Le Saviez-Vous ► Mais pourquoi les sorcières ont-elles toujours un balai


Parfois, les légendes ont pour sources de bien étranges origines. Pourquoi un balai pour les sorcières ? Cela a un rapport avec l’ergot cette drogue pris a petite dose à des effets hallucinogène. Pour profiter de cette drogue, il fallait trouver un moyen d’éviter les effets secondaires… d’où le balai. Enfin, c’est ce que l’on suppose !
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Mais pourquoi les sorcières ont-elles toujours un balai


Dans le monde occidental, la sorcière est associée à son pouvoir de voler sur un balai. Une légende qui trouve son explication dans le pain de seigle… et la drogue.

Avec Atlantico.fr

Quel est le point commun entre Hermione Granger, Mélusine et Mémé Ciredutemps ? Facile, comme toute sorcière qui se respecte, elles se déplacent en balai. Mais pourquoi cet objet est-il devenu, dans l’imaginaire collectif, l’attribut principal de ces jeteuses de sorts ? Vous vous êtes peut-être posés la question le soir d’Halloween.

Réponse : à cause du pain.

En Europe, du Moyen Âge jusqu’à la Renaissance, cet aliment était la plupart du temps fabriqué avec du seigle. Or, le seigle peut contenir de l’ergot, un champignon mortel à haute dose. En petite quantité, l’ergot est aussi un puissant hallucinatoire, explique The Atlantic. Du XIVe au XVIIe siècle, des écrits rapportent les « crises de folie » de personnes dansant dans la rue la bave aux lèvres, jusqu’à tomber d’épuisement. 

De retour à leur état normal, ils décrivaient les visions psychédéliques accompagnant leur délire passager. Bien plus tard, au XXe siècle, le chimiste suisse Albert Hofmann réalisa l’étendue des effets du LSD en étudiant l’ergot.

Petit à petit, le gens ont commencé à utiliser l’ergot, non plus pour faire du pain, mais pour ses propriétés hallucinogènes. Ainsi, au XVIe siècle, Andrés de Laguna, expert médical d’un tribunal espagnol, a raconté avoir confisqué à un couple « un pot rempli d’une pommade verte […] composée d’herbes comme la ciguë, la belladone, la morelle et la mandragore ». Ce couple a ensuite été accusé de sorcellerie, rapporte Forbes.

 

Et les balais dans tout ça ? Pour bien planer, les consommateurs d’ergot ne pouvaient pas simplement ingérer la drogue : par voie orale, ce champignon peut provoquer vomissements et irritations de la peau. Par voie cutanée, en revanche, ces effets indésirables disparaissent. Le plus « commode » restait donc d’absorber le produit par les glandes sudoripares des aisselles… et par les parties génitales.

C’est là que le balai intervient, ou plutôt le manche du balai : pour aider à l’absorption du baume fait à base d’ergot… Bref, vous voyez l’idée.

Reste un point à éclaircir : pourquoi un balai volant ? Dans les rituels païens, cet objet était perçu comme un symbole d’équilibre entre l’homme (le manche, signe de virilité) et la femme (la brosse, le sexe féminin) – ce qui explique pourquoi, pendant très longtemps, cet outil était présent pendant les mariages. L’explication la plus probable est sans doute que les gens utilisaient leur balai, quand ils se droguaient, pour voler, dans le sens de planer.

En 1976, la psychologue Linnda Caporael a émis l’hypothèse selon laquelle le Massachusetts avait été victime d’une « épidémie » d’ergotisme à la toute fin du XVIIe siècle. L’épicentre de cette pandémie ? Salem…

M.S.

https://www.atlantico.fr

Lavages de cerveau : les victimes du Dr Cameron réclament encore justice


Le docteur Ewen Cameron est mort peu temps avant la fin du programme, malheureusement, il ne répondra pas de ses actes. Des expériences dans les années 50 – 60 ont été faites à l’insu des victimes qui ont été dans une institution pour des troubles psychologies qu’il fallait payer. Ils ont été drogués au LSD, subit des électrochocs dans le but d’effacer leur mémoire pour insérer d’autres souvenirs qui ne sont pas à eux. Ces expériences ont été financé par la CIA.
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Lavages de cerveau : les victimes du Dr Cameron réclament encore justice

 

Le reportage de Michel Marsolais

La torture et le lavage de cerveau sont condamnés dans la plupart des pays du monde. C’est pourtant ce qui s’est passé à Montréal dans les années 50 et 60 sous le couvert de traitements donnés par un institut de l’Université McGill. Les victimes de ces expériences de lavage de cerveau et leurs familles se sont réunies pour une première fois à Montréal afin de demander justice.

