Des matières fécales permettent de sauver des koalas affamés


Il est triste de constater que la perte d’habitat à de graves conséquences sur les animaux qui y dépendent. Le koala ne fait pas exception. La famine sévit chez ces belles bêtes par le manque de nourriture préférée. Ils ne mangent pas toutes les espèces d’eucalyptus qui a pour conséquence une chute des koalas. L’idée est de changer leur microbiote grâce a des capsules de matière fécale. Grâce a ce traitement, ils peuvent manger les eucalyptus qu’ils boudaient auparavant.
Nuage


Des matières fécales permettent de sauver des koalas affamés

Des matières fécales permettent de sauver des koalas affamés

Un koala souffrant de dommages cérébraux dans un hôpital pour animaux de Port Macquarie, en Australie, en avril 2016

AFP/ARCHIVES – PETER PARKS

Par Sciences et Avenir avec AFP

Grâce à des capsules contenant des matières fécales, des chercheurs ont réussi avec succès à modifier le microbiome des koalas, leur permettant ainsi d’avoir un régime alimentaire plus varié.

Comment sauver des koalas affamés, menacés par la disparition de leur habitat naturel et de leur nourriture favorite ? Des scientifiques australiens ont trouvé la solution, en leur faisant ingérer… des matières fécales.

La famine menace les koalas

Les chercheurs ont fait ingérer aux marsupiaux ces matières, conditionnées sous formes de capsules, afin de modifier la flore microbienne présente dans leurs intestins. Une altération qui leur permet ainsi de pouvoir manger davantage de variétés d’eucalyptus. Dans cette étude publiée le 21 août 2019 dans le journal Animal Microbiome, Michaela Blyton, de l’Ecole de chimie et des sciences moléculaires à l’Université du Queensland, explique avoir été poussée à agir après avoir constaté une chute importante des populations de koalas à Cap Otway, le long de la fameuse Great Ocean Road, dans l’Etat de Victoria.

« En 2013 la population de koalas a atteint une densité très importante, ce qui les a conduits à manger tous les arbres de leur espèce préférée », a noté Mme Blyton, qui a dirigé cette expérience.

Cela a débouché sur un taux de mortalité effrayant de 70% des koalas, en raison de la famine engendrée chez eux par la disparition de leurs arbres préférés. Mais la plupart n’ont pas pour autant essayé de manger une autre espèce d’eucalyptus pour survivre.

« Cela nous a conduits, moi et mon collègue Ben Moore de la Western University de Sydney, à nous demander si les microbes présents dans les intestins des koalas, leur microbiome, ne limitaient pas le type d’arbres qu’ils pouvaient manger. Et s’il ne serait pas possible d’étendre leur régime alimentaire par le biais d’inoculation de matières fécales », a repris Michaela Blyton.

Modifier le microbiome des koalas pour étendre leur régime alimentaire

Les scientifiques ont donc donné à manger à des koalas des capsules contenant des matières fécales d’autres marsupiaux habitués à manger une autre espèce d’eucalyptus. Ces capsules ont permis de modifier avec succès les microbiomes des koalas, qui ont pu de ce fait commencer à manger la seconde sorte d’arbres que la plupart d’entre eux boudaient auparavant.

« Les koalas peuvent avoir des problèmes pour s’adapter à de nouveaux régimes alimentaires quand les arbres qu’ils mangent normalement disparaissent, ou quand ils sont déplacés. Cette étude prouve que le concept de capsules de matières fécales permet d’introduire avec succès de nouveaux microbes dans les intestins des koalas », a souligné Mme Blyton.

https://www.sciencesetavenir.fr/

Le rôle déterminant (et sous-estimé) du caca des baleines bleues


Une recherche sur les déjections des baleines bleues dans le but de prouver la grande importance de ces mammifères marins en lutte contre les changements climatiques et bien sûr pour l’équilibre autant marine que terrestre.
Nuage

 

Le rôle déterminant (et sous-estimé) du caca des baleines bleues

 

baleine nageoire

Crédits : PxHere / Public Domain

 

par Brice Louvet

Une équipe de biologistes marins compte prochainement entreprendre un examen détaillé des déjections de baleines bleues en Antarctique. Une étude qui vise à prouver le rôle déterminant du plus grand mammifère du monde dans les océans, et notamment sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Décimées au cours du siècle dernier, les populations de baleines bleues se sont depuis reconstituées (pas totalement) et stabilisées, notamment grâce à l’interdiction de leur capture en 1966. Il y en aurait aujourd’hui entre 10 000 et 35 000, principalement au large de l’Antarctique. Malgré tout, le rôle du plus grand mammifère du monde dans les océans (certains spécimens peuvent atteindre 30 mètres et peser 200 tonnes) est encore très largement sous-estimé. C’est ce que déplore une équipe de biologistes, qui compte prochainement se rendre sur place dans le but de prouver le rôle crucial joué par ces baleines dans le maintien de la productivité des océans du Sud.

