D’où vient notre manie d’attendre des enfants qu’ils se taisent en public?


On ne tolère pas chez l’autre enfant ce que l’on tolère chez le sien. C’est un fait ! Quand on voit un enfant agiter dans un lieu public, nous avons tendance à juger les parents, et pourtant nous avons tous vécu ce genre de moment. Cependant, à certains endroits, on évolue par rapport aux enfants. Par exemple : Quand ma mère est décédée, au salon funéraire, il y avait dans une salle des tables et une boite de jouets pour les petits. Ana-Jézabelle et Aurélie avaient a peu près 3 ans et elles ont amener les jouets où ma mère était exposée. Le Monsieur qui s’occupe du salon funéraire, les regarde et ajoute : La vie continue, c’est un beau symbole de voir les enfants jouer. Alors que dans un autre salon funéraire pour une autre personne, on demandait aux enfants d’être tranquille même s’ils étaient a l’écart.
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D’où vient notre manie d’attendre des enfants qu’ils se taisent en public?

Le temps où les enfants ne pouvaient ouvrir leur bouche que lorsqu'on s'adressait à eux est toujours latent. | Ocean Biggshott via Unsplash

Le temps où les enfants ne pouvaient ouvrir leur bouche que lorsqu’on s’adressait à eux est toujours latent. | Ocean Biggshott via Unsplash

Daphnée Leportois

En société, les plus jeunes se doivent d’être sages comme des images sous peine d’être regardés de travers.

«Un inconnu à une femme avec sa fille de 2 ans, qui joue calmement à sa place dans le TGV: “C’est pas une aire de jeu, ici. Les enfants dans le train, c’est dans l’escalier.”»

Les anecdotes comme celle-ci, relayée sur Twitter par le compte Mother F*cking Stories, ne manquent pas.

«À 3 ans, mon fils assistait à une cérémonie hommage qui durait deux heures. Il s’est fait disputer par une vieille femme parce qu’il faisait trop de bruit en buvant son biberon. Je cite: “Je n’ai jamais vu autant d’irrespect.” Il écoutait en silence depuis plus d’une heure…», renchérit @CherryHanami.

Forcément turbulents

On peut certes comprendre que des adultes trouvent désagréable d’être perturbé·es dans le déroulement de leur emploi du temps bien rodé pour cause de cris, braillements, pleurs ou mouvements intempestifs –c’est bien pour ça que les hôtels ou restaurants «sans enfants» prolifèrent. Après tout, d’autres individus leur imposent un choix, celui d’avoir des enfants ou, à tout le moins, d’être en leur compagnie sonore et tumultueuse.

Mais la situation va plus loin que des heurts dus à une cohabitation non souhaitée. Ce que ces quelques récits révèlent, c’est que partout en société, les enfants dérangent pour la seule et unique raison qu’ils sont des enfants; ils seraient forcément trop turbulents pour respecter les normes d’un espace public destiné en priorité aux grandes personnes.

«Depuis que je suis mère, je m’interroge […] sur cette société qui veut qu’on fasse des enfants, mais pas voyants, pas bruyants, pas… pas “enfantins”», formule Coline Charpentier, avant de raconter une scène du même acabit s’étant déroulée au sein de la basilique Saint-Denis, haut lieu touristique: une visiteuse, fâchée, y avait demandé à son fils âgé de 1 an «de parler moins fort et d’arrêter de marcher sans respect».

Voici venu le temps de l’enfant roi… du silence.

Pour l’anthropologue de l’enfance et de la jeunesse Julie Delalande, ce manque de tolérance envers les bambins souligne «les différentes facettes du regard sur l’enfant et le décalage entre la théorie et la pratique», entre le grand principe érigé en maître du bien-être de l’enfant, autorisé à s’exprimer et que l’on se doit d’écouter, et sa mise en application, loin d’être universelle et constante.

Héritage hiérarchique

C’est le deux poids, deux mesures de notre société individualiste, pointe la professeure de sciences de l’éducation à l’université Caen Normandie:

«On va tolérer son enfant en tant qu’individu roi (c’est-à-dire que l’on veut qu’il soit lui-même et que tout ce qu’il fait sera valorisé comme une manifestation de lui-même), mais pas les manifestations individuelles des autres enfants. On ne tolère pas chez l’autre enfant ce que l’on tolère chez le sien.»

La liberté de l’enfant fait alors figure d’exception. C’est bien la preuve que le temps où ils devaient tous se tenir à carreau n’est pas si reculé que ça et que ce modèle, que l’on pensait disparu avec les martinets, où les enfants ne pouvaient ouvrir leur bouche que lorsqu’on s’adressait à eux est en fait toujours latent.

«C’est un héritage. On retrouve une empreinte très forte de l’ancien modèle traditionnel, où la place de l’enfant était de rester à sa place et la marque de respect envers l’adulte était de se taire», indique Julie Delalande.

Ce legs un peu réac s’est maintenu parce que la relation hiérarchique entre adultes et enfants ne s’est pas évaporée, quand bien même une plus grande place est faite aux enfants. Ils ne sont toujours pas autonomes et leur statut les place donc sous l’autorité des adultes, rappelle la chercheuse. C’est la norme actuelle.

«C’est une marque de pouvoir sur l’enfant que de le faire taire.» Julie Delalande, anthropologue de l’enfance et de la jeunesse

De la même manière qu’on ne tolèrera pas dans l’espace public qu’un parent terrorise son enfant et lui demande une totale soumission, car cela serait faire preuve d’«autoritarisme» et d’«abus de pouvoir», ce qui est jugé en cas de tapage ou de remue-ménage juvénile, ce ne sont pas tant les enfants que la relation de pouvoir, perçue comme défectueuse, de leurs parents.

«C’est une marque de pouvoir sur l’enfant que de le faire taire», relève Julie Delalande, également coresponsable, au sein du laboratoire Cirnef, du thème de recherche «Enfants, jeunes et adultes en interactions et dialogue».

L’agitation enfantine sera ainsi appréhendée comme «la marque d’un adulte qui ne sait pas imposer son pouvoir sur l’enfant».

Élèves modèles

En faisant remarquer qu’un marmot fait tache par son comportement, on admoneste l’adulte responsable bien plus que l’enfant à l’origine de la perturbation indésirable, et on fait part de son évaluation teintée de mépris envers l’éducation qu’il a reçue. Au fond, c’est le supposé manque d’autorité parentale qui est tancé.

