Les plantes et les animaux qui survivront au réchauffement climatique


Bien que la Terre a connu des épisodes de changements climatiques, jamais elle n’a connu comme celle que nous vivons présentement et qui n’ira pas en s’améliorant, surtout si nous n’agissons pas immédiatement pour atténuer les effets. Cependant, la nature est capable de s’adapter, mais pas nécessairement ce que l’on voudrait protéger et perpétuer dans les années à venir. Certains animaux, les insectes comme la blatte (coquerelle), les mauvaises herbes et bien sûr, les microbes pourront survivre.
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Les plantes et les animaux qui survivront au réchauffement climatique

Un million d'espèces animales et végétales risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la terre ou du fond des océans. | JooJoo41 via Pixabay

Un million d’espèces animales et végétales risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la terre ou du fond des océans. | JooJoo41 via Pixabay

Repéré par Robin Lemoine

Repéré sur BBC

«Les gagnants seront de très petite taille, très adaptables, omnivores et capables de vivre dans des conditions extrêmes.»

Le lundi 6 mai, à Paris, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié un rapport présentant un chiffre qui a choqué: un million d’espèces animales et végétales risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la terre ou du fond des océans.

Mais lorsque les effets du réchauffement climatique auront rendu la terre et les océans presque invivables, que restera-t-il? Il est difficile de répondre à cette question tant les conditions actuelles sont différentes des précédents réchauffements.

Pour Julie Grant, biologiste moléculaire végétale à l’Université de Sheffield, certaines espèces animales seront cependant plus à même de résister à la catastrophe climatique que d’autres et ce ne sera probablement pas l’espèce humaine. Sauf si nous décidons de changer rapidement nos comportements.

Des plantes tenaces

Les plantes résistantes à la chaleur et à la sécheresse, comme celles dans les déserts, réussiront probablement à survivre. Il en va de même pour les espèces dont les graines se dispersent facilement et sur de longues distances grâce au vent ou aux courants marins (comme les cocotiers).

On parle également des plantes pouvant ajuster leur temps de floraison. De quoi donner un avantage aux espèces non-indigènes qui se développent dans plusieurs régions du monde. Les mauvaises herbes, que l’on trouve généralement le long des routes, pourraient ainsi se montrer très résistantes face aux changements de température.

Des petits animaux

Les principaux résistants devraient être des animaux de petite taille voire microscopiques.

Les blattes, par exemple, ont prouvé leur ténacité. Ces créatures généralement mal-aimées ont jusqu’à présent survécu à toutes les extinctions massives de l’histoire pour quatre raisons: une capacité à se protéger, une résistance à la chaleur, une alimentation variée et une présence dans de nombreuses régions du monde. Des caractéristiques essentielles pour qu’une espèce animale survive.

Les animaux vivant dans des zones relativement protégées, dans les canyons des grands fonds marins ou dans des cavernes isolées (comme le poisson des cavernes), devraient résister.

Enfin, les mieux protégés seront probablement les microbes.

Le biogéochimiste des sols Asmeret Asefaw Berhe explique que l’archaea, l’un des principaux types de microbes, «a trouvé le moyen de vivre dans les environnements les plus extrêmes».

Robert Nasi, chercheur au CIFOR, résume la situation. «Les gagnants seront de très petite taille, très adaptables, omnivores et capables de vivre dans des conditions extrêmes.»

http://www.slate.fr/


Le Saviez-Vous ► Quelle plante est la plus “intelligente” ?


 

Les plantes, sont-elles intelligentes, moi, j’ai tendance à dire oui, elles ont une forme d’intelligence, d’ailleurs des études auraient prouvé qu’elles peuvent même communiquer entre elles en cas d’urgence. Les scientifiques ont des gagnants comme la plante attrape-mouche, le chiendent, une mauvaise herbe difficile à se débarrassé et enfin le blé.
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Quelle plante est la plus “intelligente” ?

Dionaea muscipula. Crédits : Wikipedia

par Brice Louvet

Le monde végétal est intelligent. Non pas au sens cognitif du terme, mains on notera d’étonnantes capacités d’apprentissage, d’anticipation et d’adaptation. Mais si l’on part du postulat que les plantes sont douées de ces capacités, une question se pose alors : laquelle est la plus intelligente ?

