiatique ne détonne pas dans ce tableau. Les composants solides du petit-déjeuner (beurre, céréales) et le lait sont en revanche issus de productions plus «locales».

http://www.slate.fr/

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La mondialisation


C’est une triste réalité, pourtant nous pourrions changer les choses, si nous refusons toutes exploitations des êtres humains, partage des richesses … L’orgueil, le pouvoir est un choix qui est trop souvent mit de l’avant. Je me souviens d’un voyage au Mexique, alors qu’après quelques jours, nous voulions manger quelque chose que notre palais connaissait. On a choisi un Mc Do, les employés n’avaient pas les moyens de manger du fast-food, car leur salaire était trop bas
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La mondialisation

 

Sur la balance de la mondialisation, une tête d’enfant du tiers-monde pèse moins lourd qu’un hamburger

Fatou Diome

Un ver plat envahissant menace la biodiversité européenne


La mondialisation a ses bons et mauvais côtés, surtout si les produits provenant de d’autres pays, ne sont pas inspectés adéquatement. Et l’Europe risque de perdre ses escargots et pire ses vers de terre. Et ceux qui cultivent moindrement un peu comme un jardin, savent que les vers de terre sont très important pour la fertilité du sol
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Un ver plat envahissant menace la biodiversité européenne

 

 

Le ver Platydemus manokwari dévore les escargots.

Le ver Platydemus manokwari dévore les escargots. Photo :  AFP/PIERRE GROS/Muséum national d’histoire naturelle

La découverte d’une nouvelle espèce de ver plat, inconnu jusqu’ici en Europe, inquiète les scientifiques, qui craignent que cet animal exotique ne s’attaque aux escargots.

La nouvelle espèce originaire de Nouvelle-Guinée a été identifiée dans une serre du Jardin des plantes de Caen, dans l’ouest de la France.

« On sait de manière certaine que partout où Platydemus manokwari s’est installé, il a détruit toute la faune d’escargots autour de lui », met en garde le professeur Jean-Lou Justine, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris.

« Mais c’est pire que ça, parce qu’il va manger d’abord les escargots, puis après, tout ce qui se trouve sur le sol et qui est mou, comme les vers de terre », poursuit le spécialiste de vers terrestres, dans un entretien avec l’Agence France-Presse.

Très plat, ce ver est beaucoup plus grand que les espèces indigènes européennes : il mesure 5 cm de long et 5 mm de large, son dos est couleur olive noire, avec une bande centrale claire. Son ventre est plus clair.

Les scientifiques, qui publient leur découverte mardi dans la revue de biologie PeerJ, estiment qu’il y a urgence à prévenir la prolifération de cette espèce en Europe, en raison de la menace qu’elle représente pour la biodiversité.

Au nord des îles Britanniques, une autre espèce de ver plat, Arthurdendyus triangulatus, venu de Nouvelle-Zélande, a tué une grande partie des vers de terre, avec pour conséquence possible une baisse de la fertilité des sols.

Mais contrairement à A. triangulatus, qui supporte mal la chaleur et voit ainsi son potentiel d’envahissement limité, le ver plat découvert en France pourrait « envahir pratiquement toute la moitié sud de l’Europe sans aucun problème ».

P. manokwari – classé dans la liste des 100 espèces exotiques les plus envahissantes au monde – a en outre été volontairement introduit dans la région Pacifique dans l’espoir d’y contrôler une invasion d’escargots géants africains.

Il serait capable de suivre des « pistes » d’escargots, de monter aux arbres pour dénicher ses proies et même d’attaques grégaires « en bande organisée ».

Le professeur Jean-Lou Justine explique les invasions biologiques par la mondialisation, « c’est-à-dire le transport effréné de marchandises, avec des contrôles insuffisants, d’un bout à l’autre de la planète ».

http://ici.radio-canada.ca/

Traduction Loufoque


Voici encore quelques traductions étranges et cette fois-ci une traduction anglaise pour les francophones … Certaines sont vraiment décevantes
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Traduction Loufoque

 

«Y aurait-il un furoncle vigoureux dans la salle? J’ai un paquet à lui remettre!»