Si l’on considère qu’être un bon parent consiste à faire en sorte que son enfant sache «bien se tenir» en public, c’est juste que l’on suit le mouvement général

 «Le modèle de normes éducatives dominant est porté par l’école, le rôle premier de l’enfant étant celui d’élève, qui rapporte des bonnes notes, fait ses devoirs…», décrit la spécialiste.

En classe, on ne fait pas n’importe quoi: on lève le doigt, on reste assis. Au travers des textes officiels de l’Éducation nationale se dessine une formule éducative:

«On est passé d’un modèle de soumission à un modèle dans lequel l’enfant doit être entendu. Mais quand on lui donne la parole, c’est dans une forme conçue pour lui, un cadre institué prévu par l’enseignant, et derrière le programme, comme les moments “Quoi de neuf?” en maternelle ou les prises de parole des délégués de classe.»

«Le modèle de normes éducatives dominant est porté par l’école.» Julie Delalande, anthropologue de l’enfance et de la jeunesse

C’est ainsi que l’on parvient à faire coexister l’idée que les mômes ont droit à la parole, à être écoutés, à manifester leurs envies, leurs élans et leur joie de vivre et celle, en apparence antagoniste, qu’ils feraient mieux de se faire tout petits en société.

«L’autonomie qui leur est accordée dans l’espace public est toute relative», constate Julie Delalande.

Cela ne revient aucunement à vouloir en faire au plus tôt des adultes miniatures sachant tenir en place, mais au contraire à permettre à leurs aîné·es de conserver leur ascendant en plein règne de l’enfant roi.

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Ce petit fragment de pierre pourrait être la plus vieille pièce d’échecs connue au monde


Cela reste à vérifier, mais il se pourrait que cette petite pierre travailler soit la plus ancienne pièce de jeu d’échec trouvé en Jordanie. Même si ce jeu est originaire de l’Asie, il a conquis l’orient pour s’étendre plus tard à travers le monde.
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Ce petit fragment de pierre pourrait être la plus vieille pièce d’échecs connue au monde


Ce petit fragment de pierre pourrait être la plus vieille pièce d'échecs connue au mondeCe petit fragment de grès a été découvert en 1991 sur le site jordanien de Humayma.© John Peter Oleson

Par Emeline Férard

Des archéologues ont étudié un petit fragment de grès découvert en 1991 sur un site archéologique en Jordanie. Ils pensent désormais qu’il s’agit d’une pièce d’échecs – peut-être une tour – vieille de 1.300 ans, ce qui ferait d’elle la plus ancienne jamais identifiée.

Les échecs font partie des jeux les plus anciens au monde. Selon les historiens, le jeu serait né en Asie, peut-être en Inde, il y a environ 1.500 ans. Il aurait ensuite gagné la Perse puis se serait diffusé au Moyen-Orient avant de gagner l’Europe et de s’y développer. Toutefois, le scénario exact reste flou et pour cause, les échecs n’ont pas toujours ressemblé à ce qu’on connait aujourd’hui.

Au fil du temps et des régions, le jeu a emprunté des noms, des règles et une présentation très différentes. En attestent les textes historiques et les pièces vieilles de plusieurs siècles découvertes à travers le monde. Mais c’est un témoignage plus rare que des chercheurs ont mis en évidence lors d’une réunion des American Schools of Oriental Research tenue à San Diego la semaine passée.

Un fragment plus précieux qu’il n’y parait

John Oleson, archéologue de l’Université de Victoria au Canada et ses collègues ont étudié un fragment de grès découvert en 1991 sur un site connu sous le nom de Humayma en Jordanie. Fondé au Ier siècle avant notre ère par les Nabatéens et occupé durant plusieurs siècles, le lieu constituait autrefois un important comptoir d’échange entre l’Asie, le Proche et Moyen-Orient

Or, le fragment daté de 1.300 ans ne serait pas un simple morceau de pierre de quelques centimètres. D’après l’équipe canadienne, il s’agirait en réalité d’une antique pièce d’échecs. Les archéologues ont noté que l’objet présente une forme rectangulaire surmontée de deux « cornes ». Un aspect qui serait très proche de celui de certaines anciennes pièces d’échecs islamiques, notamment des tours.

« Bien que la forme, rectangulaire à la base avec des projections écartées semblables à des cornes au dessus, ressemble à un bétyle (une pierre sacrée, ndlr) nabatéen, un parallèle avec d’anciennes pièces d’échecs islamiques est bien plus convaincant », a expliqué John Oleson, selon qui, les textes islamiques comportent des références au jeu d’échecs remontant aussi loin que le milieu du VIIe siècle.

La plus ancienne pièce d’échecs connue ?

Si le fragment est bel et bien une pièce d’échecs, son âge ferait d’elle le plus ancien exemple identifié à travers le monde. Une découverte précieuse mais pas une totale surprise pour les archéologues au vu du succès que connaissaient les échecs dans le monde islamique à cette époque et de la localisation du site de Humayma.

« Dans la mesure où le jeu a probablement été transporté vers l’ouest depuis l’Inde par les déplacements des marchants et des diplomates, ce n’est pas une surprise qu’une preuve antique soit trouvée [à Humayma] un site localisé sur la Via Nova Traiana », une voie romaine très fréquentée qui reliait la Syrie et la Jordanie, a argumenté l’archéologue canadien.

Néanmoins, l’hypothèse reste encore à vérifier. Bien qu’John Oleson affirme qu’il s’agit de l’explication la plus probable, il pourrait être impossible de confirmer la nature du fragment avec certitude. Des analyses supplémentaires vont être menées pour apporter de nouveaux arguments. Les archéologues comptent également retourner sur le terrain pour découvrir, peut-être, d’autres artéfacts.

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Voici ce qu’a appris une équipe de robots à travers 500 millions de parties de cache-cache


5 millions de parties pour jouer à cache-cache entre deux équipes de robots (des avatars) dotés d’intelligence artificielle : les bleus et les rouges. 75 millions de parties de plus, ils ont appris a utilisé leurs environnements pour se cacher ou trouver selon l’équipe. Ces robots virtuels ont pu donc créer des stratégies pour gagner..
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Voici ce qu’a appris une équipe de robots à travers 500 millions de parties de cache-cache

Les robots virtuels d'OpenAI jouent à cache-cache.