Dans sa rubrique Giz Ask, le site Gizmodo a récemment interrogé plusieurs experts en botanique dans le but de trouver une réponse à cette question. Tout le monde n’est pas d’accord, mais chaque point de vue est intéressant par la manière dont il est justifié. Katie Field, de l’Université de Leeds (Royaume-Uni), évoque par exemple une célèbre plante carnivore.

« La célèbre dionée attrape-mouche (Dionaea muscipula) qui semble compter le nombre de fois où un poil sensitif est provoqué à la surface de son piège avant de décider de  se fermer sur l’insecte malchanceux qui se trouve à l’intérieur, pourrait constituer un exemple classique de “d’intelligence des plantes”, dit-elle. Ce comportement “intelligent” garantit qu’elle ne gaspille pas d’énergie en fermant son piège sur une proie non-insecte (comme des feuilles mortes, par exemple) ».

David Wees, conférencier et directeur associé du programme de gestion et des technologies agricoles de l’Université McGill (Canada), évoque de son côté “les mauvaises herbes” :

« Malgré les meilleurs efforts des agriculteurs ou des jardiniers, les mauvaises herbes semblent toujours tirer parti de tous les espaces possibles pour se développer et se multiplier », explique le chercheur, qui note que la plus “intelligente” mauvaise herbe serait peut-être le chiendent (Elymus repens).

« Une fois installé, il est presque impossible de l’éliminer »

« Non seulement il se reproduit par graines, mais il se propage également par les rhizomes, de longues tiges souterraines minces, dit-il. Chaque morceau de rhizome peut produire une nouvelle plante de chiendent, en fait un clone naturel. Si vous labourez un champ avec du chiendent, vous couperez par inadvertance des morceaux de rhizomes qui germeront et donneront lieu à davantage de chiendent (…) Une fois établi dans une zone, il est presque impossible de l’éliminer complètement ».

Enfin Philippa Borrill, maître de conférences en biologie végétale à l’Université de Birmingham (Royaume-Uni), évoque de son côté les plantes cultivées, et notamment la plus célèbre d’entre elles : le blé.

« Si ce n’est pas une plante intelligente, je ne sais pas ce que c’est »

« Nous pensons souvent que les cultures sont domestiquées par l’Homme, mais je dirais que l’inverse est également vrai. Les cultures dont nous dépendons nous ont domestiqués (ou peut-être même asservis) pour y planter leurs semences, arroser et entretenir les plantes en croissance, puis récolter les semences et s’assurer qu’elles seront plantées l’année suivante », explique la chercheuse.

Prenant le blé pour exemple, Philippa Borrill note également que « les êtres humains sèment désormais du blé sur cinq continents », ajoutant que la plante s’est « adaptée pour se développer dans une vaste gamme d’environnements, du climat chaud et sec de l’Australie au climat frais et humide du Royaume-Uni ». Aujourd’hui, « le blé nourrit plus de 2,5 milliards de personnes chaque jour. Si ce n’est pas une plante intelligente, je ne sais pas ce que c’est ».

Alors, les plantes sont-elles réellement intelligentes ? Tout dépend de la définition que l’on prête à ce terme. Mais si l’on considère la capacité à résoudre des problèmes comme une forme d’intelligence, alors nous pourrions être tentés de considérer toutes les formes de vie (dont les plantes) comme intelligentes. Mais celles-ci ont tout de même « quelque chose » en plus : contrairement à toute autre forme de vie, ces dernières sont capables de résoudre leurs problèmes sans pouvoir se mouvoir. Et ça, ce n’est pas rien.

Source

https://sciencepost.fr/

Mauvaise herbe


La mauvaise herbe est un bel exemple pour ceux qui ne veulent pas être des moutons, qui veulent se raffermir pour prendre leur propre essor.
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Mauvaise herbe

 

Une mauvaise herbe est une plante qui a maitrisé toutes les techniques de survie, excepté celle de s’aligner dans les rangs

Christian D Larson

La guerre aux pissenlits est une mauvaise idée


Avoir une belle pelouse devant la porte parait bien, quoique pour avoir un tapis vert naturel intact, on utilise des produits chimiques pour les mauvaises herbes donc pour les pissenlits. Sauf que les pissenlits ne sont pas si inutiles qu’on veut bien nous faire croire, autant pour le sol que pour les abeilles
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La guerre aux pissenlits est une mauvaise idée

 

Les pissenlits figurent sur la liste des fleurs les plus détestées depuis plusieurs décennies. Cette mauvaise réputation a longtemps été alimentée par les fabricants de produits chimiques destinés à les éradiquer. Pourtant, cette plante n’est pas aussi menaçante et néfaste qu’on tente de le faire croire.