Un texte de Michel Marsolais

Les larmes ont vite coulé dans la petite salle bondée. Des gens des quatre coins du pays sont venus exprimer leur frustration, leur colère ou leur désespoir face aux expériences menées à l’Institut Allan Memorial à Montréal, dès la fin des années 40, jusqu’en 1963.

Financées par la CIA, ces expériences de lavage de cerveau étaient menées à l’insu des patients, qui venaient se faire traiter pour des troubles psychologiques mineurs comme la dépression.

Dimanche, les familles des victimes se sont réunies pour une première fois afin de demander des excuses et pour entamer une poursuite contre le gouvernement fédéral.

Les expériences sont devenues de plus en plus barbares et destructrices jusqu’à la fin. Nous voulons faire l’histoire en amenant le gouvernement en justice Julie Tanny, la fille d’une victime

« Nous sommes tous victimes de ces terribles événements », assure Marilyn Rappaport, qui prend soin d’une sœur qui ne la reconnaît pas.

Des hommes et des femmes assis dans une petite salle écoutent une présentation

Des victimes et des proches victimes de traitements du Dr Cameron se sont rassemblées pour demander justice. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Un projet pour effacer les mémoires

Sans le savoir, des centaines de Canadiens ont servi de cobayes pour des expériences dignes d’un film d’horreur qui se sont déroulées à l’Institut Allan Memorial de Montréal. Celui-ci été dirigé par Ewen Cameron, un médecin d’origine écossaise.

Pendant une quinzaine d’années, le Dr Cameron y menait le projet MK-Ultra de la CIA qui visait à effacer la mémoire d’un individu pour la remplacer par une nouvelle personnalité.

En plein cœur de la guerre froide, l’idée était de pouvoir contrôler mentalement des individus à des fins militaires. Des drogues comme le LSD, des électrochocs étaient largement utilisés pour déprogrammer les individus.

Des patients pouvaient être plongés dans le sommeil pendant des semaines pendant qu’une bande sonore répétait le même message.

L’Institut Allan Memorial à Montréal

Des familles brisées

La vie de centaines de patients a été littéralement détruite. Certains sont devenus très agressifs, d’autres, comme des enfants. Beaucoup ne reconnaissaient personne.

La mère d’Aline Fortin a été radicalement transformée par les traitements du Dr Cameron et les longs séjours au Allan Memorial. Les enfants se sont pratiquement retrouvés orphelins, le père est devenu alcoolique.

« Elle changeait complètement. On ne la reconnaissait pas. On trouvait ça curieux quand elle allait à l’hôpital, elle ne revenait pas guérie. C’était pire et on ne comprenait pas pourquoi », raconte Aline Fortin.

« Ce ne sera pas facile, mais nous avons une chance », estime l’avocat Alan Stein, qui portera cette cause.

Initialement, neuf patients avec de graves séquelles avaient été indemnisés par la CIA. Ensuite dans les années 90, le gouvernement canadien a indemnisé 77 patients dans le cadre d’un programme qui a pris fin depuis longtemps et qui n’admettait aucune responsabilité.

Depuis, on compterait moins d’une dizaine d’ententes hors cour avec d’autres familles pour des montants de 100 000 $, mais avec des clauses de non-divulgation.

Reconnaissance publique réclamée

Alison Steel, dont la mère ne s’est jamais remise de son passage à l’Institut Allan Memorial, a reçu une indemnisation l’an dernier. C’est cette résidente de Knowlton qui a initié la réunion des victimes directes et indirectes du Dr Cameron qui ne s’étaient jamais rencontrées.

Une femme parle avec un micro à la main.

Alison Steel est la fille de l’une des victimes. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

« Je suis encore très en colère », affirme-t-elle, avant de fondre en larmes.

Les familles veulent aussi une reconnaissance publique du tort qui leur a été fait et blâment les institutions – dont l’Université McGill – qui ont cautionné ces expériences.

Ironiquement, les victimes du Dr Cameron ont dû payer pour servir de cobaye, puisque ces expériences étaient prétendument des traitements.

