10 Signes subtils sur les pieds révélateurs de maladies


Les pieds peuvent devenir des indicateurs pour certaines maladies. Cependant, ce n’est qu’à titre informatif, seuls des examens et un médecin pourront confirmer l’état de santé d’une personne
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10 Signes subtils sur les pieds révélateurs de maladies

Par Kelsey Kloss

Apprenez à détecter les signes sur les pieds qui peuvent révéler des maladies graves, comme le diabète, des affections de la thyroïde et des maladies cardiaques, avant même que vous ne consultiez un médecin.

Vous remarquez que vos pieds sont secs et squameux

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Vous pourriez souffrir de problèmes thyroïdiens, à plus forte raison si un hydratant ne corrige pas la situation. Lorsque la thyroïde (une glande en forme de papillon, à la base du cou) devient malade, elle produit moins d’hormones thyroïdiennes régularisant le métabolisme, la pression artérielle, la croissance des tissus et le développement des systèmes ostéomusculaire et nerveux. Marlene Reid, podiatre de Napierville, en Illinois, explique :

« Les problèmes thyroïdiens causent la sécheresse de la peau. Lorsque nous remarquons une fissuration de la peau des pieds ou si un hydratant ne fait pas disparaître la sécheresse en quelques jours, nous suggérons aux patients de voir leur médecin afin de s’assurer que leur glande thyroïde est en santé. »

Des ongles cassants peuvent également signaler des problèmes thyroïdiens.

Vous remarquez des orteils sans poils

Vous pourriez être atteint d’une maladie artérielle. Si les poils de vos orteils disparaissent soudainement, cela pourrait indiquer une mauvaise circulation causée par la maladie artérielle périphérique (MAP).

« Les symptômes en sont la diminution de la croissance des poils sur les pieds et les chevilles, des orteils violacés et une peau mince ou brillante », dit Suzanne Fuchs, chirurgienne podiatrique au North Shore University Hospital de New York.

La MAP, une accumulation de plaque dans les artères des jambes, touche environ 8 millions d’Américains. Les symptômes sont quasi imperceptibles, mais les médecins peuvent la détecter en prenant le pouls du coussinet plantaire ou par une tache sur une radiographie.

« Lorsque je remarque un durcissement des artères sur une radiographie de pied fracturé, je suis à 99 % certain d’une affection similaire des vaisseaux sanguins du myocarde », dit Gary A. Pichney, chirurgien podiatrique de l’Institute for Foot and Ankle Reconstruction au Mercy Medical Center.

Vous remarquez des plaies qui ne guérissent pas

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Ce pourrait être un indice de diabète. La glycémie non contrôlée endommage les nerfs et provoque une mauvaise circulation, de sorte que le sang ne parvient pas aux pieds. Lorsque le sang ne se rend pas à une blessure causée, par exemple, par des chaussures qui frottent, la peau ne guérit pas correctement.

De nombreux diabétiques sont diagnostiqués en raison de problèmes aux pieds », dit la Dre Reid.

Les autres symptômes du diabète sont des picotements ou un engourdissement des pieds. Demandez à votre médecin de faire un test de glycémie.

Vous ressentez une inflammation douloureuse du gros orteil. 

Ce pourrait être une crise de goutte, un type d’arthrite qui touche généralement l’articulation du gros orteil. Vous ne mangez que du steak et du vin ? Les aliments riches en purine, un composé chimique présent dans les viandes rouges, le poisson et certains alcools, peuvent déclencher une attaque de goutte en élevant le niveau d’acide urique dans le corps. L’acide urique est normalement éliminé dans l’urine, mais peut être produit en grande quantité ou insuffisamment excrété, chez certaines personnes.

« Le plus souvent, on constate le dépôt d’acide urique dans le gros orteil ou la cheville, dit Bob Baravarian, podologue et spécialiste du pied et de la cheville au Providence Saint John’s Health Center, à Santa Monica, en Californie. Le patient se réveille avec une articulation rouge et gonflée. C’est extrêmement douloureux. »

Le cas échéant, un médecin prescrit des anti-inflammatoires pour soulager et propose un régime faible en purine en prévention.

