DECOUVERTE. L’interstitium, le potentiel 80e organe du corps humain… Et le plus grand


Présentement, nous avons officiellement 79 organes dans le corps humain. Cela pourrait changer si le nouvel organe trouvé par hasard est validé par l’ensemble de la communauté scientifique. En plus, la peau qui est considérée le plus grand organe serait délogée par l’interstitium. Cet organe ne pouvait pas être vu par les microscopes utilisés auparavant. Il pourrait expliquer la propagation du cancer ainsi que certaines maladies dues à l’âge
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DECOUVERTE. L’interstitium, le potentiel 80e organe du corps humain… Et le plus grand

 

Organes du corps humain

Le corps humain contient actuellement 79 organes reconnus comme tels, auquel pourrait bientôt s’ajouter l’interstitium.

SKE / SCIENCE PHOTO LIBRARY

Par Camille Gaubert

Imaginez une couche de tissus aux interstices remplis de fluide et qui courrait dans l’ensemble de notre corps : c’est ce que des chercheurs ont réellement observé, considérant qu’elle pourrait bien constituer le 80e organe connu du corps humain, d’après des travaux publiés le 27 mars 2018 dans la revue Scientific Reports.

Ce nouvel organe, qui devra d’abord être validé comme tel par la communauté scientifique, pourrait apporter un éclairage nouveau sur « la fonction de tous les organes, de la plupart des tissus et des mécanismes de la plupart des maladies majeures », d’après un communiqué de la NYU School of Medicine, une des universités ayant co-dirigé les travaux.

L’INTERSTITIUM. Cette nouvelle étude révèle que la couche de tissus que l’on croyait compacte – et qui sont retrouvés sous la surface de la peau et le long du système digestif, des poumons et des voies urinaires, autour des artères et des veines, et entre les muscles – sont en réalité des compartiments interconnectés, remplis de fluide, soutenus par un réseau de protéines fortes (collagène) et flexibles (élastine). Un organe appelé « interstitium » par les scientifiques.

L’interstitium est un réseau à l’échelle du corps de compartiments interconnectés, remplis de liquide, soutenus par un réseau de protéines fortes et flexibles. Mucosa = muqueuse, collagen bundles = faisceaux de collagène, CD34 positive lining cells : cellules de type CD34, fluid filled space = espace rempli de fluide. Crédits : Jill Gregory / Scientific Reports

Un organe qui demeurait invisible avec les techniques de microscopie classiques

Comme souvent, la découverte a été faite par hasard : à l’automne 2015 au Mount Sinai Beth Israel, David Carr-Locke et Petros Benias, co-auteurs de l’article, sondaient la voie biliaire d’un patient pour évaluer la propagation d’un cancer avec une technique récente, nommée endomicroscopie confocale, qui permet d’observer les tissus vivants grâce à une sonde laser. Ils ont alors observé une série de cavités interconnectées qui ne correspondaient à aucune anatomie connue. Devant ce mystère, les endoscopistes ont envoyé les images à un pathologiste partenaire, le Dr Neil D. Theise, professeur au Département de pathologie à NYU Langone Health. Lorsque ce dernier tente de fixer les mêmes tissus sur des lames pour les observer au microscope, l’étrange structure disparait.

Cette première difficulté rencontrée explique la raison pour laquelle l’interstitium, potentiellement le plus gros organe du corps humain, n’avait jamais été vu auparavant : tout simplement à cause des techniques de microscopie utilisées par les chercheurs, qui supposent de « fixer » les tissus à examiner sur des lames de microscope. Pour cela, il faut traiter l’échantillon coupé en tranches minces avec des produits chimiques et des colorants. Malheureusement, si le processus de fixation met en avant les détails des cellules et des structures solides, elle évacue tout le fluide présent. Les chercheurs à l’origine de ces nouveaux travaux ont ainsi constaté que cette méthode entrainait l’effondrement réseau de protéines maintenant l’espace ouvert pour la circulation du fluide, « comme les sols d’un bâtiment effondré », est-il illustré dans le communiqué.

« Cet artefact de fixation de l’effondrement a fait paraitre solide un tissu rempli de liquide sur les lames de biopsie pendant des décennies », explique Neil D. Theise. L’usage de l’endomicroscopie confocale a permis de résoudre ce problème.

