Plaie des océans, les microplastiques contaminent aussi les fleuves européens


 La Tamise, l’Elbe, le Rhin, la Seine, le Tibre, l’Ebre, le Rhône, la Loire et la Garonne, non ce ne sont pas des réponses de nos mots croisées, mais des fleuves en Europe qui sont contaminées par des microplastiques et des microbilles. Des prélèvements ont été faits pour comprendre la provenance de toute cette pollution de plastiques.
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Plaie des océans, les microplastiques contaminent aussi les fleuves européens


Plaie des océans, les microplastiques contaminent aussi les fleuves européensPhoto: franz12 / Istock.comHuit millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans l’océan.

Les microplastiques sont partout dans les grands fleuves européens: c’est le triste constat de la mission Tara, de retour samedi en Bretagne après six mois de recherches sur neuf fleuves du Vieux continent, sur fond de préoccupation grandissante autour de cette source de pollution majeure.

«On a systématiquement trouvé du microplastique», sur 45 sites répartis sur la Tamise, l’Elbe, le Rhin, la Seine, le Tibre, l’Ebre, le Rhône, la Loire et la Garonne, au large, dans l’estuaire et sur trois autres emplacements plus en amont des cours d’eau, révèle Jean-François Ghiglione, scientifique du CNRS responsable de l’expédition, à quelques heures du retour de la goélette à son port d’attache, Lorient. «C’est assez dramatique», tranche-t-il.

Les scientifiques sur Tara s’intéressent depuis 2010 aux microplastiques (un à cinq millimètres) car ils en ont pêché partout au cours de diverses expéditions.

D’où la volonté de se concentrer sur les fleuves, pour savoir «d’où ils viennent, où ils vont, comment ils s’accumulent», explique Jean-François Ghiglione.

Huit millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans l’océan, dont 80% vient de la terre, selon des estimations.

Les scientifiques ont longtemps pensé que ces déchets se décomposaient en pleine mer sous l’effet des vagues et du soleil. Mais les 46 scientifiques de 17 laboratoires impliqués dans cette mission unique ont constaté qu’ils sont déjà dégradés dans les fleuves.

«Il faut arrêter le flux» de déchets plastiques sur terre car il est impossible de nettoyer les océans, insiste Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara Expéditions.

L’Union européenne, deuxième plus gros pollueur après l’Asie selon Tara, interdira certains objets en plastique à usage unique en 2021. La France travaille actuellement à une loi sur la lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire. Mais une des mesures phares, la consigne des bouteilles plastiques, semble toutefois avoir du plomb dans l’aile après que le président de la République Emmanuel Macron a dit qu’elle ne se ferait pas sans l’accord des maires.

Une annonce accueillie avec «inquiétude» par la fondation Tara, qui milite avec des ONG pour une réduction de l’usage et des déchets plastiques, avance Henri Bourgeois Costa, porte-parole mission plastique de la fondation.

Radeau pour espèces invasives

Au cours de leur mission, les scientifiques ont effectué des prélèvements à la surface de l’eau, plus en profondeur et sur les berges. Ils ont récolté des débris de plastique, mais aussi placé des moules et des plastiques «témoins» dans des nasses pendant un mois. L’objectif est de comprendre d’où viennent ces plastiques, mais aussi leur impact sur les organismes marins et leurs effets sur la chaîne alimentaire.

Les 2700 échantillons vont à présent être analysés en laboratoires et les conclusions seront connues d’ici deux ans.

«C’est une opportunité d’avoir (…) une vision globale sur l’ensemble de l’Europe», souligne Leila Meistertzheim, biologiste.

Les premières observations permettent déjà de dire que ces microplastiques comprennent des microbilles présentes dans des dentifrices et des cosmétiques, en plus des particules issues de plus gros déchets.

