Un morceau de banquise gavé de microplastiques


Si une image vaut mille mots, celle d’un morceau de la banquise en Arctique porte un message très clair sur l’étendue du plastique dans l’océan. C’est une vraie calamité.
Nuage


Un morceau de banquise gavé de microplastiques

PHOTO DUNCAN CLARK, AFP

Une équipe de scientifiques a extrait ce morceau de glace de l’Arctique, constellé de microplastiques d’un morceau de banquise qui a probablement dérivé depuis le nord du Groenland jusqu’au Passage du Nord-Ouest.

(Paris) Au premier abord, on croirait un bonbon translucide parsemé de fragments de fruits multicolores, mais loin de là ! C’est un morceau de glace de l’Arctique, constellé de microplastiques.


MARLOWE HOOD
AGENCE FRANCE-PRESSE

Une équipe de scientifiques a extrait cette carotte de glace d’un morceau de banquise qui a probablement dérivé depuis le nord du Groenland jusqu’au Passage du Nord-Ouest, espace maritime entre les océans atlantique et pacifique, de plus en plus navigable avec le réchauffement.

« Nous ne nous attendions pas à trouver autant de plastique, nous avons été choqués », raconte à l’AFP Alessandra D’Angelo, de l’université de Rhode Island, à l’issue de ce voyage de 18 jours sur le brise-glace suédois Oden avec une dizaine d’autres chercheurs.

« Il y en a tellement et de toutes sortes, des billes, des filaments, du nylon… », ajoute-t-elle par téléphone depuis le Groenland.

La pollution aux plastiques n’est pas l’objet principal de cette mission de plusieurs années baptisée Northwest Passage Project, menée par l’océanographe Brice Loose.

Les scientifiques cherchent à évaluer comment le réchauffement climatique affecte la biochimie et les écosystèmes de l’archipel arctique canadien.

L’une des questions clés est de déterminer si la fonte des glaces risque d’augmenter la concentration du méthane — gaz à effet de serre trente fois plus puissant que le CO2— dans l’atmosphère.

L’Arctique, qui se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, a déjà gagné +2 °C par rapport à l’ère plus industrielle.

Mais au milieu des étendues blanches, les plastiques se sont invités au menu des scientifiques.

« L’omniprésence du plastique, ça a été pour nous comme un coup de poing dans le ventre », commente Brice Loose, choqué de voir ce matériau « totalement étranger » dans un environnement « si immaculé ».

Selon une étude publiée jeudi dans Science Advances, une quantité importante de microplastiques et de microfibres sont transportés par les vents jusqu’en Arctique, où ils retombent sur terre lorsqu’il neige.

Chaque année, quelque 8 millions de tonnes de plastique sont également déversées directement dans les océans.

L’équipe du Northern Passage Project a récolté ses échantillons près de Resolute, au Canada. Mais selon les scientifiques, la glace, compte tenu de sa salinité et de son épaisseur, venait sans aucun doute du nord de l’océan arctique et avait plus d’un an. 

La concentration de morceaux de plastique était bien plus importante que celle de l’eau environnante.

« Quand l’eau gèle, cela forme des cristaux. L’eau passe à travers ces cristaux quand ils se forment », explique Jacob Strock, un autre membre de l’équipe, de l’université américaine de Rhode Island. « La glace agit comme une passoire, en filtrant les particules qui sont dans l’eau ».

Le plancton, animal ou végétal, reste aussi prisonnier de cette glace et certains spécimens ont pu ingérer au préalable des microplastiques.

Des particules de plastique ont été retrouvées dans des organismes vivants aux quatre coins des océans, jusqu’au fond de la fosse des Mariannes, la plus profonde connue.

https://www.lapresse.ca/

Jour de la Terre: Le fléau du plastique


Demain dimanche, nous soulignons Journée internationale de la Terre nourricière. Une journée pour prendre conscience que notre Terre est en très mauvaise condition et que nous devons apporter des changements dans notre comportement. Cette année, c’est sous le thème : la pollution plastique. C’est un gros problème pour la faune et la flore autant terrestre que marine. Des microfibres de plastique se retrouvent dans l’eau potable, ainsi que dans les animaux, dans divers produits que nous utilisons. Tout le monde doit en prendre conscience
Nuage

 

Jour de la Terre: Le fléau du plastique

 

    Par Luz Lancheros

    Metro World News

    Cette année, le Jour de la Terre, qui aura lieu dimanche, sera l’occasion de fournir l’information et l’inspiration nécessaires pour susciter un changement fondamental d’attitude à l’égard du plastique. Métro s’est penché sur ce type de pollution et sur l’urgence de l’enrayer.