Un « amortisseur » pour les organes en mouvement, et la source de la lymphe

Pour réaliser étude, l’équipe a recueilli des échantillons de tissus des voies biliaires au cours de 12 chirurgies du cancer qui visaient à ôter le pancréas et le cholédoque, qui relie la vésicule biliaire à l’intestin. L’endomicroscopie confocale a été utilisée tant que le tissu était toujours irrigué, quelques minutes avant de bloquer le flux sanguin, afin de les observer vivants.

« Une fois que l’équipe a reconnu ce nouvel espace dans les images des voies biliaires, elle les a rapidement repérées dans tout le corps », d’après le communiqué, et en particulier « partout où les tissus se déplaçaient ou étaient comprimés de force ». Les cellules tapissant l’interstitium ont été jugées « inhabituelles » par les chercheurs, qui supposent qu’elles sont responsables « de la création et du maintien des faisceaux de collagène de soutien » de l’espace où circule le fluide.

Dans la mesure où l’interstitium entoure des organes qui pressent, pompent et pulsent quotidiennement, ce nouvel organe potentiel pourrait « agir comme des amortisseurs qui empêchent les tissus de se déchirer », selon le communiqué de la NYU School of Medicine. Mais l’interstitium n’aurait pas qu’un rôle purement mécanique. « L’espace interstitiel est la principale source de lymphe » du corps, expliquent les chercheurs dans la publication, c’est-à-dire le fluide vital au fonctionnement des cellules immunitaires qui génèrent l’inflammation, et dont la circulation est parallèle au système sanguin.

Un rôle potentiel dans la propagation du cancer

« Cette couche est une autoroute de fluide en mouvement », explique le communiqué, ce qui pourrait aider le cancer qui l’envahit à se propager dans tout le corps.

L’interstitium étant un espace ouvert, rempli de liquide, et non une paroi de tissu conjonctif dense, il peut « être facilement parcouru par des cellules tumorales invasives », ce qui pourrait expliquer « la forte augmentation de la probabilité de métastases » par les tumeurs invasives « une fois qu’elles atteignent la sous-muqueuse », écrivent les auteurs.

De plus, la pression mécanique exercée sur l’interstitium au fil des contractions et mouvements des organes qu’il entoure pourrait également favoriser la propagation

« Cette découverte a le potentiel de conduire des progrès spectaculaires en médecine, y compris la possibilité que l’échantillonnage direct du liquide interstitiel peut devenir un outil de diagnostic puissant » explique Neil D. Theise.

MALADIES ET ACUPUNCTURE.

Les cellules résidant dans l’interstitium et les faisceaux de collagène qui le tapissent « changent avec l’âge », ce qui pourrait contribuer « au froissement de la peau, au raidissement des membres et à la progression des maladies fibrotiques, sclérotiques et inflammatoires », d’après le communiqué.

Les chercheurs voient également dans ce nouvel organe un potentiel rapport avec l’acupuncture, grâce à des « courants électriques » potentiellement générés par les faisceaux de protéines de l’interstitium lorsqu’elles se courbent dans l’espace sous la pression des organes en mouvement.

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La salmonelle, de cause d’intoxication alimentaire à combattante contre le cancer


Qui aurait cru que la salmonelle, une bactérie qui peut nous rendre vraiment malades serait peut-être une solution pour des nouveaux traitements prometteurs contre le cancer.
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La salmonelle, de cause d’intoxication alimentaire à combattante contre le cancer

 

Illustration de la salmonelle modifiée au travail

La salmonelle modifiée au travail   Photo : CUBE3D/Younghee Lee

Une bactérie salmonelle, manipulée génétiquement, induit une réponse immunitaire antitumorale efficace, ce qui a permis de traiter avec succès le cancer chez la souris sans preuve de toxicité.

Explications.

Un texte d’Alain Labelle

Le cancer se développe parce qu’il est pratiquement invisible aux défenses de notre corps : le système immunitaire ne reconnaît pas les cellules malsaines parce qu’elles ne sont pas perçues comme des envahisseurs étrangers.

Pour que le système immunitaire reconnaisse et attaque le cancer, la médecine teste depuis quelques années de nombreuses stratégies, dont une qui permet d’infecter le tissu cancéreux avec des bactéries.

Dans cette optique, les biologistes Jung-Joon Min et Joon Haeng Rhee, de l’Université nationale de Chonnam, à Gwangju, en Corée du Sud, testent actuellement une alliée improbable : la salmonelle.

Le duo a modifié ces protéobactéries pour qu’elles déclenchent une réaction immune particulièrement puissante contre les cellules cancéreuses humaines implantées chez la souris. Et cela fonctionne.