Les robots étaient propulsés par OpenAI Five, un système informatique composé de cinq réseaux de neurones artificiels indépendants qui prennent des décisions de façon autonome et apprennent de leurs erreurs afin de développer des nouveaux comportements.

Radio-Canada

On peut apprendre beaucoup sur le processus décisionnel de robots propulsés par l’intelligence artificielle en les observant lorsqu’ils sont laissés à eux-mêmes. C’est ce qu’a fait l’équipe de recherche du laboratoire d’intelligence artificielle OpenAI avec sa dernière expérience, qui consistait à simuler des centaines de millions de parties de cache-cache entre deux équipes de robots.

Les règles du jeu étaient simples. Une équipe d’agents virtuels devait se cacher tandis que l’autre devait les trouver. Le nombre de membres de chaque équipe variait aléatoirement entre un et trois.

Les avatars étaient placés dans une arène fermée où se trouvaient des boîtes et des rampes manipulables. Ils avaient aussi la capacité de bloquer l’accès à ces objets à l’autre équipe afin qu’elle ne puisse pas les déplacer.

Les robots étaient propulsés par OpenAI Five, un système informatique composé de cinq réseaux de neurones artificiels indépendants qui prennent des décisions de façon autonome et apprennent de leurs erreurs afin de développer de nouveaux comportements.

OpenAI Five fonctionne avec l’apprentissage par renforcement, qui récompense l’algorithme lorsqu’il adopte les comportements recherchés. C’est d’ailleurs une technique qui sert à entraîner des animaux.

Pour les 25 millions de premières parties, les avatars qui devaient se cacher (l’équipe bleue) se sont simplement déplacés dans l’espace tandis que les avatars qui devaient les trouver (l’équipe rouge) les pourchassaient.

L’équipe bleue a ensuite compris qu’elle pouvait se servir des objets dans son environnement pour créer des forts impénétrables grâce aux objets qu’elle avait à sa disposition.

Les robots virtuels d'OpenAI construisent un fort.

Les robots construisent un fort.

PHOTO : OPENAI

75 millions de parties plus tard, l’équipe rouge a développé une contre-stratégie. Elle s’est mise à utiliser des rampes pour sauter par-dessus les obstacles.

L'équipe rouge de robots virtuels d'OpenAI se sert d'une rampe pour franchir une barrière.

L’équipe rouge se sert d’une rampe.

PHOTO : OPENAI

L’équipe bleue a riposté en cachant les rampes dans son fort avant de bloquer l’entrée avec les blocs. 

L'équipe de robots bleus d'OpenAI cache des rampes.

L’équipe bleue cache des rampes.

PHOTO : OPENAI

Quand une équipe apprend une nouvelle stratégie, elle crée une pression chez ses adversaires, qui doivent s’adapter. On peut faire une intéressante analogie avec l’évolution des êtres humains sur la terre, lors de laquelle il y avait une constante compétition entre les organismes, a expliqué l’un des membres de l’équipe de recherche d’OpenAI, Bowen Baker, en entrevue avec New Scientist. 

Se servir de bogues pour gagner

Bowen Baker a été surpris de voir à quel point l’intelligence artificielle pouvait s’adapter, peu importe les embûches.

Quand l’environnement de la simulation s’est élargi pour inclure davantage d’obstacles, l’équipe bleue avait de nouvelles boîtes plus allongées à sa disposition. Les robots pouvaient alors fabriquer des forts plus complexes et plus difficiles à pénétrer.

Ils ont aussi fini par comprendre qu’ils pouvaient bloquer l’accès aux rampes à l’autre équipe. OpenAI était alors certain que cela marquait la fin de l’expérience, mais l’équipe rouge a découvert un bogue qui lui permettait de franchir des barrières sans rampe.

Démonstration du « surf de boîte » des robots d'OpenAI.

Démonstration du « surf de boîte ».

PHOTO : OPENAI

Cette stratégie, baptisée surf de boîte par l’équipe de recherche, consiste à se déplacer sur une boîte après avoir grimpé dessus à l’aide d’une rampe qui ne pouvait être manipulée.

Selon OpenAI, cette séquence d’événements indique que l’intelligence artificielle pourrait avoir la capacité de proposer des pistes de solutions inédites à des problèmes dans le monde réel.

On veut que les gens imaginent ce qui se passerait si on organisait une compétition de la sorte dans un environnement bien plus complexe. Les comportements appris pourraient résoudre des problèmes pour lesquels nous n’avons pas encore de solution, a expliqué Bowen Baker au MIT Technology Review. 

L’équipe bleue a fini par trouver une stratégie infaillible pour gagner toutes les parties : bloquer l’accès à tous les objets, y compris les boîtes, avant de construire son fort.

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Des rats ont appris à jouer à cache-cache et ils adorent ça !


Les rats entraînés a jouer à cache-cache avec les humains semble adorer à voir leur comportement quand ils sont trouvés. Ils ne reçoivent pas des friandises comme récompense, mais une interaction positive par des contact physique avec l’humain qui joue avec lui.
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Des rats ont appris à jouer à cache-cache et ils adorent ça !


Les rats aimeraient-ils jouer à cache-cache ? C’est ce que tendrait à prouver l’expérience de neuroscientifiques allemands. En effet, quel ne fut leur étonnement en constatant que non seulement les rats apprenaient vite ce nouveau jeu mais ils semblaient vraiment bien l’apprécier et même, ils en redemandaient ! De quoi soulever quelques questions éthiques et réviser notre regard sur l’utilisation qui est faite de ces animaux de laboratoire.

Pour les besoins d’une expérience, une équipe de neuroscientifiques allemands a passé plusieurs semaines avec des rongeurs dans une petite pièce remplie de cartons. Ils ont découvert que les animaux étaient étonnamment adeptes du jeu, alors même qu’ils n’étaient récompensés par aucune friandise. Au lieu de cela, les rats semblaient sincèrement heureux de découvrir leurs compagnons humains ou d’être attrapés par eux, à en juger par les petits bonds de joie et les cris ultrasoniques qu’ils poussaient, inaudibles pour l’oreille humaine et dont des travaux antérieurs ont montré qu’ils étaient associés au bien-être.

L’étude, publiée jeudi dans la revue Science, n’est pas qu’une histoire mignonne (ou angoissante, selon les points de vue), car elle donne un nouvel éclairage sur le jeu, un trait évolutif important chez les mammifères.