Vous remarquez de minuscules lignes rouges sous un ongle

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Il pourrait s’agir d’une infection cardiaque. Des stries rouges sous les ongles des orteils ou des doigts attestent de la rupture de vaisseaux sanguins, des hémorragies filiformes. Elles se produisent lorsque de petits caillots sanguins endommagent les capillaires sous les ongles. Elles peuvent indiquer une endocardite, une infection de la paroi interne du cœur. Les gens qui souffrent d’une maladie cardiaque, qui portent un stimulateur cardiaque ou dont le système immunitaire est affaibli (tels que les cancéreux sous chimiothérapie, les séropositifs et les diabétiques) sont plus à risque de développer une endocardite. Cette infection entraîne une insuffisance cardiaque lorsqu’elle n’est pas traitée. Si vous remarquez des hémorragies filiformes sous vos ongles, sans traumatisme préalable, consultez votre médecin et demandez une évaluation de votre cœur et de la circulation sanguine.

Vous constatez une déformation des pieds

Il pourrait s’agir du cancer du poumon ou d’une maladie cardiaque. La déformation des épiphyses osseuses en canne de golf, dans les orteils et les doigts, est souvent synonyme de cancer du poumon, d’une infection pulmonaire chronique, d’une maladie cardiaque ou d’une maladie intestinale. Le cancer du poumon et les maladies cardiaques diminuent la résistance vasculaire, ce qui augmente le flux sanguin vers les petites artères des ongles des orteils et des doigts, gonfle les tissus et provoque une déformation des épiphyses osseuses (doigts et orteils deviennent plus ronds et plus larges). Bien que les patients soient généralement conscients qu’ils ont une maladie à l’origine de la déformation, il vaut mieux consulter son médecin.

Vous constatez que la surface des ongles est criblée de trous

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Ce pourrait être le psoriasis. Si vous voyez de petits trous, des rainures ou des stries dans vos ongles d’orteils, vous pourriez souffrir du psoriasis des ongles. Bien que la plupart des gens qui souffrent de psoriasis des ongles soient aussi atteints de psoriasis généralisé (une maladie auto-immune qui parchemine et irrite la peau), 5 % des personnes atteintes de psoriasis des ongles ne sont pas touchées ailleurs.

« Si on n’a jamais constaté le psoriasis chez vous, mais que vos ongles sont crevassés, vous devriez consulter », dit Pichney.

Les autres symptômes sont des taches blanches et des lignes horizontales sur les ongles. Pour traiter le psoriasis, votre médecin peut prescrire des crèmes ou des stéroïdes topiques à injecter sous l’ongle.

Vous avez des ongles en cuillère

Vous pourriez souffrir d’anémie ou de lupus. Y a-t-il, dans votre ongle, une dépression assez profonde pour contenir une goutte d’eau? Aussi connue sous le nom de koïlonychie, la déformation des ongles en forme de cuillère peut indiquer une carence en fer, l’hémochromatose (une surproduction de fer), la maladie de Raynaud (qui affecte l’apport sanguin aux extrémités) et, parfois, le lupus érythémateux (une maladie auto-immune qui porte le système immunitaire à s’attaquer aux cellules, aux tissus et aux organes). Les ongles en cuillère apparaissent parfois chez les nourrissons, mais cela se corrige au cours des premières années de vie. Si vous remarquez un ongle en cuillère, consultez votre médecin. Celui-ci fera un test sanguin pour en déterminer la cause exacte.

Vous remarquez une ligne droite sous vos ongles

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Ce pourrait être le cancer de la peau. Une ligne verticale sombre sous un ongle pourrait indiquer un mélanome malin des extrémités ou mélanome caché, une forme de cancer de la peau qui apparaît sur les parties du corps moins visibles. Les autres mélanomes cachés sont les mélanomes de l’œil et de la bouche.

« Une ligne noire apparaît, qui court de la base de l’ongle à l’extrémité, dit Pichney. Le patient doit consulter un podiatre ou un dermatologue pour s’assurer que ce ne n’est pas un champignon (généralement de couleur jaune brunâtre, et dont la ligne n’est pas continue). »

Bien que seulement 5 % de tous les cas de mélanome diagnostiqués soient du genre caché, celui-ci est le plus fréquent chez les personnes à la peau foncée.

Vous remarquez une accentuation de la cambrure du pied

Il pourrait s’agir de lésions neurologiques.

« La plupart des pieds très arqués sont associés à une forme d’affection neuromusculaire sous-jacente, dit Pichney. Si quelqu’un constate un amincissement des muscles plantaires, cela pourrait indiquer une maladie neurologique appelée Charcot-Marie-Tooth (CMT). »

Cette maladie héréditaire endommage les nerfs périphériques (nerfs autres que ceux du cerveau et de la moelle épinière). Le CMT peut aussi entraîner des changements dans la démarche, des engourdissements, de la difficulté à garder l’équilibre, la perte de musculature dans les jambes et, plus tard, des symptômes similaires dans les bras et les mains. Consultez votre médecin si vous remarquez des anomalies. « Chaque fois que vous constatez des changements dans vos pieds, consultez immédiatement un podiatre », suggère la Dre Reid.

