Le Saviez-Vous ► Les licornes ont failli disparaître à la fin du Moyen Âge


Les licornes, il y en a partout, en bibelots, jouets, dessins, images sur diverses choses, et même à la télé ou sur le web. L’histoire de l’origine de la licorne est pourtant la cause de beaucoup d’effusion de sang sur des bêtes comme les éléphants, les narvals et les morses à cause de leurs défenses en ivoire. Depuis l’antiquité, on donnait aux licornes des pouvoirs extraordinaires ou encore des symboles comme la pureté, la virginité. L’ignorance durée des siècles avant qu’on comprenne qu’en fait, les licornes n’existent pas.
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Les licornes ont failli disparaître à la fin du Moyen Âge


Détail de la tapisserie La dame à la licorne, «La vue» (fin du XVe siècle), exposée au musée de Cluny. | Salix via Wikimedia Commons

Détail de la tapisserie La dame à la licorne, «La vue» (fin du XVe siècle), exposée au musée de Cluny. | Salix via Wikimedia Commons

Pauline Guéna

Ne souriez pas: même les espèces d’animaux imaginaires peuvent s’éteindre –ou presque.

Parmi les animaux mythiques qui hantent l’imaginaire occidental comme oriental, de l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne, aucun n’a sans doute connu le succès de la licorne.

On la rencontre dans l’Antiquité grecque et romaine, dans l’Orient musulman ou l’Occident chrétien. Elle fait même son grand retour aujourd’hui en tant que jouet, ainsi que parmi les symboles de la communauté gay. Pourtant, les licornes avaient disparu pendant un moment, à la fin du Moyen Âge.

Goût de l’ivoire

Le succès des licornes vient en partie de l’intérêt des sociétés méditerranéennes pour l’ivoire. Les Romains raffolent de ce matériau, qu’ils obtiennent surtout par les défenses d’éléphant.

Ils n’en manquent pas: à l’époque, l’Empire romain s’étend jusqu’en Afrique du Nord, où les troupeaux d’éléphants sont nombreux et où les défenses mesurent jusqu’à deux mètres de long, une taille que des siècles de chasse sélective, privilégiant les spécimens à longues défenses, a fini par réduire aujourd’hui.

Le goût de l’ivoire gagne par la suite aussi bien l’Orient musulman que l’Occident carolingien. Les jeux d’échecs, les boîtes ouvragées ou encore les autels portatifs sont souvent ornés de sculptures d’ivoire très fines.

Bientôt, dans le nord de l’Europe, un autre type d’ivoire commence à circuler: les défenses de morse. Du Xe au XIIIe siècle, le climat se réchauffe, ce qui permet aux Scandinaves de s’implanter dans de nouveaux espaces.

Ils s’installent d’abord en Islande, où la population de morses décroît rapidement. Puis ils fondent des colonies au Groenland, où ils organisent des expéditions estivales de chasse et rapportent à leurs campements quelques morses entiers, mais le plus souvent de simples têtes. Ils les laissent pourrir un temps, puis en extraient les précieuses défenses pour les exporter.

C’est un commerce de grande ampleur: en 1327 débarque à Bergen un navire chargé de 527 défenses. Les défenses sont alors travaillées dans des ateliers à travers toute l’Europe. Au Nord, une certaine Margret hin haga est ainsi connue comme le «meilleur tailleur d’Islande». Le matériau est aussi utilisé en Angleterre, en Allemagne et jusqu’en Castille.

On ne manque donc pas d’ivoire au Moyen Âge; mais quand on en a les moyens, on préfère celui des licornes.

Narvals échoués

Dans les textes médiévaux, les licornes sont parées de toutes les qualités. Animaux sauvages, vivant dans les bois, elles sont réputées parfaitement pures et souvent assimilées au Christ. On finit par imaginer qu’elles ne peuvent être approchées que par de jeunes vierges, les seules à les égaler en pureté.

Leurs longues cornes délicatement enroulées sur elles-mêmes ont une grande valeur: on les place dans les trésors des cathédrales aux côtés des reliques, on en fait des symboles de pouvoir ou on les ouvrage pour les insérer sur des épées. Bien sûr, ces cornes qui s’accumulent dans les trésors des rois et des évêques d’Europe ne sortent pas de nulle part.


La pure et chaste licorne repose sur la Vierge Marie: psautier de la fin du XIIIᵉ siècle. | Collection de Michel Francou

En fait, les principaux chasseurs de licornes sont probablement les Scandinaves du Groenland. En remontant vers le nord à la recherche des morses, ils suivent le même chemin que les narvals, ces mammifères marins dont les mâles possèdent une longue dent en pointe torsadée et fragile.

Les narvals ne s’échouent que rarement sur les côtes européennes. En revanche, au Groenland, il leur arrive souvent de s’échouer sur la glace, notamment lorsqu’ils tentent d’échapper à des orques. Là, leur dépouille s’abîme, si bien que lorsque les Scandinaves les trouvent en été, ils ne comprennent pas forcément à quel type d’animal ils ont à faire.

Ils n’ont donc pas besoin d’inventer des histoires pour vendre leurs prétendues cornes de licorne: le goût pour l’ivoire et la réputation de l’animal imaginaire suffisent.

