Au Québec, L’affaire Shafia a fait couler beaucoup d’encre, l’enquête, l’accusation de trois personnes de meurtre a pris une tournure de sage a cause du statut crime d’honneur. Les crimes d’honneur ne devrait pas passer être acceptés dans aucun pays car il s’agit bel et bien de meurtre’ Les crimes d’honneur, ne font pas partie de loi religieuse mais ce sont des traditions de certaines cultures et pas juste dans les pays musulmans. D’ailleurs certains érudits musulmans se sont prononcés contre les crimes d’honneur
Nuage
Crimes d’honneur, entre mythe et réalité ► Des actes criminels mal connus
Photo: AFP/Farjana K. Godhuly
Des femmes victimes d’attaques à l’acide, au Bangladesh
De quoi s’agit-il? Ce qui est communément appelé « crime d’honneur » est un acte perpétré par des membres d’une famille contre une femme, de la même famille, dont les agissements sont assimilés à une dérive morale et, par conséquent, à une atteinte à l’honneur de la famille, du clan ou de la tribu.
Cependant, le faisceau des actes qualifiés d’immoraux est très vaste. Cela peut aller d’un simple échange verbal entre une fille et un garçon dans la rue à l’acte sexuel.
Des témoignages de victimes expliquent que des femmes peuvent être tuées ou mutilées pour ne pas avoir obéi à leur mari, à leur père ou à leur belle-mère.
L’ONG Amnistie internationale explique que les crimes d’honneur sont « une pratique consacrée par la culture plutôt que par la religion ».
Toujours selon l’organisation de défense des droits de la personne, ces crimes sont perpétrés dans un grand nombre de pays, allant de l’Égypte au Pérou en passant par la Jordanie, l’Italie ou la Norvège.
Les statistiques montrent que la majorité de ces crimes ont lieu dans les pays musulmans, mais Amnistie internationale insiste sur le fait que « l’islam ne préconise pas la peine de mort pour inconduite liée à l’honneur ». D’ailleurs, de nombreux dirigeants islamiques condamnent les crimes d’honneur, note l’organisme.
Devant l’ampleur de cette pratique dans le monde arabe et musulman, l’ayatollah Hussein Fadlallah, une autorité de l’islam chiite au Liban, a prononcé une fatwa (avis juridique) en 2008 dans laquelle il condamne cette pratique, la considérant comme
« une action répréhensible, condamnable, illicite du point de vue légal et comme un crime à part entière qui ne jouit d’aucune condition atténuante. »
Selon l’ONU, environ 5000 femmes sont victimes de crimes d’honneur chaque année. Cependant, il est pratiquement impossible d’évaluer leur nombre avec précision, les décès étant généralement classés parmi les accidents et les suicides.
Plusieurs organisations de défense des droits de la personne estiment que le chiffre de l’ONU est en deçà de la réalité. Ainsi, dans un document consacré au phénomène des crimes d’honneur, Amnistie internationale cite plusieurs exemples:
- En Jordanie, 5000 femmes auraient été victimes de cette pratique rien qu’en 1997. Depuis, le nombre de crimes d’honneur dans ce pays a diminué, la famille royale jordanienne ayant fermement condamné cette pratique.
- Au Cambodge, 43 épouses accusées d’adultère ont été défigurées à l’acide en trois ans. Les années concernées ne sont pas précisées.
- Au Bangladesh, 775 personnes ont été victimes de ces crimes entre 1999 et 2001. Les motifs vont du refus d’avances sexuelles au rejet d’une demande en mariage.
Les raisons peuvent également relever de l’absurde. Au Pakistan, un homme a affirmé avoir tué sa femme après avoir rêvé qu’elle l’avait trompé.
Les auteurs des crimes d’honneur sont rarement inquiétés par la justice. Sans compter que les décisions rendues par les juges, quand la cause se rend jusque devant les tribunaux, font souvent preuve de clémence envers les criminels.
Au Canada
La notion de crime d’honneur ne fait pas partie du droit criminel canadien. En 2010, la ministre de la Condition féminine, Rona Ambrose, avait évoqué la possibilité de renforcer le Code criminel pour tenir compte de ces pratiques, mais le ministre de la Justice, Rob Nicholson, avait écarté cette idée.
Au Canada
La notion de crime d’honneur ne fait pas partie du droit criminel canadien. En 2010, la ministre de la Condition féminine, Rona Ambrose, avait évoqué la possibilité de renforcer le Code criminel pour tenir compte de ces pratiques, mais le ministre de la Justice, Rob Nicholson, avait écarté cette idée.
Verdict de culpabilité des Shafia : un appel pour la mère et le fils? Crédit photo PC / Nathan Denette Les avocats de la mère et du fils Shafia, reconnus coupables L’affaire Shafia Mohammad Shafia, sa seconde épouse Tooba Yahya et leur fils Hamed Mohammad Shafia étaient accusés des meurtres prémédités de trois des filles du couple : Zainab, Sahar et Geeti (âgées de 19, 17 et 13 ans) et de la première épouse de M. Shafia, Rona Amir Mohammad, âgée de 52 ans Les trois accusés avaient plaidé non coupables aux accusations portées contre eux. |