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5 choses que vos pieds disent de votre santé


Ce fut très difficile de remettre des bas et des souliers après l’été qui finit. Mais bon, maintenant, que tout le monde a les pieds cachés pour affronter les mois a venir, les pieds peuvent se manifester pour indiquer que tout n’est pas pour le mieux pour eux
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5 choses que vos pieds disent de votre santé

Une fois l’été terminé, nos pieds retrouvent chaussettes et chaussures et, loin de notre vue, nous avons souvent tendance à les négliger. Voici quelques signes à ne pas laisser passer car nos pieds ont parfois des choses à nous dire sur notre santé.

Vous avez les pieds qui grattent

La cause la plus commune des pieds qui démangent est la mycose des pieds, également appelé pied d’athlète car les sportifs en sont régulièrement atteints. Elle est due à des champignons, les dermatophytes. Ces parasites se développent dans la couche la plus superficielle de la peau, car ils ont besoin de la kératine pour assurer leur survie. La mycose commence souvent entre les 4e et 5e orteils. Puis l’atteinte s’étend aux autres espaces entre les doigts de pied, et parfois à la plante du pied, en provoquant de fortes démangeaisons.

Cette infection se développe dans un environnement humide : en portant des baskets dans lesquelles vous transpirez par exemple. Généralement, l’application d’une crème antimycosique pendant quelques semaines est suffisante pour soigner le pied d’athlète. Pour éviter les récidives, à la salle de sport, après la douche, séchez bien vos pieds et pensez à aérer et désinfecter vos baskets avec une poudre antifongique. À la maison, après le bain ou la douche, essuyez bien chaque espace entre les orteils avec une serviette propre et surtout ne la partagez pas car l’infection est contagieuse.

Vous avez les pieds qui enflent

Les pieds gonflés peuvent être dus à de multiples causes : le port de chaussures trop serrées, une station debout trop prolongée ou (évidemment) une entorse de la cheville. Mais si ce gonflement dure plusieurs jours, il est important de consulter le médecin car cela peut être un signe d’alerte. Cela peut signifier que vous avez un problème aux reins, ou ce peut être un effet secondaire de certains médicaments que vous prenez (pour le diabète ou l’hypertension artérielle par exemple).

Il est également important de consulter un médecin de toute urgence si le gonflement des pieds est accompagné de symptômes tels que des douleurs thoraciques, des difficultés respiratoires ou des vertiges, car ils pourraient indiquer qu’un un caillot bouche une artère et que le sang s’accumule dans les jambes ou être le symptôme d’une maladie cardiaque.

Vous avez les pieds qui brûlent

La sensation de pieds qui brûlent peut aller du simple picotement à une véritable douleur qui vous réveille en pleine nuit. Si vous avez passé la journée debout ou à faire du shopping, pas d’inquiétude : vos pieds sont simplement fatigués. Mais des brûlures qui persistent peuvent être le signe d’une maladie circulatoire appelée maladie artérielle périphérique. La MAP survient très couramment chez les patients plus âgés et elle va souvent de pair avec une maladie coronarienne. Elle est provoquée par une athérosclérose (un durcissement des artères) ou par des lésions artérielles.

Consultez un médecin si cette sensation de brûlure dure plusieurs semaines ou si les symptômes deviennent plus intenses et douloureux. En attendant, surélevez vos pieds le plus souvent possible pour soulager les symptômes.

Vous avez les pieds froids

De nombreuses personnes ont froid aux pieds sans qu’il y ait de cause sous-jacente. Mais cela peut aussi être le signe d’une très mauvaise circulation sanguine. Si vous fumez, vous souffrez peut-être de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie inflammatoire qui touche les bronches, les empêchant d’absorber la bonne quantité d’oxygène et entraînant de ce fait une baisse du taux d’oxygène dans le sang. Comme les extrémités des membres sont extrêmement sensibles à une mauvaise circulation, cela peut se manifester par une sensation de pieds froids ou engourdis. N’hésitez-pas à consulter votre médecin car un diagnostic précoce de la BPCO permet de ralentir l’altération de la fonction respiratoire.

Vous avez une douleur dans le gros orteil

Des douleurs localisées dans l’articulation d’un gros orteil ne sont pas à prendre à la légère car elles peuvent suggérer que vous souffrez d’une forme complexe d’arthrite particulièrement douloureuse appelée la goutte. La goutte survient en réaction à un taux anormalement élevé d’acide urique dans le sang. Cela se traduit par le développement de cristaux d’acide urique notamment dans les articulations, comme le gros orteil. Le gros orteil est alors enflé, rouge et très douloureux, au point qu’on peine à le toucher. Une alimentation trop riche, une consommation excessive d’alcool et une trop grande sédentarité sont souvent les principaux responsables de cette augmentation du taux d’acide urique.

