Le Saviez-Vous ► Connaissez-vous le Kuru ?


Le Kuru attaquait surtout des femmes d’une tribut de la Nouvelle-Guinée qui consommaient le cerveau d’un guerrier qui s’est distingué. Puis il eut la tremblante chez le mouton et la maladie de la vache folle que plusieurs d’entre nous ont entendu parler ainsi que le prion. C’est quatre maladies ont des points communs que grâce à la recherche, elles sont maintenant rarement présente dans le monde
Nuage

 

Connaissez-vous le Kuru ?

 

JOHN CRUX PHOTOGRAPHY VIA GETTY IMAGES

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

Connaissez-vous le Kuru ?

Jusqu’au milieu des années 1950 existait un rituel funèbre dans une tribu de la Nouvelle-Guinée. Pour conserver l’intelligence et la force d’un guerrier qui s’était particulièrement distingué, lorsque ce dernier mourait, les femmes mangeaient son cerveau qu’elles apprêtaient sous forme d’une soupe grisâtre et donnaient les muscles du héros aux hommes. Ainsi espérait-on léguer ces vertus aux autres membres de la tribu. Autre particularité de cette tribu, une maladie unique en son genre qui affectait surtout les femmes : le kuru. En quelques mois, des signes de paralysie apparaissaient puis suivaient une démence et finalement la mort.

En 1954, la Grande-Bretagne adopte une loi interdisant toute forme de cannibalisme sur ses territoires et le kuru disparaît. Pendant les 30 années qui suivirent, on n’entendit plus parler du Kuru.

L’encéphalite spongiforme

Puis, en 1982, un chercheur américain, Stanley Prusiner, qui étudiait certaines maladies du cerveau, établit un lien entre une maladie du mouton, une autre du bœuf et le kuru. En fait, dans les trois cas, si on observait le cerveau d’un sujet décédé de ces affections, celui-ci était fortement endommagé. En fait, le cerveau ressemblait alors à une éponge, d’où le nom d’encéphalite (inflammation du cerveau) spongiforme (forme d’une éponge). Or des encéphalites spongiformes, on en retrouve chez le mouton atteint d’une maladie appelée : la tremblante du mouton, chez les bovins, dans les cas de la maladie de la vache folle, et chez les humains dans une maladie rare décrite par deux chercheurs allemands dans les années 1920: la maladie de Creutzfeldt-Jacob. Prusiner découvrit même l’agent infectieux responsable de la transmission de la maladie. Il le baptisa Prionpour : Protéine Infectieuse. Ses travaux sur des hamsters l’amènent à prouver qu’il ne s’agit ni d’une bactérie, ni d’un virus, mais plutôt d’une protéine qui est à la source de l’infection. C’est une première dans le monde médical et en 1997, il se voit attribuer le prix Nobel de médecine pour sa découverte. Mais qu’est-ce donc que ce fameux prion ?

Un nouvel ennemi : le prion

Supposons que vous disposez d’une boule de plasticine et que vous la façonnez sous la forme d’un carré. Vous avez toujours la même substance, mais dans une forme différente. Si votre boule s’insérait dans un trou rond, sa nouvelle forme ne pourra plus entrer dans le même orifice. La protéine infectieuse du prion est en fait une protéine que l’on retrouve à la surface des cellules nerveuses, mais cette protéine a adopté une nouvelle forme qui fait qu’elle ne peut plus occuper la place qu’elle avait. Elle s’accumule donc sous forme de plaques à la surface des cellules nerveuses et entraîne ainsi la mort de ces cellules. La PrP (pour Protéine du Prion), transmet sa capacité de prendre une nouvelle forme aux protéines normales du sujet atteint. Mais comment se transmet-elle ? C’est ici que notre histoire du Kuru devient palpitante : elle peut se transmettre en mangeant des substances cérébrales atteintes et même par simple contact avec ces substances.

Le mode de transmission

La transmission chez les animaux trouvait donc une explication. Pour des besoins de production rapide, on avait pris l’habitude d’incorporer aux moulées que l’on servait aux animaux des restes d’autres animaux morts. Tous les abats non utilisables pour la consommation étaient broyés, desséchés et incorporés aux céréales. Ainsi, les moutons contractaient la tremblante du mouton et les bœufs, la vache folle. Chez les humains, une hormone de croissance était administrée dans certains cas. Cette hormone provenait d’une glande située dans le cerveau, la glande hypophyse. Dans d’autres cas, la maladie de Creutzfeldt-Jacob survenait après une greffe de cornée transmise par des instruments contaminés. Maintenant que l’on sait comment désinfecter adéquatement ces instruments et que les hormones de croissance sont synthétiques (elles ne sont plus fabriquées à partir des hypophyses), ces types de contamination n’ont plus cours. La maladie de Creutzfeldt-Jacob est très rare (1 cas sur 1 000 000) et affecte généralement des personnes âgées. Mais durant l’épidémie de la vache folle en Angleterre, des jeunes adultes (20-30 ans) décédèrent de cette maladie, laissant présager une transmission potentielle de l’animal infecté à l’homme.

