Une île hawaiienne entière vient de disparaître de la surface de la Terre


Les scientifiques savaient que cela arriverait, mais pas cette semaine. L’ile East island a disparusuite à l’ouragan Walaka. Cette ile était un lieu fréquenter par les phoques moine pour mettre leur bébé au monde et aussi pour les tortues vertes qui déposaient leurs oeufs et malheureusement ces deux espèces sont en plus menacées de disparition
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Une île hawaiienne entière vient de disparaître de la surface de la Terre

 

ile hawaii

Crédits : U.S. Fish and Wildlife Service

par Brice Louvet

On savait que cette petite île allait disparaître, mais on n’imaginait pas que cela pouvait se produire cette semaine. C’est pourtant le cas : East Island, une partie éloignée de la chaîne hawaiienne, vient d’être balayée par l’ouragan Walaka. Elle a aujourd’hui disparu.

Les images satellites signées de l’US Fish and Wildlife Service sont formelles. East Island n’est plus, balayée il y a quelques jours par l’ouragan Walaka, l’un des plus violents de l’année dans le Pacifique. La nouvelle est symbolique, et témoigne du futur de milliers de petits îlots condamnés par la hausse du niveau de la mer et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes.


East Island Hawaii ouragan

 

East Island était la deuxième plus grande île du banc de sable de la Frégate française. (Image satellite prise en mai 2018.). Crédits : US Fish and Wildlife Service, DP

East Island hawaii ouragan

La même île, prise en photo il y a quelques jours. Crédits : US Fish and Wildlife Service, DP

Mauvaise nouvelle également pour la biodiversité. East Island, à l’instar de l’île de Tern, située non loin, était un important lieu de mise bas pour les phoques moines, et un lieu de nidification pour les tortues vertes, deux espèces aujourd’hui menacées.

Quant à savoir si ces deux espèces pourront une fois de plus s’adapter, difficile à dire :

« Les espèces résistent jusqu’à un certain point, explique en effet Charles Littnan, biologiste de la conservation, et responsable de l’administration nationale des océans et de l’atmosphère (NOAA). Mais il pourrait y avoir un point dans le futur où cette résilience ne sera plus suffisante ».

Les chercheurs prédisent par ailleurs que la disparition de cette petite île – un ancien banc de sable d’un kilomètre de long pour 120 mètres de large – ne sera pas la dernière.

« Nous allons voir beaucoup de ces histoires dans les années à venir », a notamment tweeté l’écologiste et écrivain Bill McKibben. « Et tout le monde sera triste ».

Source

https://sciencepost.fr/

Pourquoi et comment rester à +1,5 °C, selon le rapport du GIEC


À chaque réunion des gouvernements pour l’environnement, peu ou pas du tout n’ont réussit à atteindre leur but pour ralentir la progression des changements climatiques. Maintenant, pour y changer quelque chose, il faudrait beaucoup plus d’argent et plus du double d’effort. Alors, il y aura plus d’immigrés, plus de guerre pour de la nourriture et de l’eau. Et qu’est-ce que les gouvernements font ? Ils s’acharnent sur des problèmes beaucoup moins important ..
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Pourquoi et comment rester à +1,5 °C, selon le rapport du GIEC

 

Selon le rapport, quelque 2400 milliards de dollars d'investissements... (PHOTO Robyn BECK, archives afp)

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Selon le rapport, quelque 2400 milliards de dollars d’investissements annuels seront nécessaires entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques – un coût qu’il faut mettre en regard avec celui, bien plus élevé, de l’inaction, soulignent les scientifiques.

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Agence France-Presse
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À +1,5 °C ou à +2 °C, le monde ne sera pas le même, prévient le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), décrivant des risques accrus pour les espèces comme pour les économies. Voici les grandes conclusions de son « rapport spécial », approuvé samedi par les gouvernements et publié lundi.

Déjà +1 °C et des conséquences

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’homme ont déjà fait grimper la température mondiale de 1 °C depuis la Révolution industrielle. « Il est probable » que le réchauffement atteigne 1,5 °C entre 2030 et 2052, s’il garde son rythme actuel.

