Ouïghours: «Plus personne ne peut ignorer l’existence des camps en Chine»


Est-ce qu’on a appris quelque chose depuis tous ces siècles de civilisations ? Des guerres dont 2 qui fut mondiale ? Alors que nous sommes si savant, si techno, il y a encore des races qui croient que d’autres ethnies sont inférieurs à l’aube de 2020. En Chine, il y a des camps de détention dont 1 million de personnes incarcérées, des villes et des villages entiers ont été vidés de leurs habitants à cause de leur religion, leur culture. C’est un génocide culturel ni plus, ni moins. On ne peut pas fermer les yeux sur ce genre d’autorité.
Nuage


Ouïghours: «Plus personne ne peut ignorer l’existence des camps en Chine»

PHOTO THOMAS PETER, ARCHIVES REUTERS

D’après des organisations de défense des droits de la personne, plus d’un million de musulmans, principalement d’ethnie ouïghoure, sont détenus dans des camps de rééducation politique au Xinjiang. Sur la photo, des travailleurs marchent le long de la clôture de ce qui est officiellement connu comme un centre de formation professionnelle à Dabancheng.

« Ce n’est pas assez de se dire préoccupé, maintenant, il faut dénoncer. » Le représentant du Congrès mondial ouïghour au Canada, Memet Tohti, n’a pas été particulièrement surpris par le contenu des documents classifiés détaillant le fonctionnement d’un vaste système de détention de la minorité musulmane en Chine.

AGNES GRUDA
LA PRESSE

« Ça fait des années que nous alertons le gouvernement canadien à ce sujet », a-t-il souligné en entrevue téléphonique, mardi.

Mais cette gigantesque fuite provenant de l’intérieur de l’appareil étatique chinois, et diffusée par le Consortium international des journalistes d’enquête dimanche dernier, ne permet plus à la communauté internationale d’ignorer cette politique de détention extrajudiciaire et de lavage de cerveau visant la minorité ouïghoure.

« Aujourd’hui, plus personne ne peut prétendre ignorer l’existence du plus vaste réseau de camps d’incarcération depuis la Seconde Guerre mondiale », fait valoir Memet Tohti.

Des camps qui s’inscrivent dans une politique visant « la destruction de tout un groupe ethnique avec sa langue, sa culture et sa religion ».

Nous sommes profondément préoccupés par la situation des droits de la personne à laquelle sont confrontés les Ouïghours musulmans et les autres minorités en Chine. Un porte-parole d’Affaires mondiales Canada en réaction à la publication des « Chinaleaks »

« Ça fait des années qu’ils se disent préoccupés, le Canada doit clairement condamner la Chine, tout ça va bien au-delà d’une simple violation des droits de la personne », plaide Memet Tohti.

Selon le chercheur allemand Adrian Zenz, jusqu’à 1,8 des quelque 10 millions d’Ouïghours, soit près d’une personne sur cinq, croupiraient dans ces camps de rééducation idéologique, qui ont proliféré à la faveur d’une campagne de répression qui s’est accélérée autour de 2015-2016.

Les documents qui ont fait l’objet de la récente fuite révèlent « d’une façon poignante l’ampleur et le degré de sophistication du système d’incarcération », souligne France-Isabelle Langlois, directrice du bureau d’Amnistie internationale à Montréal.

« Nous sommes dans un monde orwellien, face à une grande entreprise d’anéantissement culturel », résume-t-elle.

Génocide culturel

Pour Marie Lamensch, coordonnatrice de l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne, les documents publiés ce week-end « prouvent qu’il y a une intention d’enfermer tous ces gens pour détruire leur culture, et que des ordres sont donnés spécifiquement à cette fin ».

En d’autres mots, l’incarcération systématique des Ouïghours n’est ni fortuite ni accidentelle, mais s’inscrit dans le cadre d’une politique qui répond à tout le moins à la définition de « génocide culturel », selon Marie Lamensch.