 

À ne pas manger si vous vous levez en cachette la nuit pour grignoter!

Envoi de Thierry Poiré, Ottawa

Oui, hein? Pourquoi?

Envoi d’Éloïse Bouchard-Guérin, Québec

Oh! Tu parles d’un email culotté!

Envoi de Eryk Warren, Montréal

C’est fou comme la description en français est moins tentante!

Envoi de Dominique

Messieurs, vous trouverez dans ce paquet toutes les combines et manigances dont vous avez besoin. Discrétion assurée.

Envoi de Christine Durand, Drummondville

Des fois il fonctionne, des fois il ne fonctionne pas.

Envoi de Céline, Laval

Euh non merci, on va passer notre tour.

Envoi de Mélanie Trudel, L’Ancienne-Lorette

«J’ai eu bien de la peine, mais cela ne m’a pas aidé à ouvrir mon paquet de bacon…», confie notre lectrice.

Envoi de Louise Choquette, Huntsville (Ontario)

C’est donc ça, la mondialisation?

Envoi de Robert Vendittoli, Repentigny

 

Prochaine étape: Jean Airoldi lui donne une contravention de style.

Envoi de François Adam, Trois-Rivières

C’est gentil pour la demoiselle sur la photo!

La question qui nous brûle les lèvres: aurez-vous une casserole assez grande?

N’est-ce pas là le rêve de tout parent?

♥♥ Un peu trop explicites, ces oursons. On n’en demandait pas tant! ♥♥

Envoi de Monique B.

Le pas see du tout. Rien vu, promis.

Envoi de Francois Caron, Longueuil

 

Bref, restez donc debout.

Envoi de Denis Fortin, Montréal (Verdun)

Faudrait se décider: on invite les écureuils à manger ou on les fout à la porte?

Pouvez-vous être un peu moins clair? J’ai tout compris et ça me mêle un peu.

Envoi de Julie Lapointe, Granby

Ben… ça dépend: on parle de nous ou de vous?

Envoi de Benjamin Rouette, Joliette

http://www.protegez-vous.ca/

L’étiquette du pourboire


On sait que les pourboires font partie des revenus déclarés de plusieurs personnes travaillant aux publics au Canada. Mais ailleurs dans le monde, quelles sont les tarifs pour remerciement des services ? À qui on donne des pourboires et de quel montant, Est-ce obligatoire ? Est-ce compris dans la facture comme certains endroits au pays ?
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L’étiquette du pourboire

 

Autres pays, autres façons de témoigner son appréciation pour les services... (Illustration Charlotte Demers-Labrecque, La Presse)

ILLUSTRATION CHARLOTTE DEMERS-LABRECQUE, LA PRESSE

ANDRÉE LEBEL
La Presse

Autres pays, autres façons de témoigner son appréciation pour les services reçus. La question des pourboires peut devenir un sujet de préoccupation lors d’un voyage à l’étranger. À qui donner? Combien? De quelle façon?

Première source d’information: la plupart des guides de voyage traitent des pratiques locales de pourboires dans la section «renseignements pratiques». Avec le mot «pourboire» et le nom du pays, vous trouverez quantité de sites internet traitant des pratiques nationales, et même des guides complets qui suggèrent un pourcentage pour chaque service.

Au Canada, aux États-Unis et au Mexique, le pourboire est une obligation. Il fait même partie du revenu des employés. Dans les restaurants, il est normal de laisser de 15 à 20% de la valeur de l’addition. Le personnel des hôtels, les chauffeurs de taxi et autres employés de service s’attendent également à recevoir quelques billets.

En France, le service est compris dans la facture des restaurants, mais il est courant d’arrondir la somme lorsque le service est bon. Les chauffeurs de taxi aiment bien recevoir un ou deux euros pour la course, en plus des surplus exigés pour les bagages. À tout le moins, on peut arrondir la somme.