Et l’élimination

En réalité, une série de mesures mirent cette maladie en échec: cessation de toute forme de cannibalisme, surveillance ce qui est incorporé dans les moulées animales, administration d’hormones de croissance synthétiques, désinfection adéquate des instruments utilisés lors d’une greffe de cornée et élimination toutes les bêtes atteintes dans le bétail destiné à la consommation. Comme quoi, la recherche scientifique permet de belles réalisations.

http://quebec.huffingtonpost.ca

Le Saviez-Vous ► Que se passerait-il si vous mangiez du cerveau humain?


Si l’habitude est de pratiquer le cannibalisme, il y a un risque d’avoir une maladie très grave causée par le prion. Cependant, l’être humain est comestible, mais contient énormément de calories et n’est donc pas un aliment de choix à mettre dans notre menu même occasionnellement. De toute manière, juste à y penser, cela coupe l’appétit
Nuage

 

Que se passerait-il si vous mangiez du cerveau humain?

 

Que se passerait-il si vous mangiez du cerveau humain?

Manger du cerveau humain ou ne pas manger du cerveau humain là  est la question

Le cannibalisme est en effet un thème récurrent et plutôt apprécié des films d’horreur. De quoi susciter chez certains de véritables questions. Mais que se passe-t-il réellement lorsqu’on mange de la viande humaine?

Si un tel comportement peut nous sembler peu ragoûtant voire carrément psychopathe, l’histoire ne manque pas d’exemples en la matière. Et certains révèlent des choses assez fascinantes sur les conséquences potentielles du cannibalisme. L’un des plus célèbres est celui d’une tribu vivant en Papouasie-Nouvelle Guinée: la tribu des Fore. Depuis toujours, celle-ci avait pour tradition de manger ses défunts.

UNE MALADIE QUI DÉVORE LE CERVEAU

En effet, les Fore croyaient que le seul moyen d’atteindre la terre des morts était d’être mangé. Dès que l’un d’entre eux perdait la vie, la tribu organisait ainsi un vaste festin funéraire au cours duquel le récent défunt était au menu. Il était cuisiné et mangé dans son intégralité, y compris les organes dont le cerveau et les parties génitales. Toutefois, ce rituel n’a pas été sans conséquence pour les Fore.

À partir des années 1950, des médecins ont commencé à observer l’apparition d’une étrange maladie chez les aborigènes. Celle-ci se traduisait par l’apparition de troubles neurologiques: perte de l’équilibre, de la coordination des mouvements, démence avant de conduire à  la mort. En étudiant les cas, les spécialistes ont fini par trouver l’origine du mal et nommer la maladie.

Désigné sous le nom de Kuru, il s’agit d’une encéphalopathie spongiforme transmissible. Similaire à  la maladie de Creutzfeldt-Jakob, elle est causée par un prion, une protéine anormale qui se met à  attaquer le cerveau et percer des trous à  l’intérieur jusqu’à le faire ressembler à une éponge.

D’après les spécialistes, la période d’incubation peut être très longue, plus de 50 ans, mais une fois la maladie déclarée, l’état de la personne s’aggrave rapidement. Du fait de l’augmentation du nombre de cas, la tribu des Fore a fini par cesser de se nourrir de ses morts et toute pratique cannibale. Mais son histoire et le Kuru ont inspiré de nombreuses études scientifiques.

UNE VIANDE RICHE EN LIPIDES SATURÉS 

Cet exemple est régulièrement évoqué pour argumenter les éventuelles conséquences du cannibalisme. Toutefois, ce n’est probablement pas la seule maladie que vous pourriez contracter en mangeant de la viande humaine infectée. Même si celle-ci est cuisinée, certains micro-organismes pourraient facilement survivre à la température pour ensuite infecter celui qui vient de se régaler.

Reste que dans la pratique, ragoûtant ou non, le corps humain peut bel et bien être considéré comme une viande comestible. Mais elle se rapproche alors plus de la viande rouge que de la viande blanche, en raison du taux élevé de myoglobine, le pigment rouge qui la colore. Or, si la viande contient des protéines, elle contient aussi beaucoup de lipides saturés. Des nutriments à  consommer avec modération, d’après les spécialistes.