Le cas échéant, ajoute-t-elle, ces documents pourraient aussi servir de preuves devant la justice.

Jusqu’à maintenant, nous n’avions que les photos satellites et les témoignages des survivants pour confirmer l’existence de ces camps. Kayum Masimov, un Montréalais d’origine ouïghoure

Les documents internes, qui émanent vraisemblablement d’une personne haut placée du régime chinois, confirment à 100 % ce que tous les Ouïghours, dont la majorité ont perdu contact avec un ou plusieurs de leurs proches, savent déjà, souligne M. Masimov.

« Les faits ne font plus de doute, il y a plus de 1 million de personnes incarcérées, des villes et des villages entiers ont été vidés de leurs habitants, on parle de torture, de viol, de lavage de cerveau », dit Kayum Masimov. Lui aussi est déçu de l’inaction du Canada.

En juillet dernier, le Canada, avec une vingtaine d’autres pays, a publié une déclaration commune appelant la Chine à mettre fin à son système d’incarcération arbitraire et aux autres violations des droits des Ouïghours.

Lundi, dans la foulée des révélations des « Chinaleaks », la Grande-Bretagne a appelé l’ONU à demander que des inspecteurs puissent visiter les camps d’internement que Pékin continue à décrire comme des « centres de formation ».

Les documents publiés dimanche révèlent qu’il s’agit en réalité d’un réseau de centres de détention dont les prisonniers subissent un contrôle physique et mental absolu, restent incarcérés pendant un minimum de 12 mois, et n’ont droit qu’à un appel à un proche par semaine – droit qu’ils peuvent se faire retirer en guise de punition.

Le Canada a demandé à plusieurs reprises à la Chine de libérer tous les Ouïghours emprisonnés arbitrairement, rappelle le porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Adam Austen.

Il fait référence à des déclarations adoptées à l’ONU en septembre et novembre 2018, en mars 2019, ainsi qu’à la déclaration commune de juillet dernier.

Ottawa a également « soulevé directement auprès des Chinois » le sort de Husein Celil, un citoyen canadien d’origine ouïghoure détenu depuis 13 ans en Chine sous des accusations de terrorisme.

Mais des militants ouïghours espèrent que la communauté internationale, incluant le Canada, ira plus loin, en lançant une enquête sur les camps chinois ou encore en sanctionnant le régime de Pékin.

« On pourrait sûrement revoir nos relations commerciales avec la Chine », avance pour sa part France-Isabelle Langlois, d’Amnistie internationale.

https://www.lapresse.ca/

Des publicités personnalisées pour "laver le cerveau" des internautes


Avant Internet, quand j’étais petite, il y avait les messages subliminaux qui furent interdit. Je ne vois pas la différence entre ces messages et publicités subliminaux et  ces publicités qui  influencent inconsciemment des personnes ciblées en contrôlant les sites qu’elle visite. C’est une honte !!. Envoyer des publicités pour inciter les femmes a coucher avec leur mari est une trahison.. Envoyer de la publicité pour faire adopter un animal c’est de la manipulation… un lavage de cerveau est à mon avis criminel
Nuage.

 

Des publicités personnalisées pour « laver le cerveau » des internautes

Les fausses publicités peuvent notamment être intégrées au fil d’actualité Facebook. © afp.

Source: Daily Dot

Pour 29 dollars (environ 25 euros) l’entreprise The Spinner promet d' »influencer inconsciemment une personne en contrôlant le contenu des sites qu’elle visite régulièrement ».

Imaginez: votre couple traverse une mauvaise passe et cela fait quelques semaines, voire quelques mois, que vous n’avez pas eu de relation sexuelle avec votre partenaire. Pour vous convaincre de coucher avec lui, ce dernier fait alors appel à une entreprise qui va disséminer des publicités destinées à vous « laver le cerveau » et à vous inciter à penser au sexe. Si ce scénario semble tout droit sorti d’un épisode de « Black Mirror », il est pourtant bien réel et a été imaginé par la société The Spinner.