« C’est en fait le marketing qui a convaincu le monde que le pissenlit n’était pas bon. Imaginez, on a créé une hantise, on fait la guerre aux fleurs. Est-ce qu’il y a des choses plus importantes aujourd’hui?… C’est quand même un peu fou! », fait valoir Edith Smeesters, biologiste et auteure.

Officiellement, cette plante est considérée comme étant nuisible selon le guide du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et dl’Alimentation du Québec. Pourtant, mis à part le fait qu’elle est jaune et sa facilité à se propager, il est difficile de lui reprocher de nuire à l’environnement. Mme Smeesters croit au contraire que cette fleur a un impact plus positif que négatif.

« Ce sont les premières fleurs que les abeilles peuvent aller butiner alors nos pauvres abeilles, faut les aider un peu », ajoute-t-elle.

La biologiste ajoute que les pissenlits sont surtout victimes d’une mauvaise perception de la population en général. C’est aussi une valeur ajoutée sur votre pelouse.

« En fait, il vient améliorer le sol, car la racine du pissenlit est comme un pivot qui entre dans le sol. Ça va faire comme un clou qui entre profondément et qui va chercher les minéraux en profondeur et qui les ramène à la surface et quand le pissenlit meurt, ça fait une bulle d’aération donc la nature nous aide, mais on ne veut pas l’écouter… On suit des standards de beauté qui nous sont imposés » conclut-elle.

Alors, les pissenlits et vous, êtes-vous devenus des amis?

D’après un reportage de Mireille Roberge, journaliste à MétéoMédia.

https://www.meteomedia.com

Les excréments des poulets pourraient valoir de l’or, selon ces scientifiques


Voilà rendre quelque chose nuisible pour la rendre utile tout en améliorant l’environnement
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Les excréments des poulets pourraient valoir de l’or, selon ces scientifiques

 

Le HuffPost  |  Par Annabel Benhaiem

Les regards sont souvent tournés vers les bouses de vache, rarement vers les excréments de poulet. Pourtant, ils posent aussi des questions en matière d’environnement. Des chercheurs de l’université Landmark au Nigéria ont réussi à créer du carburant à partir d’une mauvaise herbe ajoutée aux déjections de volailles.

Pour le moment, l’essence en question ne semble pouvoir servir qu’à alimenter des générateurs. Ils ont publié leurs résultats dans la section « Energie et carburant«  de la revue de la Société de chimie américaine.

D’autres études devront confirmer le véritable potentiel de cette mixture, d’autant qu’elle permettrait de résoudre deux enjeux environnementaux. Le premier concerne les cacas de poulet. En 2014, la France était le deuxième producteur européen de volailles, avec plus de 1,8 million de tonnes. Imaginez le nombre de mini colombins.

D’une pierre deux coups

Comme pour tout animal d’élevage, les crottes de poulet contiennent des traces d’antibiotiques et des métaux lourds qui contaminent le sol des exploitations et les eaux de surface. Ramassées et réutilisées, ces fientes dégageraient les nappes phréatiques.

Le second enjeu est lié à la mauvaise herbe dite « tournesol mexicain ». Introduite au Nigéria voilà plusieurs décennies en tant que plante ornementale, elle est aujourd’hui qualifiée de mauvaise herbe et « menace la production agricole sur le continent africain », peut-on lire dans la présentation de l’étude. La transformation de ce tournesol proliférant en biogaz, grâce à l’association avec les excréments de poulets, permettrait de désherber à moindres frais.