« Les baleines bleues sont des ingénieures de l’écosystème »

Et pour ce faire, les chercheurs se pencheront sur la matière fécale des mammifères.

« Je veux montrer que les baleines sont des ingénieures de l’écosystème, explique Lavenia Ratnarajah, biogéochimiste marine à l’Université de Liverpool et principale actrice de ces recherches. Les campagnes de conservation sont généralement axées sur leur beauté, mais cela ne convainc pas tout le monde. Si nous pouvons montrer à quel point ces animaux contribuent aux fonctions de l’océan, il sera alors plus facile de les sauver ».

Car les déjections de baleines bleues ne sont pas que de simples déchets.

Ces derniers agissent en effet comme « un engrais océanique riche en fer qui stimule la croissance des bactéries marines et du phytoplancton », peut-on lire dans The Guardian.

Rappelons que le phytoplancton (cyanobactéries et microalgues) est la base de la chaîne alimentaire antarctique, consommé notamment par le krill, à son tout consommé par les baleines (entre autres). Mais le phytoplancton, c’est aussi bien plus que ça.

Le phytoplancton, le deuxième poumon de la planète

Ces organismes microscopiques sont en effet responsables de la moitié de la photosynthèse terrestre, produisant plus de la moitié de l’oxygène de notre planète et consommant la moitié du dioxyde de carbone. Un atout indispensable pour le vivant, qui permet également de lutter grandement contre le réchauffement climatique. L’idée consistera donc à quantifier l’impact fertilisant des déjections de baleines bleues sur ces micro-organismes essentiels à la bonne marche du monde.

Les chercheurs partiront le 19 janvier depuis Hobart, en Tasmanie, à bord d’un navire financé par l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth et la division australienne de l’Antarctique. Des bouées sonar seront dans un premier temps déployées pour localiser les baleines. Des drones se chargeront ensuite de survoler les zones ciblées dans le but de récolter des échantillons de selles.

Source

https://sciencepost.fr/

Le Saviez-Vous ► Peut-on attraper des infections en s’asseyant sur les toilettes publiques?


Chez moi, beaucoup de toilettes publiques sont presque tous avec un oeil magique pour les toilettes, distributrices de savon et robinets. Donc on touche le moins possibles aux objets. Enfin, faut-il avoir peur de la contamination dans ces lieux ? Alors que le téléphone est plus contaminé que les toilettes publiques ! Une chose à retenir, le lavage des mains est une grande importance pour diminuer les risques d’infections.
Nuage

 

Peut-on attraper des infections en s’asseyant sur les toilettes publiques?

 

Lors d’une rencontre avec des matières fécales dans les toilettes publiques, il existera toujours un risque d’infection. | Gabor Monori via Unsplash License by

Lors d’une rencontre avec des matières fécales dans les toilettes publiques, il existera toujours un risque d’infection. | Gabor Monori via Unsplash License by

Primrose Freestone

Qui ne s’est jamais contorsionné pour éviter de s’asseoir sur le siège des toilettes publiques, par peur de ce qui s’y trouve?

Tout le monde a déjà vécu cette situation: une envie pressante, la recherche frénétique de toilettes, et, une fois trouvées, la découverte que le siège est couvert de gouttelettes, souvenirs de l’utilisateur précédent. Dès lors, que faire? Se comporter comme si de rien n’était et procéder comme à l’accoutumée, ou bien tenter de faire son affaire accroupi, en équilibre précaire?

Notre monde est, à bien des égards, une planète de microbes. Comme tous ses habitants, nous portons en nous et sur nous nos propres forêts tropicales microscopiques, que nous échangeons en permanence non seulement avec notre environnement, mais aussi les uns avec les autres. Les microbes sont en effet abondants dans tout le corps humain, y compris sur la peau, dans la bouche, dans les yeux, dans les organes urinaires et génitaux ainsi que dans le système gastro-intestinal. La plupart des gens transportent jusqu’à un kilogramme de micro-organismes… Ces bactéries, champignons, levures, virus et parfois parasites vivent majoritairement dans l’intestin.