Lors d’une mission en Méditerranée en 2014, il était apparu que les principales sources de microplastiques étaient «le secteur de l’emballage, de la pêche, les fibres textiles» synthétiques, énumère Stéphane Bruzaud, spécialiste des polymères.

Reste à voir si la provenance sera la même ou pas dans les fleuves.

Ces microplastiques peuvent relarguer leurs additifs dans l’eau ou absorber des polluants. Ce qui pose problème quand ils sont ensuite ingérés par des poissons, dont certains sont consommés par les humains.

«Il y a un cocktail d’additifs qui vont polluer l’environnement, d’où l’idée de simplifier la formulation des plastiques», indique le chercheur.

Les microplastiques posent aussi problème car ils peuvent servir de radeaux pour des bactéries pathogènes ou des espèces invasives.

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Les océans pollués par des particules invisibles de plastique


La pollution est un enjeu sérieux pour les océans. Nombre de produits, comme les pneus, les vêtements synthétiques, la poussière de villes, microbilles dans les cosmétiques font des microparticules qui entre dans la chaine de l’alimentation, du poisson à notre assiette
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Les océans pollués par des particules invisibles de plastique

 

Ces polluants se trouvent notamment dans les enduits... (ARCHIVES AP)

Ces polluants se trouvent notamment dans les enduits de bateau, les marquages routiers, mais aussi dans les microbilles des cosmétiques et dans la poussière urbaine.

ARCHIVES AP

Agence France-Presse
Genève

 

Les océans ne sont pas seulement pollués par les amas de déchets flottants mais aussi par des microparticules invisibles de plastique, présentes dans les pneus et les vêtements synthétiques, qui affectent les écosystèmes et la santé, avertit mercredi l’IUCN.

Elles représentent une part importante de la «soupe plastique» qui encrasse les eaux, soit entre 15 et 31% des quelque 9,5 millions de tonnes de plastique déversées chaque année dans les océans, indique l’Union internationale pour la conservation de la nature, dans un rapport.

L’IUCN, institution de référence dans de nombreux domaines environnementaux, a découvert que dans beaucoup de pays développés d’Amérique du Nord et d’Europe, la pollution de ces particules a dépassé celles des déchets plastique, qui eux font l’objet d’une gestion efficace.

«Nos activités quotidiennes, telles que laver du linge et conduire, contribuent de façon importante à la pollution qui étouffe nos océans, avec des effets potentiels désastreux sur la riche diversité de la vie sous-marine et sur la santé humaine», avertit la responsable de l’IUCN, Inger Andersen, dans un communiqué.

Ces particules se trouvent aussi dans les enduits de bateau, les marquages routiers, mais aussi dans les microbilles des cosmétiques et dans la poussière urbaine.

«Nous devons regarder plus loin que la gestion des déchets si nous voulons traiter la pollution des océans dans son ensemble», estime Mme Andesern.

Karl Gustaf Lundin, qui dirige le Programme marin et polaire au sein de l’IUCN, reconnaît que peu d’études ont été effectuées sur l’impact sur la santé de ces minuscules particules qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire ou des ressources en eau.

Mais, explique-t-il à l’AFP, elles sont suffisamment petites pour s’infiltrer dans les membranes, «et donc nous devons supposer qu’il y aura probablement un impact considérable».

L’IUCN demande donc aux fabricants de pneus et de vêtements d’innover pour rendre leurs produits moins polluants.

M. Lundin suggère également que le caoutchouc soit à nouveau plus largement utilisé dans la fabrication des pneus, que les enduits plastiques soient bannis dans l’industrie textile et que les fabricants de lave-linge installent des filtres à micro, voire, nanoparticules de plastique.

La situation est particulièrement inquiétante dans l’Arctique, la plus grande source de produits de la mer pour l’Europe et l’Amérique du Nord, note M. Lundin.

«Il semble que les microplastiques soient congelés dans la glace et comme leur présence abaisse le point de fusion de la glace, vous constatez une disparition plus rapide de la glace de mer», at-il expliqué.