Ewen Cameron est mort en 1967, peu après la fin du programme.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/

Le Saviez-Vous ► Top 10 des EXPÉRIENCES scientifiques les plus FLIPPANTES !


Au nom de la science, des gens ont fait n’importe quoi aux êtres humains, mais aussi aux animaux. Des tortures prétextant faire une découverte majeure, qui ont fini par des suicides ou des gens sont devenus des criminels. Peut-on croire que ce genre de pseudo-science est une époque révolue ? Probablement que non !!! Seulement, les expériences sont plus discrètes fait par des savants fous
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Top 10 des expériences  scientifiques les plus flippantes !

 

Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie: quand le «naturel» est plus dangereux que le «chimique»


La plus part savent que l’ergot de seigle fut probablement l’origine des condamnations des personnes jugée sorcière à Salem aux États-Unis. Ce que nous savons moins, on se servit de l’ergot de seigle pour des avortements ou accélérer des accouchements qui n’ont pas toujours réussi. Ainsi, après plusieurs années de recherches sur ce champignon des médicaments ont pu voir le jour et aussi malheureusement le LSD
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Il était une fois la maladie: quand le «naturel» est plus dangereux que le «chimique»

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

Souvent entend-on aujourd’hui le discours qu’en médecine, tout ce qui est naturel fait partie de la vertu, tandis que ce qui provient de la chimie et des pharmaceutiques est empreint des pires vices. Lorsque vous en aurez assez d’entendre ces sornettes, racontez à votre interlocuteur l’histoire du pain maudit…

L’histoire du pain maudit

Nous sommes le 17 août 1951. Un petit village du sud de la France s’apprête à vivre un des pires moments de son histoire. En ce jour d’été, les salles d’attentes des trois médecins locaux sont pleines à craquer. Une vingtaine de patients sont venus consulter avec divers symptômes d’ordre digestif : nausées, brûlures d’estomac, vomissements et diarrhées. Certains connaîtront quelques jours de répit avant la réapparition de la maladie mystérieuse, compliquée de nouveaux symptômes : hallucinations, fatigues extrêmes et insomnies.

Un journaliste américain présent sur place, John Fuller, décrit ainsi les scènes qu’il a pu observer :

«Un ouvrier, Gabriel Validire, hurle à ses compagnons de chambrée : « Je suis mort! Ma tête est en cuivre et j’ai des serpents dans mon estomac! » Une jeune fille se croit attaquée par des tigres. Un gamin de 11 ans tente d’étrangler sa mère. Un homme saute du deuxième étage de l’hôpital en hurlant : « Je suis un avion. » Les jambes fracturées, il se relève et court 50 mètres sur le boulevard avant qu’on puisse le rattraper.»

Le drame a lieu à Pont-Saint-Esprit, un village paisible avoisinant le Rhône, et dura une longue semaine avant que l’agent causal ne fut identifié : l’ergot de seigle.

Le boulanger local, aurait manqué de farine de blé et aurait utilisé du seigle pour compléter sa recette. Or, ce seigle avait été contaminé par un champignon, ce qui aurait provoqué l’apparition d’une maladie disparue en France depuis plus de 200 ans : l’ergotisme, communément appelée «mal des ardents», ou encore «feu de Saint-Antoine». Cette dernière appellation populaire de la maladie tient son origine du fait que des moines de l’ordre de saint Antoine le Grand avait été les premiers à mettre au point une cure efficace contre l’ergotisme.

Et c’était ce «pain maudit» qui aurait provoqué l’intoxication qui fit une dizaine de morts, plus de 30 hospitalisations et environ 300 malades à Pont-Saint-Esprit.

Plus tard, d’autres hypothèses furent émises pour expliquer cet empoisonnement. Elles relevaient pour la plupart de thèses de complot des plus obscures.

Un champignon bien connu

Les sorcière de Salem

Tant durant l’Antiquité qu’au Moyen Âge, médecins, druides, sorcières et sorciers ont tenté de trouver des applications médicinales à ce fameux ergot de seigle. Il faut avouer que les intoxications étaient fréquentes et fort impressionnantes. Ainsi, en l’an 945, en 983 et en 1039 de notre ère, il y eut de ces «épidémies» fort documentées où les malades étaient atteints d’hallucinations terribles, des gens dansaient dans les rues, la bave à la bouche, jusqu’à épuisement total, etc.