Les recherches ont établi que les microbes de l’intestin constituent de 25 à 54% des matières fécales humaines. En conséquence, les fèces humaines peuvent transporter un large éventail de pathogènes transmissibles: les bactéries Campylobacter, Enterococcus, Escherichia coli, Salmonella, Shigella, Staphylococcus, Streptococcus et Yersinia –ainsi que les virus comme les norovirus, les rotavirus et les virus des hépatites A et E, pour n’en nommer que quelques-uns.

Lors d’une rencontre, dans les toilettes publiques, avec des matières fécales, il existera donc effectivement toujours un risque d’infection… Mais à quel point ce risque est-il important?

Uriner en public

Il est très peu probable qu’une infection se développe à partir des fesses, même assises sur un siège de toilettes. En effet, la plupart des infections intestinales impliquent le transfert manuel de bactéries vers la bouche. Ceci se produit généralement lorsque les mains, les aliments ou certaines surfaces se retrouvent souillés par des matières fécales. Qui plus est, la couche de bactéries et de levures qui recouvre la peau humaine fonctionne comme un bouclier de protection très efficace. Et enfin, en dernier recours, notre système immunitaire est particulièrement efficace pour nous protéger contre les agents pathogènes.

Il n’est donc pas nécessaire de grimper sur le siège des toilettes pour s’y s’accroupir. En fait, cette façon de faire peut entraîner des blessures, ou augmenter le risque d’infection. Comme l’explique Brianne Grogan, physiothérapeute en santé des femmes:

«Le problème avec le fait de “planer” au-dessus des toilettes en urinant est que les muscles de votre plancher pelvien et de votre ceinture pelvienne –vos rotateurs de la hanche, vos muscles glutéaux, votre dos et vos abdominaux– sont extrêmement tendus. Cette tension de la ceinture pelvienne rend l’écoulement de l’urine difficile, vous obligeant souvent à pousser ou à “appuyer légèrement vers le bas” pour que l’urine sorte rapidement. Or, uriner via des poussées ou des appuis fréquents vers le bas peut contribuer au prolapsus des organes pelviens

Brianne Grogan ajoute que cette position pourrait aussi aboutir à une vidange incomplète de la vessie, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la fréquence et de l’urgence des mictions ou, dans des cas extrêmes, contribuer à augmenter le risque d’infection urinaire.

La poignée de porte sale

Les défenses microbiennes et immunitaires d’un individu le protègent donc des risques d’infection liés à l’utilisation de toilettes publiques. Qui plus est, dans les pays développés, la prise de conscience du risque d’infection par les matières fécales entraîne un nettoyage régulier des toilettes.

Pour vous rassurer, vous pouvez néanmoins tout à fait transporter avec vous des lingettes antiseptiques, et les utiliser pour nettoyer le siège des toilettes avant de l’utiliser, afin de protéger votre fondement de tout risque de contamination.

Les sièges de toilettes sales ne devraient toutefois peut-être pas constituer votre plus importante préoccupation. En effet, une étude de 2011 a révélé que les microbes présents dans les gouttelettes d’eau projetées lorsque la chasse d’eau est tirée colonisent rapidement une surface plutôt conséquente de la pièce, y compris l’abattant, la porte, le sol et le support du papier toilette. Pour éviter de subir cette vaporisation à base de contenu de toilettes –lequel inclut vos propres germes et ceux des utilisateurs précédents– il est recommandé de quitter la cabine immédiatement après avoir appuyé sur le bouton de la chasse d’eau.

Et enfin, bien sûr, tout le monde ne se lave pas les mains après être passé aux toilettes. Il est donc fort probable que les poignées de portes soient contaminées. Pour éviter de recontaminer vos mains propres lorsque vous quittez les toilettes publiques, utilisez votre coude, votre manteau ou un mouchoir pour ouvrir la porte.

Maintenant, lavez-vous les mains

Un lavage de mains efficace est la clé d’une protection complète contre les germes associés aux toilettes. Le lavage des mains élimine en effet totalement la saleté, les bactéries et les virus, ce qui empêche les microbes potentiellement infectieux de se propager à d’autres personnes et objets. Il est recommandé de se laver en frottant vigoureusement ses mains et ses doigts avec de l’eau savonneuse pendant vingt à trente secondes, y compris sous les ongles. La friction qui résulte du frottement des mains l’une contre l’autre détache les débris sur lesquels se trouvent les microbes.

