Une maladie qui n’est pas reconnue par le corps médical et pourtant elle a fait des ravages. Juste aux États-Unis, il y a plusieurs milliers de personnes qui souffrent de la maladie de Mogellons. Cette maladie a plusieurs symptômes dont certains sont invisibles pour les autres et a pour conséquence d’une automutilation.
Nuage
Vivre en pensant être infecté d’insectes, un mal d’origine inconnue
Mais pourquoi ça gratte? | It’s Okay To Be Smart via Youtube License by
Repéré par Aurélie Rodrigues
Ces personnes souffrent de Morgellons, une maladie (encore) non reconnue par le corps médical.
Lésions cutanées, fatigue, problème de concentration, violentes démangeaisons et une impression que des insectes grouillent sous la peau… Ces symptômes sont associés à la maladie des Morgellons, non reconnue par le corps médical. Cette pathologie divise les médecins, qui n’arrivent pas à s’accorder sur son origine: phénomène psychologique ou maladie de peau?
Des chercheurs à la Mayo Clinic (fédération hospitalo-universitaire) estiment que plusieurs dizaines de milliers d’Américains et Américaines pourraient en souffrir.
«C’est comme si leur peau était infectée par des aliens. Certaines maladies mentales comme la schizophrénie et la démence ou encore la consommation d’amphétamines peuvent la déclencher», avance Mark Davis, auteur d’une étude publiée en avril 2018 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Cas extrêmes, solutions extrêmes
En 2004, une étude réalisée par l’académie de médecine ANNALS à Singapour décrivait la détresse ressentie par les malades: certains en venant à s’automutiler pour extraire «les parasites», en se rongeant les ongles jusqu’au sang ou en utilisant une lame de rasoir. Newsweek explique que le diagnostic posé sur le mal qui les hante ne libère pas toujours les malades, et ce, même quand leurs résultats des analyses sont normaux.
La majorité des cas recensés par la division de dermatologie du National University Hospital à Singapour était des femmes de plus de cinquante ans. Certains médecins ont traité ces malades avec des neuroleptiques, estimant pour leur part qu’il s’agissait d’un «délire parasitaire» aussi appelé syndrome d’Ekbom.
«Une femme s’est aspergée les cheveux de kérosène et s’est ouvert la tête en espérant se débarrasser des insectes. Elle avait l’habitude de porter un bonnet de douche car elle craignait que les petites bêtes pénètrent son crâne. Un autre patient avait arraché ses ongles et ses acrochordons pour les montrer aux médecins et prouver la présence d’insectes», expliquent les auteurs de l’étude.
Théories du complot
Il suffit d’effectuer une simple recherche Google pour découvrir plusieurs théories conspirationnistes autour de la maladie des Morgellons. Parmi elle, celle des chemtrails, très populaire: les trainées blanches formées par la condensation d’eau produite par les moteurs d’avion seraient en fait des produits chimiques déversés à haute altitute. Pour les complotistes, ces épandages seraient à l’origine de la maladie.
En 2012, une étude publiée par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a été établi qu’il n’y avait pas cause infectieuse ni environnementale. À l’époque, le San Francisco Chronicle rapportait le témoignage de Cindy Casey, quarante-neuf ans:
«Nous voulons être reconnus. Ce mal n’est pas une illusion».
Pour les dermatologues de la Mayo Clinic, de nouvelles études sont nécessaires: «Il est crucial de trouver l’origine de cette maladie».
Car s’il est (pour l’instant) impossible de déterminer la source de ce mal, la souffrance reste belle et bien réelle.