Quand la glace fond, elle relâche du plancton qui attire les poissons, ce qui permet aux particules de plastique «de pénétrer directement dans notre chaîne alimentaire».

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Microbilles dans le Saint-Laurent: l’infestation est sous-estimée


Les microbilles que l’on retrouve dans les fleuves, les océans sont de plus en plus en problème environnemental. Les produits tels cosmétiques, dentifrices, crème à barbe, etc, sont visés et certains ont pris des engagements pour éliminer ces microbilles dans leurs produits. Cependant, les microbilles sont présentes dans d’autres domaines industriels et rien ne semble être fait de ce côté
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Microbilles dans le Saint-Laurent: l’infestation est sous-estimée

 

Les microbilles de plastique, un composant très répandu... (Photo Thinkstock)

Les microbilles de plastique, un composant très répandu des produits cosmétiques, seront bannies d’ici 2018 des crèmes, savons et dentifrices vendus au Canada.

PHOTO THINKSTOCK

TRISTAN PÉLOQUIN

Elles sont parfaitement sphériques, à peine visibles à l’oeil nu, et elles pullulent dans le fonds du fleuve Saint-Laurent. Les microbilles de plastique, une composante très répandue dans les produits cosmétiques, seront bannies d’ici 2018 des crèmes, savons et dentifrices vendus au Canada. Mais le projet de règlement à l’étude aux Communes sera loin d’être suffisant, prédit le chercheur de McGill qui a été le premier à se pencher sur le problème.

Que dit le projet de règlement ?

À l’unanimité, les députés du Parlement ont voté pour que les microbilles de plastique soient inscrites sur la liste des substances toxiques d’Environnement Canada. Le projet de règlement, qui vient de franchir l’étape des consultations, ne vise pour le moment que les microbilles mesurant entre 1 micron et 5 millimètres et qui se retrouvent dans les produits de soins personnels, les cosmétiques, les produits naturels utilisés pour exfolier ou nettoyer et les médicaments en vente libre.

Dans quoi les trouve-t-on ?

Une étude publiée dans le Marine Pollution Bulletin révèle qu’on peut trouver de 137 000 à 2,8 millions de microbilles dans une bouteille de 150 ml d’exfoliant pour la peau. Selon un résumé scientifique réalisé par Environnement Canada, on en trouve dans les produits pour la douche et le bain, les nettoyants pour le visage, les crèmes, les désodorisants, les fonds de teinte, les vernis à ongles, les ombres et fards à paupières et à joues, les lotions pour le rasage, les produits moussants pour le bain, les colorants capillaires, les insectifuges, les dentifrices, les mascaras, les produits de soins pour bébés et les lotions solaires.

Ce que le règlement ne couvre pas

Les microbilles sont aussi utilisées dans plusieurs domaines industriels, qui ne sont pas couverts par le projet de règlement à l’étude. Elles servent de matériaux abrasifs pour le sablage et l’exploration pétrolière ou gazière. On les retrouve aussi dans les procédés d’impression de textiles et la fabrication de pièces moulées pour automobiles, ainsi que dans la conception d’antidérapants. Elles ont aussi une utilité en recherche biotechnologique et biomédicale. Le projet de règlement ignore aussi plus largement l’ensemble des microplastiques qu’on trouve dans l’environnement – fragments, résidus, granules et fibres, qui comptent pour une part importante des polluants trouvés dans les océans.

Où en a-t-on trouvé ?

Des chercheurs canadiens ont trouvé des microbilles dans les eaux des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

« Puisque les microbilles flottent, on a longtemps cru qu’elles étaient convoyées par les rivières et les fleuves jusqu’à l’océan. Cette découverte en eau douce a été une grande surprise », affirme Anthony Riccciardi, biologiste à McGill.

Des chercheurs ont documenté leur présence dans les eaux autrichiennes du Danube, dans le golfe de Finlande près Saint-Pétersbourg et dans la région parisienne.

