L’origine du placébo date de longtemps, mais ce n’est qu’à notre époque que l’on se pose des questions sur l’étique d’un médicament inactif quand il n’est pas utilisé dans des expériences médicales .. comme groupe témoin.
Nuage
Origine du placébo
Étymologie
Du latin placebo (« je plairai »). Le verbe latin « je plairai » sous-entend « au médecin-prescripteur », le phénomène psychique de confiance ou de croyance dans la toute-puissance de la médecine étant ici primordial dans la guérison. Une des premières mentions du terme se situe dans un dictionnaire médical anglais datant de 1811.
1.(Médecine) Imitation de médicament sans principe actif, utilisée pour les tests en double aveugle ou pour son effet sur le psychisme de certains patients.
histoire de l’apparition du terme et de la notion de Placebo…
Les premières traces de remèdes dépourvus de tout principe actif remontent à l’Egypte Antique. Le papyrus d’Ebers datant de 1500ans av. JC dresse une liste de 800 prescriptions courantes en Egypte, dont 700 sont reconnues comme médicaments véritables, les autres étant ce qu’on appellera plus tard des « Placébos »
Papyrus d’Ebers
-1500 av. JC env.
source : Wikipedia.com
La période allant du Moyen-Âge à la Renaissance voit l’utilisation de ce terme pour désigner toute action flatteuse et opportuniste. On se rapproche alors de sa définition actuelle mais dans un autre domaine que celui de la médecine.
A la fin du XVIème siècle, Michel de Montaigne relate dans ses Essais la découverte d’un placebo de Clystère et analyse ainsi le poids de l’imagination et de la confiance dans le phénomène de guérison.
En 1628, c’est R. Burton qui donne la première définition de l’effet Placébo en constatant l’action positive de la confiance du malade en la personne qui le soigne.
C’est en 1785 qu’est faite la première citation du mot « Placebo » dans un dictionnaire médical anglais.
L’origine de l’acceptation actuelle du placébo se situe donc à la fin du XVIIIème siècle.
Et c’est au XIXème que le terme entre dans le vocabulaire médical.
Le Hooper’s Medical Dictionary (1811) le définit
« comme un qualificatif donné à toute médication prescrite plus pour plaire au malade que pour lui être utile. «
En France, c’est le docteur Armand Trousseau qui sera le premier a administrer à ses patients des substances inertes en leur faisait croire qu’il s’agit de médicaments. Il est également le premier à comparer leur efficacité à celle de vrais médicaments.
Ceci l’amène à faire un constat thérapeutique fondamental : l’efficacité d’un traitement fluctue selon la confiance que lui accorde le malade et le médecin.
L’acceptation du concept d’effet Placebo par la communauté médicale au cours du XXème siècle est lente et difficile. En effet, son mode d’action psychologique et l’origine mythique du phénomène rappelle trop l’obscurantisme de jadis.
Spécifié dans sa définition actuelle en 1958 dans le Dictionnaire des Termes Techniques de Médecine, le médicament Placebo est aujourd’hui, en plus de l’intérêt qu’il suscite par son mystérieux fonctionnement, un outil de référence pour les recherches médicamenteuses.
Effet Placebo : Ecart positif entre le résultat thérapeutique observé et l’effet thérapeutique prévisible en fonction des données strictes de la pharmacologie.
(Dr Patrick Lemoine, cours destiné aux étudiants de la Faculté de Médecine de Rennes – 1998)
L’effet Placebo est donc l’effet psychophysiologique produit par le médicament Placebo qui se traduit par une amélioration de l’état du malade.
En fait on peut dire par extension que l’effet Placebo est une action que tous les médicaments ont en commun, impliquant alors que tout médicament possède avant tout un effet Placebo.
Il faut donc bien faire attention à ne pas confondre les deux notions, car si un Placebo ne peut pas être efficace sans contribution de l’effet Placebo, un médicament actif peut tout à fait engendrer un effet Placebo !
Par exemple si à la suite d’une prise d’aspirine une personne se sent mieux au bout de quelques minutes à peine, alors que le temps
nécessaire est d’environ une heure, on peut parler d’effet Placébo.
Ça marche!
Dans certains cas, les médecins peuvent recourir à un placébo lorsqu’ils pensent ne rien avoir à offrir à ses patient pour les aider. Il faut savoir que pour certaines personnes aujourd’hui, il est devenu inacceptable de ne rien faire et d’attendre tout simplement que le mal passe. Pour ce genre de patients, le placébo peut s’avérer fort utile.
Dans les faits, les pharmaciens n’ont plus de véritable pilule de sucre comme autrefois. Si un médecin prescrit un placébo, il va plutôt prescrire un médicament à très petite dose, pour éviter tout effet secondaire, ou encore un médicament qui a très peu d’effets secondaires, en espérant que cela soulagera son patient.
Des problèmes éthiques?
Il est clair que l’utilisation du placébo soulève certaines questions éthiques, puisque le médecin qui y a recours se voit forcé de mentir à son patient. Un chercheur a proposé une solution pour contourner ce problème. Il recommande aux médecins d’utiliser la formulation suivante :
«Pour le problème dont vous vous plaignez, je vais vous prescrire une pilule de sucre. Or, il a été démontré que ce genre d’intervention peut avoir un effet bénéfique.»
Croyez-le ou non, les gens qui savaient qu’ils prenaient une pilule de sucre se sentaient mieux que les autres.