La sécurité de l’eau douce n’est pas assurée au Canada


Au Canada, nous sommes entourées d’eau douce, que ce soient les rivières et les lacs. Nous avons cette impression que l’eau ne manquera jamais et du gaspillage, il y en a beaucoup malheureusement, surtout l’été. Il faut prendre conscience qu’avec les changements climatiques pourrait rendre l’eau moins accessible dans les années a avenir pour des causes multiples.
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La sécurité de l’eau douce n’est pas assurée au Canada

PHOTO CHAD HIPOLITO, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La rivière Wedzen kwa, près de Houston, en Colombie-Britannique

(Hamilton) Le Canada devra tenter de remonter une rivière sans pagaie s’il ne reconnaît pas les menaces qui pèsent sur son eau douce, indique un rapport rédigé par certains des plus grands scientifiques du secteur de l’eau.

LA PRESSE CANADIENNE

« Nous avons apprécié le luxe du mythe de l’abondance illimitée d’eau douce au Canada », a déclaré Bob Sandford, coauteur d’un rapport du projet Global Water Futures, auquel participent 22 universités.

« Mais le Canada n’est pas un pays où la sécurité de l’eau est assurée. »

Les changements climatiques dépassent rapidement les politiques d’utilisation de l’eau qui n’ont pas changé depuis des décennies et la mosaïque de juridictions rivales qui les créent ne bouge pas assez vite pour s’adapter, a déclaré la coauteure, Corinne Schuster-Wallace.

« Les impacts du changement climatique s’accélèrent beaucoup plus rapidement que nous ne l’aurions pensé. Nos politiques de gouvernance de l’eau sont fragmentées. »

À titre d’exemple, les auteurs soulignent l’eutrophisation, une intoxication de l’eau des lacs par des algues toxiques.

Les algues ont toujours existé, mais l’impact des quantités croissantes de ruissellement agricole et du réchauffement progressif de l’eau des lacs par le changement climatique est de plus en plus important.

« Les lacs au Canada se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale », a déclaré Bob Sandford qui a précisé que les algues toxiques se développent davantage lorsque les eaux sont plus chaudes.

« L’eutrophisation est un problème d’un océan à l’autre. »

Les conditions météorologiques changeantes menacent également les fermes. Plus de précipitations tombent sous forme de pluie au lieu de neige, qui coule au lieu de rester sur la terre ferme.

« L’agriculture des Prairies dépend de ce manteau neigeux », a déclaré Corinne Schuster-Wallace.

Les villes sont également menacées alors que les glaciers fondent. (La neige accumulée dans les montagnes et les glaciers est la source de la majeure partie de l’écoulement des rivières et de l’approvisionnement en eau de tout le sud des Prairies.)

« Lorsque vous considérez nos glaciers comme notre compte d’épargne et non comme notre compte courant, c’est un réel problème », a déclaré Corinne Schuster-Wallace. « Dans 10, 20 ou 30 ans, notre compte d’épargne aura disparu. »

Dans l’ensemble, la qualité de l’eau se dégrade lentement.

Et les changements climatiques continuent de provoquer l’augmentation d’événements météorologiques extrêmes comme les précipitations et les inondations qui causent des dégâts aux habitations et aux autres infrastructures.

« En cinq ans, nous avons eu trois événements qui ne se produisaient jusqu’alors que tous les 100 ans », a déclaré Corinne Schuster-Wallace.

Le directeur parlementaire du budget a déclaré que les coûts des secours en cas de catastrophe naturelle avaient augmenté de 660 % entre 1970 et 2014. Le coût des événements extrêmes survenus entre 2000 et 2017 dépasse 28 milliards de dollars.

Dans le même temps, l’eau est réglementée par des accords qui, dans certains cas, ont été élaborés dans les années soixante. Dans une année sèche, l’Alberta aurait de la difficulté à laisser à la Saskatchewan sa part d’eau dans certaines rivières, a déclaré Bob Sandford.

« La division dans ce pays pourrait nous coûter très cher », a-t-il déclaré.

« La stratégie pancanadienne sur le climat est en lambeau. Il y a d’énormes conflits et nous n’arrivons pas à des solutions. »

Les deux auteurs ont exhorté les politiciens à atténuer leur rhétorique et à se mettre au travail.

« Nous devons nous engager à changer ce que nous faisons », a déclaré Schuster-Wallace. « Et nous aurions dû l’avoir fait hier. »

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Chaque jour, au Canada, 65 jeunes sont hospitalisés à cause des drogues ou de l’alcool


Par prudence, l’enquête n’est pas prête à mettre en cause la légalisation du cannabis au pays, mais personnellement, je pense que cela pourrait faire partie des causes de ces hospitalisations d’intoxication aux drogues ou alcools. Bien sûr, il y a d’autres causes, comme le fait d’être en région éloignée, milieux défavorisés et la santé mentale. Cependant ce qui est assez inquiétant à mon avis est que l’intoxication au cannabis est surtout dans la tranche d’âge de 10 à 24 ans.
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Chaque jour, au Canada, 65 jeunes sont hospitalisés à cause des drogues ou de l’alcool

Deux joints avec une extrémité brûlée.

Le cannabis et l’utilisation de substances sont les principales causes d’hospitalisation chez les jeunes au Canada, selon un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé.

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / CHRISTOPHER KATSAROV

Plus de 23 500 jeunes canadiens de 10 à 24 ans ont été hospitalisés en 2018 pour consommation abusive de drogues (cannabis, opioïdes et autres). Dans bien des cas, ces jeunes ont été pris en charge plus d’une fois.

Ces données rendues publiques jeudi émanent de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICISInstitut canadien d’information sur la santé).

Selon le rapport de l’organisme, la consommation de cannabis constitue la principale cause d’hospitalisation chez les Canadiens de 10 à 24 ans.

