Une 30e Nuit des sans-abri… toujours nécessaire!


C’est cette nuit qu’à Montréal et plusieurs autres villes du Québec, la Nuit des sans-abris. Des personnes vont passer la nuit dehors comme des sans-abris, dans le but de sensibiliser la population à la dure réalité de vivre dans la rue. Cette nuit, il fera froid, et l’hiver, on prévoit beaucoup de neige et a certains moments de grands froids. Les choses s’améliorent avec les années, mais ce n’est pas suffisant, il y a de plus en plus de sans-abris, les besoins sont criant
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Une 30e Nuit des sans-abri… toujours nécessaire!


Une 30e Nuit des sans-abri... toujours

SRDJANNS74 VIA GETTY IMAGES

Alors que la Nuit se tiendra à seulement quelques heures de la tenue des élections fédérales, force est de constater que cet enjeu de société majeur est largement passé sous l’écran radar lors de cette campagne électorale.

  • Par Pierre Gaudreau

Ce vendredi 18 octobre se tiendra la 30e Nuit des sans-abri à Montréal. Ce rendez-vous annuel de solidarité se déroulera simultanément dans plus de 30 villes au Québec. Organismes et citoyen.ne.s concernés se mobiliseront pour attirer l’attention sur le phénomène de l’itinérance et interpeller les autorités afin que des réponses accrues soient apportées pour le contrer.

Même si des progrès ont été faits depuis 30 ans, cet événement conserve toujours sa pertinence, surtout considérant que l’itinérance demeure en croissance. Alors que la Nuit se tiendra à seulement quelques heures de la tenue des élections fédérales, force est de constater que cet enjeu de société majeur est largement passé sous l’écran radar lors de cette campagne électorale.

Il y a 30 ans, c’est autour d’un modeste brasero installé devant les studios de MusiquePlus que s’est tenue la première Nuit des jeunes sans-abri de Montréal. Le réseau des Auberges du Cœur et une poignée d’alliés voulaient alors souligner l’importance de l’itinérance jeunesse.

Des personnes de plus en plus âgées cognent dorénavant à la porte des ressources déjà à pleine capacité.

Comme en témoigne entre autres le thème choisi cette année, «Différents visages, différentes histoires», la Nuit des sans-abri s’est depuis longtemps élargie à toutes les populations touchées par le phénomène. L’itinérance jeunesse demeure importante, mais des personnes de plus en plus âgées
cognent dorénavant à la porte des ressources déjà à pleine capacité.

Des avancées importantes

Il demeure que de nombreuses réponses aux besoins se sont développées au fil des ans, fruits de l’action des organismes 365 jours par année et du soutien important, mais insuffisant, des gouvernements et de la Ville de Montréal. Les actions se développent en cohérence avec une approche globale, aujourd’hui amplement reconnue comme la clé pour prévenir et réduire l’itinérance.

À Montréal uniquement, plus de 3000 logements sociaux ont été construits pour offrir un toit aux personnes à la rue ou à risque de l’être. Ces logements ont permis de stabiliser des milliers de personnes, mais le soutien communautaire
qui y est offert, une intervention essentielle pour assurer cette stabilité, demeure largement sous-financé.

Avec 644$, réussir à payer un loyer ou en trouver un est un défi de plus en plus insurmontable.

De plus, il n’est plus nécessaire d’avoir une adresse de résidence pour obtenir un chèque d’aide sociale. À lui seul, l’organisme Le Sac à dos permet à 1200 personnes d’obtenir cette aide, bien qu’elle demeure insuffisante. Avec 644$,
réussir à payer un loyer ou en trouver un est un défi de plus en plus insurmontable.

Aussi, à Montréal et plus récemment à Québec, on n’emprisonne plus les sans-abri pour non-paiement d’amendes inutiles. Il demeure que ceux-ci continuent de recevoir un nombre injustifié de tickets qui leur sont remis en raison de leur condition sociale.

Enfin, après plus de 15 ans de travail, des organismes ont enfin pu mettre sur pied quatre services d’injection supervisée (SIS) à Montréal. Ceux-ci réduisent les risques de surdoses, mais il est nécessaire de poursuivre le développement d’actions pour les contrer, notamment en ouvrant ce type de services ailleurs au Québec.

Des défis majeurs persistent

En prévention, la lutte à l’itinérance souffre d’un manque de moyens. La perte d’un logement, la sortie des établissements carcéraux, des centres jeunesse et du réseau de la santé demeurent des voies qui mènent trop de personnes à la
rue.

Depuis des années, La Rue des femmes, l’Auberge Madeleine et d’autres ressources d’hébergement pour femmes doivent effectuer des refus faute de places. Les refuges pour hommes font aussi face à un débordement. L’ancien hôpital Royal-Victoria qui a fait office d’unité de débordement l’hiver dernier sera encore nécessaire cet hiver.

Rappelons qu’une Politique nationale de lutte à l’itinérance a été adoptée en 2014 pour faire face à ces situations. Demandée par le milieu communautaire et au cœur de nombre de Nuits des sans-abri, cette politique intitulée Ensemble,pour éviter la rue et en sortir interpelle une dizaine de ministères au Québec.

Un rôle majeur pour le fédéral

L’approche globale de la lutte à l’itinérance prônée dans cette Politique québécoise en itinérance interpelle aussi le gouvernement fédéral. Au premier rang des demandes qui y sont véhiculées, Ottawa doit accroître les fonds destinés au développement du logement social.

L’aide apportée aux personnes âgées à faible revenu doit aussi être augmentée et le gouvernement doit s’assurer que toutes les personnes admissibles reçoivent le Supplément de revenu garanti.

Finalement, si le gouvernement a accru, avec son programme Vers un chez soi, les fonds destinés à la lutte à l’itinérance, ceux-ci demeurent insuffisants. Le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec demande un investissement de 50 millions $ par an pour le Québec, avec l’assurance que ces fonds puissent soutenir la diversité d’actions pour venir en aide aux différents visages de l’itinérance et leurs différentes histoires.

