Éclipses, fusées et satellites, tout ce qui va se passer dans l’espace en 2017


En 2017, le ciel n’est pas supposé de tomber sur notre tête, il va quand même se passer beaucoup de choses dans l’espace pour cette nouvelle année
Nuage

 

Éclipses, fusées et satellites, tout ce qui va se passer dans l’espace en 2017

 

Le HuffPost  |  Par Gregory Rozieres

ESPACE – En 2016, il s’est passé de nombreuses choses au-dessus de nos têtes. Certaines réjouissantes comme l’arrivée de la sonde Juno autour de Jupiter. D’autres, à l’instar de l’écrasement de l’atterrisseur européen de la mission ExoMars ou de l’explosion d’une fusée de SpaceX, un peu moins.

2017 devrait également compter de nombreux rendez-vous spatiaux et astronomiques. Le HuffPost fait le point sur les grands rendez-vous spatiaux de l’année.

 

13 janvier : sortie dans l’espace de Thomas Pesquet

ESA

L’astronaute français va sortir de la Station spatiale internationale pour y installer de nouvelles batteries. Il pourrait rester en combinaison dans le vide spatial plus de 7 heures. Ce sera le 11e astronaute européen à réaliser une sortie extravéhiculaire sur l’ISS. Le retour sur Terre de Thomas Pesquet est prévu en mai 2017.

Premier trimestre : test du lanceur de SpaceX destiné à aller sur Mars

SpaceX

C’est la fusée, ou plutôt le propulseur qui devrait envoyer, à terme, l’homme sur Mars, selon SpaceX. Initialement prévu pour fin 2016, mais retardé à cause de l’explosion de septembre, le lanceur de la société d’Elon Musk Falcon Heavy devrait être testé dans le premier trimestre de l’année.

Cette fusée géante est en réalité composée, pour faire simple, de trois Falcon 9, le lanceur utilisé actuellement par la société pour ravitailler la Station spatiale internationale.

21 août : éclipse solaire totale (aux États-Unis)

Manoj.dayyala

Ce sera la première éclipse totale pour les États-Unis du XXI siècle.

Deuxième semestre : La Chine se pose sur la Lune

DR

Dans le deuxième semestre, la Chine devrait envoyer sa sonde Chang’e 5 sur notre satellite naturel. Ce serait la première fois qu’un vaisseau chinois se pose sur la lune, y collecte des matériaux et échantillons et rentre sur Terre. La sonde Chang’e 3 s’était déjà posée sur la lune en 2013. La Chine souhaite poser un rover sur la Lune d’ici 2020.

15 septembre : la chute finale de la sonde Cassini

nasa

Depuis le 30 novembre, la sonde américaine observe au plus près les anneaux de Saturne. Elle va continuer de s’en rapprocher puis, en avril, va une nouvelle et dernière fois changer de trajectoire. Une modification qui lui sera finalement fatale, le 15 septembre 2017. Car sa nouvelle orbite va l’envoyer entre les anneaux intérieurs et à moins de 2000 km de l’atmosphère de Saturne. Durant ses derniers instants, Cassini va tenter d’analyser comme elle peut ce qu’elle voit, avant d’enfin pénétrer dans l’atmosphère de Saturne et d’y finir sa vie.

Décembre 2017 : TESS, le chasseur d’exoplanète

Nasa

D’ici la fin de l’année, la Nasa devrait lancer son Transiting Exoplanet Survey Satellite. En orbite autour de la Terre, TESS va tenter de trouver dans l’espace des exoplanètes, à l’instar du télescope spatial Kepler qui a déjà découvert des milliers de planètes en dehors de notre système solaire.

500.000 étoiles devraient être analysées, bien plus brillantes que celles surveillées par Kepler, selon la Nasa, parmi lesquelles les 1000 naines rouges les plus proches. Le lancement pourrait toutefois être différé à juin 2018.