Autoréglementation ?

Depuis 2012, des dizaines d’entreprises, dont Clarins, Unilever, L’Oréal et Procter & Gamble ont annoncé le retrait progressif des microbilles de leurs produits. Certaines ont mis cet engagement en application immédiatement, d’autres, comme Procter & Gamble, promettent de le faire d’ici 2017. Tous les types de dentifrice Crest sont supposés en être exempts depuis février 2016. Nous avons néanmoins pu en trouver contenant des microbilles dans une pharmacie cette semaine. Au Canada, il n’est pas obligatoire d’indiquer sur les emballages si un produit contient des microbilles.

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Les microbilles en plastique de vos produits de soin finissent dans les océans


8000 milliards de microbilles à tous les jours issues des cosmétiques et autres produits qui prennent la direction des océans, rivières, lacs et par l’entremise des poissons peuvent se retrouver dans nos assiettes
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Les microbilles en plastique de vos produits de soin finissent dans les océans

 

Un petit gommage ce week-end? Votre peau vous en remercie. Les cellules mortes à sa surface sont éliminées, elle est plus douce et elle respire mieux. Mais dans cette affaire, d’autres sont moins contents : les océans, les lacs, les rivières et les poissons. Les petites billes qui se trouvent dans les exfoliants sont en effet, bien souvent, en plastique. Trop petites pour être filtrées, elles finissent leur vie dans l’océan.

Un mouvement de défiance envers ces microbilles qui se trouvent dans les produits cosmétiques se fait de plus en plus fort. Certains états des États-Unis et provinces du Canada, notamment, les ont déjà interdites.

Ces microbilles ne sévissent pas uniquement dans les produits exfoliants pour le visage ou le corps. Elles se trouvent également dans certains shampoings, dentifrices, savons et produits ménagers.

Le matériau incriminé s’appelle le polyéthylène. Ce polymère de synthèse compose notamment les sacs plastiques, qu’on n’aurait pas idée de jeter dans les océans.

micro billes plastique

Rien que dans l’État de New York, 19 tonnes de microbilles seraient rejetées dans les conduits tous les ans, selon les recherches de Sherri Mason, qui étudie les microbilles à la State University of New York. Au Royaume-Uni, 16 à 86 tonnes de microplastique provenant des exfoliants pour le visage seraient rejetés dans les eaux tous les ans.

8000 milliards de microbilles par jour

Selon une récente étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology, plus de 8000 milliards de microbilles s’invitent dans les habitats aquatiques… chaque jour. Cela vous semble beaucoup?

L’association Surfrider Foundation explique pourtant sur son site qu’« un seul tube de ces cosmétiques, soin visage ou dentifrice, peut en contenir des milliers ».

En plus des petites billes que vous pouvez voir et sentir, des centaines d’autres sont invisibles à l’œil nu.

“La plupart des gens qui utilisent ces exfoliants pour le visage, gels douche, savons, cosmétiques, n’ont pas la moindre idée qu’il y a du plastique dans les produits qu’ils utilisent », explique Sherri Mason sur Public Radio International, un grand réseau de radiodiffusion américain. « Les consommateurs utilisent ces produits, lavent leur visage, ouvrent le robinet et ne réalisent pas qu’ils sont en fait en train de libérer du plastique dans l’environnement », ajoute-t-elle.

Leur petitesse les empêche d’être filtrées lors de leur passage en usine de traitement des eaux usées. Problème: une fois en mer, ces microparticules ont un comportement un peu particulier.

Elles permettent aux microbes de se déplacer dans les océans

« Elles jouent un rôle de transport des contaminants, comme un buvard », explique auHuffPost François Galgani, chercheur à l’Ifremer. « Ces billes de plastique servent de support à des espèces, qui peuvent se propager d’un bout à l’autre de la planète », détaille-t-il.