Le diable fut vite reconnu responsable de ces maladies et folies soudaines. Mais, les gens les plus instruits de l’époque réalisaient que si un composé quelconque pouvait déclencher autant de comportements bizarres et faire autant de victimes, il aurait certainement quelques propriétés qui, bien dosées, pourraient être utiles en médecine. Plus près de nous, un empoisonnement à l’ergot de seigle a été mis en hypothèse pour expliquer le phénomène des sorcières de Salem au XXVIIème siècle aux États-Unis.

L’ergot de seigle et ses premières applications médicales

Les sages-femmes et les sorcières utilisaient l’ergot de seigle pour provoquer des avortements. La notion de dosage était alors connue, mais de manière plus superstitieuse que scientifique. On préconisait en effet de n’utiliser qu’un nombre impair d’ergots (5, 7 ou 9) dans les préparations. Souvent, l’avortement réussissait, mais la mère décédait aussi.

En Allemagne, au XVIème siècle, on l’utilisa pour accélérer un accouchement difficile. Mais les mêmes difficultés de dosages conduisirent aux décès de nouveau-nés ou de mères, ou parfois des deux.

Plus tard, on réussit à extraire la bromocriptine de l’ergot de seigle et on put l’administrer pour bloquer la production de prolactine et ainsi éviter les montées de lait chez les mères qui ne voulaient pas allaiter. Cette molécule est aussi utilisée dans le traitement de la maladie de Parkinson.

L’ergot de seigle et l’ère moderne

Dès le début du vingtième siècle, plusieurs chercheurs et chimistes s’intéressèrent à l’ergot de seigle. Ainsi en 1907, deux chimistes britanniques, G. Barger et F. H. Carr, réussirent à extraire de l’ergot un mélange hautement toxique d’alcaloïdes qu’ils nommèrent à juste titre ergotoxine.

Puis en 1918, au laboratoire Sandoz, le chimiste suisse Arthur Stoll isola un alcaloïde purifié : l’ergotamine, qui fut la molécule mère de plusieurs médicaments antihypertenseurs. La structure chimique put être élaborée durant les années 1930 par les chimistes américains W. A. Jacobs et L. C. Craig. Ils purent isoler le noyau commun d’acide lysergique présent dans les alcaloïdes de l’ergot.

En 1938, Alfred Hofmann, chimiste chez Sandoz (faisant maintenant partie de la compagnie pharmaceutique Novartis), débuta ses travaux et synthétisa le diéthylamine de l’acide lysergique, mieux connu sous le nom de LSD. Mais aucune application médicale ne put y être associée, et les recherches furent interrompues. Fait étonnant, personne ne soupçonnait l’effet hallucinogène du composé à ce moment.

Ce n’est que cinq ans plus tard, que Hofmann obtint l’autorisation de reprendre ses recherches sur cette molécule qui semblait bien vouloir garder son secret. Or, il advint qu’un après-midi, le chercheur fut soudainement atteint de malaises. Il entra chez lui et il fut alors victime d’hallucinations. Après quelques heures, son état redevient normal.

Alfred Hofmann décrivit ainsi son expérience :

«Je fus affecté par une agitation remarquable, combinée à un léger vertige. À la maison je me suis couché et j’ai sombré dans un état semblable à de l’ébriété qui n’était pas désagréable. Mon imagination se trouvait extrêmement stimulée. Tout en étant éveillé, je me sentais comme dans un état de rêve, Je gardais les yeux fermés car je trouvais la lumière du jour désagréable. J’apercevais un flot ininterrompu d’images fantastiques, de formes extraordinaires et intenses ainsi qu’un jeu kaléidoscopique de couleurs vives. Après environ deux heures, cette condition disparut.»

Plusieurs psychiatres à travers le monde firent des essais avec le LSD sur des patients souffrant de diverses affections psychiatriques telles la schizophrénie, la dépression, etc. Mais les succès ne furent pas au rendez-vous. Tant et si bien que Sandoz stoppa sa production de la molécule. Celle-ci fut récupérée par des laboratoires clandestins, qui alimentèrent la contreculture hippie des années 1960-1966. Une célèbre expérience menée par l’armée américaine consista à faire réaliser par un artiste peintre un tableau pendant qu’il était sous l’effet du LSD. Plusieurs artistes de l’époque se vantaient de créer sous influence de la fameuse substance hallucinogène. Devant l’ampleur de la situation, le 6 octobre 1966, le président Ronald Reagan en interdit l’usage.