Venez faire un tour!

Que ce soit pour quelques instants ou quelques heures, venez exprimer votre solidarité en participant à la 30e Nuit des sans-abri.

À Montréal, celle-ci se tiendra pour une première fois dans Hochelaga.
17h00: Marche de solidarité, départ de la station Joliette, au coin de la rue De Chambly.
De 18h00 à 1h00 : Vigile, avec activités, à la Place Gennevilliers-Laliberté, qui jouxte le Marché Maisonneuve

Ailleurs au Québec : www.nuitdessansabri.ca

https://quebec.huffingtonpost.ca/

La relation houleuse entre les cônes orange et les sans-abri


Ceux qui se risquent d’aller à Montréal sans trop connaitre la ville, devraient s’armer de plus que de la patience, car même pour les habitués ce n’est pas toujours facile, entre autres, à cause, des chantiers de constructions un peu partout dans la ville. Montréal change de plus en devenant une ville comme Toronto et Vancouver. Alors, imaginé pour les sans-abris, c’est l’enfer de trouver un endroit où ils ne seront pas rejetés à cause de la construction
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La relation houleuse entre les cônes orange et les sans-abri


Un homme est couché sur un trottoir. Des passants marchent près de lui.

À Montréal, le nombre d’itinérants a grimpé de 8 % entre 2015 et 2018.

PHOTO : RADIO-CANADA

À cause de la multiplication des chantiers de construction, de la pénurie de logements et de la flambée des prix de l’immobilier sur l’île de Montréal, les personnes en situation d’itinérance se retrouvent piégées.

Immeubles à condos, tours de bureaux, nouveaux complexes commerciaux, en plus des importants projets de construction de la Ville, les chantiers privés pullulent sur le territoire.

Et si de nombreux Montréalais ont de plus en plus de difficultés à accéder à la propriété, ou même à payer leur loyer devenu trop élevé, ceux qui sont dans la rue se retrouvent chassés de leurs abris de fortune en raison de l’embourgeoisement progressif de la métropole.

Toujours plus nombreux, ces sans-abri se déplacent vers des quartiers plus éloignés, qui leur offrent moins de services, et s’isolent ainsi un peu plus.

Pour tenter d’enrayer ce phénomène de marginalisation, la Ville veut « rester optimiste » et travailler en étroite collaboration avec les organismes communautaires.

En 2018, on dénombrait près de 3150 itinérants « visibles » à Montréal et une augmentation de cette population de 12 %, en trois ans, dans la province.

Une situation qui n’est pas sans rappeler celles d’autres villes canadiennes comme Toronto et Vancouver, dont la population itinérante a explosé.

« Rejetés de toute part »

Trois hommes sont debout devant une boutique qui propose notamment à la vente des casquettes de baseball.

Les hommes, représentent près des trois quarts des itinérants de Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA

Sylvia Rivès est aux premières loges de ces transformations. Le mandat de la directrice des programmes de médiation de la Société de développement social : intervenir au quotidien sur les différents chantiers de construction afin de sécuriser les lieux, mais aussi de nouer le contact avec les personnes itinérantes délogées.

Sécuriser les zones de travaux veut aussi dire chasser les itinérants parfois bien installés. Avec la multitude de chantiers, ça devient très difficile de les reloger.

Sylvia Rivès, directrice des programmes de médiation de la Société de développement social

Les espaces où s’installer s’amenuisent et les refuges sont bondés, selon l’intervenante.

« On s’assure de les sensibiliser », ajoute-t-elle, assurant qu’il s’agit de veiller à ce que ces personnes s’installent dans des endroits sûrs.

« S’ils ont besoin de services, on va les accompagner, dit-elle. C’est un travail en concertation avec les intervenants en milieu communautaire, les policiers, la Ville de Montréal ; tout le monde travaille ensemble pour trouver des solutions pour ne pas laisser ces gens-là démunis. […] Mais on en perd aussi beaucoup de vue avec tous ces déplacements », concède-t-elle.

Jacques, 60 ans, est l’un de ces itinérants « déplacés » à maintes reprises. Pour la première fois depuis plusieurs années, il s’est trouvé « une place fixe » où poser sa tente, sur le terrain du Canadien de Montréal. Il s’estime chanceux et partage son « petit coin de paradis », comme il l’appelle, avec une vingtaine d’autres itinérants.

« Je suis tellement habitué de me faire déloger de mes places. On se fait rejeter tout le temps. Ici, je fais rien de mal, je fais attention à l’environnement, je suis propre. Je suis bien aimé dans le coin. Mais s’ils bâtissent, je vais être obligé de m’en aller », commente-t-il.

David [prénom fictif] n’a pas eu cette « chance ». Évincé de son logement en 2014, il n’a plus d’endroit à lui.

La construction en ville à fait déménager tous mes amis, déplore-t-il. Puis quand t’es installé quelque part et que t’arrives le lendemain, tout est parti. Y a pas de considération pour les effets personnels des sans-abri. On est sans-abri, mais on est des êtres humains pareil.

David, sans-abri

Face à l’instabilité résidentielle

En plus des chantiers de construction, les prix élevés des loyers sont inaccessibles pour cette clientèle et cela contribue à changer le visage de cette pauvreté.

« Quand on pense qu’une chambre peut coûter 500 $ par mois, sur un chèque de 600 $ d’aide sociale… il ne reste plus beaucoup pour assurer les besoins de vie courante », illustre Vincent Ozrout, agent d’intervention auprès des personnes en situation d’itinérance à la Mission Old Brewery.

Il dit s’inquiéter de « ce problème majeur de gentrification de la ville », qui pousse de plus en plus de personnes en situation de précarité financière dans la rue.

L’itinérance est un symptôme, ce n’est pas juste de la pauvreté, c’est un sous-produit de notre façon de vivre. Il faut se montrer innovateur et s’en inquiéter. On est tous à un événement près de l’itinérance. Ça peut concerner tout le monde.