« The Spinner est un service permettant d’influencer inconsciemment une personne en particulier en contrôlant le contenu des sites qu’elle visite régulièrement. La personne ciblée est exposée de manière répétée à des centaines de messages déguisés en contenu rédactionnel », explique l’entreprise sur son site internet.

Outre la formule intitulée « Initiez un rapport sexuel! » – la plus populaire avec 100% de clients masculins – The Spinner propose également des publicités pour inciter ses parents à adopter un chien, ou encourager un proche à arrêter de rouler en moto ou de fumer.

Un exemple du type de contenu qui s’affiche sur le compte Facebook de la victime. © The Spinner.

Comment ça fonctionne?

Dans la pratique, une fois le paiement effectué, The Spinner envoie un lien en apparence anodin à la personne ciblée.

« Quand elle clique sur le lien, un cookie s’accroche au téléphone visé. À partir de ce moment, la cible sera stratégiquement bombardée d’articles personnalisés », a expliqué Eliott Shefler, vice-président du département social et média de l’entreprise au site Daily Dot.

En informatique, un cookie est l’équivalent d’un fichier texte stocké sur le terminal de l’internaute qui indique ses préférences aux sites visités. Dans ce cas, le cookie permet donc de filtrer les publicités et de n’afficher que celles qui correspondent à la formule choisie par la personne qui l’a piégé.

Par exemple, la formule « Initiez un rapport sexuel! » présente dix articles différents à l’utilisateur cible, qui verra ces articles publiés 180 fois dans divers contextes (y compris sur Facebook) pendant trois mois.

Question morale

En offrant la possibilité à certains hommes de « laver le cerveau » de leur femme (une formule utilisée par Elliott Shefler en personne) pour les forcer à faire l’amour, The Spinner flirte avec les limites de la morale. Comme l’explique le thérapeute Raffi Bilek au Daily Dot:

« Vous ne drogueriez probablement pas votre femme pour la forcer à avoir une relation sexuelle avec vous une fois qu’elle a perdu connaissance. Donc vous ne devriez pas non plus essayer de lui laver le cerveau ».

De son côté, Eliott Shefler se défend:

« Les marques et les politiciens font ça depuis des années. Nous offrons juste la possibilité aux gens lambda de faire de même ».

Contacté par le Daily Dot, Facebook a assuré qu’il enquêtait actuellement sur les pratiques de The Spinner. Quoi qu’il en soit, cette affaire prouve une nouvelle fois que les grands réseaux sociaux alimentés par les revenus publicitaires sont la cible de pratiques peu scrupuleuses et potentiellement dommageables.

https://www.7sur7.be/

Lavages de cerveau : les victimes du Dr Cameron réclament encore justice


Le docteur Ewen Cameron est mort peu temps avant la fin du programme, malheureusement, il ne répondra pas de ses actes. Des expériences dans les années 50 – 60 ont été faites à l’insu des victimes qui ont été dans une institution pour des troubles psychologies qu’il fallait payer. Ils ont été drogués au LSD, subit des électrochocs dans le but d’effacer leur mémoire pour insérer d’autres souvenirs qui ne sont pas à eux. Ces expériences ont été financé par la CIA.
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Lavages de cerveau : les victimes du Dr Cameron réclament encore justice

 

Le reportage de Michel Marsolais

La torture et le lavage de cerveau sont condamnés dans la plupart des pays du monde. C’est pourtant ce qui s’est passé à Montréal dans les années 50 et 60 sous le couvert de traitements donnés par un institut de l’Université McGill. Les victimes de ces expériences de lavage de cerveau et leurs familles se sont réunies pour une première fois à Montréal afin de demander justice.

Un texte de Michel Marsolais

Les larmes ont vite coulé dans la petite salle bondée. Des gens des quatre coins du pays sont venus exprimer leur frustration, leur colère ou leur désespoir face aux expériences menées à l’Institut Allan Memorial à Montréal, dès la fin des années 40, jusqu’en 1963.