« Quand vous travaillez beaucoup avec les rats au fil des ans, vous vous rendez compte à quel point ces animaux sont intelligents et sociaux, dit le coauteur Konstantin Hartmann de l’université Humboldt de Berlin, où sont également basés les autres membres de l’équipe. Mais ce fut une surprise de voir à quel point ils se débrouillaient bien. »

Ces animaux sont intelligents et sociaux

Les recrues étaient des rats mâles adolescents, et le terrain de jeu une pièce de 30 mètres carrés. Un chercheur s’accroupissait pour se cacher derrière un carton, ou bien donnait au rat une longueur d’avance pour qu’il se cache, l’humain le cherchant. Pendant une à deux semaines, les rats ont appris que commencer le jeu à l’intérieur d’une boîte fermée, puis ouverte à distance, signifiait qu’ils devaient chercher, tandis que commencer le jeu avec la boîte ouverte signifiait qu’ils devaient se cacher

La prochaine fois que vous tomberez sur un rat chez vous, dites-vous qu'il veut peut-être simplement jouer à cache-cache. © HO, Reinhold, Sanguinetti-Scheck, Hartmann & Brecht, AFP

La prochaine fois que vous tomberez sur un rat chez vous, dites-vous qu’il veut peut-être simplement jouer à cache-cache. © HO, Reinhold, Sanguinetti-Scheck, Hartmann & Brecht, AFP

Ils ont rapidement mis au point des stratégies relativement sophistiquées, comme de revisiter des lieux où les humains s’étaient cachés auparavant, ou bien de se mettre à l’abri dans des boîtes opaques plutôt que transparentes lorsqu’ils se cachaient. Pour les entraîner, les auteurs ont récompensé les rats non pas avec de la nourriture ou de l’eau, ce qui aurait invalidé l’expérience, mais avec une interaction sociale positive, sous la forme d’un contact physique.

« Ils cherchent notre main, nous leurs chatouillons les côtes, c’est un peu comme si on jouait avec des chatons ou des chiots », dit Konstantin Hartmann.

Les scientifiques pensent que les rats étaient motivés non seulement par ces interactions, mais qu’ils aimaient aussi le jeu en soi.

Outre les cris et sauts de joie, les rats sursautaient et allaient se recacher ailleurs lorsqu’ils étaient trouvés, comme s’ils voulaient prolonger la séance de jeu et retarder la récompense. Le jeu a un rôle important dans le développement cognitif des mammifères adolescents. Les rats constituent un modèle idéal pour étudier l’activité cérébrale chez l’Homme en raison de leur proximité évolutive, ce qui explique également leur utilisation fréquente en médecine.

Un nouvel éclairage sur les rongeurs qui soulève des questions éthiques 

Les scientifiques voudraient savoir quelles parties du cortex préfrontal, lié aux comportements sociaux, sont impliquées — mais comme le jeu est une activité fluide, il est difficile à étudier. L’équipe a donc attaché à la tête des rats des microfils enregistrant leur activité cérébrale, leur permettant d’identifier les neurones associés à des événements de jeu spécifiques. Ce qui pourrait un jour servir à de futures études : par exemple, pour examiner le développement neuronal lorsque les activités de jeu sont restreintes pendant l’adolescence.

Tout cela soulève des questions éthiques sur l’utilisation des rats dans des expériences scientifiques et médicales.

« Il est très important d’avoir conscience des capacités cognitives d’un animal », dit Konstantin Hartmann, ajoutant qu’il faut toujours mettre dans la balance l’intérêt scientifique des expériences, par rapport à l’utilisation d’animaux. « Ce type de recherche aidera les scientifiques à voir dans les rats plus que de simples objets d’expériences. »

https://www.futura-sciences.com/

États-Unis: des balançoires pour rapprocher les enfants à la frontière mexicaine


Deux professeurs californiens ont eu l’idée d’installer des balançoires a travers le mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique en guise d’opposition au projet Donald Trump. Je trouve l’idée originale. Quoi de plus pacifique que de voir des enfants, et même des adultes jouant ensemble. Encore mieux quand ce sont des personnes de pays différents.
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États-Unis: des balançoires pour rapprocher les enfants à la frontière mexicaine

États-Unis: des balançoires pour rapprocher les enfants à la frontière

LUIS TORRES VIA GETTY IMAGES

Deux professeurs californiens sont à l’origine de cette initiative, symbole de l’opposition au projet de Donald Trump d’achever la construction d’un mur entre les deux pays.

Des enfants qui jouent ensemble à la balançoire, l’un au Mexique, l’autre aux États-Unis: entre eux, une barrière. Deux professeurs californiens sont à l’origine de cette initiative, symbole de l’opposition au projet de Donald Trump d’achever la construction d’un mur entre les deux pays.

Trois balançoires roses ont été dévoilées à cheval entre Sunland Park, dans l’État américain du Nouveau-Mexique, et Ciudad Juarez, au Mexique.

Passant à travers les barreaux érigés pour marquer la frontière, elles permettent aux enfants, mais aussi aux adultes, de jouer ensemble bien qu’ils se trouvent dans deux pays différents.

Ronald Rael, professeur d’architecture à l’université californienne Berkeley, travaille depuis 10 ans sur ce projet, avec Virginia San Fratello, qui enseigne le design à l’université de San Jose.

États-Unis: des balançoires pour rapprocher les enfants à la frontière

LUIS TORRES VIA GETTY IMAGES

Le voir devenir réalité est «l’une des expériences les plus incroyables», at-il expliqué lundi sur Instagram, décrivant cet événement à la frontière comme «rempli de joie, d’excitation, et d’unité».

«Le mur est devenu un véritable pivot dans les relations entre les États-Unis et le Mexique, les enfants et les adultes étaient connectés de façon profonde de chaque côté de la frontière, avec la reconnaissance que ce qui se produit d’un côté a des répercussions de l’autre», a-t-il ajouté.

Les vidéos et les photos du bonheur innocent des enfants sur leur balançoire remportaient un certain succès sur les réseaux sociaux mardi, beaucoup se félicitant de cette initiative qui intervient alors que Donald Trump ne cesse de pousser pour une politique migratoire plus restrictive.

«Beau rappel que nous sommes tous connectés: ce qui se passe d’un côté affecte l’autre», a tweeté l’acteur mexicain Mauricio Martinez.