Le recours aux salmonelles a permis de réduire les tumeurs et, pour la première fois, d’empêcher la formation de métastases, ces tumeurs secondaires qui se forment lorsque le cancer se répand dans le corps.

S’ils arrivent à transposer cette technique chez l’humain, les chercheurs réussiraient une percée majeure dans le domaine du traitement du cancer à l’aide de bactéries.

Le Pr Roy Curtiss III, de l’Université de la Floride à Gainesville, un expert dans le domaine, pense que cette bactérie représente bel et bien un espoir important.

Cette équipe a réalisé un travail de maître, vraiment rigoureux. Pr Roy Curtiss III

La piste des bactéries

Comme les bactéries s’installent souvent dans des tissus nécrotiques pauvres en oxygène, présents également dans la plupart des tissus des tumeurs, les chercheurs pensent qu’elles peuvent leur permettre de cibler le tissu cancéreux.

À l’heure actuelle, il n’existe qu’un traitement à base de bactéries approuvé aux États-Unis. Celui-ci permet de soigner le cancer de la vessie.

Toutefois, même avec la plus efficace de ces techniques, les tumeurs ont tendance à revenir. Et les bactéries elles-mêmes peuvent être toxiques.

La salmonelle à la rescousse

C’était sans penser à la salmonelle, un microbe en forme de barre bien connu pour causer la plupart des cas d’intoxication alimentaire.

C’est en 2006 que les chercheurs sud-coréens ont pensé utiliser les salmonelles pour lutter contre le cancer. Ils cherchaient un vaccin contre la bactérie Vibrio vulnificus, qui infecte les coquillages au large des côtes sud-coréennes.

Pendant qu’ils travaillaient avec la Vibrio, les scientifiques ont remarqué qu’une protéine dans son flagelle (leur queue) déclenchait une réponse particulièrement forte des cellules immunitaires. La protéine en question se nomme FlaB.

Ils ont alors tenté une expérience : ils ont pris une version inoffensive de la Salmonella typhimurium et l’ont en quelque sorte armée en la modifiant génétiquement pour qu’elle sécrète la protéine FlaB.

Ils l’ont ensuite testée pour traiter des cancers chez la souris. Dans l’une des expériences, ils avaient induit le cancer du côlon chez 20 rongeurs. Après trois jours, ils ont découvert que les souris qui avaient été infectées n’avaient plus de bactéries dans le foie, les poumons et la rate. Cependant, le tissu tumoral dans leurs côlons était toujours infecté avec des salmonelles. Après 120 jours, les tumeurs étaient indétectables chez 11 des 20 souris, qui sont restées en bonne santé tout au long de l’expérience. Les souris témoins, infectées par des bactéries qui ne sécrètent pas FlaB, ont toutes succombé à leur cancer.

Puis, dans les présents travaux, les chercheurs ont transplanté des cellules métastatiques de cancer du côlon humain dans trois groupes de souris :

  • un premier groupe de 8 a été traité avec la salmonelle renforcée à la protéine FlaB;
  • un deuxième groupe de 6 a été traité avec la salmonelle sans la protéine;
  • un troisième groupe de 7 n’a pas été traité

Après 27 jours, les rongeurs des deuxième et troisième groupes présentaient des dizaines de métastases. Ceux du premier groupe ne présentaient que quatre tumeurs au total.

« Il semble bien que la protéine FlaB soit responsable du ralentissement de la propagation du cancer », notent les auteurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine.

La protéine FlaB activerait une molécule secondaire, la TLR5, qui rend les cellules immunitaires plus agressives.

L’équipe poursuit ses travaux et affine sa technique avec des modèles murins. Si tout va bien, elle envisage éventuellement de réaliser des essais cliniques chez l’humain, ce qui mènera peut-être à un traitement anticancéreux sûr et efficace.

http://ici.radio-canada.ca

Le Saviez-Vous ► Le cancer à travers les âges


On a longtemps cru que le cancer est lié à notre environnement, c’est probablement vrai pour certains cancers, d’ailleurs John Hunter avait émit l’hypothèse dans les années 1700, mais nos lointains ancêtres, quoique probablement plus rares pouvaient être atteints de cette terrible maladie. Au fil des siècles, des érudits ont pu observer différents cancers et le cancer du sein revient souvent dans leurs études
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    Le cancer à travers les âges

    LE CANCER, UNE MALADIE AUSSI VIEILLE QUE L’HUMANITÉ….