Financées par la CIA, ces expériences de lavage de cerveau étaient menées à l’insu des patients, qui venaient se faire traiter pour des troubles psychologiques mineurs comme la dépression.

Dimanche, les familles des victimes se sont réunies pour une première fois afin de demander des excuses et pour entamer une poursuite contre le gouvernement fédéral.

Les expériences sont devenues de plus en plus barbares et destructrices jusqu’à la fin. Nous voulons faire l’histoire en amenant le gouvernement en justice Julie Tanny, la fille d’une victime

« Nous sommes tous victimes de ces terribles événements », assure Marilyn Rappaport, qui prend soin d’une sœur qui ne la reconnaît pas.

Des hommes et des femmes assis dans une petite salle écoutent une présentation

Des victimes et des proches victimes de traitements du Dr Cameron se sont rassemblées pour demander justice. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Un projet pour effacer les mémoires

Sans le savoir, des centaines de Canadiens ont servi de cobayes pour des expériences dignes d’un film d’horreur qui se sont déroulées à l’Institut Allan Memorial de Montréal. Celui-ci été dirigé par Ewen Cameron, un médecin d’origine écossaise.

Pendant une quinzaine d’années, le Dr Cameron y menait le projet MK-Ultra de la CIA qui visait à effacer la mémoire d’un individu pour la remplacer par une nouvelle personnalité.

En plein cœur de la guerre froide, l’idée était de pouvoir contrôler mentalement des individus à des fins militaires. Des drogues comme le LSD, des électrochocs étaient largement utilisés pour déprogrammer les individus.

Des patients pouvaient être plongés dans le sommeil pendant des semaines pendant qu’une bande sonore répétait le même message.

L’Institut Allan Memorial à Montréal

Des familles brisées

La vie de centaines de patients a été littéralement détruite. Certains sont devenus très agressifs, d’autres, comme des enfants. Beaucoup ne reconnaissaient personne.

La mère d’Aline Fortin a été radicalement transformée par les traitements du Dr Cameron et les longs séjours au Allan Memorial. Les enfants se sont pratiquement retrouvés orphelins, le père est devenu alcoolique.

« Elle changeait complètement. On ne la reconnaissait pas. On trouvait ça curieux quand elle allait à l’hôpital, elle ne revenait pas guérie. C’était pire et on ne comprenait pas pourquoi », raconte Aline Fortin.

« Ce ne sera pas facile, mais nous avons une chance », estime l’avocat Alan Stein, qui portera cette cause.

Initialement, neuf patients avec de graves séquelles avaient été indemnisés par la CIA. Ensuite dans les années 90, le gouvernement canadien a indemnisé 77 patients dans le cadre d’un programme qui a pris fin depuis longtemps et qui n’admettait aucune responsabilité.

Depuis, on compterait moins d’une dizaine d’ententes hors cour avec d’autres familles pour des montants de 100 000 $, mais avec des clauses de non-divulgation.

Reconnaissance publique réclamée

Alison Steel, dont la mère ne s’est jamais remise de son passage à l’Institut Allan Memorial, a reçu une indemnisation l’an dernier. C’est cette résidente de Knowlton qui a initié la réunion des victimes directes et indirectes du Dr Cameron qui ne s’étaient jamais rencontrées.

Une femme parle avec un micro à la main.

Alison Steel est la fille de l’une des victimes. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

« Je suis encore très en colère », affirme-t-elle, avant de fondre en larmes.

Les familles veulent aussi une reconnaissance publique du tort qui leur a été fait et blâment les institutions – dont l’Université McGill – qui ont cautionné ces expériences.

Ironiquement, les victimes du Dr Cameron ont dû payer pour servir de cobaye, puisque ces expériences étaient prétendument des traitements.

Ewen Cameron est mort en 1967, peu après la fin du programme.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/