    Le Jour de la Terre est célébré depuis 1970 aux États-Unis. Cette année-là, préoccupées par de nombreux problèmes environnementaux et sociaux, 20 millions de personnes sont descendues dans les rues pour manifester. Dans la foulée de ce premier Jour de la Terre, plusieurs lois et initiatives ont vu le jour au pays de l’Oncle Sam pour prévenir les désastres naturels. En 1990, cette journée est devenue internationale et, en 2009, elle a été rebaptisée Journée internationale de la Terre nourricière. Mais, au-delà de la dimension institutionnelle de cette initiative, l’organisation qui en est responsable espère qu’elle soit quelque chose de plus.

    Au début du siècle, 5 000 groupes environnementaux issus de 184 pays ont commencé à exploiter la puissance des réseaux sociaux, parvenant notamment à réunir des milliers de militants pour une immense manifestation à Washington ou à aller au Gabon pour discuter d’énergie propre. Dix ans plus tard, malgré le scepticisme ambiant, le Jour de la Terre conservait toute sa pertinence, plus de 250 000 personnes prenant part à un Rassemblement pour le climat, tandis que l’initiative Un milliard de gestes verts était lancée dans le but de planter des arbres avec l’aide de 22 000 partenaires dans 192 pays.

«Plusieurs études, dont une de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), concluent que près de 95 % de l’eau que nous utilisons et buvons contient du plastique. Dans tout ce que nous consommons, il y a des microfibres de plastique.» – Kathleen Rogers, présidente du Réseau du Jour de la Terre

Tout cela fait de cette journée l’événement laïc le plus important au monde et va bien plus loin que la plantation d’arbres. En fait, l’organisation responsable du Jour de la Terre travaille avec d’autres entités et dirige des initiatives visant à éduquer les populations.

«Le Jour de la Terre est une belle occasion de rendre manifestes les problèmes qui affligent notre planète aujourd’hui et de dire, justement, que “aujourd’hui” demeure le meilleur moment pour agir.  Il est essentiel que des outils permettent aux gens d’appuyer des causes environnementales qu’ils jugent importantes pour leur collectivité. Notre campagne Hagamos Eco cherche ainsi à mobiliser les citoyens et à susciter des changements positifs sur le plan de la protection de l’environnement», a expliqué à Métro Gonzalo Strano, coordonnateur de campagne chez Greenpeace, l’ONG responsable du lancement en ligne de la plateforme Hagamos Eco.

Et les défis sont immenses. Cette année, le Jour de la Terre a pour thème la pollution plastique, un problème dont plusieurs sous-estiment la gravité. Il faut en effet savoir qu’il y a actuellement sur terre 6,3 milliards de tonnes de plastique et que, de ce nombre, 150 millions de tonnes se trouvent dans les océans. Et, plus préoccupant encore, on a constaté que les animaux que nous consommons contiennent des particules de plastique.

800

On estime que le poids du plastique qui se trouve dans les océans équivaut à celui de 800 tours Eiffel ou de 14,85 Airbus A380.

Greenpeace met la plateforme Hagamos Eco à la disposition des gens en Amérique latine afin qu’ils puissent dénoncer les méfaits liés à la pollution et chercher des solutions aux problèmes environnementaux. L’organisation tient également des campagnes en Europe pour prévenir la pollution plastique dans les océans, appuyant le mouvement planétaire Finissons-en avec le plastique! (Break Free From Plastic), dans le cadre duquel des centaines d’ONG collaborent pour imaginer un avenir sans pollution plastique et font la promotion de l’économie circulaire, du recyclage, de l’élimination de l’enfouissement des emballages et du recours à des solutions novatrices afin de réutiliser de manière responsable.

Mais ce combat est ardu. Chaque seconde, plus de 200 kg de déchets sont jetés dans les mers. Par ailleurs, de nombreux produits de beauté et d’hygiène qui contiennent des particules de plastique et qui finissent dans les mers sont responsables de l’accélération de la production de produits plastiques par 900% par rapport aux niveaux de 1980. Cela représente plus de 500 millions de tonnes par an.