D’après les chercheurs agrégés autour de cette étude, il faut huit kilos du mélange fèces et tournesol pour produire trois kilos de biogaz, dont une bonne partie pourrait servir à faire tourner un générateur plusieurs heures.

http://quebec.huffingtonpost.ca

Mauvaise herbe


On fait de la salade avec des feuilles de pissenlit qui s’achète à l’épicerie alors que cette mauvaise herbe poussent partout. On fait des manteaux très chauds avec la soie de l’Amérique : asclépiade cette plante qu’on croyait à tort inutile alors qu’elle est capitale pour la survie des papillons monarque et maintenant à des propriétés vraiment intéressantes pour des vêtements.
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Mauvaise herbe

 

Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore trouvé les vertus.

Ralph Waldo Emerson

Fabriquer des vaccins contre la grippe avec des mauvaises herbes


On commence à découvrir de plus en plus les plantes qu’on appelle mauvaises herbes. Comme l’asclépiade aide à la survie du papillon monarque, les feuilles de pissenlit, et même les boutons de cette fleur qui se mangent bien en salade, d’autres mauvaises herbes qui font d’excellentes tisanes. Voilà, qu’on veut les utiliser pour le vaccin d’influenza. Une méthode plus rapide, efficace et moins couteux.
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Fabriquer des vaccins contre la grippe avec des mauvaises herbes

 

MAUVAISES HERBES

Radio-Canada/Découverte

Un texte de Dominique Forget

La société québécoise Medicago fabrique des vaccins et des médicaments à partir de plantes. Cette nouvelle biotechnologie pourrait rendre les vaccins contre la grippe plus efficaces.

Dans le quartier D’Estimauville, à Québec, on s’affaire à construire une serre de 9000 mètres carrés qui, dès 2019, abritera des milliers de plants d’une mauvaise herbe venue d’Australie, une cousine du tabac qu’on appelle Nicotiana benthamiana. À partir de ces plants, la biopharmaceutique compte produire de 40 à 50 millions de doses de vaccins contre l’influenza chaque année.

Medicago, qui exploite déjà une serre plus modeste à Québec et une autre en Caroline du Nord, est actuellement en phase II des essais cliniques de son vaccin cultivé dans les plantes. Elle souhaite obtenir le feu vert des autorités de la santé pour le commercialiser, avant l’ouverture de sa nouvelle usine.

Plus besoin d’oeufs

Les vaccins contre la grippe sont traditionnellement fabriqués dans les œufs de poule. Le procédé est fastidieux. Il faut d’abord isoler le virus qui circule dans la population, le mélanger avec un second virus afin de former un hybride, puis injecter cet hybride dans des œufs de poule fécondés.

Dans le blanc d’œuf, les virus se multiplient par millions. Il faut les extraire, puis les inactiver, avant de les injecter à la population. Au total, il faut compter de cinq à six mois de travail.

Tout ce dont l’équipe de Medicago a besoin, c’est la composition de l’hémagglutinine, une protéine qu’on retrouve à la surface du virus de l’influenza et dont la forme varie d’une souche virale à l’autre. Grâce à cette information, l’équipe synthétise dans ses laboratoires un gène capable de fabriquer l’hémagglutinine en question.

Ce gène est inséré dans les feuilles de Nicotiana benthamiana. La mauvaise herbe se met aussitôt à fabriquer d’innombrables copies d’hémagglutinines, qui se regroupent dans les feuilles de la plante pour former des capsules qui ressemblent à s’y méprendre au virus de la grippe. Ces particules sont isolées, puis purifiées. C’est grâce à elles qu’on fabrique le vaccin.

Nicotiana benthamiana

Un OGM?

Le gène de l’hémagglutinine ne s’intègre pas de façon permanente dans le génome de Nicotiana benthamiana et il n’est pas transmis dans ses graines. Il ne s’agit donc pas d’un organisme génétiquement modifié au sens strict.

10 millions de vaccins en 19 jours

En 2011, Medicago a répondu à une demande du gouvernement américain pour tester la capacité de la moléculture à répondre rapidement à la demande de vaccins contre une grippe pandémique. La commande : produire à toute vitesse 10 millions de doses de vaccin contre la grippe H1N1. Medicago a relevé le défi, en seulement 19 jours.

Cette rapidité pourrait non seulement réduire les coûts de production des vaccins, mais aussi rendre ces derniers plus efficaces. En effet, chaque année, l’Organisation mondiale de la santé doit identifier dès le mois de février les souches de la grippe qui risquent de circuler dans l’hémisphère nord à l’hiver suivant. Elle donne ainsi aux fabricants tout le temps nécessaire pour produire un vaccin dans les œufs.