Quant à Alfred Hofmann, il décédera à l’âge respectable de 102 ans. Quelques mois avant sa mort, il avoua avoir été très déçu de la tournure des événements. Selon lui, si on avait poursuivi les recherches, on aurait certainement pu trouver des débouchés médicaux à son LSD.

N’empêche que la chimie était venue à bout du terrible ergot de seigle. D’un produit naturel extrêmement dangereux, elle a su en faire des médicaments fort utilisés comme hypertenseurs, pour la maladie de Parkinson, pour empêcher les hémorragies post pariétales et pour traiter les migraines récalcitrantes.

L’ergot de seigle nous montre bien que l’histoire des produits pharmaceutiques mériterait d’être mieux connue par la population.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Le Saviez-Vous ► Des prix Nobel pas toujours très recommandables


Les lauréats de toute l’histoire des prix Nobel ne sont pas tous des scientifiques recommandables, certains sont racistes, misogynes, arrogants, etc.
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Des prix Nobel pas toujours très recommandables

 

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Médaille à l’effigie d’Albert Nobel – Licence Creative Commons

Marie Curie, Albert Einstein, Max Planck… Depuis 1901, le prix Nobel est le graal du monde scientifique. Mais, derrière les grands noms de son histoire, se cachent des personnalités peu recommandables. Florilège des lauréats les plus polémiques.

  • Les suprématistes blancs

Co-inventeur du transistor, William Shockley a été l’un des premiers à travailler sur des composants semi-conducteurs au silicium. Hélas, le lauréat du prix Nobel de physique en 1956 était également un raciste affiché.

Malgré des lacunes manifestes en biologie et en génétique, Shockley tente d’utiliser ces champs d’étude pour promouvoir ses idées. Persuadé que les Noirs se reproduisent plus vite que les Blancs, il s’alarme de “l’évolution rétrogressive de l’humanité”. Sa solution : mettre en place des incitations financières à destination “des individus génétiquement désavantagés” afin de les stériliser.


  • À rebours de la science 

Dans le monde scientifique, Kary Mullins, le lauréat du prix Nobel de chimie en 1993, est réputé pour son originalité. Dans son autobiographie intitulée Danseur nu dans les champs de l’esprit (en anglais Dancing naked in the mind field), il exalte les vertus de l’astrologie, décrit sa rencontre avec des extraterrestres, et avoue sans ambage sa consommation répétée de LSD.

Mullins ne s’en tient pas à là. Il apporte  son soutien aux théories du biologiste moléculaire Peter Duesberg, qui cherchait à prouver l’innocuité du VIH. Celui-ci estimait également que les symptômes de la maladie étaient dus à la consommation répétée de drogues récréatives et l’AZT.


  • Au service de la guerre

En 1918, le prix Nobel de chimie est attribué à Fritz Haber, à l’origine d’une méthode pour synthétiser de l’ammoniac à partir de nitrogène et d’hydrogène. Une découverte, exceptionnelle, qui permet d’accroître les rendements agricoles dans le monde entier.

Mais Haber est également connu pour son autre innovation : durant la Première guerre mondiale, il initie un programme pour transformer le chlore en arme de guerre sur les champs de bataille. Le 22 avril 1915, Haber supervise personnellement le déploiement de 6000 cylindres de gaz à Ypres, en Belgique. En l’espace de dix minutes, 1 000 soldats français et algériens sont tués.


  • Les machos de la science

Dans la catégorie “machos”, le chercheur Sir Tim Hunt, lauréat en 2001 du prix Nobel de physiologie et de médecine, devance d’une bonne longueur la concurrence. En juin 2015, au cours de la Conférence internationale des journalistes scientifiques, il déclare :

“Laissez-moi vous expliquer mon problème avec les filles. Voici trois choses qui arrivent lorsqu’elles sont dans un laboratoire : vous tombez amoureux d’elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous les critiquez, elles pleurent.”

Ces propos, qui déclenchent des réactions outrées à travers le monde, entraînent sa démission à son poste de professeur titulaire à la faculté des sciences de l’University College de Londres.


  • L’énorme bourde

En 1926, le médecin danois Johannes Fibiger remporte le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur Spiroptera carcinoma, un vers parasite qui serait la cause de nombreux cancers. Sa découverte, décrite comme “la plus grande contribution à la médecine de notre génération”, s’avérera quelques années plus tard tout bonnement fausse.

