Le Saviez-Vous ► Il y a 100 ans, des détenus arrivaient en Abitibi


La guerre rend les gens fous. L’Abitibi est ma région natale qui se situe au Nord-Ouest du territoire Québécois. Très peu de gens, et même ceux de l’Abitibi ne savent pas qu’il y avait eu un camp d’internement à la Première Guerre mondiale. Le crime des détenus était leur origine ethnique qu’on jugeait possiblement dangereux et qui pourtant habitaient le Québec avant la guerre
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Il y a 100 ans, des détenus arrivaient en Abitibi

 

Mary Manko fut la dernière survivante du camp Spirit Lake 1915-1917. Elle est aujourd’hui décédée. Le camp d’internement a été fermé en raison des abus de certains gardiens de prison après que des détenus eurent fait la grève pour se plaindre de mauvais traitements

David Prince

Le 13 janvier 1915, les premiers prisonniers arrivaient à Spirit Lake, le plus important camp d’internement de l’histoire du Québec, situé près d’Amos, en Abitibi. Ils y seront traités comme des esclaves pendant deux ans.

Lorsque le Canada est entré dans la Première Guerre mondiale, en 1914, une des premières mesures a été d’annoncer l’internement préventif de tous les citoyens provenant de pays ennemis.

Plus de 8500 personnes, dont 1200 à Spirit Lake, ont ainsi été emprisonnées en raison de leur origine ethnique. À Spirit Lake, 90 % des détenus étaient Ukrainiens, mais il y avait aussi des Allemands, des Turcs et des Bulgares.

En théorie, à Spirit Lake, le régime n’avait rien de tortionnaire et il était soumis à la Convention de La Haye, qui exigeait de traiter les prisonniers de guerre comme des soldats. Mais un rapport de 1915 indique que les soldats faisaient subir des sévices aux détenus. En 1916, les détenus ont fait la grève et se sont plaints de mauvais traitements.

Les prisonniers étaient obligés de travailler dans des conditions pénibles. On leur faisait défricher des terres agricoles, couper du bois de chauffage, récolter des légumes, etc.

«Certains travaillaient aussi pour les notables de la ville d’Amos pour 25 sous par jour», raconte le président de la Corporation Spirit Lake, James Slobodian.

Les repas étaient le plus souvent composés de légumes pas frais et de viande avariée.

spirit lake

Hauts barbelés

En janvier 1915, des soldats canadiens enlèvent, ni plus ni moins, les citoyens ukrainiens qui se trouvaient majoritairement dans la paroisse Saint-Michel, à Montréal. On les a fait embarquer dans un train en direction de l’Abitibi, et on les a débarqués au camp d’internement de Spirit Lake.

La prison est entourée de hauts barbelés et les 200 gardiens sont armés. Il est pratiquement impossible de s’en échapper en raison de l’immense forêt qui entoure le camp.

Pendant les deux ans que le camp sera ouvert, trois détenus ont réussi à s’échapper. Deux évadés sont revenus d’eux-mêmes, victimes des mouches noires de l’Abitibi et de l’immensité du territoire. Le troisième a réussi à marcher environ 80 km sur la voie ferrée avant de se faire assassiner à Colombourg par un agriculteur.

Pas moins de 21 détenus sont décédés à Spirit Lake. Les visiteurs du Centre d’interprétation, situé à La Ferme, en Abitibi, peuvent d’ailleurs toujours visiter le cimetière qui avait été installé là.

 

spirit lake

Usines d’armements

À l’été 1916, le camp de Spirit Lake se vide de plus en plus. À court de travailleurs pour les usines, le gouvernement ordonne aux immigrants de travailler dans les usines d’armements.

«Le camp a été officiellement fermé en janvier 1917 en raison des abus de certains gardiens», a indiqué M. Slobodian.


Fer de lance de l’économie de la région

Lorsque les 1200 prisonniers arrivent à Spirit Lake, en janvier 1915, la ville d’Amos vient tout juste d’être fondée et compte à peine 800 habitants, dont 200 gardiens de prison.

Le camp a été installé près d’Amos grâce aux contacts qu’entretient le premier maire de la municipalité, Hector Authier, avec le gouvernement fédéral.

