Nigeria : des malades mentaux enchaînés et maltraités



Il y a des pays qu’ils ne sont vraiment pas bons d’être différents. L’ignorance de la compréhension des maladies mentales dans des pays comme le Nigeria entraînant de la maltraitance fait par des personnes qui n’ont pas les compétences pour soigner les patients. Malheureusement, des personnes se retrouvent enchaîner dans un périmètre restreint. Certains les affamés ou les fouettés, ou encore, ils n’ont pas accès à l’hygiène la plus élémentaire qui soit.
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Nigeria : des malades mentaux enchaînés et maltraités

PHOTO EMINA CERIMOVIC, FOURNIE PAR HUMAN RIGHTS WATCH

Un homme atteint de maladie mentale est enchaîné au plancher dans un établissement de Kano, dans le nord du Nigeria.

Un rapport de Human Rights Watch lève le voile sur les sévices subis dans les « centres de réadaptation » du pays.

MARC THIBODEAU
LA PRESSE

Des milliers de personnes souffrant de maladie mentale sont enchaînées et détenues contre leur gré au Nigeria par des intervenants mal qualifiés qui leur imposent, en guise de traitement, de « terribles » sévices.

Human Rights Watch (HRW) sonne l’alarme à ce sujet dans un nouveau rapport qui épingle tant les institutions psychiatriques de l’État africain que les « centres de réadaptation » tenus par des organisations islamiques ou chrétiennes ou des adeptes de médecine traditionnelle.

« Les gens souffrant de problèmes de santé mentale devraient être soutenus avec des services efficaces dans leur communauté plutôt que d’être enchaînés et maltraités », relève une chercheuse de l’organisation, Emina Cerimovic, qui a observé la problématique à l’échelle du pays.

Dans bien des régions, les personnes sont obligées de se tourner vers des établissements aux pratiques condamnables, faute de mieux.

« Il n’y a souvent pas d’autre option. Plusieurs des communautés que j’ai visitées n’ont même pas d’accès facile à un médecin ou à une infirmière », relève Mme Cerimovic en entrevue.

Les risques de mauvais traitements sont amplifiés par une mauvaise compréhension de la nature des maladies mentales, qui sont encore trop souvent vues par les familles comme le résultat de forces surnaturelles ou de mauvais esprits.

Retenus pendant des années

Pas moins de 27 des 28 établissements visités par Human Rights Watch utilisaient des chaînes pour immobiliser les personnes détenues, qui sont parfois emmenées de leur domicile à la demande des familles et retenues pendant des mois, voire des années.

Parmi les personnes enchaînées identifiées durant la recherche figurait un enfant de 10 ans et un vieillard de 86 ans. Normalement, l’une des chevilles est liée par une chaîne à un objet lourd inamovible, comme un lit, un arbre ou une voiture.

PHOTO ROBIN HAMMOND, FOURNIE PAR HUMAN RIGHTS WATCH

Un homme atteint de maladie mentale est enchaîné dans un centre de réadaptation d’Ibadan, au Nigeria.

Dans un centre de médecine traditionnelle près de la capitale, Abuja, Human Rights Watch a découvert le cas d’une femme qui était enchaînée à moitié nue à un arbre depuis trois semaines.

Elle était « incapable de bouger et devait conséquemment manger, uriner et déféquer à l’endroit où elle était assise », souligne le rapport.

Dans un établissement étatique du sud du pays, l’organisation a appris que le personnel laissait les personnes détenues seules, enchaînées sur leur lit, toutes les nuits, un unique gardien demeurant sur place.

« Les patients reçoivent des lampes de poche pour utiliser la nuit », a indiqué une responsable.

L’utilisation de chaînes est susceptible de causer de graves blessures et peut provoquer d’intenses sentiments de détresse psychologique.

Une femme de 35 ans enchaînée pendant 10 mois dans un centre religieux de Kano, dans le nord du pays, a indiqué que le traitement était éprouvant.

Ça vous donne envie de vous suicider… Peu importe comment vous vous sentiez en arrivant, votre état va se détériorer. Une patiente de 35 ans

Privés de nourriture

Dans certains établissements catholiques, les personnes détenues étaient régulièrement privées de nourriture, à des fins punitives ou thérapeutiques.

Une douzaine de personnes traitées dans un établissement islamique du nord du pays ont indiqué qu’elles avaient été fouettées en présentant des cicatrices sur leur corps.

Un membre du personnel a indiqué que les personnes souffrant de troubles mentaux qui causaient des problèmes devaient parfois être fouettées jusqu’à sept fois pour se tranquilliser.

Human Rights Watch a sollicité en vain des rencontres avec les ministères responsables pour faire part de ses recherches et aborder des pistes de solution.

Le président Muhammadu Buhari a déclaré en octobre, après la fermeture de deux établissements problématiques, qu’il ne tolérerait pas « l’existence de chambres de torture et de sévices au nom de la réadaptation ».

La déclaration d’intention est appréciable mais ne va pas assez loin, relève Mme Cerimovic, qui presse le gouvernement de « reconnaître l’ampleur réelle du problème » et de procéder rapidement à une enquête dans tous les établissements du pays pour faire cesser le recours aux chaînes.

La représentante de HRW relève que la problématique observée au Nigeria a déjà été constatée dans plusieurs autres pays asiatiques et africains comme l’Indonésie, le Ghana et le Soudan du Sud.

Une campagne de sensibilisation d’envergure est prévue, dit-elle, dans l’espoir de faire évoluer les pratiques de nombreux États.

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Le Saviez-Vous ► Quelles sont les maladies mentales les plus effrayantes ?


Des maladies mentales, il y en a de toutes sortes. Certaines maladies sont étranges et incompréhensibles. Comment croire qu’on est mort ou vouloir a tout prix s’amputer un de nos membres pourtant sain ?
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Quelles sont les maladies mentales les plus effrayantes ?