Cependant, il est encore trop tôt pour avancer que la légalisation du cannabis a eu une incidence sur le nombre de ces hospitalisations, précise Christina Lawand, chercheuse à l’Institut.

Comme il s’agit d’un nouvel indicateur établi en 2017 avec des données recueillies avant la légalisation du cannabis,

Mme Lawand souligne qu’il sera important de le suivre pour voir quelle est la tendance et comment elle se dessine au fil du temps.

La réalité est disparate selon les différents endroits du pays. Les Territoires du Nord-Ouest sont les plus touchés par le phénomène avec 1755 hospitalisations par tranche de 100 000 habitants, suivis du Nunavut (1095), puis de la Saskatchewan (667). La moyenne nationale s’établit à 334.

Les principales causes

De nombreux facteurs peuvent expliquer ces hauts taux d’hospitalisation.

Si un jeune habite dans un quartier défavorisé, il a trois fois plus de risques d’être hospitalisé à la suite de l’utilisation d’une substance. Christina Lawand, chercheuse à l’Institut canadien d’information sur la santé

Le taux est 1,5 fois plus élevé pour ceux qui habitent en région éloignée que dans les grandes villes, ajoute Christina Lawand.

Contrairement à l’ensemble du pays, où ce sont majoritairement les hommes âgés de 19 à 24 ans qui sont les plus touchés, en Saskatchewan, les jeunes femmes en sont aussi victimes.

C’est un fait qui ne s’explique pas tout de suite et qui demande plus de recherches approfondies, note la chercheuse.

Consommation de drogue et santé mentale

Dans près de 70 % des hospitalisations liées aux méfaits causés par une substance, les jeunes présentaient aussi des troubles mentaux, constate Christina Lawand.

À la lumière du rapport de l’ICISInstitut canadien d’information sur la santé, la directrice de la section saskatchewanaise de l’Association canadienne pour la santé mentale, Phyllis O’Connor, considère la situation comme très préoccupante.

Elle constate sur le terrain que les jeunes ayant des troubles mentaux se soignent souvent eux-mêmes par le biais de l’alcool et du cannabis, qui est maintenant légal.

L’augmentation du nombre d’hospitalisations est en train de mettre de plus en plus de pression sur notre système de santé. Nous avons donc besoin d’intervenir de manière précoce avant que ces enfants n’en arrivent à avoir besoin d’être hospitalisés, explique Phyllis O’Connor.

Pour faire face au problème, elle interpelle le gouvernement fédéral afin qu’il investisse davantage dans la recherche concernant les méfaits et les bienfaits du cannabis.

Il n’y a pas assez de ressources [en santé mentale] presque partout au pays. La santé mentale est assez mal financée, affirme Phyllis O’Connor.

Celle-ci espère aussi qu’Ottawa mettra en place une stratégie pancanadienne pour la santé mentale des enfants et des jeunes.

Gabrielle Proulx

https://ici.radio-canada.ca/

Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux


Les insecticides, pesticides supposés aider les agriculteurs pour de meilleurs rendements pour leur culture nuit comme on le sait aux abeilles et autre pollinisateurs, mais aussi aux oiseaux sauvages migrateurs. Même une petite dose a un impact sur leur poids, leur santé et sur leur reproduction
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Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux

Les populations d'oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Repéré sur Fast Company

Repéré par Mathilda Hautbois

Les effets des néonicotinoïdes sur les abeilles et autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux sauvages suscitent encore plus d’inquiétudes.

Les néonicotinoïdes continuent de faire des ravages. Des travaux de recherche ont prouvé que ces insecticides, dont on connaît la toxicité pour les abeilles, sont également nuisibles aux populations d’oiseaux.

Commercialisés depuis la fin des années 1980, les néonicotinoïdes sont mondialement employés en agriculture.

«L’idée de départ était qu’ils n’étaient nocifs que pour les insectes et qu’ils étaient sans danger pour les mammifères et les oiseaux, note Bridget Stutchbury, professeure de biologie à l’université York, mais personne n’avait encore fait ce type d’étude de dosage sur des oiseaux chanteurs migrateurs.»

Dans une précédente étude, la spécialiste et son équipe avait testé en laboratoire les effets de ces insecticides quand ils sont ingurgités par les oiseaux.

«Nous avons constaté que même de petites doses les rendaient très malades, souligne-t-elle. Nous étions inquiets et surpris, et nous nous sommes demandé ce que deviennent ces oiseaux dans la nature.»

La reproduction affectée

Pour une nouvelle expérience, les scientifiques ont donné de minuscules doses de produit chimique à des moineaux sauvages –des quantités équivalentes à celles auxquelles ils seraient exposés en ne mangeant que deux ou trois petites graines enrobées d’insecticide. Une fois les oiseaux relâchés, l’équipe a suivi leur parcours grâce à des émetteurs radio miniatures.

Les résultats montrent qu’à cause de l’ingestion de l’insecticide, les oiseaux ont perdu en moyenne 6 % de leur poids en six heures. Ceux tombés malades sont restés sur place pendant trois à quatre jours de plus qu’habituellement, probablement pour reprendre de l’énergie ou se remettre de l’intoxication.

Le problème est d’autant plus grave pour les oiseaux dont la saison de reproduction est courte: une arrivée tardive sur les lieux de nidification peut nuire à leurs chances de procréer.

Les scientifiques ont en outre remarqué que les oiseaux malades étaient également désorientés, un handicap majeur pour un animal migrateur.

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. L’Union européenne a interdit ces insecticides en 2018, mais ils sont encore utilisés dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Les effets sur les abeilles et les autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux suscitent encore plus d’inquiétudes.