Voilà précisément ce sur quoi travaillent les responsables du Jour de la Terre. Ils souhaitent planter 7,8 milliards d’arbres d’ici 2020 et rendre manifeste, cette année, un fléau qui affecte déjà des millions de personnes quotidiennement.

Une pollution «désespérante»

Notre entrevue avec Kathleen Rogers, présidente du Réseau du Jour de la Terre

Que faites-vous pour que le Jour de la Terre soit plus qu’une initiative environnementale parmi tant d’autres?

Nous collaborons à l’échelle internationale avec 192 pays, des ONG, des gouvernements, des maires, des professeurs et de grandes entreprises, ainsi qu’avec d’autres groupes. Un milliard de personnes dans le monde participent au Jour de la Terre, et nous travaillons avec des volontaires dans des écoles de plusieurs pays afin que les gens participent non seulement au Jour de la Terre, mais s’impliquent également localement. Chaque année, nous avons un thème. Cette année, c’est la pollution plastique et son incidence sur les océans. Il y a du plastique qui se retrouve dans notre organisme, car il y en a dans l’eau que nous utilisons et buvons.

De nombreuses agences de santé, des chercheurs et même des industries ont pris conscience de la gravité du problème. Ils savent que celui-ci est responsable, notamment, de la précocité de la puberté et de la résistance à l’insuline qu’induisent certains cancers. La recherche découvre sans cesse des choses désespérantes sur ce type de pollution. Nous souhaitons donc sensibiliser les gens à ce problème et leur proposer des solutions.

«Tout objet de  plastique qui a été produit sur terre continue à exister comme tel. Il ne disparaît pas, il n’y a aucun moyen qu’il devienne une partie de l’environnement. Il ne peut pas être absorbé.»

Plusieurs fondations luttent déjà contre la pollution plastique…

Nous faisons partie de la Global Plastic Pollution Coalition et nous œuvrons en Asie, en Europe, en Amérique latine. Nous formons des groupes de discussion qui se penchent sur cet enjeu. Parfois, nous suivons leurs directives ou certaines questions qui nous semblent importantes, et nous consultons aussi nos réseaux de soutien.

Nous consacrons beaucoup d’efforts à promouvoir ce que d’autres font et nous éduquons les gens, mais aussi les entreprises, sur ce sujet afin qu’ils cessent d’utiliser du plastique et le remplacent par d’autres types de produits aussi abordables.

En quoi consiste votre collaboration­ avec les gouvernements­?

Les politiques publiques sont très importantes. En Inde, nous menons un projet avec le gouvernement afin de décourager l’utilisation des plastiques par l’instauration d’une taxe. Nous ne voulons pas imposer aux consommateurs des sommes importantes, seulement quelques cents, et ce, pour qu’ils prennent conscience qu’il est dans leur intérêt de recourir à des produits de remplacement, comme les sacs à provisions. Et nous devons expliquer aux gens comment tout cela menace l’existence même de notre planète.

L’industrie sait à quel point le plastique est un problème grave, mais personne ne la presse de faire quoi que ce soit; elle continue donc à en fabriquer. Sans parler de ce que ces produits font aux enfants dans les pays les plus pauvres, à leur santé, aux conséquences qu’ils ont sur eux quand ils atteignent la puberté. Nous devons nous concentrer sur cela; et ce n’est pas uniquement mon idée; de nombreuses personnes travaillent là-dessus depuis longtemps, et personne ne les a écoutées. Ce sont de véritables pionniers.

Comment peut-on voir le Jour de la Terre comme quelque chose de plus qu’une journée officielle?

Ce n’est pas grave si les gens le voient comme une simple journée internationale, tant qu’ils modifient leur attitude et leurs comportements à l’égard de l’environnement afin d’en prendre davantage soin. Le Jour de la Terre est une belle occasion pour commencer à réaliser de grandes choses et à en faire davantage pour aider, s’impliquer et apprendre au sujet du fléau qu’est la pollution plastique.

http://journalmetro.com/

Des microfibres bourrées de cellules pour reconstruire des tissus vivants


Bientôt, la reconstruction de tissus complexe humain sera possible, une avancée qui permettras de reconstruire des muscles, des vaisseaux sanguins et des réseaux nerveux .. chez l’être humain. Une évolution qui changera divers traitements médicaux
Nuage

 

Des microfibres bourrées de cellules pour reconstruire des tissus vivants

 

Des chercheurs japonais sont parvenus à créer artificiellement des microfibres... (Photo: Photos.com)

PHOTO: PHOTOS.COM

LAURENT BANGUET
Agence France-Presse
Paris

Des chercheurs japonais sont parvenus à créer artificiellement des microfibres bourrées de protéines et de cellules, qui peuvent ensuite être pliées et tissées pour reproduire certaines fonctions des tissus vivants.