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CRISE DE GOUTTE : QUELS SYMPTÔMES, QUELLES CAUSES ?


Une maladie qu’on entends de temps a autre, qui touche plus souvent les hommes. Quand les crises surviennent ce sont surtout la nuit.
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CRISE DE GOUTTE : QUELS SYMPTÔMES, QUELLES CAUSES ?

 

    Mais comment la reconnaître ?

    Quels sont les signes possibles d’une crise de goutte ?

    Qui dit goutte dit douleur !

    Les crises de goutte ne sont pas discrètes, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Elles commencent la nuit, par une douleur violente.

    Cela va plus loin : l’articulation affectée gonfle – c’est souvent celle du gros orteil, mais le genou ou la cheville peuvent aussi être touchés, ainsi que, plus rarement, le poignet, le pied, les doigts et les coudes. Elle devient chaude, rouge, et sensible au toucher.

    Des crises temporaires

    Cette première crise dure de trois à dix jours. Dans la plupart des cas, elle disparaît d’elle-même et sans séquelles, mais ce n’est pas une raison pour ne pas aller consulter bien sûr : si aucune stratégie de traitement et de prévention n’est mise en place, l’épisode va se reproduire.

    Qu’est-ce qui déclenche une crise de goutte ?

    Les causes de la goutte sont bien connues.

    L’organisme souffre d’une concentration excessive d’acide urique, ce qui favorise la formation de cristaux dans le liquide synovial qui sert normalement à lubrifier les articulations. A cause de ces cristaux, une inflammation se met en place, ce qui cause la douleur et les autres symptômes.

    Certaines causes de la maladie ne dépendent pas de nous : les hommes sont plus touchés, surtout quand ils prennent de l’âge. Des antécédents familiaux et certains éléments du passé médical (le fait d’avoir été transplanté, ou certains traitements médicamenteux) augmentent aussi le risque. Cependant, il y a aussi des facteurs de goutte que nous maîtrisons, comme le surpoids ou une consommation excessive d’alcool.

    Qu’est-ce qui déclenche la crise douloureuse ?

  • Les abus alimentaires ou d’alcool

  • Un accident ou une opération chirurgicale

  • Une période très stressante ou le déclenchement d’une autre maladie

    Comment réagir à une crise de goutte ?

    Les crises peuvent être traitées, notamment par des anti-inflammatoires.

    Ceux-ci sont plus efficaces au début de la crise, il est donc important de consulter dès les premiers symptômes.

    Une fois que le diagnostic de la goutte sera confirmé, le médecin pourra aussi vous conseiller un traitement de fond et un changement de régime alimentaire pour éviter les nouveaux épisodes. Ainsi, il faudra :

  • Eviter les aliments qui augmentent le taux d’acide urique (foie, haricots séchés et pois notamment)

  • Maintenir un poids de forme

  • Boire (de l’eau) en suffisance.

Article publié par Marion Garteiser, journaliste santé

Sources : Sources: Harrison – principes de médecine interne, 16ème édition

La goutte, une maladie plus complexe qu’il n’y paraît


La goutte une maladie qui semble avancer dans divers pays, est-ce du a la restauration rapide ? l’obésité ? Il est clair que certains sont plus prédisposés que d’autres … mais comme maladie douloureuse, ayant probablement certaines conséquences sur d’autres problèmes de santé, les scientifiques cherchent de meilleur traitement
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La goutte, une maladie plus complexe qu’il n’y paraît

 

Martine Lochouarn

INFOGRAPHIE – Elle se manifeste par des crises articulaires très douloureuses.

Si l’épidémie mondiale d’obésité suscite à juste titre des inquiétudes, une autre maladie augmente en parallèle: la goutte 

«En Europe, elle touche 1 à 1,5 % de la population. Aux États-Unis, son incidence est passée entre 1990 et 2007 de 2,1 % à 3,9 % de la population, soit plus de 8 millions de sujets atteints, explique le Pr Thomas Bardin, rhumatologue (hôpital Lariboisière, Paris). La goutte progresse partout, frappant des pays jusque-là indemnes, comme la Chine, le Japon ou la Nouvelle-Zélande.»