Dans la plupart des pays européens, même si les pourboires ne sont pas obligatoires, ils sont devenus une pratique courante. C’est la même chose en Inde, en Égypte, en Russie, etc.

Par contre, en Australie et dans les pays d’Asie, les pourboires sont très rares. Ils ont longtemps été interdits en Chine, sont fortement déconseillés à Singapour et demeurent très mal vus au Japon et en Corée du Sud. La fierté des Japonais et des Coréens est bien au-dessus des considérations pécuniaires. Petit bémol, ces coutumes locales ne s’appliquent pas nécessairement aux étrangers.

Soulignons que la mondialisation touche aussi les pourboires. Tous les hôtels internationaux et leurs restaurants, peu importe le pays, adoptent d’emblée les pratiques américaines de pourboire. Même au Japon, les employés des grandes chaînes acceptent volontiers les gratifications des touristes.

Le pourboire doit aussi tenir compte de la qualité de l’établissement. Si 2$ par jour semble raisonnable pour une personne que vous ne voyez jamais dans un hôtel «budget», une somme de 5$ est plus appropriée lorsqu’une femme de chambre d’un hôtel de luxe veille attentivement à votre bien-être.

Idéalement, il faut penser à la femme de chambre chaque jour, car le personnel d’étage change continuellement. Celle qui nettoie votre chambre sera peut-être en congé le jour de votre départ. De plus, c’est rarement la même personne qui assure le service de nuit. Il est donc préférable de remettre personnellement le pourboire à l’employé que l’on veut remercier. En Inde, par exemple, les chefs de service se bousculent devant la porte de chambre des clients qui s’apprêtent à partir. Celui qui réussit à entrer le premier empoche le pourboire.

Il est de bon usage de remercier également le bagagiste, le voiturier et le portier (environ 2$). Quant au concierge de l’hôtel, qui peut vous rendre bien des services (faire le suivi de vos bagages égarés, trouver des billets de spectacles, faire des réservations de restaurants, fournir des indications, etc.), on lui donne entre 10$ et 20$, selon les services rendus. Dans les destinations soleil, ceux qui sont affectés aux serviettes, aux chaises de plage et aux parasols méritent aussi votre attention.

Lors des excursions et visites guidées, il faut remercier le guide (environ 5$), mais aussi le chauffeur, qui fait preuve d’ingéniosité pour déjouer la circulation. Il sera heureux de recevoir 2$ ou 3$. Les services d’un chauffeur privé sont souvent négociés à la journée. On y ajoute un pourboire de 10 à 20%.

Peu importe la monnaie locale du pays, l’argent américain (sauf la petite monnaie) est accepté et souvent souhaité par le personnel. On ne peut en dire autant des dollars canadiens. Dans les pays asiatiques, et même dans les Caraïbes, les employés ont souvent du mal à échanger des billets canadiens et le taux de change peut être excessif. Autre restriction: les babioles que certains touristes offrent aux employés en guise de pourboires. S’il est vrai que les Chinois, les Russes et les Cubains raffolaient jadis des t-shirts de marque américaine, de maquillage et de fournitures scolaires, ce n’est plus le cas dans les endroits touristiques. Les employés préfèrent nettement de l’argent, qui leur permet d’acheter ce dont ils ont vraiment besoin.

Les compagnies de croisières publient des directives claires pour les pourboires du personnel, et certaines les ajoutent à la facture totale. Sans que ce soit obligatoire, on recommande un total variant entre 10 et 15$ par personne et par jour pour les divers services. N’ayez aucune crainte, les pourboires leur sont vraiment remis. Et rien n’interdit d’offrir un petit supplément pour un service exceptionnel. De plus, les bons commentaires au sujet d’un employé dans le questionnaire de satisfaction sont grandement appréciés. Ils permettent à certains d’entre eux de se démarquer auprès de leur patron et d’obtenir une promotion.