 

Il y a énormément de troubles mentaux terrifiants mais voici mon top 3 :

  • 3) Le syndrome de Cagpras

Les personnes atteintes du syndrome de Cagpras sont convaincues que tous leurs proches ont été remplacés par des sosies. Elles pensent souvent que ces sosies sont malveillants et dangereux. Naturellement, la paranoïa est un effet secondaire de leur trouble. Les malades pensent également qu’il existe des complots contre eux et auront tendance à se replier sur eux-mêmes, ou, dans le cas contraire, à se montrer agressifs envers leurs « imposteurs. »

  • 2 Le syndrome de Cotard

Les personnes touchées par ce syndrome sont convaincues qu’elles sont mortes. Beaucoup de symptômes sont associés à ce trouble mais ils diffèrent d’une personne à l’autre. Certains auront des impressions de grandeur, d’autres des idées suicidaires. Certains vont se sentir immortels, pendant que d’autres vont se mutiler. Certains malades disent même avoir senti leurs organes se putrifier dans leur corps.
Ça fait peur!

  • 1 L’apotemnophilie

Ce trouble donne aux gens une énorme envie de s’amputer un membre, même s’il n’y a absolument aucun problème avec cette partie de leur corps. Il faut constamment les surveiller car ils tentent souvent de se blesser. Dans les cas les plus poussés, les personnes tentent de perdre la vue ou l’audition. En 2015, une Américaine a versé un produit de canalisation dans ses yeux afin de devenir aveugle. Elle dit s’être toujours sentie « envahie par sa vue. » Étonnamment, elle se considère beaucoup plus heureuse aujourd’hui.

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L’intimidation a des conséquences mentales et économiques à long terme


Il faut prendre au sérieux l’intimidation chez les enfants, car ils peuvent trainer ce boulet pendant des années, voir toute leur vie. Quand on parle d’intimidation, intolérance zéro, il ne faut pas oublier que même nous entre adultes, si nous intimidons que ce soit des enfants ou des adultes, nous montrons l’exemple et les conséquences s’en suivent.
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L’intimidation a des conséquences mentales et économiques à long terme

 

RIDOFRANZ VIA GETTY IMAGES

L’intimidation rehaussait d’environ 35% le risque d’être au chômage à l’âge de 25 ans.

  • Jean-Benoit Legault

  • La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’intimidation subie à l’école a des conséquences mentales et économiques à long terme sur les jeunes victimes, prévient une nouvelle étude réalisée par des chercheurs britanniques et australiens.

Les victimes d’une intimidation violente et/ou constante subissent les pires conséquences.

Les chercheurs des universités Lancaster, de Wollongong et de Sydney ont révélé lors de la conférence annuelle de la Royal Economic Society que le fait d’avoir été intimidé à l’école gonflait de 40 pour cent le risque d’être victime d’une maladie mentale à l’âge de 25 ans.

De plus, l’intimidation rehaussait d’environ 35 pour cent le risque d’être au chômage à l’âge de 25 ans et réduisait d’environ 2 pour cent le salaire de ceux qui occupaient un emploi.

«C’était prévisible qu’il y aurait des conséquences, mais les pourcentages me surprennent», a admis Éric Morissette, un expert du phénomène de l’intimidation à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal.

«Ce n’est pas rien, c’est majeur», a-t-il ajouté concernant le risque de maladie mentale.

Les auteurs tirent ces conclusions de l’analyse des données confidentielles de quelque 7000 jeunes âgés de 14 à 16 ans au début de l’étude. Ces jeunes ont été rencontrés de façon régulière jusqu’à l’âge de 21 ans, puis à l’âge de 25 ans. Environ la moitié d’entre eux ont confié avoir été victimes d’intimidation à l’âge de 14 ou 16 ans.

Ils ont notamment rapporté avoir été insultés, exclus socialement, menacés de violence ou agressés.

«Ça confirme l’importance d’un climat scolaire et d’une école positive et bienveillante. L’école, et particulièrement l’école secondaire, peut être un facteur de protection pour éviter la détérioration de situations en lien avec la santé mentale, a dit Éric Morissette. C’est sûr qu’on peut avoir le réflexe de dire qu’il faut soigner, mais avant de soigner, qu’est-ce qu’on peut faire en prévention? Et ce sont l’école et les enseignants et la famille qui peuvent être des facteurs de prévention.»

En ce qui concerne l’emploi et le revenu, M. Morissette y voit les conséquences de l’intimidation sur le sentiment d’efficacité personnelle et l’estime de soi.

«Mon cerveau s’imprègne de ce dont j’ai été victime, a-t-il illustré. Et en vieillissant, il va y avoir eu un manque au niveau du développement de mes compétences sociales, et cela aura un impact sur ma capacité à avoir de bonnes relations, sur ma capacité à travailler en collaboration, ma capacité à m’adapter et à m’intégrer, la capacité d’être en résolution de problème, et surtout la capacité d’être résilient.»

Les victimes d’intimidation n’auraient donc pas eu la chance de développer les aptitudes — relationnelles, de résolution de problème et autres — dont elles ont besoin pour affronter le marché du travail, ce qui expliquerait pourquoi elles peinent apparemment autant à se trouver un boulot et pourquoi leurs emplois semblent moins bien rémunérés.

«La santé mentale est encore stigmatisée chez les adultes, a déploré M. Morissette. C’est un signe de faiblesse, donc je n’irai pas chercher l’aide nécessaire et je vais m’embourber. (…) Il faut que j’apprenne à affronter. Et si ça, je ne l’ai pas fait quand j’étais jeune, quand ça m’arrive à l’âge de 25-26 ans, je suis comme un enfant qui se retrouve dans la fosse aux lions.»

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Le Saviez-Vous ► Le syndrome de Noé : cette maladie mentale qui pousse les gens à “collectionner” des animaux


On voit des fois aux nouvelles, des animaux qui sont dans des conditions lamentables dans un espace restreint. Il se peut que la personne qui recueille ces animaux le font avec une bonne attention de les sauver, mais sont incapable de s’en occuper adéquatement. Il est important de retirer les bêtes tout en s’assurant que la personne ait un soutient psychologique.
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Le syndrome de Noé : cette maladie mentale qui pousse les gens à “collectionner” des animaux

 

chat câlin femme genoux humain

Crédits : iStock

par Clara Zerbib, journaliste animalière

Peut-être connaissez-vous quelqu’un dans votre entourage qui souffre de ce syndrome. Si c’est le cas, contactez immédiatement une association de protection animale

Le syndrome de Noé, c’est quoi ?