«Le symbole de la balançoire est juste magique», a affirmé Claudia Tristan, qui travaille pour le candidat démocrate à la présidentielle Beto O’Rourke. «Les barrières à la frontière ne nous couperont pas de nos voisins.»

https://quebec.huffingtonpost.ca

La réalité virtuelle utilisée pour soulager les enfants


Quoi de plus traumatisant pour un enfant qui doit subir des traitements à l’hôpital. L’hôpital Sainte-Justine à Montréal utilise la réalité virtuelle pour aider à diriger l’attention de l’enfant ailleurs que sur les traitements. Il semble que cela est très positif. Cela doit sûrement fonctionner pour les adultes, j’aimerais bien essayer chez le dentiste.
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La réalité virtuelle utilisée pour soulager les enfants


La réalité virtuelle utilisée pour soulager les

SYLVIE LE MAY/CHU SAINTE-JUSTINE VIA PC

Le CHU Sainte-Justine utilise deux formes de réalité virtuelle.

  • La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La réalité virtuelle permet de soulager les enfants qui doivent subir des procédures déplaisantes ou stressantes, démontrent des projets-pilotes menés au CHU Sainte-Justine.

«On vise vraiment à détourner l’enfant de la source de douleur, à dévier son attention de la source de stress et de peur aussi, a expliqué la chercheure Sylvie Le May, du Centre de recherche du centre hospitalier pédiatrique montréalais. Souvent, ce sont des procédures qui ne sont pas nécessairement très douloureuses, mais qui créent beaucoup d’appréhension, de peur et d’anxiété chez les enfants.»

Pour le moment, la réalité virtuelle est principalement utilisée pour soulager ce que Mme Le May appelle «la douleur aiguë procédurale», comme celle qui accompagne une ponction veineuse, la pose d’un cathéter intraveineux, le changement de pansements chez les brûlés ou les injections à l’urgence — toutes des choses, dit-elle, «qui vont générer beaucoup de peur et d’anxiété, et qui vont faire augmenter la douleur».

Des chercheurs de Toronto et de Los Angeles ont quant à eux commencé à l’utiliser auprès d’une clientèle qui souffre de douleur chronique.

«Dans tous les projets qu’on a faits à date, la réalité virtuelle a facilité la procédure de soins, a ajouté Mme Le May. Ça a été dans le fond une procédure plus humanisante pour les enfants et les parents qui voyaient leur enfant qui était distrait, qui avait moins de douleur.»

Les trois projets pilotes menés jusqu’à présent se sont révélés si prometteurs au niveau de la faisabilité, de l’acceptabilité, de la satisfaction et des effets sur les enfants que des essais cliniques seront maintenant effectués pour recueillir plus de données sur l’efficacité de l’intervention de réalité virtuelle.

Cela permettra notamment de mesurer si le recours à la réalité virtuelle permet de réduire la quantité de médication requise pour contrer la douleur.

Deux formes de réalité virtuelle

Si la réalité virtuelle existe depuis 25 ans, ses applications auprès des enfants sont relativement récentes. En plus des projets menés au CHU Sainte-Justine, des initiatives ont également cours à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto et au BC Children’s Hospital.

Le CHU Sainte-Justine utilise deux formes de réalité virtuelle: la forme immersive pour les plus vieux (entre sept et 17 ans) et la forme hybride pour les plus jeunes. La forme immersive est celle avec laquelle la population sera la plus familière, celle qui requiert l’utilisation de lunettes que l’enfant porte sur la tête; la forme hybride utilise plutôt un écran incurvé qui donne une impression d’être «dans» l’écran.

 On utilise la forme hybride auprès des plus petits pour des raisons de sécurité et parce que leur cortex visuel n’est pas encore complètement développé, a expliqué Sylvie Le May.

«Pour les enfants plus petits, avec l’écran, le jeu vidéo qu’on a travaillé permet de générer des bulles, puis les bulles touchent un champignon et il y a un chat qui sort, a-t-elle ajouté. L’interaction peut se faire par elle-même ou elle peut être générée par l’enfant.»

Dans le cas de la version immersive, l’enfant est équipé d’une petite manette qui lui permet de lancer des balles, de crever des ballons et de se balader dans un univers avec lequel il peut interagir.

«Ça dévie complètement l’attention de l’enfant de la source de douleur», a réitéré Mme Le May.

Le jeu utilisé pour les plus petits a été trouvé sur internet, puis modifié pour stimuler davantage leurs cerveaux. Le jeu destiné aux plus vieux, Dreamland, a été développé spécifiquement pour le CHU Sainte-Justine par la firme Oniric Interactive.

» Cliquez ici pour un aperçu du jeu immersif développé par Oniric Interactive et le CHU Sainte-Justine.

«On a contrôlé vraiment l’intérieur du jeu, la vitesse, les éléments du jeu, les niveaux, l’expérience immersive, dit la chercheure. Ça ne veut pas dire qu’on ne pourrait pas utiliser un jeu qui serait disponible pour le grand public, mais souvent ces jeux-là sont soit violents, soit trop rapides, soit ils entraînent rapidement des nausées, des vomissements et des étourdissements. Puisque nous sommes dans un contexte hospitalier, où les enfants sont parfois un peu perturbés par leur condition, il fallait tout de même travailler sur certains de ces facteurs-là pour minimiser les cybermalaises. Le but n’est pas de les rendre encore plus malades.»

D’autres applications possibles

«Si on prend les projets de réalité virtuelle immersive, on a vraiment vu une différence entre les groupes qui avaient la réalité virtuelle et les groupes qui ne l’avaient pas, sur la détresse, la mémoire, la procédure était plus facile à faire, et il y avait très peu d’effets secondaires, a expliqué Mme Le May. Un groupe a eu un peu de nausées et d’étourdissements, mais en général très peu d’effets secondaires. C’était très apprécié des parents, des professionnels de la santé qui font la procédure, parce que souvent ça facilite la procédure, ils n’ont pas à recommencer deux ou trois fois parce que l’enfant est trop agité ou qu’il a peur.»

La réalité virtuelle est une intervention peu coûteuse qui a fait ses preuves, poursuit-elle, et elle pourrait maintenant s’étendre à d’autres secteurs de soins, après avoir été utilisée à l’urgence, avec les brûlés et en orthopédie.