Or, certaines années, les souches qui infectent la population ne sont pas celles qu’on avait prévues. Le vaccin s’avère alors inefficace, comme ce fut le cas en 2014. En produisant un vaccin plus rapidement, on pourrait retarder le choix des souches, et augmenter les chances de taper dans le mille.

La biotechnologie de Medicago ne servira pas qu’à produire des vaccins contre l’influenza. Les feuilles de Nicotiana benthamiana peuvent produire toute une variété de molécules thérapeutiques. Medicago est déjà engagée dans la production d’anticorps contre deux souches du virus Ebola, à la demande des gouvernements américain et canadien.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Des mauvaises herbes ultrarésistantes héritées des OGM


Nous ne sommes pas plus avancés avec les cultures génétiquement modifiées, avec l’apparition de mauvaises herbes très résistantes, même si la cause des ennuis semblent être plus l’utilisation d’un herbicide dans ce genre de culture
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Des mauvaises herbes ultrarésistantes héritées des OGM

 

L'amarante de Palmer

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

Un texte de Julie Vaillancourt de l’émission La semaine verte

Les cultures génétiquement modifiées sont commercialisées depuis maintenant 20 ans, mais leur utilisation massive tant au Canada qu’aux États-Unis a engendré un problème de taille : l’apparition de mauvaises herbes ultrarésistantes qui causent bien des maux de tête aux agriculteurs.

La croissance de l’amarante de Palmer, une mauvaise herbe ultrarésistante qui envahit maintenant une grande proportion des champs américains, est fulgurante. Elle croît de 5 à 7 centimètres par jour et peut atteindre 2 mètres de haut.

L'agriculteur et l'amarante de Palmer 

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

Le fermier Scott Harper, de l’Indiana, aux États-Unis, a vu la plante en question accaparer de plus en plus d’espace dans ses champs de soya et de maïs depuis le milieu des années 2000. Auparavant, l’épandage de Roundup, l’herbicide de l’entreprise Monsanto, donnait de bons résultats. Ce n’est plus le cas.

« Je me considère comme un bébé du Roundup. C’est tout ce que j’épandais, c’était facile et efficace. J’ai été chanceux d’être là pendant que ça fonctionnait bien parce que maintenant, ça ne marche plus très bien… » — Scott Harper

Scott Harper

Scott Harper Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

L’agriculteur plante uniquement des semences génétiquement modifiées dans ses champs. En fait, près de 90 % des grandes cultures céréalières aux États-Unis sont issues de ces semences.

Il y a 20 ans, les premiers OGM

C’est en 1996 que les scientifiques ont créé les premiers OGM. L’herbicide Roundup était auparavant utilisé, mais cette année-là, il a été jumelé avec succès à une semence dont l’ADN a été modifié pour tolérer l’application du Roundup.

Résultat : l’herbicide tuait toutes les plantes sur son passage sauf celles qui avaient été modifiées pour résister à son application.

Des mauvaises herbes résistantes aux herbicides ont été découvertes au Québec. 

Photo :  Jeff Roberson/Associated Press

Ces cultures Roundup Ready, le nom commercial des semences génétiquement modifiées, ont fait fureur aux États-Unis. Notre voisin américain produit désormais 40 % des cultures génétiquement modifiées dans le monde.

Toutefois, l’engouement pour ces cultures a fait bondir la consommation de pesticides, et certaines mauvaises herbes comme l’amarante de Palmer sont devenues résistantes au glyphosate, l’agent actif de l’herbicide Roundup.

L'amarante de Palmer dans un champ 

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

Depuis, plusieurs compagnies ont mis en marché d’autres herbicides à base de glyphosate, mais les fermiers américains sont longtemps demeurés fidèles à l’herbicide de Monsanto, celle qui a commercialisé en premier les semences génétiquement modifiées.

D’autres compagnies vendent maintenant des semences génétiquement modifiées, mais encore aujourd’hui aux États-Unis, le deux tiers des espèces de mauvaises herbes résistantes au glyphosate se retrouvent dans des cultures Roundup Ready.

Des spécialistes, comme l’agronome Larry Steckel, avaient pourtant averti les fermiers américains du danger de miser sur un seul herbicide. Il souligne que les agriculteurs ont fait l’erreur de surutiliser le Roundup.