Le syndrome de Noé est avant tout une maladie mentale qui peut toucher n’importe lequel d’entre nous. Comme son nom l’indique, elle fait référence au personnage de Noé et à son désir de sauver tous les animaux de la Terre grâce à son arche.

Les personnes atteintes du syndrome de Noé, qui sont le plus souvent des femmes âgées vivant seules, ont à peu près le même souhait que Noé. Elles veulent sortir de la rue ou de la maltraitance tous les animaux qu’elles rencontrent. Malheureusement, ce noble souhait devient petit à petit un acte compulsif et elles se mettent à littéralement accumuler les animaux. Elles deviennent alors incapables de garantir à tous une santé correcte et les associations retrouvent bien souvent dans les appartements de ces personnes des centaines d’animaux entassés les uns sur les autres dans des conditions d’hygiène déplorables. Ils sont le plus souvent affamés, voire gravement malades.

La plupart du temps, les personnes souffrant du syndrome de Noé ne se rendent même pas compte qu’elles font souffrir leurs animaux. Au contraire, elles leur sont particulièrement attachées.

Animaux adoptés aux USA

Le syndrome de Noé est le besoin irrépressible d’adopter toujours plus d’animaux de compagnie, parfois au détriment de leur santé.

© CATERS NEWS AGENCY/SIPA

Que faire si l’on soupçonne un proche d’être atteint du syndrome de Noé ?

Généralement, les personnes malades ne laissent jamais personne entrer chez eux, ce qui les rend difficiles à détecter. Mais quelques signes ne trompent pas.

Si vous connaissez quelqu’un qui a pour réputation d’être un véritable « refuge » à lui tout seul ou qui parle énormément de ses nombreux animaux alors que vous savez qu’il habite dans un minuscule appartement, n’hésitez pas à contacter une association de protection animale, telle que la SPA.

Non seulement vous pourrez sauver de nombreux animaux victimes de maltraitance, mais en plus vous pourrez encourager la personne malade à se faire soigner. Attention, lorsque leurs animaux leur sont retirés, les personnes atteintes du syndrome de Noé doivent immédiatement être prises en charge, certaines pouvant ne pas supporter la séparation d’avec leurs animaux et mettre fin à leurs jours.

Source

https://animalaxy.fr/

Aider les policiers à comprendre les personnes atteintes de maladies mentales


Il y a des applications mobiles qui peuvent être utiles. À Winnipeg, des policiers sont en formation avec une application pour mieux comprendre les maladies mentales. Ils sont dans une situation qu’ils entendent voix pendant que d’autres policiers donnent des ordres pour se rendre. Cela pourra aider dans la vie réelle à mieux interagir et éviter des morts
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Aider les policiers à comprendre les personnes atteintes de maladies mentales

 

Trois policiers discutent.

Le formateur des services de police de Winnipeg, Julio Berzenji, explique aux policiers Dan Atwell et Rob Thimm l’exercice qu’ils auront à faire à l’aide d’une nouvelle application mobile. Photo : Radio-Canada/Trevor Brine

Difficile d’imaginer les voix qu’entendent dans leur tête les personnes atteintes de maladies mentales. C’est dans le but d’aider les policiers qui interagissent avec des personnes en situation de crise qu’une entreprise de Winnipeg vient de créer une application mobile qui simule des hallucinations auditives.

« C’est révolutionnaire », affirme Julio Berzenji, formateur au service de police de Winnipeg.

Il dit que les policiers peuvent maintenant apprendre rapidement ce qui aurait pris des mois ou des années à apprendre par sur le terrain, au gré des expériences.

« Quand un policier participe à ce type de formation et qu’il entend ces voix, il comprend beaucoup de choses », affirme-t-il.

Une enquête de CBC a révélé que, depuis 2000, 70 % des personnes tuées par la police avaient des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie.

SetCan, une entreprise de Winnipeg qui fabrique des produits de formation inspirés de la vie réelle pour les forces policières et militaires, a créé SimVoice.

Le programme est simple. Un agent porte un casque sans fil connecté à l’application qui fonctionne sur un appareil mobile. Un certain nombre de scénarios sont préprogrammés. La personne qui porte les écouteurs entend des voix et est armée d’un couteau, d’un pistolet ou d’un bâton.

Une application mobile ouverte sur une tablette.

L’interface de l’application SimVoice utilisée pour contrôler les voix entendues dans les écouteurs pendant l’entraînement de policiers. Photo : Radio-Canada/Trevor Brine

Pendant que des policiers tentent de désamorcer la situation, celui qui entend la voix doit se conformer à ce qui est dit.

Le formateur peut rendre les choses plus faciles ou plus difficiles, selon la manière dont les policiers réagissent.

Pour la personne qui porte les écouteurs, c’est troublant.

« C’était très, très difficile parce qu’il y a beaucoup de voix différentes, de tons et de niveaux différents, et qui me disent de faire des choses qui sont contradictoires avec ce que l’agent me disait de faire », affirme Justin Casavant, un policier qui a 15 ans d’expérience.

Pour reproduire la sensation d’hallucinations auditives, Jonathan Wilson, de SetCan a lu des revues médicales et des blogues sur la santé mentale.

« J’ai fait beaucoup de recherche pour comprendre ce que les gens qui souffrent de problèmes de santé mentale entendent et subissent », explique le créateur de l’application.

L’entreprise espère que sa création permettra aux policiers de mieux comprendre ce que vivent les personnes atteintes de maladies mentales afin d’améliorer leurs interventions.

