Le mystérieux manuscrit de Voynich enfin décodé par une IA ?


Le manuscrit de Voynich qui aurait été écrit entre 1404 et 1438 qui a toujours été un mystère total, commencerait à céder ses secrets grâce à des chercheurs canadien qui fait des algorithmes et on utilisé l’intelligence artificielle ainsi que Google Traduction et un document Déclaration universelle des droits de l’Homme qui est traduit en 230 langues.
Nuage

 

Le mystérieux manuscrit de Voynich enfin décodé par une IA ?

 

Marc Zaffagni
Journaliste

Deux informaticiens pensent être parvenus à identifier la langue du manuscrit de Voynich, un texte rédigé au XVe siècle et qui était jusqu’ici impénétrable. Pour cela, ils se sont aidés d’une série d’algorithmes et du service Google Traduction.

Depuis sa découverte au XXe siècle, de nombreux historiens et cryptographes se sont évertués, en vain, à déchiffrer le manuscrit de Voynich. C’est peut-être finalement une intelligence artificielle (IA) qui y est parvenue. Greg Kondrak et Bradley Hauer, deux chercheurs en informatique et spécialistes en traitement du langage naturel de l’université de l’Alberta (Canada), ont créé une série d’algorithmes grâce à laquelle ils ont pu analyser cet alphabet inconnu et identifier la langue utilisée.

Le manuscrit de Voynich est un codex du XVe siècle. Long de 240 pages manuscrites, il est accompagné de dessins de plantes, de nus et d’observations astronomiques. À ce jour, il est considéré comme le plus important cryptogramme non résolu. Toutes sortes d’hypothèses ont été émises quant à la langue d’origine du texte : latin, italien, arabe coranique, moldave, thaï, pinyin. Pour sa part, l’équipe de l’université de l’Alberta penchait au départ pour l’arabe.

Plusieurs analyses du manuscrit de Voynich ont penché pour un guide botanique. L’analyse pratiquée à l’aide de l’intelligence artificielle a amené les chercheurs à confirmer cette hypothèse. © DP

Plusieurs analyses du manuscrit de Voynich ont penché pour un guide botanique. L’analyse pratiquée à l’aide de l’intelligence artificielle a amené les chercheurs à confirmer cette hypothèse. © DP

    80 % des mots figurent dans un dictionnaire hébreu

    Pour vérifier leur théorie, les chercheurs ont entraîné leurs algorithmes en se servant d’échantillons du texte de la « Déclaration universelle des droits de l’Homme » dans 380 langues différentes. Et, contre toute attente, la machine a estimé que le manuscrit de Voynich avait été rédigé en hébreu. Les chercheurs se sont ensuite employés à tenter de traduire ce texte. Pour ce faire, ils sont partis de l’hypothèse de base que le cryptage reposait sur des alphagrammes, technique qui consiste à réorganiser les lettres d’un mot dans l’ordre alphabétique pour former des anagrammes. Ils ont alors conçu un algorithme capable de déchiffrer les mots.

    « Il s’est avéré que plus de 80 % des mots existaient dans un dictionnaire hébreu, mais nous ne savions pas si, pris ensemble, ils avaient un sens. »

    Greg Kondrak et Bradley Hauer se sont tournés vers un confrère parlant hébreu pour savoir si la première phrase du texte traduite avec cet idiome était cohérente. Réponse négative. Les chercheurs ont alors tenté de convertir la phrase hébreu en anglais en se servant tout simplement du service Google Traduction. Et là, ils ont obtenu quelque chose…

    Le manuscrit de Voynich serait un guide botanique

    Dans la langue de Shakespeare, la première phrase du manuscrit dirait :

    « She made recommendations to the priest, man of the house and me and people ».

    Traduite en français, cela signifie : « Elle a fait des recommandations au prêtre, à l’homme de la maison, à moi et aux gens ».

    Une phrase d’introduction bien curieuse, a lui-même admis le professeur Kondrak. Ce dernier estime que seule la contribution d’historiens spécialisés en hébreu ancien pourrait aider à une interprétation plus cohérente de ces traductions étant donné la syntaxe atypique qui a été employée.

    Bref, pour le moment, le manuscrit de Voynich garde encore son mystère. Cependant, les chercheurs concluent leur article scientifique paru dans Transactions of the Association for Computational Linguistics en soutenant que le texte est probablement de l’hébreu avec les lettres réarrangées pour suivre un ordre fixe. L’étude a révélé plusieurs mots pris individuellement signifiant « fermier », « air », « lumière », « feu ». Les auteurs estiment que cela conforte l’hypothèse déjà émise plusieurs fois que le manuscrit de Voynich serait en fait un guide botanique. Forts de cette première expérience, ils comptent continuer à affiner leur algorithme et l’appliquer à d’autres manuscrits anciens.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Le manuscrit de Voynich est un casse-tête pour les historiens et les cryptographes, qui n’ont toujours pas réussi à percer son mystère.

  • Grâce à la puissance des algorithmes, des chercheurs de l’université de l’Alberta (Canada) pensent avoir identifié la langue du texte utilisée sous forme d’anagrammes.

  • Mais encore faut-il que des historiens spécialisés en hébreu ancien puissent trouver un sens à ces écrits.

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Des fac-similés du mystérieux manuscrit de Voynich mis en vente


Ce manuscrit de Voynich continu a éprouvé ceux qui essaient de le déchiffrer. Étant donné la fragilité de ce très vieux document, il devenait hasardeux d’y toucher et donc impossible d’essayer de le résoudre
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Des fac-similés du mystérieux manuscrit de Voynich mis en vente

 

© afp.