« C’était prévisible que l’utilisation intensive du Roundup créerait des mauvaises herbes résistantes puisque la clé, c’est la diversité. Plusieurs d’entre nous avions averti les fermiers, mais ils ne voulaient pas changer leurs pratiques. » — Larry Steckel, agronome à l’Université du Tennessee

Champs 

Photo :  Radio-Canada/La semaine verte

C’est en Georgie, dans le sud des États-Unis, que l’amarante de Palmer a montré les premiers signes de résistance au glyphosate en 2000. La mauvaise herbe prospère maintenant dans 27 des 50 États américains.

La « ceinture de maïs » (Corn Belt), la région qui produit 50 % de cette graminée aux États-Unis, est maintenant atteinte si bien que la mauvaise herbe menace l’économie de la région.

Les racines de l'amarante de Palmer

Le Canada également atteint

Bien que l’amarante de Palmer ne soit pas encore présente au Canada, les spécialistes soulignent que le phénomène se propage vers le nord. Plusieurs mauvaises herbes résistantes au glyphosate ont d’ailleurs fait leur apparition au Canada depuis 2010. Plusieurs d’entre elles sont présentes dans des champs ontariens de cultures génétiquement modifiées.

Le Canada produit 6 % des cultures génétiquement modifiées dans le monde et a adopté les cultures Roundup Ready en 1996, en même temps que les États-Unis. Depuis, l’usage des herbicides à base de glyphosate est monté en flèche, même dans les cultures non génétiquement modifiées, ce qui a contribué à engendrer de la résistance chez certaines espèces de mauvaises herbes.

Par exemple, dans les provinces des Prairies, le kochia envahit maintenant certains champs de céréales qui ne sont pas génétiquement modifiées, comme le lin.

Avec les informations de Marc-Yvan Hébert, journaliste de La semaine verte à Winnipeg.

Le saviez-vous?

Le glyphosate a été breveté par la multinationale agroalimentaire Monsanto en 1974 sous la marque Roundup. Il est présent dans plus de 200 produits herbicides et antiparasitaires. Peu coûteux et très efficace, il s’agit de l’herbicide le plus populaire au Canada. Son ingrédient actif a été déclaré, en 2014, comme cancérogène probable chez l’humain, par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.

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La soie d’Amérique passe en production industrielle


J’ai vu un reportage l’an dernier, je crois, et cette mauvaise herbe qui nourrit tout de même nos chers papillons monarques l’été serait aussi un atout précieux pour nous. Un manteau fait avec cette soie végétale serait très légèr, imperméable et aussi chaud que ceux fait en plume d’oie
On peut espérer qu’ils ne soient pas trop chers non plus
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La soie d’Amérique passe en production industrielle

 

Un papillon monarque sur une fleur d'asclépiade 

Photo :  François Allard

Un texte de Jean-Michel Leprince

Le soyer du Québec a le vent dans les voiles. La première récolte à échelle industrielle de cette plante est déjà entièrement écoulée et on veut la multiplier par 10 le plus vite possible.

L’asclépiade (Asclepias syriaca), c’est la plante à l’état sauvage, la « mauvaise herbe ». Mais celle que l’on cultive s’appelle maintenant officiellement soyer du Québec (dans la vallée du Saint-Laurent) et son produit, la fibre chaude, souple, résistante et hydrophobe, s’appelle dorénavant soie d’Amérique.

Ainsi en ont décidé les pionniers de cette nouvelle culture et cette industrie naissante qui promet des vêtements chauds repoussant l’humidité, des isolants thermiques et acoustiques ou des absorbants pétroliers. Des propriétés uniques, écologiques et prometteuses.

L’asclépiade est l’habitat et la nourriture du monarque, ce papillon qui émigre tous les hivers au Michoacan, au Mexique, et revient au nord au printemps.

Il y a eu très peu de monarques au Québec cette année, sauf dans la région de Saint-Tite, où se trouvent les champs de Daniel Allard, PDG de la coopérative Monark, et d’une vingtaine d’autres agriculteurs.