D’ailleurs, certaines histoires s’amendent peut-être: en 1539, sur une carte de la Scandinavie réalisée à la demande d’un archevêque suédois exilé en Italie, on distingue entre les bateaux et les monstres une petite licorne marine, dont la tête et la corne sortent discrètement de l’eau dans le nord de l’Atlantique. C’est une indication précieuse, à une époque où les licornes sont déjà en train de disparaître.

Les opérations des Scandinaves au Groenland se compliquent dès la fin du XIIIe siècle: le climat se refroidit, et quelques degrés suffisent à mettre leur mode de vie en danger. Au milieu du XIVe siècle, les navigations se sont réduites; au début du XVe siècle, les colonies scandinaves du Groenland disparaissent.

Objets rares

Au début du XVIe siècle, lorsqu’Albrecht Dürer dessine un morse, son modèle est une tête conservée dans du sel en tonneau. Il n’a donc plus une idée très précise de l’apparence de l’animal.

Avec la fin de la grande chasse au morse, l’approvisionnement en dents de narval s’arrête aussi. Il reprend au XVIe siècle, lorsque les royaumes de France et d’Angleterre entrent en compétition pour conquérir l’Amérique du Nord et, espèrent les navigateurs, trouver un passage vers le Pacifique.

Alors que les navigations se multiplient vers le Nord, ils découvrent des populations préservées de morses, ainsi que quelques narvals, encore associés aux licornes. Au siècle suivant, leur véritable nature sera définitivement identifiée.

Entre la fin du XIIIe siècle et le XVIe siècle, l’Europe se tourne à nouveau vers l’ivoire d’éléphant; les cornes de licorne deviennent des objets rares. À Venise, au début du XVIe siècle, deux Grecs apportent une corne de «monoceros», ornée d’argent et de pierres précieuses, qui aurait appartenue au dernier empereur byzantin: une véritable merveille.

Quelques décennies plus tard, Elizabeth Ière d’Angleterre paie au prix fort une autre corne dont elle fait un symbole de sa virginité. Partout, le prix des cornes de licorne augmente, car l’accès aux vrais animaux a pratiquement disparu.

Certes, les licornes ne se sont pas véritablement éteintes. Mais le léger refroidissement du climat a limité l’accès aux prétendues cornes et entraîné une survalorisation culturelle de ces objets, au moment même où ils devenaient inaccessibles. Finalement, les prix montent, du fait même de l’ignorance des acheteurs.

Et nous, quelle image projetons-nous sur les derniers spécimens des espèces en voie d’extinction? Les voit-on vraiment pour ce qu’ils sont, les représentants d’une biodiversité à protéger, ou plutôt comme des licornes, si merveilleux et lointains que leur futur ne nous concerne pas directement?

Ce texte est extrait du livre Actuel Moyen Âge II de Catherine Kikuchi, Pauline Guéna, Florian Besson, Tobias Boestad, Simon Hasdenteufel et Maxime Fulconis, paru aux éditions Arkhê.

http://www.slate.fr/

Des milliers d’animaux sauvages saisis dans un coup de filet international


Quand Interpol et l’Organisation mondiale des douanes s’y mettent pour traquer les ventes illégales d’animaux sauvages, ils y mettent le paquet. Ils ont oeuvrer dans 109 pays et ont saisie des animaux, des peaux, des défenses et objets en ivoire., Malheureusement, ce genre d’enquête ne cessera jamais.,
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Des milliers d’animaux sauvages saisis dans un coup de filet international

Un lionceau a été secouru par Interpol en... (PHOTO AP)

Un lionceau a été secouru par Interpol en Inde.

PHOTO AP

Agence France-Presse
Lyon

Félins, primates, tortues, reptiles, oiseaux, et même des requins : des milliers d’animaux ont été saisis lors d’un impressionnant coup de filet mondial contre le trafic d’animaux sauvages qui a permis l’arrestation de près de 600 suspects, a annoncé Interpol mercredi.

Au cours de cette opération coordonnée au mois de juin par Interpol et l’Organisation mondiale des douanes (WCO) dans 109 pays, la police a interpellé 582 suspects et également mis la main sur 440 défenses d’éléphants, plus d’une demi-tonne d’objets en ivoire, 2550 mètres cubes de bois et 2600 plantes.

Ces arrestations et saisies ont été déclenchées par une équipe internationale d’enquêteurs et agents des douanes réunie dans les locaux d’Interpol à Singapour. D’autres arrestations et poursuites pourraient survenir dans les semaines et mois à venir, indique Interpol, organisation internationale de police criminelle dont le siège est à Lyon.

Au total, ont été saisis 23 primates, 30 fauves, plus de 4300 oiseaux, près de 10 000 animaux marins dont du corail, des hippocampes, des dauphins et requins, près de 10 000 tortues et quelque 1500 autres reptiles.

Les photos mises en ligne par Interpol montrent notamment des saisies de peaux de crocodile au Royaume-Uni, des dizaines de perroquets entassés les uns contre les autres dans une petite cage grillagée en Inde ou des poissons-zèbre morts pendant leur transport illégal au Brésil.

A également été saisie au Nigeria une demi-tonne d’écailles de pangolin, un des animaux les plus braconnés au monde, auxquelles la médecine traditionnelle chinoise attribue de nombreuses propriétés.