http://www.lapresse.ca

Un tiers des espèces vulnérables menacé par la consommation des pays riches


Dans les pays industrialisés notre consommation influence beaucoup les pays exportateurs autant par son environnement que par les animaux qui y dépendent. Il faudrait probablement modérer nos ardeurs sur notre consommation et d’éviter le gaspillage qui est aussi un gros problème, je pense, pour la biodiversité
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Un tiers des espèces vulnérables menacé par la consommation des pays riches

 

Un travailleur dans une plantation de café en Colombie.Un travailleur dans une plantation de café en Colombie.   © AFP/RODRIGO ARANGUA

L’appétit insatiable des pays riches pour les produits comme le café ou le bois compromet la survie d’une espèce animale vulnérable sur trois, et ce phénomène touche principalement les pays pauvres exportateurs, révèle une étude australienne publiée jeudi dans la revue scientifique Nature.

Historiquement, la demande locale pour de la nourriture et du carburant ou encore l’empiétement du milieu de vie des humains constituaient les principales menaces aux habitats des espèces animales. Mais aujourd’hui, avec la mondialisation, les échanges commerciaux internationaux accélèrent la dégradation d’habitats de plus en plus éloignés du lieu de consommation des produits, expliquent les scientifiques de l’Université de Sydney.

Ces derniers ont passé cinq ans à examiner plus de 5 milliards de chaînes d’approvisionnement reliant les consommateurs à plus de 15 000 produits dans 187 pays. Ils ont étudié plus particulièrement le commerce mondial de biens associés à la perte de biodiversité comme le café, le cacao et le bois de construction, en croisant leurs données avec un registre de 25 000 espèces vulnérables provenant de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

« Jusqu’à présent, ces interactions étaient peu ou mal comprises. »— Mandred Lenzen, chercheur à l’Université de Sydney

En excluant les espèces envahissantes, les chercheurs ont constaté que 30 % des menaces mondiales pesant sur les espèces animales vulnérables sont dues au commerce international.

Ils ont observé que dans plusieurs pays développés, la consommation de café, de thé, de sucre, de textile, de poisson et d’autres produits manufacturés cause, en matière de biodiversité, une empreinte plus importante à l’étranger que sur leur territoire. C’est notamment le cas des États-Unis, du Japon et de plusieurs pays européens.

Quelques faits saillants de l’étude :

  • Dans des pays comme Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Sri Lanka et le Honduras, la production à l’export est responsable de la perte de biodiversité dans une proportion de 50 à 60 %;
  • L’habitat de l’atèle (ou singe-araignée) est lentement rongé par les plantations de café et de cacao au Mexique et en Amérique centrale où il faut aussi construire des routes, au milieu des forêts, pour le transport des marchandises;
  • En Papouasie-Nouvelle-Guinée, 171 espèces, dont le marsupial cuscus (Spilocuscus rufoniger) et l’échidné de Barton (Zaglossus bartoni), sont menacées par l’exploitation minière et forestière destinée à une poignée de gros pays acheteurs. Sur ces 171 espèces, pas moins de 60 pourraient disparaître à cause de la coupe de bois de construction pour le marché japonais;
  • En Indonésie, les exportations agricoles mettent en péril quelque 294 espèces, dont des tigres.

Les chercheurs estiment que les conclusions de leur étude font ressortir l’importance d’examiner la question de la biodiversité de façon globale, plutôt qu’en se penchant individuellement sur les pratiques environnementales de chacun des producteurs. Selon eux, les résultats de leurs recherches devraient permettre un étiquetage des produits dans les rayons en fonction de leur impact sur l’environnement.

http://www.radio-canada.ca

Dictionnaire parlant L’informatique et l’internet au secours des langues menacées


Quelle belle initiative et un projet qui j’espère aura un grand avenir … Cette conservation des langues pour qu’elles puisse être encore vivante aujourd’hui et demain permet a chaque communauté culturelle de se reconnaitre car par la langue maternelle, on apprendre son histoire, sa science, ses légendes, son identité
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Dictionnaire parlant
L’informatique et l’internet au secours des langues menacées

Dictionnaire parlant - L'informatique et l'internet au secours des langues menacées

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Agence France-Presse 
Jean-Louis SANTINI

 

VANCOUVER – L’informatique et internet sont mobilisés pour sauver des langues menacées de disparition, des équipes de linguistes créant entre autres logiciels et dictionnaires parlant en ligne, selon des projets présentés vendredi lors d’une conférence à Vancouver.