Vincent Ozrout, agent d’intervention à la mission Old Brewery

Un mal pour un bien ?

Pour le commissaire aux personnes en situation d’itinérance à la Ville de Montréal, Serge Lareault, cette situation est extrêmement préoccupante, mais elle serait aussi l’occasion de rejoindre les laissés pour compte plus facilement.

Avant, des personnes pouvaient passer des années sous un viaduc sans que personne ne leur parle. Le côté positif, c’est qu’on reprend contact avec ces personnes-là. Alors oui, on déplace des gens, et c’est très difficile pour eux, mais on est peut-être capable les aider davantage. L’idée est de ne pas de les laisser seuls sous un viaduc.

Serge Lareault

Et selon l’entrepreneur social, « travailler à créer un lien de confiance » passe par une réinsertion de ces individus dans la société en collaborant avec les organismes communautaires.

« Un retour est possible », estime-t-il. « Il n’y a plus de déplacements sauvages de ces populations. Notre choix, ce n’est pas qu’ils soient dans la rue », assure-t-il en indiquant que Montréal fait mieux que Toronto ou Vancouver.

Il rappelle également que Montréal souhaite la création de 12 000 logements sociaux, comme l’a promis la mairesse Valérie Plante en 2017. Elle devrait théoriquement être effective à l’automne 2021. La concrétisation de cette stratégie reste toutefois attendue. Aucun bilan réel n’a encore été présenté. À peine 11 % des logements sont actuellement des logements sociaux ou abordables sur l’île de Montréal.

Avec les informations de Jacaudrey Charbonneau

https://ici.radio-canada.ca

Le Saviez-Vous ► La cocaïne, du traitement de la douleur à la douleur humaine


L’arbre de coca est connu depuis avant JC. Il était utilisé pour des rituels religieux, des initiations en Amérique du Sud. Plus tard en médecine, il était utilisé en médecine naturelle. Quand des scientifiques se sont intéressées à cette plante, un des chercheurs a découvert la cocaïne. Cette drogue devenait une panacée pour toutes sortes de maux et fut oublier pendant plusieurs années après être réapparu en guise de drogue. Beaucoup d’adeptes ont perdu énormément en devenant dépendant de la cocaïne
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La cocaïne, du traitement de la douleur à la douleur humaine

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

    Des archéologues ont retrouvé des traces de cocaïne dans les tombeaux péruviens datant de 2 500 ans avant Jésus-Christ. En Bolivie, on a aussi découvert l’illustration datant de 400 ans avant J.-C. d’un visage humain dont la joue est arrondie. Cet ancêtre chiquait simplement une feuille de coca. Le coca a été utilisé dans les rituels religieux et initiatiques tout au long de l’histoire précolombienne en Amérique du Sud.

    Chez les Incas, la feuille du coca était frottée à l’hymen des jeunes vierges pour rendre indolore la défloraison lors du premier rapport sexuel. On l’utilisait aussi en médecine lorsqu’on devait ouvrir la boîte crânienne de l’infortuné opéré. Ses vertus anesthésiantes étaient donc déjà largement utilisées. On se servait aussi de la feuille de coca pour augmenter l’endurance et diminuer la fatigue. Les conquistadors espagnols voulurent interdire son usage, mais ils ont vite changé d’idée compte tenu les bénéfices économiques que la vente du produit rapportait.

    L’histoire moderne

    Au début du XIXe siècle, on s’intéresse de plus en plus aux vertus de la plante du coca. En 1859, le chimiste Albert Niemann réussit à isoler la substance active de la plante qu’il nomme : cocaïne. Ses vertus médicinales sont immédiatement mises à contribution. On l’utilise comme anesthésique, comme substitut à la morphine pour aider les morphinomanes à quitter leur dépendance, comme remède contre les allergies comme les rhinites et même pour corriger certains troubles de personnalité comme la timidité et la déprime.

    Ayant perdu ses lettres de noblesse, la cocaïne disparaît du marché quasi entièrement. Elle réapparaît vers les années 1970 chez les classes plus huppées de la société, parmi les artistes, hommes d’affaires, avocats, etc. On l’appelait alors : le champagne des drogues. Son usage se démocratise durant les années 1980 avec l’apparition du crack et du freebase et n’a cessé de se répandre depuis.

    La plante

    Le nom scientifique de la plante de Coca est Erythroxylon Coca qui à l’origine (Khoca) voulait dire : l’arbre par excellence. De la feuille de cet arbuste, plusieurs substances actives peuvent être extraites. En tout, 14 alcaloïdes peuvent être produits à partir de la feuille de coca dont la papaïne, un ferment qu’on utilise pour accélérer la digestion, l’higrine dont les vertus sont utilisées pour améliorer la circulation sanguine et pour protéger du mal des montagnes et la quinoline qu’on utilise en mélange avec du calcium et du phosphore pour prévenir la carie dentaire. Évidemment le plus connu de ces alcaloïdes est la cocaïne. Voici un exemple parmi des milliers d’autres de ses effets.

    Un bon début

    Vers la fin des années 1960, Pierre écumait les discothèques à la mode et il était difficile de compter ses succès auprès de la gent féminine. C’était un beau garçon, pas trop grand, juste ce qu’il faut. Il avait toujours rêvé de devenir pompier ou policier. Mais son père étant alcoolique, il ne se résignait pas à laisser sa mère seule avec lui, ce qui lui aurait pourtant permis d’aller suivre une formation à l’école de police de Nicolet. Pierre obtient finalement un poste de gardien de pénitencier et il n’était pas d’hommes plus fiers que lui en ville.

    Après quelques années de travail, Pierre a une belle situation, une automobile neuve et un bel appartement. Il rencontre une jeune fille et l’épouse. Il était beau à voir le jour de ces noces, sa mère n’était pas peu fière. Mais contrairement aux contes de fée, ils n’eurent cependant pas le temps d’avoir de nombreux enfants.

    Un nouveau pénitencier venait d’ouvrir ses portes dans une région fort éloignée des grands centres. On offrait à Pierre un poste plus élevé, une augmentation de salaire substantielle et on défrayait même tous les coûts rattachés à l’installation du jeune couple dans le village voisin.