L’opération a remonté plusieurs filières de commerce illégal en ligne, permettant notamment l’arrestation de 21 personnes en Espagne et la saisie de 1850 oiseaux en Italie.

Dans un communiqué diffusé mercredi, Wildlife Conservation Society (WCS) a «applaudi» cette «perturbation massive de réseaux criminels», que cette ONG américaine juge «décisive pour sauver les animaux en danger à travers la planète».

«Ces saisies et arrestations constituent seulement le premier pas. Les gouvernements devraient maintenant assurer un suivi avec des poursuites solides et significatives. Les criminels faisant partie de ces réseaux doivent sentir tout le poids de la loi, des sanctions dissuasives et des peines de prison», insiste la WCS.

Il s’agit de la troisième opération de cette ampleur menée par Interpol, après 2017 et 2018, avec à chaque fois des saisies représentant plusieurs millions de dollars.

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Le Saviez-Vous ►Les cornes de rhinocéros et défenses d’éléphants repoussent-elles ?


Bonne question !Vous en pensez quoi, ça repousse des cornes ou des défenses ? Pour avoir les défenses, il faut tuer l’éléphant, est-ce que cela vaut vraiment la peine. Les rhinocéros aussi sont tués pour leur corne. Quel gâchis ! En plus, cela les rend vulnérables face aux prédateurs.
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Les cornes de rhinocéros et défenses d’éléphants repoussent-elles ?

 

 

par Brice Louvet, rédacteur scientifique

 

Les cornes et défenses des rhinocéros et éléphants confèrent à ces animaux leur apparence emblématique. Malheureusement, elles sont aussi la raison pour laquelle ils sont en train de s’éteindre. Mais concrètement, une corne de rhino ou des défenses d’éléphant, ça repousse ou pas ?

Les éléphants… non

Les défenses des éléphants sont en réalité des incisives, constituées de dentine et recouvertes d’émail. Ces « dents » leur sont très utiles. Les éléphants peuvent les utiliser pour se protéger, creuser pour trouver de l’eau, soulever des objets, ou encore arracher l’écorce des arbres. Malheureusement ces « dents » ne repoussent pas. Elles sont rattachées au crâne et contiennent un nerf à l’intérieur. En d’autres termes si vous coupez le nerf, vous coupez la défense pour de bon. Et malheureusement, de nombreuses personnes ne le savent pas.

À titre d’exemple, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), une organisation caritative qui œuvre pour la conservation de la faune, avait interrogé 1 200 personnes en Chine sur le sujet en 2007. Il était alors ressorti de cette étude que 70 % des personnes interrogées pensaient que l’ivoire tombait de la bouche d’un éléphant avant de repousser, comme pourraient le faire les dents des enfants. Notons que le mot chinois pour « défenses » se traduit par « dent d’éléphant », ce qui peut effectivement créer une confusion.

Donc, après avoir informé les participants à l’enquête que le fait de supprimer les défenses d’un éléphant nécessitait de tuer l’animal, plus de 80 % des répondants avaient déclaré ne plus vouloir acheter d’ivoire. Il y a donc ici clairement un problème de connaissances inhérent – en grande partie – à un problème de sémantique, du moins en Chine. Malheureusement, ce sont bien les Chinois qui sont les plus grands consommateurs d’ivoire.

éléphants

Crédits : Pixabay

Les rhinos… oui

Les cornes de rhinocéros en revanche, c’est différent. Ces dernières ne sont pas constituées de dentine mais de kératine, comme vos ongles. Si vous coupez une corne de rhinocéros, il y a donc de grandes chances pour que celle-ci repousse. Malgré tout, les braconniers continuent d’abattre les animaux pour ne prendre aucun risque. Pour tenter de remédier au problème, les gestionnaires de la faune décornent parfois eux-mêmes les rhinocéros pour ne pas tenter les meurtriers. Le processus implique d’anesthésier l’animal. La corne, elle, mettra environ 18 mois avant de se reformer complètement.

Mais si la méthode fonctionne sur le papier, elle nécessite un suivi très régulier.  Et les moyens sont bien souvent insuffisants pour pouvoir le faire. Par ailleurs, tout comme les éléphants, le fait d’écorner les rhinocéros rend ces animaux plus vulnérables aux prédateurs, puisqu’ils sont incapables de se défendre. C’est donc une solution, mais ce n’est pas franchement la meilleure solution.

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Un poulain de 40.000 ans incroyablement conservé découvert en Sibérie


40 000 ans, c’est vieux pour un poulain qui a resurgit du passé en Russie. Pris dans le permafrost, il a été très bien conservé ainsi que le sol qui a fait parti de son environnement. Ce coin de la Russie est une mine d’or pour des recherches de fossiles pour les paléontologues, mais aussi malheureusement pour le trafic d’ivoire de mammouths.
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Un poulain de 40.000 ans incroyablement conservé découvert en Sibérie

 

Poulain en Sibérie

Les restes d’un poulain vieux de 40.000 ans ont été trouvés en Sibérie (photo d’illustration)

© MICHAEL PROBST/AP/SIPA

Par Anne-Sophie Tassart

Des chercheurs russes et japonais ont mis la main sur un poulain ayant vécu il y a plus de 40.000 ans qui a été conservé par le permafrost sibérien.

