Pensionnats autochtones: «un génocide culturel»


Quand la France et l’Angleterre ont conquis l’Amérique, ils ont écrasé les autochtones et les années ont suivi … Au Canada, pendant plusieurs décennies, le gouvernement et le clergé, forçaient les enfants a quitter leur tribu pour une assimilation de leur culture, leur langue maternelle pour les faire adopter valeurs chrétiennes et la sois-disant civilisation. Ces enfants ont été maltraités et violés par ceux qui en avaient la charge.
Nuage

 

Pensionnats autochtones: «un génocide culturel»

 

Des écoliers autochtones sont assis à leurs pupitres dans une école du Nunavit. La photo a été prise à une date indéterminée.

PHOTO ARCHIVES CANADA

HUGO DE GRANDPRÉ
La Presse

(OTTAWA) Après sept ans de travaux, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a rendu son rapport public, mardi. Elle conclut que les pensionnats indiens faisaient partie d’une politique de génocide culturel des peuples autochtones élaborée par le gouvernement fédéral.

Elle formule 94 recommandations pour tracer la voie à suivre pour une réelle réconciliation entre peuples autochtones et non autochtones du Canada. Les partis de l’opposition ont pressé le gouvernement de les mettre en oeuvre, mais ce dernier n’a promis pour l’instant que de les étudier.

Ces recommandations du rapport de 382 pages publié en anglais seulement sont très diverses et s’adressent à tous les ordres de gouvernement, de même qu’à la population, à l’Église, aux médias et même à des écoles et ordres professionnels.

Elles vont d’excuses par le pape lui-même à l’adoption et la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Elles incluent aussi la tenue d’une enquête nationale sur les femmes autochtones assassinées ou disparues, l’adoption d’une nouvelle «proclamation royale de réconciliation» et l’abolition de l’article 43 du Code criminel qui permet au gardien d’un enfant d’utiliser la force pour le corriger.

La Commission de vérité et réconciliation a été créée en 2007 en marge de l’entente à l’amiable d’un important recours collectif engagé par les victimes de ces pensionnats. Plus de 4 milliards de dollars en compensations ont déjà été versés par Ottawa en vertu de cette entente.

Pensionnats

Les pensionnats autochtones ont été actifs pendant plus d’un siècle, d’environ 1870 à 1970. Le dernier établissement financé par le gouvernement fédéral a fermé ses portes à la fin des années 90. Plus de 150 000 enfants ont séjourné dans les 139 institutions qui ont vu le jour.

Au moins 3200 des enfants envoyés en pensionnat y seraient décédés, un taux plusieurs fois supérieur au taux de mortalité infantile de l’époque, a noté le rapport.

Le président Murray Sinclair a ajouté que, selon les commissaires, ces quelque 3000 décès pourraient n’être que la pointe de l’iceberg et s’élever plutôt à 6000. Le rapport contient des recommandations pour continuer à mener ce macabre décompte.

Génocide culturel

La Commission a dénoncé dès le premier paragraphe du rapport la politique du gouvernement fédéral à l’égard des peuples autochtones, dans le cadre de laquelle ces pensionnats ont été créés.

«Cette politique était destinée à éliminer les peuples autochtones en tant qu’entités politiques et culturelles distinctes, peut-on lire dans le document. L’établissement et les activités de ces pensionnats autochtones étaient une partie centrale de cette politique, qui ne peut être décrite que comme un génocide culturel.»

Pressé par les partis de l’opposition d’accepter les recommandations du rapport, dont celle de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, le gouvernement Harper s’est gardé de faire des promesses et de reconnaître l’existence d’une tentative de génocide culturel, mardi.

«Ce gouvernement a agi dans plusieurs dossiers pour améliorer la vie des Autochtones», a cependant affirmé le premier ministre, évoquant entre autres les excuses du Parlement aux peuples autochtones en 2008.

Le Parti libéral s’est, quant à lui, engagé à adopter toutes les recommandations du rapport s’il prend le pouvoir.

http://www.lapresse.ca/

Pourquoi Idle No More ?


Ceux qui lisent les nouvelles sur le Web, voit comme titre Idle No More Combien de personnes ont cliquer pour lire ce dont il est question .. Pour quoi que Théresa Spence a entrepris une grève de la faim ? Le premier Ministre Canadien n’aime pas les Québécois alors encore moins les amérindiens … alors il semble aveugle et sourd aux revendications des Premières Nations …
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Pourquoi Idle No More ?