Pas fiers

Le camp a été un fer de lance pour l’économie d’Amos. Selon le président de la Corporation Spirit Lake, James Slobodian, 250 000 $ ont été dépensés au magasin général pendant les deux ans que le camp a été ouvert.

«C’était beaucoup d’argent, en 1915. Le gouvernement achetait des vêtements pour les enfants ainsi que de la nourriture. Les enfants allaient à l’école. Les gens ne sont pas fiers de cette époque, mais ça a aidé l’économie au début d’Amos», soutient M. Slobodian.

Hector Authier savait que la guerre se terminerait bien un jour. Il voulait profiter de la présence des détenus pour préparer l’après-guerre.

Lorsque le camp a été fermé, les quelque 500 hectares de terres agricoles qui avaient été défrichées ont été transformés en ferme expérimentale.

En 1935, les clercs de Saint-Viateur se sont également installés sur le site.

Cimetière

La Corporation Spirit Lake a investi 1,2 M$ afin d’aménager un Centre d’interprétation dans l’ancienne église de La Ferme. Les visiteurs peuvent notamment y voir l’ancien cimetière du camp Spirit Lake.

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FLORIDE Des cadavres d’enfants retrouvés sur le terrain d’une école de réforme


Il fut un temps que les écoles étaient plus une torture qu’un apprentissage. Imaginez ces enfants qui devaient en plus pensionné dans ce genre d’école comment ils ont pu en baver alors qu’ils étaient jeunes et sans défenses
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FLORIDE

Des cadavres d’enfants retrouvés sur le terrain d’une école de réforme

 

Dozier

PHOTO REUTERS

Une équipe d’une vingtaine d’anthropologues, d’étudiants, de policiers, de détectives et d’archéologues est impliquée dans les recherches.

MARIANNA, FlorideLes restes d’enfants morts dans les années 1940 ont été exhumés par des chercheurs sur le site d’une ancienne école de réforme de la Floride, samedi.

Selon le «Tampa Bay Times», les cadavres ont été trouvés dans un cimetière clandestin, aménagé sur le campus de l’école de réforme Dozier, tristement notoire pour les mauvais traitements qui y étaient infligés aux jeunes pensionnaires.

Les premiers restes humains, déterrés samedi, se trouvaient à proximité de croix de fortunes faites de vieux fer tordu.

«Les structures de métal permettent de situer l’histoire autour des années 1940», a expliqué Erin Kimmerle, une anthropologue judiciaire de l’université South Florida, qui tente d’identifier les cadavres et de déterminer les causes des décès, pour les familles des victimes.

Une équipe d’une vingtaine d’anthropologues, d’étudiants, de policiers, de détectives et d’archéologues est impliquée dans les recherches.

«C’est un processus très long et nous voulons employer des méthodes archéologiques traditionnelles afin de bien contrôler le contexte des fouilles», a précisé Mme Kimmerle.

Briser le silence

C’est en 2008, après des décennies de silence qu’un petit groupe d’anciens pensionnaires, les «White House Boys» et des «Black Boys of Dozier», ont osé briser le silence afin de lever le voile sur des années d’abus, de torture et de viols, survenus dans les années 1950 et 1960.

De plus en plus d’hommes se sont ajoutés au groupe et des centaines d’histoires concernant des cas de camarades de classe disparus et de violence sanglante de la part des gardiens ont refait surface.

Certains des anciens pensionnaires membres de ces groupes se sont présentés à la fouille, samedi, par solidarité.

En 2009, les hommes avaient été déçus des conclusions d’une enquête menée par l’État. Celle-ci n’avait pas permis d’affirmer que les enfants, dont les restes avaient été retrouvés, étaient décédés des traitements infligés par les employés de l’établissement scolaire. Deux ans plus tard, l’USF a donc entamé sa propre enquête, permettant la découverte supplémentaire de près d’une vingtaine de tombes d’enfants.

Les fouilles doivent se poursuivre jusqu’à mardi et pourraient reprendre ultérieurement. Les chercheurs espèrent retrouver les restes de quatre anciens pensionnaires et par la suite les envoyer au Center for Human Identification de l’Université du nord du Texas. Dix familles qui espèrent identifier leur proche ont déjà contacté les chercheurs.

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