Une équipe de chercheurs de l’université Fédérale du Nord-est (Russie) et de l’université Kindai (Japon) a découvert un spécimen animal incroyablement conservé dans le permafrost sibérien, dans le cratère de Batagaï. Selon un article du Siberian Times paru en août 2018, il s’agit d’un poulain que le gel a étonnamment préservé. L’animal serait mort à l’âge de 3 mois durant le Paléolithique, il y a de cela plus de 40.000 ans.

« Le poulain a des poils brun foncé, une queue et une crinière ainsi que des organes internes complètement préservés », a déclaré au média local Semyon Grigoryev, le directeur du Mammoth Museum, situé en Sibérie à Iakoutsk.

Aucune trace de blessure n’aurait pour le moment été relevé. En plus de l’animal, des éléments du sol ont également été piégés par le permafrost. Leur analyse devrait permettre de découvrir dans quel environnement évoluait le mammifère.

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Les falaises de permafrost du cratère de Batagaï cachent de nombreux fossiles et font ainsi le bonheur des paléontologues mais aussi des trafiquants d’ivoires. Ces derniers récupèrent les défenses de mammouths qui apparaissent lors des éboulements. Ce site à la forme de têtard serait dû à un effondrement à la fin des années 90 suite aux activités minières.

Cratère de Batagaï © Google Maps

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Interpol identifie 1400 individus soupçonnés de braconnage


Interpol a fait de bonnes prises contre le trafic d’animaux. Des personnes ont été accusés pour avoir transporté illégalement des animaux vivants, de la viande sauvages, de l’ivoire etc . Il  en faudrait plus souvent ce genre d’arrestation
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Interpol identifie 1400 individus soupçonnés de braconnage

 

Des animaux interceptés par les autorités policières du... (Interpol via AP)

 

Des animaux interceptés par les autorités policières du Mexique.

INTERPOL VIA AP

 

Les autorités canadiennes ont intercepté un conteneur qui cachait 18 tonnes de chair d’anguille en provenance d’Asie, dans le cadre d’une opération mondiale contre le commerce illégal de la faune et du bois.

Environnement Canada précise que des agents dans plusieurs provinces ont intercepté des ailerons de requins et des serpents réglementés, de même que des produits commerciaux comme des valises et des sacs à main fabriqués avec des espèces en voie de disparition.

Ces efforts s’inscrivaient dans le cadre de l’opération Thunderstorm, une enquête d’un mois menée par l’agence de police internationale Interpol.

Le gouvernement affirme que des agents fédéraux et provinciaux ont mené des activités d’inspection de transports d’animaux vivants, de vérification de plaintes concernant la destruction de l’habitat et d’espèces sauvages, et de contrôle des chasseurs et des pêcheurs à la ligne. Ils ont aussi participé à des opérations éclair pour intercepter des passages aux frontières.

La chair d’anguille serait celle d’une espèce ayant été désignée comme une espèce en voie de disparition et dont l’exportation a été interdite par l’Union européenne en 2010.

Les crimes contre les espèces sauvages dans le monde – comme le braconnage, la contrebande et le trafic d’animaux et de plantes – atteindraient actuellement plus de 200 milliards par année, ce qui place ce type de crimes au quatrième rang des crimes les plus lucratifs du monde, selon les Nations unies et Interpol.

1400 suspects à travers le monde

En plus de la chair d’anguille interceptée au Canada, l’opération a permis la saisie de milliers d’animaux vivants et de tonnes de viande et d’ivoire, a indiqué Interpol.

Des agents de bord qui transportaient des tortues dans leurs bagages et un chasseur qui affichait ses trophées illégaux sur les médias sociaux ont notamment été arrêtés. L’enquête a identifié quelque 1400 suspects à travers le monde, a dit Interpol.

Les autorités ont notamment mis la main sur 43 tonnes de viande sauvage – ours, éléphant, crocodile, baleine et zèbre -, 1,3 tonne d’ivoire d’éléphant, 27 000 reptiles, près de 4000 oiseaux, 48 primates, 14 grands félins et les carcasses de sept ours, dont deux ours polaires.

Plusieurs tonnes de bois ont également été saisies.

« Dans le cadre de cette opération, ces pays se sont concentrés au cours du mois de mai sur toutes sortes de crimes contre les espèces sauvages, qu’il s’agisse de plantes, d’animaux ou de bois, a déclaré Sheldon Jordan, le directeur de la Division de l’application de la loi sur la faune d’Environnement Canada. Les résultats ont été spectaculaires. »

Interpol a révélé que deux agents de bord arrêtés à Los Angeles avant de partir pour l’Asie avaient des tortues ponctuées dans leurs bagages. Les deux suspects ont été accusés de contrebande d’espèces protégées.

L’opération a permis de saisir huit tonnes d’écailles de pangolin à travers le monde, dont la moitié par les autorités maritimes vietnamiennes à bord d’un navire arrivant du Congo.

Le pangolin, le mammifère le plus braconné du monde, a été menacé d’extinction parce que ses écailles sont populaires en médecine traditionnelle asiatique.