    Nos tourtereaux acceptèrent tout de go et sautèrent dans le premier avion les menant dans leur nouveau paradis. Ils avaient de quoi se payer la plus belle chaîne stéréo, le plus gros téléviseur et chacun une automobile du modèle de l’année. Quel bonheur de pouvoir se payer tout ce qu’on a désiré pendant si longtemps.

    Les paradis terrestres ont tendance à ne pas être éternels et quelques mois après avoir commencé leur nouvelle vie, l’ennui commença à gagner la conjointe qui se trouvait ici loin de sa famille, de ses amies et qui n’avait pas d’emploi.

    Le début de la fin

    Un soir, Pierre rentra chez lui et trouva la maison bien vide. Son épouse avait plié armes et bagages et avait décidé de demander le divorce. Pierre continua pendant un certain temps son travail comme si de rien n’était. Puis un soir, il décida d’aller danser en ville, question de se distraire. Au bar, il rencontra des copains. Alors qu’il disait qu’il se sentait fatigué parce qu’il avait pris quelques bières, un bon samaritain l’initia à la prise de cocaïne. Pierre trouva l’effet extraordinaire. Comme il occupait un poste bien rémunéré, l’achat de cocaïne ne présentait pas un problème majeur alors. Il lui arrivait souvent de payer la traite aux filles et à ses amis du coin. Comme Pierre consommait de plus en plus, même son salaire n’arrivait plus à couvrir ses dépenses.

    La descente s’amorçait. Il commença par vendre sa maison. Après tout, vivant seul, qui a besoin d’une si grande maison ? s’était-il dit. Mais une fois les maigres profits dépensés en poudre et en alcool, le problème du manque d’argent réapparut de plus belle. Un autre bon samaritain lui suggéra l’idée du siècle. Comme il était gardien du pénitencier, il lui serait facile de faire entrer de la drogue à l’intérieur de la prison et de gagner beaucoup d’argent.

    Bien sûr, Pierre finit par se faire prendre et comme le service pénitencier ne tenait pas à faire trop de publicités sur l’événement, on lui offrit de quitter volontairement et surtout discrètement son emploi en démissionnant de ses fonctions. En échange, on lui remettait une prime équivalente à 6 mois de salaire et on lui remettait tout l’argent qu’il avait amassé dans un fonds de pension pendant les 5 années de service qu’il avait faites.

    Il revint donc à Montréal, s’acheta un édifice appartement délabré du centre-ville et y démarra une piquerie. Connaissant bien ce milieu maintenant, il allait selon lui devenir riche bien vite tout en pouvant se procurer sa cocaïne à meilleur prix. Bien nanti et bien organisé, il était à l’abri des coups durs, du moins le croyait-il.

    Mais, il se fit voler deux ou trois fois et quelques descentes de police ont fait fuir sa clientèle. Il ne restait que quelques junkies, des habitués qui payaient mal d’ailleurs. Un soir de découragement, il prit sa seringue et s’injecta un speedball. Tout en injectant le précieux liquide, il réalisa qu’il venait de faire une erreur. Il n’avait pas pris SA seringue, mais plutôt celle d’une de ses rares clientes. Le hic est que Pierre savait pertinemment qu’elle était atteinte du SIDA. Ce qu’il ignorait, mais qu’il eut quand même en bonus, ce fut une hépatite.

    Quelques mois plus tard, une nouvelle descente de police ferma définitivement la baraque. Pierre commençait alors une troisième étape de sa descente aux enfers : l’itinérance. Ne cherchez plus le beau jeune homme des années 1960, ni même un bel homme mature. Vous auriez peut-être pu le rencontrer, quêtant dans le centre-ville de quoi se payer son prochain gramme. Ses joues creusées par les médicaments et la misère, son crâne dégarni, il lui arrive parfois de penser encore à la belle époque où il a été presque un policier. Il a alors bien hâte qu’un généreux piéton lui glisse le 2 dollars qui lui manque pour se payer sa prochaine injection pour croire encore une petite demi-heure qu’il est beau, riche et puissant.

    Pourtant il était bien parti dans sa vie, occupant le poste qu’il rêvait d’avoir. C’est vers l’âge de 35 ans que tout s’est mis à déraper. Et les 30 dernières années de sa vie furent un enfer.



    (Cet article est tiré du livre : Cocaïne, la poudre de l’ennui, par Jacques Beaulieu, Publistar, 2006)

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Itinérance: où meurt-on quand on n’a plus rien?


L’itinérance des gens de tout âge, et il semble que des personnes plus âgées deviennent plus tard des sans-abris faute de ressources. C’est aussi une période qu’ils sont plus susceptibles d’être malades. Être malade et être dans la rue, ce sont deux choses incompatibles
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Itinérance: où meurt-on quand on n’a plus rien?

 

L’homme a un cancer, coincé depuis un mois à l’hôpital. Il est sans-abri et sans famille. Comment s’assurer qu’il accède à ses séances de chimiothérapie quand chaque jour, il doit d’abord se préoccuper de manger et de se loger? C’est la mission que s’est donnée une nouvelle équipe mobile de soins palliatifs à Calgary.

Un texte de Tiphanie Roquette

Composée d’une infirmière et d’un médecin, la mini-équipe sillonne les refuges et les rues quelques heures par semaine pour aider les itinérants qui souffrent de maladies en phase terminale.

Gérer la douleur et offrir des médicaments sont seulement une partie de leur travail.

« Qui veulent-ils à leur côté s’ils deviennent trop malades pour communiquer? Qui veulent-ils voir en fin de vie? » explique l’infirmière Rachael Edwards.

Avant la mise en place de l’équipe en octobre, les sans-abri en fin de vie devaient aller à l’hôpital, mais le plus souvent ils n’accédaient pas aux soins de santé.