Mme Le May entrevoit notamment des applications possibles dans le traitement des phobies ou des troubles alimentaires, ou encore en réadaptation.

«Souvent en réadaptation il y a une appréhension de la douleur ou de bouger les membres, alors en ayant la réalité virtuelle l’ergothérapeute ou le physiothérapeute peut prévenir l’enfant qu’il va bouger son bras ou sa jambe, et ça détourne l’attention de l’enfant du membre qui va bouger ou qui est douloureux, et ça facilite la procédure de soins, a-t-elle précisé.

«On est de plus en plus sollicités à l’hôpital dans différents secteurs pour l’utilisation de la réalité virtuelle, on commence vraiment à prendre de l’essor.»

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Le Saviez-Vous ► Appareils de loterie vidéo: ce que chaque joueur doit savoir


Ces machines à sous ou loto-vidéo que l’on voit un peu partout sont une vraie plaie. Ils rendent les gens addicts et font perdre beaucoup d’argent. Voici une vidéo qui explique le fonctionnement de ces machines. C’est vraiment lancer son argent par la fenêtre .. Même, pour ceux qui gagnent de temps en temps, ils perdent aussi plus souvent. De toute façon, je ne vois pas l’intérêt de voir défiler des images qui nous fait gagner ou perdre.
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Appareils de loterie vidéo: ce que chaque joueur doit savoir

Le Saviez-Vous ► La signification des meuglements des vaches, et autres histoires animales surprenantes


Les animaux sont beaucoup plus évolués que l’on peut croire. Leurs stratégies pour se nourrir, se protéger, communiquer, et même pour jouer peut surprendre plus d’un humain. C’est un monde fascinant quand on commence à les étudier, ils ne sont vraiment pas bêtes. De quoi a réviser les droits des animaux et leur donner tout le respect qu’ils méritent
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La signification des meuglements des vaches, et autres histoires animales surprenantes


Les vaches meuglent à l'oreille de leurs petits | Theo Leconte via Unsplash

Les vaches meuglent à l’oreille de leurs petits | Theo Leconte via Unsplash


Aline Richard—

Slate publie les bonnes feuilles de «Dans la peau des bêtes», d’Aline Richard Zivohlava.


Vous pensez bien connaître les animaux? Pourtant les scientifiques qui les étudient leur découvrent régulièrement de nouvelles habiletés, intelligences et savoir-être étonnants.

C’est ce que raconte la journaliste spécialiste des sciences Aline Richard Zivohlava dans son ouvrage Dans la peau des bêtes, paru en mai aux éditions Plon. Elle se glisse dans la peau de différents animaux pour un récit à la première personne.

Nous en publions ci-dessous des extraits. Le titre et les intertitres sont de la rédaction de Slate.

Les corbeaux clairvoyants

L’histoire des Corneilles noires de la ville de Sendai, au Japon, a fait le tour du monde. À des branches de noyer plantés le long des routes pendaient de savoureuses noix, mais elles étaient, dans leurs coques vertes, inaccessibles à nos becs. C’est alors que mes congénères ont appris le code de la route. Au feu rouge, l’oiseau dépose sa noix devant la voiture, qui l’écrase au feu vert, et dont les fragments sont récupérés au feu rouge suivant. Malin, non? Et même carrément intelligent.

Les recherches scientifiques de ces dernières années ont révélé des capacités insoupçonnées chez les corvidés, en particulier dans le domaine de la cognition. Certains de nos savoir-faire avaient pourtant été remarqués dans le passé, mais vous n’aviez pas su les analyser… Vous rappelez-vous d’Ésope, le fabuliste qui a commis «Le Corbeau et le Renard», que nous critiquions tout à l’heure? Nous lui avons volontiers pardonné son écart puisqu’il a rendu hommage à l’ingéniosité de la corneille dans la comptine suivante:

«La Corneille ayant soif, trouva par hasard une cruche où il y avait un peu d’eau; mais comme la cruche était trop profonde, elle n’y pouvait atteindre pour se désaltérer. Elle essaya d’abord de rompre la cruche avec son bec; mais n’en pouvant venir à bout, elle s’avisa d’y jeter plusieurs petits cailloux, qui firent monter l’eau jusqu’au bord de la cruche. Alors elle but tout à son aise.»

Deux douzaines de siècles plus tard, en 2014, cette fable a été reproduite dans un laboratoire de l’université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande. Des chercheurs ont voulu savoir si différents corvidés –Corbeaux calédoniens, Corbeaux freux et Geais des chênes– se montraient aussi clairvoyants que l’oiseau du fabuliste. Expérience réussie: soit deux tubes de verre, un large et un étroit, reliés entre eux par un mécanisme de vases communicants et à moitié remplis d’eau. Dans le premier, un morceau de liège flotte, agrémenté d’un morceau de viande. Tube trop étroit pour y plonger le bec. Les oiseaux ont dû trouver un moyen d’atteindre la nourriture: ils ont jeté des petits cailloux dans le tube large ne contenant pas le morceau de viande, pour faire monter l’eau dans le second tube étroit, et récupérer la récompense. C’est ce que l’on appelle effectuer une relation de cause à effet. Incroyable, quand on sait que, soumis au même test, les petits humains ne le réussissent que vers l’âge de 7 ans.

Les corbeaux sont capables de se priver dans l’immédiat pour une meilleure récompense dans le futur, une opération cognitive complexe.

La conclusion semble couler de source: des corbeaux aussi intelligents que vous, à l’âge de raison des petits humains! Mais au risque de décevoir mes congénères, je n’irai pas jusque-là. Rien ne prouve en effet que les mécanismes mentaux mis en jeu soient les mêmes pour nos deux espèces. Et la faculté spontanée de raisonner dans l’abstrait par le biais d’un processus d’association n’est pas forcément équivalente à ce que vous, humains, entendez généralement par «intelligence».

Il fallait en savoir plus. Les scientifiques qui nous étudient ont d’abord observé nos capacités cognitives liées à la vie en société. Tout comme vous, les corvidés activent leurs neurones pour améliorer leur cadre de vie, interagir avec leurs semblables, obtenir le meilleur pour eux-mêmes et leurs proches… La gestion de la nourriture est un enjeu majeur pour tout être vivant, et, pour nous autres corbeaux, l’occasion d’exercer notre mémoire et même de se projeter dans l’avenir. Des chercheurs britanniques ont par exemple montré que des geais, qui ont l’habitude de cacher leur nourriture, étaient capables de «classer» leurs aliments en fonction du temps écoulé avant la consommation: ils déterraient d’abord les caches de vers de terre, très appréciés mais périssables, avant celles des cacahuètes, moins goûteuses mais plus durables.