Shoji Takeuchi, de l’Institut de science industrielle de Tokyo, et son équipe, sont ainsi parvenus à stabiliser le taux de sucre d’une souris diabétique à laquelle ils avaient implanté une de leur création renfermant des cellules du pancréas sécrétant de l’insuline.

Ces «microfibres cellulaires» pourraient à terme permettre aux médecins de reconstruire «in vivo» des tissus musculaires, des vaisseaux sanguins ou des réseaux nerveux, estiment les chercheurs, qui publient leurs travaux dimanche dans la revue scientifique britannique Nature Materials.

Les scientifiques savent depuis longtemps fabriquer des microfibres à base d’hydrogel artificiel – un gel polymère contenant une très forte proportion d’eau – et les combiner pour former des structures en 3D. Mais ces gels n’étant pas des constituants naturels des enveloppes de la cellule, ils ne sont pas capables de reproduire les liaisons cellulaires caractéristiques des tissus vivants.

Quant aux protéines constituant l’enveloppe des cellules (protéines extracellulaires), comme le collagène ou la fibrine, elles demandent beaucoup plus de temps pour se gélifier et ne peuvent donc pas remplacer l’hydrogel artificiel avec ces techniques classiques.

Pour réaliser leurs «fibres cellulaires», les chercheurs japonais ont donc procédé en plusieurs étapes.

D’abord, ils ont utilisé une sorte de micro-seringue pour créer un minuscule tube d’hydrogel artificiel classique, un boyau fourré comme un boudin d’un mélange de protéines et du type de cellules souhaité.

Bien protégées par ce tube d’hydrogel, les protéines ont tout le temps nécessaire pour se transformer à leur tour en un gel solide, tandis que les cellules du mélange se multiplient confortablement dans un milieu propice.

Dernière étape du procédé: une enzyme digère l’hydrogel artificiel et libère la fibre cellulaire de son moule.

Briques pour la reconstruction

Trois types de protéines et dix sortes de cellules différentes ont été testées avec succès pour produire une fibre au diamètre microscopique, mais mesurant jusqu’à un mètre de long, souligne l’étude.

Shoji Takeuchi et son équipe ont ensuite voulu tester les capacités de leur invention.

Une fibre fabriquée à partir de cellules cardiaques de rat commençait à se contracter spontanément au bout de trois jours, faisant bouger la totalité de la structure.

Une autre fibre, incorporant des cellules qui tapissent les veines humaines (endothéliales), fabriquait au bout de quatre jours une réplique de vaisseau sanguin. Une troisième, réalisée à base de cellules cérébrales de rat, parvenait à créer un réseau de neurones le long de ce tube.

Mieux encore, les chercheurs ont ensuite tissé trois fibres cellulaires, d’une longueur totale de 2,5 mètres, pour produire une sorte d’étoffe de 2 cm sur 1 cm,  elle-même pliée pour aboutir à une structure en trois dimensions.

Pour les auteurs, c’est la preuve que leurs «fibres cellulaires peuvent servir de +briques+ pour des assemblages de tissus plus complexes» dont les fonctions peuvent être régulées en faisant communiquer entre elles les cellules qui les composent.

Grâce à une fibre de 20 cm de long renfermant des cellules pancréatiques, pliée puis implantée dans le rein d’une souris diabétique, ils ont stabilisé son taux de sucre dans le sang durant au moins 13 jours.

Le procédé pourrait être perfectionné grâce à d’autres «techniques d’assemblage, comme le moulage, l’impression ou l’auto-assemblage», pour reconstruire des tissus complexes à grande échelle où «les vaisseaux sanguins et réseaux nerveux seraient intégrés organiquement à d’autres types de cellules», estiment les auteurs.

http://www.lapresse.ca