Normalement, quand le pharmacien donne un nouveau médicament, il avertit des effets secondaires et indésirables en plus de donner un feuillet d’information sur le médicament. Il est important de noter tout changement de comportement négatif. Car les médicaments sont faits pour régler un problème de santé mais peuvent aussi provoquer de l’agressivité, la violence, la dépression etc …
Nuage
Ces médicaments qui peuvent rendre violent
Certains médicaments, parmi les plus consommés, peuvent rendre agressifs, maniaques, impulsifs… parfois même être responsables d’homicides. Voici la liste de ceux qu’il faut prendre avec précautions !
Corticoïdes : ils peuvent rendre maniaque !
Fabriqués à base de corticoïdes, une hormone naturelle, les anti-inflammatoires dits « stéroïdiens » sont les plus puissants. Ils sont prescrits en cas d’asthme, d’allergies, ou d’œdèmes de Quincke par exemple. On ne le sait pas toujours mais ils peuvent avoir de lourdes répercussions psychologiques sur l’organisme :
« J’ai déjà vu des patients devenir maniaque après avoir pris des anti-inflammatoires contenant des corticoïdes. Et pas besoin d’une grosse quantité pour obtenir ce genre d’effets secondaires » prévient ainsi le Dr Vincent Dodin, psychiatre.
Il ajoute qu’ils peuvent aussi entraîner un manque de sommeil poussant le patient à devenir agressif.
Des homicides à cause de l’insuline
Les hypoglycémies provoquées par l’insuline peuvent générer des troubles comportementaux agressifs.
Entre 2004 et 2012, des chercheurs américains* ont enregistré 6 homicides, 90 actes de violences physiques ou verbales […] 47 agitations et 32 irritabilités liées à l’insuline.
« Même si c’est très rare, l’hypoglycémie peut générer de l’irritabilité et de l’impatience », explique le psychiatre Vincent Dodin. « Si une personne est déjà sensible, cela peut augmenter son caractère agressif » met-il en garde.
*Homicide by insulin administration, NCBI
Somnifères : le Stilnox® peut rendre agressif
Et oui ! Les somnifères aident peut-être à s’endormir plus vite mais ils peuvent aussi avoir l’effet inverse sur le système nerveux jusqu’à entraîner des troubles du comportement.
Dépendance : Les patients qui souffrent d’insomnie apprécient très vite les effets des somnifères la nuit. Une fois la boîte prescrite, il est impossible de contrôler leur comportement et certains ne respectent pas les doses prescrites. Du coup, ils ont tendance à prendre un somnifère au moindre trouble. Cela risque de créer une dépendance et des réactions agressives peuvent survenir en cas de manque.
Attention aux benzodiazépines :
« Comme pour les anxiolytiques, les somnifères de la famille des benzodiazépines (Stilnox®, Imovane®) peuvent augmenter l’agressivité du patient » indique le Dr Vincent Dodin, psychiatre.
Lexomil®, Valium® : ils augmentent l’impulsivité
Bromazépam (Lexomil®), Diazépam (Valium®)… Les anxiolytiques sont destinés à calmer les nerfs et réduire les anxiétés et les peurs. Contrairement aux antidépresseurs, leur effet est immédiat. Le problème c’est qu’ils agissent sur le système nerveux et peuvent entraîner des troubles du comportement agressif.
Irritabilité :
« Chez certains patients les anxiolytiques ont l’effet inverse de celui souhaité. On constate une augmentation de l’irritabilité et de l’excitabilité. Dans ce cas-là, il faut arrêter le traitement » explique Vincent Dodin, psychiatre.
Impatience : Des études menées sur les benzodiazépines (famille de tranquilisants) ont montré que des souris pouvaient être intolérantes à la frustration et manifester une augmentation de l’impulsivité.
Dépendance :
« Chez les personnes qui prennent des anxiolytiques depuis longtemps il y a un risque dedépendance pouvant provoquer de l’agressivité dès qu’il y a un manque. »
En général, le traitement ne doit pas dépasser 10 jours après on réduit la dose pour éviter ce genre d’effets secondaires.
Dépression : le Prozac® peut rendre violent
La France est un des pays les plus consommateurs d’antidépresseurs. En 2001, la consommation moyenne s’élevait à 56 cachets pour 1000 habitants par jour*.
Problème :
« Les personnes qui en prennent depuis longtemps peuvent devenir dépendantes, et violentes dès qu’il y a un sentiment de manque » prévient le Dr Vincent Dodin, psychiatre.
« Ils nécessitent une vigilance particulière pendant les 15 premiers jours du traitement surtout ceux qui contiennent de la sérotonine (Fluoxetine®, Prozac®) » recommande le spécialiste.
*Panorama de la santé, www.OECD.org
Tabac : gare au Champix® !
Arrêter de fumer oui, mais à quel prix ? Au cours d’une étude américaine de pharmacovigilance, des scientifiques ont étudié 1937 cas de violence envers autrui. En tout, l’Agence américaine du médicament (FDA) a rapporté 31 substances utilisées dans le sevrage tabagique, soupçonnées d’en être responsables.
« Il peut y avoir des effets secondaires inattendus liés à la levée des inhibitions. Je pense notamment à la Varénicline (Champix®) » explique le Dr Bernard Pledran, médecin généraliste.
Selon lui « il ne faut pas toujours incriminer les médicaments. C’est au médecin de bien connaître l’état de son patient avant de lui infliger un sevrage brutale ».
Alcool, drogues : les mélanges à éviter
Antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères… Lorsque l’on prend des médicaments et particulièrement ceux qui peuvent provoquer des troubles du comportement, il faut respecter certaines règles.
Ne pas boire : Médicaments et alcool forment un cocktail dangereux. Pour certains, les méfaits peuvent apparaître dès le premier verre. Pour d’autres, il en faut plus. Dans tous les cas, les effets secondaires comme les comportements agressifs risquent d’être multipliés.
La drogue :
« Au-delà de leurs effets néfastes en temps normal, il ne faut pas consommer de drogues ou de produits hallucinogènes lorsqu’on est sous médicament. Cela peut participer à l’apparition de comportements violents » rappelle Vincent Dodin, psychiatre.
Sources
Merci au Professeur Vincent Dodin, Professeur de psychiatrie à la faculté Libre de médecine de Lille.
Comportements violents envers autrui sous l’effet de médicaments, Revue médicale Prescrire de février 2014 Tome 32 N°364