La police de Winnipeg est la première force policière à utiliser cette application, mais une centaine d’autres corps policiers ont manifesté leur intérêt pour l’application.

https://ici.radio-canada.ca/

Plus de maladies psychiatriques chez les consanguins


La plupart savent peut-être que l’union entre cousins germains pourrait avoir des conséquences sur des malformations congénitales des enfants. Les scientifiques voulait trouver des facteurs des risques de santé mentale et ils ont découvert la consanguinité était une des causes
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Plus de maladies psychiatriques chez les consanguins

 

Selon une étude de l'Université Queen à Belfast, les... (Photo Kent Porter, Archives Associated Press)

Selon une étude de l’Université Queen à Belfast, les enfants de cousins germains sont 2,13 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments antipsychotiques et 3,01 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments contre la dépression ou l’anxiété.

PHOTO KENT PORTER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

MATHIEU PERREAULT
La Presse

Les enfants de cousins germains ont deux fois plus de risques de prendre des médicaments antipsychotiques, et trois fois plus de risques de prendre des antidépresseurs, selon une nouvelle étude britannique. Ses auteurs proposent que le dépistage de maladies mentales soit resserré dans les familles et régions plus consanguines.

MÉDICAMENTS

Les effets de la consanguinité proche, les enfants de mariages entre cousins germains, sont difficiles à étudier à grande échelle, selon l’auteure principale de l’étude publiée au début d’avril dans la revue JAMA Psychiatry, l’épidémiologiste Aideen Maguire de l’Université Queen à Belfast.

« Habituellement, on ne peut avoir que les circonstances de la naissance, et donc les malformations congénitales. Nous avons trouvé une manière de croiser les registres des naissances de l’Irlande du Nord avec ceux des médicaments. »

Cette analyse, regroupant 363 000 personnes nées entre 1971 et 1986, a permis de voir que les enfants de cousins germains sont 2,13 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments antipsychotiques et 3,01 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments contre la dépression ou l’anxiété.

DOSE

Pour vérifier s’il s’agissait véritablement de patients ayant un diagnostic psychiatrique, les chercheurs de Belfast n’ont conservé que les doses relativement élevées et ont fait une analyse supplémentaire des ordonnances renouvelées à plusieurs reprises pendant la période de suivi de cinq ans.

« Nous n’avons pas la puissance statistique pour calculer le risque de la prise en continu de ces médicaments pendant plusieurs années, ce qui serait un bon indicateur d’un diagnostic psychiatrique, dit l’épidémiologiste irlandaise. Mais nous voyons une tendance en ce sens. Le risque de prendre une seule fois, durant le suivi de cinq ans, un antipsychotique, un antidépresseur ou un anxiolytique (NDLR : contre l’anxiété) est de deux à trois fois plus élevé, mais le risque d’en prendre en continu pendant plus d’un an est encore plus élevé. » Les chercheurs de l’Université Queen ont éliminé les doses faibles d’antidépresseurs et d’anxiolytiques parce que ces deux classes de médicaments sont parfois utilisées pour d’autres raisons que des troubles mentaux, notamment le contrôle de la douleur.

GÉNÉTIQUE OU ENVIRONNEMENT

Les épidémiologistes de Belfast ne visaient pas au départ la question de la consanguinité.

« Nous voulions déterminer les facteurs de risque de troubles de santé mentale, dit Mme Maguire. Les résultats nous ont sauté aux yeux. »

Les résultats ne sont pas seulement intéressants pour les couples de cousins germains.

 « Il y a une incertitude sur l’ampleur respective des causes génétiques et environnementales des troubles psychiatriques. Si les variables génétiques de la consanguinité se confirment avec d’autres échantillons, notamment les très bonnes données scandinaves, la puissance des causes génétiques des troubles psychiatriques sera confirmée. »

DÉPISTAGE

À court terme, les médecins de famille devraient ajouter le risque de maladie mentale aux informations qu’ils donnent aux couples de cousins germains qui désirent avoir des enfants.

« En fonction de l’historique familial psychiatrique, on pourrait faire un suivi plus étroit des enfants, dit Mme Maguire. Mais je crois qu’on pourrait appliquer nos résultats plus largement, pour la détection des maladies psychiatriques dans les populations ayant un haut taux de consanguinité. Un dépistage précoce plus systématique pourrait valoir la peine dans ces régions. »

En chiffres

 

0,2 %: Proportion des enfants nord-irlandais qui sont nés de cousins germains (premier degré)

0,3 %: Proportion des enfants nord-irlandais qui sont nés de cousins au deuxième degré

0,2 %: Proportion des enfants américains qui sont nés de cousins au premier ou au deuxième degré

33 %: Proportion des cousins germains qui ont trois enfants ou plus, contre 20 % de la moyenne des familles

Sources : JAMA Psychiatry, US Census

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Tuerie en Floride: Donald Trump évite le sujet des armes


Le Président des États-Unis a parlé de répondre la haine par l’amour, la cruauté par la gentillesse, je trouve que cela sonne tellement faux venant de lui. Mais il n’a dit aucuns mots sur les armes à feu, mais veut s’attaquer à la santé mentale. Un abonné de You Tube avait alerté les autorités en septembre 2017, des propos inquiétant de Nikolas Cruz, l’auteur de la fusillade d’une école secondaire en Floride. Plusieurs signes ont pourtant été lancé de la dangerosité de sa santé mentale, La question qu’on doit aussi se poser, comment il se fait que ce jeune puisse avoir des armes telles qu’un fusil d’assaut semi-automatique ? Il me semble clair que les armes sont une cause directe avec le comportement mental de tireur de ces tueries.
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Tuerie en Floride: Donald Trump évite le sujet des armes

 

Le drapeau américain était en berne devant le... (PHOTO AFP)

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Le drapeau américain était en berne devant le Capitole, à Washington.

PHOTO AFP

 

LEILA MACOR, ELODIE CUZIN
Agence France-Presse
Parkland et Washington

Le président américain Donald Trump a promis jeudi de s’attaquer aux maladies mentales, au lendemain de l’une des pires tueries dans une école américaine, esquivant ainsi le débat sur la dissémination des armes à feu aux États-Unis.

Donald Trump s’est adressé aux médias jeudi depuis la Maison-Blanche.

AP

S’exprimant depuis une Maison-Blanche au drapeau mis en berne, en hommage aux 17 victimes décédées en Floride, M. Trump a annoncé qu’il se rendrait à Parkland, où un jeune homme de 19 ans a commis ce massacre.