Un homme arrêté en Israël attend sa déportation en Thaïlande après que sa photo de chasse diffusée sur les réseaux sociaux eut conduit à la saisie de plusieurs objets de la faune à son domicile, y compris des carcasses de renard, de chacal et de mangouste.

Le secrétaire général d’Interpol, Juergen Stock, a déclaré que l’opération illustre « comment les groupes de trafiquants d’espèces sauvages utilisent les mêmes routes que les criminels impliqués dans d’autres crimes – souvent l’évasion fiscale, la corruption, le blanchiment d’argent et les crimes violents ».

Les renseignements sur les enquêtes criminelles ont été recueillis avant l’opération et coordonnés par Interpol et l’Organisation mondiale des douanes, pour aider à cibler des points chauds spécifiques, y compris les points frontaliers terrestres et aéroportuaires et les parcs animaliers.

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Vente en ligne, une menace pour les animaux sauvages


Je ne comprends pas ! On parle partout des espèces menacés ou en voie de disparition, alors pourquoi, il y a des gens qui vont acheter ces animaux qui devraient vivre en liberté. Est-ce de l’égoïsme ? Bien sûr, c’est mignon voir des animaux à la maison comme des tortues, perroquet, et autres, mais peut-on se mettre à leur place ? Être dans un milieu restreint sans pouvoir aller selon son instinct ? C’est affreux : « 11 772 spécimens d’espèces sauvages menacées recensées dans 5 381 annonces et messages sur 106 sites de vente en ligne et 4 réseaux sociaux » Cette étude est faites en Europe, alors à travers le monde, cela doit être encore pire !
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Vente en ligne, une menace pour les animaux sauvages

 

Sur cette photo, une jeune fille caresse sa... (FRANCOIS GUILLOT, ARCHIVES AFP)

Sur cette photo, une jeune fille caresse sa tortue d’Hermann dans un appartement à Paris. Cette tortue, la seule terrestre de France, est considérée comme étant en voie d’extinction en France.

FRANCOIS GUILLOT, ARCHIVES AFP

 

Agence France-Presse

Ivoire, crocodile empaillé, fourrure, mais surtout tortues, perroquets et même ours ou grands félins vivants : le commerce en ligne menace les animaux protégés, alerte mercredi l’ONG IFAW, appelant à une réglementation spécifique en la matière.

Des experts de l’organisation se sont penchés en 2017 pendant six semaines sur les petites annonces postées en ligne (uniquement sur des sites en accès libre) dans quatre pays européens, France, Russie, Allemagne et Grande-Bretagne.

Résultat : 11 772 spécimens d’espèces sauvages menacées recensées dans 5381 annonces et messages sur 106 sites de vente en ligne et 4 réseaux sociaux, pour un montant estimé de 3,2 millions d’euros, indique le rapport. Mais il est « probable » que les messages identifiés sur les réseaux sociaux (6,2 %), inclus pour la première fois dans l’enquête IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), ne soient qu’une « fraction » du total.

Selon l’étude, 80 % des spécimens proposés étaient vivants : principalement des reptiles (surtout des tortues, marines et terrestres qui représentent 45 % du total des annonces) et des oiseaux (perroquets gris du Gabon ou amazone, rapaces, oies…), mais parfois des animaux bien plus gros comme des yacks sauvages ou des orangs-outans en Russie, des lions, jaguars et ours en Allemagne.

Le commerce de certains de ces animaux protégés est totalement interdit, et d’autres espèces font l’objet de règles de vente très encadrées, notamment avec la détention de permis. Cela peut concerner par exemple des objets en ivoire datant d’avant 1947 avec un certificat d’authenticité ou un document prouvant qu’une tortue de Hermann a été élevée légalement en captivité en Europe.

Certaines annonces peuvent donc être légales. Sur la base de précédentes études, « entre 10 % et 20 % des annonces sont considérées comme légales » parce qu’il y a une mention de documentation à disposition, a expliqué à l’AFP Céline Sissler-Bienvenu, directrice d’IFAW pour la France et l’Afrique francophone.

IFAW souligne dans son rapport le « précieux travail » et l’engagement des sites de vente en ligne, notamment eBay, pour lutter contre ce trafic, former son personnel et éliminer les annonces litigieuses.

Mais il faut désormais renforcer les législations pour s’attaquer « spécifiquement » à ce commerce en ligne.

Il faut aussi « informer les utilisateurs sur la législation et sur l’état des espèces, sur le risque qu’ils prennent » et sur le fait qu’ils « peuvent alimenter sans le savoir des réseaux criminels organisés », a souligné Céline Sissler-Bienvenu.

Les informations récoltées ont été transmises aux autorités, mais il est « trop tôt » pour un retour, a-t-elle noté, précisant que de précédents rapports avaient mené à des procédures judiciaires.

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Un des derniers éléphants aux «défenses géantes» tué au Kenya


Au lieu de penser de ressusciter des mammouths ou toute autres animaux disparus, l’argent serait mieux investi pour la protection des animaux en danger dans leur milieu naturel. Pensez-y en Afrique le massacre des éléphants par le braconnage pour leurs défenses est d’environ 30 000 mille par année. C’est effrayant et on vient de tuer un éléphant avec de grandes défenses et il n’en reste que 25 au Kenya
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Un des derniers éléphants aux «défenses géantes» tué au Kenya

 

Selon l'Union internationale pour la conservation de la... (PHOTO ROBERTO SCHMIDT, ARCHIVES AFP)

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique vient d’enregistrer sa plus importante chute depuis 25 ans: le continent compte environ 415 000 éléphants, soit 111 000 de moins que lors de la dernière décennie.