Il faut toutefois aussi savoir que les lavabos des toilettes publiques, les robinets et les distributeurs d’essuie-tout ou les boutons des sèche-mains sont tous fortement contaminés par des microbes. C’est parce qu’en général, les mêmes mains qui viennent d’essuyer un fondement pressent ensuite le bouton du distributeur de savon puis touchent la poignée du robinet. Il est donc conseillé, une fois le lavage des mains terminé, de laisser le robinet ouvert pendant que vous vous séchez les mains, puis d’utiliser un morceau d’essuie-tout propre pour le fermer. Ou, si vous utilisez un sèche-mains, d’utiliser votre coude pour appuyer sur le bouton de mise en marche.

Il va de soi qu’il est déconseillé de manger, de boire ou de fumer à l’intérieur des toilettes publiques. Il en va de même pour l’utilisation du téléphone portable. Pourtant, des travaux ont montré que près de 75% des gens utilisent leur téléphone lorsqu’ils sont aux toilettes. À ce propos, il est peut-être temps de cesser de s’inquiéter de la propreté des toilettes. Une étude menée par une équipe américaine a en effet révélé que les téléphones mobiles sont jusqu’à dix fois plus sales que les sièges de WC

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.The Conversation

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Pourquoi il faut laver vos vêtements neufs avant de les porter


J’ai toujours aimé mieux lavé mes vêtements neufs avant de les porter, sans pourtant savoir vraiment pourquoi c’était mieux pour la santé. Je trouve que les explications sont très convaincantes.
Nuage

 

Pourquoi il faut laver vos vêtements neufs avant de les porter

MASKOT VIA GETTY IMAGES

Question de bon sens, ne le faites pas forcément s’ils sont en soie.

Lorsque vous achetez un vêtement neuf, vous pensez sûrement que ce n’est pas grave de le porter directement, sans le laver, parce que seules quelques autres personnes l’ont essayé. Détrompez-vous.

D’après Philip Tierno, professeur de microbiologie et de pathologie à l’Université de New York, le nombre de gens qui ont essayé le chemisier ou la robe que vous avez décidé d’acheter serait bien supérieur à ce que vous imaginez.

« On ne parle pas seulement de quatre, cinq ou six personnes, mais de dizaines et même plus, si ce vêtement est resté en magasin pendant plusieurs semaines, voire un mois », explique-t-il.

Bien évidemment, ce chiffre dépend de divers facteurs, tels que la taille du magasin ou la vitesse à laquelle les vêtements se vendent. Mais est-ce que vous voulez vraiment porter un vêtement essayé par ne serait-ce qu’un seul inconnu?

Philip Tierno a mené des recherches au cours desquelles il a fait des examens sur des vêtements (hauts, pantalons, robes, maillots de bain, sous-vêtements, etc.) de grandes chaînes de prêt-à-porter et de boutiques de luxe pour y rechercher des bactéries et autres germes laissés par des clients qui les ont essayés sans les acheter. Sur certains, il a trouvé des norovirus, des bactéries telles que des streptocoques et des staphylocoques, et même des matières fécales.

Un risque d’infection

Tous ces germes sont déposés principalement de trois manières: par la peau, le système respiratoire (le nez et la bouche) et l’anus. Si vous touchez des vêtements contaminés par ces germes puis votre bouche, vos yeux ou votre nez, vous courez un risque.

Rassurez-vous, le risque de développer une infection sérieuse reste « très faible », ajoute-t-il.

Mais la possibilité existe, en particulier si vous avez des éraflures ou des coupures.

Germes mis à part, de nombreux vêtements sont aussi traités avec des agents chimiques et des colorants qui peuvent provoquer des irritations, ce qui vous donne une autre raison de passer vos vêtements neufs à la machine avant de les porter.

Le docteur Meghan Feely, une dermatologue qui travaille dans le New Jersey et à Manhattan, connaît bien les substances chimiques que l’on trouve sur les vêtements. Elle traite souvent des patients victimes de dermites de contact et les aide à déterminer l’origine de leurs rougeurs et autres irritations, y compris lorsqu’il s’agit de réactions allergiques.

Comment réduire les dangers

Elle confie au HuffPost que ces irritations peuvent apparaître dans les heures ou les jours qui suivent le contact avec les vêtements « lavés avec certaines lessives ou traités avec certains agents chimiques, colorants, résines ou agents tannants »

Par exemple, elle a traité des victimes d’allergies au formaldéhyde, substance utilisée pour créer des vêtements infroissables.