Une progression favorisée par l’alimentation de type «fast-food», plus calorique, plus grasse, propice à l’expression de prédispositions génétiques mieux identifiées. Selon une étude récente, les Américains obèses ont 2 à 3 fois plus souvent la goutte que ceux de poids normal…

La goutte se manifeste par des crises articulaires très douloureuses, touchant surtout la base du gros orteil, parfois la cheville, le genou ou la main. Elle est provoquée par des cristaux d’urate de sodium issus de la dégradation en acide urique des purines, biomolécules majeures du métabolisme*. L’acide urique est pour l’essentiel éliminé par les reins dans les urines.

«Dans le sang, il est sous forme d’urate de sodium, peu soluble, qui tend à précipiter en formant des microcristaux s’il dépasse 60 mg/l, indique le rhumatologue. Sa solubilité baissant avec le froid, ces microcristaux se déposent plutôt aux extrémités.»

Ils se forment à la surface des cartilages et de la membrane synoviale des articulations, parfois dans les tendons ou sous la peau… Leur croissance est extrêmement lente.

Le plus souvent, l’hyperuricémie résulte d’une discrète prédisposition génétique à mal éliminer l’acide urique et d’une alimentation qui la favorise. L’hyperuricémie et les dépôts sont asymptomatiques, mais 10 à 15 % des hyperuricémiques font une crise de goutte qui, elle, est douloureuse. Plus l’hyperuricémie est ancienne et élevée, plus le sujet est âgé, et plus le risque de crise s’accroît.

Sauf exception, la goutte se déclare tardivement. Elle touche 4 à 5 fois plus souvent les hommes, surtout après 50 ans. La goutte peut aussi être secondaire à une insuffisance rénale. Chez les femmes très âgées, elle découle souvent de la prise prolongée de diurétiques contre l’hypertension. Elle atteint alors plutôt les mains. Dans cette dernière forme et dans les gouttes sévères apparaissent des tophus, des nodules parfois volumineux, remplis de cristaux d’urate, indolores mais qui peuvent léser les articulations et les os.

«Pour qu’une crise de goutte survienne, il faut qu’un événement fragilise un dépôt, libérant des cristaux dans l’articulation où ils interagissent avec des cellules immunitaires, monocytes-macrophages et polynucléaires. Une réaction inflammatoire se déclenche alors», explique le Pr Frédéric Lioté, rhumatologue (hôpital Lariboisière et Inserm U606, Paris).

L’événement déclencheur peut être un coup, une infection, une fièvre… Parfois juste un repas copieux. L’articulation devient alors rouge, chaude, douloureuse.

«L’accès est si brutal que la plupart des malades peuvent dire précisément à quel moment il s’est déclenché.»

La crise est souvent assez typique pour suggérer le diagnostic au médecin.

«Mais seule la biopsie de l’articulation qui place en évidence les cristaux permet de l’affirmer.»

Les crises de goutte peuvent également toucher la main.Application de glace

 


Les crises de goutte peuvent également toucher la main. Crédits photo : BSIP/SGO / BSIP

Certains malades ne feront qu’un accès ou deux ; pour d’autres, la maladie deviendra chronique, l’intervalle entre les crises diminuant au fil du temps.

«Il faut distinguer le traitement de la crise, qui vise à réduire la douleur, mais ne prévient pas les accès ultérieurs, du traitement de fond de la goutte, destiné à faire disparaître les dépôts en ramenant l’uricémie à la normale, souligne le Pr Pascal Richette (hôpital Lariboisière, Paris). Médicament de référence de la crise d’arthrite goutteuse, la colchicine est d’un usage délicat. Les anti-inflammatoires et les corticoïdes peuvent aussi être utilisés, sauf contre-indications.» Le repos articulaire, l’application de glace soulagent également.

En cas de goutte sévère (atteinte rénale, osseuse, tophus) ou d’accès répétés, un traitement de fond au long cours s’impose pour normaliser l’uricémie.

«Il repose surtout sur l’allopurinol, à utiliser avec précaution, et depuis peu sur un nouveau médicament, le fébuxostat.»

Le traitement repose aussi beaucoup sur la restriction d’aliments favorisant l’hyperuricémie (protéines animales, bière, sodas sucrés…).

Outre ces nouveaux soins, la recherche a aussi apporté une meilleure compréhension de la goutte, maladie inflammatoire intriquée avec le syndrome métabolique, avec le diabète, et qu’on soupçonne depuis peu d’être par elle-même un facteur de risque cardio-vasculaire. Son traitement évoluera donc certainement beaucoup dans les prochaines années vers une prise en charge plus globale des malades.

* Les purines sont un constituant majeur de l’ADN, et aussi de l’ATP, la molécule majeure des échanges d’énergie dans la cellule.

http://sante.lefigaro.fr