PHOTO ROBERTO SCHMIDT, ARCHIVES AFP

Agence France-Presse
Nairobi

Un des plus vieux et plus grands éléphants d’Afrique a été tué par des braconniers dans un parc du sud du Kenya, a-t-on appris lundi auprès d’une organisation de protection de la faune sauvage, soulignant qu’il ne reste désormais plus que 25 pachydermes «aux défenses géantes» dans le monde.

Satao II, nommé d’après un autre éléphant géant tué en 2014, a été retrouvé mort lundi dans le parc national de Tsavo, a indiqué à l’AFP Richard Moller, de l’organisation Tsavo Trust. M. Moller suspecte que l’animal a été tué par une flèche empoisonnée, technique appréciée des braconniers, car silencieuse.

«Heureusement, grâce au travail que nous réalisons en collaboration avec le Service kényan de la faune sauvage (KWS), nous avons trouvé la carcasse avant que les braconniers ne puissent lui arracher son ivoire», a-t-il précisé, ajoutant que deux braconniers présumés avaient été arrêtés dans cette affaire.

Âgé d’environ 50 ans, Satao II était doté de deux défenses pesant plus de 50 kilos chacune, et qui étaient tellement longues qu’elles touchaient pratiquement le sol.

«Il avait survécu à de nombreuses sécheresses et probablement à d’autres tentatives de braconnage», a regretté M. Moller.

La mort de Satao II signifie qu’il ne reste plus que 25 éléphants dotés de telles défenses à travers le monde, dont 15 au Kenya, a-t-il ajouté.

«Ce sont des icônes, de véritables ambassadeurs des éléphants».

Tués pour leurs défenses en ivoire, qui alimentent principalement le marché asiatique, les éléphants sont décimés par le braconnage. Et leur protection, notamment par des rangers de mieux en mieux armés, est compliquée par l’immensité des zones à surveiller.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique vient d’enregistrer sa plus importante chute depuis 25 ans: le continent compte environ 415 000 éléphants, soit 111 000 de moins que lors de la dernière décennie. Et le massacre continue au rythme vertigineux d’environ 30 000 éléphants par an.

Sur le dernier mois écoulé, deux rangers kényans ont été tués par des braconniers, dont un samedi à Tsavo, selon le KWS.

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À cause du braconnage, des éléphants naissent sans défenses


Le braconnage aurait réussi avec d’autres facteurs comme l’environnement, à changer la génétique des éléphants pour que plus d’éléphants naissent sans défenses. C’est une bonne chose pour ne pas être en face d’un idiot avec un fusil, mais leurs défenses sont pourtant utiles aux éléphants
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À cause du braconnage, des éléphants naissent sans défenses

 

À cause du braconnage, des éléphants naissent sans défenses

Un éléphant sans défenses.Photo Gentside Découverte

Il va sans dire que le braconnage a de lourdes conséquences sur les populations d’éléphants d’Afrique. Chaque année, de nombreux spécimens sont abattus illégalement par les chasseurs. Ces derniers convoitent leurs précieuses défenses en ivoire qui se vendent à prix d’or sur le marché noir.

Cette activité frauduleuse menée depuis des décennies et actuellement en hausse représente une pression énorme pour l’espèce dont la diminution rapide des effectifs laisse envisager le pire. Mais ce n’est pas tout, il semblerait en effet que le braconnage en influence également les mécanismes évolutifs.

C’est du moins ce que rapporte Joyce Poole, experte animalière et présidente de l’association Elephant Voices. La spécialiste a en effet mis en évidence une augmentation des pachydermes dénués de défenses parmi les nouvelles générations.

LES ÉLÉPHANTS À DÉFENSES DANS LE VISEUR DES BRACONNIERS 

Selon elle, ce phénomène serait directement lié à l’intensité du braconnage: il s’expliquerait par la tendance des chasseurs à ne cibler que les animaux avec le plus d’ivoire. En conséquence, les spécimens aux défenses les plus imposantes sont tués avant d’avoir eu le temps de se reproduire.

Cette sélection aurait ainsi des répercussions importantes sur le patrimoine génétique de l’espèce, particulièrement parmi les femelles. Contrairement aux mâles, celles-ci peuvent en effet être dépourvues de défense. Dans le passé, ce caractère était plutôt rare avec un taux variant entre 2 à  6 % selon les régions.

Mais aujourd’hui, cette proportion a considérablement augmenté, avoisinant par exemple 33 % dans le Parc national de Gorongosa au Mozambique et 98 % dans celui des éléphants d’Addo en Afrique du Sud. Deux parcs où de nombreux éléphants ont été tués par le passé. Entre 1977 et 1992, au Mozambique en pleine guerre civile, 90 % des pachydermes du Gorongosa ont disparu.