 

Depuis un peu plus d’un mois, les Autochtones qui se réclament du mouvement Idle No More multiplient les manifestations à travers le Canada. Des « flash mobs » rassemblent des centaines de participants qui dansent au son des tambours traditionnels. À Sarnia, dans le sud de l’Ontario, un groupe a bloqué les voies ferrées du Canadien National pendant près de deux semaines, avant de devoir démanteler ses barricades suite à une injonction des tribunaux.

À Ottawa, sur l’île Victoria au milieu de la rivière des Outaouais, juste en face du Parlement canadien, la chef Theresa Spence entame sa 4e semaine de jeûne dans l’espoir de pouvoir rencontrer le premier ministre Stephen Harper. Ailleurs, certains chefs parlent d’augmenter la pression en organisant des actions de désobéissance civile, comme l’occupation de postes frontières entre le Canada et les États-Unis.

Ce bouillonnement d’activisme autochtone est largement alimenté par les réseaux sociaux. Les médias traditionnels, eux, s’y intéressent peu, de sorte que la grande majorité des citoyens canadiens n’ont toujours aucune idée des raisons pouvant expliquer la montée de ce mouvement de contestation.

Pourquoi les Autochtones protestent-ils ?

Tout d’abord, pour dénoncer les nombreux changements législatifs contenus dans le projet de loi C-35 du gouvernement Harper, qui modifie à la fois des éléments de gouvernance autochtone ainsi que plusieurs normes environnementales et ce, sans que les Premières Nations aient jamais été consultées.

Mais aussi parce que l’an dernier, lorsque le conseil de bande d’Attawapiskat a décrété l’état d’urgence en raison d’une grave crise du logement, la réponse du gouvernement fédéral a été d’accuser la communauté de dilapider les fonds publics et de la placer sous tutelle. Un geste qui a par la suite été dénoncé par les tribunaux comme « inutile » et « déraisonnable ».

Parce que depuis 1980, au moins 600 femmes autochtones sont portées disparues ou ont été assassinées, des crimes qui demeurent souvent non résolus. Les femmes autochtones sont aujourd’hui cinq fois plus susceptibles de subir une mort violente que les autres Canadiennes.

Parce que pendant plus de 100 ans, le système de pensionnats fédéraux a été l’instrument d’un ethnocide délibéré visant à éradiquer les cultures autochtones. Et parce qu’aujourd’hui, la Commission d’enquête vérité et réconciliation, chargée de faire la lumière sur ces années sombres, doit faire appel aux tribunaux pour que le gouvernement accepte de lui remettre les documents nécessaires à la réalisation de son mandat.

Parce qu’au Québec, les négociations pour signer un traité avec les Attikamekw et les Innus ont commencé en 1975, il y a 38 ans, et que rien n’indique qu’elles aboutiront prochainement. Et parce que cela n’empêche nullement l’exploitation des ressources naturelles sur les territoires revendiqués par ces nations, sans que celles-ci puissent en bénéficier de manière convenable.

Parce que de toute manière, les gouvernements – fédéral et provinciaux – n’ont trop souvent pas respecté les traités négociés avec les Premières Nations.

Parce que les effets du colonialisme canadien se font toujours sentir aujourd’hui.

Parce que le revenu médian des Autochtones qui habitent sur une réserve est de 14 000$, contre 33 000$ pour les autres Canadiens.

Parce que l’espérance de vie des hommes inuit n’est que de 64 ans, soit 15 ans de moins que pour le reste de la population masculine canadienne. Un taux qui s’apparente à celui du Turkménistan ou de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Parce que 33% des Autochtones âgés de 25 à 54 ans n’ont pas terminé leurs études secondaires, soit 20% de plus que le reste de la population canadienne.

Parce qu’en 2006, on évaluait que 45% des logements dans les réserves nécessitaient des réparations majeures, une augmentation de 10% par rapport à 10 ans auparavant.

Parce que même si les Autochtones ne représentent que 3% de la population canadienne, ils comptent pour 18% du total des délinquants sous responsabilité fédérale.

Parce que peu importe le domaine que l’on examine, les indicateurs socio-économiques sont toujours plus défavorables aux Autochtones.

Et surtout, parce qu’au bout du compte, rien n’est véritablement fait pour changer cette situation.

Mais si les Autochtones manifestent, c’est aussi parce qu’ils sont jeunes et qu’ils sont fiers. Parce qu’ils sont prêts à se battre pour leur culture et pour le droit d’exprimer leur réalité.

Parce qu’on s’attend à ce qu’ils se taisent mais qu’ils ont malgré tout quelque chose à dire.

Et parce qu’on a toujours refusé de les écouter lorsqu’ils ne haussent pas la voix.

Idle no More est le signe visible du ras-le-bol des peuples invisibles.

http://quebec.huffingtonpost.ca