Pour parvenir à ses résultats, Fibiger avait sélectionné des blattes, porteuses du parasite, qu’il donnait à manger à des rats de laboratoire. Peu de temps après, des tumeurs apparaissaient parmi les cobayes. Des résultats qui laissaient croire à une corrélation entre le parasite et la multiplication des cancers.

Mais la réalité est tout autre. Les tumeurs, qui s’avèrent presque toutes bénignes, étaient en réalité dues à une carence en vitamine A. En effet, les rats n’étaient nourris que de pain, d’eau et de blattes. 


  • James Watson

James Watson mérite une catégorie à lui tout seul. Le codécouvreur de la structure de l’ADN, en 1962, ne manque jamais une occasion de faire scandale. Durant une conférence à l’université de Berkeley, il a suggéré qu’il existait des connexions biochimiques entre la libido et la couleur de la peau : “C’est pourquoi vous avez des Latin Lovers”.

Entre autres dérapages racistes, il a  déclaré dans une interview que :

l’antisémitisme était parfois justifié et que “ceux qui ont à traiter avec des employés noirs savent que tout le monde n’est pas égal. Nos politiques sociales se fondent sur le fait que leur intelligence est la même que la nôtre {Occidentaux blancs, ndlr}, alors que toutes les recherches concluent que ce n’est pas vraiment le cas.” 

Enfin, il n’a jamais cité les travaux de la scientifique Rosalind Franklin, dont le travail sur la cristallographie des rayons X a rendu sa découverte possible – un oubli qui ne l’a pas empêché de critiquer son apparence et ses goûts vestimentaires.

http://www.nationalgeographic.fr/

Le Saviez-Vous ► Les expériences dangereuses des scientifiques


Peut-on qualifier ces hommes de savants fous ? Ils ont été leur propre cobaye pour vérifier leur théorie. Certains sont morts, d’autres ont survécu, mais certains ont été très malades. Parmi eux,  des savants ont été récipiendaire du prix Nobel pour leur découverte et bien sûr leur courage.
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Les expériences dangereuses des scientifiques

 

 

Quels risques prendriez-vous au nom de la science? Resteriez-vous tard au labo, au risque de vous mettre à dos vos proches ? Travailleriez-vous avec des produits chimiques toxiques ou mortellement pathogènes? Tenteriez-vous de manger du verre ou monter sur une luge-fusée? Et que diriez-vous de vous pendre?

Si ces trois dernières options semblent un peu fantaisistes, imaginez-vous que des scientifiques les ont vraiment tentées; ils ont même essayé des choses plus dangereuses encore (et tous n’y ont pas survécu d’ailleurs).

En lisant ce qui suit, vous apprendrez les incroyables histoires des scientifiques mangeur de verre, conducteur de luge-fusée, et pendu – ainsi que celles de sept autres chercheurs ayant risqué leur vie dans leurs expérimentations.

1. Wan « Ça devrait marcher » Hoo a essayé de conduire une chaise-fusée.

wan hu
Illustration représentant Wan Hu sur sa chaise-fusée.

 

On doit rendre justice à Wan Hoo. Selon la légende, quand ce fonctionnaire chinois (dont le nom selon les versions était Wan Hu ou Wang Hu) a décidé de se rendre sur la lune, il n’a pas demandé à ses laquais de prendre place sur le dangereux siège. Il s’est assis lui-même sur une chaise en osier rattachée à 47 fusées. Quand les 47 assistants ont allumé les fusées avec leurs torches, on a entendu un énorme bruit, une intense fumée s’est dégagée – mais il n’y avait plus de Wan Hoo.

Il reste néanmoins un cratère nommé d’après Wan Hoo sur la surface de la lune.

2. Isaac « Ça ne me dérange pas » Newton s’est mis une aiguille dans l’œil.

isaac newton
Portrait d’Isaac Newton peint autour de 1715.

 

Bien qu’il soit plus connu pour avoir formulé la loi de la gravité et co-inventé le calcul, Isaac Newton a aussi accompli des travaux pionniers en optique. Il a testé les prismes, mais cela ne l’a pas vraiment renseigné sur l’anatomie de l’œil ou la façon dont ce dernier percevait les couleurs.