Une abeille butinant une fleur d'asclépiade

Le champ produit déjà au bout de deux ans, au lieu des trois années prévues pour l’implantation. Les abeilles assistent les monarques pour la pollinisation. En passant, elles produisent du miel d’asclépiade. Photo :  François Allard

La récolte cette année est de 100 hectares (soit 1 million de mètres carrés) et elle a déjà trouvé entièrement acquéreur.

À 250 grammes de fibre par manteau et en moyenne 2500 manteaux par hectare, il y a de quoi faire au moins 250 000 vêtements chauds. Et il y aurait plusieurs grandes marques mondialement connues sur les rangs.

« On a eu plusieurs demandes du marché dans différents secteurs d’applications », soutient François Simard, PDG de Encore 3, « ce qui fait que tout ce que nous avons ici est déjà engagé chez certains de nos clients. »

« On trouvera la soie d’Amérique dans les premières collections de vêtements d’hiver, qui seront des collections d’exploration, aussi dans les absorbants pétroliers et dans des produits de literie. »— François Simard, PDG de Encore 3

Le fabricant québécois de vêtements de sport Chlorophylle a déjà une longueur d’avance. Il met au point une combinaison extrêmement chaude et hydrophobe qui pourrait remplacer le duvet et permettre à un alpiniste d’apporter deux fois moins de vêtements et de sacs de couchage dans une expédition. Le test suprême : l’Everest, en mai 2016, avec l’alpiniste Jean-François Tardif.

Un follicule d'asclépiade à maturite

Les follicules sont à maturité et prêts à être récoltés. La récolte doit se faire avant que la « perruche » craque et que les fibres apparaissent. Photo :  Radio-Canada/Jean-Michel Leprince

Perspectives alléchantes

Les producteurs visent une récolte de 400 hectares l’an prochain (300 hectares ont été ensemencés en 2014) et on veut ensemencer 1500 hectares de plus au printemps 2016.

« La semence, c’est le nerf de la guerre », explique Daniel Allard, PDG de la coopérative Monark. « La première étape, c’est la cueillette indigène. Une fois traitée, préparée, on assure la traçabilité, pour implanter les grains dans les mêmes régions où ils ont été cueillis pour rassurer les entomologistes, s’assurer que le papillon ne change pas son aire de migration. »

Grâce au Centre des semences forestières de Berthier, on a réussi à réduire le coût d’ensemencement du soyer du Québec de 15 000 $ à 180 $.

« Avec le grain, on imite ce que fait l’hiver. Il gèle très fort, c’est le refroidissement. Puis il est trempé dans l’eau froide, il faut un certain taux d’humidité et puis il est implanté. C’est le travail de sortie de dormance, ils ont des machines spécialisées qui font ça à Berthier. » Daniel Allard, PDG de la coopérative Monark

Le rendement prévu pour l’agriculteur est de 1000 $ à 1500 $ net par hectare, l’équivalent d’un hectare de maïs sucré, mais sur des terres marginales, moins fertiles.

La première usine industrielle de séchage et de séparation de la fibre des graines est maintenant opérationnelle à Saint-Tite. D’autres usines seront construites ailleurs au Québec près d’autres aires de production, notamment au Bas-Saint-Laurent, en Estrie et dans les Laurentides.

Le programme ACCORD du gouvernement du Québec appuie le projet. Son représentant, Ghislain Bouchard, est enthousiaste.

« C’est un produit 100 % québécois et un projet qui peut nous amener d’énorme potentiel pour le futur. Il n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Les équipements sont fabriqués ici. Personne n’a cette technologie-là; on a les devants sur tout. À nous d’en profiter. » Ghislain Bouchard, programme ACCORD du gouvernement du Québec

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L’agriculture serait-elle apparue il y a 23.000 ans ?


On dit souvent ce qui est passé est passé et fini, mais l’histoire du monde, l’histoire des civilisations, se réécrit à chaque découverte archéologique.
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L’agriculture serait-elle apparue il y a 23.000 ans ?

 

De l’orge sauvage (Hordeum spontaneum) à 3 stades de maturation : vert, vert-jaune et jaune. ©PLOS ONE

Par Bernadette Arnaud

Des plantes céréalières pourraient avoir été cultivées dès moins 23.000 ans, en Israël, reportant de 11.000 ans les prémices de l’agriculture.