    LES TRACES LES PLUS ANCIENNES

    Elles se trouvent dans des fragments de squelettes humains datant de la préhistoire.

    La grotte de Lazaret, près de Nice, a livré les restes fossilisés d’un enfant de 9 ans, décédé, il y a 120 000 ans, des suites d’une tumeur osseuse.

    Des stigmates de la maladie, ont été, aussi, retrouvés sur des momies découvertes dans des pyramides égyptiennes

    Sur les tablettes en caractères cunéiformes de la bibliothèque de Ninive, ancienne ville de l’Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie située sur la rive est du Tigre, au confluent du Khosr, on parle également du cancer.

    Lors de la découverte de monuments funéraires étrusques ou sur des momies péruviennes, des traces de la maladie sont mises en évidence.

    LE TEXTE LE PLUS ANCIEN CONNU…

    Le papyrus Ebers est l’un des plus anciens traités médicaux qui nous soit parvenu. Il aurait été rédigé entre 1500 et 1600 avant J-C, pendant le règne d’Amenhotep I er

    Hérodote nous apprend qu’Atossa, fille de Cyrus et femme de Darius, fit appeler vers 525 avant J-C, Démocedès, pour une tumeur ulcérée du sein qu’il réussit à guérir !

    Durant l’antiquité

    ONCOS, CARCINOS, CARCINOMA

    Déjà dans l’antiquité, le traitement du cancer est associé au degré d’avancement de la maladie et comme aujourd’hui, toutes proportions gardées. Il est l’ancêtre lointain d’un système de « stadification » de la maladie.

    Hippocrate (460-370 av. J.-C.)

    Il donne le nom de « carcinome », mot dérivé de crabe, à des grosseurs qui  deviennent progressivement fatales.

    D’après ses nombreuses descriptions très précises des différentes maladies, soignait des patients cancéreux. Il décrivit des lésions touchant la peau, le sein, l’estomac, le col de l’utérus et le rectum et en établit une classification. Il y eut peu de progrès dans l’étude du cancer pendant les trois siècles après Hippocrate.

    Aretaeus (2 ème  av. J.-C)

    Ce médecin de Cappadoce décrivit le cancer de l’utérus comme des ulcères superficiels et profonds, infiltrant ensuite l’utérus. Il décrivit également une autre espèce de cancer ne présentant, celui-là, pas d’ulcération mais correspondant plutôt à une grosseur dans l’utérus. Il fit la distinction entre les deux lésions et reconnaissait que les cancers à ulcérations avaient les symptômes et le pronostic les plus péjoratifs.

    Aulus Cornelius Celsus (25 av. J.-C. – 50 ap. J.-C.)

    Ce médecin romain, expliqua que le cancer apparaissait surtout dans les parties supérieures du corps, comme le visage, le nez, les oreilles, les lèvres, mais aussi au niveau des seins. Il décrivit, aussi précisément, les différents degrés dans l’évolution de la maladie :

  • Le premier degré est appelé, en grec, « cacoethes ». Les cacoethes pouvaient être traités par excision

  • Le second degré est définit par un carcinome sans ulcération

  • L’étape ultime est une lésion exubérante. Celcus déconseillait, déjà de traiter les lésions plus avancées : ni onguents, ni cautérisation, ni excision !

Leonides (180 ap. J.-C.)

Ce médecin d’Alexandrie, décrivit la rétraction du mamelon comme étant un signe de cancer. Il fit des mastectomies, avec un scalpel, en découpant autour du mamelon dans le tissu encore sain; la plaie était ensuite cautérisée pour éviter l’hémorragie et tuer les tissus cancéreux résiduels. Il déconseillait la mastectomie pour des lésions avancées.

Galien (130-201 ap. J.-C.)

Ce médecin, né en Asie Mineure étudia à Alexandrie et fut plus tard médecin à Rome. Ses théories furent valables pendant un millénaire. Pour lui, les tumeurs étaient dues à un excès « d’humeur », en particulier de bile noire. Celle-ci se « solidifiait » dans certaines parties du corps comme les lèvres, la langue, les seins. Son traitement consistait en l’administration de purges pour dissoudre la bile solidifiée. Si la lésion ne régressait pas, il pratiquait alors l’excision.

La médecine arabe de la fin du premier millénaire…

L’ÉMERGENCE DES NOTIONS MODERNES DE CANCÉROLOGIE

Avicenne (980-1037)

Médecin de Bagdad observa que le cancer augmentait lentement et qu’ensuite il envahissait et détruisait les tissus avoisinants pour aboutir à une absence de sensation dans la partie atteinte.