D’après elle, si la réaction est allergique, laver le vêtement peut aider, mais la meilleure solution est de ne plus le porter. Pour les autres réactions, certains produits chimiques seraient à éviter complètement ou bien nécessiteraient plusieurs lavages ou des lavages avec des produits spéciaux. C’est pourquoi il faut se renseigner sur les produits utilisés par les différentes marques.

Elle recommande également d’utiliser des lessives et assouplissants sans parfum ni colorant.

« Faites un cycle de rinçage supplémentaire pour bien rincer la lessive », conseille-t-elle.

Pour Philip Tierno, c’est en effet une bonne idée de passer les vêtements neufs à la machine ou de les faire laver à sec, en fonction leur nature:

« Bien évidemment, on ne vous dit pas de passer un vêtement de soie à la machine. Il faut faire preuve de bon sens. »

Le docteur Krista Lauer, directrice médicale nationale de Larada Sciences et des Lice Clinics of America (cliniques antipoux), partage ce point de vue, et ajoute que l’essayage de chapeaux et bonnets comporte également des risques: les poux, qui peuvent également se transmettre lorsqu’on essaye un chapeau porté par quelqu’un qui en avait.

Encore une fois, le risque de développer une infection sérieuse en essayant des vêtements n’est pas très élevé, mais il est facile de le minimiser. Lavez-vous les mains après un essayage, en particulier avant de manger, boire ou vous toucher le visage.

Vous porterez votre nouvelle tenue bien assez tôt. Et ce sera encore mieux sans une irritation pour l’accompagner.

Cet article, publié à l’origine sur le HuffPost américain, a été traduit par Léa Chalumeau pour Fast For Word.

https://www.huffingtonpost.fr/

Non, votre intestin n’a pas besoin d’être nettoyé Stop aux mythes!


Pourquoi donner des lavements aux intestins sans avis médical ? S’il y a vraiment un problème, ce n’est pas des lavements par hydrothérapie qui pourrait soulager, voir même, il pourrait avoir des conséquences malheureuses
Nuage

 

 

Non, votre intestin n’a pas besoin d’être nettoyé

Stop aux mythes!

  • KIYOSHI HIJIKI / EYEEM VIA GETTY IMAGES

  • Ève Beaudin

Il existe une quantité astronomique de mythes entourant la santé et Olivier Bernard, alias Le Pharmachien, s’en est fait une spécialité. D’abord à travers son blogue, puis ses livres (le troisième, La Bible des arguments qui n’ont pas d’allure, vient de paraître) et, depuis l’an dernier, à travers son émission Les Aventures du Pharmachien, sur Explora. En entrevue avec le Détecteur de rumeurs, il s’attaque à un mythe vieux de quelques millénaires, mais remis au goût du jour.

Olivier Bernard, quel est le mythe que vous aimeriez déboulonner ?

L’idée selon laquelle l’intestin accumule des déchets et doit être nettoyé, sans quoi il commence à fonctionner moins bien. Plus précisément, on entend dire que les matières fécales peuvent s’entasser dans le côlon, se putréfier et s’incruster dans la muqueuse intestinale, créant ce que certains appellent la « plaque mucoïde ». Les conséquences sont censées être multiples : malabsorption des nutriments, maladies inflammatoires, infections parasitaires, troubles de santé mentale, accumulation de substances toxiques (ou « toxines ») qui nuisent à la santé, etc. Les traitements proposés incluent typiquement l’hydrothérapie (ou irrigation) du côlon, des lavements (parfois avec du café) et des cures à base de plantes médicinales.

Pour quelles raisons est-il important de rectifier cette information ?

D’une part, parce que cette croyance pousse les gens à chercher des soins et à acheter des produits dont ils n’ont pas besoin, ce qui génère de l’anxiété et des dépenses inutiles. D’autre part, parce que les soins et les produits en question peuvent poser un danger pour la santé, dont celui de retarder ou de freiner l’accès à des traitements médicaux réellement nécessaires.

Pourquoi ce mythe est-il aussi répandu, selon vous ? Sur quelle idée repose-t-il ?

L’idée de l’auto-intoxication par les excréments n’est pas nouvelle. Elle remonte au moins à l’Égypte ancienne et était également présente dans la Grèce antique. Elle a même persisté jusqu’au début des années 1900 ! Mais à ce stade, les connaissances scientifiques quant au corps humain ont fait en sorte que la théorie ne tenait plus la route et elle a été rejetée par la communauté scientifique.