«C’est une très mauvaise nouvelle qu’un vertébré ait été exposé à ces phénomènes dans la nature et qu’en réalisant une expérience contrôlée, on puisse en mesurer les effets dramatiques», a déploré Bridget Stutchbury.

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Augmentation des cas d’ingestion de détergent en sachet


Il y a des produits qui semblent nous faciliter la vie, mais en réalité sont de vrais danger pour les enfants. Les sachets de détergents sont une plaie, car malheureusement des enfants se sont intoxiqués croyant que c’était autre chose que du savon.
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Augmentation des cas d’ingestion de détergent en sachet


Une capsule de détergent bleue, rouge et blanche.

Des adolescents publient sur les médias sociaux des images d’eux en train de mordre dans des sachets de détergent. Photo: Associated Press / Pat Sullivan

La Presse canadienne

Au Québec comme aux États-Unis, le nombre de personnes de plus de cinq ans qui se sont intoxiquées avec du détergent en sachet a augmenté depuis quelques années.

Les chercheurs de l’hôpital pédiatrique Nationwide, dans l’Ohio, ont constaté une forte augmentation des expositions à ces détergents chez les personnes de plus de six ans entre 2012 et 2017. Deux enfants de moins de deux ans sont morts pendant cette période.

La situation est similaire au Québec. Des données fournies par le Centre antipoison révèlent que le nombre de cas d’exposition à ces détergents a presque quintuplé en quatre ans, passant de huit chez les plus de cinq ans en 2014 à 38 en 2018.

Ces sachets sont arrivés sur le marché en 2012. Leur présentation colorée les rendait attrayants et on a rapporté plusieurs cas d’enfants empoisonnés après les avoir croqués. Les produits chimiques toxiques qu’ils contiennent peuvent interférer avec le système nerveux central et le système respiratoire. Ils peuvent aussi causer des blessures graves aux yeux et aux poumons.

Puis, à la fin de 2017, le « Tide Pod challenge » a fait surface : des adolescents se mettaient au défi de mordre dans ces sachets et de mettre les images en ligne sur les réseaux sociaux.

« C’est difficile pour moi de dire ce qui est derrière [cette augmentation], puisqu’on ne peut pas distinguer ce qui est 8 ans de ce qui est 18 ans, a commenté la directrice médicale du Centre antipoison, la docteure Maude St-Onge. Mais certainement le  »Tide Pod challenge » est un phénomène dont l’envergure augmentait et pour lequel on a envoyé plusieurs messages de prévention. […] L’idéal est de ne pas avoir ces produits-là à la maison si on est capables d’utiliser autre chose. »

En revanche, les expositions chez les moins de cinq ans ont reculé de près de 34 %, passant de 148 à 98, un phénomène que la docteure St-Onge juge « encourageant ».

Aux États-Unis, le nombre d’enfants qui se sont empoisonnés a chuté de 18 % entre 2015 et 2017, une réduction à propos de laquelle les auteurs d’une nouvelle étude disent qu’on « peut faire mieux.

L’étude américaine rapporte que les centres antipoison du pays ont reçu près de 73 000 appels concernant ces sachets entre 2012 et 2017. Cela correspond à environ un appel toutes les 42 minutes, dont 92 % qui concernaient des enfants de moins de six ans.

Les auteurs de l’étude écrivent dans le journal médical Pediatrics qu’il serait pertinent de « renforcer les normes actuelles en matière de sécurité des produits pour réduire encore davantage les expositions ».

Au Québec, les deux plus grands hôpitaux pédiatriques de la province décrivent un phénomène « rare ».

« Nous ne suivons pas spécifiquement ce type d’intoxication/ingestion. […] Je peux vous assurer que c’est relativement rare. Puisque la majorité des ingestions aux savons ne sont pas dangereuses, la majorité des cas sont traités en préhospitalier par le [Centre antipoison du Québec] », a indiqué dans un courriel le docteur Antonio D’Angelo, le chef du département de pédiatrie d’urgence du CHU Sainte-Justine.

Même son de cloche du côté de l’Hôpital de Montréal pour enfants, où on a recensé un maximum de quatre cas par année entre 2013 et 2018 (dont un seul cas par année en 2014, 2015 et 2016).

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Hausse des intoxications au cannabis des enfants


C’est une de mes grandes craintes quand on a légalisé la marijuana au Canada. Que les gens veulent en prendre, c’est leur affaire, mais qu’on vend du cannabis sous forme de biscuits, bonbons ou autres friandises, cela est, à mon avis, irresponsable quand il y a des enfants susceptibles d’en prendre accidentellement.
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Hausse des intoxications au cannabis des enfants

Le nombre d'enfants intoxiqués au cannabis a bondi depuis la légalisation de la... (PHOTO TIJANA MARTIN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)


PHOTO TIJANA MARTIN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

JEAN-BENOIT LEGAULT
La Presse Canadienne

Le nombre d’enfants intoxiqués au cannabis a bondi depuis la légalisation de la substance au Canada en octobre dernier, a prévenu jeudi le Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME).

Depuis l’entrée en vigueur de la loi légalisant la marijuana au Canada, le 17 octobre 2018, le Centre de traumatologie de l’HME a traité 26 cas, a précisé l’établissement par voie de communiqué.

Avant 2016 l’ingestion de marijuana chez les enfants de moins de sept ans était rare ; en moyenne, on traitait un enfant tous les trois ans. Depuis 2016, le Centre de traumatologie de l’HME a traité neuf enfants de ce groupe d’âge présentant des symptômes comme de l’anxiété, des vomissements, de la somnolence et une fréquence respiratoire plus élevée.

Les cas les plus graves ont subi des convulsions et ont dû être hospitalisés à l’unité de soins intensifs pédiatriques.