Ces espèces peuvent être des microbes qui, lorsqu’ils arrivent dans un milieu inconnu, peuvent déséquilibrer la faune et la flore locale, et contaminent plages et fonds marins.

Les microbilles peuvent également être ingérées par les organismes vivant dans les océans ou les lacs, poissons, baleines, plancton, etc. Selon une étude publiée dans la revue Archives of Environmental Contamination and Toxicology, un petit saumon de la Colombie Britannique, pourrait en ingurgiter de deux à sept par jour. Inutile de préciser que, par conséquent, ces microbilles peuvent se retrouver directement dans nos assiettes. Qui plus est, lorsque celles-ci se dégradent, elles peuvent libérer des substances chimiques qui sont des perturbateurs endocriniens.

Mais, tempère François Galgani, « les organismes les rejettent et les prédateurs ne les avalent pas ».

Les microbilles contribuent à la pollution des océans, qui sont déjà envahis par le plastique. Rien qu’en 2010, 8 millions de tonnes de plastique ont fini leur vie dans les océans. Cette quantité pourrait être décuplée d’ici à 10 ans. Au total, plus de 269 000 tonnes de déchets plastiques flotteraient à leur surface.

micro billes plastique

Certains États ont d’ores et déjà pris les devants pour limiter la casse. Le gouvernement canadien a annoncé en juillet dernier sa volonté d’interdire les microbilles de plastique dans les cosmétiques. Il les a également ajoutées à la liste nationale des substances toxiques.

Marques et États contre les microplastiques

Aux États-Unis, l’Illinois a été le premier à décider de les interdire en 2014, avec la coopération des industries cosmétiques. En septembre dernier, c’est la Californie qui a sauté le pas, en votant l’interdiction de la vente des microbilles à partir de 2020.D’autres États, dont le plus récent est celui de New York, ont annoncé qu’ils allaient prendre des mesures pour interdire ou limiter les microbilles.

Leur effet dévastateur avait été rappelé par les Nations Unies dans leur rapport annuel pour l’environnement (PNUE) en 2014. Cette année, elles se sont prononcées pour son interdiction.

Côté marques, Unilever s’est engagée en 2012 à bannir le plastique de ses produits.Selon le Time, L’Oréal aurait aussi commencé à prendre ses distances avec les microbilles. The Body Shop, Hema, Lush, sont autant de sociétés qui ont déclaré avoir arrêté l’utilisation des microplastiques.

En France, la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) a affirmé à Libération que les sociétés cosmétiques « cherchent d’autres solutions. Parmi celles-ci, on pense à des billes de bois, qui présentent des inconvénients, comme la porosité, mais constituent l’une des pistes de recherche sérieuses« .

Une application pour les éviter

En attendant que les grandes sociétés arrêtent de produire des cosmétiques constitués de microbilles, une application nommée beatthemicrobeads (combattez les microbilles), créée par deux ONG néerlandaises en 2012, permet de scanner les produits et de détecter la présence de celles-ci.

Comme l’explique l’association Surfrider Foundation, dès qu’il y a écrit « polyéthylène » dans la liste des composants d’un produit, vous pouvez être sûr qu’il s’agit de microbilles.

Plus respectueux de l’environnement, des cosmétiques constitués de produits naturels existent sur le marché. À la place des microbilles en plastique? Des noyaux d’abricot, de la pierre ponce, du sel marin ou encore des éclats de fruits à coque.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

La plastisphère, cet écosystème qui menace les océans


Le plastique a révolutionné notre mode de vie, mais il est devenu un cauchemar pour l’écosystème, Sur les îles flottantes de plastiques, il y a des bactéries qui semble être bien à l’aise et qui sont nuisible aux poissons. Ce n’est pas demain que le plastique va disparaitre, mais notre gestion des déchets doit s’améliorer
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La plastisphère, cet écosystème qui menace les océans

 

Modélisation des cinq gyres recouverts de déchets de plastique. Photo : Radio-Canada/Patricia Dallaire

Un texte de Michel Rochon

Après 60 ans d’une consommation planétaire de produits à base de plastique, les océans du monde entier sont transformés en dépotoirs flottants. Si bien qu’un nouvel écosystème océanique fait son apparition.