Décembre 2017 : Cheops, le chasseur de planètes européen

Si tout se passe bien, l’ESA, l’agence spatiale européenne, devrait elle aussi lancer un satellite à la recherche d’exoplanètes, CHEOPS, pour CHaracterising ExOPlanet Satellite. Cette fois, le but ne sera pas d’observer de nouvelles étoiles, mais de regarder plus en profondeur celles dont les chercheurs savent qu’elles abritent des exoplanètes.

Avec une technologie de pointe, le satellite va permettre par exemple de connaître la taille de ces planètes avec une précision accrue. Car si l’on a déjà repéré de nombreuses exoplanètes, leurs caractéristiques ne sont encore que des estimations très imprécises. Or, ce que veulent les chercheurs, c’est pouvoir analyser le plus en détail possible ces astres.

Dans l’année : une société privée sur la Lune

Moon Express

Il n’y a pas de date de lancement fixée, mais une chose est sûre: Moon Express a bien obtenu l’autorisation du gouvernement américain pour se poser sur la Lune. Le PDG de la société privée, Bob Richards, souhaite à terme exploiter les ressources minières lunaires, même si les missions de retour d’échantillons ne sont pas prévues avant 2020, précise le site Nom de Zeus. Pour autant, nombreux sont ceux qui doutent de la capacité de la société à réaliser une chose pareille, voire même à simplement se poser sur la Lune.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

On a trouvé pour la première fois des nuages sur une exoplanète (et ils pourraient bien être remplis de rubis et de saphirs)


Imaginez qu’à 1000 années-lumières une exoplanète aurait des saphirs et des rubis. Surement que des explorateurs aimeraient bien aller sur cette planète, sauf, il fait trop chaud, une chaleur est a peu près 1927°C de quoi a refroidir les ardeurs
Nuage

 

On a trouvé pour la première fois des nuages sur une exoplanète (et ils pourraient bien être remplis de rubis et de saphirs)

 

HAT P 7B

Si vous vous rendez un jour sur HAT-P-7b, pensez à prendre un parapluie résistant, car les nuages pourraient y être remplis de rubis et de saphirs. Bon, il faudrait déjà pouvoir vous rendre jusqu’à cette planète, située à plus de 1000 années-lumière de la Terre. Et de toute façon, sa température en surface de 1927°C ne vous donnerait certainement pas envie de vous y poser.

Surtout qu’au lieu de belles gemmes, vous y trouveriez avant tout du corindon vaporisé, le minéral dont est composé les fameuses pierres précieuses. Mais c’est tout de même la première fois que l’on a réussi à détecter des nuages autour d’une exoplanète, soit un astre situé en dehors du système solaire, rapporte le New Scientist.

Dans une étude publiée dans Nature Astronomy lundi 12 décembre, des chercheurs expliquent comment ils ont réussi à observer la météo à près de 10 millions de milliards de kilomètres de la Terre. Ils ont pour cela analysé quatre ans de données recueillies par le télescope spatial Kepler, spécialisé dans la chasse d’exoplanètes.

Une planète double-face

En observant HAT-P-7b, une planète 40% plus grande que Jupiter, ils se sont rendus compte que sa luminosité changeait dans le temps. L’explication la plus logique, c’est que des nuages se baladent à sa surface. Mais comment des nuages peuvent-ils se former avec cette chaleur? Car il faut dire que cette planète est très, très près de son étoile: elle en fait le tour en seulement deux jours!

Sauf que comme la Lune par rapport à la Terre, HAT-P-7b montre toujours la même face à son soleil: elle tourne sur elle-même aussi « vite » qu’elle tourne autour de l’étoile. Du coup, les scientifiques pensent que des nuages peuvent tranquillement se former à l’abris, sur la « face cachée ». Ensuite, les différences de températures créent un fort vent qui envoie les nuages sur la face lumineuse où ils finissent par s’évaporer.