« La plupart des sans-abri ne veulent pas aller à l’hôpital et surtout ils ne veulent pas y mourir », explique Mme Edwards. « Malheureusement, ils n’y obtiennent pas les meilleurs soins, pas forcément à cause du personnel, mais à cause de leurs comportements, leurs dépendances à l’alcool, aux drogues… »

L’équipe a un financement très limité. Le don anonyme qu’ils ont reçu pour lancer le projet s’épuisera au mois de mars et pourtant leur service est plus que nécessaire, dit le docteur en soins palliatifs et autre membre de l’équipe Simon Colgan.

« Ce groupe d’âge [des plus de 50 ans] commence à s’accroître et ça devient une source d’inquiétude pour les refuges. Comment doivent-ils gérer des personnes qui ont souvent plusieurs maladies chroniques et qui parfois meurent doucement? » s’interroge le docteur Colgan.

Une population vieillissante

Au refuge du Drop-in Centre de Calgary, les gens de plus de 46 ans représentent ainsi 70 % des clients. La directrice du refuge Debbie Newman constate que les itinérants vieillissent et restent de plus en plus longtemps en situation de précarité.

Pour certains, ils tombent dans l’itinérance plus tard dans leur vie, a constaté la chercheuse postdoctorale en gérontologie sociale Victoria Burns.

« Il y a l’idée que les personnes âgées ne sont pas itinérantes et sont protégées de la rue, mais ils ne le sont vraiment pas », explique-t-elle. « Il y a du travail à faire pour une approche multiple. »

Aînés : à quel âge ?


La population de sans-abri est considérée comme aînée à partir de 50 ans parce que les experts ont constaté que les maladies liées au vieillissement apparaissent chez elle une dizaine d’années plus tôt que chez le reste de la population.

Si le problème de vieillissement de la population de sans-abri commence à se faire connaître, les politiques font cependant encore défaut. La chercheuse en gérontologie à l’Université McMaster Amanda Grenier a ainsi fait le tour de 42 stratégies de lutte contre l’itinérance et seulement trois au Québec et une à Vancouver étudiaient en profondeur les besoins des aînés sans-abri. Quant aux politiques à destination des aînés en général, l’accent est surtout porté sur l’obtention des services à la maison.

« Dire restons à la maison le plus longtemps est un défi, parce que qu’arrive-t-il quand on n’a pas de logement? » questionne Mme Grenier.

Besoin criant de centres de santé abordables

En attendant, les refuges adaptent leurs ressources en offrant par exemple de plus en plus de services médicaux comme de la chiropractie, de l’acupuncture ou de la podologie. Les besoins sont toutefois croissants et les stratégies pour sortir ces personnes de l’itinérance sont complexes.

Le régime de retraite du Canada et le programme de sécurité de la vieillesse ne sont ainsi pas disponibles avant d’atteindre 65 ans alors que l’espérance de vie des sans-abri est de seulement 50 ans.

Les logements abordables font également défaut. Plusieurs organismes d’aide aux sans-abri ainsi que des maires des grandes villes pressent le gouvernement fédéral de faire de l’accès au logement abordable une priorité de son prochain budget. Pour les aînés vulnérables, le loyer n’est cependant qu’une partie du problème. En plus d’être abordable, le logement doit aussi s’accompagner de soutien médical, d’aide aux dépendances ou à la santé mentale.

« Ces personnes passent d’un logement abordable à des centres de longue durée et c’est là tout le problème. Il n’y en a pas assez », explique Mme Newman du Drop-In Centre.

L’équipe mobile de soins palliatifs se voit ainsi comme un pansement, un premier pas vers un changement de mentalité, mais il en faut plus, croit le docteur Colgan.

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Ce nettoyeur offre les vêtements oubliés à des itinérants


C’est une bonne idée que les nettoyeurs de vêtements pourraient piquer au Français. Après 1 an de non-réclamation d’un vêtement ou autres, ils pourraient le donner aux itinérants
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Ce nettoyeur offre les vêtements oubliés à des itinérants

 

CLOTHING RACK

Le HuffPost  |  Par Annabel Benhaiem

 

Vous n’avez jamais oublié un vêtement au nettoyeur? Et bien, il pourrait un jour être porté par quelqu’un d’autre. Surtout si vous habitez Perpignan, en France. Stéphane Ruel, patron de quatre nettoyeurs, offre les vêtements chauds oubliés aux SDF de sa ville.

«Environ un client sur dix mille ne vient jamais récupérer les affaires qu’il nous a confiées. Il peut s’agir de personnes qui ont tout simplement oublié, ou bien qui ont déménagé, ou encore qui sont décédées. Un sur dix mille, cela peut paraître peu, mais cela finit par représenter beaucoup d’articles que nous conservons dans nos greniers en pure perte», explique-t-il au Parisien.

Il propose également des couvertures et des couettes, utiles en cette saison.

Délai d’un an

Il ajoute avoir déjà distribué 250 pièces, dont une cinquantaine de couvertures. Mais en a-t-il le droit?

« Au bout d’un an et un jour, la loi française dit que nous ne sommes plus responsables de ces articles non réclamés, continue le patron. Nous allons au-delà de ce délai légal puisque les affaires que nous distribuons sont dans nos stocks depuis au moins deux ans. »

En pratique, les consommateurs ont jusqu’à deux mois pour venir récupérer leurs biens chez les teinturiers et les nettoyeurs. Au-delà, les vêtements doivent être conservés un an minimum. Ensuite, le teinturier peut vendre les biens oubliés aux enchères.

Une initiative qui pourrait inspirer des patrons de nettoyeurs au Québec?

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Un ex-itinérant traverse le Canada en poussant un chariot d’épicerie


C’est tout un périple que cet ancien itinérant est fait depuis le printemps dernier de traverser le Canada d’est en ouest pour amasser des fonds pour aider les jeunes qui commencent leur vie dans l’itinérance,
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Un ex-itinérant traverse le Canada en poussant un chariot d’épicerie

 

Joe Roberts s'est lancé ce défi pour sensibiliser... (Photo BarrieToday.com)

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Joe Roberts s’est lancé ce défi pour sensibiliser le public au problème de l’itinérance chez les jeunes et recueillir des fonds destinés à y mettre fin.