« Beaucoup de régions » connaissent un réchauffement plus accéléré encore, comme l’Arctique (deux à trois fois plus fort qu’ailleurs).

Le dernier demi-degré engrangé est déjà associé à une recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes.

Les émissions passées et présentes continueront à faire monter les océans, quoi qu’il arrive.

Une augmentation de 1,5° ou de 2°, des effets bien différents

Les différences sont « nettes » entre aujourd’hui, 1,5 et 2. Une augmentation de 2 °C signifierait des vagues de chaleur dans la plupart des régions. Les jours chauds croîtront à peu près partout, en particulier dans les Tropiques – zone sensible, car encore épargnée par les variations. Les précipitations liées aux cyclones gagneront en intensité.

Le niveau des mers, si l’on s’en tient à +1,5 °C, aura gagné 26 à 77 cm d’ici 2100, selon les projections. À +2 °C, ce serait 10 cm de plus, ce qui toucherait jusqu’à 10 millions de personnes supplémentaires.

À long terme, l’instabilité de la calotte antarctique et la perte de celle du Groenland pourraient être déclenchées vers +1,5/2 °C, faisant grimper les mers de plusieurs mètres sur les siècles ou millénaires à venir.

Les répercussions sur les espèces sera moindre à +1,5 °C : moins de feux de forêts, de perte de territoires, d’espèces invasives… À +1 °C, 4 % de la surface terrestre changera d’écosystème ; à +2 °C, ce sera 13 %.

Une augmentation de 1,5 limiterait l’acidification de l’océan (liée aux concentrations accrues de CO2), qui menace la survie d’espèces (poissons, algues, etc.) et, avec elle, les services que la nature rend à l’homme (pêche, pharmacopée…).

À +1,5, l’Arctique connaîtra un été sans banquise par siècle ; ce sera un par décennie à +2.

La baisse de productivité du maïs, du riz ou du blé sera plus limitée à +1,5° qu’à 2, de l’Asie du Sud-est à l’Amérique latine, dit encore le rapport, qui décrit aussi des risques accrus pour la ressource d’eau, la sécurité alimentaire et la santé.

Faire plonger les émissions de CO2 de toute urgence

Pour rester à +1,5 °C, il faut faire décliner les émissions de CO2 bien avant 2030 et fortement (-45 % d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010), pour ensuite arriver, vers 2050, à une « neutralité carbone » : c’est-à-dire cesser d’envoyer dans l’atmosphère plus de CO2 que l’on peut en absorber.

« Neutralité » implique de ne plus garder que les émissions « résiduelles », pour les secteurs ne pouvant s’en passer, comme l’aviation. Ce surplus de CO2 devra être pompé (ce sont des « émissions négatives »).

Les autres GES (méthane, HFC, carbone, suie…) seront à réduire aussi, bien que moins prioritaires que le CO2, car moins persistants.

Quant à la possibilité de dépasser le seuil de +1,5, pour faire redescendre le mercure plus tard au cours du siècle, le GIEC en souligne les risques – certains irréversibles, comme l’extinction d’espèces – et les incertitudes sur l’efficacité de l’extraction du CO2 à grande échelle.

Transformations sans précédent

Ce recul massif d’émissions nécessaire exigera « une transition rapide et d’une grande portée en matière d’énergies, d’usage des sols, de transports, de bâtiments et de systèmes industriels », un mouvement « sans précédent », car impliquant tous ces secteurs à la fois.

Les énergies renouvelables devraient passer de 20 à 70 % de la production électrique au milieu du siècle, la part du charbon serait réduite à poussière, la demande d’énergie devra baisser, l’efficacité énergétique, croître…

L’industrie devra réduire ses émissions de CO2 de 75 à 90 % d’ici 2050 par rapport à 2010 (en comparaison à de 50 à 80 % pour 2°), les transports devront passer aux énergies bas carbone (de 35 à 65 % en 2050, contre moins de 5 % en 2020).

Selon le rapport, quelque 2400 milliards de dollars d’investissements annuels seront nécessaires entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques, soit 2,5 % du PIB mondial. Un coût qu’il faut mettre en regard avec celui, bien plus élevé, de l’inaction, soulignent les scientifiques.

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