A la lecture de l’article, il semble que des femmes préfèrent la prison car ils ont de meilleur condition de vie que s’il elles étaient a l’extérieur en liberté, Il semble bien donc, que le problème pourrait etre régler a d’autres niveaux au moment ou elles sont libres pour ne pas retourner en prison
Nuage
Prisons québécoises | Femmes incarcérées
De plus en plus nombreuses
La proportion de femmes incarcérées dans les prisons québécoises augmente plus rapidement que celle des hommes.
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Agence QMI
Diane Tremblay
QUÉBEC – La proportion de femmes incarcérées dans les prisons québécoises augmente plus rapidement que celle des hommes. De 1998 à 2008, la population moyenne quotidienne des femmes emprisonnées a connu une hausse de 53 %, contre 33 % chez les hommes.
Le ministère de la Sécurité publique a récemment dévoilé le premier profil correctionnel des femmes sous sa responsabilité pour des peines de prison maximales de deux ans moins un jour.
Pour l’année administrative 2007-2008 (de mars à mars) 2800 femmes ont fait l’objet de 4044 admissions dans les établissements de détention de juridiction provinciale. Cela signifie que 229,3 femmes étaient présentes chaque jour dans les établissements de détention de juridiction provinciale.
Pour répondre à la demande, une douzaine de lits supplémentaires ont dû être ajoutés récemment au Centre de détention Tanguay, à Montréal, où travaille Mme Aline White, conseillère en milieu carcéral.
«Les femmes n’ont plus le même profil qu’avant, a-t-elle expliqué. Avec l’institution de peines d’emprisonnement avec sursis, on a connu une baisse de la clientèle. Maintenant, c’est comme s’il y avait un ressac. Les gens qui ont bénéficié de différentes alternatives arrivent en milieu carcéral avec des échecs accumulés. C’est pour cette raison qu’ils renoncent à leur libération conditionnelle. Cela contribue à faire augmenter les statistiques.»
La criminalité des femmes diffère de celle des hommes en ce qui a trait à la gravité. Elles sont moins impliquées dans les crimes violents. Par contre, elles sont surreprésentées pour les bris d’ordonnance.
«On n’est pas surpris de ça, a ajouté Mme White. Les problèmes de toxicomanie sont très élevés chez les femmes. Les conditions les plus souvent enfreintes sont en lien avec l’interdiction de consommer des drogues ou d’en avoir en sa possession.»
Le défaut de se conformer à une ordonnance représente 23 % des infractions commises par les femmes contre 6,9 % chez les hommes. Séjourner en prison fait partie d’un mode de vie pour plusieurs, car 10 % des femmes ont été admises trois fois ou plus dans un centre de détention pendant la même année.
Portrait complet
Depuis 1992, l’âge moyen des femmes incarcérées dans les prisons provinciales a gagné environ six ans pour s’établir à 37,1 ans.
Même si elles sont plus nombreuses à prendre le chemin des cellules, les statistiques révèlent qu’elles y demeurent beaucoup moins longtemps.
Bien que la durée moyenne de la peine soit de 78,2 jours, les femmes restent généralement incarcérées pour une période de 35 jours. Seulement 4 % des détenues effectuent des séjours de 6 mois et plus.
Selon le rapport, près de 29 % des détenues doivent composer avec la réalité d’être mère. Les auteurs concluent que, pour répondre aux besoins des femmes judiciarisées, l’ajout de ressources communautaires et publiques «serait souhaitable».
TABLEAU 1
Risque de récidive
Très élevé : 10 %
Élevé : 30 %
Moyen : 32 %
Risque faible ou très faible : 28 %
TABLEAU 2
Motifs d’incarcération
Défaut d’ordonnance : 23 %
Vol simple : 10 %
Drogues et stupéfiants : 10 %
Voies de fait : 9 %
Boisson et la circulation : 8 %
Lien avec la prostitution : 3 %
TABLEAU 3
Durée de la peine
1 jour : 14,9 %
2 jours à 10 jours : 22,6 %
11 jours à 1 mois : 18,6 %
1 mois à 2 mois : 13,6 %
2 mois à 4 mois : 10,6 %
4 mois à 6 mois : 5,4 %
6 mois à 1 an : 7,4 %
1 an à 2 ans moins un jour : 7 %
Une occasion de se remettre en santé
QUÉBEC – Des femmes sont prêtes à renoncer à leur libération conditionnelle pour se refaire une santé durant leur période d’incarcération. En tout cas, leur nombre est suffisamment important pour expliquer en partie l’augmentation de la population carcérale féminine au Québec.
Selon les auteurs du rapport décrivant le profil sociojudiciaire des femmes prises en charge par les Services correctionnels, on assiste de plus en plus à la «santénisation» de l’expérience carcérale.
Le séjour en prison est l’occasion de traiter des problèmes négligés dans le passé. Examen médical, soins dentaires, examen de la vue, séances d’entraînement au gym avec menus équilibrés, bref, tout y passe.
«Comparativement à leurs conditions de vie très difficiles à l’extérieur, certaines trouvent dans le milieu carcéral un environnement plus sécuritaire, est-il écrit dans le document d’une centaine de pages. Elles en profiteront pour prendre soin de leur corps et de leur santé, pour faire de l’activité physique et améliorer leur alimentation, voire régler leur problème de toxicomanie ou d’autres problèmes de santé mentale.»
Au niveau provincial, il en coûte environ 160 $ par jour par personne incarcérée.