 

La Presse Canadienne
BARRIE, ONTARIO

Un ex-itinérant qui ambitionne de traverser le Canada en poussant un chariot d’épicerie est arrivé mardi dans sa ville natale de Barrie, au nord de Toronto.

Au cours de son périple appelé «Agir pour le changement», Joe Roberts cherche à sensibiliser le public au problème de l’itinérance chez les jeunes et à recueillir des fonds destinés à y mettre fin. Il a l’appui de plusieurs commanditaires.

Lors de son arrêt à Barrie, M. Roberts a relaté qu’il avait fui sa résidence familiale à l’adolescence pour aller à Vancouver où il a vécu dans la rue.

Sa traversée du Canada a débuté le 1er mai dernier à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et Labrador. Il prévoit qu’elle prendra fin le 30 septembre prochain à Vancouver, après un parcours de 9000 kilomètres.

L’idée de pousser un chariot d’épicerie sert à illustrer l’itinérance chronique telle qu’elle est vue en Amérique du Nord.

En cours de route, Joe Roberts a prévu s’arrêter dans des centaines d’écoles secondaires et lieux communautaires.

http://www.lapresse.ca/

Le froid qui tue


L’hiver, un des grands dangers de cette saison est de ne pas être assez bien protégé du froid.
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Le froid qui tue

 

 

Gilles Brien

Biométéorologue et auteur du livre «Les Baromètres

Vos dents claquent. Votre corps frissonne. Les poils de vos bras se dressent. Le sang se retire de votre nez et de vos oreilles. Vous commencez à grelotter. Vous avez frette. S’il n’y a pas d’abris possibles, les contractions involontaires de vos muscles produiront de la chaleur durant quelques instants. Mais si le froid persiste et qu’il y a du vent, greloter devient vite insuffisant.

À mesure que vous perdez votre chaleur corporelle, votre température interne diminue. Le coeur se met à travailler plus vite, et pompe plus de sang chaud vers les organes vitaux. Du coup, la pression artérielle et la respiration augmentent. Au bout de quelques heures, votre corps a transféré toute sa chaleur à l’air ambiant. Vous êtes en hypothermie ou pire. Vous êtes cuits…

Le froid tue 150 personnes par année au Canada selon Environnement Canada. Quinze fois plus que la foudre. Heureusement cette année, le bilan sera moindre. Malgré le temps glacial des derniers jours, les températures moyennes de l’hiver en font l’un des plus chauds du siècle.

Le risque de mourir de froid par hypothermie dépend d’une conjugaison de facteurs: l’état de santé, l’âge, la fatigue, le vent, la température. Les enfants et les personnes âgées sont les plus à risque, car les enfants perdent leur chaleur plus rapidement, tandis que les médicaments et les maladies réduisent la capacité des plus vieux à bien régulariser leur température.

Un facteur de risque d’hypothermie en progression: la maladie d’Alzheimer. Les personnes atteintes ne réalisent pas pleinement le danger de sortir à l’extérieur par temps froid. Elles ont aussi souvent du mal à savoir comment se vêtir adéquatement avant de quitter la maison.

Les femmes seraient moins à risque que les hommes de mourir du froid, car elles supportent physiologiquement mieux le froid. La preuve: la mésaventure subie par Donna Molnar, une Ontarienne de 55 ans. Le 19 décembre 2008, un vendredi, en banlieue d’Hamilton, il fait – 4 °C et il neige quand Donna prend sa voiture pour aller à l’épicerie. Elle n’arrivera jamais à destination.

Tombée en panne en pleine tempête de neige, Donna est retrouvée le lundi suivant par un chien policier qui avait reniflé son corps sous une vingtaine de centimètres de neige. La température avait plongé à -15 °C pendant la nuit. Par miracle, Donna était encore consciente. Elle a expliqué s’être arrêtée à cause de la poudrerie pour chercher de l’aide. Puis elle avait trébuché dans un champ. Dans son cas, la neige tombée qui avait recouvert son corps avait joué un rôle isolant en empêchant une baisse de température qui lui aurait été fatale.

L’ex-députée de Matane, Nancy Charest, dont le corps a été découvert en décembre 2014, n’a pas été aussi chanceuse. Retrouvée sans vie, à moitié dévêtue en bordure d’une route de Matane par un froid glacial, la femme était intoxiquée par l’alcool. Dans son cas, l’hypothermie avait déclenché une étrange réaction: le «déshabillage paradoxal». Ce phénomène survient quand une personne en état d’hypothermie sévère retire tous ses vêtements, croyant qu’elle a trop chaud, alors qu’en fait, elle est en train de geler.

Les engelures en hiver: causées surtout par l’alcool

Les engelures en hiver sont un vrai fléau au Canada. Ce type de blessures est même en progression dans la population selon Statistique Canada. Une vaste étude récente qui a duré 12 ans, en Saskatchewan, sur l’état de santé de 650 000 personnes a conclu que la consommation d’alcool était responsable de 46 % des engelures en hiver. Les pieds et les mains comptent pour 90 % des engelures. Les oreilles viennent ensuite, suivies du nez, des joues et… du pénis.
L’augmentation de cas d’engelures ces dernières années s’expliquerait par une plus grande participation de la population à des activités sportives extérieures. Mais il y a une autre raison: l’itinérance. Depuis la crise économique de 2008, l’itinérance a explosé dans les grandes villes du Canada.

Référence: Valnicek, SM et al, « Frostbite in the prairies : a 12 year review », Plast Reconst Surg, 1993, 92 pp 633-41

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Floride Renvoyé pour avoir donné un muffin à un itinérant


Du temps que j’ai travaillé dans un restaurant, nous pouvions déjeuner gratuitement avant prendre le travail. Nous avions droit a boire et manger pendant qu’on travaillait. Si je ne m’abuse, dans la plupart des restaurants au Québec c’est comme cela sauf peut-être certaines boissons ou aliments .. Franchement, ce n’est pas avec un muffin qu’un restaurant va perdre son profit
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Floride

Renvoyé pour avoir donné un muffin à un itinérant

 

(Crédit photo: capture d’écran, WWSB)

Un vétéran de 73 ans qui travaillait dans un restaurant américain a été renvoyé pour avoir donné des condiments et un muffin à une personne dans le besoin.