Selon une récente étude, un homme adulte totaliserait pas moins de 80 000 calories. Rien qu’un bras contiendrait quelque 1800 calories quand un coeur en réunirait plus de 700. Faire un festin d’un corps humain n’est donc pas particulièrement recommandé, ni d’en manger régulièrement d’ailleurs. Sans oublier que ça peut vous amener quelques ennuis d’un point de vue juridique et moral. Voilà qui devrait finir de vous couper l’appétit!

http://fr.canoe.ca/

Le Saviez-Vous ► 5 Histoires de cannibalisme


Le cannibalisme a été pratiqué à travers les âges, soit pour survivre, pour l’humiliation ou autre raison. Aujourd’hui, encore nous entendons parler de cas de cannibalismes.
Nuage

 

5 Histoires de cannibalisme

 

 


Photo: Cannibalisme au Brésil, gravure de 1557

 

par Evelyne Ferron  Spécialisée en histoire ancienne

Le 10 juin dernier, un article scientifique paru dans la revue « Nature » a mis en avant-plan une maladie associée aux pratiques anthropophages ou cannibales de la tribu Fore, de Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Le kuru, une maladie dégénérative du système nerveux qui provoque entre autres des tremblements, avait fortement affecté les gens de cette tribu entre 1950 et 1965, notamment en raison de la consommation du cerveau de leurs morts. Or, il n’y a pas que cette tribu qui a commis des actes de cannibalisme dans l’Histoire…

1- Le mythe de Cronos


Photo: Saturne (Cronos) dévorant un de ses fils de Francisco Goya 1823

Dans la mythologie grecque, le dieu Cronos, fils du Ciel (Ouranos) et de la Terre (Gaïa), craignait d’être détrôné par l’un de ses enfants, selon une prophétie qu’on lui avait racontée. Pour éviter de perdre son pouvoir, il mangeait systématiquement ses enfants à leur naissance. Mais son dernier enfant, Zeus, fut protégé par Gaïa et ce fut une pierre emmaillotée que Cronos dévora à la place de son fils. Le jour venu, Zeus défia Cronos et lui fit recracher tout ce qu’il avait jadis dévoré!

2- Au temps des Croisades


Photo: Illustration médiévale des croisades de Jérusalem

Au Moyen Âge, au cours de la première Croisade, les Croisés menèrent un long siège contre la cité fortifiée de Ma’arra al-Numan, tout près de Damas. Après avoir construit une tour d’assaut, les Croisés purent pénétrer dans les fortifications de la ville le 11 décembre 1098, alors que leurs réserves étaient presque épuisées. Malgré l’abdication des habitants, les Croisés y perpétrèrent un véritable massacre. Mais la cité n’était pas riche et les Croisés, à bout de réserves alimentaires, firent rôtir certains habitants de la ville pour les manger, si on en croit entre autres le récit de Raoul de Caen.

3- Le cannibalisme rituel au Brésil


Photo: Équarrissage de la victime Scène d’anthropophagie rituelle des Tupinamba par André Thevet

Les explorateurs Jean de Léry, André Thévenet et Hans Staden ont fait le récit et les dessins de rites anthropophages rituels au Brésil, alors qu’ils visitaient ce coin du monde au milieu du 16e siècle. La pratique semble avoir été propre au peuple des Tupi-Guarani et si on en croit Jean de Léry, il s’agissait surtout d’une façon d’humilier les ennemis:

« ils ne pratiquent pas le cannibalisme, ainsi qu’on pourrait le penser, par égard à la nourriture : car, bien que tous confessent que cette chair humaine est merveilleusement bonne et délicate, ils le font plus par vengeance que pour le goût. ». – Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil (1578)


Photo: L’explorateur André Thévet

4- La famine de Jamestown


Photo: À gauche: Crâne de « Jane » © Don Hurlbert/Smithsonian | À droite: reconstruction 3D du visage de « Jane » à partir du crâne par StudioEIS © Don Hurlbert/Smithsonian

Le premier établissement colonial de Nouvelle-Angleterre, Jamestown, est lui aussi associé au cannibalisme, mais cette fois-ci pour des raisons de survie en période de famine. Si certains récits d’époque laissaient croire à cette pratique, ce n’est qu’en mai 2013 que des chercheurs ont en effet pu démontrer que les premiers colons avaient consommé une jeune femme de leur groupe, surnommée Jane, qui avait 14 ans au moment des faits en 1609.

5- Le voyage fatal de la Méduse


Photo: Le radeau de la Méduse par Théodore Géricault, 1818

La Méduse est un bateau qui faisait partie d’une flotte envoyée au Sénégal pour asseoir l’autorité du roi Louis XVIII. Mais le 2 juillet 1816, la frégate avec 400 personnes à bord, s’est échouée au large des côtes sénégalaises, en raison d’une erreur de navigation. 147 survivants ont pris place sur un radeau et les plus hauts fonctionnaires dans des chaloupes, qui devaient en théorie remorquer le radeau… Les naufragés ont dérivé des jours avant qu’un autre navire de la flotte ne les retrouve le 17 juillet. Il ne restait que 15 survivants à bord. Deux survivants ont publié le récit de leur aventure et ont rapporté la nécessité de manger les morts, notamment après avoir eu à jeter la cuisinière par-dessus bord pour cause de maladie.

Bon appétit!

http://www.historiatv.com/