L’additif E171 occasionnerait bien un déséquilibre de la flore intestinale


Les additifs alimentaires ne sont pas tous sans conséquences. L’additif E171 qui se retrouve dans les pâtisseries, confiseries, médicaments, et même le dentifrice, modifie la flore intestinale dont plusieurs symptômes d’inflammation du côlon.
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L’additif E171 occasionnerait bien un déséquilibre de la flore intestinale


par Yohan Demeure, rédacteur scientifique

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Des chercheurs australiens se sont intéressés à la consommation de l’additif alimentaire E171. Selon eux, il existe de forts risques de déséquilibre de la flore intestinale, ce qui pourrait favoriser

Le déséquilibre de la flore intestinale

Selon l’Inserm, la flore intestinale (ou microbiote) représente l’ensemble des micro-organismes principalement localisés dans l’intestin grêle et le côlon. Cette quantité astronomique (1012 à 1014) de bactéries, virus, parasites, et champignons non pathogènes représente un poids total d’environ 2 kg, soit 2 à 10 fois plus que le nombre de cellules qui constituent notre organisme.

Connue pour jouer un rôle dans les fonctions digestive, métabolique, immunitaire et neurologique, la flore intestinale peut faire l’objet d’un déséquilibre. Or, ce dernier peut être causé par la manière de s’alimenter ainsi que les produits consommés. Cette situation peut alors favoriser l’apparition de maladies intestinales chroniques inflammatoires (MICI) telles que la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.

Une des bactéries présentes dans notre microbiote : Escherichia coli
Crédits : Flickr/NIAID

Qu’est-ce que l’additif E171 ?

L’additif alimentaire connu sous le nom de E171 n’est autre que le dioxyde de titane, dont la formule est formule TiO2. Servant d’agent blanchissant, cet additif est présent sous forme de nanoparticules dans de nombreux produits alimentaires (pâtisseries, confiseries) mais également cosmétiques (médicaments, dentifrices).

Des chercheurs de l’Université de Sydney (Australie) s’y sont intéressés dans une étude parue dans la revue Frontiers in Nutrition le 14 mai 2019. La question suivante a été posée : peut-il modifier notre flore intestinale ? Ils ont ajouté du dioxyde de titane dans l’eau servant à abreuver des souris. Ainsi, des effets ont été observés sur leur microbiote intestinal. Si la composition de la flore n’a pas été impactée, ce n’est pas le cas de l’activité des bactéries !

Des risques pour la santé

Les scientifiques ont noté l’apparition d’une activité modifiée des bactéries in vivo,synonyme de changements au niveau de certaines de leurs fonctions. Ainsi, cela représente donc la preuve d’une interaction entre le dioxyde de titane et les bactéries intestinales. Il faut également savoir qu’in vitro, ces mêmes bactéries généraiente des biofilms indésirables dont la présence a été prouvée dans des cas de cancer colorectal.

L’additif E171 modifie l’équilibre de l’environnement intestinal. En effet, les chercheurs ont observé une réduction de l’expression du gène jouant un rôle dans la fabrication de mucine. Il s’agit d’une molécule indispensable au mucus intestinal. L’étude a donc permis de faire le lien entre l’additif en question et de nombreux symptômes d’inflammation du côlon. Rappelons qu’il y a quelques semaines, le dioxyde de titane a fait l’objet d’une interdiction en France, qui prendra effet dès 2020.

Sources : Science DailyMedical News Today

https://sciencepost.fr/

Découverte d’une nouvelle maladie remontant aux Vikings


Une maladie des canadiens-français et d’un Scandinave qui vient tout droit des Vikings. Il semble qu’une mutation génétique au fil des siècles affecterait le coeur et les intestins, résultant à une lenteur des battements cardiaque une sorte d’obstruction chronique intestinale
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Découverte d’une nouvelle maladie remontant aux Vikings

 

Des médecins et chercheurs du CHU Sainte-Justine, de l’Université de Montréal, du CHU de Québec et de l’Université Laval ont découvert une maladie rare affectant à la fois la fréquence cardiaque et les mouvements péristaltiques de l’intestin.

Nommée « dysrythmie intestinale et auriculaire chronique » (DIAC), la maladie consiste en un syndrome grave causé par une mutation génétique rare. Cette découverte démontre que la stimulation rythmique du coeur et des intestins est étroitement liée par un même gène dans le corps humain.

C’est ce que révèle une étude publiée le 5 octobre 2014 dans la revue Nature Genetics.

Les équipes du CHU Sainte-Justine, à Montréal, et du CHU de Québec ont mis au point un test pour diagnostiquer cette maladie.

Le syndrome se manifeste par la présence combinée de problèmes cardiaques et intestinaux très tôt dans la vie. Du point de vue cardiaque, les malades souffrent surtout d’un ralentissement des battements du coeur, qui rend nécessaire l’implantation d’un stimulateur cardiaque une fois sur deux, parfois dès l’enfance. Du point de vue digestif, une pseudo-obstruction intestinale chronique les oblige souvent à s’alimenter exclusivement par voie intraveineuse. Plusieurs malades doivent aussi subir une intervention chirurgicale aux intestins.

En étudiant l’ADN de patients d’origine canadienne-française et d’un patient scandinave qui présentaient à la fois le profil cardiaque et le profil gastro-intestinal de la maladie, les chercheurs ont pu identifier une mutation génétique dans le gène SGOL1 commune à tous ceux qui affichaient les deux profils.

L’héritage de la mutation remonterait au 12e siècle. Elle aurait suivi la route des Vikings de la Scandinavie jusqu’en Normandie, puis celle des colons venus s’établir en Nouvelle-France au 17e siècle.

Les chercheurs avancent l’hypothèse que la mutation du gène SGOL1 réduirait la protection de certaines cellules nerveuses et musculaires de l’intestin et du coeur, provoquant ainsi une accélération de leur cycle de réplication et leur vieillissement prématuré.

http://ici.radio-canada.ca