Les corbeaux sont aussi capables de se priver dans l’immédiat pour une meilleure récompense dans le futur, une opération cognitive complexe que vous pensiez réservée aux humains et aux grands singes. Une expérience menée en 2017 à l’université de Lund, en Suède, sur des corbeaux dressés consistait à leur faire choisir une friandise à dévorer tout de suite, ou bien un outil permettant d’ouvrir une boîte contenant une friandise plus grosse, au prix de quinze minutes d’efforts. La plupart des corbeaux ont choisi l’outil. Cela suggère la capacité de contrôle de soi et celle d’anticipation.

S’alimenter, c’est aussi coopérer mais parfois se fâcher quand un comportement est jugé incorrect. Dans une expérimentation menée dans un laboratoire à Vienne, des grands corbeaux ont su s’allier en tirant de concert deux bouts de ficelle pour récupérer deux parts de fromage: si l’un des oiseaux n’avait pas joué le jeu, aucun des deux n’aurait pu en profiter. Mais, dans une autre série d’expériences, il est arrivé qu’un des oiseaux ruse pour s’approprier tout le fromage. L’autre a alors refusé de coopérer plus avant avec le tricheur.

Les poulpes farceurs

Ces dernières années, nombre de nos capacités cognitives ont été découvertes par les scientifiques qui nous observent. Par exemple, notre dextérité au maniement des outils, faculté que l’on pensait réservée aux animaux «supérieurs». En 2009, quatre pieuvres de l’espèce Amphioctopus marginatus, habitantes des eaux chaudes de l’ouest du Pacifique, ont été filmées en train de manipuler des coquilles de noix de coco pour s’en faire une armure de protection contre les prédateurs, puis se balader, ainsi équipées, sur le plancher marin. La vidéo a intéressé les chercheurs…

Et enchanté le grand public: sans être encore aussi populaires que ceux consacrés aux chatons mignons, les films de poulpes malins font les beaux jours de votre Internet. Sur YouTube, 3 millions de vidéos sont disponibles! C’est ainsi que les humains ont pu découvrir les talents d’Inky, notre maître-poulpe de l’évasion. Cantonné dans son aquarium de Nouvelle-Zélande, Inky a profité de l’inattention d’un gardien qui n’avait pas bien fermé son réceptacle pour déverrouiller le dispositif, glisser au sol, et emprunter un tuyau d’un diamètre de 15 centimètres (!) se déversant dans l’océan Pacifique.

Stratégie, adaptation, innovation… Autant de qualités qui marquent, pour le moins, une belle intelligence des situations.Nous sommes aussi capables d’apprendre par observation et de manipuler des règles logiques: facultés d’autant plus étonnantes que nous n’avons pas eu de parents pour nous les enseigner. Des chercheurs ont installé des pieuvres devant un labyrinthe, elles ont su s’orienter en observant des congénères, puis en fonction d’indices visuels mis à leur disposition. Dans une autre expérience, on nous a placées devant cinq portes fermées, chacune marquée d’un symbole. Il fallait trouver celle donnant accès à un crabe, friandise que nous apprécions parmi toutes. Nous avons réussi à repérer la bonne porte, et appris à reconnaître son symbole même quand les scientifiques le changeaient de place. Et nous sommes capables de retenir plusieurs jours ces informations apprises, signe d’une bonne mémoire.

De même, nous jouons: un comportement évolué, peu commun chez les invertébrés. Sarah Zylinski, biologiste à l’université de Leeds, au Royaume-Uni, a observé un poulpe de l’espèce Octopus bimaculoides se livrer au jeu du chat et de la souris avec un crabe. En pleine mer, plusieurs plongeurs qui nous observaient ont eu la surprise de voir un tentacule taquin tenter de leur retirer leur masque à oxygène… En captivité, nous jonglons dans l’aquarium avec les petits cubes en plastique que vous nous envoyez. Et ne croyez pas que nous ne savons pas qui vous êtes.

En 2010, à l’aquarium de Seattle, aux États-Unis, deux membres de l’équipe soignante se sont livrés au jeu bien connu du «bad cop-good cop» : l’un nous nourrissait avec douceur, l’autre nous touchait avec un bâton piquant. Après deux semaines, racontent les scientifiques qui ont organisé cette expérience, les huit pieuvres de l’aquarium se comportaient différemment avec l’un et l’autre, habillé pourtant du même uniforme.

En captivité, nous savons parfaitement vous faire passer des messages. La chercheuse de Leeds rapporte que des seiches, impatientes d’être nourries, aspergeaient d’eau leur gardien s’il tardait. Et, dans un parc zoologique en Allemagne, un poulpe est monté sur le bord de son aquarium pour inonder un spot dont la lumière devait le gêner.

La science n’a pas fini de dévoiler tout ce qu’il y a d’extraordinaire en nous. En avril 2017, un article scientifique, fort technique puisqu’il a été publié dans la revue Cell (dédiée à la biologie moléculaire et cellulaire), a suggéré que nous évoluions différemment de presque tous les êtres vivants de la planète: certains d’entre nous sont en effet capables de modifier à plusieurs reprises leur séquence d’ARN (acide ribonucléique, l’autre «molécule du vivant» avec l’ADN) et de l’éditer, pour mieux s’adapter à notre environnement. S’ensuivent, par exemple, des modifications de notre cerveau pour pouvoir prospérer dans des eaux aux températures différentes. Bien pratique en cette période de changements climatiques! Ludovic vous l’avait bien dit: nous sommes de véritables extraterrestres du fond des mers.

Les vaches communiquantes

La vache a ses sens en éveil. À l’inverse de ce que certains stupides imaginent, un regard bovin est un regard expert: une vision à 330 degrés, sans bouger la tête, qu’en dites-vous? Il est vrai que nous sommes plutôt myopes, et distinguons bien mieux les tendres pousses dans le pré qu’un véhicule arrivant au loin. Mais notre ouïe très fine y pallie. Les vaches distinguent les ultrasons (jusqu’à 35.000 hertz), tout comme les basses fréquences et les très faibles volumes sonores. Et puis, il y a notre odorat. C’est notre sens premier, il nous distingue et organise notre vie sociale. Les odeurs disent notre âge, nos besoins sexuels, notre place dans la hiérarchie du troupeau, notre niveau de stress. On se renifle et on se lèche entre vaches, et on approche nos mufles des humains à l’approche: il s’agit de flairer l’éleveur, le vétérinaire que l’on connaît, et de s’inquiéter de la présence d’un intrus à l’odeur inconnue.