Dans le parc d’Addo, ce sont les chasseurs qui ont tué tous les éléphants excepté 11 spécimens. Quatre des survivants étaient des femelles sans défense. Si le braconnage et la chasse sont maintenant sous contrôle dans les deux endroits, les femelles auraient transmis le gène incriminé à leur descendance, d’après Joyce Poole.

L’ABSENCE DE DÉFENSES, UN AVANTAGE MITIGÉ

«Les populations se retrouvent avec une proportion plus élevée d’animaux sans défense qui se reproduisent et tendent à engendrer une progéniture sans défenses», explique au Nautilus Joyce Pool. «De nos jours, avec la pression du braconnage, les éléphants sans défense présentent un véritable avantage parce qu’ils ne sont pas ciblés pour leur ivoire».

Si l’absence de défenses est un avantage contre le braconnage, ça n’en est pas un pour les éléphants eux-mêmes. Ces longues dents incurvées n’ont en effet pas toujours été un inconvénient, elles sont même normalement un précieux atout car elle leur permettent de déchirer l’écorce des arbres, creuser la terre à la recherche d’eau ou de nourriture et de se défendre.

Malheureusement, ces facilités semblent désormais futiles dans un monde où avoir des défenses représente un risque énorme de se faire abattre. Selon les dernières estimations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), près de 100 000 individus auraient été tués depuis 2006. Selon les chercheurs, le braconnage serait une nouvelle forme de sélection artificielle.

Sa pression est devenue tellement énorme qu’elle peut aller jusqu’à engendrer des changements complexes au sein même des populations. Néanmoins, le braconnage ne serait pas le seul facteur favorisant l’apparition des éléphants sans défense. L’isolement de certaines populations dû à la fragmentation de leur habitat jouerait également un rôle.  

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Les mammouths pourraient devenir une espèce protégée


Comment blanchir des défenses d’éléphant ? On les fait passer par des défenses de mammouth ! Avec les changements climatiques, des défenses de mammouths sont une vraie mine d’or et elles peuvent servir aux blanchiments de celles des éléphants ..
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Les mammouths pourraient devenir une espèce protégée

 

Les défenses des mammouths se vendent aujourd'hui à prix d'or, et servent au blanchiment des défenses d'éléphants. © Pixabay/ CC0 Public Domain/ N_Steffens

Les défenses des mammouths se vendent aujourd’hui à prix d’or, et servent au blanchiment des défenses d’éléphants. © Pixabay/ CC0 Public Domain/ N_Steffens

Par Johanne-Eva Desvages

Disparus depuis plus de 4000 ans, les mammouths pourraient bientôt figurer sur la liste des espèces protégées. Cette décision pourrait permettre de lutter contre le braconnage des éléphants.

DISPARITION. Longtemps après leur mort, les mammouths font aujourd’hui les frais des pilleurs. Si ces animaux se sont éteints il y a plusieurs milliers d’années, leurs restes ont été relativement bien conservés dans le pergélisol (sol en permanence gelé). En raison du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, plusieurs centaines de tonnes de défenses de mammouths ont pu être extraites ces dernières années, accélérant leur commercialisation. Leur valeur a d’ailleurs considérablement augmenté, passant en moyenne de 350 dollars le kilo (environ 300 euros) en 2010 à 1900 dollars le kilo (environ 1400 euros) en 2014 pour de l’ivoire en bon état, indique un rapport de l’organisation Save the Elephants. Contrairement aux défenses d’éléphants, la vente et l’exportation d’ivoire de mammouth est légale. Des trafiquants ont pourtant déjà été sanctionnés en Russie, pays qui fournit à la Chine plus de 93 % de son ivoire de mammouth. En 2010, deux Russes ont ainsi été condamnés à 8 mois de prison avec sursis pour« trafic de valeurs culturelles » après avoir vendu plus de 100 tonnes d’ivoire de cette espèce en Asie.

L’ivoire de mammouth sert à blanchir celui des d’éléphants

Mais l’ivoire de mammouth, bien que considéré comme alternative éthique au commerce d’ivoire d’éléphant, sert aujourd’hui au blanchiment illégal d’ivoire d’éléphants. Ces pachydermes, en danger de disparition, sont actuellement protégés par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES) qui regroupe les animaux menacées en trois catégories appelées « annexes ». Pour les animaux figurant dans l’annexe 1, la protection est quasi totale, aucune commercialisation inter-pays n’est possible, sauf comme trophées de chasse.

« Les éléphants présents dans trois pays d’Afrique sont classés en annexe 2, qui autorise le commerce en quantité limitée et contrôlée de produits issus d’éléphants (notamment l’ivoire) », explique à Sciences et Avenir Florian Kirchner, chargé des espèces à l’UICN.

Les animaux sont classés en annexe 3 lorsqu’un seul pays décide d’interdire l’exportation d’une espèce.

Ainsi, des produits dérivés d’éléphant sont pour le moment autorisés à circuler en petit quota. Ce qui peut faciliter le blanchiment de l’ivoire.

« Dès qu’il y en a un peu qui circule légalement, il suffit d’avoir un faux permis pour faire passer des stocks d’ivoire illégal d’un pays à l’autre, ou les dissimuler dans un stock légal », nous détaille Florian Kirchner.

Actuellement, il est très difficile de déterminer à l’oeil nu si une défense commercialisée est celle d’un mammouth ou d’un éléphant. Seuls des tests ADN peuvent tracer l’origine de l’ivoire.