Albucasis (1013-1106)

Médecin de Cordoue recommanda l’excision lorsque le cancer était en début d’évolution et situé dans une partie accessible. De plus, il préconisait de cautériser les tissus avoisinant la tumeur enlevée. De même, il conseillait de ne rien faire pour les lésions avancées.

Avenzoar (1070-1162)

Savant de Cordoba, il décrivit le cancer de l’œsophage et de l’estomac.

DU 16 AU 17ème SIÈCLE

LES GRANDES DÉCOUVERTES

Les autopsies n’étant plus interdites, les connaissances anatomiques augmentèrent rapidement, notamment en Italie.

Fallopius (1523-1562)

C’est l’élève de Vésale, décrivit plusieurs variétés de cancers. Il pratiquait l’excision et la cautérisation pour les lésions récentes et traitait les lésions avancées avec différents onguents. La découverte du système lymphatique constitua une étape essentielle dans la compréhension de l’évolution de la maladie.

Gaspard Aselli (1581-1625)

Ce savant découvrit le système lymphatique. Cette découverte est très importante car le système lymphatique joue un rôle important dans la dissémination (développement de métastases) de beaucoup de cancers

Jean Pecquet (1622-1674)

Ce médecin, originaire de Dieppe, découvrit le canal thoracique, collecteur principal des vaisseaux lymphatiques. Il fallut attendre longtemps avant de comprendre que le système lymphatique a son rôle dans l’évolution du cancer et que prévenir les maladies métastatiques en retirant les ganglions lymphatiques locorégionaux est une partie importante dans la thérapie du cancer. Durant cette période, l’étude du cancer évolua peu car on se basait, uniquement, sur l’observation clinique des différentes formes de cancer.

Fabricius Hildanus, (1560-1634)

Cet auteur allemand, fit des descriptions détaillées d’opérations larges de cancer. Il fit la dissection de ganglions lymphatiques axillaires de patientes atteintes de cancer du sein.

Marco Aurelio Severini (1580-1656)

Il décrivit les différentes tumeurs bénignes et malignes du sein avec leur diagnostic différentiel. Il fut le premier à illustrer ses descriptions avec des dessins. Il fit également des descriptions claires de fibroadénome et conseillait d’enlever les tumeurs bénignes car elles risquaient de dégénérer. Dans son ouvrage « Synopseos Chirurgicae » toutes les variétés de gonflement son t appelées alors, abcès.

A la suite du décès d’Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, d’un cancer du sein, ce médecin décrira en détail, les tumeurs du sein.

AU 17ème SIÈCLE, LE CANCER DEVIENT UNE MALADIE CONTAGIEUSE…

Daniel Sennert (1572 – 1637)

Ce célèbre professeur de Wittenberg remis en questions les théories précédantes en affirmant que le cancer est une maladie contagieuse. Cette théorie aboutira à ce que, pendant près de deux siècles, les malades souffrant d’un cancer seront exclus de nombreux hôpitaux.

Face à cette situation, le chanoine Jean Godinot (1661-1739) fit construire, à Reims en 1740, un des premiers hôpitaux destinés exclusivement aux cancéreux. Il est fait mention également, en 1592, d’un établissement à Varsovie pour patients présentant des tumeurs,  l’hôpital St Lazare. Ce fut fort probablement le premier établissement pour cancéreux dans le monde…

LA THÉORIE DES HUMEURS DE GALIEN….

PAS ENCORE REMISE EN CAUSE…

Elle est, à cette époque, encore acceptée par tous les médecins.

Henri François le Dran (1685-1770)

Ce médecin décrivit que le cancer débutait localement et s’étendait ensuite par les canaux lymphatiques vers les ganglions lymphatiques. Cette théorie est très importante car elle explique pourquoi le cancer du sein, par exemple, peut atteindre les poumons. Dés cette époque, il préconisait l’excision de la tumeur et des ganglions lymphatiques axillaires. Il comprit que si les ganglions axillaires étaient envahis, le cancer était grave.

Xavier Bichat (1771-1802)

Ce savant français découvrit que les différentes localisations du cancer ne sont qu’une seule et même maladie touchant le même tissu mais dans différents organes. Il précise le concept de métastase à distance.

L’AVÈNEMENT DE L’ANATOMO-PATHOLOGIE

Les progrès en matière de  traitement du cancer sont aussi associés au progrès de l’anatomopathologie et de la recherche expérimentale.