Plus de la moitié des quelque 7 000 langues et dialectes encore parlés sur la planète auront disparu d’ici la fin du siècle, victimes des changements culturels, de répression gouvernementale et d’autres facteurs, estime-t-on dans les milieux scientifiques.

David Harrison, professeur de linguistique à l’Université Swartmore (Pennsylvanie, est), est l’un des principaux responsables de la création de huit dictionnaires spécialisés dans le cadre d’un projet sponsorisé par la Société National Geographic, qui édite le célèbre mensuel.

Il a présenté ses travaux lors de la conférence annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science (AAAS), qui se tient depuis jeudi à Vancouver (ouest du Canada) et se poursuivra jusqu’à lundi.

«L’effet positif de la mondialisation fait qu’il est possible d’avoir aujourd’hui une langue parlée par peu de personnes et dans quelques lieux très isolés qui puisse, grâce à la technologie numérique, avoir une présence et une audience planétaire», a expliqué David Harrison devant la presse, en marge de la conférence de l’AAAS.

«L’extinction de langues n’est pas inévitable», a-t-il insisté, relevant «une tendance à la revitalisation linguistique depuis ces dix dernières années dans le monde entier».

«De petites communautés linguistiques ont été confrontées à de faux choix lorsqu’on leur disait que leur langue était dépassée et qu’elles devaient y renoncer pour pouvoir embrasser la modernité», a déploré ce linguiste.

Désormais, «ces groupes linguistiques prennent conscience qu’ils peuvent aussi être des citoyens du monde, apprendre des langues globales comme l’anglais, tout en conservant leur langue traditionnelle et les vastes connaissances» ancestrales qui y sont attachées, a souligné M. Harrison.

Les huit dictionnaires créés pour chacune des langues menacées sur lesquelles il a travaillé contiennent plus de 32 000 mots au total.

Ils comptent aussi des photos d’objets culturels et au moins 24 000 enregistrements sonores de phrases et de mots prononcés par des personnes parlant couramment ces langues.

L’une d’elles est le Siletz Dee-ni, parlé uniquement dans une tribu amérindienne d’Oregon (nord-ouest des États-Unis). Un de ses membres, Alfred «Bud» Lane, l’un des derniers à la parler couramment, a vanté les mérites de cette initiative vendredi.

«Le dictionnaire parlant est, et restera, l’un des meilleurs moyens dont nous disposons pour sauver le Siletz», a-t-il expliqué à la presse via une téléconférence.

«Nous enseignons la langue dans l’école de la vallée de Siletz deux jours entiers par semaine et maintenant nos jeunes l’apprennent plus vite que je ne pouvais l’imaginer», a précisé cet Amérindien.

Parmi les autres langues retenues dans le projet de dictionnaire de la Société National Geographic, figure aussi le Matukar Panau de Papouasie Nouvelle Guinée, parlé par 600 personnes dans deux uniques villages, et qui n’avait jamais été écrit ou enregistré.

Au Canada, des efforts sont déployés pour traduire les logiciels de Microsoft dans la langue Inuit, permettant à toutes les générations de cette communauté d’utiliser leur langue via leur ordinateur.

L’informatique a aussi permis aux Canadiens parlant l’Ojibwé d’utiliser Facebook.

«On compte désormais 2 700 utilisateurs de Facebook parmi les 10 à 12 000 personnes parlant cette langue», a précisé Margaret Noori, spécialiste de la culture amérindienne à l’Université du Michigan (nord).

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