Nous communiquons aussi grâce à un bel échantillon de meuglements, beuglements, mugissements (je vous laisse choisir votre mot préféré).

En 2015, en Suisse, des chercheurs de l’École polytechnique de Zurich se sont livrés à une analyse acoustique de troupeaux pour tenter de comprendre ce que les vaches se disent. Lors des naissances de nos veaux et cela durant trois à quatre semaines, nous parlons à nos petits le mufle à moitié fermé pour produire un son grave. Et à l’inverse, quand on nous les retire, nous produisons un meuglement dans les fréquences hautes. De même, les veaux nous appellent plutôt dans les aigus.

De l’avis des scientifiques et des professionnels, fermiers et éleveurs qui nous côtoient, notre cri d’espèce, émis jusqu’à une cinquantaine de fois dans la journée, exprime une grande variété de situations et d’états: faim, soif, chaud, froid, souffrance, désir, appels…

Quant à vous, on dirait que nos «meuh» vous fascinent. Vous tentez parfois de nous imiter, bizarre! des humains qui singent les vaches! Mais vous n’êtes même pas fichus de vous entendre sur le son à produire… «Meuh» en France ; «moo» chez les Anglo-Saxons; «muh» pour les Allemands et les Danois; et «mō» du côté du Japon. Un plaisantin est même allé jusqu’à fabriquer ce qu’il a appelé une «boîte à meuh» pour faire rire ses semblables, on se demande vraiment pourquoi. Laquelle boîte a au moins eu une utilité: le docteur Lucien Moatti l’a calibrée pour le dépistage néonatal de la surdité des bébés humains. Si l’enfant tourne la tête au son de la vache, c’est qu’il entend bien…

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Pourquoi les chiens enterrent-ils leurs os ?


Creuser pour un chien fait parti de son comportement ainsi qu’enterrer les os permet comme ses ancêtres de conserver les restes
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Pourquoi les chiens enterrent-ils leurs os ?

 

chiens

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Regardez-les faire les innocents ! Crédits : Pixabay

par Louison

Si vous êtes propriétaire d’un chien et que vous possédez un jardin, vous avez sûrement déjà râlé en voyant votre chien retourner le gazon.

 Cependant, le chien qui creuse dans le sol ou qui enterre son os est aussi un gag courant de BD ou de dessins animés. Mais ce « gag » vient d’un comportement complètement normal. Mais alors : pourquoi les chiens creusent-ils et enterrent-ils leurs os ?

Pourquoi les chiens aiment-ils creuser ?

Dans cette question, il y a deux comportements distincts. Tout d’abord, le fait de creuser. Creuser est en fait un jeu pour votre chien. Cela lui permet de se dépenser et de découvrir des choses enterrées. Plus le chien est autorisé à creuser quand il s’ennuie, plus il le fera, parce que pour lui, c’est un jeu. Si vous voulez que votre chien arrête de creuser, vous avez plusieurs solutions :

  • Le surveiller quand il sort et jouer avec lui quand il commence à s’ennuyer.
  • Grillager les endroits où il n’a pas le droit d’aller, par exemple des parterres de fleurs (attention, cela ne l’empêchera pas de creuser).
  • Aménager un espace, comme un tas de sable dans lequel vous lui faites prendre l’habitude d’aller creuser en enterrant ses jouets dedans.

Pourquoi les chiens enterrent-ils leurs os ?

Il s’agit ici d’une situation différente d’un jeu. En effet, il y a quelques milliers d’années, le chien était un charognard et un chasseur. Cela veut dire qu’il ne savait pas quand serait son prochain repas. Ainsi, quand celui-ci tombait sur une grosse carcasse, il mangeait puis enterrait le reste. Ainsi, il se constituait des réserves – notamment pour une période durant laquelle il ne trouverait plus rien. Ce serait cet instinct qui pousserait nos chiens (qui sont pourtant bien nourris) à conserver le surplus en l’enterrant dans le jardin.

Source

https://lesavaistu.fr/

Un jeu de société médiéval a été découvert dans un château en Russie


 

En Russie, les archéologues ont trouvé dans un passage secret d’un château qui aujourd’hui est un musée, un jeu de table de l’époque médiéval. Il serait l’ancêtre du jeu de dame.
Nuage

 

Un jeu de société médiéval a été découvert dans un château en Russie

 

Crédits : Musée de Vyborg

par  Malaurie Chokoualé

 

Massif, le château de Vyborg s’élève d’entre les arbres, entouré d’eau. Aujourd’hui changé en musée, la forteresse médiévale fascine durablement les communes alentours, et particulièrement les habitants de Vyborg, petite ville russe près de la frontière avec la Finlande.

Fin août, le musée de Vyborg annonçait que des archéologues allaient passer au peigne fin un passage secret longtemps tombé dans l’oubli. Le 10 septembre, Motherboard a rapporté l’une de leurs incroyables découvertes : un plateau de jeu datant de l’ère médiévale.

Le jeu de société a été retrouvé enterré au fond d’un passage secret qui relie l’îlot du château et la ville toute proche. Les archéologues ont d’ailleurs recréé le passage en 3D. Quant au jeu, il s’agit d’une brique d’argile aux tons ocres sur laquelle est gravée un labyrinthe carré. Les chercheurs ont identifié le jeu comme un plateau de jeu du moulin, qui existait déjà à l’époque de l’Égypte antique et de l’Empire romain. Parfois imprimé au dos des jeux de dames dont il est l’ancêtre, certains le pratiquent encore aujourd’hui.

La découverte de cette brique est considérée par les chercheurs comme la plus intrigante de l’expédition à ce jour. Ils ont également trouvé dans un des puits du château une bourse pleine de pièces en cuivre datant du début du XIXe siècle. Mais s’il n’a pas encore été daté avec précision, il ne fait qu’aucun doute que le jeu les précède de plusieurs siècles.

Sources : Motherboard/Musée de Vyborg

https://www.ulyces.co/