Cet ancien élève de l’établissement faisait l’objet de nombreuses interrogations: comment ses attitudes menaçantes, sa fascination pour les armes et son comportement apparemment «déséquilibré» ont-ils pu échapper à la vigilance de son entourage et des autorités?

Le président américain, qui a expliqué s’adresser à une «nation en souffrance», n’a à aucun moment prononcé le mot «arme à feu» lors de sa courte allocution, mais a appelé les citoyens américains à «répondre à la haine par l’amour (et) à la cruauté par la gentillesse».

Le tireur, qui a utilisé un fusil d’assaut semi-automatique, a semé en quelques secondes la mort et le chaos à l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas.

Traits juvéniles, yeux clairs, visage sérieux: tous les écrans américains diffusaient le portrait de Nikolas Cruz, 19 ans, auteur de ce pire massacre dans une école américaine depuis celle de Sandy Hook dans le Connecticut, où 20 enfants de primaire et six adultes avaient péri en 2012.

Après une nuit d’interrogatoire par la police du comté de Broward, le jeune homme a été inculpé de 17 meurtres avec préméditation.

Le FBI a reconnu avoir été alerté en septembre dernier par un abonné de la plateforme YouTube sur le commentaire laissé par un utilisateur s’identifiant comme Nikolas Cruz:

«Je vais devenir tireur professionnel dans les écoles».

Renvoyé de l’école Marjory Stoneman Douglas de Parkland pour raisons disciplinaires, l’ancien élève a choisi la Saint-Valentin pour commettre ce massacre.

Selon un étudiant, Nicholas Cokes, Cruz était un «solitaire» dont la mère adoptive est morte à la fin de l’année dernière.

Les 17 victimes décédées, enseignants et élèves, n’ont pas encore été toutes identifiées. Dix-sept blessés ont été hospitalisés, selon un bilan actualisé, parmi lesquels deux sont décédés des suites de leurs blessures.

«Déséquilibré»

«Tant de signes que le tireur de Floride était un déséquilibré mental, même viré de l’école pour son mauvais comportement erratique. Les voisins et ses camarades de classe savaient qu’il représentait un gros problème. Toujours les signaler aux autorités encore et encore!», a tweeté Donald Trump au petit matin.

Comme en écho, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio a martelé que «ceci pourrait arriver n’importe où».

«Il s’agit de quelqu’un dont les gens savaient qu’il représentait un danger, quelqu’un sur qui on plaisantait dans l’école (…) pour dire qu’il reviendrait un jour et ferait du mal à beaucoup de gens», a-t-il poursuivi sur Fox News. «Et pourtant il est parvenu à ne pas être détecté, a pu acheter cette arme et tuer 17 personnes et en blesser beaucoup plus».

L’ancien président démocrate Barack Obama ne veut pas croire à la fatalité de ces drames, même si lui-même s’est heurté à l’inaction du Congrès.

«Nous ne sommes pas impuissants», a écrit M. Obama en appelant à une législation «de bon sens».

Une élève de la Marjory Stoneman Douglas High School brandit des pancartes en hommages aux victimes de la tuerie de mercredi.

REUTERS

Pas d’avancée sur les armes

Des images, filmées à l’intérieur d’une salle de classe pendant l’assaut sanglant probablement par un élève, donnent une petite idée de la terreur qui s’est emparée de ce complexe scolaire qui compte près de 3000 élèves.

On y entend des coups de feu à cadence très rapprochée, caractéristiques d’un semi-automatique et on y voit des élèves prostrés sous leur bureau ou allongés en silence, tandis que des hurlements s’élèvent plus loin.

Mais le drame survenu mercredi n’est que le dernier d’une longue série de fusillades ayant ensanglanté l’Amérique ces dernières années. Et les tueries sont particulièrement récurrentes dans les écoles américaines: il y en a déjà eu 18 en 2018 en comptant celle de l’école Marjory Stoneman Douglas. Mais à chaque fois, le débat sur les armes à feu tourne court.

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Une bonne alimentation pour retrouver le moral


Pour se prémunir de la dépression, on sait que l’activité physique et une bonne hygiène de vie est important. Un point que l’on ne parle pas vraiment est l’alimentation. Pourtant, ce dernier est aussi important pour notre santé mentale. Pas question de suivre des régimes restrictives, cela est décourageant et stressant, mais plutôt une alimentation équilibrée permettant quelques petits écarts pour se faire plaisir
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Une bonne alimentation pour retrouver le moral

 

COURTOISIE

La recherche nous dit assez clairement qu’il y a une corrélation entre la qualité de notre alimentation et la dépression.

Adopter une bonne alimentation aiderait à lutter contre la dépression, l’anxiété et d’autres formes de maladies mentales selon plusieurs spécialistes.

Bien manger aidait à réduire les risques de dépression, d’anxiété et autres maladies mentales.

Au cours de l’histoire, plusieurs études scientifiques ont démontré que bien manger aidait à réduire les risques de dépression, d’anxiété et autres maladies mentales. Parmi ces études, celle réalisée en 1999 par l’Université de Las Palmas de Gran Canaria a cherché à analyser l’évolution de la santé mentale d’un échantillon de 15 093 personnes en fonction du régime alimentaire.

À travers cette étude, les chercheurs de l’Université de Las Palmas de Gran Canaria ont examiné trois types de régimes alimentaires : le régime méditerranéen riche en légumes verts, noix et poisson, le régime pro-végétarien exclusivement végétarien et l’Alternative Healthy Eating Index 2010 recommandé contre les maladies chroniques.

En faisant le bilan, les chercheurs ont analysé 1 550 cas de dépression. Les personnes qui ont suivi le régime méditerranéen et le programme Alternative Healthy Eating ont été moins affectées par cette pathologie.