Pour en savoir plus, le physicien excentrique s’est emparé d’un passe-lacet et, selon ses mots :

« mis entre mon œil et l’os le plus loin possible à l’arrière de mon œil: j’ai pressé mon œil avec le bout (…) sont apparus alors plusieurs cercles sombres et colorés… »

3. Nicolae « Vous voulez ma photo? » Minovici s’est pendu.

nicolae minovici
Nicolae Minovici au travail.

 

Quelle meilleure façon de connaître les sensations de la pendaison qu’en se pendant soi-même? Il semblerait que ce soit la motivation de Nicolae Minovici, un scientifique qui travaillait à Bucarest (Roumanie) au début du 20ème siècle.

Minovici a expérimenté une série d’auto-asphyxies lors desquelles il s’étranglait avec des cordes. Une fois, il a ainsi fixé un nœud coulant au plafond, s’est mis la tête dedans et ses assistants l’ont ensuite hissé. Bien qu’apparemment ses pieds n’aient jamais quitté le sol, il aurait ressenti une profonde douleur dans le cou et demandé à être rabaissé. Il aurait ensuite du mal à avaler durant un mois entier.

Les résultats de ses recherches ont été publiés en 1904 en Roumanie et en 1905 en France sous le titre « Etude sur la pendaison ».

 

4. Franz « Ça m’a l’air bien solide  » Reichelt a testé son parachute en sautant de la Tour Eiffel.

 Le 4 février 1912, un tailleur autrichien nommé Franz Reichelt testa ainsi son costume parachute – un uniforme d’aviateur conçu pour fonctionner comme parachute en cas d’urgence.

Hélas, le parachute ne s’ouvrit pas et Reichelt plongea vers la mort. L’événement a été enregistré sous forme de photo ainsi que dans la vidéo d’époque

5. Evan « Laissez-moi gérer ça » O’Neill Kane s’est enlevé son propre appendice.

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Le Dr. Evan O’Neill Kane pratiquant de la chirurgie sur lui-même.

 

Que ressent-on quand on est sous opération chirurgicale? L’anesthésie générale est-elle vraiment nécessaire ou une anesthésie locale suffit-elle pour une chirurgie abdominale? Le Dr Kane, un chirurgien pratiquant au début du 20ème siècle en Pennsylvanie, voulait en avoir le cœur net (sans mauvais jeu de mots). Alors quand il a eu besoin de faire enlever son appendice le 15 février 1921, il a décidé de s’opérer lui-même.

Il s’est appuyé sur des oreillers et a installé un miroir pour bien voir la zone d’incision. Ensuite, après avoir anesthésié son abdomen avec des injections, il a commencé à couper. Trente minutes plus tard, son appendice était extrait et il s’était recousu. Le seul moment vraiment dangereux durant la procédure eut lieu lorsque ses intestins sont sortis de l’incision – mais Kane les a calmement remis à leur place et a continué à travailler.

6. Werner « Peut-être que maintenant ils vont m’écouter » Forssmann s’est enfoncé un cathéter dans son propre coeur.

werner forssmann
Radio montrant le cathéter (la ligne blanche courbe) dans le cœur du Dr Werner Forssmann.

 

Le cathétérisme cardiaque est aujourd’hui une procédure médicale courante dans laquelle un tube fin et long est inséré dans le cœur via une incision faite dans le bras, le cou ou l’aine. Bien sûr, ça n’a pas toujours été si courant. Au début du siècle dernier, on croyait qu’insérer quelque chose dans un cœur battant lui serait fatal.

Werner Forssmann pensait autrement. Alors un jour de 1929, ce jeune Allemand interne en chirurgie s’est anesthésié le bras et a inséré un cathéter dans une veine jusqu’à son cœur. Pour s’assurer que le cathéter était au bon endroit, il a vérifié avec une radio. Il a survécu à cette expérience osée mais a perdu son travail et reçu le mépris de ses collègues. Un Prix Nobel reçu en 1956 est cependant venu récompenser cet acte de bravoure.

7. Frédéric « Nourrissez-moi » Hoelzel a mangé du verre.

frederick hoelzel

Frederick Hoelzel avant et après un long jeûne.

Et pas seulement du verre. Durant les années 1920 et 30, le chercheur Frederick Hoelzel aurait avalé du gravier, des billes de verre, des roulements à billes, des ficelles, des câbles, et d’autres objets non comestibles du genre, afin de montrer le temps qu’ils prendraient à passer à travers ses intestins. En 1930, ses recherches ont été publiées par l’American Journal of Physiology sous le titre: « Le rythme de transit de matières inertes à travers l’appareil digestif ».