Giovanni Battista Morgagni (1682-1771)

Ce médecin de Padoue, fut le créateur de l’anatomie pathologique par ses dissections réalisées non plus dans le but de localiser les différents organes mais dans le but de connaître les lésions ayant provoqué la mort du sujet. Son ouvrage « De Sedibus et Causis Morborum », réalisé à partir de 700 cas répertoriés à partir d’autopsies pratiquées sur des victimes de cancer du sein, de l’estomac, du rectum et du pancréas, constitue le premier traité cohérent d’anatomie pathologique.

Percival Pott (1714 -1788)

Ce chirurgien anglais, né le 6 janvier 1714 à Great Yarmouth, en 1775 met en évidence le premier cancer professionnel ; le cancer du scrotum des ramoneurs. Ce cancer était provoqué par le frottement sur le scrotum de la corde imprégnée de suie qui servait aux petits ramoneurs à descendre dans les conduits de cheminée.

Matthew Baillie (1761-1823)

Ce médecin anglais, dans un atlas « The Morbid Anatomy of Some of the Most Important Parts of the Human Body » fit des descriptions anatomiques détaillées.

Bernard Peyrilhe (1735-1804)

Ce médecin observa que le cancer était d’abord local et qu’ensuite il se dispersait dans tout le corps via les canaux lymphatiques. Il préconisa comme traitement du cancer du sein, la chirurgie avec l’excision du « muscle grand pectoral » et la dissection des ganglions lymphatiques axillaires.

John Hunter (1728-1793)

Il fut le premier à évoquer des prédispositions au cancer comme l’hérédité, l’âge et peut-être le climat. Il estima l’âge moyen d’avoir un cancer, entre 40 et 60 ans et constata qu’un cancer du sein, chez une femme de moins de 40 ans, était très rapidement fatal. Il observa que les sites les plus atteints étaient : le sein, l’utérus, les lèvres, le nez, le pancréas, le pylore gastrique et les testicules.

Sir James Paget (1814-1899)

Ce médecin anglais décrivit plusieurs maladies qui portent son nom. La « maladie de Paget » des os (ostéite déformante) et la « maladie de Paget » du mamelon, forme d’eczéma du mamelon, associée à un cancer du sein.

PAR LA SUITE, LES DÉCOUVERTES S’ACCÉLÈRENT…

René Théophile Hyacinthe Laennec (1781-1826)

Au 19 ème siècle, il débuta la classification de diverses tumeurs et étudia leurs évolutions. Il décrivit aussi les métastases.

Johannes Peter Müller (1801 – 1858)

Grâce à l’invention du microscope, cet anatomiste allemand, donna la première définition valable du cancer :

« Il s’agit d’une tumeur constituée de cellules. Elle bouleverse la structure des tissus. Elle est, dès le début, constitutionnelle. Elle récidive après l’extirpation et elle tue »

Roentgen en 1895, puis Pierre Curie en 1889

Ils découvrirent les rayons X et le radium qui fût à l’origine de la radiothérapie. En 1904, Danlos, à l’hôpital St-Louis de Paris, expérimenta pour la première fois cette méthode sur des tumeurs humaines.

Léo Loeb (1869-1959)

Ce médecin américain d’origine allemande, commença à transmettre aux animaux le cancer, grâce aux premières greffes de cellules en 1901.

Katsusaburo Yamagiwa (1863 – 1930) et Koichi Itchikawa (1888-1948)

Ils furent les premiers à induire des cancers de la peau avec des substances chimiques (goudron) entre 1918 et 1921. Ils ont démontré que l’application de goudron (uniquement avec des variétés de goudron contenant de l’anthracène) induisait des tumeurs cutanées.

Deals (1931-1933)

Il  démontra le rôle cancérigène des radiations.

Paul Ehrlich (1854-1915)

Ce biologiste allemand, ouvre l’ère de la chimiothérapie qui ne fût effective qu’à partir de 1940 après, époque à laquelle ont découvrit l’effet thérapeutique du gaz moutarde. On trouva enfin les premières substances chimiques s’opposant à la division cellulaire. Ces substances sont aujourd’hui le fondement de la chimiothérapie.

C Higgins

Ce futur Prix Nobel de médecine, en 1950 mis en évidence le rôle des hormones  féminines sur certains cancers humains.

De nos jours, les scientifiques continuent leurs multiples recherches concernant les relations entre le cancer et l’ADN avec les différentes techniques de la génomique, de la proteinomique…..

http://www.arcagy.org/