Vanessa Peronne est nutritionniste, membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec et du Canada. Pour elle l’alimentation devrait faire presque intégralement partie du traitement pour une personne souffrant de problèmes de santé mentale :

« physiquement, dans notre cerveau il y a un impact direct avec les aliments que l’on mange. La recherche nous dit assez clairement qu’il y a une corrélation entre la qualité de notre alimentation et la dépression. Donc il y a déjà plusieurs facteurs qui démontrent qu’il y a un lien entre ce que l’on mange, le moral et la santé mentale » révèle la fondatrice de Motive Nutrition.

Elle ajoute que pour elle, le régime méditerranéen est idéal « la diète méditerranéenne qui aurait un effet protecteur contre la dépression et serait un modèle à suivre pour les gens en souffrance, notamment les fruits et légumes pour leur composés anti-inflammatoires, les poissons gras pour leurs acides gras omégas-3 comme le saumon sauvage, les aliments fermentés pour la santé du microbiote intestinal car il y aurait un lien entre le cerveau et l’intestin. On conseille aussi une alimentation qui soit riche en protéine. On peut vraiment avoir un impact sur notre moral et notre anxiété si on garde notre intestin en santé » soutient la nutritionniste.

Le sucre un atout à ne pas délaisser

Contrairement à certains préjugés l’ajout de produits sucrés et caloriques n’est pas néfaste pour le moral. Au contraire certains spécialistes estiment qu’équilibrer entre une petite gourmandise de temps en temps et une bonne alimentation aiderait à garder le moral

« ce que je conseille à mes patients c’est d’adopter le principe du 80/20 c’est-à-dire 80% du temps on va consommer une alimentation à base d’aliment entier comme les fruits, comme les légumes et les poissons et 20% du temps on va se faire plaisir. C’est important de se faire plaisir » conseille Vanessa Peronne.

Les régimes, trop exigeants pour le moral

Pas une publicité sur les régimes ne plébiscite leur efficacité et leur complète garantie, pourtant beaucoup de nutritionnistes restent perplexes quant à leur impact à long terme notamment les plus restrictifs:

« dans les régimes qui sont très restrictifs d’un point de vue calorique c’est parfois difficile d’aller rencontrer ses besoins nutritionnels quand un régime est si drastique. Il peut y avoir un impact physique causé par l’absence de nutriment et de calories. Ça fait en sorte qu’on est plus irritable, plus fatigué. Il y a aussi le fait que souvent ce sont des régimes auquel on doit adhérer à long terme, on fini par lâcher prise et ça c’est quelque chose qui affecte le moral de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout » explique Vanessa Peronne.

Une opinion que confirme Chantal Bournival, psychologue et directrice de la clinique des troubles de l’alimentation « l’alimentation stricte, les régimes, les diètes peuvent conduire à plusieurs problèmes dont par exemple les troubles alimentaires. Certaines études démontrent vraiment clairement qu’un régime de trois semaines est suffisant à déclencher un trouble de la conduite alimentaire chez quelqu’un qui a une vulnérabilité génétique, c’est pour ça que l’on fait beaucoup de prévention au niveau des gens qui travaillent dans les troubles alimentaires et des diètes, auprès des jeunes » explique la psychologue spécialiste en troubles de l’alimentation.

Nous ne sommes pas tous égaux…

Toutefois tout le monde n’est pas génétiquement prédisposé aux troubles alimentaires, mais certaines diètes, certains régimes entraîneraient les personnes vers une obsession puis un mal-être:

« les régimes, les restrictions importantes ça a des effets négatifs sur la santé mentale, ça peut paraître bénéfiques au début à cause de cette satisfaction dans la perte de poids, mais rapidement on tombe dans la préoccupation de bien manger et ça peut mener aux troubles alimentaires, la dépression, l’anxiété » affirme Chantal Bournival.

Pour cette spécialiste des troubles alimentaires, l’alimentation n’est pas une solution suffisante pour lutter contre la dépression. Elle conseille d’identifier au préalable les prédispositions comme la prise de certains médicaments qui aurait un impact sur l’humeur de la personne et les facteurs de risques possibles comme le décès d’un proche, la perte d’un emploi, le stress, la consommation d’alcool ou de drogue, une fausse couche, un divorce, une séparation ou une fatigue chronique.

Au quotidien

Elle donne quelques conseils pour aider au maintien de notre santé mentale

« c’est d’abord d’avoir un bon équilibre de vie, prendre la vie dans l’instant présent, éviter d’entretenir des pensées négatives, de ressasser le passé ou d’anticiper l’avenir. Pratiquer de la méditation, reconnaître et surmonter ses peurs, ne pas être trop exigent avec soi-même. Avoir un régime de vie sain. Se coucher tôt, avoir une bonne attitude de sommeil » beaucoup de conseils que préconise Chantal Bournival.

La santé mentale est importante, les professionnels spécialisés en santé mentale s’accordent à dire que prendre soin de soi-même est primordial et cela passe souvent par une alimentation équilibrée, mais aussi par une bonne hygiène de vie et la pratique régulière d’une activité sportive.

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Maladies mentales : tous concernés ?


En Nouvelle-Zélande, ils ont fait une étude très intéressante sur la maladie mentale, ils ont suivi pendant 50 ans une génération, environs 1041 individus, tous nés dans la même ville. Le résultat est édifiant que 80 % ont souffert à un moment ou un autre une maladie mentale, certains étaient passager d’autres non, et seulement 17 % semble immuniser contre les maladies mentales. Il serait judicieux de faire un dépistage comme certaines autres maladies
Nuage

 

Maladies mentales : tous concernés ?

 

Une nouvelle étude révèle que nous souffrirons presque tous d’une maladie psychiatrique à un moment de notre vie. Heureusement, ce sera souvent temporaire.

Aaron Reuben et Jonathan Schaefer.

 

Nous connaissons presque tous quelqu’un dans notre entourage qui a déjà fait face à une dépression, un stress post-traumatique ou un autre trouble psychologique. Malgré leur banalité, cependant, ces épisodes sont souvent considérés comme exceptionnels et même honteux.

