Les Smartphone, les iPhone quand ils ne sont plus utilisé peuvent devenir des sources de pollution considérable. Alors que ce qui les compose pourraient être recyclé, mais de façon sécuritaire, ce qui n’est pas le cas présentement.
Nuage
Et si votre ancien smartphone était une mine d’or?
Smartphone | HUAWEI P8 via Flickr CC License by
Repéré par Alix Fieux
Votre Smartphone peut contenir de l’or, de l’argent et du cuivre. Mais aussi bien d’autres substances polluantes qui deviennent un désastre environnemental lorsqu’elles finissent en pleine nature au contact des populations.
Nul besoin de faire incruster un diamant à dix millions d’euros dans la coque de votre téléphone pour faire de votre smartphone un objet de valeur. Aujourd’hui, un article de la BBC nous apprend que chaque smartphone que vous utilisez puis laissez négligemment périr au fond d’un tiroir est en réalité… un trésor.
Vous pourriez en effet être surpris de ce qu’il contient: des métaux précieux comme l’or, de l’argent, du cuivre, du platine et du palladium. Pour un iPhone par exemple, préparez votre balance à haute précision. Selon les estimations de la BBC, vous pourriez y trouver quelques 0,034 grammes d’or, 0,34 grammes d’argent, 15 grammes de palladium et moins d’un millième de gramme de platine. Mais aussi de l’aluminium (25g) et 15 grammes de cuivre. Et ce n’est qu’un début.
Une longue liste de matériaux
Les smartphones contiennent également toute une liste de matériaux naturellement abondants dans les sols de notre planète, mais si difficiles à extraire dès qu’ils deviennent très rares. C’est par exemple le cas de l’yttrium, du lanthane, du terbium ou encore du gadolinium et du praséodyme.
Moins surprenant sinon, on y trouve du plastique et du verre. Ces quantités peuvent paraître dérisoires, mais imaginez le poids que cela représente sur l’ensemble des smartphones dans le monde, soit plus de deux millions d’appareils.
Si l’on suit la recette des composants présents dans un téléphone, cela signifierait qu’un million d’appareils portables peuvent rassembler près de 16 tonnes de cuivre, 350 kg d’argent, 34 kg d’or et 15 kg de palladium. Mieux vaut donc y réfléchir à deux fois avant d’envoyer son iPhone à la décharge… Et plutôt songer à le recycler, comme l’encourage la Fondation Green Citizens. Le magazine Fortune indique même ce qu’il adviendra de votre Samsung Galaxy Note 7 une fois que vous l’aurez retourné à votre revendeur.
Une catastrophe si on ne recycle pas
Car le problème si vous abandonnez votre téléphone n’importe où, c’est qu’en plus d’être une mine d’or, c’est aussi un nid de substances polluantes. Une fois jeté, votre appareil électrique risque de se retrouver parmi des montagnes de déchets électroniques en Chine, que des travailleurs exploités doivent ouvrir et fouiller à l’aide de produits chimiques dangereux pour en récupérer les moindres composants précieux et réutilisables. C’est par exemple le cas de la petite commune chinoise de Guiyu, récemment abordée par le Time comme le plus grand site de déchets électroniques au monde. Ici, les habitants y subissent des terribles problèmes de pollution qui impactent directement leur santé.
L’idéal serait donc que nous nous contentions de garder le même smartphone aussi longtemps que le permettrait la durée de vie de l’appareil. Pas question de changer de téléphone comme de chemise. Même si ce n’est visiblement pas la tendance…
Consciente de ce désastre environnemental en progression, Veena Sahajwalla, ingénieure à l’Université australienne de Nouvelle-Galle du Sud, pense que le recyclage propre et sécurisé de nos smartphones dans des «micro-usines» pourrait être une solution prometteuse. Créés à des échelles locales, ces ateliers permettraient d’extraire de nos téléphones mobiles les métaux précieux et de détruire ceux indésirables. Le but de l’opération? Réduire le contact humain avec les matériaux dangereux. Ouvert non plus grâce à des composants chimiques mais grâce à un courant haute tension, le téléphone serait ensuite dépecé à l’aide d’un bras robotisé, puis introduit dans un four afin d’en retirer les alliages de métaux précieux.