« L’enfant peut avoir un état stuporeux ou comateux, a dit le docteur Dominic Chalut, qui est urgentologue et toxicologue au HME. Il ne répondra pas vraiment à la douleur ou aux stimuli externes. Il peut avoir des convulsions. La respiration peut être abaissée à des seuils critiques, donc l’enfant ne respire plus assez rapidement pour maintenir ses fonctions vitales stables. Dans ces cas-là, il faut l’intuber […] et le mettre sur un respirateur pendant qu’il est sous l’effet des drogues. […] Le contenu gastrique peut remonter dans les poumons et causer des problèmes respiratoires. »

Les jeunes enfants sont plus vulnérables à l’intoxication à cause de leur plus petite taille, surtout parce que pour la plupart des substances, la toxicité est associée à la dose par kilogramme de poids corporel.

« Un gramme de marijuana chez une personne de 70 kilos […] va peut-être très peu le toucher, tandis qu’un gramme chez quelqu’un qui pèse seulement 15 kilos va avoir un effet dévastateur, juste à cause de la dose, a ajouté le docteur Chalut. Donc les enfants sont beaucoup plus prédisposés à avoir des symptômes. »

Les produits du cannabis, surtout comestibles, sont particulièrement attrayants pour les jeunes enfants, et c’est pourquoi il est très important de les garder hors de leur vue et de leur portée.

« On trouve maintenant la marijuana dans des brownies ou des jujubes (là) où aucun enfant ne soupçonnerait avoir une substance psychoactive, a prévenu le docteur Chalut. […] Si on présente un jujube ou un brownie à un enfant, son réflexe sera de le manger. […] C’est le véhicule dans lequel la marijuana est intégrée qui est aussi inquiétant. »

Étant donné qu’on parle de jeunes enfants de moins de sept ans, poursuit-il, il s’agira véritablement d’intoxications accidentelles, une problématique nouvelle que les professionnels de la santé voyaient très peu avant la légalisation de la marijuana il y a sept mois.

« Les parents qui viennent ici vont nous dire ce qui est arrivé : « les aliments étaient sur le comptoir ou dans le frigidaire et mon enfant en a pris et je me suis rendu compte qu’il en a pris une bonne quantité », a expliqué le docteur Chalut. On n’est pas là pour les culpabiliser. Ils se sentent déjà assez coupables et on est là pour les supporter et surtout apporter des soins à l’enfant qui en a besoin. […] On n’appelle pas la DPJ pour tous ces cas-là. C’est considéré comme n’importe quelle intoxication. »

« Les parents ne sont pas conscients du danger potentiel. Habituellement, c’est isolé et les parents ont beaucoup de remords par rapport à ça, c’est une expérience pour eux et ils sont beaucoup plus sécuritaires à l’avenir. »

Il demande aussi au public de cesser de croire que tout ce qui est naturel est inoffensif.

« Pensez à la cocaïne, a-t-il illustré. Il n’y a rien de plus naturel que la cocaïne, et il n’y a peut-être rien de plus néfaste que la cocaïne. Je dis aux parents que ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est inoffensif. Les pires poisons, comme l’huile de ricin, sont tout à fait naturels et ils ont un effet dévastateur chez l’humain, donc il faut faire attention parce que ça peut avoir des effets significatifs chez l’enfant. »

Si vous suspectez une ingestion, il est conseillé de consulter un médecin de toute urgence.

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Quand les gâteries au pot envoient des personnes âgées aux urgences


Il semble avoir une augmentation d’enfant intoxiqué par le cannabis, bien avant que ce soit rendu légal, même en France, on note aussi une augmentation alors qu’eux le cannabis est toujours illégal. Ce que je trouve inquiétant, c’est qu’on ne fait pas juste fumer du cannabis, on en fait même des biscuits, bonbons et autres, et c’est d’autant plus dangereux pour l’intoxication des enfants et des personnes âgées.
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Quand les gâteries au pot envoient des personnes âgées aux urgences

 

Typiquement, un joint fumé ou vapoté mettra quelques... (Photo Chris Carlson, ARCHIVES AP)

Typiquement, un joint fumé ou vapoté mettra quelques minutes avant de faire sentir ses effets, alors qu’un produit consommé peut mettre de 45 minutes à deux heures avant d’être assimilé par le système digestif.

PHOTO CHRIS CARLSON, ARCHIVES AP

TRISTAN PÉLOQUIN
La Presse

Les médecins appellent la population à faire preuve de prudence lorsqu’elle consomme des produits comestibles  du cannabis. En plus de faire effet plus lentement (ce qui peut amener les gens à en consommer davantage), les gâteries  au pot peuvent aussi être consommées par inadvertance, comme l’ont découvert deux personnes âgées qui se sont  récemment retrouvées aux urgences de l’hôpital de Hawkesbury.

L’hôpital de Hawkesbury, à la frontière du Québec et de l’Ontario, a été aux prises avec une situation troublante quelques jours après la légalisation du cannabis. À quelques jours d’intervalle, deux personnes âgées sont arrivées à ses urgences dans un état plus que second après avoir consommé par inadvertance des gâteries au pot.

« Dans un des cas, nous sommes restés dans le noir total pendant des heures. Nous pensions que la dame, âgée d’environ 80 ans, subissait une hémorragie au cerveau. Elle était dans un état d’inconscience proche du coma, au point où nous avons dû la mettre sur support respiratoire tant sa respiration était faible », raconte la Dre Julie Maranda, médecin en chef de l’hôpital, qui a participé à l’intervention.

Les membres de sa famille n’avaient aucune idée de ce qui lui arrivait. Après quelques heures de tâtonnements et de doutes, les urgentologues de l’hôpital ont décidé de lui faire passer une analyse toxicologique. 