Il existe maintenant des « îles flottantes » à la surface de tous les océans. Les courants circulaires appelés « gyres océaniques » ont concentré les déchets de plastique dans le Pacifique Nord et Sud, dans l’Atlantique Nord et Sud, dans l’océan Indien, et même la Méditerranée, une mer intérieure, en est recouverte.

Au total, on évalue que les 192 territoires dont les frontières touchent les océans déversent environ 10 millions de tonnes de matières plastiques par année.

« C’est devenu un phénomène océanographique planétaire qui nous force maintenant à agir », affirme Kara Lavander Law, océanographe à l’école d’océanographie Sea Education Association, à Woods Hole, aux États-Unis.

Cette océanographe étudie depuis de nombreuses années la gyre de l’Atlantique Nord. Elle constate que les plastiques des gyres sont composés à 90 % de tout petits fragments. Sous l’action des rayons ultraviolets, de la chimie des eaux salées et des microorganismes, de gros objets comme des téléphones ou des bouteilles se décomposent graduellement et forment une soupe de « microplastiques ».

Selon les endroits, on évalue que les petits fragments constituent de 80 % à 90 % de tout le plastique océanique. Photo : Radio-Canada/Découverte

Le plastique océanique colonisé

« La nouvelle, c’est que nous découvrons que ces gyres de plastique ont un impact direct sur l’écosystème des océans », soutient Linda Amaral Zettler, biologiste au Marine Biological Laboratory de Woods Hole.

Elle et son conjoint, le biologiste Érik Zettler, découvrent que toute une faune de microorganismes vivent directement sur le plastique et s’en nourrissent : des algues diatomées et des bactéries de toutes sortes.

La bactérie qui inquiète le plus le couple de chercheurs est le Vibrio. Elle fait partie d’une classe de bactéries dont la plus connue est celle qui cause le choléra chez l’humain. Celle que l’on retrouve sur le plastique océanique s’attaque au système digestif des poissons.

Le Vibrio est déjà présent dans l’océan. Ce que constatent les chercheurs, c’est que la bactérie a le potentiel de se reproduire en grande quantité dans les gyres.

« Trente minutes après son arrivée dans l’océan, un plastique est colonisé. S’il flotte dans une aquaculture, il a le potentiel de la contaminer. » — Eric Zettler

Photographie prise au microscope électronique de colonies de la bactérie Vibrio vivant sur un déchet de plastique océanique. Photo : Erik Zettler/Marine Biological Laboratory

Les derniers travaux du chercheur espagnol Andres Cozar confirment que la Méditerranée est maintenant recouverte de déchets de plastique. Il n’y a pas de gyre dans cette mer intérieure. Les plastiques se dégradent sur place lentement.

L’inquiétude est de savoir jusqu’où la contamination du plastique se rend dans la chaîne alimentaire.

« On est déjà exposés au plastique dans notre alimentation et notre environnement. Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact du plastique océanique sur notre santé. » — Érik Zettler, biologiste

Les solutions

Deux pistes sont envisagées pour tenter de remédier à cette situation. La première est de ramasser ces déchets sur place. Par le passé, plusieurs ont déjà proposé des projets, mais la complexité de la tâche rend leur faisabilité quasiment impossible.

Actuellement, un projet fait beaucoup parler de lui : l’« Ocean Cleanup Projet », du jeune Néerlandais Boyan Slat. Lors d’un désormais célèbre TED Talk, le jeune homme, qui avait 19 ans à l’époque, affirmait avoir la solution : arrimer au fond marin une immense barrière de plusieurs centaines de kilomètres qui amasserait passivement tout le plastique d’un gyre. Il y travaille activement avec l’aide de chercheurs intéressés par l’idée.