De nouvelles études, de notre laboratoire et d’ailleurs dans le monde, montrent que les maladies mentales sont si communes que presque tout le monde développera au moins un de ces troubles à une période de sa vie. Cependant, la plupart de ces personnes ne recevront jamais de traitement, alors que leur vie sociale, professionnelle ou familiale sera perturbée. Et que dire des individus jamais malades ? Ces individus « anormaux » durablement en bonne santé mentale permettront peut-être aux chercheurs de trouver les clés du bien-être, en tout cas de la stabilité mentale.

Selon les études épidémiologiques, environ 20 à 25 % de la population souffrent d’une maladie mentale à un instant donné. Mais une vaste enquête conduite du milieu des années 1990 au début des années 2000 aux États-Unis a suggéré que ce pourcentage était beaucoup plus élevé : près de la moitié de la population serait concernée. Cette étude impliquait des milliers d’Américains représentatifs de la population générale selon l’âge, le sexe, la classe sociale et l’origine ethnique. Elle était aussi rétrospective : on demandait aux sujets de se souvenir de leurs émotions et comportements des derniers mois, années, voire décennies. Mais la mémoire humaine est faillible et la science a montré que nous sommes particulièrement mal placés pour parler de notre propre santé mentale. En outre, jusqu’à un tiers des personnes contactées par l’institut chargé de l’enquête avaient refusé de participer. Un interrogatoire plus poussé avait alors révélé que ces non-répondants avaient plus tendance à souffrir d’un trouble trouble mental.

Pour notre étude, publiée cette année dans le Journal of Abnormal Psychology, nous avons donc utilisé une approche différente, dite longitudinale, afin d’estimer la proportion de personnes souffrant de maladies psychiatriques. Plutôt que d’interroger les sujets sur leurs souvenirs, nous avons suivi pendant 50 ans une génération de Néo-Zélandais rassemblant 1041 individus, tous nés dans la ville de Christchurch, et nous avons régulièrement vérifié s’ils souffraient d’une maladie mentale.

Avec cette méthode, le résultat est surprenant : le pourcentage de personnes qui développe un trouble psychique durant une période de sa vie bondit à plus de 80 %. Seuls 17 % des sujets de notre étude semblaient épargnés toute leur vie. Mais comme quelques années s’écoulaient entre chaque évaluation psychique, nous ne sommes même pas certains que ces personnes n’aient jamais eu de maladies psychiatriques. La proportion pourrait être encore plus élevée…

En d’autres termes, notre travail montre que vous avez plus de chances d’être victime d’un trouble psychiatrique que de développer un diabète, une maladie cardiovasculaire ou n’importe quelle forme de cancer. Un résultat confirmé par l’étude d’autres populations en Nouvelle-Zélande, en Suisse et aux États-Unis.

Si vous avez déjà développé un trouble psychique, vous savez certainement que beaucoup de personnes pensent que vous l’aurez à vie.

« Pourtant, les troubles mentaux sont souvent de courtes durées et peu graves », explique John Horwood, épidémiologiste et directeur de l’étude longitudinale Christchurch sur le développement et la santé en Nouvelle-Zélande.

D’ailleurs, Horwood a aussi mis en évidence que près de 85 % des participants de cette étude ont connu une maladie mentale avant l’âge de 50 ans.

C’est peut-être une information utile à diffuser : selon Jason Siegel, professeur de psychologie sociale à l’université de Claremont aux États-Unis,

« les gens ont tendance à être plus sympathiques et serviables quand ils croient que les problèmes de santé de leur ami ou collègue de travail sont temporaires ».

Et les individus souffrant d’un trouble mental ont besoin de soutien. Même des maladies de courtes durées ou peu graves ont parfois des conséquences dramatiques sur la vie d’une personne.

Pourtant, pour être reconnu comme « malade », « un individu doit présenter des symptômes assez précis et un dysfonctionnement psychologique assez important », signale Horwood.

Néanmoins, pour certains, ces nouvelles statistiques sur la proportion de maladies mentales ne reflètent qu’une « surmédicalisation » de l’être humain. Ce que réfutent les « défenseurs » des patients atteints de troubles psychiques.

« Je ne suis pas du tout surpris par cette découverte », commente Paul Gionfriddo, président du Mental Health America, une association américaine de défense des malades.

Cette organisation considère les maladies mentales comme communes, « bien qu’elles ne durent parfois pas longtemps ».

Il y a trois ans, elle a lancé un outil en ligne qui permet aux individus de déterminer s’ils souffrent de troubles psychologiques. Depuis, 2 millions de personnes se sont « autodiagnostiquées » et 3 000 se connectent chaque jour pour déterminer si elles remplissent les conditions nécessaires pour bénéficier d’un traitement.

Une autre conséquence de ces études longitudinales concerne la façon dont nous étudions et traitons les maladies psychiatriques.

Pour Gionfriddo, ancien législateur qui a vu son fils finir sans abri et incarcéré à cause d’une schizophrénie non diagnostiquée, « une implication de ces nouvelles études est que les sociétés tireraient avantage à ce que le dépistage des troubles psychiques soit systématique ».

Bien que les services de prévention américains recommandent actuellement un dépistage régulier de la santé mentale pour toutes les personnes de plus de 11 ans, c’est loin d’être le cas.

Gionfriddo précise : « À partir du moment où nous avons reconnu l’importance de la prévention pour le diabète, les cancers et les maladies cardiaques, pourquoi devrions nous dire : « bien, pour les maladies mentales, nous n’allons pas faire de dépistage ni de prévention ». Nous devrions pourtant les dépister chez les adultes aussi systématiquement que l’on vérifie la tension artérielle. Mettre la tête dans le sable et attendre une catastrophe n’est pas une politique de santé. »

Autre résultat remarquable de ces études : certains individus ne développeraient jamais de maladies psychiatriques. Ils sont en quelque sorte les équivalents en santé mentale des centenaires en pleine forme : des personnes qui, sans que l’on sache vraiment pourquoi, ont de la chance et vivent sans maladie plus longtemps que prévu. Peut-être qu’étudier ces sujets nous donnerait une idée de la façon dont nous pourrions aider plus de gens à vivre sans troubles psychiques.