« Nous ne pensions pas nécessairement au cannabis. Ça aurait pu être n’importe quel autre médicament, comme des opioïdes, mais les résultats d’analyse ont montré qu’elle avait du THC dans le sang. » – La Dre Julie Maranda, médecin en chef de l’hôpital de Hawkesbury

Après avoir mené une enquête, l’hôpital a conclu avec la famille de la dame que le biscuit qu’elle avait consommé appartenait à son petit-fils

« C’est un adolescent qui entreposait ses biscuits dans le congélateur de sa grand-mère pour les cacher de ses parents, sans s’attendre au fait qu’elle les trouverait ou les consommerait », précise l’urgentologue Alain-Rémi Lajeunesse.

L’autre événement concerne un homme de 70 ans qui a mangé un muffin au pot, aussi par inadvertance

Mais dans ce cas, « ses proches ont vite eu un doute que ça pouvait être du cannabis », indique la Dre Maranda. Les deux cas ont néanmoins « nécessité des investigations [qui ont coûté] quelques milliers de dollars aux contribuables » avant que la cause de l’intoxication ne soit déterminée, précise le Dr Lajeunesse.

PRUDENCE AVEC LES PRODUITS COMESTIBLES AU CANNABIS

Interdits à la vente pour le moment, les produits comestibles au cannabis sont très facilement accessibles sur l’internet, où plusieurs sites canadiens du marché noir en vendent sous forme de jujubes, de bonbons, de brownies et d’autres gâteries sucrées. Il est aussi possible de les concocter à la maison en toute légalité avec du cannabis acheté à la Société québécoise du cannabis.

Mais les médecins appellent à la plus grande prudence en ce qui concerne leur consommation, particulièrement là où on trouve des personnes vulnérables, comme les enfants et les aînés.

« La littérature scientifique fait état d’enfants qui en ont consommé accidentellement et qui ont eu l’état de conscience assez altéré pour nécessiter un soutien de leurs fonctions vitales. Oui, il y a eu des décès, ça arrive, même si on n’en a pas de répertorié chez nous. » – La Dre Maude St-Onge, du Centre antipoison du Québec

Dans le cas de la dame qui avait mangé un biscuit, les médecins ont dû la garder en observation pendant plusieurs jours.

« Ça a pris au moins 24 heures avant qu’elle puisse marcher de nouveau. Elle était très faible », dit la Dre Maranda.

« Les personnes à risque de développer une toxicité, ce sont les personnes moins tolérantes, [ce] sont les jeunes enfants, mais aussi les autres personnes qui prennent d’autres médicaments. Les co-ingestions avec l’alcool et d’autres médicaments, ce n’est pas recommandé », prévient la Dre Maude St-Onge, cheffe médicale au Centre antipoison du Québec.

PAS NÉCESSAIREMENT LIÉ À LA LÉGALISATION

Depuis la légalisation, le Centre antipoison du Québec a répertorié 108 cas d’exposition au cannabis, sous toutes ses formes, dont quatre cas chez des enfants de 0 à 5 ans. Les événements touchant les personnes âgées sont beaucoup rares, avec une moyenne d’environ quatre par années depuis 2013.

« Nous n’avons pas le recul nécessaire pour dire si la légalisation a empiré la situation », affirme la Dre St-Onge.

Contrairement à certaines maladies contagieuses qui sont à déclaration obligatoire, les intoxications au cannabis ne sont pas nécessairement répertoriées. Les professionnels de la santé aux prises avec des cas semblables sont cependant fortement invités à contacter le Centre antipoison du Québec ou la Direction de santé publique du Québec.

« Santé Canada fait une vigie avec la collaboration de tous les Centres antipoison », ajoute la Dre St-Onge.

Pour avoir une meilleure idée de la situation, la Société canadienne de pédiatrie mène depuis quelques semaines un projet de recherche avec l’Agence canadienne de santé publique afin de répertorier tous les cas d’intoxication grave et potentiellement mortelle au cannabis qui ont mené à l’hospitalisation de mineurs.

« La réalité pédiatrique, c’est qu’on voit depuis le début des années 2000 augmenter le nombre de cas d’adolescents et d’enfants qui s’exposent au cannabis de manière volontaire ou non volontaire. Ça date de bien avant la légalisation », souligne le Dr Richard Bélanger, qui s’occupe de l’étude.

Un grand journal pédiatrique rapporte que les cas d’intoxication ont aussi augmenté au cours des 10 dernières années en France, un pays qui n’a pas légalisé le cannabis.

« L’hypothèse de départ, c’est qu’il y a bien plus de cas que ce qui est connu à l’intérieur de la profession médicale », souligne-t-il.

QUE FAIRE EN CAS D’INGESTION, ACCIDENTELLE OU NON ? 

Qu’ils soient consommés de façon accidentelle ou non, les produits comestibles à base de cannabis préoccupent les médecins parce qu’ils mettent beaucoup plus de temps à agir que lorsqu’ils sont fumés ou vapotés.

Typiquement, un joint fumé ou vapoté mettra quelques minutes avant de faire sentir ses effets, alors qu’un produit consommé peut mettre de 45 minutes à 2 heures avant d’être assimilé par le système digestif.

« Ce n’est pas tant leur teneur en cannabinoïdes qui est problématique, mais le fait que, puisque les effets n’arrivent pas tout de suite, les gens ont tendance à en prendre plus, alors ils ont parfois de mauvaises surprises », explique le pédiatre Richard Bélanger.

Bien que le cannabis ne soit pas généralement associé à des arrêts cardiorespiratoires, une surdose de pot peut provoquer des crises de panique ou des pertes de connaissance.

Le cas échéant, la population est invitée à appeler au Centre antipoison du Québec, au 1 800 463-5060.

« Nous allons aider les gens à faire une évaluation de la toxicité et à déterminer s’il faut observer les personnes intoxiquées à la maison ou les [envoyer à] l’hôpital », indique la Dre Maude St-Onge, cheffe médicale au Centre antipoison du Québec.