Joe Koblenzer travaillait chez Carcker Barrel Restaurant depuis les trois dernières années. Il aimait beaucoup se rendre là-bas, mettre son tablier et saluer les clients qui entraient dans le restaurant.

Il y a deux semaines, un homme qui avait tout l’air d’un itinérant est entré dans le restaurant de Venice en Floride.

«Il avait l’air dans le besoin. Il a demandé si j’avais de la mayonnaise et de la sauce tartare. Il a dit qu’il allait cuisiner un poisson», raconte Joe.

Ce dernier considère qu’il était de son devoir de faire plaisir au client. Il lui a donné les condiments ainsi qu’un muffin au maïs.

Mais ce geste apparemment sans grande conséquence lui a coûté son emploi.

«Le directeur général m’a appelé dans son bureau et m’a dit qu’il avait une mauvaise nouvelle pour moi, qu’il allait devoir me laisser aller», explique-t-il.

Il est conscient qu’il a déjà commis des erreurs par le passé et qu’il a déjà été rencontré par les patrons avant. Une fois pour avoir bu une boisson gazeuse pendant son service et une fois pour avoir donné un café à une dame. Il dit toutefois qu’elle avait payé ledit café.

«C’est une règle. Ils peuvent légalement le faire parce que j’ai vraiment brisé une règle», insiste Joe.

Évidemment, il est triste de cette situation, il dit s’ennuyer des clients réguliers et des employés qu’il avait appris à connaître.

«Vous savez quoi? À 73 ans j’étais vraiment fier de faire ça. J’étais vraiment fier d’avoir reçu toutes ses étoiles», dit-il.

Il comprend que les règles sont les règles, mais croit sincèrement que c’était la bonne chose à faire dans cette situation.

Un porte-parole du restaurant a envoyé un communiqué à la chaîne WWSB affiliée à CNN.

«Durant le temps qu’il a été employé, il a enfreint les politiques de la compagnie en consommant de la nourriture sans payer ou en donnant de la nourriture en cinq occasions différentes», peut-on lire.

http://tvanouvelles.ca

Itinérance: les refuges pour femmes débordent


Les sans-abris doivent voir venir l’hiver avec crainte. Dormir dehors n’est jamais l’idéale surtout par temps froid. Cependant, je vois mal les femmes dormir dehors été comme hiver. Elles sont des proies encore plus faciles Il semble que malheureusement, les SDF au féminin augmentent avec les années
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Itinérance: les refuges pour femmes débordent

 

La rue des femmes ajoutera d'urgence 10 places... (PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE)

 

La rue des femmes ajoutera d’urgence 10 places à sa capacité d’accueil, ce qui serait loin de suffire aux besoins grandissants constatés par les intervenantes.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

GABRIELLE DUCHAINE
La Presse

Des dizaines de femmes itinérantes ont été forcées de passer la nuit dehors dans les derniers mois parce qu’elles ont été refoulées aux portes de maisons d’hébergement pleines à craquer. Le problème est devenu si grave à Montréal qu’un centre a dû refuser 30 femmes en deux jours cette semaine, tandis qu’un autre en est rendu à installer des matelas de fortune par terre dans les couloirs et les salles communes.

«Et on n’est pas encore en hiver», prévient Anne-Gaël Whiteman, intervenante à La rue des femmes.

L’organisme a tout tenté pour trouver un lit à toutes celles qui frappent à sa porte. En vain. Depuis quelque temps, la salle d’activité du centre d’hébergement, rue Jeanne-Mance à Montréal, se transforme en dortoir de fortune dès la nuit tombée. Même chose pour la salle de déjeuner, où on installe des matelas de plastique à même le sol avec quelques couvertures pour accueillir plus de pensionnaires. Trois autres dorment par terre dans le couloir qui relie les chambres aux bureaux administratifs. Malgré cela, plusieurs femmes n’ont pas de place.

«Chaque année, on refuse plus de monde», déplore Suzanne Bourret, coordonnatrice à l’organisme. Le week-end dernier, le taux d’occupation a atteint 400%. «C’est nouveau, qu’on monte aussi haut», s’inquiète Mme Bourret.

Même son de cloche au Chaînon qui, malgré 12 lits d’urgence, a refusé 94 demandes d’hébergement en septembre et une centaine en août. L’Auberge Madeleine, qui compte 19 places, a rejeté 30 appels en deux jours cette semaine.

Bien qu’il n’existe aucun chiffre récent sur le phénomène de l’itinérance féminine dans la métropole, il y a de plus en plus de femmes à la rue, affirment les intervenants du milieu. La hausse constante des demandes d’hébergement en est la preuve. Autre indice: 103 femmes jamais vues auparavant se sont adressées à La rue des femmes cette année. Elles sont mal en point, de plus en plus âgées, et souvent immigrantes.

Plusieurs dangers

Pour ces femmes, les risques liés au fait de passer la nuit dehors sont énormes.

«Elles sont obligées de se cacher ou de marcher toute la nuit. Si elles s’arrêtent, elles deviennent des proies», raconte Anne-Gaël Whiteman.

Une femme lui a raconté s’être réveillée en sursaut dans un parc parce qu’un homme urinait sur elle, un soir où elle n’avait pas trouvé de place dans un refuge. Une autre a dû coucher avec trois hommes en échange d’un lit.

«On n’a jamais eu autant de femmes qui se font battre dans la rue. C’est de plus en plus violent.»

Cette violence, Nancy, ou Grenouille comme on l’appelle dans la rue, la vit au quotidien. Elle a 40 ans. Elle est sans-abri depuis maintenant six ans. Depuis qu’on lui a retiré la garde de sa quatrième et dernière fille. Ses autres enfants avaient été adoptés depuis longtemps.