Le rêve du jeune Boyan Slat est de capturer tout le plastique océanique sur place à l’aide d’une barrière. Photo : Ocean Cleanup Project

Mais beaucoup d’océanographes et de biologistes qui connaissent bien l’état des lieux jugent le projet irréaliste.

« C’est une idée intéressante, mais on risque de faire plus de mal que de bien. Il ne parviendra pas à ramasser uniquement du plastique. Sa barrière risque d’endommager tous les organismes de surface, y compris le plancton. On ne veut certainement pas endommager cela. »— Erik Zettler

L’autre solution est de réduire l’apport de plastique océanique à la source. À Baltimore, l’inventeur John Kellett a construit une plateforme flottante à l’embouchure du fleuve Jones Fall, la « Baltimore Water Wheel ». Cette roue à aubes très esthétique fonctionne aux énergies solaire et hydraulique. Elle actionne un convoyeur qui amasse jusqu’à 20 tonnes de plastique par jour, des bouteilles de plastiques et des contenants et objets de toutes sortes.

Cette plateforme amasse tous les déchets de plastique à l’embouchure du fleuve Jones Fall dans le port de Baltimore. Photo : Baltimore Water Wheel

« Après un an, mon projet intéresse déjà une quarantaine de pays. Mais je ne vois pas mon invention comme la solution au problème. C’est d’abord et avant tout un problème d’éducation et de gestion des déchets. C’est ça la solution », affirme John Kellett.

Selon les évaluations de Kara Lavender Law, la quantité de déchets de plastique devrait décupler d’ici 10 ans. Les principaux contributeurs sont les pays en émergence, notamment la Chine, l’Indonésie, l’Inde et le Brésil.

Les plus grands producteurs de déchets de plastique océanique sont les pays en émergence. Photo : Radio-Canada/Patricia Dallaire

Pour freiner cette pollution, de meilleurs systèmes et réseaux de gestion de déchets devront être mis en place. Notre dépendance aux plastiques ne cesse de croître. Les déchets qui se retrouvent au centre des océans sont le résultat de négligences à la fois individuelle et collective.

« La raison pour laquelle nous avons du plastique dans les océans, c’est que ce produit est bon marché, facile à produire et jetable. La prochaine fois que vous utiliserez une cuillère en plastique, dites-vous : « ai-je besoin de cette cuillère ou devrais-je utiliser une véritable cuillère et la laver? » », note la biologiste Linda Amaral Zettler, qui reste optimiste que nous pouvons tous collectivement changer nos comportements et mettre fin à cette forme de pollution.

Les plastiques océaniques qui sont déjà là et qui forment la plastisphère poursuivront leur lente dégradation et s’intégreront inévitablement dans l’écosystème de nos océans.

Microbilles présentes dans la pâte dentifrice sous un microscope optique. Photo : UdM

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Les microbilles de plastique

Une des formes les plus insidieuses de pollution par le plastique demeure les microbilles. On les retrouve dans des dizaines de produits d’hygiène corporelle, dont certaines pâtes dentifrice, shampoings et crèmes exfoliantes. Un seul tube d’exfoliant peut en contenir jusqu’à 330 000.

Ce sont des billes de polyéthylène ou de polypropylène de moins d’un tiers de millimètre qui passent outre nos systèmes de traitement des eaux usées. Dans l’écosystème, elles deviennent une source alimentaire pour le zooplancton et les poissons.