« Dans tous les cas, si la personne est inconsciente, il faut [l’envoyer à] l’hôpital. » – La Dre Maude St-Onge, du Centre antipoison du Québec

« À l’hôpital, on peut donner une substance pour empêcher que la toxine soit assimilée, mais c’est rare qu’on ait les conditions idéales qui le permettent. Sinon, on doit se contenter d’un traitement de support. On va supporter les fonctions si, par exemple, le patient respire moins », précise la Dre St-Onge.

Quant aux risques de psychose qui sont toujours possibles, « il n’y a pas vraiment moyen de les prévenir ».

On dirige la personne en psychiatrie si on détecte un tel problème, indique-t-elle.

Dans tous les cas, on suggère aux consommateurs de cannabis de faire bien attention à la façon d’entreposer leurs substances.

« Tout comme on ne garde pas nos spiritueux à portée de main des enfants, il faut bien identifier et entreposer nos produits de cannabis et ses dérivés. Il est aussi important que les foyers aient des conversations honnêtes sur les méfaits du cannabis et les dangers potentiels des surdoses au THC. Il faut avertir notre professionnel de la santé si ces produits se retrouvent dans la maison », suggère le Dr Alain-Rémi Lajeunesse, urgentologue à l’hôpital de Hawkesbury et affilié au Groupe de travail sur les drogues et opiacés au Bureau de santé de l’Est ontarien.

Pour joindre le Centre antipoison du Québec en cas d’urgence ou pour obtenir plus de renseigements : 1 800 463-5060

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Le Saviez-Vous ► Cette erreur que l’on fait souvent au repas de midi


    Je ne suis jamais tomber malade avec le riz réchauffé au micro-ondes, mais bon. S’il y a danger d’intoxication mieux être prudent surtout avec des personnes fragiles
    Nuage

Cette erreur que l’on fait souvent au repas de midi

 

© getty.

Jeanne Poma.

 

Réchauffer un plat qui contient du riz peut vous exposer à une intoxication alimentaire.

Une étude britannique démontre que le riz qui a été conservé au frigo doit être consommé au maximum dans les 24h, en particulier si on veut le réchauffer au micro-ondes. Et il est déconseillé de le réchauffer plus d’une fois.

Le danger réside dans la bactérie Bacillus cereus, très souvent présente dans le riz. Lorsque l’on cuisine du riz et qu’il refroidit à température ambiante, cette toxine se multiplie et devient nocive pour celui qui la consomme. Elle est malheureusement indétectable au goût ou à l’odeur. Cuisinez donc des petites quantités et conservez vos restes au frigo, avec le couvercle à moitié ouvert

Les plats à emporter

Parce que vous manquerez d’informations sur la traçabilité, ne réchauffez pas du riz si celui-ci a été livré ou pris à emporter dans un restaurant.

Intoxication

Si vous avez la malchance de tomber malade, les symptômes de l’intoxication alimentaire se manifestent après une période de une à cinq heures. Ils se traduisent par des nausées, des vomissements et des diarrhées. Ils durent généralement une journée. Dans ce cas, contactez votre médecin.

https://www.7sur7.be/7s

Le Saviez-Vous ► Au XVIe siècle, les Français buvaient de l’or pour ne pas vieillir (et en mouraient)


Au Moyen-Age on utilisait l’or qu’on rendait liquide comme remède à la démence et l’épilepsie, plus tard, il fut reconnu avec d’autres substances tout aussi toxiques comme un élixir de jouvence. Le hic, c’est qu’ils mouraient d’une mort prématurée
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Au XVIe siècle, les Français buvaient de l’or pour ne pas vieillir (et en mouraient)

 

par  Laura Boudoux

 

Il est certainement plus efficace que n’importe quelle crème anti-vieillissement, mais il est aussi mortel.

Au XVIe siècle, l’or était liquéfié pour permettre à la noblesse française de se concocter des élixirs de jeunesse. Le problème ? En combattant ainsi leurs pattes d’oie et autres sillons creusés par des vies bien agitées, ces haters de la ride finissaient par mourir d’intoxication. La Française Diane de Poitiers, membre de la cour du roi Henry II, est ainsi morte d’avoir bu chaque jour un mélange de chlorure d’or et d’éther.

Respectée et influente dans le domaine des arts et de la politique, cette figure de la Renaissance avait à sa charge l’éducation des héritiers du roi, dont elle était l’amante. Mais ce qui distinguait aussi Diane de Poitiers, c’était sa jeunesse éternelle. Quelques mois avant sa mort, à l’âge de 66 ans, elle rencontre Brantôme, et inspire l’historien, qui évoque dans ses textes de « son apparence délicate ». « Je pense que si cette femme avait vécu cent ans de plus, elle n’aurait pas vieilli », assure-t-il, visiblement troublé face au visage si lisse de la comtesse.

Si Diane de Poitiers a succombé à sa volonté de devenir immortelle, elle n’est pas la seule à avoir été tenté par l’or comme élixir de jouvence. Tout commence au , lorsqu’un alchimiste découvre comment dissoudre l’or pour en faire un liquide. Avant d’être prisé par les nobles au XVIe siècle, le précieux métal est tour à tour considéré comme le remède à la démence, ou encore à l’épilepsie. Plus tard, en 1578, le pape Jean XXI rédige sa propre recette de potion anti-vieillissement, qui mélange notamment l’or, le cuivre, le plomb, et du blanc d’œuf pour la bonne mesure. Concoction qu’il préconise de placer « dans l’urine d’un enfant vierge ». L’histoire ne dit pas quels étaient les effets secondaires de cette mixture, prescrite pendant six jours. Au moins un bon vomito.

Source : Universalis

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Charbon végétal activé: un (autre) ingrédient miracle ?