«C’est rendu rough dehors», dit-elle, assise à une table de la salle à déjeuner de La rue des femmes.

Elle y passe environ quatre nuits sur sept. Lorsqu’elle n’a pas de place ou qu’elle décide de ne pas y aller, elle ne dort tout simplement pas.

«Je prends de la drogue pour rester éveillée ou je me prostitue et je passe la nuit chez un client en qui j’ai vraiment confiance. Je ne suis pas capable de dormir dehors. J’ai encore un orgueil.»

Elle est formelle. Une femme ne peut dormir seule dans un parc sans se faire invectiver.

Mais avec 6000 itinérantes dans la métropole, selon des chiffres qui datent toutefois de plus de 10 ans, et seulement 500 places en refuge, elles sont nombreuses à coucher dehors.

La rue des femmes annoncera mardi la construction d’un nouvel hébergement d’urgence. On ne s’attend toutefois pas à ce que les 10 nouvelles places d’abord disponibles soient suffisantes pour stopper l’hémorragie.

«Une fois que le mot sera passé dans la rue, on va recevoir plus de demandes», soupire le responsable des communications, Manuel Harauchamps.

L’itinérance au féminin

23 à 40% des itinérants seraient des femmes à Montréal, selon un récent portrait dressé par le Y des femmes.

49 raccompagnements en ambulance pour des femmes sans-abri ont été demandés par La rue des femmes en 2012-2013.

50% des femmes hébergées d’urgence par le Y des femmes provenaient des diverses communautés ethnoculturelles, selon le rapport annuel de l’organisme.

76% des femmes hébergées d’urgence par le Y des femmes présentaient des problèmes de santé mentale ou physique.

http://www.lapresse.ca

De plus en plus de baby-boomers à la rue


Les baby-boomers ont eu une belle époque a l’emploi avec ou sans diplôme. Mais les temps ont changé, les emplois sont de plus en plus incertains et ceux qui affichent 50 ans est plus ont plus de chance à se retrouver dans la rue
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De plus en plus de baby-boomers à la rue

 

L'étude qualitative réalisée par l'organisme PAS de la... (Photo: André Pichette, La Presse)

L’étude qualitative réalisée par l’organisme PAS de la rue à Montréal montre notamment du doigt le creux financier entre le moment de la perte d’emploi et l’âge d’admissibilité à la pension de vieillesse, à 65 ans (ou 67 avec la réforme du gouvernement Harper).

PHOTO: ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

GABRIELLE DUCHAINE
La Presse

Inquiétude dans le milieu de l’itinérance: de plus en plus de personnes âgées se retrouvent à la rue parce qu’elles sont souvent seules ou ostracisées et que leur âge leur ferme pratiquement toutes les portes du marché du travail, révèle une étude obtenue par La Presse, qui sera publiée aujourd’hui.

«On remarque une surpopulation des personnes âgées dans la rue par rapport au reste de la société, explique Jean Gagné, de la TÉLUQ, expert des questions d’itinérance. Beaucoup arrivent dans la rue après l’âge de 50 ans parce qu’ils ont perdu leur logement ou leur travail, ou parce qu’ils ont des problèmes cognitifs, de démence ou d’alcoolisme. Ils n’ont pas été itinérants toute leur vie.»

L’étude qualitative réalisée par l’organisme PAS de la rue à Montréal, qui accueille des sans-abri et des gens très pauvres de plus de 55 ans, montre aussi du doigt le creux financier entre le moment de la perte d’emploi et l’âge d’admissibilité à la pension de vieillesse, à 65 ans (ou 67 avec la réforme du gouvernement Harper).

 «Déqualifiés du milieu de travail, sans économies ou sans assurances et seuls, les revenus d’aide sociale représentent pour les 55-64 ans la source de revenu ultime», lit-on dans le document. Ce n’est pas suffisant.

Selon la professeure Lucie Gélineau, experte des questions de pauvreté, une personne seule a besoin de 13 000$ par année pour vivre décemment. La somme moyenne reçue de l’aide sociale est d’environ 700$ par mois. Certains reçoivent aussi peu que 400$.

Une augmentation marquée

Des chiffres tirés d’une autre étude, menée actuellement sur le même enjeu par le chercheur Jean Gagné, révèlent que 38% des baby-boomers atteignent aujourd’hui la retraite dans un état de grande précarité, contre 10% en 2001-2002. Au PAS de la rue, la clientèle a bondi de 51% en deux ans. Plus de la moitié des gens qui fréquentent l’organisme ont de 55 à 65 ans.

Ces gens, surtout des hommes, choisissent parfois consciemment de passer la nuit dans les refuges, où ils ont accès à de la nourriture, des vêtements et des toilettes, selon l’étude. D’autres n’ont d’autre choix que de faire la tournée des soupes populaires.

Plus fragiles

«Comme ils sont plus fragiles et qu’ils ne sont pas des habitués de ce milieu, ils sont victimes d’abus dans les refuges. Ils sont plus faciles à victimiser, parce qu’ils ne connaissent pas la rue», explique Jean Gagné.

Si le phénomène est difficile à chiffrer, il s’aggrave, observent plusieurs intervenants du milieu, qui tiendront un point de presse ce matin pour lancer un appel à l’aide.

«La situation est inquiétante, et des changements politiques, sociaux et structurels devront se faire pour prévenir cette situation», martèle Sébastien Payeur, directeur de PAS de la rue.

Comme pistes de solution, l’étude de son organisme propose notamment d’assurer un meilleur revenu aux gens âgés, d’améliorer leurs conditions de travail et leur sécurité d’emploi, de favoriser l’accès au logement social pour les personnes de 55 ans sans problèmes lourds, mais présentant de très faibles revenus, et de mettre sur pied une ressource pivot destinée à ce groupe d’âge afin de les aider à s’en sortir.

http://www.lapresse.ca/