Jusqu’à présent, aucun pays n’a de loi pour les interdire. Au Canada, un projet de loi fédérale est à l’étude. Récemment, certains des plus importants manufacturiers ont affirmé qu’ils retireront graduellement ces billes de leurs produits pour les remplacer par les noyaux de fruits biodégradables ou du sable.

http://ici.radio-canada.ca/

Le fleuve menacé par le plastique


Alors que des matières plastiques se retrouvent dans les eaux pouvant formé des iles, voilà qui des microbilles s’ajoutent à cette pollution. Ces microbilles proviennent de produits que nous utilisons a tous les jours. C’est décevant comment nous détériorons la nature et parfois sans le savoir et risquant ainsi aussi la mort de millions animaux
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Le fleuve menacé par le plastique

 

Photo :  Beat the microbead

Un texte de Francine Plourde

Une équipe de chercheurs de l’Université McGill a découvert une nouvelle source de pollution dans le fleuve Saint-Laurent : des microbilles de plastique. Les chercheurs en ont trouvé en grande concentration dans les sédiments de notre grand fleuve.

Ces microbilles, aussi petites qu’un grain de sable, proviennent de produits cosmétiques comme les dentifrices, les démaquillants ou les exfoliants. Leur petite taille leur permet de passer à travers les filtres de nos usines d’épuration des eaux pour s’écouler directement dans nos rivières et dans le fleuve. Le problème existe aussi dans les Grands Lacs.

On pensait que ces microbilles ne faisaient que flotter dans le courant jusque vers la mer, mais ce que l’équipe de McGill a découvert, c’est qu’elles s’accumulent dans les sédiments.

Cette étude a été menée par Rowshyra Castañeda, biologiste diplômée de la Faculté des sciences de McGill. Elle a examiné des sédiments provenant de 10 endroits du Saint-Laurent entre le lac Saint-François et la ville de Québec.

Des microbilles de plastiques Photo :  5Gyres

Ces microbilles peuvent être prises pour de la nourriture par les organismes qui vivent dans le fond du Saint-Laurent et qui sont ensuite mangés par les poissons, estime le biologiste de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, Philippe Archambault. De plus, des polluants chimiques comme les BPC s’y collent, les rendant encore plus toxiques. Le biologiste s’inquiète de leur présence en si grand nombre.

Ces microbilles s’ajoutent à la pollution par le plastique dans les océans. Les bouteilles, les sacs, les contenants en tout genre, même les briquets et les jouets se retrouvent dans les cours d’eau qui se déversent dans les océans. Ils s’accumulent en raison des courants giratoires, pour former ce qu’on appelle les gyres, sorte de gigantesques îles flottantes. Les plastiques polluent aussi les littoraux, en quantité presque aussi importante qu’au large.

La communauté scientifique estime que ces plastiques tuent environ 1,5 million d’animaux marins chaque année.

Les oiseaux, les tortues, les baleines, les phoques et les poissons mangent le plastique et meurent de malnutrition, ou encore ils s’emmêlent dans des sacs ou des filaments de plastique et meurent étouffés. Avec le temps, les objets en plastique se dégradent aussi en particules fines.

Quoi qu’il en soit, des organismes environnementaux ont lancé la campagne Beat the microbeads pour lutter contre la pollution des microbilles plastique provenant de l’industrie cosmétique.

Suite aux pressions de ces organismes, des fabricants comme Unilever, L’Oréal, Colgate Palmolive, Johnson & Johnson et Procter & Gamble ont promis de cesser d’en mettre dans leurs produits à plus ou moins longue échéance.

L’alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent presse les gouvernements canadien et américain d’agir pour sauvegarder cette réserve d’eau douce qui fournit de l’eau potable à 40 millions de personnes.

Cinq États américains, surtout situés autour des Grands Lacs, sont en voie d’adopter une loi interdisant les microbilles dans les cosmétiques. En Illinois, la loi est adoptée, mais elle entrera en vigueur en 2019. Même l’État fédéral des États-Unis a son projet de loi, le Microbeads free water act, qui a été déposé au Congrès américain en juin dernier.

Mais il y a fort à faire pour sauver les eaux du plastique, car seulement 5 % du plastique produit dans le monde est actuellement recyclé. Le reste se retrouve dans les décharges ou dans l’environnement.

http://ici.radio-canada.ca