Sur les réseaux, il y a des tas de remèdes et de diètes miracles ou certains trucs que je trouve inquiétant que des gens y croient. Pour le moment, c’est le charbon végétal actif qu’on promet des propriétés étonnantes. Alors qu’en fait, c’est en urgence qu’on emploi avec médecins et infirmières, ou en cuisine pour la déco. Utiliser le charbon pour les dents, pour la digestion, le coeur et autres pourraient être nocifs voir très dangereux
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Charbon végétal activé: un (autre) ingrédient miracle ?

 

Utilisé en poudre, le charbon végétal activé donne... (Photo Thinkstock)

Utilisé en poudre, le charbon végétal activé donne une teinte sombre.

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SAMUEL LAROCHELLE

Collaboration spéciale

La Presse

Lorsque les foodies incorporent du charbon végétal activé à leurs crèmes glacées, sa couleur noire charbon attire invariablement les « J’aime » sur Instagram. Cependant, ses prétendues vertus pour « détoxifier » le corps, blanchir les dents, ralentir le vieillissement et tempérer l’hyperactivité font sourciller les spécialistes.

Qu’est-ce que le charbon végétal activé ?

Du chaume ou du bois (bambou, peuplier, tilleul) ou des coques de noix de coco calcinées à haute température, afin d’obtenir une poudre noire. Par la suite, un deuxième traitement créera du charbon végétal activé poreux.

En cuisine

Depuis environ une décennie, le charbon végétal activé est de plus en plus utilisé par les chefs.

« C’est surtout apprécié pour l’effet visuel et décoratif », explique Jonathan Lapierre, chef exécutif et directeur du restaurant de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec.

Utilisé en poudre, rarement plus d’un quart de gramme par assiette, selon lui, l’ingrédient donne une teinte sombre aux crèmes glacées, aux purées ou aux crèmes sures.

« Son goût est un peu fumé, voire torréfié, précise-t-il. Pour créer une harmonie des saveurs, on peut l’utiliser avec des champignons, des betteraves et tout ce qui a un côté boisé. Par exemple, sur une viande de gibier, on peut ajouter une purée de panais avec de la cendre végétale. »

À l’urgence

Dans un tout autre registre, le charbon végétal activé a de réelles propriétés en cas d’intoxication.

« On insère un tube qui descend dans l’estomac pour infuser le charbon, qui va lier les substances ingérées, afin d’éviter l’absorption des substances toxiques, explique le Dr Alexandre Larocque, urgentologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Dans une solution aqueuse, on incorpore un gramme de charbon activé par kilo du patient, lorsque c’est un enfant. Pour les adultes, on utilise le contenu d’une bouteille prémesurée contenant 50 grammes. »

Grâce au charbon, les substances en question vont ensuite être évacuées dans les selles.

Pas pour faire vomir

L’objectif des urgentologues n’est pas de faire vomir ni de vider l’estomac d’un patient. Si le charbon activé provoque parfois des vomissements, ce n’est toutefois pas l’effet recherché.

« Quand on prend en charge des gens dans un état de conscience altéré et qu’ils vomissent, il y a un risque que ça aille dans leurs poumons, affirme l’urgentologue. On doit donc être prudent. Idéalement, les patients boivent la substance dans un état de conscience normale. »

Dans certains cas, les urgentologues doivent sécuriser les voies respiratoires et intuber un patient pour administrer le charbon.

« Lors d’une tentative de suicide avec des médicaments, le charbon activé peut faire pencher la balance, si on réussit à lier la dose toxique avant son absorption. »

Une question de temps

Qu’il soit question de médicaments, de speed, d’ecstasy ou de cocaïne avalée, le charbon activé s’avère utile seulement si le patient est pris en charge rapidement.

« Pour que ce soit efficace, il faut que la substance soit encore dans l’estomac, idéalement dans les 60 premières minutes, dit le Dr Larocque. Si ça fait des heures, la fenêtre pour décontaminer est très réduite. »

Peu efficace en cas d’intoxication à l’alcool, le charbon activé est carrément inutile avec les drogues consommées par intraveineuse ou par inhalation, puisqu’elles ne se retrouvent pas dans le tube digestif.

Fausses propriétés nutritives

Selon quantité de blogueurs et de personnalités publiques, le charbon végétal activé facilite la digestion, diminue les ballonnements et débarrasse le corps des toxines. Des allégations que rejette la nutritionniste Karine Gravel.

« Aucune donnée scientifique n’appuie ces affirmations, dit-elle. Les gens ont extrapolé l’usage du charbon en cas de désintoxication aux drogues en lui attribuant plusieurs bienfaits associés au fameux grand ménage de son intérieur. » Selon la spécialiste, il s’agit uniquement de marketing pour vendre des produits. « Dire qu’on se débarrasse de toxines, c’est ne pas bien comprendre le métabolisme humain. Le corps est capable de faire le travail tout seul. »

Karine Gravel a consulté une étude sur le charbon végétal activé réalisée auprès de 10 participants. Pour elle, ce serait un non-sens de recommander le produit après une étude si restreinte.

« Avant de faire des recommandations, ça prend plusieurs études importantes qui démontrent une tendance dans la même direction. Pour l’instant, ça n’existe pas. Et les effets à long terme sont inconnus. »

L’urgentologue Alexandre Larocque renchérit en parlant des effets malencontreux de l’usage du charbon activé.

« Quand les gens se font un lavement ou une purge avec le charbon, c’est non nécessaire et potentiellement dommageable. »

Sa collègue nutritionniste poursuit en mettant en garde ceux qui rêvent d’un produit qui guérit tout.