À mon avis, si l’idée persiste de nos jours, c’est qu’elle est perpétuée par les naturothérapeutes. D’ailleurs, le terme « plaque mucoïde » aurait été inventé par un naturopathe, Richard Anderson, qui commercialise une cure de nettoyage de l’intestin. De nombreuses célébrités ont également vanté de supposées vertus de l’irrigation du côlon et des lavements.

De plus, on a vu un intérêt populaire marqué pour tout ce qui concerne l’intestin ces dernières années : microbiote, aliments fermentés, le « deuxième cerveau » que serait notre intestin, etc. Cet intérêt joue forcément en faveur des adeptes de l’irrigation du côlon.

Que dit la science sur ce point ?

L’hydrothérapie du côlon se base sur des concepts non-existants en science. Plus d’une fois, on m’a demandé des « preuves » lorsque j’affirme que la plaque mucoïde n’existe pas. C’est un bel exemple de ce qu’on appelle le renversement du fardeau de la preuve. Ce n’est pas aux scientifiques, mais bien aux hygiénistes du côlon, de prouver que la fameuse plaque existe !

Si des déchets s’accumulaient vraiment dans l’intestin, ils pourraient aisément être observés par des médecins lors de colonoscopies ou de chirurgies de l’intestin. Or, rien de tel n’a été observé. Il y a évidemment plusieurs pathologies de l’intestin qui affectent la muqueuse intestinale (ex. colite ulcéreuse, maladie de Crohn, maladie coeliaque, cancers intestinaux), mais qui n’ont rien à voir avec les concepts proposés dans l’hydrothérapie.

D’ailleurs, le diamètre du côlon normal est de 4 à 6 centimètres.

Si des substances s’y accumulaient « au fil des années », comme le prétendent les hygiénistes, l’intestin serait rapidement bouché, comme c’est le cas en présence d’impaction fécale ou fécalôme, c’est-à-dire un blocage intestinal par des excréments qui nécessite une intervention médicale et parfois même une chirurgie.

Certains hygiénistes du côlon demandent au patient d’avaler des produits naturels avant l’hydrothérapie, soit dans le but « d’inactiver les toxines » ou « d’aider la plaque mucoïde à décoller ». Ces produits peuvent inclure, par exemple, de la fibre de psyllium, de la gomme de guar et de l’argile de bentonite. Or, ce sont des substances qui deviennent gélatineuses au contact de l’eau. On peut donc présumer que les « déchets » évacués lors de l’irrigation ne sont pas des déchets, mais tout simplement les résidus des produits naturels consommés.

A-t-on des preuves de l’efficacité de l’irrigation du côlon ?

Il n’y a pas de preuves que l’irrigation du côlon ait un effet positif sur un quelconque problème de santé, pas plus que sur le microbiote intestinal. Au contraire, il est raisonnable de penser que « laver » l’intestin risque davantage de nuire à l’équilibre de la flore bactérienne. Notons que les « déchets » ou « toxines » qui sont censés être éliminés lors de l’hydrothérapie ne sont pas précisés. S’agit-il de produits secondaires du fonctionnement normal de notre organisme ? De polluants ? On l’ignore. Mais surtout, ces déchets ne sont-ils pas éliminés chaque jour quand nous allons aux toilettes ? Sans ces précisions, il est difficile de voir comment l’irrigation peut être pertinente.

Les risques associés au nettoyage de l’intestin sont nombreux. Des cas de perforation du côlon causant la mort ont été rapportés à la suite d’hydrothérapies, de même que des infections causées par des équipements mal stérilisés. Certains de ces cas ont mené à des décès. Il est à noter qu’aucune réglementation n’encadre de telles thérapies. Le Collège des médecins du Québec a d’ailleurs reçu plusieurs plaintes ces dernières années concernant l’irrigation du côlon. Pour ce qui est des cures à base de plantes médicinales, elles contiennent principalement des laxatifs, qui sont sujets à plusieurs précautions et contre-indications.

Votre verdict

L’idée selon laquelle l’intestin accumule des déchets et doit être nettoyé est en contradiction avec les connaissances scientifiques. Quant aux traitements proposés en ce sens, ils ne sont pas soutenus par des données probantes et tout porte à croire que leurs risques dépassent leurs bienfaits potentiels. Le seul moment où une vidange complète de l’intestin est nécessaire, c’est avant une colonoscopie ou une chirurgie, et encore là, tout ça se fait sous supervision médicale.

Lien vers l’article original

http://quebec.huffingtonpost.ca