Et ainsi, « l’ivoire de mammouth se confond avec l’ivoire d’éléphants en voie de disparition », a déclaré le secrétaire général de la CITES, John Scanlon.

Interdire ou non l’ivoire de mammouth ?

La vente d’ivoire de cette espèce éteinte divise aujourd’hui les scientifiques. Certains chercheurs considèrent plutôt la commercialisation d’ivoire de mammouth comme une solution pour mettre fin au commerce illégal de défenses d’éléphants, à l’image de Naima Farah et John R. Boyce, auteurs d’une étude sur le sujet. Et craignent que la fin de sa commercialisation ne nuise davantage aux éléphants qu’elle ne les protège du braconnage. Quoi qu’il en soit, la question sera évoquée lors de la prochaine réunion de la CITES à Johannesbourg, en Afrique du Sud, du 24 septembre au 5 octobre 2016. Les Etats-Unis, la Chine et le Vietnam notamment, grands collectionneurs d’ivoire de mammouth, pourraient alors bientôt devoir s’en passer. 

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Découverte d’un "instrument à corde" vieux de 40.000 ans !


Les Homo Sapiens étaient des gens qui savaient se débrouiller. Ils utilisaient des outils plus élaborés qu’on peut s’imaginer avec ce qu’ils avaient sous la main
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Découverte d’un « instrument à corde » vieux de 40.000 ans !

 

Découverte à Hohle Fels, en Allemagne, d'un rarissime outil préhistorique vieux de 40 000 ans. Destiné à fabriquer des cordes, il a été taillé dans de l'ivoire de mammouth. Crédit: Université de Tübingen

Découverte à Hohle Fels, en Allemagne, d’un rarissime outil préhistorique vieux de 40 000 ans. Destiné à fabriquer des cordes, il a été taillé dans de l’ivoire de mammouth. Crédit: Université de Tübingen

Par Bernadette Arnaud

Un étonnant objet préhistorique destiné à fabriquer des cordages a été mis au jour dans des niveaux de 40.000 ans, en Allemagne, époque où les premiers hommes anatomiquement modernes, homo sapiens, arrivaient en Europe.

Les hommes de la préhistoire ne taillaient pas que des silex ! Ils avaient même plusieurs cordes à leur arc… Pour aller à la chasse, fixer des outils de pierre sur des manches en bois, ou transporter leur matériel, ils utilisaient en effet ficelles et cordages qu’ils travaillaient avec adresse. Pour la première fois, des archéologues de l’université de Tübingen (Allemagne) et de l’université de Liège (Belgique) ont exhumé un objet de 40.000 ans conçu justement pour tresser des cordes à partir de fibres végétales. L’outil préhistorique provient de la grotte d’Hohle Fels, près de Schelklingen, dans la vallée de l’Ach, au sud-ouest de l’Allemagne. Une imposante cavité du Jura Souabe déjà célèbre pour de précédentes trouvailles réalisées au cours des deux dernières décennies par cette même équipe dirigée par Nicholas J. Conard, comme des figurines féminines dites « Vénus » ou des flûtes, tous façonnés dans de l’ivoire de mammouth.

Expérience montrant comment l’outil préhistorique d’Hohle Fels (Allemagne) était utilisé pour fabriquer des cordes. Crédit: Université de Tübingen

Selon les résultats publiés le 22 juillet 2016 dans la revue allemandeArchäologische Ausgrabungen Baden-Württemberg « la découverte [effectuée en août 2015, mais seulement révélée cette année NDLR] est un morceau d’ivoire de mammouth soigneusement sculpté et magnifiquement préservé, long de 20,4 cm avec quatre perforations de 7 à 9 mm de diamètre. Chacun des orifices porte des entailles hélicoïdales profondes ». 

Autrement dit, un appareillage conçu pour tisser des cordages. (Les fibres végétales étaient passées à travers les différents trous, puis ensuite torsadées ensemble, dans un mouvement de rotation, pour former une corde unique).

« D’apparences simples et modestes, les cordes et ficelles sont pourtant des composantes essentielles de la technologie des chasseurs cueilleurs préhistoriques », explique Christian Lepers, joint au CETREP (Centre d’Etudes des Techniques et de Recherche Expérimentale en Préhistoire), en Belgique.

Pour ce spécialiste de sparterie (l’ensemble des techniques qui associent les végétaux longs et souples destinés à créer des nattes, des cordes ou des éléments vestimentaires), seules des conditions particulières de conservation ont permis à ces fragiles artefacts en fibres végétales de parvenir jusqu’à nous, comme des environnements de glaciers, de tourbières ou de grottes. Exemples célèbres : la cape en fibres végétales portées par Otzi, l’homme des glaces de 5000 ans retrouvé en 1991 à 3210m d’altitude à la frontière de l’Autriche et de l’Italie, ou des restes de cordes de 17.000 ans rencontrés dans la grotte de Lascaux (Dordogne). A ce jour, les plus anciens de ces éléments connus étaient des empreintes de corde sur argile de 26.900 ans trouvées en République Tchèque; ainsi que des fibres de lin sauvaged’environ 30.000 ans, dans le Caucase (Géorgie). 

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