L’un des livres les plus énigmatiques au monde, le manuscrit de Voynich, écrit sur un parchemin médiéval dans un langage que les plus grands cryptographes n’ont jamais pu décoder, va être reproduit en Espagne.

Des centaines de chercheurs ont passé leur vie à tenter d’interpréter ce livre mystérieux -avec ses pages d’écriture manuscrite élégante, ses illustrations de plantes étranges et ses dessins de femmes nues- auquel on attribua même certains pouvoirs magiques…

Reproduit à l’identique

L’ouvrage altéré par le temps ne sort que rarement du coffre-fort de la bibliothèque Beinecke, de l’université Yale aux Etats-Unis. Mais une petite maison d’édition basée dans le nord de l’Espagne, Siloe, a finalement obtenu après dix ans d’efforts l’autorisation de le reproduire à l’identique et d’en diffuser près d’un millier de copies, à la grande joie de son directeur.

Aura de mystère

« Toucher le Voynich, c’est vraiment quelque chose », dit Juan Jose Garcia, au dernier étage d’un musée du livre où siège la maison d’édition, à quelques rues pavées de la fameuse cathédrale gothique de Burgos (nord de l’Espagne).

 « C’est un livre entouré d’une telle aura de mystère que le voir pour la première fois… emplit d’une émotion vraiment difficile à décrire », affirme-t-il.

898 répliques

Spécialisée dans la publication de fac-similés de manuscrits anciens, Siloe a acheté les droits de reproduction, pour une somme gardée secrète, afin d’en diffuser 898 répliques -la maison d’édition a pris l’habitude de publier ce nombre d’exemplaires, qui correspond à un palindrome, après le succès d’un fac-similé publié autrefois à 696 exemplaires.

A vendre pour 7.000 euros

Elle entend éditer des fac-similés du manuscrit de Voynich tellement fidèles qu’ils feront apparaître les tâches, les trous et les déchirures qu’a subis le vieux parchemin... Siloe compte vendre chaque reproduction 7.000 à 8.000 (plus de 10 000 $) euros et assure que près de 300 acheteurs ont déjà réservé un exemplaire.

Avantages

Raymond Clemens, conservateur de la bibliothèque Beinecke, explique que Yale a décidé de céder les droits de reproduction de l’ouvrage « parce qu’un très grand nombre de personnes voulaient le consulter ». Or « si nous laissons le manuscrit être manipulé aussi souvent, cela va le détruire ». La reproduction « permet aussi aux bibliothèques et musées de disposer d’une copie » et « nous-mêmes allons utiliser le fac-similé pour le montrer en dehors de la bibliothèque, aux étudiants et autres personnes intéressées », dit-il.

L’oeuvre d’un génie, d’un extraterrestre ou d’un plaisantin?

Les théories abondent sur le mystérieux auteur de ce manuscrit, qui tire son nom de sa redécouverte par l’antiquaire Wilfrid Voynich vers 1912 en Italie. Son existence avait déjà été mentionnée dans une correspondance du XVIIe siècle. Pendant longtemps, il fut présenté comme l’oeuvre d’un moine franciscain du XIIIe siècle, l’Anglais Roger Bacon, que son intérêt pour l’alchimie et la magie conduisit en prison. Mais cette théorie a été rejetée en 2009 quand le manuscrit a été soumis à une datation au carbone 14, selon laquelle il a été fabriqué entre 1404 et 1438. D’autres imaginent qu’il aurait pu être l’oeuvre du jeune génie de la Renaissance italienne Leonard de Vinci, d’un inconnu écrivant en langage codé pour échapper à l’Inquisition, d’un extraterrestre qui l’aurait laissé en cadeau après une visite sur Terre ou le résultat d’un canular sophistiqué…

Contenu énigmatique

Son contenu reste en tout cas des plus énigmatiques. Les plantes qui y sont dessinées n’ont jamais été identifiées. Et ses traités d’astronomie et ses illustrations de femmes n’ont toujours pas livré leurs secrets. Etait-ce la recette d’un elixir de jeunesse éternelle? Un simple traité d’herboristerie ou ouvrage de médecine?

Indy a tout compris

Parmi ceux qui ont échoué à le déchiffrer figure le cryptologue américain William Friedman, qui s’attaqua avec succès au code utilisé par l’armée japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Le seul à avoir percé le secret est… un personnage de fiction, l’archéologue Indiana Jones, dans un roman.

Des curieux par milliers

Aujourd’hui encore, la bibliothèque Beinecke reçoit chaque mois des milliers de courriels de personnes qui pensent avoir levé le mystère, assure Rene Zandbergen, un ingénieur spatial devenu un expert du manuscrit.

« Plus de 90% de ceux qui accèdent à la bibliothèque en ligne le font pour le manuscrit Voynich », dit-il.

Tous piégés?

Quant à Siloe, elle compte mettre 18 mois à fabriquer le premier fac-similé de ce manuscrit de 200 pages, guère plus grand qu’un livre de poche. Le long processus a débuté en avril quand un photographe a pris des clichés détaillés de l’original. Le papier utilisé par Siloe -à partir d’une pâte conçue par la société- a été traité d’une façon particulière pour ressembler au vélin d’origine. Les imperfections sont recrées grâce à des procédés spéciaux sur lesquels Juan Jose Garcia reste discret.

« Mon partenaire commercial dit que l’auteur du Voynich pourrait aussi avoir été un sadique car il nous a tous pris au piège de son mystère », conclut le dirigeant de Siloe.

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