 

MILLÉNAIRES. C’est sur les rives du lac de Tibériade, en Galilée, dans le nord d’Israël, que les hommes auraient, pour la première fois, tenté de cultiver des céréales sauvages il y a 23.000 ans… soit 11.000 ans plus tôt que ne le pensaient jusqu’à lors les archéologues ! Un bon impressionnant dans le temps qui fait reculer de façon spectaculaire l’apparition de l’agriculture… et qui vaudra sans doute la révision de tous les manuels de préhistoire si cette découverte était confirmée.

Le Croissant Fertile au Moyen Orient, a toujours été considéré comme le « berceau de la civilisation ». C’est là en effet, au Levant, quelque part entre l’actuelle Turquie, la Syrie, l’Irak et Israël que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs se sont sédentarisés et où sont apparues les premières grandes communautés agricoles, qui ont conduit à ce que les chercheurs appellent la « révolution néolithique » il y a environ 12.000 ans. Mais en fouillant un ancien campement préhistorique de chasseurs-cueilleurs-pécheurs (Ohalo II), un groupe d’archéologues et de botanistes des universités de Bar-Ilan, Haïfa, Tel-Aviv, Ben Gourion (Israël) et de Harvard (Etats-Unis) ont découvert des vestiges d’orge et de blé cultivés il y a 23 000 ans, comme le rapporte la revue PLOS One.

De l’orge sauvage (à gauche) et domestiqué (à droite) trouvé à Ohalo II ©Plosone

De quoi remettre toute la chronologie en question… Plusieurs campagnes de fouilles archéologiques menées dans cette région par Dani Nadel, de l’Université d’Haïfa (Israël) y ont en effet mis au jour six abris, une tombe, une importante collection de restes d’animaux, des parures de coquillages, des outils de pierre taillés – dont des lames de faucilles parmi les plus anciennes trouvées à ce jour – et surtout des vestiges de nombreuses plantes comestibles. Ce site, découvert en 1989 à 9 km au sud de l’actuelle ville de Tibériade, avait été mis au jour lors d’une baisse significative du niveau des eaux du lac au cours d’un grave épisode de sécheresse.

Macrographie d’une lame de faucille provenant d’Ohalo II et micrographies montrant les traces d’usure produites par la récolte des céréales ©Plosone

Selon le Professeur Ehud Weiss, de l’université Bar Ilan, un des auteurs de la publication, ces restes organiques ont été conservés dans un état exceptionnel, car ils ont été brûlés et scellés par les sédiments lacustres. C’est ainsi que plus de 140 espèces de plantes ont pu être identifiées parmi les milliers de vestiges végétaux recueillis. Une aubaine pour les scientifiques, qui ont pu alors étudier la façon dont ces céréales avaient été semées, récoltées et utilisées. Parmi celles-ci figuraient de nombreuses graines d’amidonnier sauvage (un ancêtre du blé, Triticum), de l’avoine et de l’orge. La présence sur le site d’une meule rudimentaire montre  que certains grains ont été broyés pour faire de la farine.

MAUVAISES HERBES. Parmi les céréales étudiées se trouvaient également 13 « proto-mauvaises herbes », ces plantes adventices ancêtres des mauvaises herbes actuelles. Particularité : Elles prospèrent uniquement dans des champs où des plantes sont cultivées, ce qui est pour les botanistes un indice supplémentaire de culture céréalière ayant entraîné une perturbation humaine de l’écosystème naturel environnant Ohalo II.

Une découverte « unique »

Cela signifie-t-il pour autant que l’agriculture a débuté il y a 23.000 ans ? Pour les chercheurs, il convient de rester prudent.

« Ce qui a été découvert à Ohalo II est pour l’instant unique, précise Georges Willcox, archéobotaniste, directeur de recherche au CNRS, (Laboratoire Archéorient), spécialiste des restes végétaux du début du Néolithique (entre 11 500 et 10 000 ans avant notre ère). Il s’agit de premières tentatives de cultures de plantes par de petites communautés ». 

L’agriculture à grande échelle se serait bien  développée beaucoup plus tard, vers 11 000 ans. Cette invention (avec l’élevage) a modifié tous les comportements humains et a été un des événements les plus décisifs de l’histoire de l’humanité, l’homme commençant alors pour la première fois à vouloir dominer la nature.

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