Quant à la composition des nuages, c’est pour le moment une suggestion des chercheurs. En effet, le corindon, qui compose les saphirs et rubis, « bout » à une température inférieure à celle de la planète. Il serait donc logique que ces nuages soient en partie composés de ce minéral. Mais il faudra de nouvelles études et de nouvelles observations pour en avoir le cœur net.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Découverte d’une planète dont l’année dure 8 heures


Qu’est-ce le temps ? Une journée de 24 heures ? Pourtant le temps semble aller plus vite a d’autres endroits de l’univers. Certaines ne font même pas la moitié du terrestre. Le temps passe si vite
Nuage

Découverte d’une planète dont l’année dure 8 heures

 

Même si la NASA a expliqué, jeudi 15 août, qu’elle renonçait à réparer le système de positionnement de son télescope spatial Kepler, ce champion de la chasse aux planètes extra-solaires n’a pas fini de combler les astronomes.

Non seulement l’agence spatiale américaine a bon espoir de le reconvertir à distance pour d’autres tâches scientifiques, mais en plus de cela, les chercheurs sont loin d’avoir exploité toutes les données que l’engin a enregistrées depuis sa mise en service, en 2009. Comme c’est souvent le cas avec les missions spatiales, même lorsqu’elles sont mortes, leur héritage nourrit les scientifiques pendant des années.

Ainsi, dans une étude publiée le 16 août par The Astrophysical Journal, une équipe américano-danoise vient d’annoncer avoir pratiqué une nouvelle analyse des données de Kepler dans un but bien particulier : mettre la main sur des exoplanètes à révolution ultra-courte, c’est-à-dire des astres qui font le tour de leur étoile en moins d’un de nos jours terrestres, voire en moins d’une demi-journée.

Après avoir balayé le catalogue de quelque 150 000 étoiles surveillées par Kepler, ils se sont retrouvés avec une vingtaine de candidates. Parmi elles, une planète si proche de son étoile qu’elle en fait le tour en 8 heures et demie, ce qui la place dans le peloton de tête des planètes dont les « années » s’écoulent le plus vite. A titre de comparaison, la révolution de Mercure, la planète la plus proche du Soleil, dure 88 jours terrestres. La nouvelle venue, un peu plus grosse que la Terre, a été détectée par ses passages répétés entre Kepler et son étoile. Le télescope spatial a en effet été conçu pour repérer les minuscules baisses de luminosité de l’étoile que ces transits provoquent.

Baptisée Kepler-78b, cette petite exoplanète a toutes les caractéristiques de l’enfer.

Selon ses découvreurs, la température qui règne à sa surface étant comprise entre 2 000 et 2 800 °C, l’astre est recouvert d’un océan de lave. Il est aussi très probable que la plus grande partie de son atmosphère a été arrachée par les flux de particules et de rayons ultra-violets émis par son étoile. Dans ces conditions dantesques, il n’y a sans doute aucune chance que la vie soit possible sur Kepler-78b.

Comme le résume Joshua Winn, astrophysicien au MIT et co-auteur de l’étude, « il faut vraiment tirer sur son imagination pour envisager une vie dans un monde de lave. En tout cas, nous ne survivrions pas là-bas. »

Même si elle entre dans la catégorie très fermée des exoplanètes dont la révolution dure moins d’une journée terrestre, Kepler-78b est loin d’avoir le record en la matière. Celui-ci appartient à KOI-1843b, une planète qui fait le tour de son étoile en un peu plus de 4 heures. Cette incroyable proximité avec l’étoile a des conséquences intéressantes pour les astronomes, puisqu’elle leur permet… de deviner la composition de la planète. Il ne peut en effet s’agir d’une planète gazeuse, comme Jupiter, ni d’une planète rocheuse, comme la Terre, car si c’était le cas, les énormes forces de marée exercées par la masse de l’étoile la disloqueraient.

Selon un article que la même équipe d’astrophysiciens a fait paraître le 29 juillet dans The Astrophysical Journal Letters, KOI-1843b est donc majoritairement composée de fer, avec une part rocheuse ne dépassant pas les 30 %. Après les planètes-océans révélées en mai, voici donc venu le temps des planètes de lave et des planètes de fer…

Pierre Barthélémy

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2