Malgré ce régime dangereux, Hoelzel a vécu jusqu’à un âge avancé.

8. Albert « Vers l’infini et l’au-delà » Hofman a vécu le premier trip d’acide.

albert hofman
Albert Hofman en 1993.

 

Le LSD a été synthétisé la première fois en 1938 par le chimiste suisse Albert Hofman. L’intérêt pour la molécule fut faible jusqu’à ce que cinq ans plus tard, Hofman ressente d’étranges sensations après avoir resynthétisé le LSD.

Comme il l’a écrit plus tard, il s’est senti dans un « état pas si déplaisant d’intoxication, caractérisé par une imagination particulièrement stimulée. Dans un état proche du rêve, les yeux clos, je percevais un flot ininterrompu d’images fantastiques, des formes extraordinaires avec un jeu de couleurs intenses et kaléidoscopiques. Au bout de deux heures environ, cet état a disparu. »

Hofman en conclut qu’il avait accidentellement ingéré ou respiré du LSD. Le lundi suivant, il vérifia sa théorie en prenant 0,25 mg du composant. Il ressentit effectivement les mêmes sensations, comprenant de l’anxiété, des déformations visuelles, des symptômes de paralysie, une envie de rire. Incapable de continuer à travailler, il est revenu en vélo chez lui, où il a été saisi par l’angoisse – notamment celle d’avoir été dangereusement empoisonné.

Après s’être assuré par un examen médical que ce n’était pas le cas, il a commencé à en profiter. Comme il l’a écrit plus tard :

« Petit à petit, j’ai commencé à profiter de ces couleurs sans précédent et du jeu de formes qui persistait sous mes yeux fermés. Des images fantastiques, kaléidoscopiques se pressaient en moi, alternant, variant, s’ouvrant et se refermant sous formes de cercles et de spirales, explosant dans des fontaines colorées, se réarrangeant et se recréant dans un flot constant. »

9. Paul « Peu importe si je deviens aveugle » Stapp a conduit une luge plus rapide qu’une balle de revolver.

 

Après des décennies d’expériences avec des avions et des vols aérospatiaux, on sait clairement comment réagit un corps humain confronté à la puissante force g – et la façon dont il faut concevoir harnais et sièges éjectables pour que le pilote soit en sécurité. Mais cela comportait un grand degré d’incertitude jusqu’à ce que le Colonel Paul Stapp de la Air force, chercheur en médecine, accepte de soumettre son propre corps aux incroyables forces g à bord d’une « luge-fusée » lancée dans le désert de Californie.

La possibilité que ce vol puisse le rendre aveugle n’a pas découragé Stapp ; durant la phase préparatoire du vol, il s’est simplement exercé à s’habiller et à se déshabiller dans le noir. Il a ensuite effectué le vol le 10 décembre 1954, passant de l’arrêt à une vitesse de 1017 km/heure en cinq secondes. Puis, la « luge-fusée » a freiné, s’arrêtant complètement en 1,4 seconde et soumettant Stapp à 46.2 fois la force de la gravité.

Stapp est effectivement devenu aveugle, mais temporairement. Il a connu la célébrité en tant qu’homme le plus rapide sur Terre.

10. Barry « Cul sec » Marshall a bu un bouillon rempli de bactéries.

h pylori
Micrographe d’une bactérie H. pylori

 

Durant des années, les médecins n’avaient qu’une vague idée des causes provoquant les ulcères de l’estomac. Beaucoup imputaient la maladie au stress psychologique. Mais un obscur professeur de microbiologie australien nommé Barry Marshall était convaincu que bien des ulcères résultaient d’une infection à une bactérie en forme de tire-bouchon connue comme l’Helicobacter pylori et qu’une batterie d’antibiotiques fournissait le meilleur traitement. Mais il n’existait pas de façon simple pour le Dr Marshall de tester sa théorie, puisque le H. pylori n’affectait que les primates et que des soucis d’étique l’empêchaient de la vérifier sur des humains. Il décida donc d’être son propre cobaye: il a extrait des germes d’un patient infecté, les a mêlés à une solution et l’a bue.

Quelques jours plus tard, après une phase de vomissements et d’épuisement, il a fait une biopsie de ses propres intestins et a prouvé le lien entre germes et ulcères. Il a remporté un Prix Nobel en 2005 pour cette expérience audacieuse.

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