« Certaines personnes attribuent au charbon végétal des propriétés pour la digestion, l’anti-vieillissement, la santé cardiaque et même l’hyperactivité des enfants. Quand c’est trop miraculeux, on devrait lever des drapeaux rouges. »

Blanchir les dents

Le président de l’Ordre des dentistes du Québec, le Dr Barry Bolman, n’est pas un partisan du charbon activé. D’entrée de jeu, il affirme que le produit ne blanchit rien, mais enlève plutôt les taches sur les dents, comme peuvent le faire le dentifrice ou le bicarbonate de soude. Puis, il souligne l’effet dommageable du charbon sur l’émail des dents.

« Le charbon est un abrasif, dit-il. Donc, si on diminue la surface de l’émail, qui protège contre les attaques d’acide et la carie dentaire, on expose la dentine, qui est une autre couche plus jaune et impossible à blanchir. Si les gens utilisent le charbon activé tous les jours, ils vont finir sans dents… »

Il ajoute que l’érosion de la dentine rendra les gens plus sensibles au chaud et au froid, en plus d’augmenter les risques de caries. Le Dr Bolman explique aussi que l’ingestion du charbon végétal activé peut nuire aux effets désirés de certains médicaments, comme ceux qui sont prescrits pour le coeur ou le diabète.

« Ce n’est pas tellement bon pour les personnes qui ont certaines ordonnances, souligne-t-il. Ça peut créer des problèmes sérieux. »

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Acétaminophène: médicament courant, mais dangereux


L’acétaminophène (genre tylénol) ce qu’on appelle le paracétamol en Europe ne doit pas être pris à la légère, car une surdose peut causer des graves problèmes voir même la mort. On ne doit pas dépasser la dose limite et de s’informer si tout autre médicaments contiennent aussi de la acétaminophène.
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Acétaminophène: médicament courant, mais dangereux

 

De nombreux médicaments à base de paracétamol sont... (PHOTO MYCHELE DANIAU, archives agence france-presse)

De nombreux médicaments à base de paracétamol sont vendus sans ordonnance et couramment utilisés contre les douleurs et les fièvres. Mais, à doses trop élevées, cette substance peut s’attaquer au foie.

PHOTO MYCHELE DANIAU, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

PAUL RICARD
Agence France-Presse
paris

 

Tout le monde a de l’acétaminophène dans son armoire à pharmacie. Mais, mal utilisé, ce médicament peut être dangereux, voire mortel, comme le rappelle l’affaire Naomi Musenga, et est à l’origine d’une centaine de greffes de foie chaque année.

« Le paracétamol [NDLR: acétaminophène en Amérique du Nord], c’est la meilleure et la pire des choses. C’est un médicament anodin, très bien toléré dans 99 999 % des cas, mais qui devient une arme extrêmement dangereuse quand il est utilisé en dehors des clous », explique à l’Agence France-Presse (AFP) le pharmacologue François Chast.

« C’est comme un couteau de cuisine : c’est un outil efficace et sans danger quand on le tient par le manche, mais, si on est maladroit, on peut se couper », ajoute-t-il.

Doliprane, Dafalgan, Efferalgan… De nombreux médicaments à base d’acétaminophène sont vendus sans ordonnance et couramment utilisés contre les douleurs et les fièvres. Mais, à doses trop élevées, cette substance peut s’attaquer au foie.

La mort de Naomi Musenga, décédée le 29 décembre à 22 ans après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu de Strasbourg, est « la conséquence d’une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours », a indiqué mercredi la procureur de cette ville, Yolande Renzi.

« La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l’ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès », selon Mme Renzi.

Des conclusions contestées par la famille :

« je ne crois pas que la prise de paracétamol soit la cause qui a précipité le décès de ma fille », qui était « bien informée sur la manière de prendre ce médicament », a réagi le père de la jeune femme.

« Problème d’information »

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « une dose unique de 10 à 15 grammes suffit à provoquer une nécrose hépatique pouvant être mortelle ».

C’est pourquoi l’acétaminophène est souvent utilisé dans les suicides.

La dose maximale est 3 grammes par 24 heures, en espaçant les prises.

« Quand on prend 4 grammes par jour pendant plusieurs jours, en particulier si on consomme de l’alcool en même temps, c’est de nature à provoquer une hépatite médicamenteuse dite fulminante, c’est-à-dire rapidement radicale », souligne le Pr Chast.

Il s’agit d’une urgence, qui nécessite l’administration d’une molécule appelée N-acétylcystéine. Faute de traitement rapide, cette affection du foie peut être fatale.

Une surdose d’acétaminophène provoque d’abord des « signes discrets d’irritation gastro-intestinale », selon l’OMS.

Ils « sont généralement suivis deux jours plus tard d’anorexie, de nausées, de malaise, de douleurs abdominales, puis de signes progressifs d’insuffisance hépatique et, finalement, de coma hépatique ».

« Chaque année en France, près d’une centaine de transplantations hépatiques [NDLR : sur environ 1200 au total] sont liées à une intoxication au paracétamol », déplore le Pr Chast. « C’est une proportion considérable, tout ça pour un mésusage d’un médicament réputé anodin ».

Et, même si l’on est vigilant, on peut parfois dépasser la dose maximale sans le savoir.

« Il existe 200 médicaments qui contiennent du paracétamol. Je suis spécialiste des médicaments depuis 50 ans et je suis incapable de tous les citer », dit à l’AFP le professeur Jean-Paul Giroud.

« Si vous en prenez deux par exemple, l’un prescrit par un médecin et l’autre en automédication, vous pouvez vous retrouver à des doses supérieures à 4 grammes par jour », poursuit-il.

Le professeur Giroud plaide pour une meilleure information du grand public sur les dangers potentiels du paracétamol :

« il y a un problème d’information pour lequel je me bats depuis 40 ans, mais on ne peut pas dire que les pouvoirs publics s’en saisissent. C’est à eux d’insister là-dessus ».

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