Qui sont donc ces personnes hors du commun ? Dans notre étude menée en Nouvelle-Zélande, nous avons constaté que les individus ayant une bonne santé mentale ont tendance à présenter ces deux caractéristiques : premièrement, ils ont peu ou pas du tout d’antécédents de maladies mentales dans leur famille, et deuxièmement, ils ont ce que nous appelons une personnalité « avantageuse ». En d’autres termes, dès l’âge de cinq ans, les personnes qui parviendront à la cinquantaine sans épisode de trouble mental présentent en général peu d’émotions négatives, sont bienveillantes avec les autres et ont une meilleure maîtrise d’elles-mêmes. Et elles ne sont pas plus riches, ni plus intelligentes ou en meilleure santé physique, au moins durant leur enfance.

En fin de compte, l’enseignement le plus important de nos travaux est que les problèmes de santé mentale sont quasi universels. Les troubles psychiques ne sont pas si différents d’une fracture, des calculs rénaux ou d’un rhume… Reconnaître cette universalité permettra peut-être d’y consacrer les moyens nécessaires pour développer la prévention et les traitements. Cela nous aidera peut-être aussi à être plus bienveillants envers nous-même et envers nos proches quand, inévitablement, ils traverseront une période difficile.

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Quand les chiens soignent des malades mentaux


La cynothérapie est un traitement qui existe aussi au Canada, c’est une thérapie qui aide des patients en maladie mentale à être aidé par un chien. L’avantage, c’est que ces patients sont plus enclins à se confier, et à se mêler un peu plus au groupe tout en diminuant voir disparaitre certains comportements indésirable. U autre effet important, c’est que cela peut aider a diminuer les traitements aux psychotropes
Nuage

 

Quand les chiens soignent des malades mentaux

 

À Amiens, en France, les patients ont des thérapeutes spéciaux.

À l’hôpital psychiatrique d’Amiens, dans le nord de la France, la liste des soignants comprend… des chiens. Depuis 2010, le centre Philippe Pinel pratique la cynothérapie, un soin sur prescription visant à soigner les malades mentaux avec ces canidés.

Golden retriever dans une main, cavalier King Charles dans l’autre, Priscillia, 27 ans, promène « Zoé » et « Fatou » sous les arcades de cet hôpital impressionnant du 19e siècle en briques rouges.

« J’adore les chiens, c’est sympa », lance-t-elle, guillerette.

« Priscillia souffre de psychoses infantiles. Quand je l’ai prise en charge, elle n’avait comme rapport au monde que la souffrance, elle se scarifiait, se brûlait… Après une séance de cynothérapie, tout cela a disparu, c’était spectaculaire », assure William Lambiotte, infirmier cynothérapeute qui a introduit l’activité dans l’hôpital.

« Elle s’est ouverte aux autres, elle est devenue coquette, elle a retrouvé la valorisation qu’elle n’a jamais eue », ajoute M. Lambiotte, également éducateur canin.

Effet « anti-dépresseur », enrayement du processus d’isolement, diminution du stress, adaptation à la vie sociale… côtoyer, promener et s’occuper des canins engendrerait de nombreux bénéfices pour les patients.

GARY JOHN NORMAN

L’hôpital Philippe Pinel, qui compte environ 300 malades et quatre chiens, est l’un des rares établissements en France à recourir à la cynothérapie pour aider des patients soignés en psychiatrie. Le centre hospitalier de Mulhouse (est) propose lui aussi cette activité. La pratique existe aussi dans d’autres pays, notamment en Europe du Nord et au Canada.

« Les chiens sont aussi indispensables qu’inexplicables. Pourquoi des malades qui ne reconnaissent pas leur propre famille, reconnaissent, « Fatou », « Zoé » ou « Evie » ? Je ne l’explique pas », avoue M. Lambiotte.

« Evie » un autre cavalier King Charles – sur les genoux, l’infirmier anime chaque semaine un groupe de parole d’une dizaine de malades. À tour de rôle, chacun dit ce qu’il a sur le coeur:

 « Mon père est mort », lance ainsi Karim avant de s’éclipser; « moi, ma cousine est vivante », poursuit Sylvie, alors que Jean-Claude raconte sa visite du château de Versailles.

« On a remarqué que la présence d’un chien lors des groupes de parole attirait davantage de patients, mais surtout libérait la parole plus facilement », explique, en blouse blanche, M. Lambiotte.

«Un médicament comme un autre»

Depuis la création de l’activité à l’hôpital Philippe Pinel, 259 patients de six à 98 ans et porteurs de 97 diagnostics différents ont été pris en charge, et 54 médecins sont désormais « prescripteurs de cynothérapie ».

« On a commencé à utiliser ce type de thérapie pour des patients qui avaient du mal à s’ouvrir sur l’extérieur. Le patient replié sur lui-même se focalise sur l’animal qui le rassure, et arrive ainsi à faire abstraction du milieu persécutif environnant pour se confronter à la réalité », explique le Dr Cyril Guillaumont, chef d’un pôle de l’hôpital.

Ainsi, « petit à petit, ces patients sortent de leur chambre, du service, de l’hôpital. On constate comment l’animal a pu être le traitement qui leur a permis de s’ouvrir », ajoute-t-il.

À l’image de Stéphane, 43 ans, un patient atteint de schizophrénie qui pique-nique avec « Zoé » à ses côtés dans la cour de l’hôpital.

« Quand on m’a demandé de le prendre en charge, il vivait nu et seul dans sa chambre, il avalait tout, des fourchettes, ses draps qu’il coupait en lanières… Puis il a vu les chiens et ça lui a sauvé la vie, l’ingestion de corps étrangers s’est arrêtée du jour au lendemain », témoigne M. Lambiotte.

Cette thérapie « permet aussi de diminuer chez certains patients les traitements psychotropes administrés jusqu’alors. L’effet d’apaisement apporté par l’animal rend les patients plus calmes et de ce fait-là, il n’y a pas besoin d’être dans une escalade thérapeutique », affirme le Dr Guillaumont.

Finalement, « c’est un médicament comme un autre: il y a une évaluation initiale, une prescription avec l’accord du patient et un effet thérapeutique qui est évalué », conclut-il.

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